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 Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]

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MessageSujet: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyLun 11 Juin - 22:27

Silencieux, Lyman contemplait les contreforts de Castral Roc, ses cheveux blonds balayés par le vent frais de l’hiver alors qu’il se trouvait, immobile, au sommet de la forteresse millénaire des Lannister. Son regard se perdit dans l’horizon, vers Port-Lannis, puis en direction des terres vassales les plus proches, avant de s’égarer dans le lointain, d’abord en direction du Bief, avant de finir vers le Conflans. L’air faisait gonfler ses narines, l’emplissant de froid et réveillant ses sens défaillants, alors qu’il avait l’impression d’être mort, de n’être qu’un pantin de glace désarticulé, qui ne savait plus vraiment comment vivre et pour qui tout n’était que fadeur et grisaille. Même cette vision qui l’apaisait, d’habitude, déposait un goût de cendres sur sa langue. Il revoyait les sorties en famille, les voyages, les quelques amusements d’enfant … Ses souvenirs de famille le prenaient à la gorge, ternis qu’ils étaient désormais par le fait qu’ils n’étaient plus, justement, que des instants qui ne se reproduiraient plus, qui était voués à s’effacer de sa mémoire et à emporter les dernières preuves que Nymeria Lannister avait arpenté ces murs. Dans plusieurs décennies, qui saurait qu’elle avait ri, qu’elle avait pleuré, qu’elle avait vécu ? Trop jeune, emportée sans descendance, avant que la famille n’ait pu s’agrandir … Aussi cruel que cela soit, elle ne serait jamais plus qu’un nom chéri puis oublié dans la généalogie des Lannister, elle qui aurait dû être portée au firmament comme Reine du Val. Et ce simple constat brisait un peu plus le cœur décomposé d’un Lionceau désenchanté.

Il se souvenait encore du soir fatidique. Il ressentait encore ce coup dans sa poitrine, comme si un poignard l’avait transpercé, et cette impression de ne plus pouvoir respirer, de ne plus exister, d’être suspendu dans une étrange dimension où il était comme extérieur à son propre corps figé, absent de la scène qui se déroulait pourtant sous ses yeux. Il était resté comme sa mère, complètement transi, glacé, mort. Et puis il avait fallu l’annoncer, sans qu’il ne parvienne à infliger cette peine supplémentaire à ses parents. Il savait que Jordane l’aurait fait, sinon. Mais il avait senti l’ombre de la reconnaissance dans ses yeux si durs alors qu’il proposait de prendre sur lui ce fardeau. La Lionne restait impassible. La Lionne ne pouvait pas être humaine. Sauf qu’elle l’était, et que son fils avait vu cet éclair fugace de souffrance incompressible, cette déchirure dans une âme qui avait toujours porté ses enfants au firmament, ne leur épargnant rien pour les préparer aux vicissitudes de ce monde, et finalement, quand tout semblait si … pur, le sort avait frappé. Peut-être que finalement, c’était cet éclair de désespoir chez sa mère qui l’avait terrassé, davantage que toute autre manifestation de tristesse, car briser le cœur de Jordane Lannister … Personne n’y était jamais arrivé. Elle avait toujours été le roc, l’horizon indépassable, et puis, la femme avait fait son apparition, dans sa fragilité si commune à l’ensemble de l’humanité face au deuil. Alors, par respect pour cette douleur de mère qu’il ne pouvait pas comprendre, même comme un frère frappé, pour celle qui restait envers et contre tout sa mère, il avait délivré l’affreuse nouvelle. Et une fois sa sombre tâche accomplie, il s’était simplement allongé sur le lit conjugal, sans un mot, le regard vide, sourd au monde et à sa femme. D’un mouvement, après une éternité de silence, il l’avait ramenée contre lui, et n’avait plus bougé, les yeux désespérément fixé sur ce plafond qu’il aurait voulu transpercer à force de le regarder.

La vie devait continuer. Elle n’avait simplement plus le même goût, et à présent qu’il s’apprêtait de surcroît à fracasser un peu plus les débris de sa famille, l’amertume l’envahissait, à mesure que les regrets le submergeaient. Il aurait tellement voulu … Quoi au juste ? Ne jamais avoir marié Nymeria à Ronnel Arryn ? Lui avoir dit avant qu’elle ne parte qu’il l’aimait, qu’elle était à jamais sa petite sœur, qu’il était fier de la femme qu’elle devenait, qu’elle était devenue ? Hélas, il ne pouvait pas remonter le temps, pas être un meilleur frère. Peut-être était là sa dernière leçon de Prince : ne jamais vivre en regrettant ses actes passés. Ce qui était fait était fait. Il fallait l’assumer jusqu’au bout. Pourtant, le prix de cette dernière lui paraissait trop élevé, même s’il savait qu’in fine, cela ne contribuerait qu’à l’endurcir un peu plus, à le pousser à prendre les décisions les plus difficiles sans un regard en arrière, pour le bien et la protection des siens. Le reste, après tout, avait toujours été entre les mains des dieux.

Le cœur lourd et le pas battant, il finit par se détourner du paysage pour quitter son poste d’observation et descendre rejoindre Jeyne dans leur chambre, le soleil couchant l’inondant des ultimes vestiges de sa chaleur, pour se fondre dans la longue nuit qu’il ressentait si ardemment. Arrivé devant ses appartements, il inspira profondément, avant d’entrer et de contempler son épouse et ses rondeurs, celles qui avaient condamné sa sœur. A cette pensée, la nausée lui vint, aussi il se dirigea sans un mot vers le broc d’eau posé dans un coin et s’aspergea le visage, essayant désespérément de retrouver contenance. Le contact de l’eau eut le mérite de le sortir de sa torpeur, au moins momentanément. Alors il fixa son épouse et finit par soupirer :

« Je suis désolé. »

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyMar 3 Juil - 13:42


Comment réagir face à la souffrance de la personne qu'on aime ? Comment l'atténuer ? Comment alléger un quotidien devenu morne et difficile, dénué de couleurs ? Je me sentais terriblement impuissante face à la souffrance de Lyman. Il avait su me rassurer, me cajoler depuis mon retour, faisant taire mes peurs stupides. Et moi, j'étais incapable de faire de même. La nouvelle nous avait tous frapper comme la foudre. C'était si improbable qu'il avait été difficile d'y croire, pensant à une erreur. Nymeria était bien en sécurité au Val. Loin de la guerre. Dans des conditions idéales. Elle était choyée et protégée. Elle était l'épouse du roi du Val. Ils étaient amoureux. Elle avait eu la chance de pouvoir convoler avec l'homme dont elle était tombée amoureuse. Tout souriait à la jeune lionne. Et la mort l'avait fauchée au plus beau moment de la vie d'une femme... Ronnel Arryn devait être dévasté, si ses sentiments pour sa jeune et jolie épouse étaient toujours aussi vrais et forts. Et j'assistais à l'affliction de la famille Lannister... Loren, Megara, Lyman... la lionne, elle, agissait comme une reine de glace, comme si rien ne la touchait, mais elle était mère et je savais qu'elle veillait farouchement sur ses petits... J'admirais sa capacité à faire abnégation de sa peine et à se montre inébranlable, tout en me demandant si elle avait quelqu'un à qui parler du chagrin qui devait fouailler ses entrailles... Et ravager son cœur.

Lyman n'était pas beaucoup plus démonstratif. Il avait pris sur lui d'annoncer la nouvelle de la mort de sa sœur. Et puis, il était venu se coucher près de moi, dépourvu de vie. De passion. De chaleur. Une coquille vide. Comme si tout sentiment l'avait quitté. Cela m'avait inquiété, bien évidemment, et je n'avais pas su gérer sa peine. Nous ne l'exprimions pas du tout de la même façon. Je ne doutais pas qu'il était sincèrement éprouvé, mais il agissait comme on le lui avait appris. Et très égoïstement, je m'étais sentie totalement rejetée face à son indifférence. J'avais espéré qu'il vienne se réfugier dans mes bras, qu'il me parle tout du moins. Pas qu'il joue la comédie et feigne que tout va bien, non, mais... Qu'il se confie à moi. Je lui avais démontré que j'étais capable de l'écouter et de garder ses secrets. Je l'avais épaulé depuis notre mariage. Nous étions des partenaires en plus d'être des époux. Nous étions des amis. Et s'il ne pouvait s'épancher auprès de moi, auprès de qui le ferait-il ? Mes peurs avaient afflué de nouveau, irrationnelles. J'étais enceinte, j'étais hyper sensible, j'avais besoin de mon époux. Et il était inatteignable. J'avais eu envie de pleurer face à son indifférence, à sa froideur, mais je m'étais sermonnée en me rappelant qu'il était en deuil et que je n'avais pas le droit de lui infliger cela. Ma raison et mon cœur me dictaient des choses bien contradictoires. J'étais déjà sensible à mes sentiments en temps normal, mais la grossesse me rendait infiniment plus émotive. Et contradictoire. Et Lyman avait supporté avec patience.

Et j'avais ressenti un soulagement intense quand il m'avait enfin attiré à lui. L'étranger qui était dans notre lit avait disparu, remplacé par mon époux en souffrance. Il fallait du temps. Il me fallait de la patience. Je n'avais rien dit, me lovant juste contre lui, posant ma main sur sa poitrine, avant d'attraper la sienne pour la serrer entre mes doigts, avec force, l'assurant de tout mon soutien en ces temps difficiles.

Assise à broder pour notre futur enfant, mes pensées divaguaient et mon ouvrage n'avançait guère. Je n'étais pas très douée dans ces travaux de jeune fille de toutes façons. Chevaucher me manquait. Chasser au faucon également. Ma vie semblait suspendue. Ma vie de jeune fille stoppée net par celle de femme. De futur mère. J'étais inquiète pour Lynara, dont la grossesse était difficile. Plus que la mienne. Ma pauvre Lyna n'était-elle donc vouée qu'aux tourments ? Après avoir vu l'homme qu'elle aimait en épouser une autre, après avoir épousé un quasi inconnu pour sauver son honneur, elle devait subir les affres d'une grossesse difficile. Et si... Non, je ne pouvais pas songer à cela. Je ne pouvais pas faire du cas de Nymeria une généralité pour nous. Je devais rester confiante. Mais dans ce climat de deuil et de désespoir, il était difficile d'avoir des pensées positives. Je relevai les yeux de mes travaux d'aiguille pour regarder Lyman pénétrer sans un mot dans la pièce et se rafraîchir. Je me sentais terriblement seule. Délaissée. Nous nous parlions à peine. Il demeurait silencieux la plupart du temps et je respectais cela. Mais je le vivais mal. Alors il s'excusa, sans que je ne dise rien. Je posai mon ouvrage sur mes genoux et le considérai gravement. « Je sais. » Oui, j'avais conscience qu'il était sincère. « Et je le suis aussi... Parce que je suis une spectatrice impuissante. Que j'ai l'impression d'être sortie de ta vie. Que cela me désespère et que je m'en veux de penser à moi en ces instants, alors que tu es si malheureux... » Le bébé se mit à bouger avec force. Se pourrait-il qu'il se montre sensible à ce qu'il se passait entre ses parents ? Je grimaçai et portai la main à mon ventre devenu énorme, entant les coups sous ma main. J'inspirai, avant de me lever, déposant mon ouvrage sur le siège et m'approchant de Lyman pour prendre son visage entre mes mains. « Reviens-moi. Laisse-moi entrer... Laisse-moi franchir ces barrières que tu as érigées... » Je baisai doucement ses lèvres, avant de simplement me blottir contre lui, une boule dans la gorge.

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyLun 9 Juil - 18:14

Au milieu de ce torrent âcre de regrets, la présence douce de Jeyne tout contre Lyman, le goût de ses lèvres sur les siennes lui faisaient l’effet d’une bouée de sauvetage à laquelle il avait besoin de s’accrocher désespérément. C’était étrange, ce soudain contact avec la vie, ce retour à une forme de douceur humaine, pour lui rappeler qu’il n’était pas ce grand cadavre à la renverse qui continuait à hanter les couloirs de Castral Roc. Soudain, il se rappelait des sensations dont il n’avait plus envie quelques minutes auparavant. Et alors qu’il prenait cette bouffée d’oxygène, la culpabilité, violente, le surprit. Il avait droit à tout cela : un enfant à naître, un couple aimant, des responsabilités royales, un avenir … Tout ce qui était promis à Nymeria et qu’elle n’aurait jamais. Le pire ? Parfois, il se disait qu’elle le méritait plus que lui. La benjamine, eut-elle été de sexe masculin, aurait été un preux chevalier sans reproche, il n’en doutait pas. Jeune fille, malgré son impulsivité et ses manières cavalières, elle ne manquait pas de qualités : elle était franche, attentive aux autres, honnête, généreuse … Tout ce que lui n’était pas, ou alors, ne paraissait pas être. Les choses n’auraient-elles pas été meilleures pour le Roc si lui et sa sœur avaient échangé de place ? Peut-être. Sans doute, susurrait la voix du malheur dans son esprit éprouvé. Au-delà de ça, surtout, il avait l’impression délétère de voler ce qui aurait dû revenir à Nymeria, de profiter d’un temps qu’il avait à sa place, et cette sensation lui était insupportable, de même que l’injustice de cette situation. Pourquoi sa sœur adorée, qui vivait en paix, qui n’avait fait de mal à personne, mourrait de la sorte, alors que d’autre qui n’apportaient que mort et désolation, traîtrise et perfidie, étaient encore en vie, attendaient des enfants, demeuraient sur cette maudite terre de Westeros ? Il n’avait pas de réponse, hormis celle de la cruauté des dieux. Etait-ce un moyen de punir les Lannister pour ne pas avoir embrassé la cause des Sept ? On disait qu’Argella Durrandon avait perdu son enfant. Y avait-il là quelque malédiction ? Il en venait à s’interroger, et cela achevait de faire revenir son abominable nausée. Alors il enfouit son nez dans les cheveux de son épouse, leur flagrance calmant un peu son esprit sans dessus dessous. Les idées un peu plus claires, il finit par se détacher légèrement, conscient que l’ancienne Stark avait besoin de réponses, d’assurance.

« J’avais juste besoin … de mettre des mots sur les pensées que je ne pouvais pas dire. Accepter. »

Si Lyman était un homme plutôt expansif, le choc de la mort de Nymeria avait annihilé sa capacité à communiquer, parce que son cerveau avait été momentanément comme frappé, figé, mis en pause. Lui qui avait tellement besoin de tout intellectualiser, de réfléchir posément, d’anticiper, avait été littéralement emporté par l’ampleur de la tristesse qui s’était abattue sur lui, et par toutes ces pensées qu’il ne parvenait pas à ordonner et qui s’entrechoquaient dans sa tête sans qu’il ne parvienne à faire cesser cet incessant bourdonnement spirituel. Il avait été nécessaire, vital même, qu’il entreprenne ce travail d’introspection seul, parce qu’il n’arrivait tout simplement pas à en parler. Et quand tout était sorti, si brutalement, face à Gareth, comme il l’avait pressenti … Il avait su qu’il prenait la bonne décision. Jamais il n’aurait infligé cette horrible logorrhée à sa femme enceinte. Il avait …

« Il me fallait simplement … un peu de temps. Pour savoir … comment parler de ce que je ne peux pas … énoncer. »

Ces barrières avaient été nécessaires pour sa santé mentale, et peut-être aussi pour celle de sa femme et de son enfant. Mais maintenant, elles pouvaient s’abaisser doucement, car il avait enfin les mots qu’il voulait prononcer, même si la plupart lui déchiraient déjà le cœur. Il n’avait pas réfléchi qu’à Nymeria, pendant ces heures sombres, mais à l’avenir, à son propre enfant, qui demeurait caché dans ce ventre arrondi pour quelques mois encore … et à Jeyne évidemment. Surtout à Jeyne, au fond, à la manière de s’assurer qu’elle soit en sécurité, de n’importe quelle manière. Il ne pouvait rien contre les horreurs de la féminité, bien sûr, contre la main froide et sans pitié des dieux … Mais il était en son pouvoir d’interférer avec ce que les hommes pouvaient attenter contre elle. Et puis, tout simplement, il voulait d’abord lui dire qu’il n’avait pas oublié leurs liens, et que même replié dans son esprit, une part de lui se tournait toujours vers elle. Ce n’était pas si facile à faire, néanmoins. Peut-être que, finalement, le plus adéquat était de lui montrer que la confiance était toujours là, en lui partageant quelques-unes de ses pensées intimes ? Après un très long silence, il finit par dire doucement :

« Une part de moi ne peut s’empêcher de penser que je suis en partie coupable de ce qui est arrivé. J’ai participé au choix du mari de Nymeria. J’ai soutenu l’alliance avec le Val, le mariage avec Ronnel, loin de nous.

Si elle était restée au Roc … »


Sa voix se brisa légèrement, mais il continua vaille que vaille :

« Et je crois que j’avais besoin … de me convaincre que notre enfant et toi ne risquiez rien de cet ordre, et de ne pas vous infligez … ce genre de pensées. C’était … difficile, de se dire que Nymeria était comme nous, et puis … »

Plus rien.

« Je ne veux que votre sécurité, Jeyne. Ne l’oublie jamais. Peu importe … ce qui peut arriver ou ce qui peut nous séparer. Je veux juste que tu saches que … tout ce que je fais, et même ce que tu ne comprends pas ou n’approuve pas … je le fais pour notre enfant, et pour toi. »

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyMar 31 Juil - 9:43


Ma franchise m'avait plus d'une fois jouer des tours et je savais qu'elle était souvent malvenue au Roc où elle était perçue comme un défaut. Mais si je ne pouvais être sincère avec mon époux, avec qui le pouvais-je ? Il n'avait pas besoin que je le fasse culpabiliser en lui décrivant ce violent sentiment de solitude qui m'étreignait depuis la mort de sa sœur. Il était normal qu'il soit malheureux et se retranche derrière le silence afin de faire son deuil. Je le savais. Je m'en persuadais. Mais... Malgré cela, malgré la raison, cela demeurait difficile et s'assimilait à une sorte de rejet qui me faisait mal. Je prenais sur moi, j'endurais, mais je souffrais en silence pourtant. Sans doute que l'état très avancé de ma grossesse ne m'aidait pas à garder la tête froide. Et je me morigénais souvent quand je m’apitoyais ainsi sur mon sort en me rappelant que j'étais déjà fort chanceuse que mon époux éprouve quelques sentiments pour moi quand tant de mariages arrangés étaient froids et dénués d'affection. Parfois, le respect était déjà bien suffisant. Je hochai pourtant la tête quand il répondit à mes aveux. J'étais habituée à ce que Lyman montre de la réserve concernant ses sentiments. Il était loin de me confier tout ce qui pouvait lui traverser l'esprit, parce qu'il avait été élevé ainsi et que la lionne était un être de glace qui ne laissait aucun sentiment filtrer. « Et maintenant, tu sais comment en parler ? » C'était un concept assez étrange pour moi. De devoir prendre le temps de faire le tri afin de pouvoir parler de sa peine. Parce que je ne fonctionnais pas du tout ainsi. Quand j'étais affectée, cela se voyait. Quand j'étais en colère aussi. Je ne réfléchissais pas, je ne cherchais pas à poser des mots dessus, je n'en avais pas besoin. Mais Lyman était bien différent de moi. Sur beaucoup de points. Étonnant que nous nous entendions si bien, mais... Nous étions tous les deux suffisamment intelligents pour accepter la façon de fonctionner de l'autre.

Je pinçai les lèvres quand il me confia sa culpabilité concernant le sort de sa sœur, posant doucement une main sur la sienne. C'était une pensée stupide et dénuée de fondement, mais tellement logique alors que la nature humaine était faite de telle sorte qu'il fallait forcément trouver un coupable aux pires horreurs. Je ne l'interrompis pourtant pas. Il avait mis tant de temps à venir se confier à moi qu'il serait idiot et déplacé de l'interrompre quand il ouvrait enfin les vannes. Je n'étais pas étonnée qu'il ai associé la mort de sa sœur à notre propre situation. Forcément, cela réveillait des peurs primitives. Et malheureusement bien réelles. Et cela devait être la même chose pour Gareth concernant Megara. Je me demandais qui, des hommes ou des femmes, craignait le plus cette éventualité... j'en avais peur, mais... Je me convainquais naïvement que cela ne m'arriverait pas. Que j'étais suffisamment forte pour endurer cette épreuve et y survivre. Mieux valait penser ainsi que de craindre sans cesse que je ne meurs. Et l'enfant avec moi. « Nul ne sait ce qu'il serait advenu si Nymeria était restée au Roc. Si elle avait épousé un ouestrien. Ce genre de pensée est une torture constante. » Et il le savait, bien évidemment. Je soupirai : « Évidemment que ce qui est arrivé à ta sœur ne peut que jeter une ombre sur notre propre situation et réveiller des craintes que nous avions soigneusement éloigner. Tu y as pensé. J'y ai pensé. J'y pense encore. Et c'est pour cela qu'il faut profiter au maximum du temps qui nous est alloué. Afin de ne pas avoir de regrets. » J'avais parlé avec douceur, même si mes paroles pouvaient être glaçantes. Résignées. Fatalistes. Mais qui étions-nous pour venir contrecarrer la volonté des dieux ? Ou du destin ?

Cependant, je fronçai les sourcils à la suite, voyant là un sombre présage. « Je n'aime pas t'entendre parler ainsi... » Je frissonnai, avant de reprendre avec une voix plus dure : « Je ne suis pas une petite chose fragile sans volonté, Lyman. Je sais prendre soin de moi et veiller à ma propre protection. Comme je veillerai sur celle de notre enfant, avec autant de ferveur que toi. » Si ce n'était plus, l'instinct maternel était quelque chose de puissant. Même la froide lionne en était pourvu, sans le montrer, mais défendant ses petits crocs et griffes sortis. « Je ne voudrai pas que ce drame te fasse prendre des décisions me concernant sans m'en parler au préalable... Cela ne change rien à notre manière de fonctionner. Je suis ta femme, la mère de ton enfant futur, mais aussi ta partenaire et ton alliée. Ne m'écarte pas de la politique. Je ne suis pas une jolie potiche. » Ma voix se fit un peu moins coupante alors que je l'observais avec attention : « Qu'est-ce qui pourrait nous séparer ? » Mon cœur se mit à tambouriner plus vite. Peut-être qu'il disait cela parce qu'il était sous le coup de l'émotion et ne songeait à rien en particulier. Peut-être. Je l'espérai... Je ne voulais pas le retrouver pour le perdre aussitôt...

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyMar 14 Aoû - 23:01

« Je sais comment l’exprimer. »

Sur ces mots sibyllins, Lyman sortit des replis de son pourpoint plusieurs feuilles de parchemins chiffonnées et les tendit à son épouse, espérant qu’elle saurait au moins les déchiffrer en partie. Il n’avait finalement pas eu beaucoup d’occasion de lui montrer son attachement à la musique, et à quel point cet art lui importait, comme moyen depuis l’enfance d’exprimer ce qu’il ne pouvait pas dire, autant par pudeur que par soucis de son rang. Composer et jouer avait toujours été son exutoire personnel, son plaisir pur, qui n’appartenait qu’à lui, et qu’il offrait parfois à ceux qu’il appréciait, notamment aux cours des soirées privées qu’il affectionnait. Parfois, il lui arrivait de composer pour des événements officiels, mais généralement, il n’était pas explicitement fait mention de la provenance de la musique jouée. Après tout, il était un Prince, et non un ménestrel. Peut-être qu’au fond, une existence à courir les banquets et les fêtes, charmer les dames de bons mots et écrire des sérénades lui aurait mieux convenu que les ors du royaume de l’Ouest. Il ne le saurait jamais, et qu’importait. Le présent était ce qu’il était, cruel en l’occurrence.

« C’est un requiem. Il n’est pas encore terminé, mais … l’essentiel est là. Je peux en jouer quelques notes à la lyre, un soir … Même s’il est plutôt fait pour l’orgue d’un septuaire. »

Il imaginait la beauté de l’ensemble, la grandeur de cette mélopée puissante, belle, si conforme à ses souvenirs de Nymeria, de qui elle avait été, de la manière dont il la voyait aussi, la tristesse aussi, en miroir à ses propres pensées, le passage mezzo voce où il avait voulu matérialiser ses doutes et ses remords, la rapidité de l’ouverture, de l’annonce et du choc, alliée à la suave délicatesse du premier mouvement, destiné à exprimer sa mélancolie et sa nostalgie d’une époque qu’il avait cru idyllique, avant de briser cette harmonie brutalement par des notes plus graves, plus stridentes … Il y avait encore du travail, des accords à modifier, des portées à peaufiner … mais l’âme de sa musique était présente, serrée sur les lignes de la partition, à se mouvoir doucement sous la forme de croches qui voltigeaient sur le parchemin. Il se laissa porter par son imagination quelques temps, bercé par les paroles de bon sens de son épouse. Un jour il lui dédierait une symphonie. Oh, il voyait déjà comment la commencer, et sur quelle brillante grandeur la terminer ! Il se contenta de hocher la tête, parce qu’il n’y avait rien à ajouter et que parfois, mieux valait se taire face à plus sage que soi-même. Enfin, sage … Sur certains points seulement ! Comment une femme pouvait-elle autant le rasséréner puis l’agacer, il lui arrivait de se poser sérieusement la question … Était-ce de la sorcellerie, ou un phénomène d’attraction / répulsion semblable à cette passion que décrivaient les poètes dans leurs ouvrages, où l’objet de l’affection était autant adoré que source de tensions ? Était-ce pour cela qu’ils se plaisaient, à s’énerver mutuellement, pour mieux se retrouver ? Il l’espérait, même si cela promettait décidément un mariage où il ne s’ennuierait pas un instant. Un profond soupir lui échappa.

« Par pitié, Jeyne, je croyais que nous avions largement passé ce cap … Tu sais pertinemment que, lorsque j’ai un poids sur une décision te concernant en personne, je t’en parle.  Mais tu sais aussi bien que moi qu’il est possible qu’un jour, tu sois affectée par quelque chose … Sans que, pour autant, cela te concerne au premier abord, et pour autant, je n’aurais pas forcément de mauvaises intentions. »

Il se rapprocha d’elle avant de lui voler un baiser, autant par agacement que par envie, et murmura contre ses lèvres :

« Je n’ai pas besoin d’une potiche. Mais j’aimerai que tu me fasses confiance, quand je t’assure que tout ce que j’essaye de faire, je le fais pour le bien des Lannister, et tu en fais partie. »

Il savait qu’elle n’avait pas approuvé le mariage entre Gareth et Megara, parce qu’il savait que son meilleur ami aimait Lynara. Mais il avait d’excellentes raisons de le faire, et ne regrettait aucunement sa décision. Megara était à l’abri, l’Ouest obtenait un serviteur dévoué de manière plus officielle … Et au fond, Lynara avait obtenu un parti très avantageux, et un mariage lui permettant de rester, car il doutait fortement que la noble maison Karstark aurait considéré une mésalliance avec un cadet d’une famille mineure. Qu’il soit son ami ou pas. Oui, c’était une excellente décision. Toutes ne seraient pas du même acabit, probablement, dans le futur. Il se détacha donc de son épouse, nerveux face à sa question, parce qu’il avait un millier de réponses à cela, et toutes aussi mauvaises les unes que les autres.

« Honnêtement, Jeyne … Qu’est-ce qui pourrait ne pas nous séparer, à l’heure actuelle ? La situation politique, ton père … nos fois différentes … nos caractères, nos visions du monde …

Nous avons surmonté bien des choses, mais … à l’avenir … lorsque tu devras encore plus sacrifier, parce que je sais, et toi aussi, que ce sera sans doute le cas … Est-ce que tu ne m’en voudras pas ? »


La voix un brin étranglée, il acheva :

« Et comme je sais que ce sera le cas, j’ai cette pensée en horreur. Parce que j’ai l’impression d’être à deux doigts de regagner le plaisir de ta compagnie, de notre … amour, et d’être dans une bulle qui serait sur le point d’éclater, sans même que je puisse y faire grand-chose, et peut-être même en soutenant le dard qui va déchirer mon cœur. »

D'un geste presque rageur, il ouvrit le tiroir près de sa place du lit conjugal et en sortit une médaille, celle qu'il avait fait graver et qu'il avait montré à Lynara:

« J'ai fait graver des médailles de la Mère pour Megara, Nymeria, Lynara et toi ... mais je n'ai pas réussi à te la donner, parce que j'ai peur que tu prennes cela pour une pression religieuse, avec tout ce qui se passe en ce moment ... Tu vois, comme une si petite chose prend une importance stupide avec tout ce qui nous sépare, justement? Et comme ... Je veux te protéger, tout en ayant peur que tu n'aimes pas cela? »

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyMar 28 Aoû - 18:37


Si ce soir, Lyman avait décidé qu'il pouvait s'ouvrir à moi, je n'allais certes pas bouder mon plaisir. Ni lui reprocher de ne pas être venu plus tôt, quand bien même c'était là mon sentiment irrationnel de femme enceinte qui s'était sentie délaissée et qui n'en avait pas le droit. Je m'en étais ouverte à Lynara et cela suffisait. Ma cousine avait toujours été là, même si je culpabilisais de venir lui parler de mes peines, qui semblaient bien dérisoires comparées aux siennes. Moi, je portais l'enfant de l'homme que j'aimais, même s'il était trop peiné pour faire attention à moi dernièrement. Lynara... Sa grossesse était compliquée et cet enfant n'était même pas celui de l'homme dont elle s'était éprise. Même si Quentyn se montrait gentil avec elle.

Je regardai mon époux, dubitative, alors qu'il sortait quelques feuilles de son pourpoint et me les tendait. Je m'en saisis, curieuse, avant de les défroisser pour aviser une partition. Un brouillon de partition en réalité. Je fronçai les sourcils, n'étant malheureusement pas très douée dans cet art là. Je n'étais pas encline à tout ce qui touchait la musique ou la poésie. La couture non plus d'ailleurs. Vraiment pas bonne à marier en réalité. Cela me fit sourire, alors que je relevais les yeux vers lui à son explication. Un requiem ? Oh... il avait composé cela pour sa sœur ? Du moins, il avait commencé, mais ne semblait pas très sûr que cela puisse m'intéresser. Je répondis d'une voix douce et sincère : « J'aimerai beaucoup l'entendre, oui. » Parce que cela ne me parlait pas sur le papier. Parce que je savais Lyman doué pour la musique et que je n'en profitais que trop peu, malheureusement. Ce n'était certes pas commun d'avoir un prince troubadour, mais cela me plaisait.

Le sujet de Nymeria arriva naturellement. C'était bien le nœud du problème. Lyman avait perdu sa sœur. Je n'osais imaginer son chagrin. Le mien serait immense si j'apprenais le décès de Jon ou Walton. Et pourtant, on aurait pu penser que leur vie était davantage en danger que celle d'une princesse, réfugiée dans son palais avec son époux, non ? Mais aucune grossesse n'était anodine. Je tentais de rasséréner Lyman, en me faisant voix de la raison, même si je savais que cela ne suffirait pas. Mais la suite... Cela m’interpella. Je n'aimais pas sa façon de parler. Cela n'augurait rien de bon. Et étant donné la propension des Lannister à prendre des décisions sans le cœur, j'avais de quoi être inquiète. Il m'embrassa comme pour me faire avaler la pilule, avant de tenter de me rassurer, mais ce n'était pas le cas. « Je ne pense pas que tu puisses avoir de mauvaises intentions me concernant. Mais je sais aussi que tu es capable de prendre une décision difficile pour le bien du royaume et des Lannister, au détriment du bien personnel. » Et je ne faisais pas partie du noyau dur des Lannister. J'étais une pièce rapportée. Sacrifiable. Quoiqu'il en dise. Si lui, ne pensait pas ainsi, ce n'était pas le cas de tous ceux de sa famille.

Je lui demandais alors ce qui pourrait bien nous séparer et cela mit fin à l'étreinte, déjà trop brève. Je n'avais pas envie de me disputer avec lui, alors qu'il revenait vers moi mais... je ne pratiquais pas la langue de bois. Je fronçai les sourcils quand il me lista ce qui pouvait nous séparer. Je ne répondis rien pourtant, l'écoutant jusqu'au bout. « Lyman... » J'avais soufflé ces mots, avant de me saisir de la médaille qu'il tenait entre ses doigts et de l'observer. « Je ne sais plus ce que je dois faire et qui je suis. » J'avais murmuré alors que les sanglots montaient dans ma gorge. « J'aime mon père, mes frères, mes amis qui se battent pour un idéal qui n'est pas celui de l'Ouest. J'enrage de voir combien notre union est dépourvu de sens politique. Combien je suis incapable d'aider les miens. Je ne me sens plus Stark... Et je ne me sens pas encore Lannister, si tant est que je le sois vraiment un jour, contrairement à ce que tu affirmes. Je n'ai pas envie de m'opposer à toi, pas envie de me mettre en colère, de briser notre entente, que notre mariage devienne aussi froid que bien d'autres unions politiques. Mais... J'ai peur, Lyman. J'ai peur de me perdre. J'ai peur du monde que nous allons offrir à notre enfant. Peur de n'être rien aux yeux des tiens... Je sais que je suis importante pour toi, que tu tiens à moi, mais ce n'est pas le cas de tes parents... Au vu de la situation politique, religieuse... Si je ne portais ton enfant, sans doute aurais-je déjà quitté le Roc pour que tu épouses un parti plus profitable. Et quand je lui aurais donné naissance... Tu auras ton héritier, si c'est un garçon. Megara va elle aussi donner naissance à un enfant. Voilà qui semble assurer la relève. Et moi, que deviendrais-je ? Je suis une princesse étrangère, une hérétique et si je n'étais ton épouse... Sans doute aurais-je déjà fini brûlée ! » Ma voix monta dans les aigus, alors que je fondais en larmes. Maudites hormones... Je contrôlais davantage mes humeurs d'ordinaire ! J'essuyais rageusement mes larmes. « Tu as tort de craindre ainsi mes réactions. Je ne suis pas le Grand Septon. Je ne suis pas intolérante. La religion des Sept est la tienne et je suis touchée que tu pries ainsi pour moi, pour ma cousine. » Je ne mentionnais pas ses sœurs. Apparemment, ses prières n'avaient pas été entendues pour Nymeria... « Tu ne m'as jamais reproché de prier d'autres dieux que les tiens. Je n'ai jamais à convertir qui que ce soit à ma religion. Je les prie dans le secret de mon cœur. En quoi cela dérange-t-il la gestion du royaume ? » Je baissai alors le voix et chuchotai avec haine : « Je voudrais qu'il meure... Le Grand Septon. J'aimerai qu'il soit puni pour le mal qu'il cause à tant d'innocents. » Cela serait une sacrée épine en moins dans le pied de bien des gens. Je savais que mes paroles étaient hérésie. Et si cela n'avait été Lyman, jamais je ne les aurais proféré. Mais le Septon était un mauvais homme. Et le feu de la colère brûlait au creux de mon cœur, alors que toute ma rage se focalisait sur lui.

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptySam 22 Sep - 22:30

Parler lui avait brûlé la gorge. Entendre la douleur de Jeyne, voir ses larmes lui écrasa la trachée et Lyman se retrouva soudain comme incapable de respirer. Il aurait tellement voulu dissiper cette atmosphère atroce, effacer d’un baiser les doutes et leurs peurs … Mais il ne le ferait pas, parce que ce serait mentir. Et si le mensonge ne lui avait jamais de grands dilemmes moraux, il s’était juré de ne pas en faire usage avec son épouse, autant que faire se peut, et surtout pas quand tant était en jeu. Et il la savait suffisamment fine pour voir à travers de futiles paroles de réconfort qui ne seraient que de jolis mots pleins d’embruns que les vents politiques pousseraient bien vite au loin. Oui, le Prince avait conscience de la fragilité de leur mariage. Il n’irait pas nier qu’il était probable qu’au sein du Conseil Royal, son mariage ne fasse plus guère l’unanimité. L’avait-il jamais fait, au fond ? Pour la plupart des ouestriens, le Nord n’était qu’une contrée lointaine, froide, et à peine civilisée. Mais au sein de la famille Lannister, sa femme ne manquait pas de soutien. Même si, là encore, il n’irait pas jusqu’à jurer être certain que sa mère n’ait pas d’ores et déjà quelques calculs sordides en tête pour assurer la pérennité de leur maison.

Et pourtant, rien d’autre n’aurait dû avoir d’importance que cette naissance à venir. Jeyne avait accompli ses premiers devoirs. Elle portait son enfant, et mènerait sans doute la grossesse à terme. Restait à survivre à l’accouchement, et à mettre au monde un enfant vivant. Mais en soi … L’essentiel était accompli. Le reste n’aurait dû être que futilité. Mais Westeros s’embrasait, et l’Ouest arrivait de moins en moins à se tenir à l’écart du brasier, pour son plus grand malheur. Lui qui abhorrait tant la guerre et la folie de la soldatesque avide de sang, que pouvait-il faire dans ce monde qui n’avait plus de sens ? Il était un Prince de paix. Il n’était pas fait pour de tels événements, et comprenait amèrement que les mois à venir n’iraient guère en s’arrangeant. Peu importe ses choix, il lui semblait que rien ne pourrait éviter à ses gens et à lui-même le fracas de la bataille. Et le pire, c’est qu’il ne savait pas vraiment pourquoi il irait combattre. Pour des idéaux qui n’étaient pas les siens, peu importe de quel côté il se plaçait ? Tout cela le rendait fou. Un instant, l’espace d’une rêverie trop vite effacée, il songea à ce que serait sa vie, s’il partait sans laisser de traces, avec Jeyne et leur enfant, armé de ses notes de musique et de sa lyre, à vivre la vie de troubadour qu’une part de lui aurait tant aimé avoir. N’avoir à se soucier que de soi, s’enivrer de liberté … Combien de fois y avait-il songé, dans le secret de son âme, lorsqu’il était plus jeune ? Certes, à cette époque, autant l’avouer, ses chimères étaient accompagnées de créatures charmantes et dévêtues qu’il aurait subjugué de ses belles paroles. Mais ces sirènes lui paraissaient bien fades, depuis qu’il avait retrouvé le bel amour, celui dont s’émerveillaient les aèdes qu’il révérait tant. L’envie de s’échapper des pesanteurs de son rang, en revanche, n’avait pas faibli, même s’il ne s’agissait que d’idioties. Et pourtant … Eut-il été plus heureux, s’il avait été un paysan ayant épousé une fille de ferme des environs ? Probablement. Il aurait plus faim. Plus froid. Et il aurait sans doute succombé à la fièvre qui prenait les croyants des Sept. Peut-être n’était-ce pas, finalement, un si beau rêve.

Sa voix s’étrangla quand il tenta de répondre aux ultimes paroles de Jeyne. Pas parce qu’il en était choqué – comme s’il n’y avait pas déjà pensé, à assassiner le vieil imbécile à la botte des bieffois ! Mais tout cela était de trop, alors qu’il commençait à peine à sortir de son mutisme et de la douleur causée par la perte de Nymeria. Pour une fois dans sa vie, Lyman ne savait pas quoi dire. Ou plutôt, il n’arrivait pas à choisir ce qu’il allait dire, parce qu’il refusait de prononcer des mots vides de sens. Il aurait tellement voulu … Son impuissance se mua en rage silencieuse et il serra ses poings tandis que sa mâchoire se contractait douloureusement. Quel homme faisait-il, pour ne pas arriver à consoler son épouse, à faire face à son malheur, à ses propres peurs ? Peut-être que son beau-père avait eu raison de le considérer comme un époux indigne de sa fille. Lyman n’avait pas l’âme d’un nordien rude. Il aimait les jolies choses et les belles amours, les plaisirs et les intrigues, mais n’avait rien d’un être incapable de plier. Et pourtant, une part de lui se rebellait profondément contre cette situation injuste, contre la furie des uns et l’égoïsme des autres. Que lui importait leurs luttes stériles ! Le pouvoir n’avait finalement qu’un goût de cendres. Sa mère l’avait eu, l’avait étreint et … pour quoi, au juste, hormis de l’aigreur ? Il ne serait jamais ainsi. Peu importe les conséquences. Jeyne avait raison : tout cela n’aurait pas dû avoir d’importance. Cela en avait. Il pouvait suggérer des sacrifices, mais si cela ne suffisait pas, ce serait à lui d’en faire. Et peut-être qu’alors, les cendres du pouvoir seraient balayées. Il desserra ses poings, enfin, et approcha sa main du visage de son épouse avant de tenter, maladroitement, d’essuyer ses larmes, s’accordant un répit de tendresse pour lui rappeler pourquoi il tentait de sauver son mariage avec ses propres armes, et pourquoi il lui était plus important qu’un royaume entier.

« Cela ne devrait pas avoir d’importance. Mais peut-être que Mère a rêvé l’Ouest plus tolérante qu’elle ne l’est. Ou peut-être que cet embrasement ne pouvait être prévu, et que la folie des hommes corrompt tout. »

Etait-ce inévitable, ou simplement le fruit du destin ? Il n’aurait probablement jamais la réponse. Sa voix se fit nettement plus basse, alors qu’il murmura :

« Si le Grand Septon mourrait … un autre de ses séides prendrait sa place. Le fruit est déjà pourri depuis longtemps. Mais la vérité, c’est qu’il n’est pas seul. Tous ceux qui croient à ses idées et ne rêvent que d’aller s’empaler contre des lances soi-disant hérétiques …

Peut-être que la paix que je chéris leur a trop fait oublier les ravages d’une vraie guerre. Ou peut-être que les hommes sont définitivement des veaux. Et qu’ils ne peuvent aimer que ce qui leur ressemble. »


Cruelle réalisation, amère vérité que de voir que son si beau et avancé royaume n’était, au final, que le même ramassis d’abrutis que tous les autres. Voilà le sort des idéalistes romantiques : voir leurs illusions impitoyablement brisées. La leçon eut pu être belle. N’y tenant plus, Lyman serra à nouveau Jeyne dans ses bras, autant pour la calmer que pour retrouver ses esprits. Et il n’arriva qu’à prononcer trois petits mots, les seuls qui avaient encore du sens dans de déchaînement autour d’eux.

« Je t’aime. »

Ses mains se perdirent dans ses cheveux, dans leur odeur familière, avant que sa dextre ne se pose très doucement sur son ventre arrondi, espérant sentir leur enfant battre des pieds, le saluer peut-être.


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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyJeu 25 Oct - 16:08


Etais-je allée trop loin ? Je sentis le sang déserter mon visage alors que Lyman demeurait muet, mais qu'il semblait se contracter. De colère ? De frustration ? L'avais-je choqué en me livrant ainsi à lui, en parlant si librement de mon opinion, fortement tranchée ? En parlant si facilement de souhaiter la mort d'un homme prétendument saint mais dont les exactions étaient des atrocités sans nom à l'origine du meurtre de centaines, de milliers de personnes ? Lyman n'était pas un dévot, mais il respectait les dieux, bien entendu et j'étais en train de blasphémer. Je demeurais interdite alors qu'il se rapprochait, que sa main approchait mon visage. Il n'y avait nulle violence chez lui. Son contact n'était pas une punition pour avoir parlé ainsi. Je doutais que Lyman soit un jour capable de me frapper, même si je le poussais à bout. Ce n'était pas son genre. Et je n'étais pas non plus de ces femmes qui se laissent humilier sans broncher. Je n'avais pas peur de lui et je ne reculais pas quand il vint à moi. J'ouvris délicatement la bouche, surprise, alors qu'il essuyait mes larmes. Et enfin, il reprit la parole. Sa mère aurait-elle vraiment rêvé l'Ouest tolérante ? Ses parents œuvraient-ils vraiment en ce sens ? J'avais l'impression qu'ils peinaient à affermir leur autorité et à sévir envers les nobles dissidents et trop zélés. Je comprenais qu'on ne pouvait pas se mettre son peuple et surtout ses nobles à dos, mais il fallait parfois heurter les sensibilités et rappeler qui gouvernait. La diplomatie n'était pas toujours la solution. "La folie des hommes corrompt tout, c'est une évidence... L'avidité, la soif de pouvoir, d'argent..." J'avais murmuré ces paroles, attristée. Ma main se posa sur celle de Lyman, alors que la portais à ma joue, avec douceur.

Même si la suite de ses paroles me semblait vides d'espoir. Ainsi donc, coupez la tête du serpent, une autre repoussera, tout aussi gangrenée par le mal. Alors il n'y avait rien à faire ? Nous ne pouvions qu'endurer tout cela ? Nous ne pouvions que prêcher leurs dieux par la force, soumis par la force, sans réelle conviction ? Ne pouvions-nous qu'assister avec impuissance à la mort de tant d'innocents qui n'ont eu comme tort que de penser autrement ? Probablement. "Il n'est rien que nous puissions faire ?" Je parlais d'une petite voix soudainement. J'étais fatiguée. Fatiguée de ce climat de peur... De tristesse de par le décès de Nymeria. Fatiguée d'être seule avec cet enfant qui naîtrait bientôt dans un monde d'intolérance et de folie... La grossesse me rendait plus fragile. Pas moins combative, mais moins apte à affronter les épreuves sans faillir. "La paix a un prix malheureusement... Celui du sang. Comme la guerre." Je n'avais jamais vraiment connu la paix. Cela n'existait pas au Nord. Ce n'était qu'un état transitoire entre deux conflits. Jamais durable. C'était un cycle éternel.

Mon cœur fondit quand il me serra contre lui et me murmura qu'il m'aimait, réchauffant ainsi ma poitrine. J'avais été trop longtemps délaissée par mon époux. Et j'avais désespérément besoin de son attention. "Je t'aime aussi... Je désespérais d'entendre de nouveau ces mots..." Si simples, d'apparence si anodines et qui étaient pourtant si importants pour moi. J'émis un soupir tremblant en sentant sa paume sur mon ventre. Notre enfant était calme pour le moment, mais cela ne durerait pas. Il reconnaissait toujours quand son père approchait.


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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyMer 7 Nov - 23:45

Les constats que le couple princier de l’Ouest émettaient étaient lugubres, à la hauteur de l’époque dans laquelle ils vivaient. Lyman avait toujours imaginé naivement que, alors que son premier enfant s’apprêtait à venir au monde, il n’aurait d’autres soucis que de devenir son sexe et de lui trouver un prénom, tout en essayant d’atténuer au mieux les difficultés que Jeyne pouvaient traverser. Il s’était rêvé éternellement à l’abri derrière les montagnes du Roc. Que tous s’entretuent, pourvu que les siens restent en paix. Mais ces espoirs se retrouvaient cruellement déçus, et qu’au final, il lui était bien difficile de profiter de ce qui aurait dû être un moment de joie, d’angoisse aussi, mais d’une toute autre nature. Au lieu de cela, il faisait le deuil d’une sœur qui quittait ce monde à quinze ans à peine, d’un neveu ou d’une nièce qui ne viendrait jamais au monde, de la paix interne et externe de son royaume. Et il sentait bien que certains n’attendaient qu’une chose : qu’il fasse aussi le deuil de son mariage, ce qui, outre de le mettre hors de lui, achevait de conférer à son humeur une profonde morosité. Qui accuser ? La folie des paysans ? Celle du Grand Septon ? De son beau-père, qui a trop se montrer menaçant, avait attiré toutes les colères et canalisait la haine que l’on portait à son épouse parce qu’elle était sa fille ? Beaucoup de frontaliers avaient encore en travers de la gorge les croix hissées à la frontière. Lui-même n’avait guère de pitié pour les croisés, qui n’avait eu finalement que la monnaie de leur pièce, à s’être comporté aussi mal que les fer-nés devant Vivesaigues. Mais cette escalade, tempérée autant que possible par le pouvoir royal, ne pouvait que chercher un exutoire à son ressentiment. Surtout, tous ces gueux et nobliaux considéraient qu’il s’agissait d’une guerre juste, et ils n’en démordraient pas. La Foi était en danger, les hérétiques se ralliaient à l’étrangère au dragon et au loup du Nord, qu’on soupçonnait depuis longtemps des pires sauvageries. Eh, même lui avait pu croire quelques médisances sur les nordiens ! C’était un fait : on n’aimait que ce qui nous ressemblait. Pour le fermier des Terres de l’Ouest, cela pouvait s’étendre difficilement à une fille du Nord, mais … non, cela eut pu. Si Stark et Targaryen n’avaient pas bouleversé l’équilibre des forces, avec du temps et de la patience, Jeyne aurait été acceptée sans problème. Elle avait même eu quelques succès d’estime à son arrivée à Castral Roc, notamment avec son intervention dans le procès Clegane. L’Empire avait balayé cela. A croire que les paysans avaient pris au mot cette vision d’un monde avec ou contre eux, et ils s’étaient positionnés. Bien sûr, certains nobles éclairés, quelques bourgeois, ne partageaient absolument pas cette version. Mais l’élite cultivée n’avait pas la main, et du reste, les ambitions pouvaient déchaîner les plus réfléchis des hommes. En cela, Jeyne avait infiniment raison : le pouvoir corrompait tout, comme l’avidité. Et en matière religieuse, difficile de faire quoi que ce soit.

« Hormis prier pour que les dieux ne le rappellent à eux et qu’un conclave prenne suffisamment de temps pour désorganiser la Foi ? Je ne vois pas, non, hélas. Du moins, pas dans l’immédiat. »

A terme, oh, il commençait à réfléchir. Evidemment, en toute honnêteté, la solution la plus facile était de souhaiter que l’Empire vainque le Bief et démette Lycaon XII et de ployer le genou. Sinon … Cela demanderait manœuvres et intrigues, dans un environnement qu’il ne maîtrisait pas. Mais ce n’était pas entièrement impossible. Rien ne l’était, pour peu que l’on s’en donne les moyens. Au moins, les succès insolents de son beau-père l’avaient montré. Cependant, ses pensées étaient encore à un stade trop prématuré pour qu’il en sorte quelque chose de véritablement articulé, ou un minimum ambitieux. Il faudrait attendre, donc. Au moins avaient-ils la jeunesse pour eux, et la patience. Ils pouvaient se rassurer dans l’amour qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre. Dans ces temps d’incertitude, c’était bien la seule chose dont Lyman était certain : que d’une manière ou d’une autre, Jeyne et lui traverseraient cela ensemble, et qu’ils s’en sortiraient ensemble également, parce qu’en plus de leur histoire, ils auraient bientôt un enfant à protéger. Et cela changeait tout. Longtemps, il avait douté de ceux disant que la plus grande force d’un homme était sa famille. A présent, il comprenait, au plus profond de sa chair, en voyant ce ventre tendu face à lui et en le sentant contre les lignes minces de son corps svelte. Evidemment, du coup, il se sentait d’autant plus coupable d’avoir délaissé son épouse, sans le regretter entièrement. Il avait eu besoin de ce temps pour lui, autant pour faire la paix avec lui-même que pour éviter de lui infliger sa méchanceté aiguillonnée par son profond chagrin. Gareth en avait suffisamment fait les frais.

« Je suis désolé que tu aies pensé que … Bien sûr, que je t’aime. Même quand nous nous disputons, même quand nous sommes séparés. »

Il les lui murmura au creux de l’oreille, encore et encore, pour se faire pardonner, et peut-être aussi pour se rassurer lui-même sur leur tangibilité. La chaleur du corps de Jeyne contre lui, la sensation de son enfant contre lui … Cela, c’était réel. La couronne, le pouvoir, les jalousies … C’était accessoire. Là se trouvait le plus important. Peut-être comprenait-il mieux pourquoi Gardener avait trahi son royaume pour une femme. On pouvait faire beaucoup, pour une femme aimée. Trop auraient dit les esprits les plus stoïques. Les femmes étaient la faiblesse de son père. Ironiquement, elles étaient aussi la sienne … mais une seule, en vérité. Celle qui se trouvait dans ses bras, et qui était destinée à ne jamais les quitter.

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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyMer 21 Nov - 12:21


Je jetai un regard féroce à Lyman à sa réponse. "Parfois, les dieux ont besoin d'une main mortelle pour réaliser leurs desseins." Assassiner le Grand Septon et faire penser à une maladie quelconque ? Oui, je l'envisageais totalement et sans la moindre trace de remords. Je n'avais pas peur d'un châtiment divin en représailles, simplement parce que mes dieux n'étaient pas ceux de cet homme. Et que je refusais de penser qu'ils puissent cautionner de tels actes, tout simplement. Et tant pis pour ma vie après la mort, je préférais assurer mon existence terrestre. Celle de mes enfants. De ma famille. C'était bien le plus important. Je ne reculerais devant rien pour protéger la chair de ma chair. Et je comprenais ce que Père avait pu accomplir pendant notre enfance pour y parvenir. Ce qu'il faisait encore maintenant. Même si je n'étais pas d'accord avec sa politique, avec sa cause, je ne pouvais pas douter de son amour pour nous et de son désir que nous évoluions dans un monde plus sûr. Les méthodes étaient contestables, mais le but tout à fait louable. Est-ce qu'il courait après le pouvoir ? Je n'en savais vraiment rien... Avait-il épousé la cause de la dragonne parce que c'était le meilleur moyen d'atteindre son but, ou bien avait-il lui aussi été corrompu par l'avidité de tout gouverner ? Je n'avais pas de réponses.

Mais au moins, ce soir, je retrouvais mon époux après de longues semaines de silence. La discussion était loin d'être réjouissante, mais il m'écoutait, me répondait, me touchait. Il était ici, avec moi et non pas dans la tombe avec sa cadette, se laissant totalement ensevelir par les remords et les regrets. Evidemment que j'avais connu le doute concernant ses sentiments à mon égard, son attachement... Nous n'étions pas mariés depuis de nombreuses années et notre relation était encore en construction. Il pouvait se lasser de moi, très facilement. Il n'avait pas cherché refuge dans mes bras après tout. Peut-être pour ne pas m'accabler parce que j'étais enceinte et plus fragile, ou peut-être parce qu'il n'avait pas pensé que je puisse lui être utile, de quelque façon que ce soit. Une pensée déprimante. Alors oui, je lui avouai avoir douté de ton amour à mon égard. Et il me répété inlassablement qu'il m'aimait, qu'importent les circonstances. Cela me fit rire et pleurer en même temps, alors que je m'accrochais à lui avec soulagement et reconnaissance. Je me pensais libre et indépendante, mais ce n'était pas vraiment le cas. J'avais besoin de lui. De son soutien. Qu'il me regarde avec fierté. J'avais besoin qu'il soit à mes côtés pour élever notre enfant. Et les autres à venir. La mort de Nymeria, ce deuil terrible, avait été une épreuve. Et elle semblait prendre fin. Il me semblait que nous ne nous en étions pas si mal sortis pour l'affronter. Ce n'était pas la façon idéale de la surmonter, mais nous y étions arrivés, c'était tout ce qui comptait. Et Lyman allait pouvoir m'accompagner jusqu'à la fin de ma grossesse, jusqu'à la délivrance. Je ne demandais rien de plus.




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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyJeu 7 Mar - 19:01


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MessageSujet: Re: Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE]   Love is never enough [PV Jeyne] [TOUR V - TERMINE] EmptyDim 12 Mai - 17:24




Mais au moins, ce soir, mon époux m'était revenu. Il n'était plus cette coquille vide qui errait sans but et sans faire attention à moi. "Allons nous coucher et serre moi dans tes bras..." Je l’entraînais et me calais contre lui, mes doigts jouant sur sa poitrine, alors que je fermais les yeux et profitais simplement de sa présence. Il était bel et bien avec moi cette nuit, son esprit était présent, pas avec Nymeria. Je me sentais sereine pour la première fois depuis des semaines, l'avenir me semblant moins difficile à affronter avec mon mari à mes côtés.

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