La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

Je ne suis pas particulièrement partisan d'une unification, mais je ne suis pas non plus contre. Ce sera dans tous les cas la Volonté des Sept. Cependant, dans chacun des cas je suis en faveur d'une dominance religieuse, voir-même d'une unification sous la direction de la Foi et du Grand-Septon. La création d'un Empire Théocratique pourrait être une solution envisageable afin de maintenir une paix durable et profitable à la conversion des hérétiques qui n'ont pas été massacrés. Cependant, une telle entreprise sera difficile à mettre en place, mais encore plus à maintenir face aux ambitions pécheresses des uns et des autres. La Noblesse n'acceptera jamais de renoncer à une partie de son pouvoir temporel pour le remettre entre les mains de celui qui a aujourd'hui le pouvoir spirituel. Mais si la Volonté des Sept est de mettre à genoux cette classe sociale, je l'exécuterai sans la moindre hésitation. Cependant, mon destin est de poursuivre les hérétiques et les païens, où qu'ils soient ... comme l'Etranger me l'a ordonné.

"La Foi Prévaut"

Ivar est né dans la Maison Harloi, Maison Dominante dans les îles de Fer, à l'instar des Greyjoy. C'était le premier né d'une fratrie de six enfants. Il reçut une éducation militaire et marine, une enfance laborieuse, difficile et douloureuse, en somme une enfance classique pour une enfant des îles de Fer. Ivar était un guerrier aguerri, brillant et prometteur. Chose inhabituelle pour un Fer-Né, c'était un rieur, un plaisantin et un homme loyal envers sa famille. Lorsqu'il eut l'âge, il partit avec les siens razzier les côtes de leurs voisins, dans la bonne humeur et la bonne petite blague, naturellement.

La pluie ne cessait de couler depuis plusieurs heures. Le bateau était à l'arrêt depuis plusieurs heures, le temps ne permettant pas de reprendre la mer avant plusieurs jours. C'était une tempête comme il n'y en avait pas eu depuis longtemps. Le navire retournait dans les Îles de Fer après s'être enrichi lors de nombreux pillages.. La Maison Harloi avait procédé à plusieurs raides sur les côtes, avant d'être cloué à terre par un temps aussi abominable. Alors que le groupe patientait à l'abris d'une falaise, ils furent attaqués par une patrouille bieffoise qui revenait d'un village pillé et détruit. Le combat s'engagea, entraînant la fuite des Fer-Nés qui prirent la mer malgré la tempête.

La majorité du groupe parvint à destination, mais quelques uns furent happés par la Mer. Le Dieu Noyé venait les chercher. Ivar fut ceux-là, mais alors que ses camarades se noyaient, Ivar perdit connaissance en s’assommant contre un rocher, se laissant entraîné par le mouvement des vagues. Des moines le trouvèrent comme par miracle en vie, les rochers et les vagues ayant détruits ses vêtements, autant qu'ils avaient charcuté sa peau. Ivar était dans un sale état, à l'agonie et à l'orée de la mort, le Dieu noyé lui tendait les bras.

Le courant des vagues l'avait traîné jusqu'à un monastère bieffois, dévoué au culte de la Foi des Sept et plus précisément à l'un de ses membres : l'Etranger. C'était un monastère reclus et isolé, le culte de l'Etranger étant très rare et mal vu par les populations. Le Dieu de la Mort. Agonisant, le fer-né souffrait le martyr, hallucinant et divagant à heures perdus. Les moments, où Ivar était lucide, pouvaient se compter sur les doigts d'une main, tant bien que les moines commençaient à désespérer sur son cas. Si ces derniers voyaient bien qu'ils s'agissait d'un étranger, ils étaient bien loin de se douter qu'il s'agissait d'un fer-né, et de ce fait, d'un païen.

Le passage d'Ivar laissa une trace indélébile dans cette région du Bief, peut être même dans la Foi des Sept. Un événement surréaliste se passa un soir calme d'été.

Des cris, des hurlements, des insultes ... mais aussi des bruits d'objets cassés, ou projeté. Lorsque les moines se précipitèrent dans la chambre du mourrant, c'était un homme brisé et défiguré qui se tenait face à eux, debout, les yeux exorbités. Il avait visiblement tenté de s'arracher la peau du visage avec les mains, puis avec un couteau alors qu'il déblatérait des paroles inscensés pour le commun des mortels. Seulement, pour un prêtre, c'était des versés qu'il répétait sans cesses, des versés dédiés à l'Etranger, le Visage de la Mort.

"Mais vous, qui abandonnez les Nouveaux Dieux, Qui copulez dans la luxure et le vice, Qui se dressez contre la véritable Foi, Et Qui vivez dans le paganisme et l'hérésie, Je vous destine au glaive, Et vous fléchirez tous le genou pour être égorgés; Car j'ai appelé, et vous n'avez point répondu, J'ai parlé, et vous n'avez point écouté; Mais vous avez fait ce qui est mal à mes yeux, Et vous avez choisi ce qui me déplaît."

"Les Nouveaux Dieux sont nos guides, Et dans les bras éternels de la Jouvencelle, tu recevras son amour. Et sous le regard du Père, tu seras jugé sur ta dévotion. Et éclairé de la sagesse de l'Aïeule, tu poursuivras la volonté des Sept. Et Malgré la miséricorde de la Mère, tu seras implacable. Et dans les pas du Guerrier, tu feras preuve de courage. Et avec la créativité du Ferrant, tu survivras. Et comme l'Etranger, tu marcheras vers l'inconnu. Devant toi, les Sept qui ne font qu'Un, ont chassé l'ennemi, Et ils ont dit: Extermine."

Devant les moines se dressaient un homme qui prétendait avoir vu l'Etranger. Un homme récitant des vers qu'il n'avait probablement jamais entendu, sinon durant son coma lorsque les prêtres venaient prier pour lui. Si on le soupçonna de simuler ses "délires", les moines comprirent rapidement qu'il en était rien, si bien qu'on l'accusa rapidement de possédé. Des rites eurent lieu, des exorcismes, mais rien n'y fut, si bien qu'on commença à douter de sa culpabilité. Et si il disait vrai ? Et si l'Etranger l'avait choisi pour prêcher sa bonne parole ? Ou bien il avait des séquelles dû au choc sur la tête, mais des fanatiques ne résonnent pas de cette manière : Tout ce qui avait eu lieu, avait eu lieu selon la volonté de l'Etranger. Alors pourquoi pas dans ce but ?

Puis, brutalement, les délires s'estompèrent jusqu'à ne plus être, comme si l'Etranger s'était emparé quelques heures de l'esprit du Pauvre Homme. Pendant plusieurs mois, il fallut bander ses plaies, les nettoyer. Le rétablissement d'Ivar fut long et laborieux, ses plaies qu'il s'était lui-même infligé faillirent s'infecter et le tuer plusieurs fois, mais les bons traitements des moines et des mestres le sauvèrent.

Lorsqu'il reprit connaissance, on s’aperçut très rapidement qu'il souffrait d'une amnésie partielle, la seule chose qu'il lui restait, c'était les réflexes, les automatismes. Ses souvenirs s'étaient envolés, tout ce qui le définissait. La seule chose qu'on s’aperçut, c'est qu'il était bon combattant, principalement lorsqu'il se défendit contre les moines qui tentaient de l'aider lorsqu'il délirait. On ne connut jamais son identité et on le nomma "Corindon".

Rapidement, cette événement fut relaté dans tout le Bief et eut un impact important sur la région. Deux camps s'opposaient : Ceux qui y croyaient. Généralement des fanatiques du Visage de la Mort, ainsi que des dévots et des crédules. Contre les pragmatiques, les septiques et les ambitieux qui voyaient en cet homme une menace. Finalement, Lycaon XI trancha et apporta son soutien au Messager des Sept. Corindon fut affublé de nombreux surnom : "le Héraut de la Mort", "le Messager des Sept", "le Possédé du Vieux Rouvre" voir pour les plus crédules "le Fils de l'Etranger". Rapidement, Corindon profita d'une grande popularité et la consolida en érigeant le masque, qu'un riche noble lui avait offert dans l'espoir de naïvement racheter ses fautes, en symbole de sa piété et de sa dévotion envers les Nouveaux Dieux, particulièrement l'Etranger.

Corindon rejoignit premièrement le monastère qui l'avait recueilli, à l'écart du Vieux Rouve. Il s'engagea quelques années à l'apprentissage de ce qu'il avait oublié, au savoir et à la théologie. Cependant, c'était dans le combat qu'il excellait. Il brandissait sa lame avec talent, et les années d'entraînement qu'il passa pour peaufiner son art fit de lui une des meilleurs fine lame de tout Essos. Il avait voué sa vie au combat avant sa "mort" spirituel, et il voua sa "renaissance" à ce même art.

Bien qu'on ne fut pas certain qu'il était d'origine noble, mais en vertu du miracle qui l'avait frappé et de sa notoriété, le Grand Septon Lycaon XI lui accorda le privilège de rejoindre les Fils du Guerrier. Le jeune homme participa à plusieurs expéditions punitives envers des hérétiques, dont une qui resta dans les mémoires.

Il arrivait que parfois, la folie s'emparait de ceux qui se qualifié de dévot, les entraînant progressivement sur le chemin de l'hérésie et de l'apostat. C'est ainsi qu'un Septuaire dans les tréfonds de Dorne se déclara apostat. Sous mandat du Grand Septon, Corindon prit la tête d'un groupe de cinquante Fils du Guerrier afin de purger cette abomination. Les Septuaires étant sous la juridiction de la Foi, et les troubles actuels n'étant pas encore encré, les dirigeants de Dorne n'osèrent pas s'opposer à la Volonté des Sept. Les prêtres effectuaient des rites hérétiques, faisaient preuves d'apostat et défiait ouvertement le Grand Septon. Les ordres étaient clairs, il fallait faire un exemple.

Ce fut un massacre, les corps de ceux qui s'étaient défendus jonchés le sol, mutilé. Des bûchers et des crucifictions furent organisés aux alentours du Septuaire afin d'avertir les habitants des environs de ce qui les attendaient si ils soutenaient l'hérésie. C'était aussi un ultimatum, envoyé à Lancehélion et aux Martell, que la Foi accusaient depuis longtemps de complaisance avec les hérétiques et les païens. C'est probablement un des événements qui entraîna et embrasa progressivement la querelle entre la Foi et Dorne, menant à la situation que l'on connait aujourd'hui. Cependant, outre la portée géopolitique que provoqua cette mission punitive, ça renforça le prestige de Corindon qu'on associa à celui d'oiseau de malheur, ainsi que de Héraut de la Mort.

Partout où il passait, des cadavres le précédaient. Bien que sa réputation prospérait principalement dans la noblesse bieffoise et dornienne, Corindon est déterminé à éclairer Westeros de sa gloire, de sa dévotion et de sa grandeur.

Bien qu'étant rester dans l'ombre jusqu'à présent, le Héraut de la Mort s'apprête à joindre le champ de bataille afin de purifier Westeros de la gangrène qui le ronge. La Foi prévaut !