Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé]
Sujet: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Sam 16 Mar - 1:04
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
A Winterfell comme ailleurs, certaines rumeurs se répandaient comme une traînée de poudre sans que rien ni personne ne puisse les arrêter, pas même la surdité sceptique d’une jouvencelle sur les bruits de couloirs. Ingheam avait ainsi appris que la grossesse d'Eleanor présentait des difficultés et qu'elle était alitée. D’habitude, elle n’écoutait les racontars que d’une oreille distraite, et encore, quand elle y prêtait attention, c’est pourquoi elle avait toujours l’air de venir d’un autre monde. Elle ne se fiait pas à ce qu’on disait des personnes avant de les avoir rencontrer, elle ne l’avait jamais fait, d’autant que jusqu’à l’invasion du Peuple Libre, elle n’avait côtoyé que des gens qu’elle connaissait ou presque. Mais même aujourd’hui, après tout ce temps passé avec l’armée du Nord loin de chez elle et entourée de soldats et de nombreuses personnes qu’elle n’aurait jamais imaginé rencontrer jusqu’alors, certaines expériences lui ayant prouvé que les réputations étaient souvent infondées. Mais la mention de son amie et de ce qui était sans nul doute du domaine des Sorcières des Bois la contraignirent à céder à l’appel des potins.
Pas bien longtemps cependant, car Sorcière du Bois aux Loups comprit vite la situation, où du moins, le peu qu’elle apprit lui fit prendre conscience qu’elle n’apprendrait rien d'intéressant en restant là à écouter les dames de compagnies. Elle hésitait jusqu’ici à proposer à la Reine de l'accompagner dans sa grossesse et son accouchement. Entre autre parce qu'après sa rencontre avec le Roi du Nord, elle ne voulait pas le déranger une fois de plus et l’évitait soigneusement afin de ne pas le froisser. Mais cette nouvelle la décida à passer à l’action. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, après avoir laissé Lady Glover accoucher sans elle et abandonné toutes ses femmes au profit des soldats, elle ne devait pas se défiler quoi qu’il advienne. Elle en oublia même tout protocole, se rendant devant les appartements de la Reine sans en avoir avertis le Mestre ni le Roi. Elle demanda à entrer, mais le garde hésita.
__ Je suis Ingham Harclay, Messire, je suis une Sorcière des Bois. Vous savez bien que notre spécialité est de prendre soin des femmes enceintes et de les assister lors de la mise au monde. La Reine me connaît et je voudrais simplement savoir si elle souhaite me voir. Demandez lui s'il vous plaît.
Par chance, l'homme devait connaître les talents des Sorcières des Bois car il n'hésita pas plus longtemps.
__ Oui ma dame, je vous connais aussi. Vous m'avez rafistolé après la Bataille de Wayfarer
Il montra son bras profondément marqué par une cicatrice.
__ Oh mais oui ! Auric ! Je ne vous avais pas reconnu sans la terre et le sang, tout propre avec cette livrée grise et blanche.
La blondinette prit doucement son bras qu'il allait recouvrir et fit la moue.
__ Je vois que tout à bien cicatrisé, vous pouvez rendre grâce aux Dieux d'avoir gardé votre bras. Mais vous devez parfois ressentir une gêne, voir des douleurs n'est-ce pas ? Surtout lors des changements de temps où des entraînements. Il faudrait masser la cicatrice pour décoller les tissus. Je vais vous préparer un onguent. __ Merci mais ça ne sera pas nécessaire. __ Si si j'insiste, je vous l'apporterais demain.
La jeune fille redescendit la chemise sur la cicatrice en souriant au soldat, son regard reflétant toute sa bienveillance.
__ Merci.
Il frappa à la porte et demanda d'une voix forte.
__ Vôtre Grâce ? Lady Harclay demande à vous voir. Puis-je la faire entrer ?
Une fois invitée à l'intérieur, Ingheam eut un petit temps d'arrêt pendant lequel elle resta bouche-bée devant la beauté des lieux. Puis, reprenant ses esprits, elle fit une grande révérence maladroite et fut contrainte de se remettre d'aplomb sur ses deux pieds avant de tomber pour de bon. Mais elle garda la tête baissée tandis qu'elle parlait.
__ Majesté. J'ai appris que vous étiez tenue de vous reposer. Je m'inquiétais. Dites moi si je peux vous être d'un quelconque secours. Je n'ai hélas pratiqué qu'une dizaines d'enfantements durant ma formation, et jamais sans une Sorcière plus expérimentée à mes côtés, mais j'aimerais avoir l'honneur de vous accompagner.
La dernière représentante du clan Harclay avait juré de servir la vie et les Dieux jusqu’à sa mort. Elle l’avait fait dans la guerre et la haine, afin que chaque soldat soit soigné et que chaque mourant puisse rejoindre le Royaumes des Dieux en paix. Désormais, enfin de retour dans le Nord, écoutant la chanson de l’Hiver et entendant à nouveau, plus clair que jamais, le murmure des Dieux, elle se devait de le faire dans la paix et l’amour, pour que la mort fasse place à la vie. Le sang coulerait à nouveau, mais pas par l’acier, donnant la mort, il coulerait par l’antre d’amour d’une femme, pour donner la vie.
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Sam 11 Mai - 21:36
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Mer 5 Juin - 18:23
Jon s'accordait quelques moments en compagnie de son épouse, il tenait à la surveiller personnellement quand il n'avait que peu de chose à faire pour pouvoir s'assurer qu'elle ne manquait de rien. Il n'était pas certain que son épouse voyait les choses ainsi, peut-être estimait-elle au contraire qu'il était pesant pour elle d'être ainsi surveillé ou que son époux manquait cruellement de conversation. Ce n'était nullement contre son épouse, mais il venait tout juste de revenir de Fort-Darion et entre la fatigue physique qui semblait l'avoir fait vieillir un peu plus et sa gestion de Winterfell en tant que souverain à présent, il était toujours aussi préoccupé à chaque heure du jour et de la nuit. Pour le moment, il pouvait se féliciter de réussir à faire des nuits complètes, sans que son esprit ne vienne à le perturber et alors à le réveiller en plein dans son sommeil à plusieurs intervalles. Il ne savait combien de temps cela ne pourrait durer, mais il continuait à en profiter autant qu'il le pouvait. Alors il venait, il venait jusqu'à la chambre conjugale, là où il avait installé un petit bureau pour pouvoir poursuivre son travail, répondant à son épouse quand elle le sollicitait ou alors il lisait notamment les corbeaux qu'il recevait des familles du Nord ou alors de Westeros. Bien qu'il était à présent loin de Fort-Darion, il se devait de prendre des nouvelles de ce qui se passait au cœur même de l'Empire, les informations notamment que son grand-père, Aymond Karstark, ou que la sœur de Bowen, Alysanne Manderly, venaient à lui transmettre, tous deux étant les ambassadeurs du Nord au cœur du Collège Impérial. Il se faisait donc discret, au fond de la pièce, comme il savait si bien le faire quand il voulait qu'on vienne à oublier sa présence. Être là sans s'imposer, mais ainsi pouvoir observer à loisir. Observer était souvent la clé, et s'il avait bien compris une chose, c'est que tout semblait se compliquer avec son épouse dès qu'il venait à ouvrir la bouche, ce qui ne pouvait empêcher Jon de grimacer à cette simple idée, et puis tout cela n'était bon pour personne, pour leur couple ni pour leur enfant à venir. Il se demandait sincèrement si la naissance de leur enfant pourrait apaiser les choses une bonne fois pour toute.
Jon ne réagit pas quand il entendit qu'on frappait à la porte. Pour autant, quand alors on vint à annoncer la personne qui se présentait, il redressa la tête pour pouvoir observer la nouvelle arrivante. Jon ne pouvait que se souvenir de leur dernière rencontre. Si un mot pouvait résumer ce moment, celui-ci serait particulier. Il avait été sincèrement surpris par la tournure de leur rencontre, et il avait préféré ne pas en parler à qui que ce soit par la suite. Jon avait toujours été quelqu'un de très croyant, mais il était clair que Ingheam Harclay était un degré au-dessus de tout le monde, et il avait été quelque peu perturbé par cet état de transe dans lequel elle s'était mise ce jour-là. Il se demandait bien pour quelle raison elle se trouvait ici, ce n'était sans doute pas pour lui, après le peu d'échanges qu'ils avaient eu tous les deux, elle n'avait sans doute pas eu envie de se représenter devant son roi. Pour autant, si elle ne venait pas pour lui, c'est qu'elle venait alors pour Eléanor. Jon n'était nullement au courant que les deux femmes s'étaient rencontrées. Ingheam avait suivis les hommes sur le front, donc cela voulait automatiquement dire qu'elles s'étaient vues à Vivesaigues. Il ne savait pas si cela devait le rassurer ou l'inquiéter, mais en attendant, il n'allait pas perdre un instant de cette conversation. Et les quelques premiers mots que Jon entendit alors de leurs parts à toutes les deux, manqua de peu de l'étouffer. Il quitta le fauteuil dans lequel il se trouvait et il s'approcha alors lentement d'elles. Il inclina légèrement devant Ingheam avant de prendre la parole, d'un ton totalement neutre. « Lady Harclay … C'est un plaisir de vous revoir … Nous n'avons pas eu l'occasion de nous côtoyer au cours de ce long voyage qui nous a amené de Fort-Darion jusqu'à Winterfell … Peut-être alors que j'aurai su que vous aviez rencontré mon épouse. » Jon s'avança un peu plus alors, croisant les bras dans son dos, il se mit à les regarder tour à tour. Il manqua de peu de sortir une réflexion pleine de sarcasme, mais heureusement pour lui, il savait où allait la bienséance et il ne voulait en aucun cas être le premier à déclencher les hostilités. Pour autant, il se permit une simple phrase sans aucune méchanceté. « Vous a-t-elle fait entendre le soin de sa voix quand elle se met à chanter ? C'est surprenant mais agréable. » Il avait regardé la sorcière des bois, une certaine malice dans les yeux, chose rare chez le roi du Nord. Il marqua alors un temps une pause dans ses paroles. « Je ne remets pas en cause les capacités de Lady Harclay dans le domaine des accouchements. Je demanderai à ce que vous puissiez l'assister et le conseiller. Cependant, j'ai pleinement confiance en Mestre Roshar, il ne manquera pas de surveillance et surtout de prendre toutes les décisions qui seront nécessaires pour la fin de la grossesse et la délivrance de la reine. »
jon stark
le devoir est une série d'acceptations.
Jon Stark
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Dim 16 Juin - 1:03
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Ingheam, toute concentrée sur la Reine Eléanor qu’elle était venue voir, n’avait effectivement pas remarqué la présence du Roi du Nord. Ce ne fut que quand elle se redressa et qu’elle fit un pas en avant, invitée par la Reine à venir la rejoindre qu’elle le vit se lever à son tour et s'approcher. Elle s’arrêta net, se tourna promptement vers lui et eut un mouvement de recul avant de s’incliner en baissant les yeux, honteuse. Elle ne parvint pas à trouver ses mots et ne put que murmurer celui-ci :
__ Sire…
La blondinette entendit l’épouse du Stark de Winterfell, mais n’osa pas lever les yeux pour lui répondre ou lui sourire. Elle se pinça les lèvres sans savoir ce qu’elle devait faire, puis regarda avec envie, la porte de sortie qui venait de se refermer. Mais elle ne pouvait pas fuir, pas cette fois, pas comme avec Bowen. Elle ne devait pas fuir. Elle devait servir les Dieux et la vie. Elle devait servir le Roi et la Reine du Nord. Elle était là où elle devait être, pour que la mort fasse place à la vie. Le gigantesque barral du Bois Sacré de Winterfell avait dansé quand l’armée du Nord était revenue, elle avait dansé pour les Dieux dans ce même Bois, elle avait retrouvé leur voix, plus forte et plus claire que jamais. Elle était là où elle devait être et elle n’avait pas le droit de fuir et elle n'avait pas la même relation avec lui qu'avec Bowen, cela pourrait être mal interprété. Mais si la gentillesse et la douceur de la née Tully avait eut raison de sa timidité et de leur différence de rang et de culture, sa première rencontre avec Jon ne s’était pas aussi bien passée. Elle s’était jurée de ne plus le déranger et voilà qu’elle venait non seulement le déranger, mais qui plus est sans les égards dus à son rang. Mais elle ne pouvait pas pour autant oublier son devoir de Sorcière des Bois et Matriarche du Clan Harclay, ni sa promesse envers la Reine. Peut-être que demander pardon serait un bon début… Sans se redresser ni relever les yeux, elle demanda donc la clémence du jeune loup, pour lequel elle avait chanté, une fois, et prié en silence des dizaines de fois par la suite :
__ Veuillez m’excuser votre majesté. Je ne vous avais pas vu.
La jouvencelle se prit à rougir tandis qu’Eléanor faisait son éloge après avoir demandé à son mari qu’elle l’accompagne jusqu’à l’accouchement. C'était un honneur qu'elle lui faisait et elle lui lança un bref sourire juste avant que le Stark ne s'adresse à elle.
__ C’est un plaisir pour moi aussi...
Répondit la Sorcière du Bois aux Loups à Jon de manière un peu automatique et mal assurée. C’était rarissime qu’elle dise quelque chose sans le penser profondément, et là, elle n’était pas sûre d’être heureuse de le voir, cela la troublait et ses pensées s’embrumèrent. Elle était heureuse qu’il existe et encore plus de le trouver en compagnie de sa tendre épouse, mais pas vraiment de se retrouver face à lui, surtout en étant entrée sans le voir et sans lui dire bonjour. Mais, qu’aurait-elle pu donc dire d’autre ? Qu’elle était morte de trouille et qu’elle ne s’attendait pas à le croiser ? Que si elle avait su qu’il était là, elle serait venue à un autre moment ? Et puis, ce n’était pas non plus un déplaisir, juste quelque chose de très effrayant de devoir lui parler et le regarder. Elle essaya vainement d'empêcher ses mains de trembler et finit par les joindre derrière elle pour qu’il ne s'aperçoive de rien, se triturant les doigts sans oser le regarder. Mais, tout bien considéré, elle était heureuse de le revoir, elle ne voulait pas le déranger à nouveau, cela n'allait pas arranger l'idée qu'il devait se faire d'elle, mais si elle s’occupait de son épouse, elle aurait de toute façon été amenée à le recroiser. Cette pensée l'apaisa un peu, mais ce fut bref.
La Harclay se mit à rougir un peu plus lorsqu’il lui dit que s’ils avaient eu l’occasion de discuter lors du voyage de retour, il aurait peut-être appris qu’elle connaissait Eléanor. La blondinette se sentait fautive de ne lui en avoir rien dit lors de leur brève rencontre, mais elle n’y avait pas même songé. Dit comme ça, cela paraissait logique de partager cette information, mais de prime abord, elle ne pensait pas que cela soit utile, d'autant qu'elle n'était pas certaine à l'époque que cette rencontre à Winterfell ait la moindre importance pour la Reine. Sa gorge se serra et elle retint ses larmes quand il parla de ses chants. Tout s’embrouillait dans sa tête, s’il avait fait un compliment, elle ne l’avait pas entendu, trop gênée qu’elle était devant le couple Royal. Elle leva des yeux pleins de désarroi afin de comprendre s’il se payait sa tête, ce dont il avait entièrement droit, ou si ce souvenir de leur rencontre dans le Bois lui était malgré tout agréable. Elle se sentait perdue. Elle ne comprit pas ce qu’elle vit alors en croisant le regard malicieux du Roi du Nord. Alors elle baissa à nouveau la tête et joignit ses mains devant elle. Mais elle n’eut pas le temps de remettre de l’ordre dans son esprit que le Stark de Winterfell se prononçait sur le suivi de la grossesse de la Reine.
__ Il sera fait comme sa majesté le Roi du Nord le désir avec l’accord de sa majesté la Reine du Nord.
Elle s'inclina devant les deux souverains, et resta plantée là, les yeux rivés sur le sol sans trop savoir quoi faire.
Ingheam, aussi certaine soit-elle que les Mestres étaient moins qualifiés que les Sorcières des Bois en matière de grossesse et d'enfantement ne pouvait décemment rien en dire. De plus, ce n’est pas avec son manque d'expérience en la matière qu’elle aurait pu avoir l’assurance de le faire, elle n'avait jamais été que l'assistante d'Iseult lors de la dizaine de mise au monde auxquelles elle avait participer, et la plupart du temps, elle ne faisait pas grand chose à part écouter la Matriarche prodiguer ses encouragements et transmettre sa confiance à la parturiente en travail. Enfin, elle ne connaissait pas Mestre Roshar et peut-être faisait-il partie de ses rares hommes de science à comprendre l’importance de laisser tout pouvoir à la mère pour se laisser guider par son corps et son instinct. Mais de toute façon, il était le Roi et elle n’avait pas à discuter ce qui n’était clairement pas une question.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Mer 3 Juil - 23:17
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Jeu 4 Juil - 13:53
Jon était fortement surpris par la tournure que pouvait prendre les événements. Par une série de coïncidences, il semblait que son épouse avait fait la rencontre de Lady Ingheam Harclay avant même que Jon ne fasse sa connaissance, ou tout du moins que les deux aient une rapide entrevue qui s'était révélée particulière. Il n'avait en aucun cas l'envie d'être le centre du monde, et qu'on vienne d'abord le voir avant de venir faire la connaissance de son épouse, il n'y avait strictement aucun soucis là-dedans, et il était même assez content que la jeune lady, aussi perturbante qu'elle pouvait être, avait su atteindre le cœur de la reine et qu'elle avait trouvé en elle un réconfort et peut-être même une amie pour l'accompagner et la soutenir ici à Winterfell. En effet, le jeune roi avait eu cette inquiétude en laissant partir Eléanor dans le Nord. Il se doutait que son arrivée ne se ferait peut-être pas aussi facilement que possible, les Nordiens avaient la tête dure et lui le premier. Il savait que Walton était un jeune homme très gentil et qu'il ferait tout pour pouvoir rendre son installation des plus agréables pour la nouvelle Dame de Winterfell. Cependant, Jon ne pouvait pas savoir quel genre de liens elle avait pu se faire au cours des mois qu'elle avait déjà pu passé ici. Même si, il avait parfaitement compris qu'elle s'était fort bien entendue avec Maedelyn, ce qui était un avantage autant pour les deux femmes, que pour leurs époux qui s'entendaient fort bien tous les deux. Ingheam était une personne atypique, qu'il n'avait pas réussi à cerner pour le moment mais il n'avait strictement rien contre elle, bien au contraire. Il ne se faisait pour le moment aucun jugement en bien ou en mal, il verrait bien ce que cela donnerait au fur et à mesure de leurs rencontres à Winterfell, surtout si elle venait à s'occuper de Eléanor.
Jon secoua donc la tête dans sa direction. « Ne vous en faites donc pas, il n'y a aucun soucis. » A peine avait-il eu le temps de prononcer ces quelques mots, que sa femme ne manqua pas d'ajouter sa petite réflexion qui lui fit oser les sourcils. Il contracta alors ses mâchoires, légèrement vexé de se faire réprimander alors que ces intentions n'étaient aucunement mauvaises à l'égard de la sorcière des bois et se retint de tout commentaire, ce n'était pas le moment de se disputer avec son épouse alors qu'il y avait quelqu'un d'autre dans leur chambre. Et puis il ne voulait pas remettre ça ce soir, sinon il sentait que la nuit risquait d'être longue et désagréable. Cependant, un jour le loup risquait de mordre et à ce moment-là, elle pourrait le regretter. Il préférait ne plus poser les yeux sur son épouse pour pouvoir avoir le loisir d'observer la réaction d'Ingheam, il ne voulait surtout pas qu'elle soit encore plus gênée par la situation ou qu'elle vienne à penser que le roi avait mal agis vis-à-vis d'elle, ce n'était clairement pas ce qu'il avait tenté en vain de faire passer comme message. Essayant au contraire, de faire une plaisanterie concernant leur première rencontre pour apaiser les inquiétudes de chacun. Pour autant, à la deuxième attaque de Eléanor, Jon s'arma d'un sourire parfaitement étudié envers son épouse. « Mais je crois ma Dame, n'avoir jamais dit le contraire. Je viens tout juste de donner mon accord à lady Harclay pour qu'elle soit une aide supplémentaire jusqu'au terme de votre grossesse et pendant l'accouchement. Je n'ai pas à un seul moment réfuté sa proposition, justement j'apprécie le fait qu'elle puisse être à vos côtés en tant que soigneuse comme en tant que personne apprécié de vous. Mais peut-être ai-je trop grogné pour que vous entendiez distinctement mes paroles. »
Jon alla jusqu'à sa table de travail pour pouvoir récupérer les papiers qu'il avait laissé là à l'arrivée d'Ingheam. Il les rassembla rapidement avant de s'approcher à nouveau des deux jeunes femmes, plongeant son regard dans celui de Eléanor. « Il semblerait que cela ne me regarde pas puisque je ne peux connaître cette épreuve charnière de la vie d'une femme que d'un point de vue extérieur. Puisque je ne suis pas le bienvenue dans mes propres appartements et que la reine a besoin de s'y reposer, je vais donc vous laisser tranquille mesdames. » Il inclina légèrement la tête en direction de lady Harclay. « J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir rapidement et que nous aurons cette fois la possibilité de tenir une conversation complète. » Il décocha un sourire sincère à Ingheam avant de se tourner vers son épouse. « Prenez soin de vous ma Dame. » Il tourna les talons et quitta rapidement la chambre.
HRP:
Je quitte donc le rp. Amusez vous bien les filles !
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Jon Stark
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Dim 7 Juil - 17:37
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Peur. Bien sûr qu’Ingheam avait peur. Elle se trouvait ici dans un environnement qu’elle ne connaissait pas, avec des gens qu’elle aimait mais qui était tellement haut placé dans la hiérarchie féodale du Nord qu’elle devait prendre garde à tout ce qu’elle disait et faisait ce qui n’était pas une exercice facile pour elle. Elle était une fille des Bois, elle avait grandi dans le Bois aux Loups, plus proche des arbres que des considérations politiques. Elle ne serait jamais à l’aise à la cour, même si elle aimait Winterfell et surtout son Bois Sacré et qu’elle aimait les personnes qui s’y trouvaient et voulait le meilleur pour elles et pour les personnes qui y résidaient encore. Jon aurait pu lui tenir rigueur d’être entrée sans lui adresser la parole, après tout, elle était dans la chambre de la Reine, mais aussi dans les appartements du Roi. Mais il n’en fut rien, il la pardonnait, il dit qu’il n’y avait aucun problème entre eux, ce dont elle fut enchantée, même si elle était toujours mal à l’aise. Elle vit la Reine se lever, et se précipita pour l’aider, sachant qu’elle devait garder le lit. Mais la remarque de cette dernière la surprit. Elle ne comprit pas ce qu’Eleanor reprochait à son époux et regarda le Stark puis la née Tully avec des grands yeux pleins de questions. Fallait-il qu’elle réponde ? Si oui quoi ? Elle mit un temps fou à reprendre ses esprits. Était-ce de la méchanceté ? Venant de la belle rousse, elle ne pouvait y croire, elle devait avoir mal compris, mal interprété ses propos. C’était peut-être une plaisanterie entre eux. Elle allait répondre, mais elle n’en eut pas le temps.
Merci votre Majesté, mais… Il est le Roi du Nord, il a le droit de grogner et de mordre, c’est un Stark, le Stark de Winterfell. Je ne comprends pas ce que vous entendez par la froideur du Nord. Il aurait pu me mettre dehors et il ne l’a pas fait. Il aurait pu ne pas se souvenir de moi, pourtant il se souvient. Il aurait pu me faire des reproches et il n’en est rien.
La blondinette préféra ne rien ajouter à la réplique de son Souverain. Mais hélas, le soutien d’Eléanor contre Jon ne la détendit pas du tout, bien au contraire, elle ne savait plus où se mettre et regarda à nouveau vers la porte avant de plonger son regard dans celui du Roi. Elle n’osait pas trop contredire la Reine, surtout devant Jon, mais elle était désolée. Désolée pour lui d’avoir à entendre ses reproches, désolée pour la relation des jeunes mariés, désolée d'être arrivée au mauvais moment, désolée pour la Reine qui ne semblait pas être heureuse avec son époux. Elle se sentait coupable de ce qui se passait sans trop savoir ce qu’elle avait fait pour déclencher cela. Elle sentait que sa réaction, sa peur, sa soumission, pourtant naturelle et habituelle pour elle, avait poussé la née Tully à s’opposer à son époux pour la soutenir. Mais elle ne comprenait pas ce qu’elle avait fait pour qu’Eléanor se montre aussi piquante envers lui, ni pour qu’elle imagine devoir la protéger de son Roi. A moins qu’il ne la frappe, et encore en aurait-il le droit, elle n’avait pas besoin d’être protégée de Jon. Surtout pas au prix de l’amour entre le Roi et la Reine, surtout pas au prix de ses mots qui, plus ils se répercutaient en elle, lui semblaient de plus en plus désagréables, bien plus que ce que la situation pouvait engendrer de malentendus, bien plus que ce qu’il aurait mérité s’il avait été véritablement méchant et froid avec elle.
__ Avec plaisir votre Majesté.
Heureusement qu’Eleanor ne lui avait pas demandé de chanter, la jeune fille aurait eut du mal à trouver sa voix dans cette gorge serrée. Mais elle se ferait une joue de lui chanter des chansons pendant qu’elle s’occupait d’elle, et de lui apprendre quelques berceuses en ancienne langue pour l’enfant. Elle sourit en retour. Mais elle était toujours gênée par ce qu’il venait de se passer entre la Reine et le Roi. Pour autant, la née Tully était enceinte, les hormones, la fatigue et l’alitement ne devait pas arranger son humeur. Il lui fallait quelqu’un pour s’occuper d’elle et l’occuper. Elle enverrait les apprenties quand elle ne pourrait se libérer de ses obligations. Evidemment, si elle était d’accord, et le Roi aussi. Les femmes enceinte avait besoin d’amour et de soutien, d'être entourées et aimées, cette histoire, probablement bien plus complexe que ce dont elle avait été témoin la mettait mal à l’aise. Quand au consentement des femmes et au respect de leur intimité par les Mestres, Ingheam avait été préservée de tout cela à Iksahkka, mais Iseult lui en avait parlé afin de lui faire comprendre pourquoi les sages femmes procédaient ainsi et combien, dans certaines situations il était difficile d’être pleinement libre d’opérer dans le respect de la femme. La façon de faire des Sorcières était à contre courant des pratiques des Mestres pour bien des raisons. Hélas la Reine n’en avait pas fini avec le Roi et elle lui envoya une nouvelle pique.
Le regard de la Harclay passa à nouveau d’Eleanor à Jon plusieurs fois. Elle essayait de comprendre, de s’excuser du regard auprès du Roi sans mettre la Reine dans l’embarras, ni lui plus avant, tremblant de faire une nouvelle bourde qui ferait dégénérer la situation. Car il y avait quelque chose de plus profond, un précédent qui expliquait peut-être cette réaction excessive et ses mots blessants. Il venait de faire une plaisanterie, si on peut dire, et ça aurait pu être drôle effectivement, mais la tension empêcha la jeune fille de sourire. Si elle avait pu se recroqueviller et se cacher sous le lit, elle l’aurait fait en cet instant, et plus encore l’instant d’après quand le Roi rassembla ses papiers et quitta la pièce. Sous le choc, elle regarda Eléanor, puis Jon lorsqu’il s’adressa à elle, ce à quoi elle répondit par un mouvement de la bouche dont aucun son ne sortit. Elle n’eut pas le temps de réagir, elle ne savait pas quoi faire, elle ne voulait pas envenimer les choses. Elle aurait voulut le retenir afin d’essayer de les rassembler tous deux autour de cet enfant à naître, au moins, mais à la réflexion, il fallait peut-être leur laisser à tous les deux le temps de faire retomber la colère avant d’entreprendre quoi que ce soit. Elle lui en parlerait plus tard, après s’être occupée d’Eléanor. Cependant, elle constata que ce qu’elle avait dit à Bowen au sujet du mariage et de son désir de rester libre était plus vrai et fort dans son âme que jamais.
La Sorcière des Bois regarda la Reine après le départ du Roi. Elle était triste de ce qu’il venait de se dérouler et n’avait pas été d’une grande aide, ni pour l’un, ni pour l’autre. Mais, à présent, elle pouvait faire son travail, et celui-ci, elle le connaissait. C’était plus facile. Cependant, il lui fallut quelques secondes pour se recentrer. Elle prit une grande inspiration et sourit.
__ Votre Majesté. Si vous le voulez bien, je vais vous aider à vous recoucher.
Ingheam accompagna Eléanor jusqu’au lit et remonta les coussins afin qu’elle puisse s’installer confortablement en position semi-assise. Puis elle prit doucement sa main pour l’aider à remonter dans le lit et alla prendre un siège pour s’asseoir à côté d’elle. Avec un sourire et un doux regard, elle lui demanda :
__ Comment vous sentez vous en ce moment ? Sachez que rien de ce que vous me direz ne sortira d’ici à moins que vous ne me le demandiez.
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Mar 23 Juil - 0:17
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Lun 26 Aoû - 10:29
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Ingheam n’avait pas encore pu constater que le couple royal était loin de s’entendre de ses propres yeux. Elle ne savait pas trop comment se comportent des amoureux en dehors d’une forêt de grands arbres sauvages, elle savait que dans les châteaux, tout était différent, l’amour y compris. Chez elle, c’était bien plus simple et il n’y avait pas besoin de se comporter autrement que comme on en avait envie. Elle avait bien sûr entendu les bruits de couloir, mais elle n’y prêtait pas plus attention que ça, elle n’aimait pas la rumeur qui serpente dans les esprits et enfle de dévorer la vérité. Mais maintenant, elle comprenait mieux pourquoi celle là était si intense.
__ Je vous remercie pour votre sollicitude, mais je pense aussi que vous êtes allée un peu loin. Je sais que vous avez voulu prendre ma défense, mais ne prenez pas ma défense au détriment de votre couple, c’est bien plus important que ce que sa majesté peut me dire. Je reste un soutien pour vous, mais je ne saurais être une ennemie de mon Souverain. S’il est parfois froid, il ne m’a jamais manqué de respect malgré mon rang. Peut-être faut il chercher ailleurs les raisons de votre révolte. Si vous voulez en parler, je serais là pour vous écouter.
Ingheam sourit à Eleanor. Ce qu’elle avait perçu de sa colère lui semblait plus ancien et ancré que ce simple échange entre elle et Jon. C’était étrange cette sensation de n’avoir rien à voir avec le problème et d’être prise dedans malgré tout, et objectivement, elle n’arrivait pas à se défaire de ce sentiment. Alors elle préférait demander directement plutôt que de continuer à cogiter. Cependant, elle n’était pas venue pour ça, même si elle espérait pouvoir aider aussi Eleanor à se sortir de cette impasse. Il y avait un autre problème qui la préoccupait plus encore, car il en était de sa vie et de celle de l’enfant à naître. La grossesse se passait mal, pourquoi, comment, elle n’avait pas les éléments pour répondre et il n’était pas exclu qu’elle ne puisse rien faire d’autre que de prier, mais si Eleanor le souhaitait, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver cet enfant et surtout sa mère. Enfin non, pas tout à fait tout, il y avait certains rites que les Sorcières des Bois connaissaient et continuaient de se transmettre de génération en génération afin que le savoir perdure, mais qu’elles n’utilisaient pas car ils étaient trop dangereux ou coutent bien trop cher pour que se soit juste de les pratiquer. Si les Dieux décidaient finalement de reprendre la vie qu’ils avaient donné à cet enfant dans le ventre d’Eleanor, elle ne s’y opposerait pas, ni même s’ils prenaient la vie d’Eleanor. Parce qu’aucune vie ne valait plus qu’une autre et qu’une vie ne pouvait être sauvée sans le sacrifice d’une autre. Il était toujours difficile de perdre un enfant, parce qu’il représentait tant d’espoir et tant d’innocence que cela semblait injuste, mais la mort d’un enfant faisait partie du cycle de la vie au même titre qu’une naissance, ainsi les Dieux rappelait aux humains combien la vie est fragile et précieuse, ainsi il équilibraient les forces.
__ Parlez moi de vos douleurs, sont-elles plutôt latentes et continues ou intenses, comme une compression du ventre et de courte durée, ou fulgurantes et insupportables ? Où se situent-elles exactement ?
La Sorcière des Bois lui laissa tout le temps de répondre, souriant toujours assise dans le fauteuil, droite, très légèrement penchée vers Eléanor, comme pour mieux écouter. Les mains posées sur les genoux.
__ Sentez vous le bébé bouger ? J’imagine que cela a de quoi vous angoisser.
Là encore, la blondinette ne bougea pas et se contenta d’un contacte visuel tout en laissa le temps à la Rein de répondre, de trouver ses mots, d’aller chercher ses peurs si elle souhaitait en parler.
__ Je peux poser ma main sur votre ventre ? Je voudrais voir si vous avez des spasmes et voir si le bébé répond à mon contact afin de déterminer sa position.
Les questions que se posait la Harclay étaient nombreuses. Tout d’abord, la Stark avait-elle des contractions, ses douleurs étaient elles dues à cela ou à autre chose, cela avait-il eut une influence sur la position ou la tonicité du bébé, comment les vivait-il. Quant aux saignements, ils n’étaient pas toujours dangereux, mais toujours très inquiétants pour une future mère, et s’ils étaient abondants, les chances de perdre l’enfant étaient importantes. vie.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Lun 26 Aoû - 23:59
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Mer 28 Aoû - 23:29
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Ingheam sourit et posa une main réconfortante sur le bras d’Eleanor. Elle avait prit conscience que les rumeurs étaient fondées et elle n’imaginait pas la difficulté d’un tel mariage imposé aux deux époux et célébré à la hâte sans qu’ils n’aient eut encore le temps de réellement faire connaissance. Il y avait de quoi perdre la tête, d’un côté se méfier d’une jouvencelle que rien ne destinait à devenir Reine du Nord et de l’autre essayer de gagner l’amour d’un Nordien avant même d’avoir gagné sa confiance.
__ Je ne connais pas bien le Roi du Nord, mais je connais le Nord. Il faut du temps pour l’apprivoiser, de la patience. Il faut du silence pour l’écouter chanter la chanson de l’hiver. Vous avez passé très peu de temps ensemble encore, et cela ne fait pas si longtemps que vous êtes mariés. Souvenez vous que vous avez une vie à vivre ensemble, quelques semaines de vie commune ce n’est pas beaucoup pour construire une telle relation. Laissez vous le temps l’un et l’autre de vous découvrir, ne précipitez pas les choses. Vous êtes très différents effectivement, mais qui sait, vous pourriez devenir complémentaire et il finira bien par apprécier vos qualités. Vous traversez tous les deux une période difficile avec cette grossesse compliquée, la guerre. Il n’a peut-être pas la tête à ça pour le moment, ou peut-être ne sait-il pas comment s’y prendre. Mais vous devez prendre soin de vous avant tout et trouver d’autres personnes pour s'intéresser à vous si lui ne le fait pas et que c’est là ce dont vous avez besoin. Vous pouvez me parler de ce que vous voulez, je ne dirais rien à personne n’ayez crainte. Et vous pouvez aussi me parler de vous.
La blondinette se concentra à nouveau sur la raison de sa visite, à savoir la grossesse de la Reine du Nord et ses douleurs et saignements.
__ Bien se sont probablement des contractions. Votre matrice se serre et se desserre. C’est que tout fonctionne et ce n’est pas grave en soi, en revanche, cela implique du repos, surtout quand elles surviennent. Allongez-vous de la manière qui vous est le plus confortable, sur le côté souvent, et n’hésitez pas à dormir. Je vais vous préparer un mélange à préparer en tisane afin de vous détendre et de diminuer les contractions. Des fleurs de camomille séchée, de tremble ainsi que des levure et du fenouil.
La Sorcière des Bois hocha la tête et écouta attentivement Eleanor. Elle n’avait jamais porté d’enfant, mais elle avait vu un tas de femmes enceinte. Ce n’était bien sûr pas la même chose, mais elle savait néanmoins que la notion intime de la grossesse et de l’accouchement devait être prise en compte et les Mestres avaient tendance à l’oublier. Elle constatait que la née Tully vivait pleinement sa grossesse malgré les difficultés, avec, comme presque toutes les femmes, un mélange de joie et d'appréhension bien naturelle.
__ C’est très rassurant ce que vous dites. Pas nécessairement très agréable, mais tant que le bébé bouge, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, même si cela peut être très étrange à vivre.
Une fois que la jeune Reine lui eut donné son accord, Ingheam posa doucement ses mains sur le ventre de la jeune femme et en fit le tour avec ses doigts en appuyant faiblement. Son autre main était posée sous le nombril. Elle approcha son visage du ventre rebondi et parla d’une voix grave mais douce en souriant.
__ Alors petit d’homme. Comment ça se passe là-dedans ?
Elle releva la tête vers Eleanor.
__ Mestre Roshar vous a déjà auscultée ?
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Mar 3 Sep - 23:32
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Jeu 19 Sep - 11:47
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
__ Il est certain que vous êtes très différents, tous deux avez des qualités et des défauts, comme chaque être vivant sur la terre. Ces qualités et ses défauts font partie de vous et peuvent être source de conflit ou source de complémentarité selon ce que vous décidez. Je ne dis pas que cela est simple, ni facile, et encore moins rapide. Mais vous avez un grand coeur votre Majesté, ça je le sais, servez vous en pour construire cette relation, pierre après pierre, sans chercher à le changer, car vous y perdriez votre énergie et votre identité.
Ingheam sourit, elle ignorait ce que ressentait Jon à cet instant, mais elle avait bien perçu que la rancoeur était des deux côtés, aussi, cela ne serait pas une sinécure pour la Reine de rétablir le dialogue. De plus, le Stark n’était pas facile d’accès, pas comme Eléanor en tout cas, mais il y avait sans doute un moyen de réparer ce qui avait été brisé entre eux. Elle pouvait peut-être aider, mais au final, il n’y avait qu’eux qui pouvaient vraiment agir pour que ce mariage ne soit pas le fiasco dont les bruits de couloirs étaient emplis. Quoi qu’il en soit, cela confirmait, s’il était besoin, les appréhensions de la jeune Sorcière des Bois au sujet du mariage. La née Tully n’avait plus le choix à présent, mais elle l’avait encore, et si elle craignait toujours qu’on le lui enlève, elle ne comptait pas pour autant s’en défaire de son propre gré. Les hommes du Nord n’avaient que trop connus la guerre, même la douceur et l’empathie de Bowen en avaient pris un coup, elle l’avait vu sur son visage. Danse avec les loups, chantes leur la chanson de l’hiver… Son rêve lui revenait à chaque fois. Comment les aider à retrouver la paix ? Tous. Le Roi et les autres, le Glover, son ami, son frère adoré. Elle se perdit un instant dans ses pensées avant de revenir à sa patiente.
__ Il n’y a pas de quoi, je fais juste mon métier.
A nouveau, la blondinette sourit tandis qu’Eléanor s’inquiétait. Une angoisse bien normale pour une femme enceinte et qui plus est avec les complications rencontrées jusqu’alors. La vie était ainsi faite, la mort toujours à son côté. Le petit être humain était fragile, protégé dans le ventre de sa mère heureusement, mais sa vie ne tenait qu’à un fil, c’était ainsi que le voulaient les Dieux, ainsi que se déroulait le cycle de la vie et ni un Mestre, ni une Sage-Femme ne pourrait rien y changer.
__ Les douleurs dont vous me parlez ainsi que les saignements sont signes qu’il y a probablement un problème. Les saignements seuls ou les douleurs seules ne seraient pas trop inquiétantes, en revanche, les deux combinés le sont. Cependant, je ne peux pas savoir si c’est grave ou non et surtout quelles conséquences cela pourrait avoir. Si Mestre Roshar vous a dit de garder le lit, c’est qu’il craint une fausse couche et je voulais savoir s’il avait vérifié l’état de votre col. Mais je ne voudrais pas trop titiller cet endroit étant donné que cela peut aussi provoquer la fausse couche ou des infections y conduisant, je ne vais donc pas vous ausculter inutilement. Ecoutez vous et écoutez le.
La Harclay désigna le ventre rebondi de la parturiente, elle était très sérieuse, mais gardait son sourire franc et des gestes d’une douceur infinie.
__ La fatigue et l’angoisse peuvent provoquer les contractions ainsi que les saignements. Je ne souhaite pas vous mentir pour vous rassurer aussi, je ne peux pas vous assurer que tout ira bien, mais je ne peux pas non plus vous dire que tout va mal. Le bébé bouge, donc il va bien, il faut simplement qu’il reste au chaud le plus longtemps possible et pour ça, vu vos symptômes, il n’y a que le repos le plus complet possible qui puisse l’aider. Je vais continuer à vous donner des tisanes, tant pour le diminuer l’angoisse que les contractions et vous donner des forces pour compenser les saignements. Et je suis là si vous avez besoin de parler, si vous avez peur, si vous vous sentez mal. Surtout n’hésitez pas à me faire appeler et si vous sentez le moindre changement, pour vous ou pour l’enfant, je viendrais. Quoi qu’il arrive, je suis là, je ne pourrais peut-être rien changer au sort de cet enfant, mais vous ne serez pas seule avec vos sentiments et vos douleurs.
La Sorcière du Bois aux Loups posa une main sur le bras d’Eléanor.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Mer 25 Sep - 17:22
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Ven 27 Sep - 13:10
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Ingheam regardait Eléanor avec un sourire. Elle se disait impulsive, mais la jeune femme savait qu’elle pouvait aussi être d’une grande douceur et d’une grande gentillesse. Il y avait des sentiments bafoués à réparer des deux côtés, mais malgré leurs différences, elle pensait sincèrement qu’ils pouvaient y arriver et faire de ses différences une grande force pour l’avenir du Nord. Quand à se mettre à la place de l'autre, ce n'était facile pour personne, surtout quand on se sentait soi même incompris.
__ Vous allez y arriver votre Majesté. Petit pas par petit pas, comme un enfant qui apprend à marcher.
Fit la blondinette en mimant des jambes avec ses doigts tout en se disant que les deux membres du couple devraient faire quelques pas l’un vers l’autre afin de se rencontrer à nouveau. Elle n’était pas sans savoir que les femmes portaient le plus souvent la charge relationnelle, elle avait eut maintes occasion de l’observer, mais elles ne pouvaient pas pour autant porter le couple seules, c’était voué à l’échec.
__ N’ayez pas peur de ne pas être calme et détendue. Si vous sentez l’angoisse monter, faites moi appeler. Nous discuterons. Ne gardez pas vos peurs pour vous sous prétexte que c’est mauvais pour le bébé, c’est bien pire si vous les enfouissez.
En réalité, l’état psychique du patient étant aussi important pour la guérison que son état physique, c’était bel et bien son travail de s’assurer qu’Eleanor aille le mieux possible et de lui offrir une oreille attentive et sans jugement ni tabou afin de l’accompagner jusqu’à la naissance de son enfant et encore bien au delà, car le métier de mère ne prenait pas fin avec la mise au monde du bébé, loin de là, il commençait à peine et durait toute la vie. Il en était de même pour ses problèmes de couple, et tout autre élément qui pourrait la perturber et l'empêcher de vivre sereinement sa grossesse et d’aborder l’enfantement dans de bonnes conditions. C'était aussi important de tout lui expliquer pour qu'elle connaisse les enjeux et qu'elle agisse en conscience selon ses propres choix. Les non-dits ne rassuraient pas la parturiente car son instinct ne savait pas mentir, mais déconnecté de sa raison, il réagissait en animal et la peur prenait toute la place. De plus, si le drame de la perte d'un enfant n'était pas annoncé, le mensonge brisait la confiance et il était plus difficile d'y faire face d'autant que la femme risquait de s'interdire d'en parler à la personne qui n'avait pas dit la vérité. On pensait parfois protéger les gens en ne leur cachant la réalité, mais c’était faire peu de cas du patient qui cherchait des réponses, tout comme il aurait été peu respectueux de lui apporter des réponses assurées alors qu’elle n’était pas en mesure de savoir ce qui allait se passer.
La Sorcière des Bois se redressa et posa les mains sur ses genoux avec un sourire.
__ Il y a autre chose qui peut vous détendre si vous le souhaitez. Je peux vous masser.
Les femmes d’Iksahkka se massaient entre elles, qu’elles soient enceinte ou non. C’était une façon de se détendre et aussi de se soigner, un moment d’échange et de dialogue où les mains écoutaient le corps tandis que, quand le besoin s’en faisait sentir, les oreilles de la soignante écoutaient les mots et les maux de la patiente. De plus, cela permettait de connaître le corps humain dans son unité et dans sa diversité et de pouvoir l'appréhender dans son ensemble. La blondinette ne comptait pas masser la Reine de haut en bas comme elle avait pu le faire avec les femmes de sa famille, mais nul doute que cela l’aiderait à se sentir mieux.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Sam 5 Oct - 22:20
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Dim 13 Oct - 11:00
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Ingheam répondit au grand sourire d’Eléanor avec un grand sourire elle aussi. Elle était persuadée que la née Tully savait marcher, même dans les méandres du couple, mais si elle avait besoin que la blondinette lui tienne un peu la main, elle serait là, bien sûr et tâcherait de l’aider au mieux, avec grand plaisir. La Reine avait vraiment un grand cœur, elle y parviendrait.
__ Ma Reine, j’ai un tas de choses, à faire. Les blessés sont pour la plupart sortis d’affaire et ne réclament pas tellement de soins, mais j’ai mes Sorcières à former. Cependant, vous êtes ma priorité, je n’ai pas pu être là plus tôt, mais maintenant que je suis là, vous pouvez compter sur moi à toute heure du jour et de la nuit. Je trouverais toujours du temps à vous consacrer, n’ayez crainte.
Eléanor accepta de se faire masser avec plaisir. Le ventre devait peser sur son dos, car, naturellement, elle le lui présenta et demanda comment se placer. La Harclay sourit.
__ Aussi confortablement que possible.
Alors que la belle jeune femme aux cheveux de feu s’installait, Ingheam enleva ses chaussures pour s’installer sur le lit et se réchauffa les mains en les frottant l’une contre l’autre avec une huile au parfum floral capiteux. La petite blonde commença par la nuque et les épaules, accessibles sans tissu afin d’éviter de salir la chemise avec l’huile. En douceur, elle malaxa les muscles du haut du dos avant de remonter le long de la colonne jusqu’à la base des cheveux. Sentant que cette partie ne présentait pas trop de tension, elle massa avec un peu plus de fermeté afin de détendre complètement le haut du dos tout en répondant à Eléanor.
__ J’ai une chambre dans l’hostellerie de Winterfell. Je passe le plus clair de mon temps avec mes apprenties afin de leur apprendre ce que je sais, le Roi m’a prêté une pièce et tout le matériel nécessaire pour que je les forme ici. Je reste à Winterfell jusqu’à ce que vous n’ayez plus besoin de moi, après je retournerais à Iksahkka. Ma mère et mon frère y sont déjà avec d’autres qui ont rejoint le village volontairement suite au massacre de mon clan. par les sauvageons. Mon fiancé y est mort et… je n’ai pas envie d’en avoir un autre pour le moment.
Sujet sensible s’il en est. Elle n’avait pas envie de mentir, mais elle savait que dire la vérité pourrait s’avérer encore pire qu’avec Bowen, et avoir des conséquences nettement plus grave pour elle, pour Eléanor et pour le Royaume. Alors, elle changea de sujet.
__ Vous pouvez poser les mains sur votre ventre… Si vous voulez, vous pouvez même vous allonger sur le côté avec des coussins pour vous caler. L’important est que vous puissiez détendre chacun de vos muscles, moi, je me débrouille.
Entre temps, les mains de la Sorcière du Bois aux Loups étaient descendues vers les lombaires et le sacrum. Elle appuyait à travers la chemise légère de la Reine, avec ses paumes ou ses pouces, de chaque côté des vertèbres en remontant pour défaire les nœuds et mobiliser les articulations du bassin en douceur.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Jeu 17 Oct - 0:06
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Sam 9 Nov - 11:09
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
Les hommes avaient soufferts, mais c’était terminé, la plupart de ceux qui avaient survécus étaient rentrés chez eux, les autres étaient soignés depuis longtemps, ils n’avaient plus besoin de la Sorcières de Bois, et désormais, elle était là pour les femmes qu’elle avait négligées jusqu’alors. Elle se fit la réflexion que pour Maedalyn comme pour Eleanor, ils passaient avant, et se demanda pourquoi les femmes pensent toujours passer après les soldats alors que leur travail, celui de donner la vie, n’est pas moins important ni moins difficile. Quand aux états d’âme de la Reine, ils faisaient partie intégrante de sa santé et son humeur était importante pour elle et l’enfant à naître. Or, avec ses responsabilités, ses problèmes et l’angoisse engendrée par les douleurs et les saignements, elle avait besoin de tout le soutien possible, aussi Ingheam lui apporterait, sans aucune hésitation. Iseult avait coutume de dire que prendre soin de l’âme d’une mère était aussi important que prendre soin de son corps et de l’enfant, à naître ou né. Les mensonges, mais aussi les discours agissant sur la peur, les croyances et fantasmes de la femme, surtout quand cela émanait d’un guérisseur, faisait plus de mal que de bien. Certains états émotionnels de la femme enceinte ou de la jeune mère pouvant influencer la croissance et le développement du bébé, son bien être était primordial. Dans le même temps, prendre celle-ci pour une idiote en la rassurant comme une enfant et en minimisant de fait son état physique ou la peur liée à des symptômes était contre productif. La blondinette n’avait pas la sagesse de sa grand-tante, mais elle avait appris tout ce qu’elle savait de la grossesse et de la maternité avec elle. La vieille louve lui avait transmis cette philosophie du tout, englobant l’âme et le corps, et tout l’univers et la lignée des mères depuis l’aube des temps, et l’instinct et les connaissance, et les Dieux et la nature et la science.
__ J'en ai une vingtaine en tout. Une dizaine de femmes, veuves pour la plupart, que je forme aux premiers soins afin d'accompagner les hommes pendant les campagnes. Et une dizaine de jeunes orphelines à qui je vais transmettre tout ce que je sais dans les années à venir afin de perpétuer la lignée des Sorcières des Bois.
Cela prenait beaucoup de temps, mais c'était important, pour le Nord comme pour le clan Harclay. Et c'était possible grâce aux moyens fournis par Bowen et Jon. C'était un grand honneur de former la prochaine génération guérisseuses, elle en était ravie, heureuse de pouvoir transmettre à son tour. De plus elle apprenait aussi, ses échanges avec les femmes, veuves ou ayant des tas d’autres chemins de vie, des tas d’autres expériences étaient riches d’enseignements. Beaucoup avaient eu des grossesses, des enfants, plusieurs accouchements à leur actif, avec des Sorcières, les femmes de leur village ou seule, elles avaient expérimenté ce que la jouvencelle connaissait seulement en théorie et ainsi, elle pouvait apprendre de ses apprenties, ce qui était une joie sans cesse renouvelée.
__ Bien sûr mon village me manque, mais je rentrerais à Iksahkka quand vous n'aurez plus besoin de moi.
La Harclay sourit et ses mains restèrent sans bouger sur le dos de la Reine un court instant tandis qu’elle se rappelait de Lyonel.
__ Merci votre Majesté. Mais la mort fait partie du cycle de la vie, il n’y a pas de regrets à avoir et j’ai laissé couler mes larmes pour les miens, désormais je suis guérie de mon chagrin. Quand je retournerais chez moi, il sera là, je le retrouverais dans les arbres et dans la terre, dans le vent et la neige et comme Iseult, comme Ildegard, Irène et les autres, son esprit veillera sur le cycle et son corps nourrira le Bois aux Loups.
Ingheam accompagna le mouvement d’Eleanor et l’aida à s’allonger, lui donnant autant de coussins qu’elle en avait besoin pour s’installer confortablement. Puis, elle massa les lombaires et sentit la mère en devenir se raidir, alors, elle prit tout son temps, avec une grande douceur, ne faisant parfois qu’apposer ses mains chaudes sur un nœud pendant plusieurs minutes avant de le masser doucement puis plus fort afin de le défaire sans faire souffrir la Reine.
__ Si le cœur vous en dit, dites à votre enfant de s’accrocher et de rester au chaud, faites lui sentir tout votre amour et demandez lui de vivre. Vous pouvez le faire en silence ou en parlant, ou même en chantant. Les sons graves détendent d’avantage le diaphragme et le ventre.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Lun 11 Nov - 15:06
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Jeu 14 Nov - 12:02
Pour que la Mort Fasse place à la Vie
Eléanor, Jon & Ingheam
La vie comme la mort trouvent leur source dans le sang, c'est le fluide divin qui s'écoule de la naissance au dernier souffle, celui dont on macule l'autel à l'heure du sacrifice.
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Il n’était pas certain qu’Ingheam soit le meilleur exemple à suivre en terme d’us et coutumes nordiens. Elle était une fille de clan et qui plus est d’un des clans les plus proches des vieille pratiques tribales. Il y avait de fortes chances pour que la vie qu’elle avait menée jusqu’ici soit plus proche de celle des sauvageons que des Grandes Maisons Nobles du Nord. Le statut des bâtards et les traditions liées au mariage étaient différents par exemple. Le monde féodal tel que les Riverains le connaissaient n’avaient pas encore prise à Iksahkka, d’ailleurs, les Sorcières et la lignée matriarcale l’en préservaient autant que possible.
__ Elles sont très attentives et motivées. Les orphelines que j’espère pouvoir adopter deviendront mes filles et comme je l’ai juré devant mes pairs et les Dieux, je leur transmettrais tout le savoir des Sorcières des Bois. J’ai commencé ma formation quand j’avais huit ans, il faut du temps pour acquérir la connaissance et l'expérience, et encore plus pour pouvoir observer en pratique et éprouver la théorie. L’urgence de la guerre ne me permet pas de former correctement les femmes plus âgées afin qu’elles deviennent des Sorcières des Bois à part entière. J’espère néanmoins que certaines pourront venir parfaire leurs connaissances à Iksahkka quand tout ceci sera terminé, mais si je veux que les traditions de mon clan perdurent, je dois avant toute chose assurer l’avenir du clan et des Sorcières des Bois avec des jeunes filles capables de prendre ma suite et de transmettre à leur tour.
La blondinette rit doucement. Elle sentait la gêne de la Reine, mais cela ne la dérangeait nullement d’être ici, elle savait qu’en attendant son retour, sa mère prendrait grand soin de son village et de ses habitants et elle n’était pas pressée d’y retourner parce qu’elle savait que sa mission ici n’était pas terminée. Après la naissance, il faudrait encore qu’elle s’occupe d’Eléanor et du nouveau né, surtout si l’accouchement avait été difficile.
__ Votre majesté, je rentrerais quand vous n’aurez plus besoin de moi, je resterais pour vous accompagner lors des premiers mois, jusqu’à ce que vous soyez totalement remise et que je sois certaine que vous et votre enfant alliez bien. C’est mon travail, et j’aime mon travail. Tant que je peux continuer à former mes filles, ici, je n’ai aucune raison de partir.
En plus, si la jouvencelle du Bois aux Loups en croyait les rumeurs, l’armée du Nord risquait de repartir dans le Conflans plus tôt que prévu, ainsi Sam quitterait bientôt Iksahkka une fois de plus et passerait peut-être par Winterfell pour lui dire au revoir, autant le retrouver ici.
__ Oui, mais mon époux devra abandonner son nom et ses biens qu’il il ne pourra pas transmettre à ses enfants, surtout les filles qui deviendront de fait, des Sorcières des Bois. Je suis désormais la matriarche du Clan Harclay et cela implique que je transmet mon nom à mes enfants et que la gestion du domaine en matière non militaire reviendra à ma fille aînée.
La jeune fille continua de masser la née Tully un long moment tandis que cette dernière parlait à son enfant. Ses mots étaient beaux et purs, la Harclay sourit, certaine que ce petit allait s’accrocher et rester au chaud le plus longtemps possible et qu’il naîtrait en bonne santé. L’amour avait des vertus curatives, l’amour maternel, le plus puissant de tous les amours pouvait tout soigner, elle en était persuadée parce qu’elle l’avait vu, souvent. Une femme proche de la fausse couche entourée de douceur et d’amour qui pouvait ainsi transmettre le sien à son petit avait plus de chances d’arriver au bout de sa grossesse et l’enfant de naître en bonne santé. L’environnement, le bien être, le repos, tout ceci était primordial et cela n’avait rien de magique, pas plus que les rites étranges auxquels les Sorcières s’adonnaient parfois. A moins qu’on considère le corps humain et les capacités reproductives et nourricière de la femme comme magique, ce qui était peut-être un peu le cas. Les femmes du clan Harclay parlaient de flux d'énergie, de cycles. Les nœuds dans le dos de la Reine en disait aussi long que ses mots sur son état psychique et physique, Ingheam les dénouait avec patience et doigté, un par un, afin que l'énergie circule à nouveau avec fluidité, afin que les échanges placentaires entre la mère et l’enfant se fassent au mieux, afin qu’elle se sente suffisamment bien dans son corps pour pouvoir se concentrer non sur ses douleurs mais sur la construction du petit être qui grandissait en elle et avait besoin d’elle. Le corps parlait à l’esprit et l’esprit parlait au corps, s’ils travaillaient ensemble, ils pouvaient se guérir l’un l’autre avec un peu de bienveillance.
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé] Dim 17 Nov - 0:45
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Sujet: Re: Pour que la mort fasse place à la vie [Tour VII - Terminé]
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