[Tour VI - Terminé ] Don't be afraid ( Pv Hathor )

DON'T BE AFRAIDL'horizon et ce vaste océan à perte de vue que je nommais si chèrement à ce cœur taciturne mon foyer. Par tout temps nous voguions sous la protection de ce Dieu-Noyé qui nous rendaient si malfaisant et emplissaient nos cœurs de sang. Une trace indélébile gravée au plus profond de notre être, de notre chair et de mon âme si tentée soit elle un jour de se révélée aux yeux du monde. Le regard soucieux, mes yeux scrutaient l'inévitable tempête au loin se profiler à travers l'amas brumeux des nuages gris et de ce qui nous y attendaient une fois à l'intérieure. Je ne me posais pas de questions trop hasardeuses, nous n'avions jamais été élevés dans cette optique qu'un jour nous pourrions croire en une telle forme de rupture avec l'ancien monde et le nouveau. L'hégémonie de notre peuple se faisait toujours plus discrète et si nous étions des prédateurs sur la mer, les moutons eux n'avaient pas l'intention de nous laisser prendre part à ce monde auquel tous nous appartenions. Maussade était mon humeur face à cette quête que je pensais un jour pouvoir qualifiée d'audacieuse, ingénieuse et pourtant si fragile. Nous ne serions donc jamais assez pour braver avec courage les anciennes animosités ? Nos comportements et nos opinions seraient elles toujours aussi butés et restreintes à des choix égoïstes empreint à la déception alors que le but principal était de faire table rase du passé. Un nouveau monde, de quel monde parlions nous justement ? Celui que j'imaginais gardait une part de moi même sous scellé vomissant l'eau salée d'entre mes narines, brûlant le contour de mes yeux et étranglant ma gorge brisée par le silence de l'océan. Si un rêve, une utopie aussi involontaire soit-elle pouvait existé je pensais désormais qu'il se ferait sans moi. J'avais tout risqué, j'avais payé le fer prix durant des années et le seul fredonnement que j'entendais encore n'était pas celui d'une chouette hululant mais le fracas abrupt de la parois du vaisseau et de l'eau entre ses parois humides et boisées.

Depuis mon départ de Fort-Darion, plusieurs jours, semaines, mois s'étaient écoulées. Le ciel s'assombrissait au fur et à mesure que le soleil touchait peu à peu de ses rayons la ligne d'horizon de la mer pour laisser place à la pénombre et l'éclairage d'une lune brillante et lumineuse. J'indiquais à mes hommes nos points d'escales pour nous approvisionner en eau et perdre le moins de temps possible sur notre trajet initial. La mission que l'on m'avait confiée était aussi dangereuse que les premières. Cette fois ce n'était pas un roitelet qui me l'ordonnait, cette fois je servais un Empereur au regard sévère mais juste. Avait-il eut raison de me faire confiance ? Voilà la question qu'il se posait en me dévisageant, un fer-né, un individu aussi abject et cruel que ces sauvageons du Nord pensais-je. J'ai sillonner la mer le long des côtes orageoises jusqu'à l'escale indiquée. L'île de Torth avait accueillie mes navires et ma route fut sans encombre malgré les conditions climatiques. L'impatience me rongeait, comme l'eau salée sur une épée faite en fer la rouillure et la corrosion traçait son sillage sans aucune pitié. À peine arrivée que j'avisais mes hommes et ceux que l'on m'avait confié le périlleux stratagème auquel j'étais destiné. Le sifflement du vent claquait les voiles avec force et vivacité. J'avais choisis de reprendre la mer aussitôt nos préparatifs finis et les navires apprêtés. Encore plus au Sud, mon doigt traçait le cheminement indiqué pour mes navires voguant sur une mer que je n'avais encore que trop peu explorée.

Un plan audacieux mais risqué. Le Tigre et son armada devait se trouver là quelque part et la flotte dornienne à notre portée. La dernière missive que je recevais de l'Empereur Torrhen avait relativement changé la direction que j'avais envisagé. Nous nous grimions en espérant passé entre les mailles d'un filet quelques peu érodé. Prudence est mère de sûreté, combien de temps étais-je resté dans les marécages nauséeux aux abords de Salins pour pouvoir un jour y triompher ? Nous voguions sous le pavillon dornien, camouflés à la recherche de ce nouvel ennemi. Hors ce n'est pas sur le Tigre à qui nous nous sommes confrontés en premier. Une flottille marchande aux voilures dorniennes qui se dirigeait encore plus au Sud. La filature n'était pas envisageable, si nous pouvions les apercevoir, eux aussi. Ce qu'ils ne savaient pas, c'étaient que nous étions des hommes sous couverture, des soldats de l'Empire. Je sifflais l'ordre de maintenir le cap sur ces quelques navires. Un seul vaisseau de guerre pour deux à trois navires sûrement rempli de marchandises. Cela n'allait sans aucun doute pas être si facile. Alors quoi faire ? L'idée et la stratégie était toute désignée. Je me rappelais à ma scrupuleuse mémoire ce que la missive m'ordonnait de faire à quelques exceptions près. Il ne fallait pas prendre à la légère ce que Torrhen me demandait dans cette lettre. Je gardais enfouie en moi toute cette rage, cette haine qui me causait bien des tords cachés dans les tréfonds de cet esprit étriqué qui est le mien. Mes navires voguaient à vive allure, le vent derrière nous insufflant assez d'air pour qu'en quelques heures tout au plus nous soyons enfin prêt. Les cogues se rapprochèrent dangereusement du navire de guerre et j'ordonnais que notre couverture ne soit pas découverte jusqu'à nécessaire.

Tout se passa alors très vite, les voiles et les hurlements de mes hommes s'élevèrent à mon signal et nous resserrions bientôt les rangs sur la flotte marchande. Nous prenions d'assaut la galère de guerre dans une manœuvre vif et empreint de la fermeté nécessaire. La résistance fut brève. À un contre six que pouvaient-ils bien faire ? Dans la cohue et l'abordage la voile noire de l'Hydre s'élève dans le ciel. Plusieurs corps furent balancés par dessus bord, l'un d'entre eux laissant sa tête se fracasser contre la coque de mon navire et son corps inerte disparaître à travers les flots. Je désignais ensuite quelques uns de mes hommes pour prendre le contrôle de ce navire et des autres car malgré tout je devais respecter mes engagements envers Torrhen et ne pas faire plus de victime que nécessaire. L'escarmouche se stoppa finalement aux premiers rayons crépusculaires. « Capitaine s'étaient les derniers. » Me déclara l'un de mes hommes alors que je me déplaçais lentement près des prisonniers. La pigmentation céruléenne de mes yeux se posaient sur chaque visage recroquevillés pieds et mains liés devant eux. J'inspectais et évaluais nos chances d'en obtenir un maigre bénéfice. Essuyant négligemment mes mains imprégnés de sang sur un morceau de tissu froissé je prenais la parole d'une voix forte et grave désignant de mon regard perçant les visages des gens que je venais de faire prisonnier. « Je suis Lyle Salfalaise. Ces navires et tout ce qui se trouve à bord est mien désormais. » Tonnais-je observant un court moment de silence. « Qui dirige ce convoi ? Parlez ou mourez faites votre choix ! »

Don't be afraid

❝ Things Forbidden Have a Secret Charm. ❞

Notre voyage débutait depuis maintenant quelques jours. Nous avions quitté le port de Spectremont en quête d'un retour vers Lancehélion, nos cales tout justes remplient de quelques marchandises à revendre en Essos, et de vivres pour le voyage. Les nombreuses batailles navales et attaques sur le port de Lancehélion m'avaient convaincue de ne point y laisser mes précieux navires marchands, assurant d'ordinaire le transit entre les deux continents. Notre flottille filait à bonne allure selon le capitaine à bord, et je laissais les détails techniques entre ses mains.

Il était encore tôt lorsque je sortis paisiblement de mon sommeil. Les rayons du soleil ne pointaient pas encore à travers les ouvertures, et l'air frais du matin me poussait plus loin sous mes couvertures. Ma couche était tout de même confortable malgré sa simplicité, et je pouvais d'une certaine manière remercier la traversée de m'offrir quelques jours de repos. En tant que patronne, et propriétaire des navires, je n'avais aucun travail à fournir à bord en échange de ma place. Jusqu'à notre arrivé, je pouvais simplement profiter de mon temps libre.

Alors que je me retournais sur ma couche emmitouflée dans mes couvertures, je pouvais entendre quelques bribes de conversations provenant du pont du navire. Les voix graves des hommes traversaient les paroies plus facilement que les sonorités plus légères des femmes. Puis tout d'un coup, des hurlements franchissaient les planches, et les bruits de pas fusaient à travers le navire. Un de nos marins vient m'avertir, nous étions attaqués. Sans attendre je sortis de mon lit pour enfiler des vêtements et des chaussures. Fort heureusement, les tenues dornienne étaient plus légères et plus faciles à enfiler que les robes des femmes des autres royaumes. Tandis que les combats se jouaient tout autour de moi sur le navire, j'eus le temps de récupérer une dague, et de me parer d'assez de bijoux pour faire ressortir ma noble. La seule chose que je pouvais faire, était d'attendre dans ma cabine le retour au calme.

Je n'attendis pas bien longtemps, tout se passa très vite. Je pouvais entendre des poids êtres jetés à la mer tandis que les premiers rayons du crépuscule pointaient à travers les rideaux. Je pouvais entendre des pas lourds dans le couloir qui se dirigeait vers ma position. L'homme entra dans la cabine, et rien ne me permit de me défendre face à lui. Sans difficulté, il m'emmena auprès des autres Dorniens, attachés et prisonniers. La corde était bien trop serrée à mon goût, irritant ma peau et me gênant. Alors que je regardais tout autour de moi les dégâts, et les mines des membres de l'équipage, je remarquais qu'un homme s'avançait vers nous. Il inspectait ses prisonniers de ses yeux bleus tandis qu'il essayait ses mains imprégnées de sang sur un morceau de tissu. Le forban prit la parole dévoilant une voix forte et grave. L'homme était nommé Lyle Salfalaise, un nom qui ne m'évoquait rien. Cependant, son navire abordait un pavillon représentant une hydre noire, une créature marine. Je savais donc qu'il était affilié à une maison située le long d'une côte maritime. Son allure tatouée lui donnait l'air fer-né, et je pouvais presque parier qu'il en était un. J'avais une sainte horreur de ces hommes barbares, et j'espérai me tromper. Le pirate réclama le nom du dirigeant du convoi, et l'espace de quelques courtes secondes je songeais à me taire.

Pourtant, je relavais la tête pour foudroyer du regard l'immonde marin qui semblait diriger la bande d'assassins qui avaient tué des membres de mon équipage. En tant que dame de dorne, je ne pouvais m'incliner face à un pirate. Il était hors de question qu'un salopard s'en tire si facilement après m'avoir tiré de mon lit en fracas en plus de me faire perdre de l'argent.

- "Je dirige ce convoi ! Je suis lady Hathor Qorgyle, la maison du même nom. Si vous espérez revendre la cargaison pour en tirer des bénéfices, sachez que vous n'en tirez pas grand chose." dis-je d'un ton courroucé.

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DON'T BE AFRAIDLa sale besogne terminée je dirigeais mes pas sur le devant du navire faisant raisonner mes bottes sur le sol humide et grinçant du vaisseau sur lequel nous voguions depuis si longtemps maintenant. Le regard étincelant d'une hargne sans douleur, ni peine, ni même une once de culpabilité. J'ordonnais à mes hommes de se remettre au travail, car le voyage serait long jusqu'à Torth. Soudain le timbre déterminé d'une femme me tira alors des profondeurs abyssales dans lesquelles j'étais d'humeur à resté. D'une colère sourde, le visage fermé mes oreilles écoutaient et mes yeux se rivaient sur la silhouette déviant mon visage vers l'arrière. Fronçant mes sourcils je rétractais ma mâchoire sous l'impulsion de griefs inassouvis. Je faisais demi-tour, mes pas me menant vers la silhouette de cette jeune femme à la chevelure sombre. Je m'arrêtais face à elle plissant mon œil droit pour mieux scruter son faciès et imprégner l'impertinence qui émanait de cette gueule. Un bien jolie visage certes, mais une langue aussi exiguë que tendue. Ce qu'elle déclarait pourtant m’interpellait et je restais là à observer durant de longues minutes cette créature autrefois mielleuse et grâce et qui avait perdue toute sa chaleur en se faisant happer dans nos nasses. Sa fragilité et sa peur pouvait se sentir à des kilomètres à la ronde et pourtant elle ne semblait pas vouloir se taire.

Ridicule entreprise que de se justifier de son statut qu'il soit vrai ou faux. J'aurais pu tout aussi bien la jeter par dessus bord. Néanmoins ce qu'elle baragouinait dans une langue soutenue me donnait à réfléchir. J’attrapais d'une main leste ses joues appuyant sur son faciès faisant violence à cette impertinence muée en fragile et insignifiante jeune fille. Du pouce et de l'index je relevais son regard pour mieux entrevoir et comprendre si ce qu'elle disait était vraie. « Détachez celle là » Lâchais-je au travers de la fine paroi osseuse et désordonnée que mes dents présentaient telle un carnassier insatiable prêt à la déchiqueter. Aussitôt deux hommes vinrent retirer les liens liant ses mains ankylosées. Je la relevais moi même du pont l’attrapant par le bras brusquement. « C'est de ça que nous allons discuter précisément. » Terminais-je avant de me murer dans un silence glaçant. Je la bousculais de ma paume vers l'avant, lui montrant le chemin d'une porte menant aux compartiments. J'ouvrais la porte la laissant pénétrer à l’intérieur de mes appartements. La cabine était plutôt vétuste et elle semblait avoir fait ses preuves avec le temps. L'antre de l'hydre n'était ni chaleureuse, ni accueillante. Je lui pointais de mon index de quoi s'asseoir, devant une table ou trônait des cartes, des outils et des plans.

La forme la plus simple de ressentiment à son encontre était la défiance. À quoi bon faire semblant je ne pouvais me fier à ces dires seulement sur sa volonté de vivre ce qui en l’occurrence par le passé avait déjà prouvée que nous étions prêts à tous pour nous sauver des griffes acérés de nos assaillants. « Un conseil, gardez vos mains bien à plat sur vos jupons. Ne tentez rien de stupide cela devrait être simple non ? » Déclarais-je alors que j'avais le dos tourné, dégoupillant le bouchon d'une bouteille d'alcool que je versais aussitôt dans un verre, et finir par le boire en un instant. Je m'en retournais vers elle. La défiant de ma main posée sur le pommeau de mon épée solidement attaché au ceinturon. « Dites moi, qu'est ce qui vous fait croire que j'ai besoin de ces cargaisons ? De celui d'un peuple en ruine, à l'agonie. Dorne est au bord du précipice. » Terminais-je alors que je restais droit et stoïque bien ancré dans mes bottes. Je laissais ma main droite lentement passé au travers, dans ses cheveux attrapant une mèche conséquente et sentir si ce qu'elle me vendait était tout simplement du vent. « À l'évidence vous êtes bien de sang noble. » Concluais-je laissant mes doigts relâcher leurs emprise sur cette tignasse débordante.

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Je venais de répondre au pirate, avec toute la détermination que j'avais pu rassembler. Les bottes du chef des pirates raisonnaient sur le sol humide, et le plancher grinçant du navire. Son regard brillait d'une lueur que je ne saurais décrire, mais je n'aimais guère cela. Alors que j'avais terminé de prendre la parole, l'homme déviait son visage vers moi, les sourcils froncés, sa mâchoire rétractait sous une pulsion retenue. Il fit demi-tour jusqu'à ma position et il s'arrêta devant moi en fixant mon visage. D'une main, l'homme attrapa mes joues, appuyant fortement sur mon faciès. Sa prise était désagréable, et j'avais bien du mal à ne pas le fusiller du regard. Je pouvais sentir sur moi son regard bleu glacial, et j'avais horreur de cela. Du pouce et de l'index, il releva mon regard pour que nos regards s'entrecroisent. D'une simple phrase, une commande, il ordonna qu'on me détache.

Deux hommes retirèrent les liens liant mes mains, tandis que je frottais doucement mes poignets malmenés par la corde rêche. Le chef du groupe me releva du sol en m'attrapant brusquement par le bras, ce qui me vola un bref gémissement de surprise. Il annonça qu'il voulait discuter de la valeur de la cargaison, et je n'avais rien à répondre à cela. Lui-même se mura dans un silence glacial tandis qu'il me bousculait de sa paume pour me montrer le chemin d'une porte menant vraisemblablement vers les compartiments. Il ouvra la porte en me laissant pénétrer à l'intérieur d'appartements qui devaient sans aucun doute être les siens. Une vague de frissons me parcouraient à l'idée d'être présente ici, sans défense, et sans personne pour venir me sauver de ses prochaines tentatives à mon encontre. Je regrettais amèrement l'absence de Nassio Demestris pour me protéger du pirate. L'absence du caractère arrogant et de la stature importante du soldat de Volantis me manquait en cet instant.

Le lieu n'était pas accueillant, ni même confortable ou entretenu. L'homme me pointa du doigt un siège devant une table où trônaient des cartes, des outils et des plans. Alors que je m’asseyais sur le siège indiqué, l'inconnu éprouva le besoin de me mettre en garde. Je ne répondis rien, me contentant d'un bref coup d’œil mécontent. Mes bras étaient croisés contre ma poitrine, retenant le châle qui me gardait encore un peu au chaud. Ce mince vêtement me procurait un relatif sentiment de sécurité, et je m'en contentais. L'homme dégoupillait le bouchon d'une bouteille avant de s'en verser un verre qu'il but d'une traite. Lorsqu'il se retourna vers moi, je pus voir sa main posée sur le pommeau de son épée. Il posa alors une question, ouvrant la conversation. D'une certaine manière, je me demandais s'il cherchait à me tester, ou à comprendre l'étendu de mes capacités.

- "La plupart du temps, on accoste un navire pour ses cargaisons, ou le navire en lui-même. La prise d'otage est facultative, et entièrement soumise au hasard." dis-je en le fixant.

Je ne répondais rien au sujet de ses mots sur Dorne. La Principauté était dans une mauvaise passe, mais la paix était en chemin, nous offrant le temps de reprendre des forces. Cependant, je n'avais guère envie d'argumenter à ce sujet. L'homme passait lentement sa main au travers de mes cheveux, ce qui provoquait en moi de nouveaux frissons désagréables. J'éprouvais une crainte légitime envers ce marin, je redoutais qu'il puise me faire du mal, de la même manière que l'avait fait Ivar Volmark à Hautjardin. Toutefois, l'inconnu me laissa quelque peu surprise, j'avais bien du mal à comprendre la raison de sa certitude. Avait-il fondé sa réflexion sur mes paroles, mon comportement ou mes cheveux ? J'étais toutefois soulagée qu'il relâche son emprise sur ma chevelure.

- "Puis-je savoir plus précisément à qui j'ai affaire ?" dis-je avec simplicité.

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DON'T BE AFRAIDMon faciès restait fermé face aux déclarations de celle-ci. La réflexion me poussa à arborer un comportement plus prompt et personnel au changement. J'avais beau être des Îles de Fer, la première impression marque souvent l'influence nécessaire à voir ce que l'on a face à son être. Je l'observais laissant mon corps tombé à califourchon sur une chaise. La seule chose qui me séparait d'elle était cette table sur laquelle j'avais tracé d’innombrables traits. On pouvait y entrevoir à la lueur d'une petite chandelle les prochaines escales et les différentes cordonnées retraçant le parcours de Fort-Darion jusqu'à Torth et la Mer dornienne. Nous avions pris le large aussitôt arrivé, j'étais assuré de l'entreprise que j'étais entrain de mener et bien que les ordres avaient été modifiés, mon état d'esprit lui restait inchangé. Aussi mieux valait ne pas trop la brusquer. Dorne quoiqu'il advienne de ce royaume ou de ce qu'il en restait avait son rôle à jouer dans cette guerre.

« Se ne sont pas vos cargaisons qui m'intéressent... » Déglutissais-je en engouffrant un morceau de pain dans ma bouche et l'avaler sans la moindre gêne. Je toisais ce regard sombre, j'espérais pouvoir tirer à mon avantage et obtenir un semblant de réponses si se n'est plus pour remplir ma mission. Alors il me fallait choisir, la méthode était primordiale et je laissais glisser au devant de celle-ci un récipient en bois. Lequel était garnit d'une miche de pain que j'accompagnais d'un reste de morceau de poisson bien trop salé à son goût peut-être. J'accompagnais mon premier geste d'un gobelet dans lequel je versais un fond de bière. « Les otages ont parfois bien plus d'intérêts que des marchandises stockés dans les cales. » Poursuivais-je alors que je versais une bonne lampée de bière dans mon propre verre. « Mangez. » Intimais-je alors que je laissais peser sur elle mon regard soucieux prit dans le tumulte d'une tempête spirituelle. « Je suis Lyle Salfalaise, capitaine fer-né au service de l'Empire. » Ni plus ni moins, je laissais pour seule réponse un léger sifflement se livrer au bout de mes lèvres. Il était d'usage pour une noble même prisonnière d'être traitée selon son rang. C'est ce que les continentaux appelaient les bienséances du moins dans certaines circonstances. « J'ai besoin d'informations... Si vous êtes prête à collaborer et de manière suffisante je vous laisserais partir. » Insinuais-je sans réellement donner le coût de sa délivrance. Entamais-je le regard fixé sur elle avant de poursuivre. « Répondez franchement. »

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Le marin s'installa à califourchon sur une chaise face à moi, seule la table nous séparait. Sur celle-ci figuraient de nombreux traits, notamment des escales. Je ne connaissais aucunement les îles bordant les côtes de Dorne et de Westeros, et je ne pus nommer aucune des escales.

Le marin reprit la parole, avant d'engouffrer un morceau de pain dans sa bouche. Il disait que les cargaisons ne l'intéressaient pas. Donc, il préférait sans doute les otages. Il me toisait du regard puis glissa devant moi un récipient en bois contenant du pain, et un morceau de poisson froid. J'analysais du regard le contenu du plat, humant l'odeur de la nourriture. Je voulais être bien certaine que les aliments n'étaient pas rassies. Un fond de bière accompagnait le plat, tandis que le marin confirmait mon hypothèse. Je ne répondis rien, car il n'y avait en l’occurrence rien à répondre. Alors que j'observais le plat, il m'intima de manger tandis que son regard était posé sur moi. J'attrapais doucement la miche de pain, arrachant un petit morceau que j'avalais. Je regardais le poisson sans grande conviction jusqu'à-ce que le marin se présente entièrement. Je le regardais stupéfaite, sans comprendre comment un Fer-né pouvait servir l'Empire. Ne sont-ils point en guerre l'un contre l'autre ? Pourquoi ? Jusqu'à quel point devrais-je me méfier d'un fer-né servant l'Empire ?

- "Comment le fer-né que vous êtes a-t'il pu se mettre au service de l'Empire ? Vous cherchiez un nouveau souverain à la hauteur d'Harren ?" dis-je d'un ton légèrement sec.

Je laissais le poisson dans le plat, tandis que j'avais besoin d'une gorgée de bière. Celle-ci n'était pas fraîche, et je la trouvais quelque peu désagréable au goût, je préférais le vin Dornien. Toutefois, la bière avait le mérite de me permettre d'avaler correctement le pain très sec. Mon regard se posa de nouveau sur le fer-né lorsqu'il demanda des informations. Je ne dis rien, écoutant plus amplement ses questions. L'homme devait-être désespéré pour demander des informations à une dame, même si Dorne octroyait plus de liberté à nous autres.

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DON'T BE AFRAID« J'en ai entendu parlé. » Déclarais-je laissant un maigre sourire camoufler la déception animant mes pensées. Effectivement l'Empereur lui même m'avait informé de cette rumeur sans savoir réellement l'issue de cette bataille et quel camp avait triomphé. Je plissais mon regard illuminé par la lueur de cette bougie dont la cire fondait allègrement. J'observais ces manières, la façon dont le pouvait se comporter. Le moindre détail peut s'avérer important. La stupéfaction et l’incompréhension de mes paroles concernant l'Empire me faisait d'autant plus sourire que je ne cachais pas une légère forme de satisfaction concernant cette manière nonchalante de me questionner sur mes choix et mon positionnement. Je n'abandonnerais pas les choix et les conséquences qui me poussèrent à intégré les forces coalisées. Il était la réponse dont j'avais besoin pour avancé à un moment donné. Le destin m'amenait à prendre un chemin différent que d'autres ne pourraient comprendre. Avoir raison ou tord cela m'importe peu, alors je portais à nouveau mon verre à mes lèvres et en renversais une lampée de bière sur ma barbe. Du revers d'une main je crissais mon menton pour m’essuyer. « Et comment Dorne a pu laissée sa reine vendre son cul à un tyran étranger ? » Questionnais-je en tapotant de mon index et de la même main qui conservait le gobelet le côté de mon crâne en plissant mes lèvres. Non loin de moi l'idée de vouloir faire réagir la dornienne en répondant par une autre question tout aussi vulgaire et idiote. « Il y a des choix qui dépassent... Parfois la compréhension du plus grand nombre... Je suppose. » Concluais-je avant de me lever promptement dans sa direction.

« Qu'est ce que je pourrais bien faire de vous... Si je vous laissais partir vous et vos navires cela attirait le regard de nos ennemis sur le Détroit. » Il y avait de fortes raisons de croire que le Tigre avait concentrée une grosse partie de sa flotte dans la défense des convois marchands en provenance d'Essos. Peut-être avait il laissé un contingent soutenir les navires dornien au vue d'une prochaine attaque du Bief. Ce qui c'était produit à Lancehélion était une maigre consolation et pourtant j'étais intiment assuré de notre prochaine victoire avec le soutien de la flotte impériale aucune armée marine ou terrestre pourrait rivaliser assez longtemps pour nous créer de réelle difficultés. Je laissais mes mains noircies par un soleil de plomb rendant ma peau bien plus halée qu'à l’accoutumée se poser sur son visage. Dans la finesse d'un geste calculé je caressais cette pommette finement tracé par les traits de son visage. Les femmes de ce pays avaient un certain charme il fallait l'avouer. Puis dans une toute autre mesure je forçais celle-ci à se relever sur ses pieds la plaquant contre la paroi de ce mur qui formait mon sombre repaire. Mes yeux aussi transperçant que glaçant à son encontre brillaient d'une lueur étincelante et des plus probantes. Le climat subitement devint beaucoup plus palpable. Malgré la froideur et l'humidité entre ses murs il régnait une chaleur insoutenable entre nos deux protagonistes. Imperfectible créature fragile, voilà donc qu'elle se terrait dans un silence qui semblait en dire bien plus que sa propre raison. J'expirais l'air que je contenais d'entre mes poumons. « As-tu peur ? » Un souffle haletant compressant mes poumons et reprenant une attitude plus maîtrisée. La bouche entrouverte était prête à répondre à n'importe quelle parole provenant de la bouche de cette étrangère. Au lieu de ça, c'est l'air sifflant qui s'extirpait d'entre mes lèvres.

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Le fer-né parla. La déception était de mise lorsqu'il annonça qu'il avait déjà entendu parlé de l'attaque de Lancehélion. Un maigre sourire était affiché sur son visage tandis que j'avalais un morceau de pain trop sec à mon goût. La lueur de la bougie illuminait légèrement son regard, lui donnant un aspect hors normes. Je me sentais étrangement observer, presque épier dans le moindre de mes gestes par le fer-né. N'avait-il jamais vu de femme Dornienne ? Ou de femme bien éduquée, tout simplement ? Alors que j'avais questionné le marin fer-né sur son choix d'association, celui-ci me retourna la politesse. Je n'aimais guère entendre ses paroles blasphématoire sur la Princesse Deria Martell, régnant comme elle pouvait sur un royaume divisé, en proie aux trahisons et aux guerres. Je fronçais des sourcils en l'entendant, esquissant une moue très courroucée. Je ne répondis rien, trop choquée par les paroles du marin. De toute manière, je ne trouvais rien à rétorquer à un fer-né, car ceux-ci ne sont que vulgaires et brutaux. Alors que j'allais ignorer son comportement et ses paroles, il se leva brutalement dans ma direction. Il reprit la parole, faisant semblant de parler pour lui-même. Je n'aimais pas ce que j'entendais, et je commencer à redouter la suite des événements.

Ses mains noircies par le soleil se posèrent sur mon visage, caressant d'un geste calculé l'une de mes pommette. J'esquissais un mouvement de recul, essayant de me dégager de sa prise. Je n'aimais guère être touchée par qui que ce soit, et encore moins par un fer-né. Je n’oublierais jamais leur comportement vulgaire et violent, ni même ce que l'un d'eux avait osé me faire. Le marin me força à me relever, me plaquant contre la paroi de la cabine. Ses yeux glacés me transperçaient, brillant d'une lueur étincelante et étrange. La tension était tout d'un coup palpable tandis qu'il me maintenait contre le mur froid. Je ne répondais rien, attendant de comprendre les intentions du marin. Il me demanda si j'avais peur. Je ne savais pas moi-même si c'était le cas. Pour le moment, j'attendais de connaitre son prochaine mouvement. Allait-il me faire du mal ?

Seul mon regard répondait au fer-né, un regard fier et courroucé. C'était dans ce genre de situation que je n'oubliais pas mes fières origines de Dorne, tel l'insoumise que je suis. Je le transperçais de mes prunelles sombres, prête à user d'autres moyens pour me défendre en cas de nécessité.

- "Lâchez-moi immédiatement." dis-je d'un ton froid et implacable.

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DON'T BE AFRAIDPersonne ne pouvait comprendre. Penser que celle-ci soit une exception était une grossière erreur. Si jeune, si impétueux, imprévisible et perfectible de cette image que j'avais fais mienne. C'était moi et pourtant autrefois il n'en fut pas toujours le cas. Quand je toisais mon visage à travers l'eau stagnante d'un bol d'eau, ce que je percevais n'était pas l'homme que j'aurais sans doute souhaité être. J'étais seulement le résultat d'un processus mystérieux et complexe. Si j'étais née en foulant une autre terre ? Aurais-je pris une tout autre direction ? Aurais-je préféré plongé dans les ténèbres ? Ils ont essayés de me plier à leur volonté, de me briser pour mieux me contrôler. Finalement je suis devenu le cauchemar qui hante leurs nuits. Si c'est ce qu'ils souhaitaient, j'étais prêt à jouer. Ainsi le monde entier connaîtrait son nom. Lyle Salfalaise, telle est mon nom. Chaque échecs essuyés par le passé, chaque cicatrices, chaque fissures dans mes os est une promesse de façonner cette terre. Intouchable, certains esprits aussi fantasques soient-ils pense que je suis incapable de saigner. Que mes veines laissent échapper l'encre du kraken. Dans un jargon plus pieu et dévoué à un dieu dont la noirceur ne connaît aucune limite par delà les tréfonds. J'ai payé le fer-prix pour tout ce qui est arrivé et arrivera sans doute par la suite. Certaines personnes déploieraient toute leur énergie pour m'accuser, d'appuyer sur une gâchette pour simplement m'amuser. Ces mêmes personnes oublient trop souvent que je suis une arme constamment chargé. La dornienne pouvait bien me détester pour les choses que j'ai faites. En aucun cas elle pourrait me haïr pour ce que je suis à présent devenu.

Non contente de son triste sort ? La présence d'un guerrier aussi brusque que virulent dans ses propos la gênait-il tant ? Il n'y avait pas de quoi se crisper, après tout je parlais de sa reine et de ce conquérant lui dévoilant aussi le dédain que je portais à cette raclure des mers. Sa compagnie aussi inhabituelle et peu commune en l’occurrence commençait elle à apprécier l'individu ? Peu probable tout poussait celle-ci à fuir loin de lui comme la peste. Elle était habile, à voir si ce qu'elle avait entre les cuisses était aussi plaisant à ouvrir que sa bouche pour déglutir. Ils m'appellent le sanglant. Un surnom qui ne me déplaît pas non. Au contraire cela me rend parfois prêt à trancher la gorge du Tigre, jeter son corps par dessus bord et étrangler l'esprit fébrile du bâtard devenu roi, Yoren Hoare. Ainsi je serais roi, de cette façon je pourrais rendre au Dieu-Noyé ce qui lui revenait de droit. Une place de choix dans la caboche qui me servait de tête et une dévotion sans pareille pour servir mes plus viles intentions. Une couronne de sel et de fer imprégnée d'une écume noire et stagnante comme le sang se diluant au travers de la mer. Attention à toi jeune pucelle, je ne suis pas homme à lancé des paroles en l'air. J'expirais l'air dans un sifflement aussi palpable que la morsure d'un serpent. Je faisais preuve d'une patience qui ne m'étais pas habituelle. Bien au contraire je restais là, fixant cette femme qui avait voulu jouer à ce petit jeu malaisant. On ne joue pas sans risquer de se perdre avec un fer-né, surtout pas celui qui se tenait droit devant elle et qui exigeait une réponse immédiatement. Sentez vous cette odeur ? Imprégnez vous de cette ambiance pesante, intolérable et agonisante. Comme l'eau de mer collant votre peau elle est difficile à s'en défaire. J'écoutais attentivement, sans geindre, sans broncher mais avec une pointe d'agacement. Tu as voulu jouer petite, et tu n'es pas capable de répliquer à cette simple demande ? C'était incompréhensible, pourquoi se targuer d'être ce qu'elle était auparavant pour le dénigrer aussi peureuse qu'une larve rampante ? Elle n'était qu'une façade, une de plus comme beaucoup d'autres apparemment. Je ne voulais pas la blesser, je ne voulais pas la heurter ou l’apeurée. Je m’éloignais à peine de son corps. Mon visage était toujours aussi proche du sien ce qui en était je l'accorde des plus troublants.

Le prédateur et sa proie, c'était une image enivrante quand on perçoit celle-ci dans la nature. Les gros poissons mangent les petits, dans ce monde il n'y a pas de place pour les faibles. Cette parole raisonnait en moi et mon cœur battait telle les tambours d'antan. J'expirais progressivement, je n'allais pas perdre le contrôle sur cette femme pas après ça, pas maintenant. Je l'épiais mon regard allant du bas de ses jambes jusqu'au plus profond de ses yeux. Quelle intimidante posture alors que ma main avait aussi violemment et promptement refermé ses griffes sur celle-ci l'obligeant à soutenir mon regard quelques instants. « C'est bien... » Déclarais-je alors que mes doigts tremblants tapotaient l'armature en bois de la paroi. De l'eau perlait de mon nez, je reniflait sans plus stoppant l'écoulement d'un revers de main restant vigilent au moindre de ses mouvements. Après tout elle avait peut-être plus de ressources que je ne l'imaginais. Son silence me satisfait du moins pour l'instant. Je m'éloignais rapidement retournant me servir de quoi étancher la soif qui ne semblait plus pouvoir me quitter à présent. « Je ne laisserai pas mes hommes te faire du mal, tu es une otage de choix, tu seras bien traitée comme l'exige ton rang. » Lançais-je alors furtivement. Je tirais avec mes dents sur les lacets de mes brassards, me délester de la charge pesante de cette armure en cuir me soulagerait pour un temps. Owen mon écuyer n'était pas présent précisément quand j'en avais le plus besoin. Trop occupé à récurer le pont du navire sans ménagement. Je massais sans réelle conviction ma nuque plantant la dague que je portais au ceinturon dans le bois de la table de commandement. Un grondement s'échappa de ma gorge face aux raideurs que je couvais secrètement. Je terminais ce gobelet de bière et désignais une vaste étendue matelassé et de peaux de bêtes sur lequel j'avais pris l'habitude de me coucher. « Tu pourras te reposer ici, fais comme bon te sembles. » Je me laissais tomber pour ma part dans un coin de la cabine ou j'avais entreposé quelques coussins pouvant soutenir ce corps à la fois robuste et flottant. Je laissais mes paupières lourdes se fermer, me reposer juste un instant.

Don't be afraid

❝ Things Forbidden Have a Secret Charm. ❞

Il était planté devant moi, me fixant de ses prunelles bleues glacées. Mon coeur battait fort contre ma poitrine, témoin de l'agitation que me guettait. Je ne connaissais que trop bien la dangerosité des fer-nés pour les femmes telles que moi. Il attendait une réponse rapide, et moi je voulais repousser ce monstre loin de moi. L'ambiance était pesante et intolérable. J'avais besoin de mettre fin rapidement à celle-ci. Je donnais ma réponse, lui ordonnant de me lâcher. Ma voix fut incapable, ne trahissant à aucun moment mon angoisse. Il ne semblait guère satisfait de ma réponse, pourtant il s'éloignait déjà très légèrement de mon corps. Son visage restait tout aussi proche du mien, ce qui était extrêmement troublant. Il semblait pensif jusqu'à-ce que son regard m'épie de haut en bas, du bas de mes jambes jusqu'au plus profond de mes prunelles.

D'un violent mouvement, le marin avait refermé sa main sur moi, m'obligeant à soutenir son regard quelques instants. Ses doigts tremblaient en tapotant le bois de la paroi tandis qu'il me donnait ne répose. De l'eau perlait de son nez, et un simple reniflement désagréable s'ajouta à la scène. Il restait vigilant au moindre de mes mouvements tout en s'éloignant en silence, sans que je ne réponde quoi que ce soit. Il se resservit un verre puis reprit la parole. Il me dit qu'il ne laissera pas ses hommes me faire du mal, me considérant comme une otage de choix, bien traitée comme l'exigeait mon rang. Je restais quelque peu sceptique face à sa déclaration, et le doute m'envahit lorsqu'il commença à retirer ses brassards, et son armure en cuir. L'espace de quelques secondes, le doute et l'incertitude m'envahirent, tandis que mon esprit s'imaginait déjà toutes les situations possibles et imaginables. Quelque part au fond de moi, la peur ne me quittait pas. Je ne bougeais pas de ma position, attendant de voir la suite des événements. Le marin massait sa nuque puis planta la dague de son ceinturon dans le bois de la table. Je sursautais légèrement après avoir été surprise par le mouvement. J'observais sa dague avec discrétion, pesant les différentes options dans un coin de mon esprit.

Pendant ce temps, le fer-né termina son gobelet, puis m'indiqua une étendu matelassée recouverte de peaux de bêtes. C'était dorénavant ma couchette. Si l'idée de partager la cabine d'un redoutable fer-né me dérangeait au plus haut point, j'étais tout de même rassurée de savoir que je pouvais profiter d'un lit pour moi seule. Le marin s'était laissé tomber dans un coin de la cabine, sur une pile de coussins. Mon attention bifurquait de nouveau vers la dague tandis que des milliers de scénarios traversaient mon esprit. Je pouvais tenter de le prendre, et de naviguer rapidement et souplement jusqu'au fer-né. Je pouvais tenter de le menacer, voir le tuer. Mais aucun plan ne pouvait fonctionner à long et moyen terme. L'équipage me ferait la peau bien avant que je puisse sauter à la mer. Ma décision prise, je marchais lentement vers le poignard, puis décrochais le plus silencieusement possible de la table en bois dans laquelle il était encastré. Je déplais la cruche la plus proche pour la poser bien en évidence sur la table entre la précédente place du poignard, et l'axe de vision du marin. J'espérais cacher la disparition de l'arme si jamais le fer-né décidait de se retourner.

Une fois en main, je cachais l'arme derrière mon dos, et naviguais jusqu'à l'étendue de fourrures qui m'était assignée. Un geste calculé, je cachais l'arme sous un coussin tout en m'asseyant sur le matelas. Je retirais doucement mes sandales, ainsi que quelques bijoux que je déposais sur la surface la plus proche. Doucement, je m'installais contre le mur adjacent à la couchette, m'asseyant de manière à voir le fer-né. Les fourrures recouvraient ma peau, la gardant au chaud loin de l'humidité et la froideur de la pièce. La clôture de la discussion ne me satisfaisant guère, je décidais d'assouvir une partie de ma curiosité, et de mon inquiétude.

- "Quelle est notre destination ? Jusqu'où allons nous naviguer comme ça ?"

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DON'T BE AFRAIDLa nuit lentement s'imprègne de la pénombre des profondeurs de l'océan. Seule la pâle lueur de la lune éclaire fébrilement l'ensemble du convoi. La direction prise par les vaisseaux est toute désignée dans l'esprit de l'imprévisible félon. L'hydre n'a pas l'intention de livrer sa vision et ses décisions sans avoir un coup d'avance sur la situation. La créature abyssale n'avait pas peur d'approcher les îlots désolés. Les yeux du reptile pouvaient voir plus loin à travers ceux qui l'épiaient. Il pouvait entrevoir plus loin dans leurs regards même si ils voulaient le nier. Je n'ai pas peur du noir, mon corps se laisse peu à peu bercer par le ressac des flots contre la coque. Le bruissement du vent s'accompagne des craquements du bois alors que la voilure se gonfle sous l'impulsion d'un souffle nouveau. Plus calme et soutenue il donne bonne allure au vaisseau sans perdre d'objectif sa mission première qu'il lui incombait d'accomplir.

Dans l'antre du dragon, le monstre se repose sans prononcer le moindre mot. Il gît à moitié affalé contre la courbure des reliefs d’édredons. On croirait rêver ou percevoir à travers les récits de ce monde que tout ce qu'on dépeint de lui n'est qu'un vulgaire et misérable mensonge. Méfiez-vous de ce qui parait être pouvoir être sous votre contrôle. La main docile elle aussi n'est pas à l'abri des morsures. Mes paupières s’entrouvrent, lourdes et piquées par la fatigue. J'ai du m'assoupir un instant, mes yeux rivées sur la silhouette de la dornienne apposée avec une certaine retenue à travers cette couche que je lui désignait auparavant. Je me ressaisissais, faisant violence à mon corps pour qu'il reprenne un semblant de vigueur. Je frottais machinalement mes yeux, le peu de repos que j'avais cru prendre avait semble t-il quelque chose de contre-productif. Je me redressais dans un mouvement d'ossature général. Ma colonne vertébrale se frictionne et mes phalanges rigoureusement cherche à réveiller la créature jusqu'à entendre le timbre de la voix fébrile de cette femme se dissiper et se perdre dans le balancement à bâbord de la cogue. Péniblement je fais l'effort de répéter sans un bruit, sans un mot la question qu'elle me pose. Je laisse ma tête retomber en arrière, me murant dans une profonde inspiration qui aurait tout d'une corvée affligeante. « Quelle importance ? » Extirpais-je ces mots de ma gorge. « Nous devons être déjà loin à présent. » Répliquais-je en passant ma main droite sur mon visage dans un geste négligent. Je laissais le bout de mes doigts s'imprégner de cette barbe que j'arborais fièrement et sans retenue. Je répétais le geste par mécanisme effleurant mon menton et le bas de mes joues creusées légèrement par la dureté des récents événements. Les vieilles habitudes ont la vie dure.

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Lentement la nuit tomba sur le navire, laissant rapidement la cabine dans la pénombre, tout juste éclairée par quelques bougies en fin de vie. Le Salfalaise se repose à quelques pas de moi, sur une pile de coussins en tous genres. Silencieux comme la nuit, je me prends à oublier parfois sa présence tandis que mes yeux s'alourdissent sous le confort des fourrures. Toutefois, je n'oublie pas que j'ignore tout des ambitions et dessins de mon geôlier. Qu'attendait-il vraiment de moi ? Savait-il au moins ce qu'il allait faire de moi ? Qu'allait-devenir, et vers nous naviguons nous ?

Le fer-né semblait se réveiller, quelques soupirs se faisaient entendre tandis que j'avais l'étrange impression d'être observée. Je percevais du mouvement, puis le fer-né se redressa avant de me répondre d'un ton de voix difficile et lourd. J'avais la nette impression que le fer-né était épuisé, son corps devait être lourd et ses muscles difficiles à bouger. Sa réponse me déplaisait, et je perdais doucement espoir de revoir un jour le soleil de Dorne, mon bébé et tous ceux qui me sont chers. Alors que j'allais reprendre la parole après avoir digéré l'information, le marin reprit la parole d'un ton très différent. Il évoqua l'île aux saphirs, un nom qui m'évoquait vaguement quelque chose. J'essayais de situer mentalement le nom sur une carte du continent, et celui-ci m'évoquait quelque part légèrement plus au nord de Dorne. Je pouvais sentir un certain engouement dans la voix du marin, ce qui me rendais assez curieuse.

- "Le nom m'évoque quelque chose, est-ce une île au nord de Dorne ? Est-ce notre prochaine destination ? Qu'est-ce qui rend cette île intéressante ?"

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DON'T BE AFRAIDJe suivais du regard l'inclinaison de son corps sous cet amas de fourrures laissant négliger quelques parties de ce corps nue. Je saisissais à nouveau la paroi circulaire du dernier verre entamé laissant ma main droite s'y apposer tapotant de mon index, solide phalange osseuse plusieurs fois sous la réflexion se faisant plus intrigué et attiré par la mystérieuse et aguichante femme que j'avais sous les yeux. Envoûtante créature aux charmes tant bien apprêtées qu'enviables. Sa pose lascive n'était pas déplaisante à regarder, il fallait être aveugle pour ne pas vouloir être tenté par cette poitrine généreuse auquel elle semblait accoutumée si bien qu'elle permettait à l'imprudence de mes pupilles de se rincer quelques instants encore et d'avantage mettant en avant ses atouts au combien désirable. J'étais bien trop têtu pour me dissuader d'une quelconque ouverture de ce genre mais, elle suscitait plus d'intérêt à mon sens dans le timbre de sa voix et ses allusions à vouloir connaître à quel genre d'homme elle avait à faire à cette heure tardive au beau milieu de l'océan entouré par la terre aride et sèche. Région de westeros que je voulais quitter au plus vite, me débarrasser de ces fâcheuses pensées qui encombraient mon esprit et me rendaient aigre et empreint à la rancœur d'une vie qui peu à peu laissait place à l'incertitude. Je reviendrais vers les rivages de Dorne, pour un fer-né tout est une question de vengeance et de sang. Un jour je reviendrais venger mon frère et y accomplir un dessein assurément plus grand.

J'avais décidé de reprendre en main ma vie qui m'avait jusqu'ici quasiment échappée et pourtant il est difficile de se résigner à laisser tombé tout ce que nous avions jusqu'ici connu. Le regard de braise et au fard à paupière semblable au charbon d'un âtre flamboyant brunis avec le temps continuait de me toiser de cette attraction si particulière qu'elle captait dès lors une toute autre attention chez moi. Toucher avec les yeux ne satisfait pas souvent les plus virulents des hommes. Dans cette situation quelques peu incongrue j'aspirais toutefois à aider mon esprit à ne pas trop réfléchir et me questionner. Seulement oublier, quelques heures, quelques instants tout du moins pour cesser de penser aux mauvais rêves aux allures cauchemardesques. En cela la jeune femme obtenait gain de cause car elle réussissait à me faire sentir un peu moins rude sous mes allures d'homme fier et froid et cruel. Je me relevais lentement, m'occupant de remplir un gobelet d'alcool d'une bouteille dont je tirais le bouchon d'un coup sec et acérés de dents crachant celui ci par delà la pièce. Mes yeux se plissaient essayant de percer à jour ce petit manège auquel je me laissais aisément tenté au fur et à mesure que la boisson s’agglutinait dans ma bouche et ruisselait à foison le long de ma gorge pour insufflé une certaine forme d'ignorance, de plénitude et insouciance dont le monde des adultes à du mal à s'extirper.
« Oui. » Expirais-je cette réponse dans un sourire se voulant à la fois impulsé par une certaine forme de joie envelopper de mystère. Je m'en retournais vers elle, me couchant à côté d'elle je lui tendais le gobelet. « Bois. » L'intimais-je de faire. J'épiais celle-ci ma tête se posant contre mon poing gauche refermé accoudé contre l'amas matelassé qui me servait de lit. Je concédais dans un hochement de tête spontanément sans répondre stoppant mon gobelet dans un élan habituel et faisais un signe de tête qu'elle avait assurément raison. Après tout elle étanchait ma soif d'une manière amusante, appréciable et la légère moue que mes traits firent transparaître ne firent qu’approuver sans un mot ce qu'elle venait de me dire. Je levais mon verre un peu en avant vers elle montrant mon approbation face la curieuse véracité de ces mots prenant quelques secondes à me répéter ce qu'elle venait de déclarer et d'un geste rapide vidait le verre d'une traite. « La plupart des gens pensent qu'elle possède des mines de pierres précieuses. » Déclarais-je dans un sourire malingre ricanant en observant le fond de mon verre. « Mais il s'agit seulement de la pigmentation bleu de l'eau autour de l'îlot. »

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Je me sentais étrangement épiée, observée par le fer-né. J'avais recouvert autant que possible mon corps de fourrures pour me garder au chaud. Je pouvais déjà sentir la différence de températures entre la pleine mer et Lancehélion. J'observais le fer-né attrapant son verre puis ayant l'air d'être en pleine réflexion. Je recouvrais timidement le haut de mon corps, lorsqu'une étrange impression me traversât. Je n'aimais guère la façon dont le fer-né me regardait, car bien d'autres hommes avant lui avaient eu ce regard.

Le fer-né se releva lentement pour aller remplir un gobelet d'alcool d'une obscure bouteille dont le bouchon vola à travers la pièce. Il avala le contenu d'une traite avant de répondre à ma question d'un simple mot. L'île aux saphirs sera donc bien notre destination. Un sourire presque joyeux et mystérieux s'afficha sur le visage du marin tandis que j'essayais d'en décrypter l'origine. Il s'approcha de moi, se couchant à côté en me tendant un gobelet et en me demandant de boire. Je n'aimais guère l'idée de devoir boire un alcool louche. J'attrapais avec réticence le récipient pour en renifler le contenu. L'odeur était forte, et je n'avais guère envie de boire cela.

Accoudé contre la surface matelassée, le marin me regardait. D'une façon indescriptible, il approuva mes paroles, confirmant mes questions. Il vida son verre d'une traite, tandis que le mien restait dans mes mains, à jamais plein. J'écoutais sagement les informations qu'il daignait me donner, car j'étais curieuse d'en apprendre plus sur le nom de l'île en question, et l'étendue des informations que le marin possédait. Je savais que l'île devait être indiquée sur la carte, et j'espérais pouvoir me faire une idée plus précise de sa localisation. A quel point était-je loin de ma patrie ?

D'une certaine façon, j'aurais aimé que l'île possède des mines de saphirs, afin de détourner l'attention du fer-né. Malheureusement, je ne pourrais qu'admirer l'eau bleue entourant l'îlot.

- "Vous avez l'air... d'être impatient de vous y rendre. Pourquoi ? Qu'y a t'il là-bas à part la couleur de l'eau ?"

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DON'T BE AFRAIDNier le charme de Dorne et ce que cette contrée avait à offrir était plutôt plaisant à regarder. Au delà de ces allures aguichantes, de ce désir brûlant de pouvoir contempler plus amplement le fruit de cette capture, je me laissais amadouer. Elle me fixait de ses prunelles, intense mélange de défiance et de provocation qui avec l'ivresse me déstabilisait par moment. La curiosité a toujours le fondement de la connaissance. Pour offrir un futur au peuple qui m'avait vu naître et grandir, voir le guerrier et l'homme que j'étais aujourd'hui il fallait prendre des décisions. Bonnes ou mauvaises celle-ci forgeaient l'avenir, le mien en l’occurrence. Alors j'appréciais qu'une oreille écoute l'écho raisonnant de ma voix mais, après tout avait elle réellement le choix ?

Je souriais naïvement en l'observant, le regard plisser sur ses lèvres sans y percer le moindre affolement. Était-ce là la force du peuple dornien ? Avaient-ils en eux cette force et ce courage nécessaire à accomplir leurs destin ? Le véritable mal est par dessus tout séduisant. Quand le diable frappe à votre porte, il n'a pas de sabots fendus. Il est séduisant. Et vous offre ce que votre cœur désire dans des murmures. Comme une sirène, vous attirant vers son rivage dévasté. « Et bien... » Commençais-je en songeant à comment répondre à la question écarquillant un sourcil dans une réflexion gauche dont je 'n’avais su trouver la réponse. « Il n'y a rien d'autres que des montagnes, des cascades et de l'eau. » Concluais-je arborant cette façon mystérieuse de détourner la conversation pour décrire l'île de Torth. « Je ne savais pas les dorniennes si curieuses. » Confessais-je avant de m'approcher à quelques centimètres seulement de son visage mon nez effleurant presque le sien. « Je vais t'apprendre quelque chose... quelque chose qu'on ne vous apprend pas vous les peuples continentaux. » Commençais-je à articuler. « On ne naît pas fer-né, on le devient. » Lançais-je en la défiant de mon regard céruléen. « J'ose tout ce qui convient à un homme. Et bien plus encore. » Je ponctuais ma phrase d'une courte pause, un silence qui finissait par mourir sous l'impulsion de ma main sur sa gorge que je caressais en glissant celle-ci jusqu'à tirer sur la fourrure recouvrant son corps. « Je n'ai pas peur d'être dans mes actes le même que dans mes désirs. » Mon regard s'amusait à voir les formes généreuses de ses courbes à demi voilée, dissimulée sous des fins vêtements aussi transparent que l'eau et aussi rare qu'elle soit à dénichée dans une telle contrée. Quelle magnifique créature pensais-je silencieusement reniflant légèrement d'un coup sec laissant mes yeux dérivés sur sa poitrine inclinant légèrement mon cou sur la gauche sans un clignement ni me rendre compte de ce que j'étais entrain de faire sur l'instant.

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Le fer-né avait toujours son regard inquiétant, pourtant il semblait essayer de répondre à mes questions. J'avais l'impression que l'alcool commençait doucement mais surement à impacter son esprit, si bien que ses réponses étaient plus espacées entre elles. J'étais fortement déçu d'entendre que l'île ne recelait rien d'intéressant de près ou de loin. Le marin avait décidé de se jouer de moi en décrivant l'île d'une façon bien mystérieuse, avant de détourner la conversation. Je haussais un sourcil devant la remarque du marin sur les Dorniennes. Croyait-il vraiment que toutes les femmes d'un peuple correspondaient à des stéréotypes bien précis ?

Je fus pourtant vite sortis de mes réflexions par son changement de comportement. Il avança son visage à tout juste quelques centimètres du mien, effleurant presque mon nez avec le sien. La situation était très malaisante, et la proximité entre nos deux corps m'obligeait à me coller davantage contre la paroi boisée de la cabine. Il me défiait de son regard bleu glacé, commençant à me parler de la différence entre les fer-nés et les Continentaux. Je n'aimais pas le sentiment qui grandissait en moi, et j'avais l'impression que la situation dérapait. Tandis qu'il ajoutait une dernière provocation, sa main se déplaça sur ma gorge, caressant celle-ci tout en glissant jusqu'à la fourrure, qu'il tira pour découvrir mon corps. Mon coeur battait plus fort, tandis que ma respiration s'accélérait. L'inquiétude et l'anxiété coulaient à flots à travers mes veines, me clouant sur place. Les paroles du fer-né étaient très inquiétantes, et je redoutais de plus en plus qu'il cherche à aller plus loin. Je savais que la dague était cachée sous un coussin, pas loin de moi, mais devais-je user de mon seul avantage ? J'étais complètement perdu et divisée entre ma raison et mon instinct. Je sentais mes veines bouillir et frapper tandis que tout mon être était dans l'attente d'une décision ou d'une action du marin me poussant à agir.

Le regard du fer-né passait sur mon corps, cherchant à deviner mes courbes sous mes fins vêtements. Son regard se perdait sur mon décolleté, tandis que son cou s'inclinait légèrement sur sa gauche sans un seul clignement des yeux, comme si le fer-né était en transe. J'étais de plus en plus effrayée à l'idée que les événements de Lancehélion ne se reproduisent ici, dans cette cabine où personne ne viendra me porter secours. Loin des miens, loin de ma patrie. Je ne savais pas quoi faire, je me sentais paralysée, tout ce qui m'entourait avait disparu pour ne laisser que le fer-né devant moi. Ma respiration était toujours aussi rapide mais j'avais plus de mal à faire passer l'air à travers ma gorge, comme si quelque chose entravait ma respiration. Le seul mouvement que je parvenais à faire, avait pour but de repousser le fer-né à l'aide de l'un de mes bras. La paume de ma main était plaquée sur le vêtement en cuir du fer-né au milieu de sa poitrine, poussant comme je le pouvais son corps robuste pour le repousser loin de moi.

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DON'T BE AFRAIDLa peur peu à peu s'installe, elle s’immisce et s'imprègne de son cœur. J'aspirais à ce sentiment, il est plus sûr d'être craint que d'être aimé. Mes pensées se brouillent, réfléchir devient pénible et je n'aspire à rien de plus qu'un peu de repos. Je suis un fils, un frère, un amant. Je suis un prédateur, un guerrier, un fer-né. Quand les moissons seront récoltées dans le sang et que l'océan déversera ses flots brûlants et bouillonnants, je serais présent à cet instant. Mes yeux perçants fixe ma captive et finalement cette question me taraude l'esprit. Le mystère, qui suis-je à présent ? Le prédateur ? Ou une vulgaire proie prêt à se faire occire ? Qui nous rend fou ? Nous cingle et nous roue de coups?Qui m'acclame dans la victoire quand nous avons survécu à l'impossible ? Qui fait cela ? Qui fait en sorte que notre existence honore les autres ? Qui envoie des monstres pour nous tuer ? Et en même temps nous chante que nous ne mourrons jamais. Qui détient la vérité et qui s'enfonce dans le mensonge ? Qui décide pourquoi l'on vit et quel combat mérite que l'on risque la mort ? Qui détient nos chaînes et la clef nous menant à ce sentiment de liberté ? Parfois je remettais en question l'existence même des dieux. Approuveraient-ils réellement nos actions ? Quand le doute persiste, l'impression de se jeter du haut d'un précipice semble une douce solution.

Rares sommes nous qui murmurons dans l'ombre. Certaines paroles s'adressant à lui restent tues. Des vérités enfouies là où nul être humain ne les trouvera jamais. Un jour le Dieu-Noyé nous apportera une tragique nouvelle. Les dieux de ce monde et la magie ne sont plus. Que ferions nous ? Où irions nous ? Qu'adviendra-t-il de ceux qui préservent ces vieux secrets brûlant dans leurs cœurs ? Un jour il viendront chercher dans la nuit sombre. Ils feront taire à jamais les mots de notre bouche. Et le Dieu-Noyé ne prendra pas notre défense. Nous grifferons les murs de ce tombeau, les yeux injectés de sang, la gorge tranchée nous vidant de notre sang. L'étincelle de nos yeux disparaissant dans des prières, suppliant qu'un nouveau matin se lève et qui ne viendra jamais.

Le Dieu-Noyé nous trompe. Ses mots que nos prêtres déclarent sortir de sa bouche cachent un désespoir presque familier. Ses disciples eux pourtant connaissent la vérité. Notre Dieu promet l'immortalité. Ils prétendent protéger nos secrets ancestraux. Que le fruit de notre labeur sera préservé, mais c'est faux. Il recherche notre sang, dans un sacrifice sombre et impie. Pour finir dans une prison dans les profondeurs et ne jamais renaître en ce monde. Mon esprit ne peut penser, ma langue ne peut pas parler, mes mains ne peuvent toucher. Mes oreilles ne peuvent entendre, mes yeux ne peuvent pas voir et c'est ainsi que mon sort sera scellé. Alors il me rejoindra moi et les autres, dans un silence sépulcrale. Dans notre éternité, seules règnent les ténèbres.

Dos au mur elle reste figée, pauvre créature, fébrile objet de songes et de murmures. Je dépose mes lèvres contre les siennes, un baiser, dans un geste lent goûtant à une saveur inconnue. Mes lèvres se retirent aussitôt dans l'attente d'une réponse qui ne viendra sans doute jamais.

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Tout mon corps tremblait sous l'effet de la peur, et l'adrénaline. Mes bras, mes mains et mes doigts, même mes jambes que je repliais contre mon buste. Les prunelles bleues ma fixaient, transperçant mes vêtements, ma chair et mes os. Il semblait pensif, l'alcool devait avoir embrumé son esprit, mais à quel point ? J'étais dos au mur, figée face à ce fer-né, membre du peuple le plus barbare que j'ai rencontré. Je me sens fragile, faible et sans défense. Ma seule arme est cachée, reposant sous l'oreiller, destine à être utilisé qu'en dernier recours.

Alors que j'attends de voir le prochain mouvement du fer-né dont l'esprit semblait par moments se perdre, il déposa ses lèvres sur les miennes. Son geste fut lent, me laissant le temps de comprendre ce qu'il allait faire. Il goûta brièvement mes lèvres, tandis que les siennes laissaient un goût salé sur leur passage. Il se retire aussitôt, me fixant comme si cette fois c'était lui qui attendait de voir ma réaction. J'étais totalement stupéfaite, j'avais craint de nombreuses choses venant du fer-né, mais pas celle-ci. Que voulait-il vraiment de moi ? Que cherchait-il au fond ?

Je restais pétrifié quelques secondes, cherchant à comprendre la situation, les aboutissants, les raisons. Comment devais-je réagir à cette action ? Je ne connais pas cet homme, de quoi était-il capable ? Qu'allait-il faire ensuite ? Mes membres étaient paralysés, et je dus me faire violence pour réussir à bouger le bras qui me servait jusqu'ici à tenter de repousser le corps du fer-né. Je déplaçais ma main de son torse pour placer ma paume sur sa joue, dans un geste qui pourrait faire penser à une gifle, mais sans la force nécessaire. Ma main se contentait de repousser le visage du fer-né afin de lui faire chercher d'angle. Mon regard se fit plus calme, puis ensuite sévère. Je profitais d'un instant de flottement pour reprendre mes esprits, et retrouver un semblant de courage.

- "Qu'essayez-vous de faire ?! Pour qui me prenez-vous ! Vos prisonnières se livrent peut-être à vous part crainte et désespoir, mais ce n'est pas mon cas ! Ôtez vos mains de moi !"

Ma voix fut légèrement tremblante, mais j'avais réussi à la teinter de colère pour montrer au fer-né que je n'étais pas encore soumise et brisée. Mon corps subissait encore les tremblements de mes émotions, mais je n'étais plus paralysée.

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DON'T BE AFRAIDC'est là l'éclat de cette jeunesse, un mélange entre la peur, l'insouciance et la méfiance. On ne sait pas ou cela va nous mener tant que nous ne sommes pas arrivé à la destination escomptée. Je ne comptais pas abuser de celle-ci. Je le pouvais, pourtant je ne cherchais pas à violer vulgairement cette femme. Alors quoi ? Que cherchais-tu c'est vraie cela ! À quoi joues-tu Lyle ? Je sais au fond que je ne suis pas parfait et je ne désire pas l'être. J'ai beau essayé de noyer mes démons, eux savent nager. Me noyer dans l'alcool ou en pleine mer est-ce si différent enfin de compte ? Je ne sais même pas comment je me tiens encore face à celle qui me dévisage. Mes yeux divaguent, comme lasse, fatigué et ivre. « Je voulais ressentir quelque chose, parce que je me sent seul si loin de mon foyer. » Soupirais-je en laissant un sourire se dessiner subtilement sur mon visage. Je me laissais retombé volontairement sur le dos. Je m'installais confortablement, étirant mes bras et mes muscles observant le plafond de cette pièce. Les chandelles jouant au jeu du clair-obscur et cette sombre clarté qui ne tarderait pas à faner pour laisser place à l'obscurité.

Je me sent aller au fond. Le poids ressemble à des mains autour de mon cou et je me sens comme foulant une mince couche de glace prête à se rompre à tout moment. Suis-je brisé ? Sans avenir, sans but et sans espoir ? C'est une avalanche qui m'entraîne vers le fond et que personne ne semble pouvoir comprendre ni même voir. Quelqu'un peut-il répondre ? Je laissais une main négligente sortir de sous mon pourpoint un objet, une sorte de collier, un talisman que je gardais auprès de moi. Il m'était destiné par une femme qui m'avait inspiré bien du courage autrefois. Je songeais à ce qu'il adviendrait d'elle, de moi, de mes filles sous son toit. L'aigreur est présente mais, je la ressent de moins en moins. Je range furtivement le pendentif sous mes vêtements gardant celui-ci précieusement. « Vas-tu manquer à quelqu'un ? » Déclarais-je en relevant mon regard sur son buste que j'observais en contrebas.

Don't be afraid

❝ Things Forbidden Have a Secret Charm. ❞

Le fer-né se tenait face à moi, je le dévisageais, attendant une réaction de sa part. Ses yeux semblaient fatigués, et ils se perdaient encore. Sa réponse me cloua sur place quelques secondes, et l'espace d'un instant, j'eus pitié du marin. Je me repris bien vite, ne voulant pas le laisser voir ma pitié. Je ne comprenais que trop bien ce qu'il pouvait ressentir, lui qui m'avait arraché aux miens. Un sourire semblant de sourire se dessina sur ses lèvres de manière très subtile, je n'étais pas bien sûre de moi. Il se laissa retomber sur le dos contre la surface matelassée. S'installant confortablement, il étira ses bras et ses muscles en observant le plafond de sa cabine. Je ne comprenais pas bien son changement de comportement. Il y a encore quelques minutes, j'étais persuadée qu'il tenterait de me violer, et tout a coup, plus rien.

J'étais légèrement inquiète lorsque les chandelles finirent leur vie, laissant la pièce dans l'obscurité. Doucement, je remontais la fourrure sur mes épaules pour couvrir mon buste. J'observais du coin de l'oeil le marin tandis qu'il semblait observer un objet dans une main. Lorsqu'il reprit la parole, je détournais subitement le regard. J'hésitais à répondre à sa question, mais je n'avais guère de scrupule à donner des remords à ce fichu fer-né. Je pouvais sentir son regard sur moi, alors je posais à mon tour mon regard sur lui.

- "J'ai un bébé, un petit garçon de quelques mois. Il n'a que moi comme famille proche." dis-je d'une voix chagrinée.

J'avais confié mon petit Haakon à Nalia Dayne avant mon départ, et celle-ci le considère comme son petit-cousin car Arman a raconté que l'enfant était le sien. Mais nous savions tous les deux que ce n'était pas le cas. Le père d'Haakon est un vil fer-né d'une maison des Iles de Fer. Quant à moi, je suis en froid avec ma famille, et j'imagine mal ceux-ci heureux de récupérer un enfant bâtard.

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DON'T BE AFRAIDUn fils, elle était mère d'un nourrisson et c'était un garçon. Mes pupilles luisaient d'une étrange lueur dans le regard s'accoutumant peu à peu à l'obscurité la plus totale. La parole de la jeune femme raviva le souvenir de cet enfant que j'attendais depuis si longtemps. Je me rappelais son corps violacé, inerte, et sans vie dans les langes que ma femme portait dans ses bras. Je me rappelais l'espoir que je nourrissais d'avoir enfin un garçon, un héritier pour poursuivre et tracer le destin de notre maison. J'aspirais à tellement plus que cela. Je voulais qu'il est la chance de grandir et façonner son propre chemin. Je me remémore la colère, le chagrin que j'avais enduré en le prenant dans mes mains. Ses yeux mi-clos que je fermais du bout de mes doigts, l'étreinte et l'effleurement de mes lèvres sur ce front imprégné encore du sang chaud de sa mère. Le souffle roque et la gorge serrée je creusais la tombe de cet enfant qui ne porterait que de nom celui de notre maison. Dans l'anonymat, le plus douloureux fut de l'enterrer presque aussitôt qu'il ne fut mit au monde. Le lange qui devait recevoir la vie fut finalement son linceul. Je me demandais encore pourquoi les dieux se jouaient de moi. Quel qu’il soit, la mort faisait partie de tout à chacun. Tout homme un jour doit mourir ça c'est certain. Pas ainsi, pas comme ça, pas pour le fils que j'attendais avec foi et ferveur depuis si longtemps.

Je me frottais vigoureusement le visage d'une main gauche encore tremblante de cet événement. J'observe longuement ce silence, pesant et expirant l'air d'entre mes poumons se gonflant lentement. Je pouvais sentir le regard de cette femme sur ma personne et je ne cachais rien de cette humeur maussade, changeante, empreint de la tristesse d'un deuil que j'avais du faire précipitamment. J'avais blâmé injustement ma femme pour la perte de cet enfant. Je m'étais montré si distant et si peu réconfortant que la guerre qui se préparait sur le continent était la seule solution, mon seul échappatoire pour ne plus penser à ce tragique événement.

« J'ai perdu un fils... Il est mort-né sans pousser le moindre cri. » Je me taisais, il était difficile d'accepter cette réalité même si elle était le lot de bon nombre de gens. Je laissais ma main droite dessiner à travers l'air un geste singulier et éphémère comme pour maudire et saisir la rage qui me tenaillait encore au plus profond de moi. « J'espère qu'un jour tu pourras le retrouver. » Murmurais-je en expirant un léger rictus mêlé d'un sourire sincère mais triste. Je me retournais faisant dos à la dornienne. Préférant refermer ce chapitre, cette cicatrice qui ne saurait réellement peut-être guérir.

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Le fer-né se frottait vigoureusement le visage d'une main tremblante. Il me semblait étrange, comme si mes paroles avaient trouvé un écho en lui. Le silence s'installait entre nous dans la cabine, tandis que mon regard restait posé sur le marin. L'homme semblait d'une humeur maussade, changeante, teintée de tristesse. J'écoutais sa réponse, des mots tristes. Je pouvais comprendre le deuil du marin, et d'une certaine façon, je trouvais le fer-né bien plus humain à l'écoute de son drame. Je ne dis rien, encaissant le moment. Je ne savais pas quoi répondre à cela, que devais-je dire ?

- "Je suis navré pour vous, je peux imaginer la douleur que représente la perte d'un enfant après 9 long mois d'attente et d'espoirs."

Le marin continua dans une phrase que je trouvais presque ironique. Il espérait que je pourrais retrouver mon fils un jour, pourtant, c'était lui qui m'avait arraché à lui. Étrange. Je préférai toutefois taire ce commentaire qui pourrait mettre le feu aux poudres. Le marin se retourna, me faisant dos. Je continuais de le fixer, cherchant mes mots avant de prendre la parole.

- "Avez-vous d'autres enfants dans votre foyer ?"

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DON'T BE AFRAIDJe fermais les yeux tentant de repousser au loin de mes pensées les fragments de ce douloureux souvenir. Je songeais à ce que demain avait à m'apporter, la mission que je devais remplir était loin d'être terminé. Il me faudrait ensuite réfléchir à ce que cette otage particulière saurait m'apporter. Elle me sortie de cet état léthargique dans lequel peu à peu je rentrais. « Oui... Deux filles » Répliquais-je en me retournant pour la fixer. Tapis dans l'ombre la créature des profondeurs épiait le moindre de ces traits, de cette jeunesse et de cette beauté qu'elle semblait faire sienne. À sa parole je me laissais distraire, je n'avais pas sommeil malgré la fatigue je tenais à en apprendre un peu plus sur elle. Ma mâchoire carnassière refermée j'abordais cette femme qui ne me connaissait que par mes actes et les quelques dernières heures passé. « Adèlia et Sia c'est ainsi qu'elles s'appellent. » Reprenais-je m'éclaircissant la voix enraillé par le froid et l'empreinte d'une certaine tristesse que je camouflais. « Et vous... Cet enfant, comment s'appelle-t-il ? » Questionnais-je.

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Je demandais des précisions au fer-né sur le nombre d'enfants qu'il avait dans son foyer. Et il me donna une réponse, il avait deux filles portant chacune un jolie prénom. Le marin se retourna, me fixant dans l'obscurité. Sa voix était enraillé, mais je pouvais y déceler de la tristesse. Je n'oubliais pas qu'il avait dit se sentir très seul loin de son foyer. Un fer-né pouvait-il aimer ses filles autant qu'un Dornien ? Étaient-elles les égales des rudes hommes de ces îles ? Avaient-elles peur d'êtres violés à n'importe quel moment par un marin ? Je ne pouvais pas savoir.

- "Elles ont de beaux prénoms. J'aurais pensé que des jeunes filles des Iles de Fer auraient eu des prénoms plus.. disons moins féminin."

Le fer-né me retourna la question, curieux de connaitre le prénom de mon garçon. Je fixais un instant le marin avant de lui répondre. Après tout, je n'avais plus rien à perdre à lui parler de moi.

- "Il s'appel Haakon.. C'est un enfant né hors mariage et il n'était pas désiré, mais je l'aime tout de même." dis-je d'une voix légèrement tremblante.

D'une certaine façon, je ne pouvais pas dévoiler l'origine d'Haakon, ce sang fer-né qui coulait dans ses veines. Je ne voulais pas dévoiler cette partie de mon histoire, car j'avais peur de donner des idées malsaines au marin couché non loin de moi. Je devais me retenir d'en dire trop, et faire attention à mes paroles. Et surtout, j'espérais ne pas croiser un seul fer-né au courant de cette histoire. Ceux ayant prit d'assault ma demeure à Lancehélion, et prit part à ma discussion avec le Volmark qui s'était lancé à ma recherche.

- "J'ai l'impression que vous ne dites pas tout au sujet de vos filles. Est-il arrivé quelque chose ?" dis-je d'une voix curieuse et compatissante.

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DON'T BE AFRAIDUne discussion s'instaura peu à peu entre le fer-né et sa prisonnière. Elle n'était pas libre de ses mouvements, sa voix était encore murée dans une crainte face au geôlier à ses côtés. Parler de ce qu'il y avait de plus précieux dans la vie semblait néanmoins prendre un tournent particulier. Elle avait assurément une vision des Îles-de-Fer peu élogieuse et plus enclin aux actes de barbaries belliqueux. Pourtant cette société guerrière avait ses propres codes. « Mon épouse était plus douée pour choisir leurs prénoms que le père absent que je suis. » Déclarais-je acceptant totalement le fait que je n'avais pas de grandes aspirations pour leur donner un nom contrairement aux ambitions qui m’animaient pour prendre le large et piller les côtes des royaumes continentaux. J'écoutais d'une oreille distraite le prénom de cet enfant, il y avait des informations qui m'échappaient de cela elle ne s'en cachait pas. Qu'avait-il bien pu lui arriver ? Il fallait admettre que malgré les circonstances atténuante qui croisèrent nos routes, elle n'avait sans doute pas une vie facile elle non plus. Après tout aucune femme ne devait en avoir une.

Je souriais face à l'adversité. Je laissais ma main tapoter le coin de mon front murissant une réponse qui ne me faisait que trop enrager. Mon regard céruléen transpirait cette colère de voir le feu embraser mon foyer. Salfalaise était tombé, ma femme disparue tragiquement durant cette assaut animé par les représailles de ma réédition calculée. Le peu d'hommes qui m'étaient restés fidèles périrent pendant que les autres prêtèrent allégeance à mon beau-frère, ce félon serait le premier d'une longue liste que j'aurais moi même à tuer. J'inspirais profondément fermant les yeux avant de répondre. « Mes filles sont prisonnières des Hoares, mon foyer détruit et mes terres confisqués comme représailles à ma réédition contre l'Empire. »
Déclarais-je passant une main à l'arrière de mon crâne oubliant parfois qu'après Buron j'avais décidé de couper cette longue et imposante tresse gage des plus grands et valeureux combattants fer-nés. Je m'étais infligé cet affront, pour preuve même si ma chair avait elle été marqué au fer par le sautoir du Noir. « Un jour, je me vengerais. Je me battrais pour récupérer ce qui m’appartient jusqu'à ce que de mes os, la chair soit arrachée. »

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