L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé]
Sujet: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Sam 28 Juil - 20:16
L'hydre noire et le prince des requinsYoren & Lyle
Harrenhal était imposante, froide et intimidante comme la première fois que j'y avais été conduit par la garde d'élite du roi des rois il y avait désormais dix neuf ans de cela. A cette époque la forteresse la plus imprenable de Westeros n'était encore qu'un chantier cependant rien n'avait changé dans l'atmosphère planant entre ces murs gigantesques. Une atmosphère sombre et menaçante qui m'avait terrifié enfant mais que j'appréciais particulièrement depuis de longues années. La capitale du royaume du Sel et du Roc se trouvait être à l'image de son ambitieux maitre et bâtisseur. Une part d'Harren le Noir se trouvait en ces murs et s'y trouverait certainement encore bien longtemps après sa mort. Les raisons de ma présence en ces lieux plein d'une macabre majesté bien loin de mes obligations de capitaine dans la flotte de fer étaient diverses. J'avais été légitimé par le Noir en personne quelques jours plus tôt. Je n'étais plus un vulgaire batard mais un prince légitimé et ce grâce aux conseils de ma sœur ainée qui avait toujours une place particulière dans l'oreille d'Harren. Mais, le Dieu Noyé avait semble il décidé de m'accorder ses faveurs de manière encore bien plus nette car j'avais été nommé prince héritier à la place de son petit fils Beron.
Le gamin payait durement pour la félonie de son père qui avait tenté de se retourner contre son père et son roi. Joren avait eu la fin qu'il méritait. La fin que tous les traitres devraient recevoir et le Conflans en était tristement plein à commencer par ces chiens de Tully. Oh, ils connaitraient une telle fin j'en faisais le serment intérieur et solennel devant le Dieu Noyé. Mais pour l'heure, j'arpentais un couloir de cette immense forteresse d'un pas martial car héritier ou non d'une couronne que je n'aurais pu espérer atteindre même dans mes songes les plus fous je restais avant tout un guerrier dans l'âme. Deux chevaliers de la garde royale sur les talons, je me dirigeais vers les remparts afin de prendre une goulée d'air frais en savourant le panorama sans équivalent depuis les murailles lorsqu'une chevelure d'un superbe blond vénitien attira mon regard. Lady Helena Bracken si je ne me trompais pas. Il s'avérait que je n'avais guère eu le luxe de pouvoir jouir d'une présence suffisamment longue à Harrenhal pour rencontrer beaucoup de dames riveraines fort charmantes au demeurant bien loin de la présence des catins que je côtoyais dans les nombreux bordels qui avaient constitués autant de lieux de perdition perverse que j'avais connu de batailles sanglantes.
La longueur du couloir fit que de longs instants passèrent avant que nous nous trouvions face à face. La fille d'Adriel Bracken s'inclina joliment devant moi avec une dextérité m'amenant à penser qu'elle devait avoir des cuisses alléchantes. Son sourire éclatant fut récompensé d'un baisemain bien loin de mon image de pirate sans éducation. Un large sourire se peignit sur mes lippes devant la jolie teinte rose que prirent ses joues. Après une courte conversation au cours de laquelle, je m'enquis de son état tout en lui transmettant ma compassion pour le sort de son grand père capturé par l'empire à Buron je la laissais reprendre son chemin vers les appartements des familles loyalistes venus trouver refuge à la capitale. C'est donc avec un grand sourire aux lèvres que je quittais le château pour la fraicheur de l'extérieur. Les conseils d'Harren me revinrent durement en mémoire au moment ou je resserrais ma cape fourrée autour de mes épaules.
Quand viendra le moment tu devras diriger avec ta tète mon fils et non avec cette queue que tu aimes tant utiliser. Mon sourire se dissipa peu à peu alors que je me rendais sur les remparts pour constater que quelqu'un d'autre avait eu la même idée que moi. Lyle Salfalaise général d'Harren mais ancien partisan de son traitre de fils. Je me fis violence pour ne pas laisser un soupçon de rancœur transparaitre face à mon compatriote. Le seigneur fer né était revenu dans le droit chemin à l'instar des Bracken. Si, j'en croyais les plans de mon père il allait bientôt nous quitter pour aller accomplir une mission secrète d'importance cruciale. Le saluant d'un bref mouvement de tète, je m'accoudais au rempart avant de prendre la parole. "Lord Salfalaise. Vous avez donc survécu à la boucherie de Buron. Vous me voyez ravi que le Dieu Noyé ait jugé bon de nous laisser un général de votre trempe."
Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Dim 29 Juil - 10:59
L'hydre noire et le prince des requinsMes yeux s’ouvrèrent et je m'éveillais allongé sur un lit plus confortable cas l'accoutumé. Harrenhal recevait sur ses terres un contingent de l'armée qui avait combattu à Buron, une bataille de plus dans son histoire. Je passais rapidement mes mains et mes doigts sur mon visage reprenant peu à peu mes esprits faisant face au plafond des drapés des toiles de la tente de ma maisonnée. Je laissais ma main droite parcourir le lit de fortune installé à l'occasion sans y trouver une quelconque compagnie à mes yeux et qui m'était si plaisant à épier lorsqu'elle dormait à mes côtés. L'image d'une femme brune au cœur meurtrie m'apparut dans mon esprit. Elle exerçait son charme sur mes paupières encore lourde d'un sommeil à peine rassasié. Je relevais lentement mon corps m'asseyant sur le bord de ma couche apercevant sans grand intérêt apparent un jeune garçon d'une douzaine d'années qui semblait attendre quelque chose ou quelqu'un. Son attitude semblait anxieuse quand il remarqua que j'étais réveillé même si je tardais à émergé. Je lui fis un rapide signe de l'index et du majeur accolés l'un à l'autre pour lui demander de quoi m'hydrater le gosier.
« Tu veux cette pièce d'or ? » Déclarais-je mollement laissant mes yeux céruléens gambergés de la pièce de monnaie à son visage que je coinçais entre mes doigts. Sa réponse se fit attendre et il semblait peine à croire ce que j'étais entrain de lui dire. « Reste pas planté là et apporte moi du vin ! » Déclarais-je lâchant la pièce en l'air avec nonchalance. Il s’exécuta en balbutiant attrapant la pièce au vol et ramena un verre de vin que j'attrapais tout en me massant lentement la nuque avec vigueur pour détendre les quelques vertèbres me faisant souffrir en silence. Je vidais le contenu du verre avec une avidité sans précédent. Retombant la tête la première sur l'amas moelleux qui formait mon lit je laissais l'alcool faire son bout de chemin le long de ma gorge sans dire mot. Une grimace se forma sur mon visage au contact de mon palet oubliant qu'il était peut être un peu tôt pour commencer la journée avec du vin. Le vin avait un parfum d'épices et de miel que j'essuyais de mes lèvres du revers d'une main. Je m'apprêtais pour l’expédition la plus périlleuse sans doute après ce long voyage. Un périple qui m'avait encore une fois un peu plus éloigné de chez moi. Je me levais finalement de tout mon corps laissant l'écuyer se mettre au travail pour m'aider à revêtir mon armure. Ma réputation je n'en avais cure, certains des hommes pensaient que j'étais bon à être jeter en pâture et que le plan du roi Harren m'était tout désigné pour le traître comme ils aimaient m’appeler dans leurs murmures. Je serais sans pitié. Cela faisait plusieurs années maintenant depuis que j'avais été remarqué par Harren lui même, et comme aujourd'hui j'étais apparut devant cette forteresse imposante et sombre. Cela ravivait chez moi bien des souvenirs brisant l'air si sérieux qui s'était installé sur mon visage. Je dégainais un sourire satisfait avant d'entendre le bruissement des drapés de la tente s'ouvrir sans pouvoir tourner mon regard des sangles que je fixais consciencieusement au niveau de mes épaules et du plastron pour maintenir convenablement le tout.
Je tournais mon regard du coin de l’œil et il n'y avait personne. Seulement le bruissement du vent et son souffle agonisant à travers la tente. Une fois préparé je me mettais en quête d'un peu d'air. Et le meilleur endroit pour cela je le connaissais. En haut des remparts, c'est là que je me dirigeais. Gigantesque demeure, forteresse imprenable, dernier lieu de repos d'une sinistre lignée. Harrenhal avait bien des choses à révéler à mon œil vif, brillant inspirant la curiosité. Par le passé j'avais peine à croire que j'arpentais ces murs si sombres et lugubres à la fois. Je connaissais le chemin, les longs dédales de couloirs et ses escaliers pentus. Je sais qu'il n'est jamais bon pour un homme de ressasser sans cesse le passé. Il est un poison qui torture votre esprit à ne plus savoir quoi dire, réfléchir ou même penser. Pourtant je croyais en cette guerre, en cette terre qui un jour serait celle de mes filles et de mes fils... Peut-être. La renommée et la gloire, tout cela n'avait aucune importance à mes yeux si je ne pouvais pas le transmettre à un fils. Accoudé contre la pierre j'observais au loin l'herbe grasse des plaines, ce fleuve et ces citées qui me paraissaient si minuscules et insignifiantes que je pouvais croire les tenir dans la paume de ma main. Avec le temps la douleur et l'amertume de l'empreinte du sautoir sur ma peau s'estompait. Mais au fond, celle-ci me laissait songer que la mission dont on m'avait chargé était sans possibilité de retour. Je croyais probablement que mourir dans cette dernière bataille laverait l'honneur de ma maison bafoué par les médisantes croyances de certains. À mes yeux je n'avais jamais trahis qui que se soit. Je servais le fils d'un roi qui aurait pu prendre sa suite. Je pestais contre moi même, d'avoir été aussi stupide d'y croire peut-être. Une présence derrière moi m'interpelle, je fronçais mes sourcils en reconnaissant vaguement cette voix qui ne m'était pas si familière. Je dévisageais celui-ci observant qu'il s'agissait ni plus ni moins de Yoren. Depuis que son frère était mort et qu'il était devenu le prince héritier il fallait croire que celui qui restait auparavant dans l'ombre commençait à se plaire dans la lumière. Mon corps se redressa le gratifiant d'un sourire aigre ma mâchoire se rétractant sous l'impulsion d'une colère que j'essayais de faire taire. « Le Dieu-Noyé devait avoir ses raisons prince Yoren. Je ne cesse de payer le fer-prix depuis que cette guerre a commencée. Quel bon vent vous amène aussi loin de la flotte de fer ? »
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Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Dim 29 Juil - 22:57
L'hydre noire et le prince des requinsYoren & Lyle
Les deux gardes royaux aux armures d'ébène et aux casques dorés se plantèrent à quelques pas de ma position sans mot dire tels deux sentinelles d'obsidienne figées à jamais dans leur posture martiale de protectrices. Tandis, que je saluais d'une manière bien plus courtoise et amicale que ce que mon cœur me dictait ce général de mon père dont les exploits dans les victoires comme les défaites lui avaient valu une certaine renommée dans la puissante armée du Sel et du Roc. Une renommée qui devait être suffisamment importante pour que le Noir ait décidé de lui accorder son pardon plutôt que de lui faire payer le prix de sa félonie. Car suivre un traitre revenait à en devenir un soi même. Pourtant, malgré cette habile réhabilitation dont d'autres partisans de feu mon demi frère avaient pu bénéficier le rang de renégat semblait coller à la peau tatouée du seigneur de Salfalaise. Il suffisait d'écouter les conversations des hommes de la garnison de la capitale ainsi que ceux des troupes revenues victorieuses de la boucherie de Buron pour s'en rendre compte.
Les choix n'étaient jamais sans conséquences et le général déchu en avait fait l'amère et cruelle mais nécessaire expérience. Même les deux chevaliers d'élite veillant à ma sécurité jetaient des regards torves au Lord fer né comme s'ils étaient incapables d'oublier que cet homme, ce grand guerrier et commandant avait préféré soutenir un parricide et un régicide en devenir plutôt que son souverain légitime. Le sort de Lyle Salfalaise méritait de ne pas être oublier. Hier, champion du trône du Sel et de Roc, commandant compétent et apprécié de son maitre et aujourd'hui un paria au sein de son propre royaume, rejeté par ses camarades tant fers nés que riverains. L'homme ne devait la vie qu'au génie tactique de mon père qui avait la capacité de lire l'utilité d'une vie comme on lisait celle d'un pion sur un plateau de Cyvvose. Harren avait fait son choix quant à ces renégats revenus dans le droit chemin. Un choix raisonnable et magnanime. Un choix avant tout nécessaire car la division ne pouvait que mener à la ruine. Nous avions besoin de chaque homme capable dans nos rangs car l'avenir s'annonçait sanglant. C'était le contexte bien particulier qui avait joué sur cette décision. Car, il ne faisait nul doute que des tètes auraient été tranchées si nous avions pu nous le permettre. Pour ma part, je pensais que le Noir avait fait le bon choix.
La trahison gangrénait le Conflans et amoindrir notre propre armée eut été stupide. Pour ma part, en dépit de la rancœur et du mépris que je pouvais éprouver pour le stratège je souhaitais comprendre son choix passé. Quels avaient pu être les motifs l'ayant poussé à trahir Harren pour Joren ? Malgré ma haine de Joren je lui reconnaissais certaines qualités jusqu'à ce qu'il perde la raison. Cependant, j'aspirais à comprendre. Mais, je savais pertinemment que je ne le pourrais sans doute guère car l'hydre ne se confierait certainement pas à ce sujet au requin. L'homme me gratifia d'un sourire aigre dans lequel transpirait une colère tenace. Sourire que je lui rendis de manière arrogante. Après tout son prince était mort et j'avais pris sa place. Cela s'avérait suffisant pour me donner envie de sourire. M'accoudant au rempart, je laissais mes yeux dériver sur la ligne de l'horizon tout en écoutant la réponse du seigneur fer né. A perte de vue s'étendait des prairies à l'herbe grasse, des rivières paisibles qui ne demandaient qu'à prouver qu'elles pouvaient se révéler dangereuses lors des prochaines crues, des champs moissonnés aux proportions dépassant l'entendement et au sud le plus grand lac du continent. L'Œil dieu était égal à lui même en ces temps troublés.
Calme et silencieux. Bien loin de la fureur de la bataille qui s'était joué sur ses berges il y avait désormais des mois de cela. Les villages paraissaient bien tranquilles à l'instar de Ville Harren à quelques kilomètres de là. Cette paix semblait si étrange presque assourdissante lorsque l'on savait que des dizaines de milliers d'hommes avaient perdu la vie depuis le début de cette guerre totale. Cela paraissait presque dérangeant, insultant pour les morts et les disparus. Me détournant finalement de mon observation laconique mais intéressé des environs, je me retournais vers Lyle Salfalaise et lui répondis. "Le Dieu Noyé guide nos pas lord Salfalaise. S'il ne vous a pas encore rappelé auprès de lui c'est que vous avez encore du travail à accomplir loin de l'océan. Nous avons tous payé le fer prix depuis le début de cette guerre et continuerons longtemps de le payer parce que l'empire ne doit pas survivre et que le détruire sera une tache longue, éprouvante et ardue. Laissons le passé là ou il est car seul l'avenir doit compter à nos yeux."
Reportant mon attention sur la forteresse d'Harrenhal je pris le temps d'en observer les innombrables tours atteignant les cieux avant de reprendre la parole. Le bon vent de la légitimité lord Salfalaise serais je tenté de vous répondre. Mais c'est celui de la guerre qui m'a éloigné de mes navires et de mon précieux requin noir. Je n'ai guère perdu au change vu ma bonne fortune. Notre roi a besoin de son héritier à ses cotés pour combattre l'empire alors je m'exécute comme nous le faisons tous. Assez parler de moi. Vous pensez vous capable d'accomplir la tache qui vous est échu ? C'est un objectif bien ambitieux que celui-ci.
Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Ven 17 Aoû - 18:37
L'hydre noire et le prince des requinsJe me souviens encore de cette nuit glaciale, l'odeur de la chair déchirée et des os brisés et mon corps inerte incapable de bouger pour ne pas mourir. Je suis resté longtemps allongé dans la boue, la neige et le sang. J'avais fais le serment de protéger et payer de ma vie cette femme qui avait su restée digne malgré la félonie de son mari. Cette nuit là j'avais perçu une tout autre facette de son visage, fragilisée par l'étendue des conséquences des actes fratricides de notre peuple si loin de nos îles. Serions-nous plus que de vulgaires sac de chair d'os et de sang ? Je crains parfois connaître la réponse et l'espoir se dissipe. J'avais sentis sa main contre ma poitrine, canalisant mes émotions j'avais encore à payer le fer-prix de ce rêve évasif. Comme tout les autres je suis tout sauf basique, non je ne me laissais guère guidé par mes sentiments ou mes élans de folie. J'ai vite compris qu'il n'y aurait pas un seul instant de répit. Il n'y a pas la vie sans la mort et je pourrais me reposer seulement au dernier soupir expiré. C'est ce que j'entrevoyais dans ses yeux humides, la vie était devenue bien trop sombre ainsi bloqué dans mon lit.
Quand j'ai du m’avancer et répondre de mes actes devant le Noir je n'avais guère plus d'espoir de m'en sortir. Si la lune a ses nuages ma réflexion avait jusqu'ici peu de défauts. Alors j'usais de cet esprit tactique, du peu de force qu'il me restait sans aucune chance de recouvrir totalement celle-ci. Alors je brûle, oui j'acquiesce sachant pertinemment que l'esprit tordu de ce vieux sénile me lancera bientôt en première ligne pour mourir. Je brûle et je sens la défiance qui animent leurs regards à la fois sombre et limpide. Mon corps hurle encore et encore sous l'impulsion du tisonnier et de ma chair qui grésille. J'essaye de m'en sortir, je le fais pour l'honneur de ma famille et je m'attends au pire. Face aux paroles de cet homme aussi vigoureux et jeune soit-il je me mettais à sourire. Qu'adviendrait-il de lui ? Il n'était guère qu'un choix secondaire tout au plus. C'était ici une bien pâle copie de son frère, j'imagine qu'il finirait par devenir aussi fou que lui si se n'est pire. C'était une caractéristique connue au sein de cette famille. Les Hoares étaient impitoyables, cruelles, habitués au pouvoir et à diriger les esprits fébriles. Je n'étais guère stupide et encore moins un gentil chien servile. « La légitimité ne fait pas tout. Cela dit c'est une récompense que vous deviez attendre depuis longtemps. » Lançais-je car un bâtard légitime ou non n'en restait pas moins un bâtard aux yeux de tous. Je dessinais un arc de cercle avec ma nuque, massant mollement celle-ci d'une main calleuse avant de poursuivre. « J'ose tout ce qui convient à un homme. Qui ose plus n'en est pas un. Je me battrai jusqu'à ce que de mes os, la chair soit arrachée. » Déclarais-je observant un moment de silence en pensant à ma propre hypocrisie faisant taire le peu d'attachement que je préservais pour ma femme et mes filles. « Réussir n'est pas une option, je me montrerais patient et attaquerais au bon moment prince Yoren. »
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Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Lun 20 Aoû - 19:41
L'hydre noire et le prince des requinsYoren & Lyle
La rancœur que je lisais dans les yeux de cet homme autrefois si admiré et respecté par chaque homme et chaque femme de notre peuple et même une bonne partie des barons continentaux de mon père de par ses talents innés de général et de meneur d'hommes est aussi profonde que ne l'était la noirceur du cœur d'Harren. Toute l'armée du Sel et du Roc était au courant du sort qu'avait réservé le roi des rois au soutien insulaire du prince félon mon demi frère pour lequel je n'avais jamais ressenti la moindre once d'amitié. Ce sort lui collait à la peau de manière aussi bien figurée que littérale car l'emblème du sautoir à jamais gravé sur son corps rappellera à tous ce qu'il en coute de défier un roi comme Harren n'ayant nullement usurpé de son surnom en ces décennies de règne. Un roi capable de faire abattre son propre fils sans ménagement aucun et de laisser la sentence à sa propre belle fille. Mais bien plus que cette marque indélébile de la cruauté de mon géniteur c'est ce qui se dégageait de cet homme qui ne laissait indifférent. La déchéance était d'autant plus cruelle que les Bracken s'étaient simplement fait gentiment taper sur les doigts par Harren pour leur désobéissance et leur choix d'avoir suivi le prince noir dans ses élans de folie. En même temps, il fallait reconnaitre qu'au vu de la situation délicate du royaume le Noir avait besoin du soutien de tous les barons continentaux disponibles tandis que sachant que les fers nés avaient en majorité écrasante choisi sa cause plutôt que celle de son fils il se devait de faire un exemple de ce général qui avait fut un temps compté parmi ses plus proches conseillers et favoris car sinon il en aurait perdu en crédibilité aux yeux des fers nés.
Harren était un représentant de la sombre lignée dans tout ce que cela avait d'excessif mais les actions de Joren avaient poussé le maitre d'Harrenhall à prendre des décisions qu'il n'aurait jamais eu à prendre si l'héritier avait accompli son devoir non pas envers son roi mais envers son peuple en utilisant sa force considérable pour aller engager l'ennemi et tenter de le bouter hors de nos terres. Et puis pourquoi cette précipitation Harren aurait pu trouvé la mort au cours de cette guerre. Il pouvait la trouver demain. Les actions de Joren Hoare ne pouvait dénoter de rien d'autre qu'un esprit atteint par un mal que je ne parvenais pas à déterminer. Si le prince avait su se montrer patient et intelligent il aurait pu trouver une meilleure occasion. Il avait gâché sa chance et causé un peu plus la ruine de la conquête de ses ancêtres par ses actions. Je n'étais probablement qu'un batard de fer né, un rejeton illégitime royal mais en agissant comme il avait choisi de le faire Joren avait prouvé qu'il n'était pas digne de monter sur ce trône. Il avait fait passé son ambition personnelle bien avant la protection de ses terres qui auraient du devenir siennes. La seule estime que je portais à Joren était d'avoir mis à genou l'Orage réputé invincible et d'avoir su fédéré autant autour de sa personne.
Salfalaise avait bien mal joué son coup et le paierait visiblement de sa vie puisque les plans de mon père semblait impliquer sa mort ou sa capture d'une manière ou d'une autre. Il semblait avoir décidé qu'envoyer l'un de nos meilleur général fer né dans une mission suicide serait particulièrement utile pour le royaume. Je n'aurais personnellement point agi ainsi mais cela n'avait aucune importance puisque d'une part il était vain de tenter d'infléchir une décision d'Harren le Noir de quelque manière que ce soit et surtout maintenant qu'il se méfiait de toutes et de tous à cause de la félonie du prince abattu par ses propres hommes et d'autre part parce que je lisais dans le regard du déchu que cela ne changerait strictement rien à ses yeux. Cet homme exsudait littéralement la haine à peine voilée comme si un autre que lui était responsable de sa chute comme si nous lui avions conseillé de suivre Joren Hoare alors que le père de ce dernier était encore en vie. Une bête blessée voilà ce que m'évoquait le Salfalaise et si je ne l'enverrais personnellement pas à la mort mais ferais bon usage de ses talents au cours de cette campagne compliquée et couteuse en hommes, je me demandais si à la place d'Harren je ne le décapiterais pas plutôt ici sur place afin de m'éviter une future trahison. Car il apparaissait clairement pour un observateur avisé que cet homme détestait désormais tout ce qui avait trait au Sautoir.
Sans la conquête d'Harwyn un siècle plus tôt nous ne serions encore qu'un vulgaire peuple de pillard crevant de faim sur nos cailloux battus par les flots mais cet homme balayait la gloire, l'intérêt de son peuple et toute la culture et la tradition fer née sous une montagne de ressentiment. Le jugement dans son regard ainsi que sa remarque pleine de mépris et de sarcasme me tirèrent un éclat de rire rauque et guttural. Que me valait le mépris d'un mort en sursis ? D'un homme qui avait choisi de trahir son peuple et son royaume ? D'un homme qui était monté si haut pour finalement tombé si bas par sa propre faute mais qui était incapable d'assumer l'amer cout de cette erreur de jugement ? Strictement rien. Ma réputation de pirate était connue de toutes les Iles de Fer et batard ou non j'avais le respect et l'estime de chacun de mes compatriotes insulaires de cette armée. Les exploits du Requin Noir et de son escadrille seraient encore comptés longtemps aux jeunes marins et aux héritiers des Iles de fer. Je m'étais élevé seul à la force de ma volonté et de mes efforts au summum de l'art suprême de ma culture natale. Et affirmer que j'étais le second capitaine le plus craint et respecté après ma sœur ainée Eren n'avait rien d'orgueilleux.
Et voilà que ce Lord des Iles de fer jouait avec moi la carte du mépris en raison de mon statut de sang alors que ce dernier n'était rien aux yeux de mes compatriotes tant j'avais honoré nos valeurs ancestrales depuis que j'avais mis les pieds sur un boutre il y avait désormais plus de dix ans de cela. Convaincre les riverains de me suivre si Harren tombait serait en effet bien plus ardu mais ma bâtardise n'existait même plus aux yeux des fers nés aussi le Salfalaise me fit l'effet d'un chien désespéré claquant des mâchoires dans le vide. J'avais de la peine pour lui non pas de manière sentimentale mais simplement eu égard à l'homme qu'il avait été autrefois et celui qui se trouvait sous mes yeux en ce jour. Une moitié de fer né, un traitre en devenir. "Non, je n'attendais absolument rien de la part de mon géniteur. Elevé pour être un chien de guerre c'est ce que je suis devenu et je l'ai fait avec brio. Sans le coup de folie de votre cher prince je n'en serais pas là aujourd'hui. Mes aspirations étaient bien plus modestes. La flotte de fer voilà ce que je visais. La légitimité est la légitimité lord Salfalaise. Elle n'a pas de substance elle est voilà tout." Puis me tournant vers les chevaliers d'Harrenhall m'ayant escorté je leur lançais. "Gardes saisissez vous de cet homme !" Les chevaliers qui n'étaient point au fait des ordres secrets du Noir n'hésitèrent pas un seul instant et saisirent fermement l'homme. "Jetez le du haut des remparts !" L'élite du Sel et du Roc approcha brusquement le condamné du précipice mais je me dépêchais de les interrompre dans leur action. "Stop j'ai changé d'avis. Reprenez vos positions."
Je me doutais qu'il allait me cataloguer dans la lignée à jamais maudite des Hoare au vu de cette petite démonstration mais je n'en avais que faire. Il avait suivi un homme qui était prêt à plonger un royaume déjà sous le coup d'une invasion en pleine guerre civile aussi son jugement sur ma personne m'était aussi indifférent que le serpent pouvait l'être au rapace. Reprenant finalement la conversation avec le Salfalaise. "L'audace est une vertu à condition d'être utilisée à bon escient. Mais il est vrai qu'elle est ancrée dans notre culture et a fait notre réputation. Comme nous tous. Jusqu'à ce que nos souffles de vie nous soient ôtés et que nous rejoignions le panthéon du Noyé." Je laissais de longs instants défiler et observais la masse inaltérable et dominatrice de la forteresse de grès d'un œil inquisiteur avant de répondre. "Oh, mais je ne doute pas que vous vous montrerez à la hauteur de votre réputation le moment venu. Mais assez parlé de votre ambitieuse tache." Ou devrais je dire votre habile condamnation à mort. Peut être qu'Harren sentait que le Salfalaise ne pouvait que trahir sa cause d'une manière ou d'une autre et souhaitait faire d'une pierre deux coups en frappant l'empire en plein cœur tout en se débarrassant d'un futur félon.
Je n'étais pas dans la tète du Noir et ne le serais jamais. J'avais passé bien trop de temps loin de mon géniteur pour m'imprégner de ses modes de pensée contrairement à mon feu demi frère qui avait du être capable de battre le maitre à son propre jeu oubliant que c'était celui là même qui l'avait formé. "Parlez en toute franchise. Qu'est ce qui vous a poussé à épouser la cause de Joren là ou tous les fers nés avaient rallié le père plutôt que le fils ? Je suis particulièrement curieux de le savoir. Vous étiez l'un des favoris du Noir, l'un de nos généraux les plus respectés et vous avez misé tout cela sur un coup de tète. J'aimerais comprendre."
Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Mer 22 Aoû - 17:56
L'hydre noire et le prince des requinsCe qu'il disait était vraie. Joren avait perdue le contrôle dans un élan précipité par la gloire et la folie. Je n'avais jamais douté de lui, encore aujourd'hui sa vision et ses décisions restent ancrées dans cette caboche qui me sert de tête. Yoren est en ce point très différent de celui-ci. Élevé pour mourir, servir et prendre ce qu'il pouvait obtenir. Tout comme lui autrefois je n'aspirais peut-être à rien de mieux que de vivre de cette façon très archaïque. Là ou Joren aurait pu rassembler et asseoir son pouvoir entourés de riverains et de fer-nés unis pour les prochaines décennies. Lui était trop attaché à notre mode de vie, à cette vision étriqué que nos îles ont inculqués et façonnés à nos jeunes esprits. Qu'étions nous devenu de plus ? Depuis que nos ancêtres avaient sillonnés les mers qu'avions nous réellement pu accomplir de plus ? À cette question autrefois je feintais de répondre, balayant cette simple palabre sans fondement d'un revers de la main. Pourtant après avoir servit sous le commandement de Joren Hoare, après avoir mené ses batailles victoires comme défaites. De cette simple phrase, émergea une certaine forme de réflexion et d'ouverture sur les choix que nous pouvions faire. Aujourd'hui le Conflans est à mes yeux une part de l'héritage que je dois coûte que coûte préserver quitte à me faire tuer.
Alors il agit, comme le leader d'une meute de loup enragés il ordonne ses directives et ses hommes surgissent et fondent sur moi. J'arbore un sombre sourire, je ne me laissais guère impressionné par ce genre de décisions puériles. Me faire passé par dessus les remparts, faites donc jeune prince et répondez de vos actes auprès de votre père par la suite. Si la plupart d'entre eux pensaient faire naître en moi la crainte de perdre le peu qu'il me restait ils se trompaient lourdement sur l'hydre noire. Pouvais-je blâmer le chien d'aboyer quand il n'avait connu que cette misérable vie abjecte et se faisait encore fut un temps nommé Pyke ? Avoir la force d'un homme et la volonté d'une fillette c'était loin de combler les espoirs fondés par Harren envers son bâtard. Je me faisais rapidement la réflexion qu'une chute de cette hauteur allait je l'espère me réduire en charpie et me tuer sur le coup. Bon prince qu'il était il stoppa cette mascarade avant de ce fourvoyer dans ce précipice. Au moins il n'était pas totalement stupide. Je me défaisais de l'emprise de ces pions serviles. Ma mâchoire se rétracte et je n'aimais guère que l'on pense de moi que j'étais faible. Je réajuste ma brigandine et me cabre jetant un regard froid à cette bande de charognards ne répondant que par la crainte des agissements de leur marionnettiste. Je laissais mes mains retombés le long de mon corps écoutant la question de celui-ci. Yoren avait-il un soupçon de compréhension face aux choix que j'avais fais ? Il est vraie que tous sans exception ou presque avaient préférés retournés auprès de leur maître sauf un. Il s'agissait peut-être là que du destin. Après tout si je n'avais pris position et été là durant la bataille de Buron le peu de forces conflanaise que commandait Lord Bracken pour Myria Hoare aurait été débordée et celle-ci aurait été sauvagement violée et tuée. J'expirais l'air d'entre mes lèvres, passant mes phalanges contre mon visage et répondait. « J'entrevoyais en Joren la promesse d'un futur, d'un avenir pour notre peuple prince Yoren. Nous sommes ce que nous sommes, des fer-nés des pillards façonné et élevé par la rudesse de notre foyer. C'est notre nature et pourtant nous n'avons jamais été si proche d'un but qu'aucun n'avait jamais réalisé avant votre père. Conquérir, coloniser et dominer, C'est une promesse dont la valeur peut paraître abstraite mais, ici sur ces terres la vie est bien plus facile que sur les Îles de Fer. J'ai toujours vu l'impétuosité de la jeunesse vaincre les rouages de la vieillesse car un jour ou l'autre nous sommes tous amenés à mourir. J'ai suivi Joren dans son ambition de conquête pour garantir un meilleur avenir pour ma famille, il n'y a rien de plus à dire. »
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Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Sam 25 Aoû - 18:20
L'hydre noire et le prince des requinsYoren & Lyle
Tandis que je notais la morgue intacte du général déchu ce qui était tout à son tragique et limité honneur, j'écoutais avec une attention bien réelle ses explications quant à son choix de demeurer le seul seigneur insulaire au coté de feu mon demi frère là ou l'écrasante et quasi totale majorité de notre peuple tant détesté et méprisé avait fait le choix du vieux renard dont la réputation impitoyable n'avait fait que s'élever ou empirer au gré des décennies simple question de point de vue. Celle ci s'était visiblement améliorée avec le temps selon des critères fers nés puisque tout ce que les Iles comptaient de guerriers avaient préférés suivre Harren là ou selon les riverains elle avait du se dégrader sensiblement pour que le discours félon du prince noir ne les rallie en masse à son étendard. Je n'avais jamais été proche de Joren et l'avais encore moins apprécié. Ce simple fait était de notoriété publique là ou ma relation complice avec Eren l'était tout autant du fait de nos ressemblances. Seulement, j'avais respecté le grand général que le fils légitime du Noir avait été. Conquérir la Nera alors qu'il n'avait pas encore mon âge, aller mettre à genoux l'Orage impétueux et redoutable dans un superbe mouvement tournant puis abattre le Cerf couronné encore auréolé de sa légende personnelle en personne, acquérir une réputation de boucher dans le bois au roi afin de terrifier un peu plus les cœurs les moins raffermis du coté de l'ennemi.
Je n'avais jamais aimé Joren mais je l'avais respecté et peut être en avait il été de même de son coté. L'histoire ne saurait donc jamais si les deux fils du Noir auraient pu constituer une formidable association pour ce royaume unique en son genre. Les deux n'auront jamais même su s'ils étaient capables de s'apprécier. Malgré, le traitement utilitariste au possible d'Harren de ma personne je savais qu'il me préférait à son fils légitime sans comprendre pourquoi. Je n'étais que son chien de guerre le plus efficace. Guère plus une arme létale dans ses mains qu'un véritable être humain à ses yeux et pourtant dans ses rares excès d'humeur positive il m'honorait de cadeaux princiers avec plus d'affection qu'il n'en n'avait jamais témoigné à Joren selon les dires d'Eren. J'imagine qu'il voyait en moi un reflet parfait de l'homme qu'il avait du être dans sa jeunesse à contrario de Joren par trop riverain. Oh, si le roi des rois pouvaient savoir à quel point il se trompait sur le compte de son molosse affamé, de son requin hantant les mers il s'en ferait des cheveux blancs tandis que les siens n'étaient pour l'instant que striés de gris malgré son âge avancé signe d'une vaillance bien réelle. S'il y avait bien un seul point sur lequel le Salfalaise avait raison à mon sujet c'était que ma bâtardise serait un sujet délicat en cas de succession.
Seulement, je ferais bien mieux que toute la lignée m'ayant précédée. Ambitieux, mégalomane, fou ? Certainement, cependant le qualificatif mieux pouvait être utilisé de bien des manières mais cette subtile interprétation ne regardait absolument personne d'autre que moi. Et, je souriais de manière carnassière et franchement amusée en constatant que le regard que le fer né portait sur moi était finalement tout à fait similaire à celui d'Harren sur ma personne. Car pour un homme rempli de haine pour ce souverain qui l'avait condamné à mourir en échouant ou en réussissant mais à mourir tout de même, il ne voyait guère plus loin que ce dernier. Celui ci me voyait comme un vulgaire pillard téméraire et audacieux au possible, un roi des mers et des océans ayant été nourris au sang depuis l'enfance et avide de perpétrer une voie condamnant les insulaires à l'isolement sur la scène continentale. La réputation était terriblement précieuse car elle constituait quelque part un outil formidable autant qu'un boulet irrémédiable selon les circonstances. Celle qui collait à la peau des Hoare était à l'image de notre glorieux souverain. Et tandis que le général en sursis me dépréciait de manière à peine voilée je riais intérieurement aux éclats.
Oui, l'antique voie devait se perpétrer et elle le ferait car les fers nés ne connaissaient que cela et s'opposeraient à un sevrage de leur sanglante habitudes cependant l'antique voie n'était pas qu'une condamnation volontaire. Un royaume tel que celui des Hoare aurait à jamais des ennemis extérieurs de part sa nature intrinsèque et cette brutalité naturelle des Iliens était une force plutôt qu'une faiblesse eu égard à ce fait. Joren avait parlé d'abolir l'antique voie. Quelle folie ! Le commerce était plus rentable soit mais insulter une part de sa culture était ce qui devait l'avoir condamné aux yeux des fers nés. Cumuler l'antique voie et le commerce voilà qui eut été une proposition intéressante. Le pillage irradiait littéralement dans les veines des fers nés et cela n'avait rien à voir avec le nom des Hoare. Mais tout à voir avec leur culture, leur religion et leur mode de vie. Laisser les fers nés piller nos ennemis de toujours et qui le resterait à jamais tout en utilisant notre maitrise des océans pour s'assurer un monopole commercial de transport de marchandises par exemple. Paradoxal parfaitement mais raisonnable.
Joren ne devait pas connaitre suffisamment les fers nés contrairement à Eren pour avoir osé formuler de tels propos. En somme, cette guerre civile qui avait durablement et peut être définitivement fragilisé le sort et l'avenir du royaume avait mis en exergue les différences entre riverains et fers nés et rappeler que le Conflans avait été conquis ce qui était encore pire dans une époque comme la notre ou nous aurions du tous nous rassembler pour écraser le grand ennemi qui avait lui bien compris la force de l'unité. Oh mais personnellement je ne vous reproche pas d'avoir suivi mon frère lord Salfalaise. Je vous reproche de l'avoir fait alors même que le royaume était sous le coup d'une triple invasion ennemie. Ce qui est singulièrement différent. Voyez toute l'ironie de la chose. La loyauté paie parfois et d'autres non. Et au sein d'une époque aussi étrange et compliquée que la notre le chien de guerre se voit accorder la récompense suprême là ou le brillant général se voit condamner à une fin à la fois digne d'un point de vue fer né et indigne à titre individuel.
Laissant quelques instants défiler au cours desquels je rabattais ma lourde cape sur mon dos et laissais mes lèvres exhaler un souffle d'air chaud se muant en buée sous la morsure du froid, je finissais par reprendre. "Joren était le futur de ce royaume Général. Puisqu'il en était l'héritier légitime. Il ne tenait qu'à lui de créer ce qu'il avait imaginé pour ce royaume si compliqué de par sa nature intrinsèque. Peut être aurait il pu réussir et peut être aurait il échoué. Nous n'en saurons jamais rien puisqu'il a brulé sa chance en tentant de doubler mon père. Un exercice que même certains ennemis du royaume n'ont jamais osé tenter. L'impatience lui a fait perdre toute mesure. Mais je vois ce que vous voulez dire. Le roi des rois règne depuis si longtemps et pourtant qu'y a t'il de différent du temps d'Harwyn la poigne ? Posant une main gantée de cuir sur le merlon du rempart recouvert de neige, j'en appréciais la texture une poignée de secondes avant de conclure. En effet nous sommes ce que nous sommes. Les terres dures donnent des hommes durs. Cependant la douceur du Conflans n'est connu que des guerriers de nos Iles venant défendre la conquête de mon ancêtre. Vous pensez que nous en sommes proche alors même que l'empire menace de nous engloutir purement et simplement et d'effacer jusqu'à notre nom de l'histoire. Votre perspective est particulière my lord. "
Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé] Sam 15 Sep - 11:23
L'hydre noire et le prince des requinsDans leurs murs fais de silence je me figeais dans une stature bien peu enclin à me faire insulter aussi aisément par ce qui n'avait jamais rien été de plus qu'un vulgaire pillard. Seul le sang parlait et son comportement désinvolte était une marque de son ingérence et de sa puérilité. Je n'allais pas me laisser intimidé, ni par lui ni par quiconque pas ici. La leçon du Noir serait la dernière que je me gageais d'obtenir de la main d'un être qui n'avait de nom que le statut et qui n'accomplissait rien de bien plus glorieux que l'ombre de son frère. Car ici il n'était rien, gageons qu'il sache mieux se tempérer à l'avenir. Le chien qui aboyait le plus fort étrangement ne mordait point. Nous dressions entre nous cette défiance, un lien qui se dénouait par les exactions d'un et les fautes d'un autres. Les rêves que je partageais à travers la vision de Joren avaient peut-être un point final dans l'Histoire pensais-je. Son regard sévère sur la réalité ne m’impressionnait plus, je revenais de Buron et il n'y avait rien de glorieux à se tenir debout face à une charge de cavalerie lourde. Entre les éclats d'épieux et les membres broyés, déchiquetés, arrachés des corps de ces pauvres malheureux. Cette bataille m'avait marquée d'une bien triste façon et il n'en ressortait qu'une singulière apathie. « Vous pouvez me reprocher toute la ruine et le malheur de notre royaume que je n'entendrais que le bruissement du vent en haut de ses remparts prince Yoren. » Déclarais-je me fichant bien de ce qu'il pouvait dire ou faire car sa parole face à la mienne n'avait pas raisonné dans l'esprit malade de son père à mon sujet. Oui le Noir était sans doute entrain de dépérir, pourtant il tenait encore debout et était prêt à rendre ardue la tâche à ses détracteurs. « Notre devoir est de servir bêtement et de courber l'échine mais, pour vous comme pour moi c'est allé contre notre nature. Nos adversaires se sont ligués contre nous pour une unique raison. L’expansionnisme dévorant de votre père était peut-être une erreur que nous paierons tous chèrement. Je côtoie depuis suffisamment longtemps la mort et la guerre pour savoir que ces jeux violents connaîtront une fin violente. » Son frère avait comprit qu'il fallait être bien plus que ce chien de guerre fidèle pour s'émanciper et obtenir crédit aux yeux du monde. La légitimité et le pouvoir ne pouvait pas s'obtenir sans prendre des risques et encore moins en acquiesçant bêtement à toutes les directives d'un seul homme sur cette terre. « Personne ne se soucie des perspectives d'un homme ayant déjà un pied dans la tombe prince Yoren. » Sifflais-je entre mes lèvres avant de détourner mon regard vers le ciel. Je me mettais à sourire, un léger rire s’imprégna fébrilement de ma voix puis je concluais. « Je vous souhaites bonne chance dans les guerres à venir. » Sur ces mots, je le saluais et je bousculais l'un de ses hommes me barrant la route retournant à une solitude qui me sciait bien plus que leur compagnie. Bras ouverts, je suis seul. Je ne suis pas un héros, je ne suis pas fait de pierre. Vrai ou faux je peux difficilement dire si Je suis sur le mauvais côté du ciel. Ou aux côtés des justes en Enfer.
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Sujet: Re: L'hydre noire et le Requin devenu prince [FB Tour IV - Terminé]
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