Discord  AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 Hz Google TV (Via ODR ...
499 €
Voir le deal

 

 Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]

Aller en bas 
MessageSujet: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptySam 24 Nov - 20:34



Sagesses & Méditations x Banot & Beron

Qu'étais-je à présent ? Fils de deux traîtres, l'un mort exécuté par ses guerriers, l'autre graciée par notre Roi et devenue sa conseillère. Un père que j'aimais, qui avait été mon guide, ma lumière et qui avait failli à son devoir, une mère que j'aimais et que je ne comprenais pas, qui avait consenti à l'assassinat de mon père mais avec laquelle je partageais en partie une vision de l'avenir pour le Royaume des fleuves et du crépuscule. Un abîme me séparait désormais de mes deux parents, la mort pour l'un et la discorde pour l'autre. Il m'appartenait d'écrire l'avenir. Mon avenir. Un avenir qui me placerait devant des choix successifs. Le premier était de rejoindre mon père dans la mort, le second d'arriver à rallier ma mère dans son combat, malgré les divergences bien réelles qui nous opposaient.

Qui étais-je à présent ? Un prince sans importance, un enfant en train de devenir un homme. L'histoire de l'enfant était écrite et scellée. Aucun mot, aucune action ne pourraient désormais défaire ce qui avait été fait par d'autres. Celle de l'homme restait à écrire. Et elle commencerait demain. Demain serait l'aube d'une ère nouvelle dans laquelle s'inscriraient inévitablement ma mère, Myria Hoare, mon oncle et Roi, Yoren Hoare et très certainement tous les Hoare encore en vie sur cette terre. Nos ennemis aussi impacteraient cette histoire, mais je refusais d'ores et déjà qu'ils en écrivent le fil. Je ne les laisserai pas choisir à ma place quel homme je serai. Ils me forgeraient dans l'affrontement, autant que les êtres que j'aimais et qui m'aimeraient, mais jamais leur volonté n'infléchirait la mienne.

Mourir plutôt que d'accepter de ployer l'échine et d'accepter mon sort, ou me battre pour changer mon destin. Tel était le premier choix que je devrais faire dans les semaines à venir.  Pour l'heure, je voulais simplement échapper à ce sentiment d'étouffement, de vide et de douleur qui me terrassait. Je voulais pouvoir galoper librement sur Shine et hurler ma rage et ma souffrance dans l'air glacé des collines enneigées de Pierremoutier. Je voulais oublier un instant qui j'étais pour mieux me retrouver ensuite, résolu et vivant. Puisque je n'avais plus ni père, ni mère sur lesquels m'appuyer pour grandir, puisque ma fratrie était disséminée à travers Westeros par les conflits qui secouaient notre royaume exsangue, je n'avais plus que ma propre carcasse sur laquelle compter réellement. Je ne comptais réellement plus que pour moi.

Je devais cheminer seul, même au milieu de la multitude de guerriers au service de Yoren, même dans ce dernier rempart qu'était Pierremoutier pour nos troupes. Je devais apprendre et réfléchir, pour oser tracer mon chemin. Non dans les pas de mon père, ni de mon grand-père qui nous avaient menés à cette impasse mortelle. Non dans les pas de ma mère qui ne me comprenait pas plus que je la comprenais, non dans les pas de Yoren qui écrivait son propre destin. Même si je demeurais loyal envers lui tant qu'il défendrait notre peuple , je devais tracer mon propre chemin. Ma propre destinée. Et si le Dieu Noyé le permettait, celui des peuples de Westeros.

Comment ? Je l'ignorais encore et je devais faire table rase de tout mon passé pour trouver la voie. Faire le vide, pour le moment cela s'imposait à moi par une chevauchée sans but .
 

Mais la voix d'un passé que je voulais oublier s'imposa pourtant à moi par les traits d'un homme que je pensais mort et perdu. Un homme qui avait été mon seul ami dans les moments de doute... Banot... L'émotion et la joie me submergèrent à l'instant tandis que nous tombions dans les bras l'un de l'autre. Alors que je peinais encore à respirer, à reprendre mes esprits, en proie au souvenir douloureux de cette violente altercation avec Myria, toujours fiévreux à la pensée de son état de santé, voilà que mon passé me sautait à la figure

- Banot, mon fidèle Banot ! Tu es donc en vie ? Et ta famille ? Où sont-ils tous ? Je ne suis plus Prince de rien du tout ! Ne m'appelle pas ainsi. Je n'ai plus d'autre famille que le peuple qui vit sous le joug aveugle de la guerre. Je suis un Fer-né et un Riverain du peuple. J'aime ces peuples qui ne me connaissent même pas et ne me voient pas. Je suis une ombre entre un père mort et une mère qui s'efforce de survivre.

Je tenais encore la bride de Shine qui s'impatientait, excité par la perspective de se défouler. Je desserrai mon étreinte de Banot et reculai pour mieux le voir. Il était fidèle à lui-même. Toujours souriant et le regard plein de bienveillance et d'attention même si les épreuves et les dernières années avaient dessiné quelques ridules autour des yeux du père de famille.

- Mais dis-moi, Banot ... Parle-moi de toi. Comment as-tu survécu à la chute d'Harrenhall ? Où sont Ethannya et vos enfants ? Comment vont-ils ? Tu as su pour mon père ? Tu sais que ma mère est ici ?

J'étais réellement inquiet pour la famille de mon fidèle serviteur. En ces temps de massacre et au vu des nouvelles que j'avais apprises au sujet de la mise à sac d'Harrenhall, je redoutais d'entendre le pire. N'avais-je pas perdu mon père et vu ma famille se disloquer dans la tourmente ? S'il était envisageable que Banot ait eu des informations à son arrivée, au sujet de la fin infamante de Joren, Prince déchu et de l'arrivée de Myria dans le camp retranché, je doutais cependant qu'il sache dans quel état d'esprit il me trouvait à présent.

:copyright:️ CRIMSOM DAY

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyLun 26 Nov - 15:55



Banot


Banot est venu d’Essos, pourtant c’est bien les Hoare qu’il sert depuis plusieurs années désormais. Ecuyer à Harrenhal, il est au service de Joren Hoare jusqu’à sa mort. Il alors prêté allégeance au jeune prince. Homme fidèle et loyal, il parvient à survivre à l’attaque et à l’incendie d’Harrenhal par le dragon de l’Impératrice et les troupes impériales. Il s’enfuit alors avec une partie des chevaux royaux.  


Depuis combien de temps il avait quitté Harrenhal en catastrophe, en ruine et en feu ? Depuis combien de temps la capitale du royaume de Harren Hoare avait été détruite par les troupes impériales et le dragon de cette reine ? Banot avait arrêté de compter le jour où il était parti. Il avait pris autant de chevaux qu’il pouvait et il avait quitté les lieux avec le reste de sa famille. Il avait pris les chemins de traverse, il voulait faire en sorte de ne pas être repérer. Son objectif, retrouver son prince. Depuis la mort de Joren, depuis sa trahison, son seul véritablement maître était un enfant, l’aîné des fils de Joren, Beron.

Beron Hoare, le jeune Beron qui adorait autant les chevaux que lui. C’était aussi cela qui liait l’écuyer royal et le jeune prince héritier. Un prince héritier qui aurait dû être roi aux yeux de l’homme venu d’Essos. Un petit prince qu’il finit par retrouver.  Banot avait marché pendant des semaines à travers les bois et les chemins éloignés des grandes routes pouvant être empruntées par des soldats. Banot avait marché sans relâche et était arrivé finalement non loi de Pierremoutier. Ce fut là qu’il le vit et descendit de son propre cheval. Il tenait l’équidé par la bride alors que le jeune garçon se jetait latéralement sur lui pour l’étreindre. Banot lâcha son cheval pour accueillir dans ses bras son prince. « Mon prince… » souffla l’homme en desserrant son étreinte et en écartant légèrement le garçon de lui. Banot avait beau être proche de lui, ils n’étaient pas du même rang. Il se devait de rester à sa place. L’écuyer écoutait attentivement le jeune Hoare. Il demandait où se trouvait sa famille, il semblait même surpris de le voir encore en vie. Beron lui avoua qu’il n’était plus le prince. Banot tiqua légèrement. Des bruits courraient au sujet du fils illégitime de Harren Hoare. Se pourrait-il que ces rumeurs soient exactes ? Banot n’avait pas voulu les croire par respect pour Joren et Beron mais il devait reconnaitre qu’il ne s’agissait pas de rumeurs finalement.

« Je vais bien, mon prince, je vais bien. » commença l’écuyer. Il inspira profondément et reprit. « Ethannya va bien aussi tout comme les enfants, rassurez-vous. Ethannya et les enfants sont un peu plus loin dans le campement que nous avons installé. Je voulais d’abord vous retrouver et vous parlez avant que le reste des miens rejoigne le campement Hoare. J’ai appris pour votre père le prince Joren. C’est une tragédie pour nous tous. Quant à votre mère… » Banot était un peu surpris de la savoir ici. Il ne passait pas qu’elle serait restée auprès des Hoare. Après tout on disait qu’elle avait elle-même trahi son propre époux et était à l’origine de sa mort. Banot laissa passer un silence et reprit. « Est-ce exact que le nouveau roi est Yoren Pyke ? » Banot devrait l’appeler Hoare puisqu’il avait été légitimé, il le sait, mais à ses yeux il restait le fils illégitime de Harren et n’en déplaise à Yoren, i n’avait aucune légitimité aux yeux de l’écuyer royal.

« Mais dites-moi mon prince, comment vous, allez-vous ? Et ne dites-point que vous n’êtes plus prince. » reprit le plus âgé des deux hommes.

HRP:

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptySam 1 Déc - 2:24

Sagesses & Méditations x Banot & Beron


Retrouver Banot en vie m'emplissait le cœur d'une joie indescriptible. Sentiment que j'avais oublié depuis bien des mois tant il me semblait que ma vie n'était qu'une succession de drames et de peines depuis la chute d'Harrenhall, depuis la mort de mon père. J'osais à peine croire que la vie me faisait ce cadeau de revoir en vie un être cher avec lequel j'entretenais un lien sans tâche. Je n'avais rien à retrancher de l'amitié qui me lier à Banot. Il ne m'avait rien ôté ou pris. Jamais aucun de ses gestes ou choix ne m'avait blessé ou spolié. Je le retrouvais comme je l'avais quitté : fidèle, loyal et bienveillant. Du moins voulais-je m'en persuader. Mais au fond qui pouvait savoir ce qu'il avait traversé ces derniers mois et être certain que ce à quoi il avait été confronté n'avait pas changé le regard qu'il portait sur moi?

Mais pour l'heure, je ne voulais pas envisager cette éventualité, tout au plaisir de retrouver une vieille complicité qui s'était immédiatement imposée à nous à travers notre amour des chevaux et plus largement de la nature et des créatures qui la peuplaient. Je me rembrunis à l'évocation de la fin tragique de Joren mon père aimé. Oui, aimé, car jamais je ne pourrais haïr cet homme malgré tous ses manquements, ses vices et ses errements. Tout comme mon cœur continuait à aimer Myria, ma mère, qui m'avait nourrie, aimée et protégée tant qu'elle avait pu face aux démons du pouvoir qui dévorait toute ma famille. Ainsi était le cœur et l'âme d'un enfant envers ses parents, acquis jusqu'à la mort malgré tout. Malgré la honte, malgré le chagrin et les désillusions qu'ils pouvaient infliger à leur progéniture. Par ailleurs, j'étais bien conscient que l'enfant que j'avais été et même que l'adulte que j'allais devenir, pouvait tout aussi bien être source d'une déception équivalente pour mes parents. Ainsi étaient souvent les liens qui tendaient entre les géniteurs et leur progéniture. Attentes déçues, espoirs avortés, fantasme non assouvi d'un lien pur et parfait.

Avec Banot, tout était plus simple. Je n'attendais pas de lui la perfection d'un père, ni l'amour inconditionnel d'une mère. Lui, de son côté, ne voyait pas en moi un fils dans lequel il plaçait tous ses espoirs. Il était père de plusieurs enfants auxquels il réservait ce regard. Nous étions juste deux esprits épris de la même sensation de beauté brute que nous inspirait la Nature et ses créatures. Ce qui nous liait était bien plus simple et viscéral. Et combien ce lien m'avait manqué! J'en prenais conscience alors qu'il s'écartait de moi, mettant une distance cérémonieuse entre nous. Nous avions toujours entretenu un lien marqué de respect et d'humilité mais peut-être la mort de Joren, mon père, bouleversait-il ce rapport ? Un pli soucieux barra mon front tandis que je comprenais ce que cela impliquait pour nous.

Je hochai la tête gravement tandis qu'il me donnait des nouvelles des siens installés à la lisière de notre campement.

- Banot ...Je suis tellement heureux de vous savoir tous sains et saufs, même si la situation de Pierremoutier n'est guère enviable... Banot, tu étais l'écuyer d'un Prince héritier ... Tu étais lié par un engagement envers mon père. Sa mort funeste te délivre de cette obligation ... Tout autant que ma situation présente. Peut-être voudras-tu retourner en Essos ...Sur la Terre qui t'a vu naître ? Sache que je ferais tout mon possible pour que toi et les tiens y parviennent sans encombre, si c'est ce que tu souhaites ...

Ma pudeur et ma loyauté envers mon ancien écuyer m'interdisaient de lui avouer trop tôt que j'étais moi-même devenu écuyer du Roi Yoren et que j'aurais bien besoin de ses conseils pour m'acquitter au mieux de ma nouvelle fonction. Je ne voulais pas qu'il se sente objet d'une pression quelle qu'elle fût dans son choix de rester à mes côtés ou de partir. Quel que serait son choix, l'avenir de sa famille serait jalonné de dangers et incertain, mais il devait choisir librement. Je résistai du mieux que je pouvais au maelstrom d'émotions que suscitaient en moi l'évocation de la fin tragique de mon père et de la présence de ma mère à Pierremoutier.

- Elle a voulu négocier avec le Tully ... Sans en parler à quiconque... Cela a fait d'elle une traîtresse aux yeux de bien des Fer-nés et même de pas mal de Riverains ... De plus, il a trahi leur amitié ... Elle ne doit la vie qu'à la grâce que lui a accordé Yoren... Oui Yoren est bien notre Roi désormais. Le seul légitimé par les dernières volontés d'Harren ... Mais c'est aussi à lui qu'elle et moi devons d'avoir la vie sauve ...Elle est à présent sa Conseillère ...

"Il aurait pu nous faire exécuter tous les deux ... Il aurait pu ... Et personne n'aurait rien trouvé à y redire."songeais-je tout en fixant le sol avec un air résigné ... " Sauf peut-être mon grand oncle Greydon ...Et lui aussi me hait à présent." Ma poitrine se gonfla d'un lourd soupir. Plus lourd que je n'aurais voulu et les larmes me montèrent aux yeux. "Elle aussi me hait ..."

Je détournai le regard pour me soustraire à celui trop clairvoyant d'un homme qui me connaissait trop bien et repris d'une voix que je voulais enjouée:

- Mais comme tu le vois, j'ai encore la liberté de chevaucher quand l'envie me prend. Veux-tu m'accompagner, Banot ? Comme au bon vieux temps ? Au moins une dernière fois ?

:copyright:️ CRIMSOM DAY


HRP:

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyMer 12 Déc - 19:17



Banot


Banot est venu d’Essos, pourtant c’est bien les Hoare qu’il sert depuis plusieurs années désormais. Ecuyer à Harrenhal, il est au service de Joren Hoare jusqu’à sa mort. Il alors prêté allégeance au jeune prince. Homme fidèle et loyal, il parvient à survivre à l’attaque et à l’incendie d’Harrenhal par le dragon de l’Impératrice et les troupes impériales. Il s’enfuit alors avec une partie des chevaux royaux.  

L’Essossien écarquilla les yeux à la remarque du jeune prince des îles de Fer. Banot ne comprenait pas où voulait en venir le prince Beron Hoare. Banot ne voulait pas quitter le service de son maître. Il n’y avait même jamais songé une seule seconde. L’écuyer venu d’Essos hocha la tête de gauche à droite en signe de contradiction. Puis il s’approcha une nouvelle fois du prince Beron Hoare. « Refuseriez-vous ma loyauté, prince ? Si je servais votre père, sa mort n’a fait que reporter mon allégeance. » commença l’homme. Puis Banot eut un léger sourire et mit un genou à terre. Il pencha humblement la tête et reprit. « J’aimerai renouveler mon allégeance et mon serment envers vous puisque votre père nous a quitté, mon prince. » L’homme était très sérieux et attendait que le jeune prince dise quelques choses.

Beron ne répondit pas tout de suite et le sujet dévia sur la personne de la princesse Myria Hoare. La mère de Beron, une femme bien étrange aux yeux de Banot. Il n’a jamais réellement compris les intentions de cette femme. Elle était ambitieuse c’était un fait mais il n’aurait jamais cru qu’elle soit au cœur de l’assassinat de son époux. L’écuyer n’avait jamais osé dire que ce soit à son sujet à Joren. Et pourtant, lui-même s’était toujours méfié de la née Frey. Et il avait raison aux dires du prince. Cette femme était incontrôlable et imprévisible. Ainsi elle avait voulu négocier ave ce traitre de Tully. Elle était toujours en vie et nul doute que si les fer-né ne l’avait pas tuée ce n’était que parce que le roi Harren était lui-même mort tout comme son époux.Alors ce n’était pas étonnant qu’elle soit désormais considérée comme une traîtresse. Ce qui étonnant plus l’écuyer fut d’entendre que Yoren Hoare, le nouveau roi des Îles de Fer lui avait accordé sa confiance et avait fait d’elle sa conseillère.  « Votre mère a toujours su se tirer des situations les plus délicates et je constate que ce fut encore le cas. » Banot n’alla pas plus loin. Beron semblait perturbé. Il se détourna de lui et Banot n’en teint pas rigueur à son jeune prince. Il ne voulait pas mettre encore plus mal à l’aise le jeune garçon. Pourtant il avait bien vu qu’il n’était pas comme d’habitude. Bant connaissait par cœur le prince comme s’il s’agissait de son propre fils. Mais à la différence de ses enfants, l’homme n’avait rien à dire à ce garçon qui était son prince et son maître.

« Mais certainement, mon prince. » commença par répondre l’écuyer aux demandes de Beron Hoare. Puis il reprit les rennes de son cheval et se mit immédiatement en scelle. « Nous pouvons bien entendu partir en promenade. Mais je gage et j’espère que ce ne sera pas la dernière fois » reprit l’écuyer en souriant. « Dois-je redescendre pour vous aider mon prince et vous allez y arriver seul ? Un prince doit pouvoir se mettre à cheval seul mais si vous estimez que vous avez besoin d’aide je suis votre homme, votre altesse. » Banot était sérieux. Un prince et un futur roi devait savoir se débrouiller seul. Mais le grand homme savait aussi demander de l’aide lorsqu’il en ressentait le besoin. Il n’y avait là aucune honte et ce n’était pas pour rien que les rois s’entouraient de conseillers.

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptySam 22 Déc - 19:29

Sagesses & Méditations x Banot & Beron

Banot fit plus qu'esquisser un signe de sa profonde loyauté envers moi, il commença par s'agenouiller, mais mon attitude chaotique le déconcerta probablement et il se releva, ce qui était finalement beaucoup mieux à mes yeux. Le fidèle écuyer de mon enfance était un homme doté d'une dignité qui m'avait toujours inspiré le respect malgré notre différence de caste, imposée par des dictas de noblesse que je n'acceptais que trop mal. Il y avait dans cet être beaucoup plus de noblesse que chez certains bien nés de sang et ce qui imposait admiration et humilité à mon intelligence était par dessus tout sa sagesse et son savoir au sujet des règles de la Nature et de ses créatures. Si je devais accepter le renouvellement de son allégeance à mon égard, je préférai le faire d'homme à homme et que nos regards se tiennent à la même hauteur.

J'écoutais attentivement ses paroles au sujet de Myria, ma mère aimée que je venais de quitter très affaiblie après cet éprouvant face à face qui avait mis en lumière autant de divergences de vues que d'espoirs communs pour l'avenir. A mon grand soulagement, Banot accepta de m'accompagner pour une chevauchée dont j'avais le plus grand besoin. Je hochai la tête négativement à son offre de m'aider à monter sur mon cheval. A présent, je n'étais plus celui qu'on aide à chevaucher sa monture, mais celui qui doit veiller au confort équestre d'un Roi auquel j'avais aussi prêté allégeance..

Je me hissai sur Shine et rassemblai mes rênes avant de me tourner vers Banot qui chevauchait à nouveau son propre cheval.

- J'accepte avec joie ta nouvelle allégeance à un Prince déchu, Banot, mais sache que tu demeures libre de t'en défaire à tout moment si la survie de ta famille s'en trouve menacée.

Je réfléchis un instant avant de répondre au sujet de ma mère et de son lien à Yoren.

- Tu as sans doute raison, Myria est bien plus habile que moi pour se tirer de toute situation périlleuse. Je n'entends rien à toutes ces manœuvres politiques qui jalonnent les voies du Pouvoir. Tout comme j’exècre ces guerres que se livrent les Seigneurs au nom de leurs bannières. Je sais seulement que je ne veux plus que le peuple souffre, mais cela aurait fait de moi un bien piètre Roi. Je dois donc me réjouir que Yoren ait été choisi pour porter la couronne de notre Royaume.

Je talonnai doucement mon fidèle coursier, lequel se mit en chemin au petit trot, avant d'ajouter à l'attention de mon fidèle ami:

- Il faudra pourtant bien que je m'habitue à la guerre. Elle est inévitable et sera sans merci. Voilà pourquoi j'hésite encore à vous y entraîner, toi et ta famille.

Nous arrivions à la sortie du campement où se trouvaient une escouade de gardes en faction.

- Allons galoper dans les champs autour des fortifications, mais ne nous éloignons pas trop. J'attends des nouvelles de ma Mère qui n'est pas au mieux et je dois rester prompt à répondre au service de mon Roi. Mais, j'ai tant à te dire, mon cher Banot. J'aurai plaisir à te livrer mes espoirs au sujet de l'avenir .
:copyright:️ CRIMSOM DAY

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyDim 27 Jan - 19:10



Banot


Banot est venu d’Essos, pourtant c’est bien les Hoare qu’il sert depuis plusieurs années désormais. Ecuyer à Harrenhal, il est au service de Joren Hoare jusqu’à sa mort. Il alors prêté allégeance au jeune prince. Homme fidèle et loyal, il parvient à survivre à l’attaque et à l’incendie d’Harrenhal par le dragon de l’Impératrice et les troupes impériales. Il s’enfuit alors avec une partie des chevaux royaux.

Le garçon, ou plutôt le jeune prince que Banot avait connu avait beaucoup changé. Et l’étranger ne savait encore si cela était pour le mieux. Il semblait douter de sa position au sein même de ce nouveau royaume qui s’était auto-constitué. Banot ne savait pas trop comment réagir. Il avait montré sa loyauté envers ce jeune prince mais ce dernier ne semblait guère accepter la situation. Alors l’homme préféra ne pas insister et leur conversation déva pour que les deux hommes finissent par évoquer la princesse déchue des îles de Fer, Myria Hoare. La mère de Beron, Banot s’en méfiait depuis de nombreuses années déjà. Et Banot ne s’en cachait pas. Il eut probablement des mots durs envers cette femme qui devait pourtant tout faire pour protéger ses enfants. Mais l’écuyer n’aimait pas ses méthodes ; cette façon presque sournoise d’arriver à ses fins.

Banot et le prince Beron finirent ensuite par remonter sur leur selle. Le fils de Joren acceptait son allégeance et c’était tout ce qui comptait aux yeux de l’Essossien. Un sourire étira ses lèvres lorsque le prince lui affirma qu’il était libre de quitter son service et sa famille était en danger. « Je crains fort que ce ne soit mas vie que je mette en danger si mon épouse apprend que j’ai quitté votre service, mon prince. » répondit avec un peu d’humour l’homme qui prenait ses rennes. L’homme pressa les flancs de sa monture alors que le fils de Joren Hoare reprenait au sujet de sa mère et du roi Yoren Hoare. Banot grimaça lorsque son maître affirma qu’il devait se réjouir du fait que son oncle bâtard ait scindé la couronne du royaume d’Harren le Noir. « Les bons rois ont à cœur que leurs sujets vivent bien et en paix, mon prince. La guerre n’est pas toujours le seul moyen de s’affirmer en tant que bon roi. » fit remarquer l’écuyer de Beron.

« La guerre est déjà là depuis des années, Beron. Et ma famille et moi-même sommes toujours à vos côtés. Cela ne changera pas, parce que nous l’avons juré. » répondit avec un petit sourire navré l’Essossien. Oui, il avait prêté serment de servir la maison Hoare et plus précisément le jeune Beron. Un jeune prince qui semblait préoccupé par la santé de sa mère. L’homme acquiesça lorsque Beron propos de s’éloigner un peu mais point trop non plus. « Votre mère est-elle souffrante ? » demanda Banot, inquiet bien malgré lui.

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyLun 18 Fév - 16:36

Sagesses & Méditations x Banot & Beron

Je renouais avec plaisir le lien que j'avais toujours partagé avec Banot et l'entendre parler avec humour de la loyauté que me vouait sa famille entière, à commencer par son épouse, la douce mais résolue Ethannya, me tira un sourire. Je songeais également à ses enfants, deux jeunes fils et une fille aînée qui devait avoir mon âge. Quand je les avais laissés à Harrenhall, elle veillait sur ses petits frères avec la jalousie féroce et bienveillante d'une louve, secondant sa mère en tout point pour gérer la turbulence de ces deux petits diables. Elle devait avoir bien grandi à présent, presque en âge d'être mariée.

- Nous avons cela en commun, Banot, les femmes de notre famille ont un caractère bien affirmé. Mais ce qui nous différencie, c'est que tu as toujours su mieux que moi et mon père, t'en accommoder. Je crois, malheureusement, que notre goût pour les femmes de tête perdra tous les Hoare, tant leur propre intempérance est incompatible avec de telles compagnes. Je crains de verser dans le même travers que Joren, et ne point avoir d'attirance pour les femmes soumises et trop dociles. Que n'ai-je ta sagesse et ta patience, mon fidèle ami ! Répondis-je en riant avant de saluer les gardes qui nous barraient la route afin de s'enquérir de nos intentions.

Leur regard méfiant allait de Banot à moi-même et je compris que s'ils m'avaient clairement identifié, ils se posaient des questions au sujet de l'homme qui chevauchait à mes côtés. Je stoppai ma monture et pris la parole d'une voix assurée.

- Je suis Beron, prince du Royaume des Fleuves et du Crépuscule. Allez-vous me contrôler comme un simple marchand ? Quant à l'homme qui m'accompagne, c'est mon fidèle écuyer depuis l'enfance. Je me porte garant de sa loyauté envers notre Roi.

L'un des gardes s'avança et prit la parole.

- Nous ne faisons que suivre les ordres du Roi, Prince Beron. Sortir de la forteresse n'est pas prudent, sans escorte. Notre souverain est particulièrement soucieux de votre sécurité.

Je hochai la tête en signe de compréhension mais répondis néanmoins sur un ton qui ne souffrait pas le refus.

- Ma sécurité n'est pas en péril et Banot a toujours su veiller sur moi, même dans les pires moments. Nous ne comptons pas nous éloigner des fortifications. Écartez-vous, soldat!

Visiblement contrarié, le garde s'exécuta et fit signe à ses compagnons d'ouvrir les portes.

Tandis que nous passions sous le porche pour nous engager sur le pont levis qui enjambait un ruisseau confluent de la Nera, je me tournai sur ma selle pour m'adresser à Banot.

- Vois comment je suis traité, Banot ! Comme une fleur fragile qu'on garde sous cloche. Je ne sais, si c'est réellement le souci de ma personne ou la peur que je complote secrètement qui motivent ces précautions. Sait-on jamais, si j'allais tramer quelque coup d'état avec une sorcière des bois ?M'exclamai-je en riant.

Une fois passé le pont, je talonnai Shine pour le mettre au galop sur le chemin de terre qui dévalait la colline. Derrière moi, j'entendais le martèlement des sabots du coursier de l'Essosien, et tandis que nous longions le fleuve, je remis ma monture au trot, puis au pas.

- Tu as peut-être raison, Banot quand tu dis que la guerre n'est pas la seule manière pour un roi de prouver sa valeur. Mais dans les circonstances actuelles, je crains que Yoren n'aie pas d'autre option. Il est tributaire des erreurs de mon grand-père qui s'est aliéné la majeure partie de Westeros par sa politique de conquête mégalomane et, dans une certaine mesure, de celles de mon père qui a abandonné son camp et son armée au moment le plus critique. Yoren doit jongler entre le spectre de la tyrannie et celui de la lâcheté.

Un pli soucieux barrait à présent mon front tandis que j'ajoutai à mots couverts:

- Je ne suis pas certain qu'à ce jeu périlleux, il soit toujours bien conseillé.


Je songeais aux guerriers Fer-nés qui ne rêvaient que de batailles sanglantes et de conquêtes, mais aussi aux potentats riverains, dont les suzerains voulaient avant tout conserver ou regagner leurs possessions territoriales. J'imaginais sans peine la difficulté de composer avec ces deux tendances pour maintenir la cohésion du Royaume. Pillages et ambition cupide, soif de pouvoir ... Quelle place avait l'avenir des deux peuples dans ce jeu d'équilibre ?

- Je suis encore trop jeune pour peser d'un poids décisif dans l'éclairage de notre Roi et ici, je suis voué à l'inaction. Si je peux influer d'une quelconque façon en faveur de la moins sanglante des issues pour le Royaume, ce ne sera pas en restant à Pierremoutier.

Je tournai mon visage en direction de Banot et le fixai droit dans les yeux.

- J'envisage donc de partir pour Hautjardin, quérir l'assurance du soutien de ma tante, Eren Hightower. Me suivras-tu, Banot ? Je sais que je te demande beaucoup, alors que nous venons à peine de nous retrouver.

J'étais moi-même saisi d'une sorte de vertige de mon audace, et, comme pour me rassurer, je posai ma main sur le bras de mon ami tandis que nous chevauchions botte à botte.

- Ma mère est souffrante de trop de vérités que mon cœur lui a exposé. Nous nous sommes violemment querellés juste avant que je te retrouve. Elle est aux mains du Mestre et je sais qu'elle survivra à son malaise. C'est autant le feu qui la consume dans son rêve de pouvoir que mes mots qui a eu raison d'elle. A trop vouloir guider Yoren dans sa gouvernance, elle se sera oubliée et n'aura pris aucun repos. J'ai toujours pensé qu'elle aimait ses enfants plus que tout, mais son second amour se nomme Pouvoir, et je redoute le jour où il deviendra son premier.

Je sentis les larmes me piquer les yeux et tandis que je tentais de les refouler, je percevais le trouble de mon fidèle écuyer.

- Tu sais, j'ai appris cela d'Harren: lorsqu'on aime ses enfants par dessus tout, on aime aussi son peuple. Les deux sont l'avenir d'une nation. Un Roi qui est capable de sacrifier ses enfants au pouvoir fera de même pour son peuple. Ce que les gens du peuple veulent, c'est un avenir pour leurs enfants. Pas la guerre, ni la mort qu'elle engendre. Un roi qui partage cette même idée avec son peuple sera forcément un bon roi. Yoren ne doit pas l'oublier. Il ne doit pas se laisser aveugler par les sirènes du pouvoir, si envoûtantes soient-elles, et le Noyé sait qu'il est assiégé par trois d'entre elles. La guerre peut être un mal inévitable, mais ne doit jamais être une fin en soi.

Nous étions à présent arrêtés dans une petite anse que formait la rivière et nos chevaux s'abreuvaient à l'eau claire.

- Une guerre pour défendre notre liberté et nos territoires, je la soutiendrai aux côtés de Yoren. Une guerre pour conquérir d'autres terres, asservir d'autres peuples, les priver de leur liberté, jamais ! C'est ce qui me différencie des Fers-nés qui n'ont pas de limite dans leur rage de tuer. C'est ce qui me différencie des chefs riverains qui ne rêvent que d'agrandir leurs possessions. Je ne permettrai jamais que la guerre perdure quand nous aurons regagné ce qui nous appartient. Et tu verras qu'ils voudront tous ma mort pour cela.


:copyright:️ CRIMSOM DAY

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyDim 21 Avr - 17:20



Banot


Banot est venu d’Essos, pourtant c’est bien les Hoare qu’il sert depuis plusieurs années désormais. Ecuyer à Harrenhal, il est au service de Joren Hoare jusqu’à sa mort. Il alors prêté allégeance au jeune prince. Homme fidèle et loyal, il parvient à survivre à l’attaque et à l’incendie d’Harrenhal par le dragon de l’Impératrice et les troupes impériales. Il s’enfuit alors avec une partie des chevaux royaux.  


« Ce n’est pas tant de la patiente et de la sagesse que de l’amour. Mon mariage n’est pas celui de votre père, il n’est pas le vôtre et n’est pas celui des hommes de pouvoir. Avec de tels sentiments, nous nous accommodons toujours des caractères des autres. Je gage que votre père avait de l’affection et certainement de l’amour pour votre mère. Mais ce n’est pas le même amour que celui qui naît au premier regard et qui poussent les hommes à vouloir s’unir à une Dame devant ses dieux. » répondit avec à la fois simplicité et détermination l’écuyer royal. Et les deux hommes arrivaient à la sortie de la forteresse. Les soldats qui en gardaient le passage ne semblèrent pas enclin à les laisser sortir. Beron dut se porter garant de l’homme qui chevauchait à ses côtés. Et lorsque les soldats répliquèrent, Banot planta son regard sombre sur les hommes. Comment osaient-ils s’opposer aux ordres du prince ? Il les aurait bien tous passer au fil de son épée s’il n’avait pas craint d’être lourdement puni. Et ce n’était pas tant la punition qui l’inquiétait que le fait de ne plus pouvoir veiller sur le jeune fils de Joren Hoare.

« Vous n’êtes pas n’importe qui, altesse. Si Yoren Hoare s’est proclamé roi et s’il a le soutient de ses hommes, vous rester un hériter potentiel pour le royaume du Sel et du Roc. Vous êtes le fils de Joren Hoare et Myria Hoare née Frey. Si Joren a été considéré comme un traître, vous restez un enfant légitime de naissance ce que n’est pas votre oncle. Vous êtes la personne qui peut porter le souffle d’une opposition contre lui, même si vous ne le voulez pas. » répliqua l’écuyer face aux paroles du prince des Fleuves et du Crépuscule. Et alors que le prince et son écuyer chevauchait, l’Essossien expliqua sa vision des choses à son prince. Pour l’homme, la guerre n’était pas la seule façon de devenir un grand roi. Et l’homme en était persuadé. Une grimace tira les commissures des lèvres de l’homme le plus âgé lorsque Baron parla de Yoren une nouvelle fois. « Le roi Yoren a le choix, il n’accepte simplement pas le fait que le Conflans tout entier ne puisse lui revenir. Je crains de reconnaître la folle ambition de feu sa Majesté Harren Hoare. » fit l’homme en soupirant. Quant à Joren, Banot regarda le jeune prince avant d’ajouter. « Votre père n’était pas un lâche. Il ne voulait plus mener autant d’homme à leur perte pour plaire un homme dont la folie n’avait d’égale que sa soif de conquête. » Banot ne devrait peut-être pas dire tout cela. Mais il était celui qui avait peut-être été le plus proche du prince Joren héritier du Sel et du Roc. Seul le Noyé pouvait se rendre compte à tel point les hommes de pouvoir pouvaient se confier à leur écuyer qu’ils tenaient au silence par serment. Mais désormais Joren n’était plus. « Votre a toujours souffert de la comparaison avec Yoren. » souffla l’essosien.

Banot fronça les sourcils face à la confidence de son prince. Yoren serait ainsi mal conseillé ? C’était une sensation qu’avait son prince et Banot n’était pas encore depuis assez longtemps à Pierremoutier pour avoir sa propre opinion sur le sujet. « Altesse, c’est à lui seul de savoir de qui il doit s’entourer pour régner au mieux sur son royaume. Si par malheur il n’en était pas capable, notre royaume sombrera une seconde fois. » Et le font de l’homme se para d’une ride lorsque Beron Hoare parla de quitter Pierremoutier. Certes le jeune prince ne l’avait pas dit ainsi mais l’essossien l’avait bien compris. Et lorsqu’il parla d’Hautjardin et de sa tante Eren Hightower, Banot laisa son souffle passer la barrière de ses lèvres. « Je suis à votre service, mon prince. Si vous désirez que je vous accompagne, ma place sera à vos côtés. » commença par répondre l’écuyer. Il pressa les flancs de son destrier et reprit. « Mais je pensais que vous saviez que vous n’aviez pas à me demander quoi que ce soit. Par serment je serai toujours là où vous serez, quand bien même vous ne me le demandiez pas. »

Le visage de Banot qui s’était un temps éclaircit se referma lorsque la conversation se tourna à nouveau vers Myria Hoare. « Votre mère est forte, elle finira par se remettre de voter querelle. Elle est au-dessus de tout cela. Quant à votre oncle, s’il ne trouve pas un terrain d’entente et cherche la guerre pour la guerre il finira par se mettre son peuple contre lui. Un roi qui ne respecte pas ses sujets voit la rébellion poindre dans les ténèbres de la nuit. Pour ce qui est de ceux qui voudront votre mort, ils me trouveront sur leur chemin, soyez-en sûr. »

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyLun 22 Avr - 17:41

Sagesses & Méditations x Banot & Beron
Tandis que nos chevaux s'abreuvaient, je réfléchissais aux paroles de mon fidèle écuyer. Tout d'abord ses paroles pleines de sagesse quant au mariage. Je me pris à rêver de connaître la même bénédiction que mon ami.

- J'aspire à une union des cœurs, Banot. Si le Noyé pouvait m'accorder de trouver l'amour sur mon chemin, je suis certain qu'il ne ferait que renforcer ma détermination à œuvrer pour la paix en Westeros. Malheureusement, il y a fort à parier que ma courte vie ne me donnera pas le temps de le croiser. Et je parle bien là d'un amour réciproque. Pour ce qui est des sentiments à sens unique je crois bien y être déjà exposé. Les drames qui ont jalonné mon enfance m'ont fait trop vite mûrir et devenir sérieux pour me satisfaire des badinages de la jeunesse. Hélas, celle que mon cœur apprécie ne me verra jamais autrement que comme un rejeton trop vert dans les jambes de Yoren qu'elle vénère. C'est une femme que bien des hommes doivent convoiter. Je t'envie Banot, de partager de tels sentiments avec Ethannya. En cela tu es plus riche que bien des hommes sur cette terre.

J'avais noté avec émotion les réactions de Banot voyant que mes ordres étaient contestés par de simples gardes. Il devait fatalement se souvenir de la façon dont ses hommes réagissaient aux moindres désirs de mon père Joren Hoare. Le contraste devait être saisissant pour lui et peut-être même inacceptable.

- Je ne suis pas n'importe qui, c'est vrai Banot. Mais qui je suis est plus un frein qu'un atout, pour le moment du moins. Ma mère, Myria Hoare a réussi à négocier notre survie auprès de Yoren, je ne savais trop comment au début. Je l'admirais pour avoir convaincu mon oncle bâtard de nous laisser la vie sauve... Je l'admirais lui aussi pour sa magnanimité inattendue. Car tu as raison Banot, tant que je vivrais, je représenterai le ferment d'une possible rébellion contre mon oncle. Je suis certain qu'il en est bien conscient depuis toujours et il aurait dû me faire exécuter ou du moins assassiner. Il est si facile de tuer un héritier de mon âge sans se faire accuser. Un petit empoisonnement, un accident de chasse... Il aurait eu maintes occasions de le commanditer. Il ne l'a pas fait. Au début je me disais que c'était peut-être par grandeur d'âme, bien que de la part d'un pirate, cela me parût très peu probable. Mais cette conversation avec ma mère m'a grandement éclairé.

Un rictus amer et douloureux déforma mes lèvres.

- Il ne nous a épargnés que parce qu'il voulait la mettre dans son lit et qu'il avait senti dès leur première rencontre, probablement, à son retour de chez le Tully, qu'elle aussi en avait envie. Je ne dois ma survie qu'à ces instincts qui poussent un homme et une femme à copuler. Bien que mon Oncle m'aie plusieurs fois affirmé l'affection qu'il me porte, j'ai du mal à faire la part des choses dans tout cela. Sans le désir qu'il avait de ma mère, sa décision de m'épargner n'était pas cohérente. Nombre de ses conseillers fer-nés ont dû le lui dire. Je ne suis, aux yeux de toute la cour de Pierremoutier qu'un petit chien qu'on a épargné de la noyade parce que sa mère est une bonne chienne qui se couche quand le maître lui demande.

Je serrai les dents et tirai sur la bride de mon cheval pour qu'il s'éloigne du bord du ruisseau et le remis sur le sentier. Banot me suivit, m'écoutant, silencieux, sans doute choqué de m'entendre à présent parler avec des mots d'hommes, crus, et qui plus est de la femme que je devrais vénérer plus que tout. Combien j'aurais aimé que cela fût encore possible. Mais depuis tout ce qu'elle m'avait révélé, et aussi ce qu'elle m'avait tu, mais que je pressentais comme encore plus inavouable, je ne pouvais plus que l'aimer. La seule entité que je vénérais désormais était le peuple, qu'elle disait aimer mais qu'elle n'avait jamais vraiment côtoyé, toute préservée qu'elle était dans ses robes de soie et ses fourrures d'hermine, ses atours de séductrice.

Ma mère, si soucieuse de ses tenues détaillées et impeccables Amoureuse du faste et des richesses. Petite Frey élevée dans un château. Qu'y entendait-elle, aux rêves du peuple ? Elle ne l'avait que peu côtoyé sur les champs de bataille. En de rares occasions où elle avait chargé avec la cavalerie. Mais avait-elle arpenté les ruelles boueuses, vu des enfants en haillons mendier, ouvert les yeux sur les turpitudes d'Harren, dont je n'avais pas été épargné ? Parce qu'elle avait pris part à quelques batailles, donné quatre enfants au royaume, elle pensait pouvoir affirmer qu'elle en aimait le peuple. Mais jamais elle n'avait aimé parmi le peuple, ni n'aimerait un homme du peuple. Eût-elle croisé Yoren dans une rue de Pyke, à l'heure où il était pirate, elle ne l'aurait même pas vu, au pire elle en aurait éprouvé un dégoût. Comment mon oncle pouvait-il être aussi aveugle à ce fait ? Elle semblait peut-être aduler son corps à l'heure actuelle, pourtant la partie de son anatomie qu'elle préférait n'était pas dans son pantalon, mais posée sur sa tête. Je plaignais presque mon oncle qui, entre Helena qui l'avait épousé par raison et ma mère qui l'avait séduit par ambition, ne devait jamais être certain de l'amour de l'une comme de l'autre.

- Ohh oui, tu as raison, Banot, elle s'en tirera... Et j'en remercie le Noyé. Mais je ne suis désormais son fils que par l'amour que je lui porte car elle m'a affirmé ne plus vouloir jamais me revoir. A sa façon, à elle ... Peut-être que je n'ai jamais été réellement son fils par l'esprit. Vois-tu Banot, il arrive que des parents ne se retrouvent pas en leurs enfants et inversement. Je lui dois d'être né car elle m'a porté et je lui dois toute l'affection qu'elle m'a donné jusqu'au moment où elle m'a conduit à Harrenhall. Après, j'ai commencé à la perdre petit à petit... Lentement ... je n'en prends conscience qu'à présent. Le pouvoir était déjà plus important à ses yeux, là-bas. De toute façon, elle a toujours préféré Aenaryon à moi. J'aurais dû m'en douter.  Elle aurait dû m'envoyer dans les Îles de Fer et confier mon cadet à Harren. Je ne devrais pas dire cela, je ne souhaite à aucun enfant de vivre ce que j'ai vécu dans cette citadelle.

Je souris, d'un sourire presque rageur, en songeant que moi, du haut de mes douze ans, j'avais aimé, et été aimé simplement. Une fille de ferme, une simple servante, mais qui avait toute la générosité féroce de la nature et sa sauvage beauté. Certes notre amour n'avait jamais pu être consommé autrement que par des baisers innocents. On aurait pu m'opposer que c'était le Prince en moi qui lui plaisait. Cela aurait été ignorer les circonstances de notre rencontre, dans un sous bois près d'Harrenhall où j'étais parti chasser armé de mon seul lance-pierre, vêtu comme un simple porcher. Je n'avais rien pour séduire que moi-même. Petit blondinet au regard assombri par les jours passés dans cette forteresse étouffante et qui tentait de s'évader en grimpant aux arbres ou en se baignant dans un ruisseau. Elle n'avait jamais rien su de mon identité jusqu'au jour de sa mort, martyrisée par les sbires de mon grand-père.

Tandis que je chevauchais, me remémorant cette époque révolue, je n'avais pris garde aux larmes qui inondaient mon visage et lorsque je stoppai ma monture pour reprendre mon souffle, Banot fut exposé à mes douloureux souvenirs. Je regardai avec gravité mon écuyer, ayant entendu ses paroles précédentes qui clamaient sa loyauté envers moi, même dans une aussi folle entreprise que rallier Hautjardin.

- Ta loyauté sans faille t'honore, Banot. Je suis tellement soulagé de pouvoir envisager ce voyage en ayant ta compagnie. Moi aussi, finalement, je suis bien plus riche que bien des hommes de t'avoir comme ami. Un ami qui parle franchement et ouvertement. Car si tu es à mon service, je ne te vois pas seulement comme tel. Dis-moi, ai-je tort de penser que si tu n'avais pas estimé les choix de mon père ni les miens, jamais tu ne te serais compromis en te mettant à notre service aussi longtemps ?

Sous le regard indéchiffrable de mon écuyer, j'essuyai mes joues d'un revers de manche tout en faisant tourner Shine sur lui-même car ce diable de cheval s'impatientait d'être à l'arrêt.

- Banot, tu te souviens de cette jeune fille, quand nous vivions à Harrenhall ? Celle que j'avais ramenée souvent dans votre métairie. Solaya ? Tu t'en souviens ? Elle servait au château. C'était la fille d'un simple fermier. Si je l'avais épousée, qu'est-ce que tu en aurais pensé ? Et si un jour, je choisissais d'épouser une femme qui ne soit ni Princesse, ni Reine, une femme qui regarde dans la même direction que moi, qui connaisse mon cœur et m'ouvre le sien, continuerais-tu à nous défendre, elle et moi, contre tous ceux qui se dresseraient contre nous en raison de ce qu'ils verraient comme une mésalliance ? Comprendrais-tu mon choix ? Ce serait celui de l'amour, mais aussi celui de la raison qui doit présider au cœur d'un Roi. Banot, le seul véritable allié dont un Roi aie besoin, c'est son peuple, je suis bien d'accord avec toi.



:copyright:️ CRIMSOM DAY

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptySam 29 Juin - 19:57



Banot


Banot est venu d’Essos, pourtant c’est bien les Hoare qu’il sert depuis plusieurs années désormais. Ecuyer à Harrenhal, il est au service de Joren Hoare jusqu’à sa mort. Il alors prêté allégeance au jeune prince. Homme fidèle et loyal, il parvient à survivre à l’attaque et à l’incendie d’Harrenhal par le dragon de l’Impératrice et les troupes impériales. Il s’enfuit alors avec une partie des chevaux royaux.

les paroles du jeune prince firent sourire l’écuyer. Ainsi à demi-mot il semblait confier qu’il appréciait une femme. Un peu de malice passa dans le regard de l’homme venu d’Essos. Mais Banot ne prononça pas un mot. Si le fils de Joren Hoare ne vouait pas en dire plus alors il l’accepterait. Si au contraire il souhaitait se confier d’avantage, alors il le laisserait faire également. Banot ne voulait pas forcer les choses. Les paroles du cœur devaient venir lorsque l’âme des hommes était prête à la laisser sortir.

Le visage de l’écuyer se ferma face aux dires du prince sur sa mère et son oncle. Un froncement de sourcil se dessina sur son visage. Myria était donc tombé bien bas pour n’obtenir la vie sauve qu’en partageant les draps d’un homme qui n’était pas son époux. Au peut-être était-ce là son habitude. L’ouïe de Banot n’avait pas échappé aux rumeurs qui couraient sur la relation du Noir et de sa bru. Mais par égard pour Joren, il n’en avait jamais fait mention. « Ce qui compte désormais n’est plus le comment mais les faits. Ce qui compte c’est que vous soyez en vie mon prince. Et il faudra tout faire pour que vous le restiez… » Banot laissa filer un silence et hocha simplement de la tête lorsque le fils de Joren reprit la parole. Aenaryon, le préféré de Myria Hoare, sans doute, mais le fait était qu’elle avait confié Beron à Harren et non son cadet. Peut-être pour protéger son fils ? C’était possible, qui pouvait réellement comprendre les motivations de la princesse du Sel et du Roc. Mais ce que voyait Banot c’était que malgré elle, elle avait fait de Beron le successeur du Noir. Harren avait dû endurcir son petit-fils et aujourd’hui, Beron était sans aucun doute le mieux placer pour revendiquer le trône de son père.

La chevauchée continuait et l’homme d’Essos observait chacun des gestes de son prince. Le garçon avait grandi, avait mûri aussi. Mais les larmes coulaient toujours sur son visage. Douloureux souvenirs que l’homme ne voulu pas explorer. Il s’était contenter d’affirmer sa loyauté à beron Hoare, fils de Joren Hoare. Parce que là était sa place et nulle part ailleurs. « Ma loyauté va à ceux dont l’âme est juste. Je soutenais les choix de votre père et je l’ai suivi sans penser que je pouvais me compromette. Et je le fais maintenant avec vous. Je ne compromets pas lorsque j’estime la cause juste, mon prince. » répondit simplement l’Essosien.

L’homme fut surpris par la question du prince au sujet de la jeune fille qu’il avait connu à Harernhal. Il le fut encore plus lorsqu’il parla de mariage d’amour. « Je m’en souviens bien. Elle était adorable. Quant à votre mariage d’amour et de cœur. Sachez que vous n’y êtes pas encore. Un mariage d’amour est tout ce que je vous souhaite. Hélas ce n’est pas toujours le cas lorsque l’on est prince. Mais dans votre malheur, vous n’êtes pour l’instant plus l’héritier du moins plus autant directement que lorsque votre grand-père régnait et que votre père était prince du Sel et du Roc. Votre nouvelle place au sein de la Cour de votre oncle vous ouvre d’autre perspective et peut-être que vous y aurez droit. Et bien que pour vous l’avenir du royaume devra présider dans votre choix d’épouse sachez que je ne saurai m’opposer et vous faire défection en raison de votre choix. Mon épée est et restera votre qu’importe l’épouse qui se trouvera à votre bras. »

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptySam 29 Juin - 21:54

Sagesses & Méditations x Banot & Beron
La loyauté de Banot était en tout. Dans son engagement envers mon père Joren, puis envers moi, dans son union avec l'épouse qu'il avait choisi et qui l'avait choisi. Mes paroles crues de jeune fer-né au sujet du jeu des lits mené par ma mère le choquèrent. Je n'avais qu'à scruter son visage très expressif, bien plus que celui des hommes de mon peuple, pour en être convaincu. Cependant, malgré sa désapprobation voilée, mon écuyer ne se départit point de son pragmatisme habituel et de son souci pour ma personne. Je l'écoutais tandis que nous avions repris le cheminement de notre petite promenade.

- Tu as raison Banot, ce qui compte ce sont les faits. Mais ce qui comptera encore davantage, ce seront mes faits. Ce que j'aurais mis en oeuvre pour mon peuple. Quelque chose de fort m'appelle au loin. Je n'ai pas vocation de les condamner à cette mort certaine qui les attend ici sans rien tenter. Nombreux sont les Fer-nés qui ont laissé femmes et enfants, aïeux sur nos îles. Je me dois aussi de penser à eux. De prendre soin d'eux quand leurs fils, leurs pères et maris seront morts ici. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?

Je souris aux vœux pieux de mon fidèle ami. Les Hoare n'avaient guère fait de vieillards, hormis mon grand père que sa méchanceté, sa cruauté, sa mégalomanie avaient longtemps conservé.

- Les meilleurs des Hoare n'ont jamais duré jusqu'à présent, Banot. Les Justes s'en vont toujours dans la fleur de l'âge, fauchés par la férocité du pouvoir. Je suis certain que tu préféreras que je vive peu mais en souverain avisé et juste plutôt que de me voir perdurer en tyran. Plaisantai-je avec un petit sourire triste.

Ses paroles me confortèrent dans cette volonté que j'avais ancrée en moi depuis l'enfance. Servir ma Terre. Et ma Terre n'était point ici, même si j'avais souci de ces riverains qui nous demeuraient fidèles. Ma Terre était un essaim de cailloux battus par les vents, couvert le plus souvent d'une chape de brume quand la mer était calme. C'était le monde du clair-obscur et de la rudesse. Un monde qui était moi. Simple, direct, sans concession, abrupte et sauvage. J'étais comme ces îles, je donnais à peu d'élus les clefs de mon âme et de mon cœur, mais ceux qui étaient choisis y trouveraient toujours asile, même dans les pires moments. Je n'étais pas fait pour les jeux de Cour et des apparences. Je pouvais être sournois, rusé, mais jamais user de flatterie ou de complaisance pour parvenir à mes fins.

Je ne me prétendais pas un noble cultivé et bien élevé. J'avais reçu des enseignements passionnants de mes Mestres et j'en saurai tirer profit dans l'exercice du pouvoir, mais c'est surtout auprès des gens du peuple, comme Banot, que j'avais reçu mes plus précieux enseignements. La vie n'était pas un concours de puissance et de prétentions. Elle passait bien vite et bien amère pour s'achever solitaire lorsqu'on n'accordait valeur qu'à ces mirages. La vie était une succession de joies et de souffrances qui s'égrenaient sur le fil du temps. Chaque perle avait son propre éclat, beau ou terne, rayonnant ou tragique. C'était cela qui faisait une vie. Elle s'équilibrait quand chaque tonalité de perle était présente en égale proportion car un homme qui n'a pas enduré le malheur ne peut apprécier le bonheur et un homme qui a trop subi sans jamais être comblé se fane et s'éteint dans une terreur soulagée. C'est à cela que je voulais à tout prix échapper: mourir en sachant que je n'aurais pas atteint un de mes objectifs pour ce que je considérais comme ma part dévolue: l'avenir du peuple fer-né et par delà de tous les peuples. Que les guerres cessent, que les seules morts à déplorer soient le fait de la vieillesse, de la maladie. Que les seuls cris à supporter soient ceux de la mère enfantant ou d'une voix accueillant une bonne nouvelle. Que les seuls pleurs à sécher et consoler soient ceux d'un au revoir indésiré, d'un désir retardé, d'un caprice refusé.

- Jamais je ne t'engagerai dans une voie où tu devras choisir entre ta loyauté et ton honneur, Bannot. Jamais ! Si cela devait arriver. Dis-toi bien que ce ne serait plus moi, plus Beron Hoare, fils de Joren. Prince du Sel et du Roc qui serait alors en face de toi, mais un être corrompu qui l'aurait dévoré de l'intérieur. Alors, si tu en avais le courage, mon ami, je te demande de l'achever. De transpercer cette carcasse qui n'aurait de moi que l'apparence.

Je levai les yeux vers l'horizon pour contempler la cime des colline qui épousait les cieux plombés.

- Nous allons encore essuyer un orage. Mais j'aime cela. Je pense aux orages sur les îles. Cela me manque bien que je n'en ai vu qu'étant très jeune, lorsque nous avions rendu visite à ma tante Eren. Aenarion et Euron étaient terrifiés et me suppliaient de rentrer. Moi je souriais au ciel et je guettais les éclairs. Je crois que je saurais aimer mon épouse si elle est juste et franche comme mes Îles mais je la voudrais aussi sauvage achevai-je en talonnant Shine pour m'élancer dans un galop infernal.

Derrière nous, j'entendais mon écuyer encourager sa monture pour suivre ce train d'enfer. Les ronchonnements de l'Essosien me tirèrent un large sourire.


:copyright:️ CRIMSOM DAY

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] EmptyJeu 29 Aoû - 15:21



Banot


Banot est venu d’Essos, pourtant c’est bien les Hoare qu’il sert depuis plusieurs années désormais. Ecuyer à Harrenhal, il est au service de Joren Hoare jusqu’à sa mort. Il alors prêté allégeance au jeune prince. Homme fidèle et loyal, il parvient à survivre à l’attaque et à l’incendie d’Harrenhal par le dragon de l’Impératrice et les troupes impériales. Il s’enfuit alors avec une partie des chevaux royaux.  


« Ils sont votre peuple et je suis à votre service, Altesse. Et si je puis me permettre, tous vos faits seront un jour ou l’autre commenter. Parce que vous êtes prince et non fils de simple paysan. » répondit simplement l’homme d’arme qu’avait été un jour Banot. Si aujourd’hui il était l’écuyer d’un prince, il n’en avait pas toujours été ainsi. Il n’y avait qu’à voir sa façon d’être toujours sur ses gardes. Même si l’homme parlait, il était aux aguets. Il avait un sens développer de ce qui se passait autour d’eux, constamment. Il laissa un léger sourire se dessiner aux coins de ses lèvres en réponse à celui du prince Hoare. Le garçon semblait toucher par ses paroles. Il n’en attendait pas tant. L’homme parlait avec justesse mais franchise. Les meilleurs des Hoare étaient parti trop tôt qu’il disait, il n’avait peut-être pas tort. Cela expliquait peut-être pourquoi le roi Harren le Noir avait tenu aussi longtemps et pourquoi la princesse Myria était encore envie alors qu’elle avait été jusqu’à trahir son propre époux. « Si vous devenez aussi tyrannique que feu votre grand-père, vous ne vivrez pas longtemps non plus. » lâcha comme un avertissement l’homme d’Essos. Il en faisait un devoir personnel. Il n’allait certes pas laisser cet enfant sombrer dans la folie du Noir, quitte à devenir un régicide et un pariât.

Visiblement, ses mots avaient quelque peu anticipé ceux du prince. Puisqu’il ne lui demanda rien de moins que d’achever l’être corrompu qu’il était s’il venait à le devenir. L’homme acquiesça simplement d’un hochement de tête avant d’ajouter. « Nous n’en sommes pas là, votre Altesse. Et si cela devait être fait je le ferai au nom de ma loyauté, soyez-en certain. » Sa voix était teintée de détermination et Beron devait le savoir. Un regard vers le ciel chargé de nuage poussa finalement le prince à reprendre la route. Oui il y avait de l’orage dans l’atmosphère mais restait encore à savoir contre qui le ciel et le noyé allaient se déchaîner.  Banot encouragea sa propre monture pour rejoindre son prince et la peur que semblait témoigné l’animal face à l’orage naissant ne tira que quelques ronchonnements de la part du cavalier. Jamais les éléments n’avaient effrayé l’essosien, pas mère les éclairs qu’avaient pu lui lancer par fois Myria Hoare. Les tempêtes finissent toujours par passer, il faut simplement apprendre à vivre avec.

Anonymous
Invité
Invité


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]   Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty


Contenu sponsorisé


Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

 Sagesses & Méditations [Tour V - Terminé]

Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le cœur des femmes renferme de nombreux secrets / Tour Vii, An 1, Mois 12, Semaine 2 / [Tour IX - Terminé]
» At the dawn of war / Tour VII, An 1, Mois 12, Semaine 1 [Tour VIII - Terminé]
» Le Bouclier de Port Lannis (Fb - tour VII) [Tour VIII - Terminé]
» En route pour la Tour (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]
» [ FB] Way Down we go [Tour VI - Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bloody Crown :: Partie Nord de Westeros :: Le Conflans :: Pierremoutier-
Sauter vers: