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 A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé]

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MessageSujet: A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé]   A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé] EmptyLun 1 Juil - 21:50

Sharra revoyait toute la scène comme au ralenti, elle avait l'impression encore de sentir sa poitrine se soulever difficilement sous le poids de la tristesse et de la colère. Elle s'était sentie faillir à un instant et elle avait manqué de peu de s'effondrer de toute sa hauteur pour tomber sur le sol glacé des Eyrié. Mais elle ne devait pas, elle ne devait rien montrer devant les autres, même si sa respiration était devenue chaotique, même si ses yeux commençaient à se remplir de larmes et que sa voix par instant se mettait à chevroter, elle ne devait pas succomber à la douleur de la perte, car elle devrait également prendre sur elle pour pouvoir supporter celle de Ronnel qui allait sans doute être bien plus terrible encore alors qu'il venait de perdre son tendre amour. Elle se souvenait du tragique événement dans les moindres détails, et elle ne pensait pas pouvoir l'oublier un jour. Le repas se passait parfaitement, dans la joie et la bonne humeur après les troubles qui avaient secoué le Val à cause de la situation complexe dans les montagnes. Tout semblait se dérouler à la perfection, un moment en famille comme il en y en avait peu dans le Val entre tous les mouvements des différents membres de la maison Arryn. Sharra avait été emplis d'une grande fierté alors que Ronnel et Nymeria s'épanouissaient à mesure que la grossesse avançait, que Jonos se trouvait à avoir un peu plus sa place au sein du clan, lui qui avait souffert à cause des ses parents et de l'importance politique qui prévalait souvent sur l'affection d'un parent envers son enfant. Puis tout avait soudainement basculé, la jeune reine avait été prise de graves douleurs et elle avait été transporté le plus rapidement possible dans ses appartements pour pouvoir que le Mestre puisse lui prodiguer les soins nécessaires mais malheureusement la vie s'en était allée, celle de Nymeria, celle de l'enfant et celle de Ronnel d'une certaine façon.

Elle était restée droite et digne, à quelques pas du lit conjugal, où Ronnel s'étranglait avec ses sanglots, hurlait toute sa peine et toute sa rage, s'accrochant au corps sans vie de son épouse. Sharra avait pris le voile et l'habit noir de circonstance, qu'elle portait encore aujourd'hui à Castral Roc. Après la mort de Nymeria, elle avait joué son rôle dans le moindre détail. Ronnel avait tout juste quitté la dépouille de la jeune femme, exténué par la tristesse, qu'elle avait fait en sorte que le mestre procède à tous les examens possibles pour pouvoir déterminer si la reine n'avait pas été empoisonné. Il semblait que la grossesse lui avait été fatale mais que rien ne pouvait prouver qu'un intervenant extérieur ait pu participer à la mise à mort de la damoiselle. Sharra n'avait pas montré une seule fois ses sentiments, elle avait attendu d'avoir regagné ses appartements après avoir appris les conclusions pour se poser au coin du feu. Elle avait attendu d'être seule ce soir-là pour pouvoir enfin verser les larmes qu'elle s'autorisait à verser une unique fois sous le regard protecteur de Smaug, posté à côté de sa porte, sachant parfaitement que dans un instant comme celui-ci, il ne fallait rien dire, il fallait juste attendre que la tempête passe et que les choses reprennent leur court normal. Ronnel s'était enfermé dans ses appartements, et après qu'elle ait pu donné ses dernières instructions, elle avait quitté les Eyrié pour pouvoir rejoindre Castral Roc. Elle avait obtenu une autorisation exceptionnelle pour pouvoir traverser l'Empire et rejoindre l'Ouest.

La cérémonie avait été douloureuse pour tous et tout le monde s'était paré dans un profond mutisme. Sharra avait regagné ses appartements dans le même silence et elle avait passé un moment seul, observant le coffre qu'elle avait apporté avec elle. Il n'y restait plus qu'une chose à l'intérieur, une chose qu'elle n'avait pas eu le courage de sortir mais dont elle avait pour autant le désir d'offrir ce présent qu'elle avait confectionné elle-même pour l'enfant qui aurait du naître. Elle finit par se lever et s'approcha lentement du coffre. Elle l'ouvrit d'une main fébrile, récupéra le paquet soigneusement emballé et elle découvrit alors une douce couverture qu'elle brodait de fils d'or et d'argent, de couleur d'un bleu ciel mélangé avec le rouge profond, le faucon des Arryn et le lion des Lannister représentés dessus. Un symbole fort et en même temps un présent dès plus commun d'une grand-mère pour son petit-fils ou pour sa petite-fille, pour protéger l'enfant du froid qui courrait dans les couloirs du Val. On frappa à la porte pour pouvoir la prévenir que Lyman Lannister l'attendait dans un des salons du palais. Sharra referma le paquet, qu'elle prit avec elle et elle se dirigea alors en compagnie des gardes jusque dans la pièce où le Prince de l'Ouest était déjà présent. Elle s'approcha lentement et inclina alors la tête. «  Votre Altesse, je vous remercie d'avoir accepté cette entrevue. »

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MessageSujet: Re: A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé]   A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé] EmptyVen 19 Juil - 2:12

Rarement l’atmosphère avait été aussi pesante au Roc. Des tentures noires recouvraient certains murs, et la couleur moirée paraît la vêture des membres de la famille royale, ainsi que celle des courtisans, qui n’auraient osé afficher des teintures flamboyantes alors que les Lannister étaient en grand deuil. La Princesse Nymeria était décédée en couches, à l’autre bout du continent, dans ce Val où elle était censée vivre et régner. La cérémonie en présence de Sharra Arryn, la reine douairière du Val d’Arryn avait été belle, et terriblement déprimante. Le septon avait vanté la beauté de la jeune reine, son attachement au Roc, avait demandé de prier la Mère et la Jouvencelle, ainsi que l’Etranger bien sûr. Les chœurs avaient été sublimes, à la hauteur de la couronne du Roc, et tous avaient écouté religieusement. Puis la famille royale était revenue à Castral Roc dans un silence aussi lourd qu’inconfortable, chacun étant perdu dans ses pensées. Bien sûr, ce n’était pas tout à fait exact : ils avaient fait la conversation à leur auguste invitée, tout à fait poliment, mais presque tous avaient connu un moment quelque peu contemplatif, à regarder les beautés du paysage de l’Ouest, ces lieux que Nymeria avait connu, aimé, adoré, et qui eux ne la verraient plus jamais. Elle avait été, peut-être la plus aventureuse des trois enfants Lannister, celle qui avait eu le plus d’affection pour les ballades autour du château, si possible seule ou en escorte réduite. C’était une enfant sauvage, puis une jeune fille rebelle, avant de devenir celle qu’elle devait être, transformée par sa résolution de montrer à leur mère qu’elle était digne de la couronne du Val, et ce simplement pour être avec celui qui faisait battre son cœur. Lyman avait assisté de loin, avec un peu d’amusement, au manège des deux jeunes gens. Pour la première fois, il avait vu sa benjamine rougir et il l’avait même entendu une fois glousser, se souvenant brutalement que Nymeria malgré ses manières de garçonne … était aussi une toute jeune fille. Et il fallait admettre que le grand frère en avait été presque attendri. Quand il avait su, après le Conclave de Goeville, que les deux jeunes gens entretenaient toujours de tendres liens, et que sa mère lui avait confié la négociation des mariages de ses sœurs, il avait commencé à envisager de faire une entorse à la tradition qui aurait été d’offrir une couronne à l’aînée de ses sœurs, et un Lord à la deuxième. Mais la maladie de Megara avait changé la donne et il avait décidé d’inverser les rôles, autant pour la protéger l’une que pour permettre à l’autre un mariage heureux. Et voilà à quoi ces belles pensées les avaient menés : à considérer les vallées et falaises comme le tombeau des jours heureux.

Définitivement morose, le Prince arriva à Castral Roc et entreprit de se désaltérer, avant de retourner dans ses appartements pour enfiler un pourpoint un rien plus confortable que celui qu’il avait endossé à la cérémonie. Et, perdu dans ses pensées, il fixa longuement le mur de sa chambre, l’esprit vide, alors qu’il contemplait la tapisserie qui l’ornait et représentait une scène champêtre, légère, comme il les aimait. Point de scènes de batailles chez lui, il n’avait jamais aimé ces représentations guerrières dans l’intimité, même s’il admettait volontiers que certaines étaient de vraies œuvres d’art, comme celle représentant la grande bataille de Castral Roc, à la gloire de son père et de sa victoire dans le sang ouestrien, y compris celui de son grand-père. Mais dans ses quartiers privés, Lyman avait toujours aimé des compositions plus posées, parfois plus osées, du temps où il était célibataire. Cependant, il admettait volontiers que tout ce qui n’était pas à son goût pouvait néanmoins être d’une grande beauté, et son appétence pour les arts était connue de tous, certains lui reprochant d’ailleurs cela, considérant qu’il s’agissait d’amusements qui ne seyaient guère à un homme qui n’avait même pas le bon goût d’être au moins doué avec les armes et d’avoir un passe-temps excusable. Avec le temps, il avait appris à faire fi de ces commentaires. Y penser le ramenait néanmoins à Nymeria qui petite aimait regarder les grandes œuvres comptant les guerres ayant forgées l’histoire des Lannister, probablement plus que son frère, écrasé par le poids de ces aïeux qui le contemplaient de leurs siècles d’existence en le jugeant de leur haute stature et de leur crinière blonde.

L’heure qui passait le ramena à la réalité. Lentement, il se leva et quitta les appartements, toujours sans un mot, le pas lourd et la mine soucieuse. Une fois arrivé dans le salon qu’il avait choisi, orné de cette fameuse tapisserie de la bataille de Castral Roc et d’autres représentations guerrières, Lyman tenta de se composer un visage avenant. Et bientôt, Sharra Arryn entra. Comme souvent en sa présence, le Prince ne put qu’admirer un instant son physique parfait : les femmes plus âgées n’étaient pas forcément sa préférence, mais il devait admettre qu’il eut fallu être mort ou de mœurs dorniennes pour rester insensible à un tel spectacle. Le surnom de plus belle femme de Westeros n’était pas usurpé. Elle était même encore élégante que dans ses souvenirs en habits de deuil. La voyant incliner la tête, Lyman appliqua son sourire de courtisan avant de répliquer avec bonhomie, quoique sincèrement :

« Je vous en prie, Votre Majesté, après ce long trajet que vous avez fait … c’est plus que normal. Nous aurions préféré vous recevoir au Roc dans des circonstances plus heureuses, mais vous voir entre ces murs est un honneur. »

Montrant les fauteuils déjà disposés, Lyman déclara :

« Nous pouvons nous asseoir, si cela est à votre convenance, nous y serons plus à notre aise. »

Une fois les deux convives convenablement installés, Lyman laissa son regard dériver un bref instant vers les murs et ces tapisseries, encore. L’air légèrement ailleurs, il commenta :

« Nymeria aimait particulièrement cet endroit, pour les tapisseries. Elle a toujours aimé les récits de chevalerie. Plus que moi, à vrai dire. Mais Ronnel l’avait … changée. Pour le meilleur.

Je n’ose imaginer son état actuel. J’espère simplement que vous voudrez bien lui transmettre, une nouvelle fois, mais plus sincères condoléances. »


Perdre Jeyne en couches … alors que son terme approchait, la pensée l’horrifiait. Et lui, contrairement à Ronnel Arryn, n’avait pas épousé son amour de jeunesse. C’était … les dieux étaient décemment bien cruels, comme il ne cessait de se le répéter.

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MessageSujet: Re: A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé]   A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé] EmptyMer 31 Juil - 18:18

Voilà bien longtemps que Sharra n'avait pas fait le voyage jusqu'à Castral Roc. Quelques semaines auparavant, elle s'était présentée à la nouvelle cour du Roi Lyham Tully, propulsé à cet endroit par les bons désirs de Torrhen Stark comme à chaque fois qu'il pouvait avoir une idée dans son esprit et ainsi étendre son emprise sur les âmes, et par ce même biais sur les territoires. Alors qu'elle avait le droit à la soupe à la grimace lors du mariage royal entre Jon Stark et la petite Eléanor, sans éclat et sans charisme, elle s'était plu à converser avec des membres des Terres de l'Ouest qui avaient accompagné Loren jusqu'à cette même place, jusqu'à ce même instant. Pouvant s'entretenir avec le roi en personne, elle n'avait pas jugé nécessaire d'aller plus au-devant du Roc pour pouvoir s'entretenir avec les autres membres de la famille royale. Les bases étaient posées, le mariage avec Nymeria se passait sous les meilleurs auspices, elle était principalement là pour pouvoir échanger avec le nouvel empereur que quoique ce soit d'autres et elle n'avait en aucun cas le désir qu'on la prive de l'accès au Val si elle accompagnait Loren dans son voyage retour. Alors, elle avait regagné les Eyrié très peu de temps après et avait repris sa place aux côtés de son fils et de sa jeune épouse. Rien ne pouvait prédire ce qu'il se passerait quelques semaines après, emportant en quelques heures la jeune femme et futur mère dans d'atroces douleurs, laissant ensuite un grand vide au cœur même du Val. Les conséquences étaient au-delà de ce que la reine régente aurait pu soupçonné, sachant qu'en plus, les doutes concernant la cause de la mort de l'enfant persistaient encore parfois dans son esprit. Il y avait eu tellement de cas d'empoisonnements au cours des dernières semaines, qu'elle n'excluait pas définitivement que quelqu'un ait pu par ce même biais atteindre la nouvelle reine et ainsi l'accompagner vers une mort certaine à l'aube de sa vie de femme et de mère. C'était injuste pour plusieurs raisons, mais elle devrait les affronter, pour le roi et le royaume. Ce ne serait pas quelque chose d'aisé à faire, elle n'était pas qu'une statue, elle n'était pas qu'une reine même si elle marquait à chaque instant son pas avec intransigeance et force. Elle aurait aimé qu'il en soit tout autrement, et espérer voir Ronnel tenir son enfant dans le creux de ses bras.

Rien de cela ne serait possible avec Nymeria dont elle avait ramené la dépouille auprès de sa famille. Ronnel aurait aimé la garder auprès de lui, mais il ne pouvait éternellement enserrer le corps ou le cercueil de la pauvre enfant, il fallait qu'il la laisse partir aussi d'un point de vue physique pour qu'il puisse réussir à passer le cap, à se décider à avancer à nouveau. Le château tout entier était comme plongé dans le noir, le noir d'une nuit sans fond alors que chacun semblait pleurer la petite princesse, ivre de vie, qu'ils avaient connu et sans doute tendrement aimé. Elle aurait sans doute réussi à faire une grande reine, poussant Ronnel à se dépasser, bien que les deux étaient fort portés par l'amour qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, et qui aurait pu être un frein dans certaines décisions si cela venait à les opposer. Elle ne pouvait savoir ce que cela aurait donné, les cartes avaient été distribués, et joués de façon si rapide et surprenante que rien ne pourrait changer. Elle aurait l'occasion de s'entretenir avec le père et la mère de la jeune femme, elle n'était pas prête de s'éclipser après un si long voyage à travers Westeros pour pouvoir gagner Castral Roc. Cependant, c'était à Lyman Lannister qu'elle avait demandé sa première réelle audience, autre que les formalités d'usage et les condoléances de circonstance. Elle avait le désir de laisser Loren et Jordane pleurés la disparition de leur enfant, même si elle savait qu'il fallait aborder certains point, si l'alliance n'était pas remise en cause, il fallait bien avouer que certaines choses ne pouvaient plus être pareil. Mais surtout, elle avait un présent à remettre à Lyman, un présent confectionné par une mère à l'attention de son enfant, et pour le coup de son petit-enfant qu'elle ne connaîtrait jamais mais qu'elle aurait sans aucun doute chéri comme elle avait aimé Ronnel et Jonos.

Sharra se présenta donc dans la pièce qui avait alloué à cette rencontre, inclinant son visage à l'égard de son hôte avant de détailler l'enfant qu'elle avait un jour connu, il y a bien longtemps, dans un passé où tous les enfants Lannister avaient fait le trajet jusqu'au Val. « Je gage que pour tous nous aurions aimé nous retrouver dans d'autres circonstances. Sachez Prince, que tout a été fait pour pouvoir venir au secours de votre sœur, et que c'est avec un profond regret que je la ramène chez elle dans une telle situation. » Elle s'installa avec grâce dans le fauteuil qu'il lui indiqua, posant alors le paquet qu'elle avait emporté avec elle sur ses genoux, laissant le silence s'insinuer alors que la journée avait été longue et douloureuse pour l'un comme pour l'autre, bien que le jeune homme devait faire face à la perte de sa sœur, ce qui était donc bien moins évident pour lui que pour elle. Alors qu'il se mit à parler de sa défunte sœur et de ce qu'elle avait pu aimé dans cette pièce qu'elle avait sûrement longtemps côtoyé au cours de ses années à Castral Roc, elle se laissa à identifier les scènes, lui donnant alors une vision de Nymeria qu'elle n'avait qu'entrevue au cours des quelques mois passés en sa compagnie. « Je crois que le jeune reine n'avait pas encore eu le temps de montrer tous les talents dont elle disposait et tout ce qu'elle aurait pu apporter à Ronnel comme à la couronne du Val et de la Montagne. Si mon fils l'a changé en mieux, je pense que l'inverse était tout aussi vrai. J'avais l'inquiétude que ce ne soit qu'une passion d'enfants, et que le temps vienne à faner leur amour. Mais, il n'en était rien. L'un et l'autre étaient encore plus fort une fois ensemble. Ils formaient sincèrement un couple vraiment beau à voir évoluer. Le destin en a décidé autrement malheureusement. Et c'est une flamme brillante qui s'est éteinte et à emporter mon fils avec elle. Elle restera à jamais dans mon esprit et dans celui du peuple du Val comme chez chacun de ceux qu'elle a connu. » Elle inclina doucement la tête. « Je ne manquerai pas de le signifier au Roi au moment de mon retour. Il aurait aimé être présent, même si le roi se devait de rester aux Eyrié et que l'homme a sombré dans son deuil pour l'instant ». Elle vint alors à lui tendre la couverture aux couleurs de l'Ouest et du Val qui aurait dû être un présent pour l'enfant de Ronnel et Nyméria. « Je tenais à vous offrir cela, pour votre fils ou votre fille à naître. C'était un présent que j'avais fait pour elle et pour l'enfant qu'elle portait, je pense qu'elle vous revient à présent. »

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MessageSujet: Re: A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé]   A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé] EmptySam 12 Oct - 19:16

« Je n’en ai jamais douté, Votre Majesté. Mais il est des maux que les Sept envoient qui ne sauraient être guéris. Et si c’est sa nature de femme qui l’a rappelée à eux … nous devons l’accepter, aussi douloureux que ce soit pour nous tous. »

Certes, beaucoup avaient murmuré le mot de poison en apprenant la mort de Nymeria, et en ces temps troubles, c’était bien naturel. Ne disait-on pas qu’il s’agissait d’une arme que d’aucun affectionnaient, comme les Hoare quand le sang et le fer ne suffisait pas ? Et puis, de toute manière, dans les cas de décès rapide dans la prime jeunesse, l’esprit humain avait tendance à se perdre en supputation. Pour autant, les faits étaient là : sa sœur était très jeune, et les grossesses à cet âge avaient la réputation de donner des enfants robustes, mais d’être aussi bien difficiles. Et qui n’avait pas vu des dames se flétrir en quelques jours, en quelques heures, après que la nature ait fait son œuvre ? Lyman se souvenait d’une fois où, encore enfant, ils avaient vu une dame de compagnie de sa mère s’effondrer brusquement lors d’un banquet, du sang gouttant de sous ses lourds atours. Elle n’avait pas survécu à sa fausse couche, malgré tous les concours du mestre. Il se souvenait de l’inquiétude ambiante, des serviteurs qui emmenaient ses sœurs, trop jeunes. Ils avaient voulu l’emmener, aussi, mais son père avait protesté. A la place, il avait mis sa main sur l’épaule de son seul fils et lui avait murmuré d’observer, et de se souvenir de ce qu’était les risques liés uniquement à la féminité. De comprendre ce qu’étaient les pouvoirs des dieux, contre lesquels les hommes n’avaient pas de prise. L’image lui était restée, sinistre et salutaire. Et parfois, maintenant que sa propre femme portait son enfant, elle s’incrustait dans sa psyché, comme un présage funeste. Alors aussi difficile que ce soit à accepter, il devait admettre la vérité, et donc l’injustice de la mort de Nymeria. Même s’il aurait aimé avoir un coupable à châtier autre que lui-même, qui avait supporté ce mariage, au nom précisément de l’affection que la jeune fille avait pour le jeune Roi de la Montagne, pour lui offrir un avenir plus doux que ce que sa condition de benjamine aurait dû lui permettre, et que la maladie malheureuse de Megara lui permettait. Peut-être étaient-ils punis pour avoir voulu passer outre l’ordre naturel des choses ? Peut-être que les Sept avaient-ils bel et bien lancé une malédiction sur les Lannister ? A force, il lui venait des peurs de vieille femme.

Ses pensées furent néanmoins balayées par l’émotion qui l’étreignit brutalement quand la Reine valoise déclara vouloir lui offrir le présent qu’elle avait fait pour la naissance de son propre petit-fils, ou petite-fille. Ainsi, ils y étaient. Sous ses yeux se tenaient le symbole définitif de ce qui était et ne serait jamais, de leur peine commune, et de cette perte qui le heurtait à nouveau, plus douloureusement que jamais peut-être. Il sentit une chape de plomb s’abattre sur ses épaules, et ne parvint pas à lever le bras pour s’emparer de la couverture. C’était comme si une force surnaturelle retenait son bras paralysé à son côté, alors qu’il fixait la malheureuse étoffe, la souffrance dansant dans ses yeux en une lueur folle et noire. Une vague de tristesse déferla en lui, et il se pinça l’intérieur de la main pour éviter d’y céder, se focalisant sur le pur ressenti physique l’espace de quelques instants. Certain de ne pas céder à la tentation de laisser éclater son chagrin, le Prince contempla à nouveau l’étoffe, sans toutefois s’en servir. Décidément, il n’y arrivait pas. Le faire, c’était enterrer définitivement le souvenir de Nymeria, de son enfant qui ne naîtrait jamais. C’était aussi avoir sans cesse un moyen de se remémorer sa mort. Et, lâchement, il hésitait. Dans ce pauvre bout de tissu, il y avait tellement de douleur, tellement de souvenirs, tellement de possibilités étouffées dans l’œuf. Et en sus, une part de lui-même pensait à Ronnel, et n’osait lui retirer un memento de son épouse, de leur enfant. A sa place, il aurait aimé conserver cet objet, quitte à le cacher quand il aurait dû se marier. Il savait que, s’il devait arriver malheur à Jeyne, il conserverait ses affaires et ferait probablement aménager une salle quelque part dans le château, pour se recueillir de temps en temps. Le devoir était ce qu’il était, une fois la période du deuil conjugal passé. Mais ils restaient des êtres humains, avec leurs faiblesses et leurs amours. Finalement, il parvint à ouvrir sa bouche pour parler, quoique sa voix fut plus étranglée qu’il ne l’aurait voulu :

« Je … ne sais que dire, Votre Majesté. C’est … un très bel ouvrage. Vous avez dû y passer des heures. »

Paroles convenues, pour faire gagner du temps, pour masquer son trouble comme il le pouvait, même s’il n’en demeurait pas moins visible. Lorsqu’il se sentit en confiance avec ses cordes vocales, il reprit enfin :

« Etes-vous … certaine ? Je suis … très touché de cette attention, probablement plus qu’il ne sied à un homme fait, mais … Votre fils ne souhaite-t-il pas garder ce souvenir de Nymeria et de leur enfant ? A sa place … je donnerai beaucoup pour avoir un témoignage de l’affection que ma famille, que ma mère portait à mon épouse et au fruit de notre amour, je crois.

Néanmoins … s’il a agréé à nous laisser un tel objet … j’y consens. Et si les Sept sont cléments, viendra un jour où je m’en servirais pour parler à mon enfant de sa tante, et lui expliquer qu’elle fut une femme qui savait se faire aimer des siens, qu’ils le soient par le sang ou la simple affection.

Si je ne puis parler à sa place, je gage que mon épouse saura elle aussi apprécier ce présent à sa juste valeur. La famille a énormément de valeur à ses yeux. Enfin, je ne vous apprends rien : vous comme moi avons été témoin des rudesses du Nord, ainsi que de ses valeurs. »


Certes, Jeyne n’avait pas bien connu Nymeria, mais il lui faisait confiance pour comprendre la valeur que lui-même accorderait à un tel cadeau. A vrai dire, il n’avait aucun doute là-dessus. Doucement, il ajouta :

« Nous avons une partie de leur correspondance ici. Peut-être que vous pourrez la ramener au Val, pour le Roi. Qu’il ait des souvenirs … plus doux de ma sœur. Et qui leur appartiennent.

Le mestre s’était trompé dans nos lettres, un jour. C’est comme ça que j’avais compris qu’ils s’écrivaient toujours, et régulièrement. Je n’ai pas lu beaucoup mais … il y avait beaucoup de douceur, de tendresse, dans les mots sur le parchemin. Peut-être que cela saura, en temps voulu, apaiser le cœur du Faucon. »

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MessageSujet: Re: A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé]   A light in the night has gone out [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 24 Oct - 10:07

L'accepter, oui, elle, malgré la tristesse qu'elle avait ressenti, acceptait parfaitement qu'une jeune femme puisse mourir des suites d'une grossesse qu'elle soit menée à son terme ou non. On ne pouvait rien faire quand les choses s’emballaient et quand le corps décidait de vous lâcher. Chaque mère en devenir, venait à prier les Dieux pour qu'ils la mettent sous leur protection, pour qu'ils puissent insuffler la vie dans le corps de l'enfant qu'elle portait, et qu'elle tentait de protéger de tout son être tout au long de la grossesse jusqu'à la délivrance, et qu'une fois qu'il aurait quitté la protection directe de sa mère, il continuerait à vivre, à grandir et à s'épanouir. Peut-être sans elle. Oui, avoir un enfant représentait un risque pour toutes femmes qui tentaient l'expérience. La plupart du temps, qu'elle soit reine ou bien paysanne, elle n'avait pas le choix, il fallait faire des enfants pour assurer la lignée, pour s'assurer qu'ils pourraient un jour servir au travail du champ. Mais pour celles qui avaient ce désir d'enfants, c'était une merveilleuse chose de pouvoir tenir son enfant dans ses bras, malgré les épreuves qu'il fallait traverser pour y arriver. Les jeunes femmes étaient parfois plus fragiles, les premières grossesses étaient dangereuses et on ne pouvait savoir comment le corps allait réagir à ce bouleversement total. Pour autant, l'accepter parce qu'on était une femme, parce qu'on connaissait les risques était une chose, l'accepter alors qu'elle était à l'aube de sa vie par l'homme qui l'aimait et qu'elle l'aimait. Était-elle une horrible mère d'être d'une certaine façon soulagée d'avoir quitté pendant quelques semaines les Eyrié et échapper à la vue douloureuse de son fils souffrant de la perte de son épouse ? Elle aurait sans doute beaucoup à faire quand elle retournerait là-bas, et tenter de remettre dans l'esprit de son fils qu'il avait des obligations vis-à-vis de son peuple, de son royaume et même envers elle. Elle se doutait que tout cela n'était pas chose facile non plus pour Lyham. Il avait perdu une sœur qu'il aimait, et son épouse était enceinte. Avec ce qui venait de se passer pour Nymeria, il devait forcément penser à elle et donc s'inquiéter que le destin s'acharne un peu plus sur la maison Lannister. Cependant, le même sort n'attendait pas toutes les femmes qui étaient sur le point d'avoir un enfant, bien heureusement pour elles d'ailleurs, d'ici quelques semaines il pourrait enfin tenir son enfant dans ses bras et il serait ainsi soulager.

Cette pièce de tissu qu'elle avait elle-même fabriqué était un symbole fort. Qui tenait bien sûr Ronnel à cœur, mais comme tout ce qui tenait à cœur à Ronnel et qui le reliait directement à la disparition de son épouse et de son enfant mort-né, il avait décidé qu'une bonne partie des choses qui lui provoquait un fort sentiment de tristesse et de détresse devait finir par brûler dans l'âtre principal de la cheminée de ses appartements. Sharra avait réussi à éviter que cette preuve d'amour d'une grand-mère pour son petit-enfant à venir ne disparaisse totalement, mais elle n'avait pas non plus le courage de le garder dans ses appartements, cela restait la source d'une douleur au fond de son cœur, qu'elle se devait d'éloigner progressivement. « Oui j'y ai en effet passé des heures ... » Elle sourit doucement mais avec dans le regard une certaine pointe de tristesse. « Mais n'est-ce pas le rôle d'une grand-mère quand elle attend son premier petit-fils ? J'ai fais la même chose avant la naissance de Ronnel et de Jonos, je voulais faire perdurer la tradition pour les générations futures. » Elle hocha doucement la tête, en écoutant les paroles de Lyham, et elle lui souriait avec une certaine tendresse. « Voyez cela comme un prêt que Ronnel vous fait. Je suis certaine qu'un jour il se dira qu'en effet, cela pouvait compter et gardera le souvenir de ce que j'avais fais pour lui, pour eux. Pour le moment il est dans le rejet de tout signe d'amour de la part de qui que ce soit … Cela l'insupporte plutôt qu'autre chose, et il est plus dans une phase où il voudrait faire disparaître tous les souvenirs d'elle … Je ne doute pas que votre épouse saura également apprécié le cadeau que je vous fais. Ce n'est pas grand chose, mais il faut avouer que cela a une grande part d'affectif et de symbolique. Alors prenez-la et faites-en bonne usage avec votre enfant à naître. Parlez lui de sa tante quand il sera en âge de pouvoir le comprendre. » Elle n'était restée que quelques mois aux Eyrié et avait marqué les habitants du château qui avaient pu la connaître, mais ce n'était rien à comparer de toute une vie à Castral Roc. Puis un jour, il faudrait une autre reine pour le Val et petit à petit, le souvenir de la belle lionne aux cheveux d'or finiraient par s'estomper des esprits sauf pour Ronnel. « Je pense que cela ne pourra pas lui faire plus plaisir que de récupérer leurs échanges amoureux. J'espère que cela aura le don en effet de calmer sa tristesse et sa colère. »

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