La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?
Je ne saurais me résoudre à voir Dorne un jour totalement sombrer. Tant que je serais en vie, ma détermination sera celle de tout dornien aspirant à l'indépendance de son foyer et prônant la liberté de sa patrie. L'Empire était il y a quelques temps encore, qu'une simple utopie. Pourtant, aujourd'hui l'Empire grandit. Je ne saurais ployer le genou face à des royaumes conscrits, encore moins devant le Tigre qui lentement s'installe dans nos esprits. Je suis né pour mourir, depuis mon premier cri et jusqu'à mon dernier soupir je ne laisserais pas s'instaurer un quelconque tyran venu fouler cette terre qui m'a vu naître et grandir. Dorne devra souffrir, elle payera un lourd tribut et le fardeau des épouses, sœurs et des mères sera d'autant plus grand et affligeant qu'il faudrait être fou pour ne pas voir ce qui est entrain de venir. Nous sommes un peuple fier, malgré l'adversité nous continuerons à poursuivre cette guerre qui se terminera dans le sable, le sang, pour l'indépendance de mon pays.
« Mère, déesse toute-puissante entend ma prière. Accorde-moi le droit d'enfanter. Mère toi qui incarne et chérie la vie, exhausse-moi et je t'offrirais ce que j'ai de plus précieux en ce monde. »La première fois que ses yeux à la pigmentation bleu vif se posèrent sur lui il n'était qu'un nourrisson. Allongé au sein d'une coupole, son dos trempé dans l'eau mêlée au sang du récent accouchement, il contemplait cette forme animale mythologique sculptée au sein de la voûte de la chambre de ses parents. Un cocatrix blason d'une lignée d'impitoyable et loyaux guerriers à cette terre brûlante. Il poussa son premier cri et bien d'autres par la suite, durant une chaude journée aussi suffocante et irrespirable que l'antre d'un volcan. Ainsi naquit Éros fils et héritier de la maison Gargalen.
Même les montagnes avaient jadis un cœur. Lorsque le monde était neuf, Dorne mère des cimes siégeait au pic des montagnes rouge, la montagne au centre du monde d'où elle voyait tous les recoins de la terre et du ciel. Elle vit des hommes forts s'affaiblir, des hommes braves céder à la lâcheté, des hommes sages perdre la raison, tout cela par amour.
Afin que jamais Dorne ne fût trahi par son propre cœur. Elle se l'arracha et le dissimula où nul n'oserait le chercher. Elle l'enferma dans un coffre d'or qu'elle enfouit sous terre, puis érigea autour pour le protéger, des montagnes comme le monde n'en avait jamais connu. Les montagnes rouges.
Mais sans son cœur, Dorne céda à la cruauté. Elle n'était plus en son sein que vents montagnards acérés qui hurlaient et gémissaient tels des âmes en peine. La nourriture avait perdu sa saveur, la musique sa beauté, les hauts faits leur bravoure. Elle envoya avalanches et tremblements de terre pour tourmenter les tribus humaines. Dieux et Hommes se dressèrent contre elle, l'accusèrent de Tyrannie mais faute de cœur Dorne était immortel. Bientôt plus aucun homme plus aucun Dieu n'osait la défier.
La mère des cieux manda aux meilleurs de ses enfants, les plus agiles, les plus rusés, les plus rapides, de sillonner les montagnes en quête du cœur manquant, et durant un an et un jour ils cherchèrent sans trêve. Mais hirondelle comme corbeau, vautour comme aigle, goéland comme albatros lui faisaient tous le même constat d'échec.
C'est alors que le Cocatrix prit la parole. Et se proposa de retrouver le cœur de Dorne. Les autres se rirent de ce minuscule oiseau, trop humble pour prendre son envol et qui passe la moitié de son temps à sautiller au sol. La mère refusa de donner sa bénédiction à la petite créature, car les montagnes étaient trop dangereuses même pour les aigles. Mais contre l'avis de tous, le cocatrix partit également.
L'oiseau voyagea au plus profond des dorsales. Lorsqu'il ne pouvait voler, il marchait tant bien que mal. Agrippé au sol pour endurer les pires tempêtes de sable, il parvint finalement dans la vallée ou battait le cœur. Après tous les méfaits de Dorne il était beaucoup trop lourd pour que l'humble cocatrix le rapportât. Aussi lui fit elle quitter la vallée en le faisant rouler petit à petit tant et si bien qu'il dévala un à pic. Et lorsque le coffre d'or toucha le sol, il se fracassa. Gorgé comme il était, le cœur était sur le point d'éclater. De douleur, Dorne vient découvrir ce qui était survenu.
Lorsque Dorne approcha de son cœur, celui-ci regagna d'un bond sa poitrine. Alors, le cocatrix enserra la poitrine de Dorne de trois serpents ciselés en fer afin que plus jamais il ne pût s'échapper. Ainsi tous louèrent le cocatrix pour son courage, sa bravoure et sa témérité. C'était le genre d'histoire que ma mère nous racontaient quand la nuit froide s'installait doucement au creux des dunes formant un relief éphémère.
Notre famille se composait d'Arios mon jeune frère et de Laria la petite dernière. Chacun d'entre nous connaissaient sa place au sein de la famille, l’œil inquisiteur de notre père veillant à ce que nous soyons à la hauteur de ce qu'il aspirait pour le futur de la maison Gargalen. Je représentais la continuité de ce que notre père avait poursuivit à son tour après son père. Il n'était pas un homme tendre, il laissait sans doute cet aspect réconfortant à notre mère. Il avait un regard aussi fier que sévère envers ses enfants, attendant beaucoup d'eux et surtout de celui qui un jour le remplacerait. Ainsi mon destin était de me marier, de fonder une famille, de prendre la tête des affaires familiales et surtout de diriger celle-ci sur le bon chemin aussi juste et dure que celle-ci serait à mon image et ce fut chose faites.
Le premier tocsin siffla à mon oreille, la guerre contre le Bief s'annonçait et bientôt bien d'autres ennemis s’engouffrèrent dans cette brèche mettant Westeros et ses contrées à feu et à sang. C'est ironique d'entrevoir son rôle comme le premier fils à devoir prouver et montrer la voie aux générations futurs quand on sait qu'un coup d'épée mal placé mettrait un point final à la vie de l'héritier. J'inspirais auprès de mes hommes l'espoir et mon père la confiance dans ces actes militaires. Qu'ils soient biefois, fer-nés, qu'importe le nom qu'on leurs donnaient ils étaient prêt à mener Lancehélion dans les ténèbres et cela en tant que dornien personne ne pouvait le tolérer. Alors nous sommes parti faire la guerre, accomplir notre devoir et si il le faut mettre notre vie au profit de la survie de Dorne et de nos familles. J'ai compris peu à peu qu'il n'y avait aucune gloire dans cet acte purement barbare, faisant resurgir les pires comportements, la cruauté, cette colère et cette haine tristement célèbre qui rendent les hommes féroces sur le champ de bataille. J'étais au col de Caradras, dans le fracas des armes et le grondement de la cavalerie nous payerons ce jour un lourd tribut, mon père rendra son dernier soupir. À mon retour nous l'enterrions dans une ambiance profondément silencieuse. La guerre elle se poursuivit et il était temps désormais pour mon frère de m'accompagner priant pour que cette guerre prenne ma vie plutôt que la sienne.
« Ça te manques ? » Questionna mon jeune frère la curiosité prenant le pas sur les préparatifs de l'armée pour marcher dans la direction que la guerre nous désignait.
« De quoi parles-tu mon frère ? » Répliquais-je soucieux face aux nouvelles décisions qu'il m'incombait de prendre pour le bien de notre maison.
« L'adrénaline, le goût du métal sur ta langue, le vacarme des armes et le chaos. » Marquant une pause à la vision de l'intérêt qu'il portait à la guerre je me souvenais avoir été comme lui autrefois. C'était stupide d'idéaliser autant la guerre mais, je la respectais pour l'honneur et pour Dorne.
« Ce qui me manque c'est le silence. Mon peuple meurt de faim. J'aimerais que les pères vieillissent auprès de leurs enfants, de leurs femmes et de leurs frères. » Confessais-je le gratifiant d'un sourire empreint d'une certaine forme de tristesse néanmoins je pense qu'il comprenait mes mots ce jour là. Fort Eperons fut notre prochaine destination, cette fois Dorne allait prouver de quoi elle était capable gratifiant ce haut lieu des forts surplombant les cols rocheux. Jamais je n'avais vu autant d'hommes armés réunis dans un espace aussi étroit. J'y perdais mon noble cousin Erios, à l'agonie, seul accolé au mur d'enceinte je le gratifiais de son courage, dans une dernière parole le confortant dans ses choix lui qui avait déjà perdu ses parents allait désormais les rejoindre.
Nous allions porter secours à nos frères d'armes à Haut Hermitage, à ce peuple aussi précieux que mon propre enfant grandissant dans le ventre de mon épouse. Pour la première fois j'aspirais à rentrer en vie seulement pour ressentir à nouveau ses caresses, son étreinte et apposée mes mains sur ce ventre gonflant petit à petit. Santagar ordonna à ses hommes et à moi même de rester à ses côtés. Malgré mes supplications il avait raison. Nous étions trop peu et bientôt le choix qu'il restait fut l'abandon de la ville au risque d'y périr nous aussi.
Mes ancêtres avaient pour habitude d'apporter aux générations suivantes les paroles et les préceptes que leurs avaient transmis leurs pères avant eux. J'étais le fils aîné, je représentais tout ce qu'il y avait de plus important en ma demeure et pour ce peuple qui aujourd'hui encore souffre en silence d'un grand malheur. Qu'y a t-il de plus important au monde ? L'amitié d'un frère, l'amour d'une femme, la richesse, le pouvoir ? Ou quelque chose de bien plus grand encore ? Mes origines remontent à des temps anciens, quand les Premiers Hommes foulèrent cette terre. Le blason que je porte, celui de mon père, de ma famille, de mes ancêtres morts en protégeant cette terre surplombe les tours, les remparts et les plaines brûlantes de Dorne. Je porte sur mes épaules le lourd fardeau de reprendre le flambeau de ma maison et de le saisir fièrement face à nos ennemis. Cette épreuve je la relève sans crainte car mes parents me dotèrent de nombreux traits, qualités et défauts façonnant mon corps, instruisant mon esprit et créant l'être que je suis. Si mes yeux révèlent aux vôtres l'amour d'une mère et mes mains la sévérité d'un père, ne vous y trompez pas car mon esprit est clairvoyant et peut jouer bien des tours aux plus malingres d'entre ceux qui chercheraient à me percer à jour. J'incarne aux yeux de mes semblables une forme singulière de courage, habile au maniement des armes et pourtant mon âme fait preuve de patience choisissant avec prudence l'instant précis de frapper sur le vaste échiquier de la vie. Vous voudrez certainement en connaître d'avantage sur ma personne, et pour cela vous devrez pénétrer avec moi dans des lieux inconnues et sombres dont vous auriez peur de ne pas pouvoir revenir. La maison Gargalen fut faites à coups d'épée. Je suis le prolongement de cette lame qui transperce, déchire et broie la chair, le sang et les os de ce qui veux nuire à l'Honneur de ma famille.
La lutte était-elle pour autant terminée ? Le Tigre s'apprête à mettre en marche ses armées et j'y vois une opportunité de reprendre en main ce que la royauté semblait avoir crue être une solution dans des songes et murmures désespérées. Pour mon nom et pour tout ce que la maison Gargalen représentait, il s'agissait surtout d'avoir le choix. La responsabilité des échecs pèse sur les épaules de notre peuple, de nous autres les nobles, fils de Dorne que nous avions honteusement défendue en oubliant même ce que l'honneur signifiait réellement auprès de ses sujets. Qu'importe les excuses, les paroles et remarques de mes congénères. Nous avons toujours le choix, les accords récents et les concessions du traité de Boycitre pour la paix me rappelait l'histoire de ma mère, aujourd'hui je comprenais que le cœur de Dorne avait été une nouvelle fois arraché. Le cocatrix lui reste fidèle à lui-même, il fera certainement un ultime sacrifice pour rendre à Dorne ce qui a été perdu à tout jamais. Cette paix avec le Bief ne me rendait que plus revanchard mais, mon véritable ennemi n'était peut-être pas celui que je croyais. En contrepartie de ce sois disant acte de paix, je devais demander à ma sœur Laria de se constituer otage. C'est le cœur lourd que je l'observais partir les larmes laissant encore les traces sur ses joues pour le Bief. Comment en étions nous arrivés là ? Par quoi ou par qui ? Je servais la maison Martell aussi dignement que possible et tout comme mon père je le ferais sans hésiter mais... L'affront fait à mon peuple je ne pouvais que le supporter dans le silence et cette colère que je vouais lentement à Deria Martell. Les échos de nombreuses familles me confortaient à penser qu'il fallait agir ou nous serions voués un jour à devenir de vulgaires putains dorniennes pour le compte d'un envahisseur tyrannique d'une région étrangère. Je ne serais plus de ceux qui obéissent et se taisent. Je ferais tout ce qui sera nécessaire pour accomplir ce que Deria Martell n'a pas été capable de faire
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