Reach for the sky [Tour VI - Terminé]

Se battre partout et constamment pour ce que l’on est et pour ce que l’on souhaite. Telle est la destinée des hommes. Le ciel représente de son côté un observateur discret et impassible. Sa beauté prend aux tripes et rappelle à Kevan à quel point il est minuscule en ce monde. La nuit imprègne Fort-Darion d’une fraîcheur hivernale mais le bieffois reste là, assis sur un petit muret, à proximité des écuries. Une jambe tendue et l’autre repliée, il observe les étoiles et les formes qui se distinguent à l’horizon. Certainement, Sire Omble ne doit pas trouver le sommeil non plus au vu de ce qu’il lui a dit lors de leur réunion imprévue. Bien d’autres personnes doivent prier le ciel en espérant qu’il lui vienne en aide. Cruel, il n’adresse jamais de réponse à ses observateurs.

Kevan n’est pas là pour demander une faveur ou pour prier. Il profite simplement de l’instant, lorsque tout paraît figé autour de lui, pour laisser ses préoccupations s’évanouir et retrouver sa sérénité. Des pas se font entendre sur la ruelle pavée longeant les écuries.

«Non, il n’y a plus d’auberge ouverte à une heure aussi tardive. »

Un peu libéré de sa réserve habituelle après avoir échauffé ses entrailles d’un peu de vin, il s’adresse à cette inconnue de manière instinctive. Il s’y connaissait, du moins dans son ancienne vie où il n’était que Prince et Connétable. Il n’était pas rare de le croiser dans des établissements faisant couler la boisson à flot ou dans des établissements aux mœurs plus légères…voire les deux. Et puis, Argella est entrée dans sa vie et il s’est perdu dans un périple terrible dont il n’a pas encore vu la fin et dont il ne peut connaître la fin.

« Hm, je m’excuse, c’était mal venu, vous avez certainement vos propres raisons. »

Il se rend compte qu’il s’est peut-être fourvoyé en anticipant la réponse à la question qu’elle aurait pu poser. Elle a sûrement ses raisons, comme bien d’autres, à circuler dans Fort-Darion. Son grand frère lui aurait dit à quel point son petit frère est un petit chenapan pour arrêter une dame sur son trajet de la sorte. Mais, il sait qu’il est quelque part, à ses côtés ou dans le ciel, et qu’il l’accompagnera dans son aventure. Gardener prend une grande inspiration et observe l’inconnue qui semble hésiter entre continuer sa route ou répondre au bieffois.

Reach for the sky

Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Cet entraînement avait été extraordinaire en tout point et m’avait épuisé mais cela ne m’empêchait pas de sourire alors que j’étais retournée à mes quartiers pour me débarrasser de la sueur et de mes vêtements. L’hiver était arrivé et il serait déplaisant de tomber malade maintenant. L’Impératrice était certes bien gardée comme me l’avait dit l’Empereur mais je préférais ne pas relâcher ma garde. Sa sécurité primait avant tout et il fallait reconnaître que je n’avais plus grand-chose à faire après mes tâches journalières et les exercices que je m’imposais. Cela étant, mes journées s’étaient tout de même modifiées puisque j’avais un peu plus de temps pour moi.
Très vite je me passais de l’eau sur le visage pour chasser les traces de poussière mais aussi pour me rafraîchir les idées. Mes nuits étaient chaotiques ces derniers temps sans que je ne parvienne à savoir pourquoi ! Une chose était sûre, cela remontait à mon entretien avec l’Empereur même si je me doutais que cet homme ne devait pas être pour grand-chose à mes cauchemars. Pourquoi cela aurait-il été le cas ?
Tout en nettoyant mon corps j’en venais à penser que rester enfermée n’était pas une bonne chose. L’hiver était arrivé mais le froid était supportable et surtout il avait cessé de neiger à gros flocons. Une ballade en ce début de soirée ne me ferait donc pas de mal et me changerait les idées. Je terminais ma toilette rapidement sans prendre le temps de m’attacher les cheveux et me rhabillais sans me charger de mon armure malgré sa légèreté. Elle ne me serait pas utile pour une simple promenade mais je prenais tout de même ma lame.

Une fois à l’extérieur je marchais au hasard, rêveuse. Je voulais oublier le temps d’une petite excursion tous les malheurs que j’avais vu et entendu ces derniers jours… ces derniers mois ! Voilà sûrement pourquoi j’allais du côté des écuries… Je voulais complètement me vider la tête !
Après une vingtaine de minute je parvenais parfaitement à ce résultat. Marchant en levant la tête pour observer le ciel je regardais très vite autour de moi en entendant une voix masculine. Ma main s’était immédiatement posée sur la fusée de ma lame.

- Ce n’est pas moi qui suis assise sur un muret tel une personne errante, déclarais-je après avoir hésité à continuer mon chemin et alors que l’homme reprenais déjà la parole.

M’étant rapprochée je fixais l’homme en fronçant les sourcils. Il me semblait reconnaître le dénommé Kevan Gardener. Mais je ne lui posais pas la question et affichais une mine interrogative quant à ce qu’il disait.

- Mes propres raisons à propos de quoi ? Si je puis me permettre bien sûr…

Fiche codée par Koschtiel.

Il constate rapidement que la mystérieuse arrivante se trouve sur la défensive. Ou alors, il ne s’agit que d’une première impression. Il faut dire que l’époque est devenue particulièrement tendue. Westeros est en ébullition à plusieurs échelles : que ce soit à celle des souverains, à celle des nobles, ou même à celle du peuple. Le Gardener descend du muret pour venir à sa rencontre. Il pourrait s’agir de lady Reybrandt qu’il ne connaît que de nom du fait de sa proximité avec l’Impératrice Rhaenys Braenaryon.

« Je n’erre pas, je réfléchis. »

Il réfléchit, dans tous les sens, à s’en perdre assurément. Sa réponse est néanmoins vraie et sa réponse presque immédiate souligne son honnêteté. Kevan se déconsidère un bref instant, se trouvant ridicule. Voilà l’image renvoyée par sa personne : un simple homme errant sur la pierre. Il ne se vexe finalement pas. Au moins, ce constat lui suggère de davantage se laisser aller.

« A propos de votre présence par ici cette nuit. Mais, je ne tiens pas à avoir une réponse parce que cela ne me regarde pas. »

Gardener ne souhaite pas avoir d’explication. Il n’a pas à en recevoir et il sait que sa position est compliquée aussi bien dans l’Empire que dans le Bief. Son regard se reporte un instant sur la muraille enserrant Fort-Darion. Cette mission qu’on lui avait confié et qu’il avait considéré de la première importance lui laisse néanmoins qu’un goût amer dans la bouche.

« L’Impératrice est plutôt bien entourée. Si vous vous interrogez sur ce que je viens dire, il s’agit d’un compliment que je vous adresse. »

Il préfère traduire le sens de ses paroles pour qu’elles ne soient pas mal interprétées et pour éviter qu’elle s’interroge trop à ce sujet. Loin de lui l’idée de se disputer cette nuit.

« Puis-je vous inviter à errer en ma compagnie ? Ce n’est pas si désagréable comme activité. Le ciel est clair et les étoiles scintillent.»

Elégamment, il s’abaisse légèrement pour lui baiser la main. La nuit est fraîche mais le ciel est clair effectivement. C’est ainsi que l’on peut observer au mieux les étoiles. Il n’est pas rare de le voir regarder le ciel avant de débuter sa nuit.

« Comme certaines dames, les étoiles demeurent inatteignables. »

Gardener prend un air un peu espiègle sans être moqueur. Il ne veut pas passer pour un machiste mais simplement évoquer ce qu’il trouve beau dans la vie.

Reach for the sky

Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Je me détendais en reconnaissant l’homme… il n’était pas un ennemi mais cela ne m’empêcha pas de rester distante. Celui qui s’en était pris à moi et qui avait par la suite tué mon époux était censé être un allié, un frère d’armes de Damon. Ma mâchoire se contracta très brièvement à cette pensée mais se relâcha tout aussi vite.
Pour en revenir à l’homme qui se trouvait non loin de moi je ne savais pas grand-chose de lui, voir presque rien. Nous n’avions jamais parlé et nous nous étions toujours croisé de loin. Voilà donc pourquoi je me raidissais légèrement lorsqu’il descendit de son muret pour se rapprocher de moi. Je jetais un coup d’œil rapide aux alentours pour constater que nous étions véritablement seuls ce qui n’était pas rassurant de mon point de vue… même si je savais me défendre.

- A cette heure-ci je fais mon possible pour me vider la tête… cela évite les nuits agitées par de mauvais rêves, ou cauchemars, déclarais-je en haussant les épaules.

La conversation était terminée me semblait-il. Il n’avait que faire de ma présence ici et je ne lui en aurais pas donné les raisons de toute façon. Ma vie personnelle et mes envies de promenades ne regardaient que moi. La seule personne à qui je devais rendre des comptes était Rhaenys Braenaryon.
J’allais donc m’éloigner lorsque l’homme reprit la parole pour justement parler de l’Impératrice. Mon attention à son égard devint totale ! Je fronçais les sourcils aux premiers mots. Qu’entendait-il par là ? La réponse vint avant même que je ne formule l’interrogation qui me brûlait les lèvres. J’esquissais un mince sourire au compliment. Je ne recherchais pas la gloire mais il était plaisant d’entendre ce genre de remarque.

- Protéger l’Impératrice de n’importe quel danger est ma mission. Je mets tout en œuvre pour y parvenir. C’est aussi simple que cela ! déclarais-je. Cependant, je vous remercie pour ce compliment, précisais-je.

De nouveau j’allais reprendre ma route et lui souhaiter une agréable fin de soirée quand ses propos me surprirent. Je ne savais pas quoi répondre ! Cela m’aurait changé les idées c’était certain. Mais je ne connaissais pas cet homme. Pourtant…

- Pourquoi pas ! Je n’avais pas l’intention de rentrer de suite… avouais-je sans mentir et en observant le ciel. Mais très vite je reportais mon attention sur l’homme et retirais ma main comme si j’avais été brûlée. Désolée ! Je… Je ne suis pas adepte de ce genre de contact, reconnus-je sans détour.

L’Impératrice avait certes levé mon interdiction de rapprochement avec qui que ce soit mais cela n’avait rien changé pour moi. Avec les hommes, et les femmes, je gardais mes distances pour ne pas me laisser distraire.
Aux nouvelles paroles de l’homme je regardais les étoiles et souriais légèrement.

- Inatteignables, en effet ! répétais-je pensive. Je me trompe ou vous savez exactement de quoi vous parler ?

C’était une manière polie de lui demander s’il n’était pas qu’un simple séducteur à la recherche d’une conquête éphémère.

Fiche codée par Koschtiel.

Elle paraît piétiner sur place afin de pouvoir repartir. Cet arrêt à sa hauteur est totalement impromptu de la part de la jeune femme. Par la faute du Gardener. Il avait fallu qu’il lui adresse la parole par une sympathie tout à fait intéressée. Kevan ne peut pas renier qui il est et ce qu’il a été. Garlan peut en témoigner, il ne s’est jamais lassé d’une compagnie féminine bien qu’il soit rarement en compagnie de la même personne. Son statut de jeune chevalier débarrassé des exigences familiales par son frère ainé avait grandement aidé.

Elle révèle être dévouée à la protection de l’Impératrice. La surprise ne se lit pas sur le visage de Kevan parce qu’il l’avait aperçue en sa compagnie. Il ne dit pas le moindre mot à son sujet parce que son entrevue avec Rhaenys a été décevante. Gardener pense qu’ils ne peuvent s’entendre véritablement. Cela dit, il ne sert à rien de faire des amalgames et d’amener des problèmes là où il n’y en a aucun. «Dois-je donc davantage vous redouter que son dragon ? Ne m’en veuillez pas, mais…vous me dissuadez moins de vous approcher. »

Lorsqu’il s’est approché pour lui apporter un baiser au niveau du revers de sa main, Kevan a instantanément senti la gêne et répondu dans la foulée. « Je vous présente mes excuses, ce n’était pas mon intention. »

Percé à jour, Kevan adopte un léger sourire, mi-amusé mi-embarrassé. « Malheureusement, je ne sais que trop bien de quoi je parle…Ne suis-je pas Kevan Gardener ? » Il connaît toutes les étapes pour se loger et se divertir de Herbeval à Villevieille en passant par Rubriant et Hautjardin. Le Prince du Bief était courageux, apprécié, généreux et délicat avec ces dames du Bief bien qu’elles aient des statuts différents. «Mais, vous ne pouvez contester qu’il est purement humain de vouloir toucher ce qui brille à nos yeux. Par ailleurs, si vous observez avec attention les étoiles, vous pourriez observer certains phénomènes qui vous dépassent. Alors, pourquoi ne pas courtiser de belles dames qui ont tout d’…inatteignable ? »

Kevan évoque sa vision avec un air un peu espiègle. Dans la vie, il est un homme rigide notamment au sujet de ses convictions mais il est plus facétieux avec les femmes. C’est assurément un bon vivant qui souhaite continuer à vivre malgré tout ce qu’il peut endurer.

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Pourquoi avais-je hésité ? Parce que j’étais devenue méfiante. Je ne l’étais pas de naissance, bien au contraire et au plus grand damne de ma mère. Plus jeune j’aimais discuter avec tout le monde et je posais sans cesse des questions ; c’était d’ailleurs ce qui avait plu à Damon, ainsi que mon caractère fougueux. La méfiance était venue avec sa mort ! Je savais bien avant que tout le monde n’était pas de confiance mais la trahison des hommes d’Hoare m’avait réellement ouvert les yeux. Le monde, les Hommes plus précisément, étaient cruels.
Bien évidemment je ne pensais que l’homme qui venait de m’aborder était comme celui qui s’en était pris à moi. Sir Kevan Gardener avait cependant une réputation. Elle ne me gênait en rien personnellement mais elle faisait que cet homme ne correspondait en rien à ceux que je fréquentais. En effet, les rares hommes dont j’étais proche étaient ceux avec qui je m’entraînais pour améliorer mes techniques de combat, rien de plus !

Mon intention première était donc de partir mais je restais tout de même afin d’échanger quelques paroles. Après tout, je n’avais que ça à faire. Je haussais les épaules en entendant la question, puis je levais les yeux en direction du ciel étoilé mais en souriant en entendant la suite.

- Le dragon aurait plus de mal à vous surprendre que moi… Il est certes fort mais pas très discret, déclarais-je simplement. Pour ce qui est du reste je ne vais pas jouer les surprises ! Je me doute parfaitement que vous ne seriez jamais venu faire la ‘conversation’ à un dragon, ajoutais-je amusée.

Mais très vite je redevenais sérieuse et tendue… Il y avait longtemps que je n’avais plus de contact physique avec qui que ce soit en dehors des entraînements et pour le coup je ne l’avais pas vu venir. Je m’expliquais sans pour autant revenir sur mon accord pour la promenade.
Après tout il ne pouvait pas savoir et puis il s’excusait. Je lui offrais un léger sourire.

- Ce n’est pas grave, il n’y a pas mort d’homme !

Puis au travers d’une simple question je lui demandais confirmation de sa réputation de séducteur. Bien sûr il n’était pas obligé de me dire la vérité mais à quoi bon mentir. « Malheureusement ? » J’avais répéter cela de manière intriguée. Je ne comprenais pas pourquoi il avait utilisé ce mot. Je ne pouvais pas lui demander des précisions puisqu’il continuait sur sa lancée en parlant une nouvelle fois des étoiles.
Ses paroles me firent alors penser à l’Impératrice ainsi qu’à son époux et j’esquissais un sourire.

- Pourquoi ? Peut-être parce que courtiser certaines dames inatteignables pourrait s’avérer dangereux ! Du moins c’est mon avis, ajoutais-je simplement. Puis je le regardais dans les yeux. Concernant ce que vous avez dit… « Malheureusement, je ne sais que trop bien de quoi je parle… Ne suis-je pas Kevan Gardener ? » … Pourquoi malheureusement ? Et concernant ce que ce dit de vous Sir Gardener, je ne suis qu’à moitié au courant, précisais-je.

Je prenais rarement le temps de me poser autour d’un feu pour écouter les derniers ragots. Mes journées étaient trop soutenues pour que j’en aie la force la nuit venue.

Fiche codée par Koschtiel.

Elle le pousse à se livrer davantage. La vérité ne doit pas lui être inconnue puisqu’elle prétend être à moitié au courant. La désertion de Kevan a bien dû se propager au-delà des collines et des montagnes. Pourtant, lui, était persuadé d’avoir fait le bon choix en quittant Hautjardin. Son départ lui a permis de confirmer le jugement qu’il porte sur Manfred Hightower. Il s’est passé un certain temps avant qu’il ne se décide à aller de l’avant et à voir le positif plutôt que le négatif.

« Vous avez raison, c’est plutôt une idée dangereuse. Maintenant, les hommes ont une propension à se confronter au danger pour se sentir vivant. »

Revenant sur ses propos, elle tient à ce qu’il détaille le fond de sa pensée. Le Roi expire brusquement mais sereinement. Son regard se reporte sur la brune avec sérénité. Sa curiosité devant être satisfaite, il revient sur certains passages qui ont dû parvenir jusqu’à ses oreilles.

« Pourquoi malheureusement ? parce que je suis aujourd’hui ennemi en mon propre royaume, j’ai dû combattre mon frère sur un champ de bataille et je ne saurais me passer de la présence d’une femme et de cette sensation de..conquête.»

Kevan ne cherche pas à désavouer ce qu’il est devenu mais simplement à l’assumer. Désormais tête couronnée, il sait que ce n’est pas vraiment ses aventures éphémères qui le desservent, mais son départ précipité pour une femme qu’il voulait épouser à la place d’une autre.

« Mais je ne regrette rien. Tout comme je ne regrette pas de vous regarder de la sorte. Je sais que le Bief ne me porte pas dans son cœur mais il viendra un moment où ils comprendront. »

Sa tête s’incline légèrement sur le côté pour observer ses réactions. Il n’est pas du genre à se montrer insistant sauf quand il s’agit de défendre les intérêts des siens. Il sait qu’il n’est pas en réelle situation de pouvoir. Il n’a que peu de moyens pour réaliser une démonstration de force. Mais, son statut de dernier Gardener fait de lui un éternel danger pour les bieffois souhaitant la couronne.

« Mais, de toute manière, vous ne faîtes pas partie de ces étoiles dangereuses, n’est-ce-pas ? »

Une réponse pour une autre réponse. Cela lui semble plutôt honnête mais il convient d’attendre de voir sa réaction. Il croise les bras devant elle en se montrant à son tour assez curieux.

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Converser avec un dragon ! Peu de personne avait cette chance à l’exception de celle que j’avais juré de protéger. Cela me rappela d’ailleurs que mon rôle était sur le point de changer et cette pensée m’enthousiasmait autant qu’elle me terrifiait. Voilà pourquoi je ne laissais pas mon esprit vagabonder plus longtemps ! Cela était impoli et l’homme qui me faisait face était agréable. Il m’avait surprise en s’adressant à moi mais cela était passé.
J’esquissais donc un léger sourire à ses paroles. Elles étaient criantes de vérité ! Les hommes aimaient se mettre en danger, tout comme certaines femmes d’ailleurs. Cela ne rendait la vie que plus belle ! Je ne m’étais rendue compte de cela qu’après la mort de mon époux. Cependant, j’avais cessé les prises de risques inutiles très vite… dès lors que j’étais entré sous les ordres de l’Impératrice. J’avais suivi à la lettre le moindre des ordres de cette dernière. C’était ce qui m’avait fait progresser aussi vite ! Je n’avais eu nulle autre distraction que de progresser.

- Je ne vous contredirais absolument pas sur ce point Sire, dis-je honnête. Il y a pourtant tellement d’autres façons de se sentir vivant, ajoutais-je en souriant.

C’est en me taisant que je me rendais compte que ma phrase pouvait ressembler à des avances… Non ? Si ! Je ne savais pas à vrai dire. Lorsque j’avais formulé ces mots je pensais à tout ce qu’il y avait à vivre de magnifique dans une vie mais en me répétant ma phrase mentalement j’avais l’impression que quelque chose clochait. Mais je ne m’attardais pas plus longtemps sur ce fait et je ne revenais surtout pas sur mes paroles pour y apporter des précisions. Cela aurait été encore plus louche.

Je me contentais ensuite de hocher la tête à son interrogation avant de me trouver stupide de l’avoir poser. Je baissais le regard, gênée. J’avais pourtant appris à éviter de dire des âneries ces derniers mois… mais là. Je savais parfaitement ce qu’il avait vécu. Pas dans les moindres détails mais je connaissais les grandes lignes.

- Je suis désolée d’apprendre que vous avez du combattre son propre frère, déclarais-je. Cependant, je ne pense pas que vous êtes à présent l’ennemi de vôtre royaume… vous êtes plutôt celui de l’homme qui le dirige actuellement. Puis ne voulant pas m’attarder sur ce genre de sujet je l’interrogeais quant à ses paroles. Sans vouloir paraître indiscrète. Lorsque vous avez évoqué cette sensation de conquête… vous parliez des femmes ? demandais-je en le fixant mais avec une hésitation.

Ma question se perdit dans le regard de l’homme et les mots qu’il prononça ensuite. Me regarder de la sorte ? Je ne comprenais pas ! Du moins ce fut le cas avant d’être plus attentive… Et même avec ça je n’étais pas sûre de parvenir à le déchiffrer car cela faisait longtemps que je n’avais pas prêté attention au regard des hommes sur moi. Sous ordre de l’Impératrice je n’avais pas cherché à les voir, je les avais ignoré jusqu’à ce qu’ils se lassent.

- Les regrets ne riment à rien, on ne revient pas en arrière, déclarais-je. Vous avez parfaitement raison de ne rien regretter, ajoutais-je sincère.

Je réfléchissais ensuite à sa question, pensive. Puis je me rapprochais de lui en le fixan. Je n’étais pas un astre.

- Je ne suis pas une étoile… cependant je peux être dangereuse si l’on m’oblige à le devenir, déclarais-je avec franchise. Je ne pense pas que cela ne soit vos intentions à mon égard, précisais-je avec un sourire.

Fiche codée par Koschtiel.

Un sourire fugace anime son visage lorsqu’il entend qu’il y a d’autres moyens pour se sentir vivant. Kevan ne peut savoir si il s’agit d’un sous-entendu ou d’une simple remarque. Il pourrait ajouter que tous ces moments où les hommes se sentent vivants se rejoignent d’une certaine façon. Et parfois, rien ne va comme il le faudrait. La bataille remportée contre les Bieffois avait été vécue comme une défaite pour le jeune Gardener.

Lorsque elle évoque la notion de conquête, Kevan se contente d'assumer sobrement. « Oui, vous avez bien compris. J’ose imaginer qu’un homme n’a jamais fait preuve de tant de franchise devant vous. C’est inhabituel d’entendre ce qui nous anime vraiment. Est-ce pour autant étonnant ? »

L’intuition du bieffois l’amène à penser que Dame Raybrandt est moins à l’aise que lui sur ce sujet. En ce qui concerne les regrets, il n’ajoute rien de plus à ses paroles. Le passé ne doit pas ressurgir sur le présent. Il lui avait fallu des semaines pour s’endurcir, se relever et avancer de nouveau. Maintenant, il sait quel cap il doit prendre. Le régime bieffois doit tomber sans qu’il ne perde ses valeurs par la même occasion. Il est trop tôt pour savoir quelle émotion le saisira lorsqu’il franchira les portes de Hautjardin : le soulagement, l’anxiété…ou la colère ? Lady Raybrandt se rapproche de sa position et le fait sortir de sa torpeur, qui le saisit chaque soir lorsqu’il cherche le sommeil. Un sourire au coin des lèvres, il s'appuie sur ce qu'elle vient de dire. « Vous connaissez donc mes intentions à votre égard ? »

Son regard plonge dans les iris de la brune et son visage se tient proche du sien sans jamais rompre la distance qui les sépare. Il ne la délaisse pas un instant des yeux. Ses lèvres sont à proximité des siennes pour l’attirer vers lui. « Est-ce que vous sentez mon souffle sur votre peau ? J’ose penser que ce n’est pas une sensation qui vous déplait. » C’est souvent ce moment qui se révèle comme l’instant le plus instable mais Kevan a toujours su attirer ses amantes, même si il s’acquittait parfois ce service dans certains établissements du Bief. Contrairement à d’autres, cela lui avait permis de développer sa sensibilité, son assurance et son sens de la séduction. « Donnez-moi votre main... » lui demande t’il simplement, tentant de l’inciter en levant la sienne lentement. Il se rappelle son geste malheureux de tout à l’heure. Peut-être sera t’elle un peu plus à même de se laisser approcher.

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Le sourire qui apparut sur le visage de l’homme me mit légèrement mal à l’aise. Il n’avait peut-être pas relevé verbalement mes propos mais je me doutais qu’il avait eu les mêmes pensées que moi. Qu’est-ce que je pouvais me détester quand je parlais sans réfléchir ! Cela était rare mais il fallait forcément que je fasse des gaffes lorsque c’était le cas. Je prenais donc la décision d’être à nouveau silencieuse et surtout plus réfléchie dans mes paroles. Cela ne m’empêchait cependant pas d’être curieuse et je ne me gênais pas pour donner mon avis au Roi sur ce qu’il venait de dire.
Allez savoir pourquoi j’étais persuadée d’avoir raison mais qu’il ne l’avouerait pas, et pourtant… J’entrouvrais la bouche de surprise, incapable de répondre de suite. Je hochais donc la tête de manière positive. Il était vrai que les hommes, le peu avec qui j’avais une discussion de plus de quelques mots, étaient aussi… directs ! Un seul l’avait été mais il n’était plus de ce monde aujourd’hui. Je détournais brièvement le regard à la pensée de mon cher époux et reprenais enfin la parole.

- Vous avez parfaitement raison ! avouais-je en le fixant à nouveau. Rares sont les hommes à faire preuve d’autant de franchise… et il en va de même pour les femmes. Puis je redevenais pensive quelques secondes. Cependant je ne saurais vous dire si cela est étonnant ou pas. Je ne me suis jamais posée la question à vrai dire.

J’étais sincère dans mes paroles, comme c’était très souvent le cas… toujours même ! Sinon je me serais abstenue de remettre en question les avis et la façon de penser de l’Empereur lors de notre première rencontre. Car c’était ce que j’avais fait alors que beaucoup se seraient tu. Visiblement l’homme ne m’en avait pas tenu rigueur vu le poste qui m’avait été proposé. Non ! Il ne devait pas s’être senti juger et cela était une bonne chose. Tout ça n’avait été qu’une discussion entre deux personnes d’un avis différent.
De fil en aiguille de la conversation et de mes pensées je m’étais rapproché de l’homme qui m’avait abordé. Rêveuse, je revenais à la réalité en entendant les mots de Kevan. Une mimique légèrement surprise et intriguée passa sur mon visage.

- Vous tentez de me séduire ! dis-je sans en être certaine. Pourquoi ?

La question était sortie d’elle-même et parvint à me faire sourire. Cependant je l’oubliais bien vite alors que j’écoutais les paroles de l’homme en prenant conscience d’une proximité que je n’avais eue avec aucun d’homme depuis bien longtemps. Si je ressentais son souffle sur ma peau ? Bien sûr ! Qu’est-ce que cela me faisait ? Je n’en savais rien et je reculais très légèrement.

- Je ne sais pas…

Et je ne sus pas quoi dire d’autre. En même temps je n’eus pas le loisir de réfléchir à cela plus longtemps puisque mon regard se posa sur la main que l’homme levait. J’hésitais mais je finissais par lui donner ma main comme il me l’avait demandé.

Fiche codée par Koschtiel.

La franchise…Tout le monde la souhaite mais bien peu sont les pratiquants en Westeros. Il faut dire que toute vérité n’est pas bonne à dire à son prochain. Kevan, dans la mesure du possible, l’utilise soigneusement. Dame Raybrandt ne semble pas lui en tenir rigueur. La proximité semble s’installer et pour Kevan il s’agit toujours d’un moment particulier…un moment de légèreté. Il sait ce qu’il est en train de faire. Peut-être recherche t’il de la compagnie féminine par habitude ? ou peut-être s’agit t’il simplement de se distraire ? Il est aussi possible que ce soit pour se rassurer lui-même. «Pourquoi faudrait-il qu’il y ait un pourquoi ? » Sa réponse est calme, sereine. Il ne détient pas forcément la réponse lui-même alors répondre à sa question serait bien compliquée…Il ne se l’explique pas.

Lorsqu’elle est prise d’un léger mouvement de recul, Kevan demeure immobile. Leslyn lui délaisse sa main toutefois. Elle lui semble incertaine. Quelque part, il décèle chez elle une envie de frôler ce qu’elle doit s’interdire depuis un moment…être courtisée, se sentir à proximité d’un homme. L’homme originaire de Hautjardin apporte lentement sa main au niveau de son buste de manière à ce qu’elle puisse percevoir les battements de son cœur et sa chaleur masculine. Kevan plonge ses yeux dans les siens et laisse ce moment durer volontairement. «Je suppose que je devrais vous laisser retourner à votre quotidien. Au vu de la flamme qui brille dans vos yeux, j’espère au moins que j’ai su vous…aider. » Kevan se montre bienveillant et relâche doucement son emprise sur sa main. Elle est libre de tout mouvement et peut le laisser sur place lorsqu’elle le souhaite. Il se satisfera de cette légère étreinte. Ce petit jeu de séduction est un pêché mignon qu’il se traîne depuis de nombreuses années. Cela lui permet clairement de penser à autre chose qu’à ses responsabilités qui se tiennent dans un coin de sa tête, prêtes à émerger.

« Ce ne serait pas raisonnable de rester ici… » Il se montre mutin avec son petit sourire. Leslyn était venue jusqu’à lui et maintenant il lui soumet l’idée de le quitter. Bien curieux de connaître sa réaction, il ne s’en formalisera en aucune façon. Elle a su être là, présente quelques instants avec lui sous cette nuit étoilée bien qu’un peu fraîche. C’est l’essentiel. Ephémère, cet instant lui aura permis de se retrouver et de retrouver cette sérénité qui le caractérise.

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Il ne faisait à présent aucun doute que l’homme qui se trouvait face à moi tentait de me séduire et comprendre cela me déstabilisa. Je ne savais absolument pas comment réagir maintenant que je comprenais la situation ! Cela ne venait pas seulement du fait que j’avais juré à l’Impératrice de n’être intime avec personne, ni homme, ni femme. D’ailleurs cet ordre était dépassé puisque celle que je protégeais m’avait informé que j’avais prouvé ma valeur. Bien sûr je ne devais pas batifoler avec n’importe qui afin de ne pas salir la réputation de la famille que je servais. Mais pourtant malgré l’autorisation acquise je n’avais rien tenté et mon regard sur les hommes n’avait pas changé.
Ne serait-ce pas une trahison envers mon époux si je devais intime avec un autre même pour une nuit ? Mon regard se détourna de l’homme qui m’interrogea. Je n’en savais rien ! Damon avait beau être mort je l’aimais toujours… Puis je me décidais à regarder à nouveau Sir Gardener.

- Je ne sais pas ! Cela vient peut-être du fait que je suis une curieuse qui pose constamment des questions, dis-je de manière franche. Et en toute franchise je pensais que les hommes tels que vous tentaient de séduire les princesses, et femmes de leur position sociale, continuais-je avec toujours la même honnêteté.

Puis, lorsque je me rendais compte de la proximité qu’il y avait entre nous je reculais. Je ne le faisais pas avec autant de brusquerie que précédemment… non, je reculais doucement avant de reprendre la parole. Cette dernière n’apporta rien à la conversation puisque je ne savais pas quoi répondre.
Alors, comme il me l’avait demandé, je lui tendais la main sans savoir quelle serait la suite des événements. Par reflexe je me raidis, nerveuse, lorsqu’il prit ma main dans la sienne. Je fus ensuite gênée lorsqu’il posa ma main sur son torse. J’hésitais un moment à retirer ma main mais je n’en faisais rien, et tout comme il le faisait avec moi je fixais l’homme.
Je fronçais légèrement les sourcils à ses propos et je ne me gênais pas pour l’interroger sur la dernière partie de celles-ci.

- La flamme qui brille dans mes yeux ? répétais-je. Je ne suis pas certaine de saisir ce que vous voulez dire, avouais-je.

Et ce fut à ce moment précis que je remarquais que l’homme avait lâché ma main… Pourtant je l’avais laissé contre son torse tout en lui parlant. En me rendant compte de cela je l’ôtais doucement alors que le rouge me montait légèrement aux joues.
Puis je fus étonnée par ses paroles. Sir Gardener m’avait demandé de lui accorder du temps pour ensuite me dire que cela n’était pas raisonnable de rester ici. Aussi je haussais les épaules et esquissais un sourire…

- Il me semble que la vie elle-même n’est pas raisonnable !

Fiche codée par Koschtiel.

Gardener ne perd jamais le nord. Il a toujours été épris des femmes. La séduction n’est pas qu’une distraction pour lui, c’est dans sa nature. L’instinctif, c’est ce qui régit sa manière d’être en général. « Les hommes ne sont que des hommes. Je ne vois pas en quoi mon statut importe. Je suis un homme et vous êtes une femme. Celle que j’observe ce soir et qui attire mon regard. Demain est un autre jour. » Dame Raybrandt joue la carte de l’honnêteté alors le Bieffois en fait de même avec un brin d’irrévérence. Sa main demeure sur son torse et sa nouvelle question impose à nouveau une réponse franche. “Ce que je veux dire, c’est que je sens chez vous le désir et la peur d’être courtisée.” Il avait finalement relâché son emprise sur sa main, non pas par dépit mais parce que tout ceci n’est pas bien important au final. Le fait d’avoir pu discuter avec elle a égayé suffisamment sa soirée. Il ne souhaite pas non plus l’indisposer.

La brune délaisse pourtant sa main contre son torse. Son retrait se fait plutôt lent et son visage démontre une gêne presque enfantine. Le Bieffois l’observe ensuite reprendre un peu plus de contenance afin que le jeu puisse perdurer. Kevan effectue un pas en avant pour se trouver à portée immediate de sa main et de ses lèvres. Son regard glisse désormais sans aucune gêne des yeux aux lèvres de celle qui lui fait face. Il exprime son intérêt et prend son temps. Elle sait désormais qu’il va fondre sur elle. L’instant est fragile mais délicieux. Ses mains frôlent ses hanches pour mieux apprécier ses formes et par conséquent sa taille. Il ne la quitte pas du regard et se decide alors à rompre lentement la distance qui les sépare alors que l’Hiver se tient désormais au second plan. Son souffle, visible dans la quietude du froid par de fines volutes expirées, réchauffe la base du cou du Gardener.

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Je levais brièvement les yeux au ciel, amusée. Le statut d’un homme faisait souvent la différence ! Peut-être était-il différent pour penser qu’il n’était pas supérieur aux personnes qui ne faisaient pas parties de la cour ou alors aimait-il simplement trop les femmes pour se contenter de ne fréquenter que celles de la haute-société… Je n’en savais rien, je penchais pourtant plus pour la deuxième solution en entendant la suite de ses propos. Ces mots étaient agréables à entendre ! Je préférais depuis toujours les paroles franches aux regards discrets… Les choses étaient ainsi plus claires pour tout le monde. J’allais d’ailleurs faire part de cette façon de penser à l’homme qui me faisait face lorsqu’il m’en empêcha en reprenant la parole.
Surprise par ses mots je fronçais les sourcils. Avait-il raison ? Je n’en savais rien ! Je n’avais jamais réfléchi à cela puisque je n’avais pas eu besoin de le faire jusqu’à présent. L’ordre de l’Impératrice de n’avoir aucune relation m’avait fait mettre de côté tout ce qui concernait les relations charnelles. La séduction en faisait partie ! Cependant le roi se trompait. J’étais flatté d’être courtisée… quelle femme ne le serait pas ?! Mais je n’avais pas peur de l’être… j’étais gênée, presque honteuse ! J’avais l’impression de trahir mon époux. Je savais pourtant parfaitement qu’il avait quitté ce monde puisqu’il était mort entre mes bras… je n’étais pas une de ces veuves qui espéraient encore que leurs époux reviennent de conflits lointains et pourtant…

- Je suis flattée d’être courtisée par des paroles… habituellement je suis observée de loin sans que les regards ne soient vraiment déchiffrables, avouais-je. Après je m’excuse mais vous vous trompez, déclarais-je. Je n’ai pas peur… disons que je suis gênée.

J’étais sincère même si je perdais un peu le fil lorsque je remarquais que j’avais laissé ma main posée sur son torse. Je regardais ensuite l’homme se rapprocher alors que mon pouls s’accéléra… Ses mains frôlant mes hanches n’arrangèrent rien et j’hésitais à reculer une nouvelle fois. Pourtant je ne fis rien !
Au contraire, je participais même au baiser que Kevan m’offrait. Je fermais les yeux pour apprécier l’instant et ne les rouvrais que lorsque l’homme reprit la parole. Je regardais alors ce dernier tandis que ma gorge se noua légèrement. Ma main frôla légèrement la sienne tandis que je reculais d’un demi-pas. Je secouais la tête, désolée…

- Je suis navrée… Il serait encore moins raisonnable que de continuer sur cette voie avec vous alors que c’est vers un autre homme que vont toutes mes pensées ! Je vous prie de me pardonnez…

Fiche codée par Koschtiel.

Gardener perçoit un trouble qui semble la tenailler. Il venait de miser sur la peur mais ce n’est pas ça selon elle. La gêne occupe son esprit tout comme le plaisir d’être courtisée. Son erreur d’appréciation n’est donc pas grossière. Kevan se contente d’opiner du chef pour lui faire comprendre qu’il saisit la portée de ses mots. « Que cela soit de la peur ou de la gêne, vous n’êtes pas à votre aise. » Le Bieffois relâche son emprise et ses mains retombent le long de son corps. Ils ne sont pas pour autant très loin l’un de l’autre. Un demi pas tout au plus mais cela est suffisant pour marquer un retrait.

« Ne vous excusez point. Si vos pensées vont vers un autre homme, je vais l’accepter…et me contenter de ce que vous m’avez déjà donné. Il faut savoir profiter de ce que l’on a et je suis déjà incorrigible…vis-à-vis de cet homme. » Gardener se montre rassurant et un peu roublard. Il veut sous-entendre que la pleine participation de Leslyn à ce baiser entre en contradiction avec ses pensées. « Soyez tranquille, je n’ai pas à vous en vouloir pour cela et donc pas à vous pardonner…mais comme vous l’avez si bien dit de votre propre voix…la vie n’est déjà pas si raisonnable. » Kevan demeure ambigu et un peu joueur même si il valide tout à fait ce postulat. Il finit néanmoins par se montrer un peu plus curieux. «Est-ce que je le connaitrais cet homme ? » La curiosité n’est parfois pas la bienvenue. Lorsque le soleil se couche, Gardener se révèle un peu plus dans l’intimité. Cela n’a pas toujours été concluant ou bien inspiré mais il est encore un jeune homme un peu trop pulsionnel. Le devoir et le destin l’amènent progressivement à revoir cette façon de vivre malgré quelques rechutes encore…nombreuses. Dés son retour sur ses terres, il devra commencer par limiter ses excès avant de les endiguer pour de bon. S’y tiendra t’il ?

« C’est juste que…j’espère que…je n’ai pas été indélicat en vous embrassant. Je m’attendais à…ce que vous me révéliez plus tôt que vos pensées…sont ailleurs. » Il n’aurait pas continué dans cette voie si il avait su. Le seul problème qu’il pourrait provoquer maintenant, ce serait de faire naître un sentiment de culpabilité chez elle. Mais lui…n’en serait en rien responsable. Il avait été fidèle à lui-même et Leslyn avait eu tout le temps de voir le fauve parader devant lui pour préparer sa défense…qui n’a réagi que bien tardivement. « Je vous présente mes excuses également…même si au fond…je ne peux regretter de vous avoir volé si habilement. Et...les regrets ne riment à rien..» Ce qu'elle venait de dire un peu plus tôt. Il ne doit pas regretter sa réputation sulfureuse ni le fait d'avoir combattu l'armée de son frère. Cette réputation sera son bouclier, ce qu'il laissera paraître.

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Je ne m’attendais pas à ce que l’homme soit aussi observateur, attentif ! Ou alors mon trouble était plus visible que je le l’aurais cru. Mais comment cela aurait-il pu en être autrement… Je m’étais tenue à l’écart des hommes, enfin, des relations intimes avec les hommes depuis que l’Impératrice me l’avait ordonné. Cela n’avait pas été une chose difficile puisque j’agissais déjà de la sorte avant même de rejoindre ses rangs. Après avoir déserté le lieu où je vivais je m’étais retrouvée entourée d’hommes, soldats ou non ! J’avais dû renforcer mon caractère pour arriver à leur tenir tête. Lorsqu’ils avaient compris que je ne comptais pas rester pour leur servir de passe-temps ils s’étaient décidés à me donner quelques conseils au début pour finir ma s’entrainer au combat avec moi.
Bref, je n’avais pas l’habitude de ce qui se passait en cet instant. La séduction était quelque chose que je maîtrisais mal et ce n’était visiblement pas le cas de l’homme sui me faisait face. Je lâchais donc un léger rire avant de répondre.

- Je n’aie tout simplement pas l’habitude de me retrouver dans ce genre de situation.

Cela me plaisait-il ? Bien évidemment ! Il est toujours agréable de se sentir désirer et je l’avais tout simplement oublié. C’est sûrement pourquoi je ne repoussais pas le jeune roi lorsque ce dernier m’embrassa… Bien au contraire ! Je participais. Mais ce baiser était différent ; rien à voir avec ceux de mes souvenirs ! Et pour cause… Celui qui m’offrait un baiser n’était pas Damon. Un sentiment de culpabilité s’empara alors de moi. J’avais l’impression de trahir Damon mais aussi de mentir à Sir Gardener. Je n’étais pourtant pas ce genre de personne je reculais d’un pas sans aucune brusquerie et je m’excusais.

J’avouais le fond de mes pensées à celui qui venait de m’offrir un baiser. L’homme prit plutôt bien la chose ! J’en fus surprise mais je hochais la tête avec reconnaissance. Beaucoup se seraient fâchés j’en étais persuadée.
Était-ce le fait de toutes ses émotions mais je ne saisis pas réellement les paroles suivantes de mon interlocuteur. Je fronçais les sourcils, réfléchissant à ce qu’il venait de me dire lorsqu’il me posa une question à laquelle je ne m’attendais pas. Surprise, je le regardais avec des yeux ronds avant de me reprendre. Non ! Il était impossible qu’il connaisse Damon. Mais se pouvait-il qu’il ignore que j’avais été mariée ? Que Raybrandt était le nom de mon époux défunt et non celui de ma naissance. Bien sûr qu’il pouvait ignorer tout cela ! En cet instant il devait seulement pensé que j’aimais un autre homme certes, mais un vivant !

- Non ! Je ne pense pas que vous le connaissiez… Ser Damon Raybrandt !

Je me taisais… Prononcer son nom était encore difficile ! Il me manquait tellement. Heureusement les interrogations de l’homme qui me faisait face dissipèrent la tristesse qui n’avait pas encore voilée mon visage. Je secouais la tête de manière négative… mais je le laissais finir. Il est vrai que les regrets ne menaient à rien.

- Non, vous n’avez pas été indélicat. Et je vous aurais parlé de cela si je m’en étais moi-même rendu compte avant. Damon était mon époux. Il… Il a été tué il y a maintenant bientôt deux ans. Il était le premier et le dernier homme à m’avoir embrassé, avouais-je gênée. Désolée… Tout ça pour dire que je pensais que la blessure que sa disparition m’avait infligée s’était effacée mais… mais ça n’a pas l’air d’être le cas, rajoutais-je en plongeant mon regard dans celui de Gardener.

Fiche codée par Koschtiel.

Gardener a l’intuition qu’il est le premier homme à réaliser une telle approche sur Leslyn depuis longtemps. Elle ne se réfugie pas dans le mensonge à première vue et ce qu’elle vient de lui confier prend tout son sens. Elle n’est pas habituée…ou plus habituée à connaître ce genre de situation et d’émotion. L’explication vient peu de temps après. Damon Raybrandt…Un nom qui ne semble pas faire écho à la mémoire du bieffois. Son mari avait été tué. Une issue soudaine pour un homme probablement encore jeune, ce qui amène toutes les conditions pour rendre son veuvage difficile. « Je vois… » Les petits jeux auxquels Gardener se livrent ne sont que des distractions par rapport à un jeu d’ampleur bien plus importante où chaque décision entraîne des conséquences pour les bannerets et le peuple en général. « La guerre je suppose… » Est-il réellement préférable pour Leslyn qu’il ait été tué lors d’une bataille plutôt qu’en ayant péri par des bandits ou une toute autre menace ? Gardener inspire et ajoute sur le ton de la confidence. « Vous avez perdu votre époux. J’ai perdu mon frère. Nous, nous avons survécu sans en ressortir indemnes pour autant. »

Les blessures demeurent dans les esprits et souvent elles réclament d’infliger des blessures dans l’hypothétique espoir de diminuer sa propre douleur. Le cas personnel du Gardener est encore plus complexe du fait de sa participation active. « Ces blessures…elles ne s’effaceront pas. » Certain de son fait, Kevan répond à son regard de la même manière. Il fait preuve d’honnêteté sans se livrer à un quelconque jeu pour l’amadouer. « Je pense que nous croisons aussi à tout hasard sans nous en rendre compte des personnes lacérées par tant de blessures invisibles…et qui continuent pourtant de mettre un pied devant l’autre…pour leurs propres raisons. » Les épreuves de la vie ne se soucient pas des classes sociales. Elles frappent certes plus facilement les plus faibles. Dans sa propre maisonnée, Gardener a le profil pour devenir plus tard similaire à tous ces anonymes. « Alors, nous n’avons pas le choix. Nous devons apprendre à endurer et surmonter…chacun avec ses forces …Ne pensez-vous pas ? » La discussion avait progressivement glissé par rapport à l’approche initiale de Kevan en raison de leurs récentes épreuves. « Je suis néanmoins content si je ne vous ai pas indisposée...et j’espère que je n’ai pas réveillé cette douleur trop vivement. »

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

L’homme qui avait mis fin à mon habituelle solitude nocturne était quelqu’un d’agréable, d’attentionné et de très charmeur. Je connaissais un peu sa réputation auprès des femmes et j’aurais dû m’attendre à ce que notre rencontre tourne au jeu de la séduction. Le ressenti que j’avais de tout cela était mitigé car j’étais incapable d’oublier celui que j’aimais… ou tout du moins je ne pouvais effacer ce sentiment de trahison qu’un quelconque rapprochement avec un autre homme créait. Damon n’aurait pas voulu que j’agisse ainsi pourtant ou pas… Il me disait toujours qu’il faudrait que je refasse ma vie s’il lui arrivait malheur lors d’une bataille mais ce qui lui était arrivé était différent !
Il était mort par ma faute, parce que je n’avais pas su me défendre et qu’il avait dû me protéger au péril de sa propre vie. Si seulement j’avais su me battre aussi bien que maintenant ! Tout aurait été différent.
Je ne parlais pas de tout cela à l’homme qui venait de m’embrasser. Je lui expliquais seulement ce que j’avais sur le cœur sans oublier le fait que j’étais veuve même si je n’utilisais pas réellement ce mot. Ser Gardener sembla comprendre mais comme beaucoup il se trompa au sujet de la mort de mon époux. Je secouais donc la tête de manière négative lorsqu’il supposa que la guerre avait emporté mon mari.

- Pire que ça… La trahison d’un de ceux qui combattait à ses côtés, murmurais-je entre mes dents le poing serré. Il a été mortellement blessé en ma présence et est mort dans mes bras… C’est ce qui m’a obligé à fuir le Conflans et la famille que je servais. Je voulais oublier… et survivre ! Je me taisais. Et oui, vous avez raison. On ne sort pas indemne de ce genre d’événements.

Bien entendu je ne parlais pas du viol… Rares étaient les personnes au courant de ce qui avait précédé la mort de mon mari ! Que dis-je… personne ne savait ! Les deux seules autres personnes au courant étaient mortes ! Je me rendais compte que cette ignorance était une bonne chose… Les gens me regarderaient différemment s’ils savaient. J’en étais persuadée !

- Je préfère que ces blessures ne s’effacent pas complètement ! Elles me rappellent pourquoi je suis celle que je suis et comment j’en suis arrivée là. J’esquissais un léger sourire. Et cette expérience aussi douloureuse soit-elle pourrait un jour m’être utile pour venir en aide à quelqu’un vivant la même chose. Ce que je ne souhaite à personne bien sûr !

J’écoutais ensuite Kevan me dire ce que moi-même je pensais. Effectivement ! Nous n’avions pas prise sur le passé mais ce dernier pouvait toujours nous servir à rendre notre futur meilleur.

- Je suis d’accord avec vous… Il faut juste se dire que le passé difficile est parfois la clé d’un avenir meilleur ! Je réfléchissais ensuite aux dernières paroles de l’homme. Je ne parlerais pas vraiment d’une douleur vive bien qu’elle soit toujours plus ou moins présence… Je parlerais plutôt d’un manque, un vide ! Il m’arrive parfois de croire qu’il est juste parti pour une quelconque bataille et qu’il va bientôt rentré chez nous… puis je remarque que je ne suis plus chez nous ! Je me taisais un instant. Désolée… Je dois vous ennuyer avec mes histoires !

Fiche codée par Koschtiel.

La trahison. Un sujet qui va et vient en Westeros. Il est clair que le Bieffois se sent concerné à chaque fois que ce mot est prononcé. Un traître, c’est ce qu’il ne faut pas avoir près de soi, c’est ce qu’il faut éliminer. Tous les traîtres ne sont pas coupables des mêmes méfaits et le vrai traître n’est pas toujours celui qui en porte l’étiquette. Les concernés ont pourtant tous ce titre qui leur colle à la peau et sont dans l’obligation de développer leur sens de la survie. C’est la meilleure armure qu’ils peuvent porter. Le cas de Leslyn est si évident qu’il ne laisse guère de place au doute. L’assassinat de son époux sous ses yeux est un événement abject…même si Kevan ne connaît pas les motivations du meurtrier. Son visage se referme. « Je suis désolé pour…ce que vous avez dû vivre. » Que pouvait-il dire ? Cette tragédie, beaucoup ont dû la vivre pendant cette époque de guerres, de retournement de situations.

Cette expérience l’a endurcie. Leslyn a forcément dû évoluer, comme Kevan, pour passer à autre chose tandis que le passé reste gravé dans sa mémoire. « C’est juste. Avec toutefois quelques réserves. Je ne suis pas sûr que l’avenir meilleur que vous envisagez est pour bientôt. »
Le Bieffois ne souhaite pas être négatif mais son cheminement personnel le pousse de plus en plus à voir le négatif en premier lieu. Les guerres ont pris de l’ampleur. L’Empire, le Tigre, le Bief et l’Ouest. Des mastodontes au vu du nombre d’hommes sous leurs ordres. Les frictions sont là et le sang…prêt à jaillir. Kevan garde ces pensées pour lui. « J’ose croire que nous rentrons tous chez nous. » Il lâche brutalement sa conviction non pas pour amadouer Leslyn. Ce sont les vivants qui doivent continuer à endurer. Hautjardin est sa maison. Il se voit longer les rives de la Mander et observer ces barges de plaisance. Il voit ensuite cette colline sur laquelle s’élève Hautjardin. La route le mène progressivement jusqu’à son fief. Il peut visualiser avec précision chaque endroit et y associer les odeurs, les bruits émanant des convives. « Nous rentrons tous chez nous. » relance t’il après une légère errance d’une voix plus basse. Il le fait pour préserver ses convictions et se rassurer d’une certaine manière. Kevan le fait aussi pour continuer à aller de l’avant et accomplir ce que son nom lui impose. Il revient à l’instant présent en réalisant l’ouverture et l’introspection dont il vient de faire preuve. Le bieffois chasse alors ces pensées. Il se pare de son timide sourire charmeur pour répondre à la dame du Conflans. « Quelle ennuyeuse personne vous êtes. Mais je reconnais que vous pouvez vous montrer plus captivante. »

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Kevan Gardener & Leslyn Raybrandt

Je n’avais jamais ignoré que la trahison existait de partout mais je n’aurais absolument pas pensé qu’elle me toucherait d’aussi près. Il en était sûrement de même pour le bieffois ! On se refusait à croire que la traîtrise puisse un jour nous faire souffrir jusqu’à ce que cela arrive.
Avant la mort de Damon j’étais heureuse et pourtant notre vie était loin d’être parfaite. Ses déploiements pour combattre l’ennemi l’obligeait à rester loin de moi souvent, trop souvent. Cela était une source d’angoisse ! Il en était de même concernant le fait que je n’arrivais pas à lui donner l’héritier qu’il attendait tant même s’il me disait le contraire. Damon était tellement attentionné, honnête et loyal… Il ne méritait pas la mort qu’il avait eu ! Je soupirais légèrement à cette pensée. Ressasser ce genre de souvenir me faisait devenir triste et nostalgique.
Cependant je ne pouvais pas me laisser aller devant l’homme qui me faisait face. Montrer mes faiblesses pouvait être dangereux… que le bieffois soit un allié ou non ! J’esquissais un sourire à ses paroles.

- Merci ! répondis-je simplement. Malheureusement je n’aie pas été la seule à connaître ce genre de drames. J’aimerai que cela soit différent mais c’est sûrement une utopie. La trahison ne disparaîtra jamais complètement !

Non, seuls les enfants et les rêveurs pouvaient croire en de telles choses. Et dans mon cas j’avais vu trop d’horreurs pour envisager que la violence puisse disparaître pour de bon. Il y aurait toujours des jalousies, des convoitises ! J’espérais seulement que l’Empire pourrait atténuer tout cela pour que les générations futures puissent vivre plus paisiblement que la nôtre.

- Je sais parfaitement que le chemin est encore long mais je ne doute pas une seule seconde quant au fait que l’Empire puisse créer une stabilité plus durable. Je ne suis pas excessivement positive mais j’ai une bonne intuition à ce sujet. Espérons que je ne me trompe pas ! En tout cas il est certain que je ferais mon possible pour que le futur soit meilleur que le passé !

Je n’avais pas décidé de vouer ma vie à l’Empire pour rien et sur un simple coup de tête ! Je croyais réellement en l’Impératrice et l’Empereur. Ma façon de voir les choses n’était peut-être pas en accord total avec ce dernier mais il n’y avait aucun doute quant au fait que ma loyauté envers ce couple était sans faille. Je préférerais mourir plutôt que de les trahir. Après tout je ne devais ma survie qu’à la chevaucheuse de dragons… mon dévouement était donc quelque chose des plus logiques.
Je me perdais ensuite légèrement dans mes pensées lorsque le souverain parla de rentrer chez nous. Tout le monde n’avait pas la chance d’avoir une demeure qui les attendait quelque part. En désertant j’avais sauvé ma vie mais j’avais aussi tout abandonné. Je n’avais plus rien ! Lorsque le bieffois répéta sa phrase plus doucement je sortis de ma rêverie pour lui répondre.

- J’espère que vous retrouverez votre demeure… Pour ma part je n’ai pas la chance d’avoir ce genre de souhait puisque je n’ai plus de chez moi ! Ma place est auprès du couple impérial, dis-je en souriant.

J’avais accepté ce fait que beaucoup de personnes trouvaient triste. M’apitoyer sur le fait que je n’avais plus de lieu chaleureux pour m’accueillir ne changerait rien et je préférais apprécier la chance qui m’était donné d’avoir une place aussi importante au sein de l’Empire.
J’observais ensuite l’homme qui se parait d’un charmant sourire en reconnaissant que j’étais ennuyeuse. Et bien… quelle franchise ! Je fronçais les sourcils en entendant la suite.

- Et dans quel domaine pensez-vous que je puisse me montrer plus captivante si je puis me permettre de vous poser la question ? demandais-je souriante et avec curiosité.

Fiche codée par Koschtiel.

Elle constate bien que ces maux qui touchent les hommes ne disparaîtront jamais. On peut bien couper toutes les mauvaises herbes que l’on veut et arracher méthodiquement leurs racines. Elles reviennent ici et là. L’Empire est porteur d’espoirs parce qu’il compte apporter des changements majeurs dans la société westerosi mais…Les nobles et les roturiers du continent n’attendent pas forcément les mêmes changements. Toute décision peut provoquer des situations inattendues. « L’Empire pourrait permettre de ramener les hommes autour de la même table pour éviter que le sang continuent d’inonder les rivières…Pourtant, je ne crois pas que les malheurs cesseront. Ils seront toujours là. Ils prendront une autre forme. Parce que les hommes sont ce qu’ils sont et qu’ils sentiront sur eux cette ombre imposante. Celle d’un dragon. »

Gardener comprend que la perte de son époux a été un drame et que l’Empire est l’opportunité pour Leslyn d’aller de l’avant. Non pas seulement à titre personnel mais pour le bien commun. Le bieffois ne présente pas ses griefs contre ce nouvel ordre parce qu’il reconnaît aussi ce que peut apporter l’Empire pour ces territoires ravagés par la guerre. « Vous savez, beaucoup espèrent aussi que je ne retrouve pas cette demeure de mon vivant mais ce qui est sûr, c’est que je vais me battre. Si telle est votre décision, alors votre place est auprès de ses majestés impériales. Un choix bien sûr respectable compte tenu de l’ampleur de la tâche à laquelle ils doivent faire face. » Du travail, des préoccupations, des problèmes, ils en auront.

La discussion reprend une autre tournure et les visages se font plus malicieux. La curiosité de Leslyn est évidente et Kevan transmets sa réponse en s’accordant un léger délai de flottement pour accroître l’ambiguïté de ses paroles. «Dans quel domaine…Avec votre épée, en train de me causer bien des tourments pour assurer une défense correcte face à vos assauts ? Ou est-ce alors avec vos yeux…m’invitant…à vous embrasser de nouveau envers et contre tout ? » Il est joueur le natif de Hautjardin. Pourquoi ne le serait-il pas ? Il a plus que jamais toutes les raisons de profiter de chaque moment. « Je suis tout l’opposé de ce que votre dévouement auprès de l’Empire nécessite. » annonce t’il calmement. « Il serait plus aisé pour vous de me trouver malséant...» Kevan la laisse répondre sans rien faire de plus qu’observer ses yeux avec une attitude plutôt bienveillante à son égard.

Sujet: Re: Reach for the sky [Tour VI - Terminé]

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