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 Where is my sword ? (pv Heda)

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MessageSujet: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptySam 5 Jan - 20:11







Where is my sword ?

Heda & Lyderik


Trois semaines avaient passé depuis que j'avais repris connaissance sous une tente, dans une paillasse de troufion grâce aux bons soins du Mestre de Pierremoutier. Selon lui, j'avais été la proie de fièvre et d'hallucinations durant plusieurs jours et les propos que je tenais étaient tellement incohérents et bruyants qu'il avait été obligé de m'isoler dans une autre tente afin de permettre aux autres blessés et malades de trouver le sommeil. Si les crises délirantes et la température avaient à présent cessé, les sautes d'humeur persistaient et laissaient perplexe le savant homme.

Bien qu'il put l'expliquer par mon amnésie, il peinait à trouver le remède pour les faire passer. J'oscillais d'une heure à l'autre entre un état d'euphorie où tout me portait à rire, et un profond abattement durant lequel je m'allongeais sur ma couche, le visage face à la toile, tournant le dos à tous et refusant de répondre ou même de me nourrir.

J'avais remarqué qu'il y avait un trou dans cette toile et ce matin-là, tandis que je tournais le dos à tout le monde sur ma paillasse, refusant de répondre aux questions du Mestre, le soleil levant y filtra en raies de lumière orangées qui vinrent me taquiner les yeux. Je clignai des paupières et les fermai. Soudain, une scène s'imposa dans ma mémoire. Le jour de mes seize ans, mon père me tendait une épée imposante et magnifique. Il me disait que j'avais l'âge désormais de la porter et de l'utiliser pour notre honneur. J'étais fasciné par la pierre couleur miel qui ornait son pommeau et il m'expliqua que c'était une ambre qui provenait de l'île sur laquelle étaient nés nos ancêtres, là haut, tout au nord. Là où la neige, cette eau devenue solide, ne fond jamais.

Je me redressai et m'assis sur la paillasse en me concentrant pour me souvenir encore. D'autres images me revenaient. Moi dans la boue, au bord de cette rivière. Et une femme entourée de guerriers. Elle avait mon épée en main. Je reconnaissais dans ce souvenir la guerrière qui rendait visite au Mestre de temps à autre. Il m'avait expliqué que je lui devais la vie, que sans elle, je serais certainement mort de froid et dévoré par les animaux sauvages qui peuplaient la forêt bordant cette rivière. J'avais effectivement de vagues souvenirs d'avoir marché dans des bois. D'être tombé. Puis tout était flou. Il y avait cette femme qui me parlait tandis que ses compagnons d'armes m'encerclaient. Je me souvenais d'avoir fait une promesse. Puis plus rien jusqu'à mon réveil entre les mains du Mestre.

Je plissai les yeux, les doigts sur les tempes, essayant de rassembler les pièces du puzzle. Puis soudain, je me levai et me mis à fouiller autour de ma couche, dessous, soulevant la couverture :

- Où est mon épée ? Espèces de chiens de voleurs ! Rendez-moi mon épée !

Sentant monter la rage en moi, je donnai un coup de pied violent dans un tabouret, l'envoyant valser avant de m'en prendre à une petite table sur laquelle était posée une bassine. Alors que je cherchais un autre objet sur lequel me défouler, je reçus un seau d'eau glacé en pleine figure. Interloqué je vis le Mestre les bras croisés sur la poitrine et les sourcils froncés de colère.

- Quoi ? Qu'est-ce qui vous choque ? Dis-je d'un air provocateur avant d'éclater de rire sous le regard médusé du brave homme.

Il interpella un jeune garçon qui lui tenait lieu d'apprenti et lui demanda d'aller quérir la Conseillère du roi. Je m'interrompis et m'avançai en souriant vers celui qui m'avait soigné.

- Ah parce qu'il y a un roi ici ? Le Roi des Voleurs peut-être ? Je levai les bras au ciel. Non je ne me calmerai pas ... pas avant qu'on m'ait rendu mon épée ! Est-ce clair ?

Puis, en sifflotant, j'entrepris de m'essuyer le torse avec un morceau de drap qui traînait sur la petite table.



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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 6 Jan - 14:10


Where is my sword ?

Trois semaines étaient passées depuis que j'avais sorti un guerrier de la vase froide de la Néra. Occupée comme je l'étais, je n'avais guère pris le temps de m'attarder à son chevet, laissant l'inconnu aux soins du mestre. J'avais eu vent de son état de santé fiévreux, ainsi qu'aux hallucinations bruyantes. Le mestre m'avait également tenu au courant des changements d'humeur fort dérangeant du guerrier.

Mais ce matin était assez particulier. Alors que j'admirais l'ambre attachée à l'épée du guerrier que j'avais sauvé, l'apprenti du mestre vient me quérir. D'après-lui le guerrier posait problème, et demandait son épée. Sans attendre, je me levais de mon fauteuil puis je plaçais l'épée dans son étui attaché dans mon dos. Je devais bien avouer que la pierre était magnifique et donnait un caractère particulier à l'arme.

Je mis quelques minutes pour rejoindre le campement en bas des murs de Pierremoutier. L'apprenti me conduisit jusqu'à la tente spécialement occupé par le guerrier lié à moi par une promesse. Lorsque j’arrivais, celui-ci semblait légèrement humide tandis que le mestre se tenait face à lui. L'homme semblait avoir reprit du poil de la bête, et avoir regagner quelques kilos. Il y a trois semaines encore, celui-ci semblait n'avoir que la peau sur les os. Je regardais légèrement atour de moi, remarquant qu'un tabouret et une table étaient renversés, et de l'eau recouvrait le sol.

- "J'ai entendu que tu posais problème au mestre ? Ce n'est pas avec ce comportement que je te rendrais ton épée, soldat."

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 6 Jan - 15:41







Where is my sword ?

Heda & Lyderik


Tandis que je me séchais en fredonnant, pour narguer le Mestre, une chanson que je connaissais par cœur sans pour autant me souvenir d'où je la tenais, elle surgit devant moi et me sermonna. C'était elle, la fille que j'avais vu dans mon souvenir avec mon épée dans les mains. Et en plus, elle avait le culot de reconnaître que c'était bien elle qui l'avait en sa possession.  

Ulcéré, j'ouvris la bouche mais aucun son n'en sortit tout d'abord. Puis je levai les bras au ciel, comme si je voulais prendre tous les Dieux à témoin.

- Comment ça, ce genre de comportement ? Ce genre de comportement, dites-vous ? Parlons du vôtre ... Au nom de quoi, tout d'abord, vous êtes-vous permis de prendre mon épée ? C'est ainsi que vous procédez en ces lieux ? Vous dépouillez ceux qui n'ont presque plus rien ? Vous avez bien pu constater que cette épée est ma seule possession... Avec mes vêtements et ma cuirasse ...

Faisant mine de chercher mes effets, je jetai en vain un coup d’œil circulaire dans la pièce avant de m'avancer les bras croisés sur mon torse nu.

- Et d'ailleurs, où sont-ils ? Je feins un regard outré. Vous m'avez même pris mes guenilles et ma pauvre cuirasse toute fendue ? Mais vous êtes  ...

Je me tenais à présent à un pas de la guerrière qui me toisait, mais j'étais plus grand qu'elle et je vis derrière son dos l'ambre du pommeau de mon épée. Les mains à présent sur les hanches, je pris un air méprisant et achevai ma phrase.

- ... une vraie voleuse, effectivement ...

Puis avisant la façon dont elle me détaillait, j'ajoutai, un sourire provocateur aux lèvres:

- Vous voulez peut-être aussi m'enlever mes pantes ?

Je savais que ma situation n'avait rien de reluisant et que j'aurais dû remercier tous ces gens, à commencer par elle, pour m'avoir sauvé la vie. Mais, à la vérité, je ne savais plus à quoi me raccrocher, quelle vie je voulais, ni qui j'étais. Je trouvais tout sans valeur et sans intérêt, excepté cette épée. Et j'étais incapable de me souvenir de la raison pour laquelle elle avait tellement de valeur à mes yeux, si ce n'était que je savais que je la tenais de mon père, cet homme que j'avais vu dans cette réminiscence.

Hormis ce souvenir, tout me paraissait comme irréel. Une mauvaise farce que des esprits me joueraient. J'allais me réveiller et me souvenir de tout, me retrouver chez moi. Mais où était-ce, chez moi ? Ce n'était pas ma vie, ici, mais j'ignorais où était ma vie, où était ma place. Tout était vain et dérisoire, alors je prenais le parti de la dérision. En rire pour ne pas en pleurer. Même si cela devait me valoir une épée au travers du corps et me coûter la vie. De toute façon, quelle vie un homme sans passé pouvait-il espérer ?

Je lui tournai le dos et me passai une main dans la nuque, sous mes cheveux qui, débarrassés de leur gangue de boue, avaient retrouvé leur propreté et leur véritable longueur. Puis lui faisant face à nouveau, je fondis sur elle pour lui prendre le cou et la plaquer contre un des piliers de la tente, qui encaissa le choc. Ma main serra sans doute un peu trop, histoire de lui faire peur. Je n'avais pas envie de tuer froidement. Tout se passerait bien si elle me rendait mon épée. L'air hargneux, je la fixai dans les yeux en éructant:

- Peut-être avec ce genre de comportement aurai-je plus de succès ?


Le Mestre secoua la tête d'un air blasé et leva les yeux vers le toit de la tente puis s'adressa à la guerrière.

- Vous voyez ? Quand je parlais de sautes d'humeurs... Voilà ce que je voulais dire.



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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 6 Jan - 16:36


Where is my sword ?

L'étranger fredonnait une chanson devant le mestre, le narguant jusqu'à-ce que j'arrive mettre mon grain de sel dans cette situation. Comme à mon habitude, je sermonnais un guerrier. L'homme avait un toupet incroyable et ne montrait aucun signe de gratitude. Peut-être devrais-je lui rappeler sa promesse ? Quelqu'un l'avait au moins informés des récents événements locaux, et de sa position vis-à-vis de tout cela ?

- "Tu me dois deux te des vies étranger. Jusqu'à-ce que j'en décide autrement, ce qui est à toi est à moi."

Je devais avouer que l'homme me tapait sur les nerfs. Je gardais en tête son amnésie, ainsi que les semaines difficiles qu'il avait vécu. Son esprit devait certainement être fatigué de tout les efforts qu'il avait endurés jusqu'ici. Cependant, il était hors de question de laisser ce pouilleux me prendre de haut. Je gardais mon sang-froid, écoutant les plaintes de l'étranger. Il semblait ulcéré jusqu'à-ce que son ton devienne plus méprisant. Je pouvais le voir se rapprocher, lentement mais surement. Il était plus grand que moi, comme beaucoup d'hommes en réalité. Je le toisais avec calme tandis que je voyais son regard sur l'ambre du pommeau de son épée qui dépassait de mon dos.

Il me provoquait de la même façon que le fessait les fer-nés. Il osait prononcer une allusion au goût douteux, sexuelle. Je détestais ce genre de comportement. Je détestais qu'on me rabaisse de cette manière, jouant avec moi. S'il avait eu un homme devant lui, jamais il n'aurait osé faire une telle remarque.

Il me tournait le dos, passant une main sur sa nuque. Je pouvais remarquer le nouvel éclat de sa chevelure propre. Un joli brun foncé. Lorsqu'il me fit de nouveau face, il fondit sur moi. Je n'eus qu'une brève seconde de surprise, mais je décidais rapidement de ne pas l'empêcher de m'attraper. Je voulais voir son comportement, ses actions. Je n'étais pas en danger, il empoignait mon cou entre ses doigts mais sa main ne serrait pas assez ma gorge pour qu'il me tue. Il voulait sans aucun doute m'effrayer. Je ne lui offrirait point ce plaisir, mon visage restait de glace, affichant un air indifférant. Je n'avais pas peur de lui, il faisait sans aucun doute une grossière erreur en me prenant à la légère.

Je scrutais son regard à la recherche d'une étincelle ou même d'une trace de doute. Je n'y voyais guère la détermination de me tuer. Je brisais quelques secondes mon masque de glace pour offrir un bref sourire sarcastique à l'étranger.

- "La seule raison pour laquelle on t'enlèvera tes pantes, c'est lorsque le mestre le demandera, pour vérifier si j'ai aplati tes couilles." soufflais-je d'un ton dangereux.

Doucement ma main attrapa le cou du guerrier, sans serrer ma prise. Ensuite mon genou rencontra brutalement l'entre-jambe du guerrier tandis qu'avec ma prise sur son cou, je le faisais pencher plus fort vers le sol. En un seul coup, le visage du guerrier semblait changer de couleur.

- "Ses sautes d'humeurs sont effectivement problématiques, mais nous réglerons cela d'une manière ou d'une autre." dis-je en m'adressant au mestre.

Je reportais mon attention sur le guerrier, analysant froidement ses nouvelles réactions.

- "Je suis Heda Volmark, Première Conseillère du Roi Yoren Hoare du royaume du Sel et du Roc. Je suis la capitaine du Requin Noir, et à partir de maintenant, tu vas payer ta dette de vie envers moi."


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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 6 Jan - 17:57







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Heda & Lyderik


La guerrière ne cilla même pas lorsque je la plaquai contre le poteau en lui serrant la gorge. Bien des femmes et des hommes auraient cédé à la panique et supplié que je les épargne ou au moins répliqué par un geste de défense. Mais elle, ne bronchait pas et me fixait de son regard froid, imperturbable. Les mots qu'elle avait prononcés pendant que je fondais sur elle résonnaient encore à mes oreilles. Je lui devais deux vies, m'avait-elle dit. Le souvenir vague de cette promesse refit surface dans ma mémoire défaillante. Mais l'honneur me restait chevillé au corps. Sans doute lui avais-je promis mes services si elle me sauvait d'une mort certaine.

Je me demandais à présent pourquoi j'avais fait une promesse aussi idiote en échange d'un service aussi inutile. Me sauver la vie ? Mais quelle vie ? Le Mestre avait dit que ma mémoire pouvait revenir un jour mais que rien n'était certain... Un jour ... J'ignorais jusqu'à mon nom, mais j'étais certain d'une chose: la patience n'était pas mon fort. Au bout de trois semaines de convalescence, alors que je n'avais vraiment repris pied que depuis peu de jours, je tournais déjà comme un lion en cage dans cette tente et les accès de colère que provoquait mon amnésie ne faisaient que me rendre la situation plus insupportable encore. J'étais aussi intenable que cette femme était calme et impavide.

Cependant, la notion de promesse était une valeur qui faisait sens pour moi. J'ignorais d'où me venaient ces valeurs mais elles faisaient partie de moi. On ne reprend pas une parole donnée, même si on la regrette. Par ailleurs, ici ou ailleurs, avec elle ou d'autres. Que m'importait, tant que j'ignorais qui j'étais. J'aurais pu me calmer et desserrer mon étreinte pour m'excuser et lui dire que je comptais bien honorer ma promesse, mais avant que j'ouvre la bouche, elle me sourit, saisit mon cou. J'eus presque un mouvement de recul en pensant qu'elle allait m'embrasser ou ... me mordre. Mais au lieu de cela, tandis que ses mots laissaient planer une menace, celle-ci se concrétisa et une douleur fulgurante irradia tout mon bas ventre tandis que je lâchai un juron entre mes dents.

Tandis que j'étais plié en deux puis me redressai péniblement en m'appuyant au même pilier que j'avais ébranlé quelques minutes plus tôt, elle s'adressa au Mestre avant de me parler à nouveau.

- Moi, j'ai des sautes d'humeur ? C'est une plaisanterie ? Et vous alors ? D'abord vous me battez froid en me jetant votre regard de limande, ensuite vous me souriez, puis pour finir, vous essayez de me castrer ?


Je secouai la tête pour reprendre mes esprits tout en soufflant.

- Je crois qu'on est deux à en avoir, hein, des sautes d'humeur. Seulement moi, je ne vous mets pas le genou où il ne faut pas. Je suis respectueux de mon adversaire, Madame la Conseillère du Roi Yoren !
ajoutai-je en insistant sur le "madame la conseillère".

Je ne connaissais pas ce Roi Yoren dont elle parlait. Yoren Hoare. En revanche, j'avais souvenir d'avoir entendu le nom de Harren Hoare. C'était tellement frustrant d'avoir des souvenirs fragmentés. Je revoyais un homme qui se tenait dans un bureau avec moi. J'étais plus jeune et il m'enseignait différentes choses. Ce vieil homme paraissait très érudit et c'est lui qui m'avait parlé de Harren Hoare... Pas qu'en bien, mais je peinais à me souvenir de tout ce qu'il m'en avait enseigné.

- Je me souviens avoir entendu parler du Roi Harren Hoare ... mais le Royaume dont vous me parlez m'est inconnu, où je ne m'en souviens plus. Au cas, où cela vous échapperait, je suis amnésique, donc nous pourrions aussi bien être n'importe où, cela ne changerait rien pour moi. Je ne sais même plus où j'étais juste avant d'être là où vous m'avez  trouvé.

Je me frottais les abdominaux pour tenter d'estomper la douleur qui perdurait de mon entrejambe à mon estomac, tout en réfléchissant aux implications des exigences de ma geôlière.

- Oui je ne me rappelle pas grand chose de ce que j'étais ... Mais je crois me souvenir que je vous ai fait promesse de vous sauver deux fois la vie. Je la tiendrai, je n'ai qu'une parole. Cependant, je crois aussi qu'un guerrier est plus efficace avec son épée que sans. Si malgré tout, vous voulez que je me batte à mains nues pour vous, je le ferai.

Puis j'ajoutai avec un sourire provocateur

- Je pourrai même utiliser sur vos ennemis la prise que vous m'avez montré, Dame Heda Volmark !

Je tournai en rond dans la tente, tout en pliant alternativement mes jambes. Cette fourbe ne m'avait pas raté. Ça faisait un mal de chien et mettait du temps à passer. Je me demandais si je pourrais pisser droit avant longtemps. Enfin, je m'immobilisai devant Heda.

- Pour le pantalon, je préfère attendre d'être seul avec le Mestre pour qu'il vérifie l'état  de ... Puis me remettant à marcher, je poursuivis. Alors, on y va ? Vous avez l'intention de me rendre au moins ma cuirasse, et de me fournir le reste de l'équipement à neuf, où souhaitez-vous me faire combattre juste en pantes et à mains nues ? C'est juste pour me préparer à la température ...

Puis je marmonnai pour moi même:

- Avec le froid qu'il fait dans ce trou, elles ne seront plus seulement écrasées mais aussi minuscules et remontées bien haut. Si on les retrouve j'aurais de la chance ...




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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 6 Jan - 19:11


Where is my sword ?

L'étranger ne m'empêcha pas de l'attraper à son tour, et je pus facilement lui asséner un coup précis dans son entre-jambe. Il lâcha un juron entre ses dents, et se plia à terre. Sa forte volonté m'impressionna légèrement puisqu'il se redressa péniblement avec l'aide du pilier de la tente. Je m'adressai au mestre un instant avant de reprendre la parole pour me présenter officiellement à l'étranger, tout en lui faisant comprendre la dette qu'il avait envers moi.

L'étranger s'offusqua lorsque nous évoquions ses sautes d'humeur, et l'espace de quelques instants, je trouvais son intervention divertissante. J'écoutais distraitement ses nouvelles plaintes en levant un sourcil en l'entendant dire qu'il était ''respectueux de son adversaire''. J'avais pour le moment du mal à croire ce qu'il disait, je n'avais ni vu de respect ni même de gratitude dans son comportement.

- "Le royaume du Sel et du Roc se trouve au centre de Westeros. Yoren Hoare est le fils de Harren Hoare, précédent souverain du royaume." dis-je calmement.

J'avais quelque peu pitié du pauvre homme, alors je lui donnais assez d'informations pour comprendre un peu plus sa position. Je ne savais moi-même pas d'où il était originaire, mais je comptais bien regarder de plus près ses précédents vêtements afin de trouver quelques informations.

Le bougre revient devant moi après m'avoir lancé une petite plaisanterie provocatrice. J’espérais bien que la douleur lui colle quelque temps à la peau, le punissant assez longtemps pour son comportement. Toutefois, j'avais bien du mal à accepter d'être appelé ''Dame'' même si j'étais issue de la noblesse des Iles de Fer.

- "Ne m'appelle pas Dame, veux-tu ? Je suis capitaine. Tu auras ton épée en temps voulu, et tu auras le reste de ton équipement dans la journée."

Je haussais de nouveau un sourcil en entendant les marmonnements du brun. Je souriais discrètement en l'écoutant. J'aurais presque pitié de lui si je ne trouvais pas sa remarque drôle. D'un geste, je demandais au garçon de s'approcher.

- "Peux-tu trouver des vêtements pour cet homme ? De quoi l'habiller, et qu'il ait chaud."

L'enfant sortit de la tente pour chercher ce que j'avais demandé. Pendant ce temps, je regardais l'étranger pour essayer de trouver des réponses à des questions silencieuses. Suite à quoi, une pensée me traversa l'esprit. L'étranger avait-il un prénom dont il se souvenait ?


- "As-tu un prénom ? Ou un surnom ? Il va bien falloir qu'on te nomme."

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 6 Jan - 20:32







Where is my sword ?

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Je piaffais d'impatience de bouger et d'avoir un peu d'action. Trois semaines alité d'abord puis cantonné dans cette tente m'avaient paru assez long et si au début mon état de faiblesse et mes vilaines plaies le justifiaient entièrement, depuis quelques jours, j'avais bien récupéré et suffisamment pour rester éveillé et bien trop réfléchir à mon goût. J'enrageais de ne pas me souvenir et plus je tournais ça dans ma tête, plus je sentais la frustration et la colère monter en moi. La nuit ce n'était pas mieux. Je fixais le plafond en toile et je ressassais mon absence de souvenirs jusqu'à céder au sommeil dans les dernières heures de la nuit. Un sommeil agité et peuplé de cauchemars dans lesquels je tombais dans un gouffre sans fin. Je me réveillais invariablement en criant et en ameutant le Mestre qui me demandait si j'avais rêvé. Le brave homme voulait tout noter dans un carnet et m'avait conseillé de le faire quand j'aurais des images précises à décrire.

Je l'avais envoyer paître plus d'une fois. Pour moi écrire pour raconter ce qu'on voyait dans ses rêves était une perte de temps inutile. Un guerrier avait bien d'autres choses à faire. De toute façon, je n'avais rien à décrire à part cette chute sans fin dans un ravin sans fond. Non, ce qui me manquait, selon moi, c'était de l'activité bien rude pour me défouler et me fatiguer. De cette façon, je n'aurai pas de mal à trouver le sommeil chaque soir. Je me demandais bien ce qu'Heda pouvait attendre de moi, mais je repris un peu espoir lorsqu'elle me répondit que j'aurais mon épée en temps voulu. Cela me chagrinait qu'elle décide, elle, du moment de me la restituer, mais en temps voulu, c'était mieux que jamais. J'appris également avec soulagement que j'aurais un équipement complet et des vêtements, qu'elle envoya quérir par l'apprenti. Finalement Dame Volmark n'était pas aussi insupportable qu'il y paraissait au premier abord.

J'écoutai attentivement les informations qu'elle me donna au sujet du Roi qu'elle servait.

- Westeros ... Ce nom me dit quelque chose ... Ce royaume est au centre de Westeros, dites-vous ? Stratégiquement c'est à double tranchant ... Tout dépend des moyens de transports et du relief et où se trouve la capitale du Royaume... Hmm, si Yoren a succédé à son père, c'est donc que ce dernier est mort ... Je suppose qu'il fait visite à ses bannerets et que c'est pour cela qu'il est de passage dans ce petit fortin ?

Je fronçais les sourcils en me demandant pourquoi je trouvais confusément que la mort d'Harren n'était pas une si mauvaise nouvelle que ça. Je ne connaissais pas ce souverain mais j'avais dû en entendre parler d'une manière peu flatteuse, pour ressentir une défiance que je n'arrivais pas à expliquer.

- Et vous avez servi les deux ? Quel genre de roi était Harren ?  Et Yoren ? Devrais-je le servir puisque vous êtes à son service ?

Pendant que nous devisions, l'enfant était revenu avec une pile de vêtements qu'il me tendit. Je les disposai sur ma paillasse et entrepris de m'habiller.

- Tournez-vous Dame Heda, euh je veux dire ... Comment dois-je vous appeler au fait ?

J'aurais bien plaisanté en suggérant "mon gars" ou "ma couille" mais je sentis d'instinct que cela n'arrangerait pas mes affaires.

- Bon, retournez-vous, je dois changer de pantes. Celles que je porte sont beaucoup trop serrées pour combattre. Ça gêne la circulation du sang et par ce froid on risque des engelures...

Une fois vêtu de pantes plus ajustées à ma taille, puis d'une chemise de laine et de chausses en peau d'agneau je tournai sur moi-même, tout au simple plaisir de porter des vêtements propres et me permis de faire remarquer, au risque d'essuyer un regard noir:

- Il manque les bottes ... Je dois avoir des bottes pour chevaucher et il faudra songer à une cape pour ajuster par dessus ma cuirasse. La mienne était en lambeaux. Et une ceinture et des gants pour la fauconnerie ... Oh n'ayez  crainte, je vous rembourserai l'investissement dès que j'aurai quelque argent ... Ajoutai-je pour prévenir tout coup de genou mal placé.

Je commençais à me prendre au jeu à la perspective de nouvelles aventures, les premières dont j'aurais enfin un souvenir. J'avais besoin d'écrire une histoire sur la page blanche qu'était ma vie. C'était insupportable de buter à chaque conversation sur le néant de l'oubli. Voilà pourquoi j'avais refusé pendant trois semaines de parler avec les personnes qui prenaient soin de moi. Par peur de ne pas savoir que répondre à leurs questions, à part "je ne sais pas".

J'étais aussi excité qu'une pucelle qui va à la joute. Tiens d'ailleurs, d'où me venait cette expression ? En tout cas, les mots pucelle et joute m'évoquaient des souvenirs diffus, souvenirs heureux ... Je me surpris à sourire à Heda, cette fois sans arrière pensée. Mais le sourire mourut sur mes lèvres lorsqu'elle me demanda si j'avais un prénom ou un surnom. Mon regard changea de couleur pour virer au gris et mon humeur s'assombrit.Je lui tournai le dos pour masquer mon trouble.

- Je n'y arriverai pas ... Je n'arriverai jamais à m'en souvenir ... Murmurai-je, la mâchoire crispée.

Sans que je puisse le retenir mon poing serré s'abattit sur la petite table en bois et la fracassa en deux.


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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyLun 7 Jan - 20:53


Where is my sword ?

J'étais presque amicale avec le guerrier, je lui fournissais assez d'informations pour qu'il puisse comprendre le monde qui l'entourait. Toutefois, je prenais garde à ne rien révéler de confidentiel, après tout, il était peut-être un espion. J'avais quelques doutes sur cette probabilité, le guerrier était arrivé ici en bien trop mauvais état pour être un espion. L'Empereur aurait joué gros en pensant un seul instant qu'un Fer-né veuille sauver un cadavre ambulant d'une marre de boue. La plupart de nous autres l'aurions dépouillé et achevé immédiatement.

- "Nous sommes alliés avec le Sud, mais en guerre contre les royaumes au Nord. Notre royaume se compose de deux territoires, le Conflans ici même, est une terre relativement plate recouverte de rivières et de collines. Puis il y a notre terre natale, les Iles de Fer. La vie y est rude, les îles possèdent peu de ressources si bien que notre mode de vie est différent des autres terres... Yoren a succédé récemment à son père, et ce petit fortin... est la nouvelle capitale du Royaume. Le Nord marche sur notre Conflans."

J'étais intriguée par la capacité d'analyse du guerrier. Celui-ci avait directement analysé la position du royaume par rapport aux autres, et demandait les moyens de transport et le relief. Il était évident qu'il n'était autrefois pas qu'un simple soldat, peut-être plus un officier. L'homme avait également quelques connaissances politiques sur les différents rangs au sein d'un royaume.

- "Je n'ai jamais servi directement sous les ordres d'Harren le Noir, je suis auprès de Yoren depuis 12 ans, en mer principalement. J'étais sa camarade sur la Garce Mortelle, puis sa seconde sur le Requin Noir. Il m'a récemment promu capitaine du navire. Harren était un stratège sans pitié, il a réussi à tuer un dragon. Yoren est différent de son père, il est plus proche de ses hommes et moins calculateur. Il n'était pas prévu que Yoren devienne roi un jour..."

Je me souvenais de l'annonce de la mort de Joren Hoare, demi-frère de Yoren. Ce jour-là fût une tragédie à mon sens. Nos vies ont basculé, une simple mort pouvait tout changer. Ce jour-là, Yoren est passé de bâtard à fils légitime. Je regrette amèrement la mort de son frère, car celle-ci avait contribué à séparer nos vies à jamais. Cet événement avait entraîné une multitude de décisions, comme le mariage de Yoren avec Helena.

L'enfant revient avec une pile de vêtements pour le guerrier. Celui-ci me demanda pudiquement de me retourner, ce que je fis sans rechigner. Contrairement à mes camarades Fer-nés, je n'étais guère ouverte à l'idée d'espionner intiment les autres.

- "Heda, ou capitaine. Comme tu le souhaites."

Lorsqu'il eut terminé, j'admirais le résultat. Le guerrier avait déjà meilleure allure avec des vêtements propres et ajustés à sa taille.

- "On trouvera tout ça plus tard. Mais des gants simples suffiront, on ne pratique pas vraiment la fauconnerie." dis-je calmement.

Je fus quelque peu surprise en voyant le guerrier me sourire. Pourtant, ce même sourire mourut sur ses lèvres lorsque je posais ma question. Je voyais clairement que ma question avait un effet dévastateur sur le guerrier, réduisant à néant son humeur. Il me tourna le dos, tandis que sa voix se faisait plus étouffé. Tout d'un coup, son poing s'abattit sur une petite table en bois, la fracassant en deux. Je percevais sans mal l'origine du trouble. Et j'avais à coeur d'aider le guerrier à traverser cette mauvaise passe.

Doucement je m'avançais jusqu'au guerrier, passant mes mains sur ses épaules avec lenteur. Je faisais remonter mes mains jusqu'à son visage, attrapant doucement les deux côtés entre mes paumes. Mes doigts caressaient doucement sa peau dans un mouvement doux et réconfortant, tandis que je forçais l'homme à me regarder. Ma voix était tout aussi calme, tellement, que même le mestre en était surprit. Je n'avais jamais usé de ma douceur, et surtout pas devant un fer-né.

- "Ce n'est pas perdu. Tout ce que tu as oublié n'est pas perdu, tout reviendra au compte goutte. De la même façon que tu connais la valeur de ton épée, tu retrouveras ton identité. On va te trouver un prénom jusqu'à-ce que le tiens te revienne." dis-je d'un ton réconfortant.

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyMar 8 Jan - 21:37







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Elle répondait patiemment à mes questions qui devaient lui sembler simplistes et ses réponses m'aidaient à m'ancrer dans cette nouvelle réalité qui s'imposait à moi. Tous les détails qu'elle pouvait me donner étaient autant de repères auxquels mon âme naufragée pourrait se raccrocher pour ne pas sombrer. Me sentir utile pourrait donner à ma vie pleine de vacuité une raison d'être. Mais pour être utile, il me fallait comprendre ce monde dans lequel je devais renaître. Toutes les informations que je pouvais recueillir me seraient précieuses pour trouver ma place. J'avais donc écouté les réponses d'Heda avec acuité et mon esprit aiguisé les analysait avant de les retenir dans ma mémoire presque vierge. Heda me parla de ce roi qui avait tué un dragon et ce dernier mot éveilla une crispation dans mon esprit, puis elle évoqua ses Îles, sa terre natale et je ressentis la fierté derrière l'âpreté de la description. Description qui faisait étrangement écho en moi au point d'en être déstabilisé.

Mais ce fût sa dernière question qui acheva de me faire perdre pied. Comme une vague plus forte fait lâcher prise au rescapé d'un naufrage. J'avais perdu pied face à une question bien légitime. Mon nom ? Ma réaction fût violente et détournée sur un malheureux meuble que je brisai. Je regrettai presque aussitôt mon geste dérisoire qui ne démontrait que mon instabilité et le peu de confiance qu'on pouvait mettre dans un guerrier aussi perturbé. Mais il était vain de regretter ce qui était fait. Je tremblais encore d'une rage qui n'était tournée que contre moi-même lorsque je sentis deux mains se poser sur mes épaules pour remonter jusqu'à mon visage, en effleurer la barbe qu'un auxiliaire du Mestre avait taillée, pour le prendre en coupe entre ses paumes et le maintenir ainsi entre ses doigts, tandis qu'elle me forçait à la regarder les yeux dans les yeux.

L'espace d'un instant, la question qu'elle me posait passa au second plan, supplantée par une autre qui s'imposait à moi. Qui était Heda Volmark et qu'attendait-elle de moi, un homme sans passé, et sans aucun pouvoir ? Sa voix, si dure et tranchante quelques minutes auparavant, avait à présent l'accent amical, presque fraternel d'une femme qui veut rassurer, consoler, apaiser. Pourquoi ce soudain changement d’attitude ? Peut-être parce qu'elle avait perçu que le masque de mon arrogante dérision se fissurait pour laisser cours au désespoir qui m'étouffait, à la peur qui me rongeait face à cette évidence que je n'étais PERSONNE. Mon regard se voila un instant sous les larmes que je refoulai bien vite par fierté et pour ne point avoir l'air de démériter dans mon statut de guerrier, le seul qui me restait. Je posai doucement mes mains sur les avant-bras de la jeune femme et murmurai alors, la voix enrouée:

- La vraie valeur d'une lame réside dans le bras qui la manie. Laissez-moi faire mes preuves, Capitaine...

Je n'osai l'appeler Heda. C'était son prénom et je n'en avais point à lui opposer. Capitaine était un titre gagné dans le sang et la sueur, et une fois encore cela fit écho en moi. Elle avait servi sur des navires de guerre, et à cette évocation, je sentis un étrange frisson me parcourir. Un soudain vertige me prit et je m'appuyai contre le poteau que j'avais naguère secoué en tentant de la maîtriser.

J'avais tant de questions à lui poser encore, qui se bousculaient dans ma tête, mais j'ignorais encore pourquoi le destin d'un homme qui "n'aurait pas dû être roi" me troublait autant. Roi d'une contrée où on ne s'alliait pas au faucon pour chasser ou envoyer des messages, roi d'une contrée où une femme commandait des navires, broyaient les burnes d'un prisonnier trop rétif, et quelques instants plus tard lui caressait le visage comme pour un premier baiser. L'évocation d'une femme me touchant n'éveillait rien en ma mémoire, comme si tout était scellé par une malédiction. Pourtant j'étais certain que jamais aucune ne m'avait frappé comme Heda l'avait fait.

Cette rencontre apportait plus de questions que de réponses. Mais j'étais prêt à relever le défi si je devais vivre. Je portai mon regard sur le rectangle de lumière laissé par le rideau ouvert de l'entrée de la tente. Un regard triste mais prêt à affronter de nouvelles épreuves. Les épreuves nous font nous sentir vivant quand toutes les autres raisons de le rester sont mortes.

- Et quel prénom me proposez-vous, Capitaine ? Dis-je en m'avançant vers l'entrée de la tente. Soyez certaine que je vous ai, pour ma part trouvé un surnom tout à fait à la hauteur de vos exploits. Ajoutai-je en affichant un sourire narquois pour masquer mon trouble.  

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 13 Jan - 19:47


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Le calme était revenu, l'étranger avait repris le contrôle sur ses émotions. Mes mains caressaient doucement sa peau pâle tandis que je m'assurais de son état. Je sentais que la lueur de son regard avait vacillé quelques instants sous l'émotion, mais l'homme fier que j'avais devant moi semblait méritant. Il posa doucement ses mains sur mes avant-bras, murmurant doucement d'une voix enrouée. Je lui souris doucement, fière d'entendre les mots qu'il prononça.

- "Bien sûr."

Alors que le guerrier semblait légèrement perdu dans ses pensées, un vertige le prit soudainement. Il s'appuya contre le poteau autrefois malmené, tandis que je lui lançais un regard légèrement inquiet. Il reprit du poil de la bête en regardant vers l'entrée de la tente. Sa question me laissa perplexe, je n'avais guère de prénom à proposer.

- "Je n'ai pas de prénom à te proposer, nous pourrions regarder dans des listes et t'en choisir un. Quant à mon surnom, gares à toi si c'est ''casses-couilles'', car je me sentirais obligée d'être à la hauteur. Tu le regretteras amèrement. " dis-je d'un ton menaçant.

J'avais bien remarqué le sourire narquois du guerrier, et je n'aimais pas du tout cela. D'une certaine façon, je craignais de subir un nouvel humour similaire à celui-ci de Yoren. Le bougre avait l'habitude de me taquiner plus ou moins subtilement, et de manière plus ou moins gênante, allant jusqu'à insinuer des choses hautement provocatrices.

- "Si tu es assez en forme pour te moquer, bouges tes fesses et suis-moi jusqu'à la forteresse. On va te trouver un matelas." dis-je d'une voix légèrement agacée.

Sans vraiment attendre l'étranger, je sortis de la tente pour me mettre en route vers la forteresse de Pierremoutier. Je devais réfléchir sérieusement à un endroit ou loger l'incongru. Soit avec les autres soldats, soit directement sur le sol de ma chambre. J'étais légèrement mal à l'aise avec l'idée qu'il squatte mes appartements, mais j'avais bien du mal à m'habituer à la solitude qui m'entourait depuis que j'étais ici. D'une certaine manière, ça sera l'occasion d'en apprendre plus sur le caractère du guerrier.

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 13 Jan - 22:06







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Je fus heureux de la réponse d'Heda à ma requête de me laisser faire mes preuves. Je ne savais l'expliquer, n'ayant pas de souvenirs de mon passé, mais j'étais certain de pouvoir faire la démonstration de mes talents avec une lame à la main et cette perspective me redonnait de l'espoir. A cette perspective j'avais la possibilité de redevenir au moins une part de moi-même: un guerrier. Quelle cause choisirait mon cœur était une autre histoire, mais pour l'heure, ce choix ne m'appartenait pas encore. Je devais deux vies à celle qui m'avait sauvé d'une mort indigne et ce but suffisait pour le moment à me donner envie de vivre encore. Lorsque je me serais acquitté de ma dette, je choisirai alors en mon âme et conscience, la route qui serait la mienne et je redeviendrais maître de mon destin.

Peut-être le chercherais-je dans les affres du gouffre que j'entrevoyais chaque nuit, peut-être s'imposerait-il à moi par une réminiscence brutale de mon passé ? Personne ne pouvait savoir, mais à cet instant mon destin s'appelait Heda Volmark. Il prenait les traits d'une guerrière à la fois impitoyable et compatissante, une femme qui tenait tête aux hommes à mains nues et pouvait aussi s'en servir pour caresser. Je souris vaguement lorsqu'elle me rappela à l'ordre au sujet de son surnom. A vrai dire l'idée de la nommer brise burnes m'avait effleuré, mais c'est un autre sobriquet qui s'était imposé dans mon esprit. Elle avait insufflé une bouffée d'air salvatrice dans un corps moribond, là où d'autres l'auraient laissé finir ses dernières heures. Elle avait su voir au delà des frusques dégoûtantes et du pauvre hère amaigri par les privations. Quand tous me regardaient encore comme un mendiant ou un fou, elle m'opposait un regard fier mais sans mépris et s'adressait à moi comme on parle à un homme.

Je lui devais la vie, et plus, je lui devais surtout le peu que je savais de moi. Elle avait su le faire surgir sous les nippes et la crasse. Elle avait aussi su, tout en m'épargnant, remettre en place l'insolence suicidaire qui aurait pu me coûter la vie face à d'autres. Oui, le surnom qui m'était venu la concernant était bien éloigné de brise couilles ou tout autre sobriquet désobligeant. Mon sourire s'effaça pour laisser place au respect et à la reconnaissance. Pourquoi cette dérision était-elle aussi envahissante lorsque je me sentais mis à nu ? Une forme de protection pour éviter qu'on me perce à jour, peut-être. Mais je devais prendre garde que ce réflexe inconscient ne blesse ma seule alliée en cette nouvelle vie.

- Concernant mon prénom, je vous laisserai choisir celui qui vous plaira dans votre liste.Répondis-je trop heureux de la suivre jusqu'à la forteresse. Et merci de m'offrir un matelas ... J'ignore même ce que c'est. Est-ce une arme ?

D'un pas décidé, je franchis le seuil de la tente dans son sillage. Ébloui par la lumière du soleil que je n'avais pas vu autrement qu'à travers la toile de la tente depuis plusieurs semaines, je plissai les yeux et m'ouvris à l'activité bourdonnante du camp. J'inspirai profondément et emplis mes poumons d'un air glacial. Par les Dieux, qu'il faisait froid en ce pays ! Mon corps frissonna comme s'il n'était pas encore parvenu à s'y accoutumer. Peut-être venais-je d'une contrée moins rigoureuse ? Peut-être était-ce les longues semaines de privation que j'avais dû affronter qui m'avaient fait perdre la résistance face aux frimas du Pierremoutier. Le Mestre avait dit que j'avais perdu un tiers de mon poids et que je mettrais plusieurs mois à recouvrer ma corpulence initiale. Mon manque d'appétit n'avait pas aidé mon rétablissement, même si le brave homme avait fait des prouesses pour parvenir à me faire regagner un poids convenable, notamment en me gavant d'une bouillie avec le secours de deux gaillards qui me maintenaient et d'un entonnoir. Le moral était primordial dans le rétablissement d'un guerrier. Sans savoir comment, j'avais connaissance de ce fait. Et jusqu'à aujourd'hui le moral n'était pas au rendez-vous. Mais cela allait changer maintenant qu'Heda me donnait une raison de vivre.

Mon Capitaine marchait vite mais mes grandes jambes me permettaient de compenser l'énergie qu'elle déployait et dont je manquais encore. Au sommet d'une des tourelles de la forteresse flottait un étendard arborant un navire, un oiseau, un arbre et une grappe de raisin. Le désignant, j'interpellai mon ange gardien et lui demandai:

- C'est la bannière de votre Royaume ? Pourtant vous en arboriez une autre lorsque vous m'avez sauvé, Capitaine. Il m'a semblé voir un gros lézard sur votre bouclier...


Mes pensées se diluèrent et une rangée d'écussons s'imposa à mon esprit. Parmi eux, l'un me sembla familier et monstrueux à la fois. Un énorme serpent rutilant sorti des flots. Je frissonnai et fermai les yeux un instant. Vacillant et me tenant la tête, je cherchai à chasser cette image. Je ne devais rien laisser voir à Heda. Si c'était des souvenirs qui faisaient surface, ils choisissaient bien mal leur moment. Je devais me ressaisir avant qu'elle ne se retourne pour répondre à ma question.


 

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyLun 14 Jan - 19:15


Where is my sword ?

Le froid mordant frappait contre ma peau tandis que je me dirigeais à travers le dédale de tentes de toutes les tailles. Le guerrier me suivait grâce à ses grandes enjambées, et je surveillais discrètement qu'il ne me perde pas. Mes cheveux bruns flottaient légèrement derrière moi dans une brise agréable tandis que la neige crissait doucement sous mes pas. La forteresse se dressait non loin devant nous, surplombant le campement installé tout autour.

- "Une paillasse. Il y a de la place sur le sol de mes appartements, mais j'espère qu'on ne passera pas toute notre vie ici. J'ai grande hâte de retrouver le Requin Noir pour retourner en mer."

Nous approchions de la sortie du campement, si bien que je pouvais presque voir le bas des remparts en pierre. L'étranger me questionna à propos de la bannière, et je lui répondis avec calme et simplicité.

- "Le sautoir est l'emblème des Hoare. Je suis une Volmark, mon emblème de maison est le léviathan noir."

Je continuais ma route sans me retourner pour répondre au guerrier. A vrai dire, je réfléchissais déjà à un prénom pour le guerrier ainsi qu'à la potentielle réaction de Yoren à l'annonce de l'arrivée de celui-ci dans mon équipage. Car oui, dorénavant l'équipage du Requin Noir était miens. De Seconde du capitaine j'avais été promue Capitaine, un titre prestigieux pour un fer-né. J'étais aux yeux des miens, une reine sur le pont de mon navire.

- "D'ailleurs, les fer-nés sont un peu différents des autres peuples. Chez nous, le Roi Yoren Hoare règne sur la terre, tandis que les capitaines sont considérés comme roi sur leur navire. Ne t'attends pas à rencontrer des gens faciles."

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyMer 16 Jan - 19:57







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Fort heureusement, Heda ne se retourna pas pour me répondre et j'eus le temps de chasser cette vision fugace d'un serpent de mer monstrueux sortant des flots déchaînés et crachant le feu. J'eus aussi le temps de faire un lien inattendu avec cette vision."Il faudrait que je lui en parle " songeais-je tout en portant machinalement la main au médaillon que je portais autour du cou. C'était la seule chose que mes sauveteurs m'avaient laissé de mon ancienne vie. Sans doute l'avaient -ils estimé sans intérêt et si ma cuirasse et mes vêtements en lambeaux, ainsi que mon épée, m'avaient été retirés, je le sentais toujours au contact de ma peau sous la chemise propre qu'on m'avait prêté. Mes doigts reconnaissaient sa forme familière, les striures du cercle, l'arrondi de la tête et le relief de l’œil du monstre, constitué d'un petit rubis rouge sang. La clef de mon passé résidait sans doute dans l'origine et la signification de ce pendentif. Un motif qui se répétait sur mon armure de cuir.

Plus tard je demanderai à voir mes vêtements et tout ce que je portais sur moi, si les hommes d'Heda l'avait conservé. Maintenant que j'étais en rémission, peut-être qu'au contact de ces vestiges de mon passé, les souvenirs me reviendraient. Mais l'heure n'était pas aux requêtes. Heda attendait de moi que je me plie à ses ordres et que je réponde à ses demandes. J'avais donné ma parole et j'avais une dette à rembourser. Je devais apprendre mille et une choses sur les usages de ce peuple qui m'avait recueilli, probablement grâce à elle, alors qu'on aurait pu m'achever ou me laisser mourir de faim et de froid. Je devais comprendre leur mode de vie, m'y accoutumer et l'accepter. J'ignorais si mon amnésie me faciliterait la tâche ou, au contraire, la compliquerait mais j'avais envie d'essayer. Plus exactement, je n'avais probablement pas d'autre choix que d'accepter, à part celui de mourir. Mais choisir la mort sans s'être acquitté de sa dette n'était pas digne d'un homme d'honneur, et, j'ignorais pourquoi, du moins l'avais-je oublié, l'honneur était à mes yeux plus précieux que tout. Avec mon épée, ce médaillon, l'honneur était tout ce qui me restait. Mon épée était aux mains de ces hommes de Pierremoutier, mon médaillon, ils pourraient tenter de me l'arracher, mais mon honneur, personne ne me le prendrait. Du moins en étais-je persuadé.

Je fronçai les sourcils en entendant l'explication de la guerrière au sujet du matelas. C'était donc une couche. Chaque langue avait un mot pour désigner cet objet et ce n'était pas cela qui me surprit, mais l'endroit où Heda envisageait de le disposer pour mon repos. Cette idée me semblait étrange, dérangeante, bien que ma perte de mémoire m'empêchât de comprendre pourquoi. L'idée qu'un homme et une femme étant des étrangers puissent dormir dans le même lieu clos n'allait pas de soi pour moi. Cela me paraissait acceptable dans une salle ou un bivouac partagé avec d'autres soldats, lors d'une campagne, mais pas en période de trêve et pas en tête à tête. Mais les us et coutumes divergeaient selon les peuples. Je devais m'y plier. Lorsque Heda évoqua son désir de ne pas rester à Pierremoutier, mais de retrouver rapidement le pont du Requin Noir, je n'osai demander, si je dormirai aussi dans sa cabine.

- D'accord, un matelas est une paillasse. J'espère que vous ne ronflez pas. J'ai le sommeil très léger... Sans doute l'habitude de ne dormir que d'un œil ...
Répondis-je malgré moi.

Mais j'oubliai vite ma pointe d'humour lorsqu'elle m'expliqua l'origine de ce blason qui ornait son bouclier. L'évocation du léviathan me perturba inexplicablement, mais je le mis sur le compte de mon état. Une fois de plus, je notai l'accent de fierté dans ses mots et je l'enviai de savoir d'où elle venait et de pouvoir le revendiquer.

- Votre famille est donc féale des Hoare ... sauf sur les Mers ... C'est fascinant ... Et vous n'avez jamais été tentée d'en être souveraine en toute indépendance ? Quelle est l'origine de votre loyauté aux Hoare, si vous pouvez régner seule sur les flots. Pourquoi ne pas partir dès à présent ?

Je souris en penchant la tête d'un air indulgent lorsqu'elle crut bon de me prévenir que les fer-nés n'étaient pas des gens faciles.

- Les vôtres étaient en train de pisser sur mon cadavre quand vous m'avez trouvé, le Mestre m'a tout raconté de leurs vantardises de troupes, vous savez. Il voulait que "je sache ce que je vous dois" . Mais vous devez bien vous douter que pour être dans l'état où ils m'avaient trouvé, j'ai déjà eu à faire, avant  de rencontrer vos hommes, à des gens bien peu faciles. Et les cicatrices anciennes que je porte sur le corps en attestent.


Puis comprenant qu'elle voulait sans doute me protéger de moi-même après avoir vu l'emportement dont j'étais capable, j'ajoutai d'une voix plus douce.

- Je vous remercie de la mise en garde, mais je crois préférer la rudesse au mépris. Quoi qu'il m'en coûte j'honorerai ma dette envers vous, soyez en assurée. Sur terre comme sur mer.


 

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptySam 19 Jan - 19:47


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Nous marchions d'une allure raisonnable pour rejoindre les murs de la forteresse qui se dressaient au-dessus de nous. L'ombre que projetait celle-ci sur le campement ne manquait pas de refroidir de quelques degrés la température hivernale. Je renseignais l'amnésique sur ce qui l'attendait, et je commençais doucement à m'habituer à son humour. Je pouvais déjà dire d'avance que son caractère légèrement bavard annonçait des situations aussi drôles que gênantes.

- "Je ne ronfle pas, mais je pourrais te retourner la question. J'ai également le sommeil léger. Mais n'ai pas d’inquiétudes, les murs de la forteresse sont épais. On est vite coupé de tous les autres sons... C'est très différent d'un navire."

Je trouvais la différence entre le Requin Noir et la forteresse assez déstabilisante. J'avais l'habitude du tanguement léger du plancher, du craquement du bois, du son du vent et des hommes depuis la soute. Ici, aucun bruit ne se faisait entendre. La pierre ne craquait pas, ni même le sol, seul le vent filait à travers les meurtrières de quelques couloirs. Le bruit du silence hantait horriblement mes songes.

- "Quand j'ai eu 12 ans, mon père m'a envoyé en tant que mousse sur le navire d'Eren Hoare. La vie était difficile, les marins étaient brutaux et sanguinaires. J'y ai rencontré Yoren là-bas, nous avions le même âge. À l'époque, il était le bâtard de Harren. Nous avons grandi ensemble, et nos caractères et compétences se complètent depuis. J'ai été sa Seconde jusqu'à ce qu'il me nomme capitaine, en devant lui-même Roi. Je ne suis pas particulièrement fidèle aux Hoare, je suis fidèle à mon meilleur ami."

La nostalgie me gagnait doucement. J'avais encore énormément de bons et de mauvais souvenirs de notre vie de marins. Nos nombreux raids, l'escadrille, Dorne, Hautjardin, mais aussi les batailles du Conflans, ou Arianne Martell. Le destin avait décidé de délier le tracer de notre chemin. Malgré nos 12 années, Yoren avait épousé une Bracken, pour son royaume. L'irresponsable alcoolique et amateur de femmes avait abandonné sa vie sauvage pour une vie rangée avec une couronne sur la tête.

- "Mais... Je ne peux nier que l'appel de la mer me manque. Nos aventures sur les mers me manquent. Yoren a dorénavant des responsabilités, et nous ne vivrons probablement plus jamais comme nous le fessions ces douze dernières années."

Ma voix était chargée de mélancolie. Chaque fois que je posais les yeux sur la forteresse, je voyais cet immense poids que Yoren avait accepté sur ses épaules. Je voyais une prison qui nous enchaînait loin des vagues.

Mon désarroi s'effaçait devant les paroles de l'étranger. J'avais de nouveau espoir. J'espérais voir un jour en lui un nouveau camarade qui m'offrirait les mêmes aventures que celles que j'avais véçus avec Yoren. J'espérais gagner un jour un ami de confiance qui comblerait le vide que laissait Yoren en choisissant une autre voie que la mienne. Je souriais doucement au guerrier, approuvant ses paroles. Contrairement à ce qu'il pensait, j'étais une guerrière, et il aura bien du mal à me rembourser deux vies.

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyDim 20 Jan - 14:26







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La guerrière ne prit pas mal la pointe d'humour au sujet de ses éventuels ronflements et j'y vis un signe de détente, l'amorce d'une décrispation entre nous. Peut-être commençait-elle à mieux me cerner et à faire la part des choses entre mon attitude de façade et celui qui se cachait derrière cette dérision. Je fis une petite grimace désolée quand elle me retourna la question et répondis sur un ton faussement contrit par une affirmation sans fondement car je ne me souvenais diablement pas si quelqu'un s'était déjà plaint de mes ronflements ou pas.

- Je crains de ronfler lorsque j'ai trop bu ou que je suis fourbu après une journée particulièrement épuisante.
Puis, dans un sourire, j'ajoutai pour la rassurer. Mais je suis certain que mes propres ronflements me réveillent rapidement. Vous n'aurez donc pas à les endurer trop longtemps. Si cela vous est pénible, il ne faudra pas hésiter à me secouer.

Je ne doutais pas qu'elle le ferait en m'administrant un bon coup de pied dans les côtes. Tandis que nous avancions en contre-bas de la forteresse, j'observais les remparts et l'architecture de l'édifice et notai que les pierres angulaires de la tour étaient érodées, que les jointures entre les pierres des murs s'effritaient par endroit. Ce lieu avait dû être majestueux à une époque, mais les siècles d'intempéries avaient opéré des ravages, mettant à mal l'intégrité de cette place forte. Elle était loin de l'effondrement et pouvait encore tenir un siège, mais l'ensemble méritait quelques travaux de renfort, d'étayage et de ravalement. J'ignorais comment je le savais, mais cela s'imposait comme une évidence.

Rien, cependant, ne semblait entrepris en ce sens, comme si les gens qui vivaient là avaient d'autres priorités, d'autres urgences. En cheminant j'avais pu me faire une idée de ces urgences. Nous avions croisé des chasseurs qui revenaient avec du gibier, une forge où l'on battait le fer à coups redoublés, des guerriers qui s'entraînaient avec diverses armes et d'autres hommes, probablement charpentiers, qui construisaient l'ossature d'une machine de guerre. Tous ces préparatifs m'évoquaient l'attente d'un siège ou d'une guerre. Je faisais toutes ces observations en silence et instinctivement des suggestions me venaient à l'esprit pour rendre tout ce labeur plus efficace. Les hommes mettaient du cœur à l'ouvrage mais leurs gestes, pour certains, étaient maladroits et imprécis. Les propos d'Heda me donnèrent le début d'une explication. Je hochai la tête en signe d'assentiment.

- Une partie des gens que nous croisons n'a jamais vécu dans cette région, n'est-ce pas ? Je vois deux cultures, deux types de vêtements et j'entends deux langues différentes. Le Roi, votre ami, règne sur deux peuples très différents. Je comprends que votre terre vous manque, votre île...Vous êtes un peuple de marins...perdus  au milieu des terres.

Ma voix était devenue hésitante et je sentis une tristesse soudaine m'envahir.

- J'ai ... je crois bien avoir ressenti la même chose ... il y a longtemps...


Je songeai aux propos de mon Capitaine au sujet de ses jeunes années passées sur le pont d'un navire de guerre. Je fus surpris de n'avoir aucun mal à l'imaginer dans ce contexte, comme si j'avais moi même été confronté à ce genre d'expérience. La rudesse des marins, les épisodes de batailles sanglantes qui rompaient la routine d'une vie faite de promiscuité et de gestes rituels à l'entretien d'un bateau, les rationnements, l'angoisse de voir la réserve d'eau douce baisser en l'absence de grain, tout cela m'était comme familier. En revanche, aucun souvenir d'une personne à regretter, ou d'un complice d'aventures ne me venait. J'étais seul avec, même pas des souvenirs, juste des impressions de déjà vu suscitées par les mots d'Heda. Malgré l'amertume que ce vide distillait en moi, je m'accrochais à ces sensations comme un égaré dans le désert veut croire aux mirages. Quant à Heda, elle avait un ami, un bâtard devenu roi et semblait vivre la situation présente comme une perte. La nostalgie qui perçait dans ses mots ne m'avait pas échappée et faisait écho à mon propre désarroi.

- Vous avez au moins la chance d'avoir ces souvenirs à chérir et d'être encore à ses côtés. Mêmes si vos devoirs respectifs vous éloignent, vous resterez fidèles l'un à l'autre. Votre loyauté envers lui vous honore, Capitaine et j'aimerai avoir quelque part dans ce monde, un ami aussi loyal qui espère mon retour. Je donnerai tant pour savoir à qui allait mon allégeance avant d'arriver dans la vase de votre rivière ...

Peut-être que j'étais allié à un ennemi de ce peuple, peut-être pas. La cruauté du sort me privait de savoir pour quelle armée avait servi mon bras. Désormais, une promesse me liait à Heda, et donc à ceux qu'elle servait, mais j'avais le besoin ardent de redécouvrir quel homme j'étais à défaut de connaître mon nom et mes origines.

- Mon Capitaine, avec votre permission, lorsque j'aurai reçu mon équipement, je souhaiterai reprendre l'entraînement au plus vite. Et si vous acceptiez de me confier une carte, j'aimerai l'étudier. Peut-être qu'avec le Mestre, je pourrais tenter de ... de me souvenir du parcours qui m'a mené jusqu'à Pierremoutier. Auriez-vous parmi vous des étrangers venus de loin ? Si aucun d'entre vous appartenant aux deux peuples qui cohabitent ici ne semble me connaître, peut-être aurais-je plus de chance avec quelqu'un venant d'ailleurs.



 

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyJeu 31 Jan - 22:14


Where is my sword ?

Nous brisions doucement la glace entre nous, échangeant quelques informations pour mieux nous connaître. Je haussais un sourcil en écoutant sa réponse au sujet de ses ronflements. Il était clair pour moi que je ne supporterai dans mes appartements aucun individu ronflant ou respirant trop fort. De plus, si l'alcool le faisait ronflant, c'était là une bien mauvaise nouvelle car les fer-nés buvaient plus que de raison.

- "Les fer-nés boivent plus que les autres peuples, j'espère donc que l'alcool ne te fait pas ronfler, sinon je serais obligée de te frapper à coup d'oreiller ou de coups de pieds jusqu'à-ce que le silence revienne." dis-je avec une pointe d'humour.

Nous nous arrêtions quelques instants en contre-bas de la forteresse pour laisser l'étranger admirer l'édifice. Celui-ci trouva à dire sur ce qu'il pouvait voir autour de lui, et j'étais curieuse d'entendre son analyse de la situation.

- "Une partie des hommes qui sont ici sont des fer-nés. Nous sommes obligés de rester ici pour défendre le territoire contre l'Empire au Nord. Si nous perdons ce qu'il nous reste du Conflans, nous devrons retourner sur nos terres hostiles." dis-je avant de me retourner avec lui.

Je notais le changement de tonalité de sa voix, l'hésitation et la tristesse. L'espace d'un instant, j'espérais ne pas avoir affaire à un homme ayant vécut des événements traumatisants. J'observais les réactions de l'étranger, guettant quelque chose de nouveau.

- "Si tu te montres de confiance, peut-être que je pourrais être de ceux qui s’inquiéteront de ton destin."

L'étranger avait raison d'une certaine façon. J'avais la chance d'avoir tant de souvenirs à chérir, ainsi que mon précieux ami à mes côtés. J'oubliais souvent qu'il nous restait sans doute encore des dizaines d'années d'aventures à vivre.

- "Permission accordé, tu pourras t'entraîner avec le reste des troupes. Tu pourras aller voir le mestre pour étudier une carte du continent. Mais malheureusement, je ne pense pas que nous ayons parmi nous des étranger venus de loin. Mais peut-être pourrions nous étudier plus en détail les vêtements que tu portais lorsque tu es arrivé."

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyVen 8 Fév - 20:07







Where is my sword ?

Heda & Lyderik


Les paroles d'Heda au sujet de son peuple qu'elle nommait les fer-nés me faisaient sourire tout en me plongeant dans une certaine perplexité. Une sorte de dualité semblait animer la guerrière à leur sujet. Ma franchise naturelle ne put que s'exprimer lorsque je lui posai une question spontanée:

- Votre cœur est fer-né et vous aimez profondément ce peuple, cependant, leurs manières à bien des égards vous contrarient, n'est-ce pas ? Je ne crois pas avoir un goût immodéré pour la boisson, mais je ne suis pas en reste quand il y a matière à célébrer et j'ose espérer que vous seriez la première à fêter un heureux événement pour les vôtres. En revanche, quand il s'agit d'affronter l'échec je crois que j'ai d'autres ressources, je ne sais pas comment l'expliquer.


Parler avec Heda des comportements de son peuple me donnait à réfléchir sur le mien. Que ferais-je face à l'adversité ? Aucun souvenir ne me venait en aide mais je pouvais sonder mon cœur et mes convictions. Face à la difficulté, ou une situation de grand péril, j'étais presque certain que je ne noierais pas mes espoirs dans l'alcool, mais que je chercherais une solution favorable à une impasse. Une solution pour ceux qui comptaient et non pour moi. Je poursuivis sur ma lancée.

- L'alcool est un moyen d'oublier la réalité et non de l'affronter. C'est ma conviction. Un bon guerrier qui n'assume pas la réalité sera toujours moins bon que lorsqu'il est à jeun. Sauf si on veut en faire un sacrifié, un être qui n'a pas conscience du danger.

Je poursuivais ma réflexion intérieure, pas très certain de l'avoir toujours honorée.

- S'enivrer est un bon moyen de neutraliser la peur, mais le courage d'un guerrier réside dans le fait de surpasser celle-ci. On m'a dit un jour "le courage n'est le fait que des guerriers qui affrontent leur peur et non de ceux qui la nient. Sans peur, point de courage, juste de l'inconscience face au danger. Et l'inconscience mène souvent à l'erreur tactique."

Qui m'avait dit cela ? J'étais bien incapable de mettre un nom sur ce visage qui s'imposait à moi. Une sorte de porte noire se dressait dans mon esprit quand je me questionnais sur les choix que j'avais fait en de funestes circonstances. M'enivrer n'avait pas été le mien, mais peut-être avait-il été bien pire en certains moments.Alors que j'étais une fois de plus perdu en moi-même, les mots franchirent mes lèvres sans même que j'y pense.

- Si tout espoir est mort, ne rien laisser à l'ennemi pour se renforcer et plutôt choisir de périr dans les flammes.

Mes propres mots me forcèrent au silence tandis que nous arpentions le pied des remparts. D'où me venaient-ils ? De quelle profondeur obscure de ma vie ? Je pris une profonde inspiration avant de reprendre la parole pour répondre aux paroles d'Heda.

- Mon destin est incertain. Son fil a été rompu, probablement par une épée ennemie. Il m'appartient de découvrir laquelle. Pour le moment, il ne renaît que pour vous servir et s'il est ailleurs il se révélera tôt ou tard. Mais en attendant ce moment, j'espère gagner votre respect, votre confiance et peut-être votre amitié, Heda.

Je saisis le bras de la guerrière en entendant ses derniers mots.

- Mon Capitaine, si vous m'accordez de servir sous votre commandement, j'honorerai cette confiance, et si votre aide me permet de recouvrer la mémoire, je vous promets, quelque soient les révélations qui me seront faites, de rester loyal et franc envers vous. Si nous devions nous révéler ennemis par ces révélations, je vous en ferai part et je remettrai mon destin entre vos mains.

Je devais deux vies à cette femme et mon sens de l'honneur me liait désormais à elle. Même si la part d'inconnu quant à mes origines me perturbait quant à ce qu'il m'en coûterait, la valeur d'une parole donnée restait la plus forte. Cependant mon instinct et mon cœur me disaient que je ne devais pas craindre ce que mon passé pouvait receler. Tous deux me portaient à comprendre ce que devait affronter Heda et les siens. Poursuivant ma propre logique, je ne pus m'empêcher d'ajouter:

- Serait-ce une augure si funeste que de retourner dans vos îles si de là-bas, vous régnez sur les mers en souveraine incontestée ? Il y a des moyens de rendre vos terres moins hostiles pour ceux qui y vivent, mais ne vous leurrez pas, l'hostilité d'une terre patrie est parfois sa meilleure défense face à la convoitise ennemie.


Mon front préoccupé et mes sourcils foncés trahissaient une réflexion intense au sujet de tout ce qu'Heda venait de m'apprendre.

- N'aurait-il pas été plus judicieux de regrouper vos forces là où vous êtes nés, Yoren et vous, sur les Iles de Fer, plutôt que de tenter de tenir un bastion encerclé dans les terres ? Quand vous me parlez de votre situation actuelle, j'ai l'image de navires condamnés à l'ancrage alors que leurs équipages ne rêvent que d'écumes et de voyages, d'aventures et de conquêtes.




 

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MessageSujet: Re: Where is my sword ? (pv Heda)    Where is my sword ? (pv Heda)  EmptyVen 1 Mar - 19:29


Where is my sword ?

Je répondais aux questionx du guerrier avec honnêteté. La franchise de celui-ci lui permit de poser d'autres questions aussitôt que je lui répondais. L'étranger avait remarqué ma dualité, notamment le fait que les fer-nés pouvaient me contrarier à bien des égards. Je notais dans un coin de mon esprit de faire attention à l'oeil attentif du guerrier.

- "Les fer-nés sont brutaux, avares et bornés. Il est souvent difficile d'être un fer-né, et encore plus une femme entourée d'hommes."

J'écoutais les nouvelles paroles du brun, marchand lentement dans la terre boueuse et humide en bas du château de Pierremoutier. Le froid mordait mon visage et mes yeux de manière piquante et désagréable. J'approuvais silencieusement la conviction de l'amnésique, l'observant discrètement pendant qu'il parlait.

- "Je pense qu'il s'agit là de bonnes paroles."

J'appréciais beaucoup moins l'idée de mourir sans espoir pour sauver la situation, et l'idée de périr dans les flammes ne m'enchantait guère, surtout si c'était là les flammes d'un dragon.

- "Je préférai ne pas mourir dans les flammes, surtout si elles appartiennent au dragon de l'Empire."

J’acquiesçais en entendant les paroles loyales du guerrier. Je devais bien avouer qu'il savait manier les mots, et certainement aussi bien l'épée. J'étais curieuse de connaître un jour le passé tumultueux du guerrier amnésique. Et j'espérais d'ici là m'en faire un loyal compagnon de route à jamais. Je fus légèrement surprise en sentant le guerrier attraper mon bras après avoir entendu ma réponse.

J'écoutais son petit discours, et sa promesse de loyauté et de confiance. J'étais touchée de voir un guerrier de faire tant d'honneur, à moi, qu'il ne connaissait qu'à peine. Pourtant, ses mots sonnaient juste et vraies, et je n'avais guère envie de penser le contraire. Je répondais maintenant à ses paroles avec sincérité.

- "Je suis touchée par tes promesses, j'espère que tu te plairas à nos côtés. Nos îles ne garantissent pas notre survie. De plus, notre fierté nous empêchera toujours d'abandonner les terres que nos prédécesseurs ont durement conquis et défendue. Abandonner le Conflans n'est pas aisément envisageable."

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