On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé]
Sujet: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Jeu 5 Avr - 17:42
An 1, mois 3, semaine 1 à la Griffonnière
Depuis qu’il avait rejoint le continent, franchit l’étendue d’eau qui le séparait de la côte avec bien moins de renfort qu’il ne l’avait espérer, Artus Estremont avait une mine plutôt basse. Il revenait avec cinquante hommes lourdement armés et en armure, portant fièrement les couleurs des Estremont ainsi que sa bannière, mais il aurait souhaité plus. Cet entêté de Leovan avait préférer ne pas envoyer de troupes, son père, l’héritier en devenir n’avait pas fait plus d’effort. Ainsi, sa lignée préférait être reconnue comme des pilleurs d’épaves plutôt que comme des combattants pour une juste cause, pour la nation et son peuple. Rageur, il avait pressé le pas, poussant ses soldats en avant afin de rejoindre l’armée, afin de retrouver sa reine et lui annoncer les mauvaises nouvelles.
Toutefois, c’est alors qu’il campait avec sa compagnie qu’il reçut lui-même un message des troupes oragiennes. L’armée avait fait une pause à la Grifonnière, la reine devant se reposer, ayant perdu son enfant à naître. La nouvelle toucha grandement le fidèle chevalier oragien, espérant qu’Argella, sa reine, se portait bien. L’Estremontois savait qu’elle était forte, qu’elle surmonterait cette épreuve, mais pouvait-il seulement comprendre la douleur de perdre un enfant, même si celui-ci n’était pas encore de ce monde. Non. Il en était incapable puisqu’il n’avait lui-même jamais eu d’enfant, jamais réellement tombé pour une dame, trop occupé qu’il était à s’entraîner et guerroyer. Hormis peut-être pour Argella.
Artus hocha la tête de façon négative, chassant ces pensées de son esprit. Sa dévotion pour sa reine était bien au-delà du désir charnel, c’est par sa combativité qu’il était tombé sous son charme, par cette attitude forte et bien loin de ce que l’on connaît de la noblesse féminine. Le jeune Ser Estremont s’empressa donc de faire démonter le camp et reprendre la route à ses hommes, il avait maintenant une destination à atteindre. La Griffonière.
Le chemin se déroula passablement sans encombre et après deux jours de marches et bien peu de repos, les forces estremontoises eurent finalement atteint leur destination. Sans attendre, Artus se fit annoncer auprès d’Argella, attendant patiemment qu’on l’invite à rejoindre la reine. Une attente à la fois agréable et malsaine. D’un côté, il allait revoir cette dame qui lui était si chère d’un autre, il allait devoir lui annoncer l’échec dans sa tentative de convaincre son grand-père d’offrir plus de support militaire pour la guerre. Certes, il n’était pas revenu bredouille, mais cinquante hommes étaient bien peu dans une bataille d’envergure.
L’attente ne perdure pas bien longtemps. Artus est invité à entrer dans les quartiers de la Reine, enlevant son heaume et posant genou au sol dès son entrée en guise de salut et de respect pour celle dont il avait été le garde quelques années plus tôt, ne se relevant que lorsque celle-ci ne lui en donne l’autorisation. Une fois faite, il posa son regard dans celui de sa reine, lui offrit un tendre sourire, avant de prendre la parole, laissant de côté, la fausse-couche de cette dernière, ne souhaitant pas raviver les douleurs qu’elle avait pu éprouver.
-Ma reine, j’arrive à peine d’Estremont et je dois avouer que la route a été quelque peu pénible. J’espérais pouvoir offrir à votre grâce bon nombre de soldats puisés à même les nombreuses forces militaires estremontoises, mais mon grand-père, Lord Estremont en a décidé autrement. Il a décidé de n’envoyer aucun support supplémentaire à la cause. Le vieil idiot préfère être reconnu comme un pilleur d’épave qu’un guerrier… Pardonnez mon emportement ma reine
Artus prit une petite pause, se calmant, le rouge qui avait empourpré son visage diminuant peu à peu. Il n’avait pas l’habitude de discuter de sa relation tumultueuse avec sa famille et préférait en préserver sa reine.
-J’en suis vraiment désolé ma reine pour l’échec de ma tentative. Toutefois, une cinquantaine de braves guerriers ont décidé de tout abandonner afin de me suivre. Cinquante fantassins en armure lourde, aux couleurs de ma famille. En agissant ainsi, ils se sont certainement gagné le désaveu de mon grand-père devenant des traîtres. J’espère que votre grâce pourra voir à ce que leur dévotion ne leur attire pas d’ennuie.
Une nouvelle pause, Artus observant calmement Argella Durrandon. Offrant un nouveau sourire à cette dernière. Il avait été trop loin de cette femme forte dernièrement et il le réalisait pleinement en sa présence. Sa beauté… Une fois de plus le guerrier chassa de son esprit ces pensées, son regard remontant à la hauteur des yeux de sa suzeraine.
-Maintenant que je suis de retour, sachez que je suis à votre entière disposition votre grâce, peu importe le sujet, je ne puis que répéter mes vœux de vous servir.
S’inclinant une nouvelle fois, l’orageois attendait. Sa dame pouvait lui offrir son congé, si elle n’avait d’autres sujets à discuter avec ce dernier, au moins, il était de retour auprès d’elle.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Dim 8 Avr - 10:24
An 1, mois 3, semaine 1 à la Griffonnière
Depuis le départ de Rhaenys, Argella a respecté son souhait, pour ne pas dire son ordre. Voilà un mois, jour pour jour, qu’elle a fait sa fausse-couche, elle a enterré sa fille et son corps se remet de cette tragédie. Désormais, le temps de sa convalescence est terminé. Les troupes de l’Empire ne sont pas venues en renfort pour rester sagement sur place, à attendre que la maladie qui fait rage les emporte aussi. Les Mestres ont fait tout ce qui se trouve en leur pouvoir pour soigner les malades et endiguer la propagation de cette peste venue de l’ouest, par ces maudits envahisseurs.
Ils sont en train de se faire balader par ces derniers. D’abord l’est, maintenant, et d’après ses informations, ils se trouvent désormais à l’ouest. Havrenoir tient encore le coup, Lestival est désormais assiégé. Serena s’est rendu. La situation est critique dans son royaume, si elle pouvait, ses troupes seraient déjà en marche, mais le climat ne le permet pas et ils ne sont pas assez nombreux pour faire face au Bief. A défaut de pouvoir atteindre la Capitale, ils se sont résignés aux forteresses, pour affaiblir ses terres et leurs vivres pour l’hiver.
D’après la dernière missive reçu de l’Empereur, aussi inquiétante que rassurante, il se pourrait que le nordien vienne hiverner sur ses terres. S’il survit à la guerre qu’il annonçait. Rhaenys lui avait proposé de les rejoindre, Argella y songe. Ne serait-ce que pour échanger de vive voix avec le couple Impérial, autant qu’elle rechigne à laisser les troupes unifiées. Elle ne peut prendre sa décision sans en parler aux autres, c’est pourquoi elle a convoqué tous les Généraux.
Elle les quitte, lorsqu’on lui annonce l’arrivée d’Estremont. Ce ne peut être qu’Artus, de retour de son voyage sur son île. La Souveraine, à l’époque une Princesse, a toujours eu une relation privilégiée avec les hommes de sa garde. Son père a toujours pris soin de choisir ces derniers parmi ceux en mesure d’accepter qu’une femme au tempérament belliqueux soit l’unique héritière du trône, destinée à régner sur eux. Des hommes qui ne remettront pas en cause son combat pour gagner le respect du royaume.
Avec cet état de fait en tête, et les nombreux jours à chevaucher et les nuits à camper à travers ses terres, les ont considérablement rapprochés. Les hommes de sa garde sont les seuls avec qui elle peut être elle-même, sans être jugé. Toutefois, elle sait les remettre à leur place quand ils oublient les convenances. Surtout, quand ils ont trop bu. Artus n’a été à son service qu’une année, mais ils se sont immédiatement bien entendu, il faut dire qu’il n’a jamais essayé de la dissuader de quoi que ce soit, au contraire, il était toujours avec elle.
Il se présente dans les règles de l’art, un visage mitigé entre le plaisir de se revoir et la gravité de ses nouvelles et elles ne sont pas réjouissantes, mais elle ne s’attendait pas à autre chose de la part du Lord Estremont. Loevan n’a de cesse de s’isoler sur son île, mais depuis qu’elle est Reine, il n’accepte simplement pas son autorité. Elle ne peut simplement pas se rendre sur l’île pour le flageller sur place, ce n’est pas ainsi que l’on gagne le respect de ses sujets, mais elle ne cache pas que la situation avec le Lord lui cause des soucis. Seulement, elle n’a pas le temps d’agir en conséquence, la guerre nécessite des stratégies hautement plus importante.
“Artus, ne te tourmente pas pour les décisions de ton grand-père, j’aurai été véritablement surprise s’il avait accepté d’envoyer plus de renforts.” Son ami s’enflamme. La déception d’Artus est grande, bien plus que celle d’Argella. Le Général Selmy avait accepté qu’Artus parte, avec l’espoir de revenir avec plus d’hommes, c’était un espoir vain. Elle comprend la position du chevalier Estremont, l’impuissance face à l’autorité de son grand-père. Toutefois, il s’était déjà fidélisé une cinquantaine d’hommes, ce dont il peut être fier. Les petites victoires ne sont jamais à déprécier.
“Il ne serait pas dans l’intérêt de ton grand-père de jeter le désaveu sur ces valeureux guerriers qui ont choisi de suivre ta cause, notre cause. Il ne ferait que s’attirer les foudres des soldats qui suivaient mon père et qui me suivent désormais, des hommes qui se battront jusqu’à la mort et ne conçoivent pas l’inaction quand le royaume est menacé. Au contraire, il lui sera plus profitable d’en tirer parti.” Une petite concession, aussi involontaire soit-elle, peut vous faire bénéficier d’une certaine renommée. Sauf qu’elle s’assurera que ce ne soit pas le cas.
“Sois fier d’avoir acquis la loyauté de ces hommes et sois assuré qu’aucun préjudice ne leur sera fait, à eux comme à leur famille. Je m’assurerai que l’honneur te revienne, ce vieux triton n’obtiendra aucun bénéfice de ce que tu as accompli. A moins que tu veuilles t’assurer par toi-même qu’il n’en retire aucun honneur...” Il faudrait pour cela qu’il jette le déshonneur sur sa propre famille, un combat difficile et long à mener et ce n’est pas le moment de lever une révolte civile, mais il aurait le soutien de la souveraine.
Ce serait d’autant plus compliqué si le Lord pouvait jouir d’un soutien politique au sein du royaume, mais il s’enferme lui-même dans sa ferveur de n’être qu’un pilleur de navires. Elle ne doute pas qu’il s’agisse d’un grand honneur aux yeux du Lord, mais ce n’est plus suffisant. “Le temps me manque pour me préoccuper d’avantage de son cas… Si tu estimes que c’est le moment pour toi de faire valoir que tu seras un meilleur Lord que ton grand-père et ton père, tu as mon soutien et nous pouvons en discuter. Toutefois, je préconise encore de la patience.”
Argella se détourne du chevalier pour s’approcher d’une commode sur laquelle trône un plateau et des carafes. Elle s’empare de l’une d’elle et rempli deux verres avant de revenir vers Estremont. “Pour l’heure, je t’encourage à te reposer, tes hommes doivent déjà être en train de lever leur campement. Il me plairait d’avoir ta compagnie pour le dîner, veux-tu bien ? ”
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Dim 8 Avr - 20:47
An 1, mois 3, semaine 1 à la Griffonnière
Argella Durrandon connaissait Artus beaucoup mieux qu’il ne le croyait et les propos de sa reine vinrent le toucher directement. Son grand-père s’isolant de plus en plus refusant de participer davantage à l’effort de guerre ne pouvait que s’attirer les foudres de la reine guerrière qu’il se devait de servir. Cela réjouissait le jeune Estremont. Celle qu’il admirait profondément lui offrit une fois de plus son appui, autant en ce qui concernait ses hommes, qu’en ce qui concernait ses potentielles visées sur le domaine familial. Pourtant elle avait raison, le temps n’était pas à la rébellion sur Estremont. Leovan aurait ce qu’il mérite en temps et en heure.
-Ma reine vous avez entièrement raison, le temps n’est pas encore venu de s’occuper de ma famille, il y a bien plus pressant sur vos terres et il y a bien longtemps que j’ai fait mon deuil les concernant. Ma vie est ici maintenant. Au sein de l’armée, à votre service.
Ses propos avaient pris une tournure plus personnelle, ayant essayé de dissimuler son rôle au sein de l’armée comme étant plus important que la véritable raison pourquoi il s’offrait corps et âme à la cause. La femme présente devant lui.
-C’est pourquoi je suivrai votre conseil et attendrai. La guerre qui fait rage, cette peste, Leovan peut attendre. Sachez toutefois votre grâce que votre appui signifie beaucoup pour moi, car je compte bien un jour devenir Lord Estremont et rendre à ma famille sa gloire d’autrefois.
La reine s’empare ensuite d’un plateau contenant carafe et verre et revient vers lui. Elle parle de repos et l’invite à manger en sa compagnie. Comment refuser une telle offre? Artus offrant une fois de plus un sourire à sa reine, prenant le verre qu’elle lui tend.
-Il est vrai que la route a été plutôt longue et que la marche forcée que j’ai imposée à mes hommes mériterait un peu de repos. Nul doute que leur campement prend forme et qu’ils profiteront de ce moment de répit. Pour ma part, je ne peux refuser l’offre que vous me faites ma Reine, ne pouvant imaginer une meilleure compagnie pour profiter d’un repas.
Si Argella était familière avec Artus, ce dernier n’osait en faire autant, même s’il avait été plutôt proche l’un de l’autre lorsqu’il avait agi comme garde auprès d’elle. Il gardait cette distance, de crainte d’échapper ses véritables sentiments pour sa régente. N’avait-il pas déjà trop parlé en disant qu’il n’existait pas meilleure compagnie? Argella verrait-elle cela d’un mauvais œil où simplement comme une dévotion aveugle? Un peu gêner, il avala une gorgée du liquide qui lui avait été offert.
-Je sais que Votre Majesté a l’habitude de la vie militaire, mais si vous le voulez bien, j’aimerais aller me délester de mon armure et de mon équipement étant immédiatement venu vous voir depuis la campagne. Ayant l’honneur de partager votre table, j’aimerais ne pas avoir à vous faire subir les inconforts d’un homme ayant fait route depuis de nombreux jours.
Il avait un peu insisté sur ce dernier point, souhaitant ne pas être inapproprié pour ce repas. Le jeune Estremont sachant très bien qu’Argella avait l’habitude d’être entouré de tels hommes, il le faisait plus pour lui-même, voulant faire bonne impression.
Un bref congé, s’empressant de rejoindra sa tente auprès de ses hommes, se délestant de son armure et de ses vêtements avant de revêtir des habits plus conventionnels. Rien de bien clinquant, chemise à la militaire de couler vert foncé, couleur propre à sa famille et pantalon agencé se dépêchant de retourné auprès de sa suzeraine, affichant un énorme sourire alors qu’il retrouvait sa compagnie.
-J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre votre grâce.
Artus ne pouvait s’empêcher d’observer une fois de plus Argella. Toujours aussi ravissante, une prestance et une force qui n’étant pas sans lui déplaire surtout suite aux événements récents ayant touché la vie de la jeune femme. Allait-il aborder le sujet avec cette dernière? L’Estremontois n’en avait pas réellement l’intention. Pourquoi raviver une douleur si le deuil était fait? Si elle souhaitait traiter de ce sujet, il le ferait, mais il ne serait pas celui qui l’emmènerait sur la table.
S’approchant de sa reine, reprenant le verre qu’il avait délaissé plus tôt pour aller se rafraîchir un peu, Artus opta donc pour un sujet plus général afin de discourir avec Argella.
-J’ai reçu bon nombre de corbeaux lors de mon voyage, ayant demandé d’avoir des nouvelles de la progression de nos forces auprès de Lord Selmy, et je dois avouer que celle-ci n’a pas toujours été réjouissante. J’ai eu vent de la maladie qu’il s’était abattue sur vos hommes. Celle-ci est-elle sous contrôle? Y a-t-il quoi que ce soit qui pusse être fait pour aider?[/i]
Un sujet générique, un sujet qu’Argella entendait certainement trop souvent dernièrement, mais Artus évitait ainsi la discussion plus personnelle tout en prouvant une fois de plus sa dévotion pour sa reine. Le dîner offrirait peut-être bien d’autre style de discussion, poussant le jeune homme un peu plus dans la confidence, mais pour le moment le jeune Estremont avait pour but d’être la compagnie la plus agréable possible pour cette dame qui était si chère à ses yeux, autant lui enlever un fardeau s’il le pouvait.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Mar 10 Avr - 17:09
Artus conçoit et accepte que ce ne soit pas le bon moment et c’est un soulagement pour la souveraine. Elle est usée par ces derniers mois, depuis son couronnement et les multiples décisions à prendre. De plus, elle ressent encore l’épuisement que son corps a enduré lors de sa fausse-couche. Une Souveraine ne connaît nul repos. Le cas Estremont sera réglé en temps voulu, jamais oublié de l’esprit d’Argella. Le retour d’Artus lui rappellera chaque jour la négligence de son grand-père, mais en aucun cas elle ne tient responsable le petit-fils.
“Un homme avec ton dévouement est un bénéfice plus que bienvenu. C’est tout à ton honneur, ta patience fera de toi un bon Lord, je n’en doute pas. Les bons vassaux sont toujours récompensés.” Conclut-elle avec un sourire en coin. Il est certain, depuis qu’ils n’ont envoyé que de faibles renforts pour faire face aux troupes du conflans venu envahir ses terres, que Lord Estremont se soucie peu de ce qu’il se passe ailleurs que sur son île. L’arrivée du Tigre et ses navires, le feront peut-être changer d’avis, à ce moment là, elle imposera ses conditions. Ce n’est pas sans raison que la flotte coalisée mouille actuellement à la Vesprée. Argella récompense la loyauté, puni la forfaiture. Elle offrira toujours un repli pour les sujets, mais Lord Estremont n’obtiendra rien.
Son ami accepte l’invitation, elle n’en doutait pas. Ils sont très peu à refuser de dîner avec elle, certains le font par désintérêt, d’autres profitent de l’occasion pour aborder certains sujets. Elle sait qu’Artus est de la première catégorie, ce qui rendra le dîner d’autant plus plaisant, reposant. Toutefois, il souhaite lui offrir une compagnie plus agréable. “Bien entendu, va.” Il sait fort bien à quel point elle est habituée à l’inconfort d’une vie loin d’une demeure, il n’est resté qu’une année au service de sa garde, mais cela fait bien plus longtemps qu’elle vadrouille à travers les terres en compagnie d’hommes. Elle-même n’a pas échappé à une hygiène assez nauséabonde. Elle serait mal placée de lui refuser un rafraîchissement.
Pendant son absence, elle en profite pour faire quérir un serviteur et un émissaire. Le premier pour lui demander de préparer une table pour deux, en sus de passer le message aux cuisines. Le second, pour qu’il aille distribuer 1 pièce d’argent à chaque homme qui a suivi Estremont. Ce n’est pas grand chose, elle ne peut permettre de donner plus. Le minimum pour qu’ils sachent qu’il s’agit surtout d’un gage de reconnaissance de sa part, en plus d’une assurance qu’aucun préjudice ne leur sera fait vis-à-vis de la loyauté qu’ils ont donné à Artus. A aucun moment, leur Lord ne pourra les sommer de revenir. S’il le fait, il recevra une réponse de sa Souveraine.
Le sourire d’Artus est contagieux, elle se surprend à le lui rendre tandis qu’il revient. La table est déjà dressée, des flammes dansent dans leur habitacle, le feu réchauffe la pièce, les verres remplis de vin n’ont pas bougé. Elle fait signe au serviteur qu’il peut aller chercher leur repas. Son invité ne perd pas de temps pour engager la conversation.
“Rien de plus que les soins de nos Mestres et nos prières, nous avons aussi une guérisseuse venue de Braavos, une suivante de l’Impératrice, ils se sont concertés, pour autant que je sache, sur les soins à administrer. Nous avons tout de même perdus 2 centaines d’hommes. J’ai fait une fausse-couche et enterré ma fille dans la crypte de la Griffonnière. De fait, j’ai été… Convalescente et tenu éloigné des décisions pour quelques jours, jusqu’au départ de l’Impératrice.” Sujet des plus délicat à aborder, tant parce que l’on ose pas à lui en parler, que parce qu’elle ne s’épanche pas. Rhaenys n’avait d’ailleurs pas plus insisté, consciente de la souffrance d’Argella, de ses tourments face à cet échec, ses inquiétudes de ne pouvoir mettre au monde l’héritage du royaume.
“Serena est tombé entre les mains du Bief, Havrenoir lutte encore grâce à Justin Dondarrion, Lestival se fait assiéger et nos guérillas affaiblissent le ravitaillement des assiégeants. Je leur envoie des renforts, mais nous ne pouvons guère faire mieux, les orages et les tempêtes ne sont pas en faveur d’un mouvement aussi important de nos troupes. Nous arriverions plus affaiblis, ce serait une victoire assurée pour le Bief.” Au fur et à mesure qu’elle énonce les faits, des rides de contrariété apparaissent entre ses sourcils. Elle s’inquiète pour son peuple, ce que leur ferait subir l’ennemi, les pertes humaines à déplorer. “Je perds tout le sud-ouest, ils nous affaiblissent avant l’hiver.” Conclut-elle simplement avec une moue affligée.
“L’Impératrice est allé prêter main forte à l’Empereur, dans sa dernière missive, il me dit être aux prises avec le Noir, mais s’il remporte la victoire, il nous rejoindra pour passer l’hiver chez nous et tout au moins retirer le Bief de nos terres. Qu’importe la finalité de cette bataille, je pars les rejoindre, il est des sujets dont nous devons parler de vive voix, ou, dans le pire des cas, être au côté de l’Impératrice. Par ailleurs, il mérite une escorte digne de son nom, tu es bien volontiers convié à cette escorte en compagnie de tes hommes ou tu peux assurer la défense de la Capitale avec les troupes coalisées.” Elle aimerait tant pouvoir revenir avec l’Empereur et son armée, en plus de nouvelles réjouissantes avec la victoire sur Harren. L’orage sera plus qu’honoré de recevoir l’Empereur, tout autant que l’Impératrice.
“Tu n’es pas sans savoir que je souhaite mes 25 ans au dixième jour, j’organise un banquet à ce sujet. Rien de grandiose au vu des circonstances, mais c’est un prétexte suffisant pour festoyer. Je veux retirer cette mine déconfite des soldats, leur redonner courage, qu'ils ne perdent pas espoir.” En sus d’avoir des nouvelles à annoncer, des nouvelles qui n’ont rien de réjouissantes, qui pourraient bien sonner le glas de sa dynastie si elle n’use pas des bons mots. Elle souhaite tout autant faire travailler la cohésion entre les troupes coalisées. Si cela se passe bien avec les Nordiens et les Peyredragonniens, beaucoup sont sur leur réserve concernant les Riverains.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Ven 13 Avr - 18:26
An 1, mois 3, semaine 1 à la Griffonnière
La compagnie d’Argella Durrandon a tout ce qu’il y a de plus agréable, et ce malgré les propos sérieux qu’elle aborde avec celui qui fut jadis son garde. Artus conserve le silence tandis que sa reine parle des soucis liés à la maladie que même les mestres semblent avoir de la difficulté à résoudre, quelque peu réjoui de l’apport de l’empire dans la résolution de ce problème. S’il n’a pas lui-même encore rencontré l’Impératrice et son entourage, il a eu vent de ses actions de façon positive par les corbeaux envoyés par son ami et général des armées de l’Orage, Lord Selmy. La correspondance entre les deux hommes ayant permis à Artus d’être informé de l’évolution de la guerre lors de son voyage. C’est ce dernier qui avait informé l’Estremontois de la convalescence de la Reine à la Griffonière.
Guère surpris de l’annonce de celle-ci concernant sa fausse couche, Artus ne peut s’empêcher de ressentir de la compassion pour cette femme qu’il affectionne. Sa main glisse doucement sur celle de la Reine, dans un geste instinctif. Il prend la parole d’un ton doux.
-Argella…
Réalisant qu’il faisait fi des notions d’étiquette, déstabilisée par sa propre action, il retire lentement sa main, rougissant un peu avant de se reprendre.
-Veuillez me pardonner ma Reine. Je crois m’être un peu emporté dans ma compassion vis-à-vis votre deuil. Je connais votre force et mon geste était des plus déplacés. J’avais eu vent de la situation par Lord Selmy, vous n’êtes certainement pas sans savoir que nous avons gardé contact pendant mon absence, votre général étant en fait un ami proche, puisque j’ai été écuyer auprès de feu son père. J’avoue avoir été touché et aussi outré de la situation. Que vous soyez seul en ce moment…
Artus observait Argella ne souhaitant pas trop lui remémorer ce moment difficile, sachant très bien que raviver une telle douleur ne devait pas être agréable pour sa suzeraine, mais il avait son côté franc et direct et il avait longtemps ruminé à propos de cette situation, préférant être honnête avec celle-ci que conserver ses propres sentiments pour lui-même.
-Ma Reine me pardonnera d’avance les propos que je vais tenir, mais le fait que votre Dornien d’époux n’ai pas été présent ma grandement outrée. Il est peut-être le Prince Consort de l’Orage et de ce fait je lui dois mon allégeance, mais j’ai ouï dire que ce dernier n’a même pas dénié vous envoyer le moindre corbeau.
Artus semble vraiment vexé, son ton à propos de l’époux d’Argella ayant été sévère, il reprend toutefois son calme ne souhaitant pas d’avantage harceler sa reine avec cet épisode de sa vie. Préférant bifurqué sur le sujet de la situation de l’Orage.
-Encore une fois je m’excuse ma Reine, je m’emporte trop aisément, je crois, et comme je l’ai dis je doute que raviver ce sujet ne soit approprié et je souhaite être de bonne compagnie. Une petite mise à jour de l’état de votre Royaume changera très certainement le sujet de façon appropriée, elle me permettra de mieux me situer, même si Lord Selmy m’a bien informé lors de mon voyage.
Argella fait la description des différentes zones de bataille. Une situation assez critique si l’on considère la position des Bieffois. La Reine semblant réellement touchée par la progression de l’ennemi. Femme forte au cœur dévoué. Le jeune Estremont sourit à cette dernière, se voulant rassureur.
Nous renverserons l’envahisseur ma Reine. Votre peuple sera sauvegardé de la traîtrise de ces foutus Bieffois. Jamais plus ils n’auront ma confiance… Les gens de l’Orage son résistant et acharné votre grâce, ils font face aux tempêtes constantes et celle-ci sera endigué comme les autres d’autant plus si nous avons l’appuie de l’Empire.
L’Estremontois n’a guère côtoyé les forces impériales, mais il sait que si Argella s’est rallié à cette cause qu’elle doit être juste. Jamais de doute envers sa suzeraine. Sa reine souleve le sujet d’une rencontre entre l’Impératrice, l’Empereur et elle-même, des sujets devant être traités de vive voix. On parle d’escorte et de sa présence avec ses hommes.
-Il me fera plaisir de vous accompagner avec mes hommes ma Reine. Mon épée sera toujours votre, à moins que vous ne jugiez critique que je me joigne à la défense d’Accalmie.
La reine traite ensuite de son anniversaire prochain. D’un banquet potentiel. Artus ne peut s’empêcher de sourire une fois de plus. Sa suzeraine a un bon cœur et malgré la guerre, malgré ses propres malheurs récent, elle songe aux soldats, aux gens de bien moins haut rang et à leur rendre le sourire.
-Je ne puis qu’appuyer cette initiative ma Reine. Votre jour de naissance étant une raison suffisante pour festoyer, elle ne pourra être que positive pour la morale des troupes. Une façon subtile de tisser des liens dans cette union récente avec l’Empire. La nouvelle ne pourra que plaire et surtout démontrera une fois de plus votre lien avec vos hommes, avec votre peuple et votre dévotion inébranlable envers votre nation.
Si je puis me permettre ma Reine, vous êtes plus que digne de votre couronne, à peine couronné que vous avez du faire face à ces perfides Bieffois, puis avez participé à la libération de la Néra. Sans compter toutes les situations récentes auxquelles vous avez du faire face. À votre règne, puisse-il durer encore bien des années.
Sur ce, Artus lève son verre de vin posant son regard dans celui d’Argella. Un regard admirateur, autant pour ses actions en tant que dirigeante de l’Orage que pour ce qu’elle lui inspire avec sa force et sa beauté. L’Estremontois porte ensuite la coupe à ses lèvres, profitant du breuvage. Le serviteur arrivant au même instant avec le repas qu’avait demandé la Reine.
Le chevalier s’approche de la table, tire la chaise de sa suzeraine, attendant qu’elle prenne place avant de s’asseoir en sa compagnie. Il y a quelque chose d’idyllique dans cette situation pour le jeune Estremont, les flammes, le repas qui semble fort alléchante, mais surtout la compagnie. Il sait toutefois que cela est illusoire, mais en profite pleinement.
-Merci de l’invitation ma Reine. J’espère que ma compagnie ne vous déplait pas trop. Il a prononcé ces propos sur le ton de l’amusement, un petit sourire en coin. Pour ma part, je ne pouvais rêver mieux après avoir battu la campagne. Artus prit une bouché du plat devant lui, savourant un met bien supérieure à ce qu’il avait enduré sur la route. -Vous pensez lever le camp bientôt pour rejoindre l’Empereur et l’Impératrice? Si ma présence ne vous importune pas trop, je pourrais joindre mes hommes à votre propre garde. Voyager à vos côtés et assurer votre protection une fois de plus serait un honneur.
Façon subtile d’être auprès de cette femme vis-à-vis qui il éprouve de forts sentiments. Espérant pouvoir chevauché auprès d’elle lorsqu’elle en donnerait l’ordre, Artus avait tenu son propos sur un ton calme, démontrant son intérêt, sans toutefois vouloir imposer sa volonté à la Reine de l’Orage.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Mar 24 Avr - 15:09
25 ans, un mariage voué à l’échec et une fausse-couche à son actif, la plupart des jeunes femmes sont mariées à 15 et mère de 3 bambins. C’est ainsi, parce qu’elle s’est battue pour ne pas être qu’une femme bonne à marier. Elle s’est battue pour être le Prince que mérite le royaume de l’Orage et c’est ce qu’elle fait depuis ses 9 ans. En âge de comprendre les disputes de ses parents, comprendre que l’absence d’héritier mettait le royaume en crise. A 10 ans, elle commençait ses entraînements avec le Maître d’arme, à 17 ans elle remportait un tournoi. Premier fait d’armes à 19 ans. Pour une femme, un exploit et elle ne pourrait être plus fière de ce qu’elle a entreprit. Pourtant, il lui arrive d’imaginer ce qu’aurait été la vie si elle avait suivi les préceptes de son rang. Sans doute ennuyeuse.
Son regard se pose sur la main d’Artus qui vient effleurer la sienne, avant de la retirer, comme si elle l’avait brûlé. Il s’excuse, prétexte que son geste était déplacé. C’est inutile, elle n’est pas si ferme lorsqu’elle se trouve en privé avec des hommes qu’elle considère comme des amis. Artus est l’un des rare à préserver une certaine distance entre eux, quand bien même ils s’entendent bien. Malgré l’autorisation d’Argella à se montrer moins formel quand ils se retrouvent en privé, il reste ferme sur sa position de vassal et n’a jamais eu un geste ni une parole déplacé. Pas même enivré.
Il lui apprend que le Général, vieil ami, l’a tenu informé de la situation. Mais un ricanement mauvais échappe à la jeune femme quand il fait mention du Prince. Loin de se laisser aller à la tristesse de sa fausse-couche, elle tourne sa colère envers son mari. “Encore faudrait-il qu’il soit informé, ce que je me suis bien gardé de faire. Il n’est pas revenu quand il a appris ma grossesse, je ne me fais pas d’espoir de le voir revenir quand il l’apprendra. Tu ne lui dois rien Artus, il se fiche de nous, il n’a de Prince consort qu’un titre illusoire.”
Et elle a bien l’intention de l’en destituer. Artus l’apprendra bien assez tôt. Une main crispée autour de sa coupe, elle le porte à ses lèvres pour en boire une gorgée. Elle reprend contenance par ce simple geste. “Nous avons toutes les raisons d’être emporté contre mon mari, ne t’en excuse pas. Pas entre nous, je ne suis pas d’avantage de plus de sympathie dans mes propos à son égard. Tu sais mieux que quiconque que ce mariage ne m’a jamais enchanté, il n’a eu de cesse de me prouver qu’il est indigne de vous.” Elle y avait cru, pendant un bref moment lorsqu’il avait combattu à leur côté au cours de la bataille de Tinivel. Avant de partir avec les troupes dorniennes, comme le lâche qu’il est.
Estremont la connaît, il sait que le mieux à faire est de changer de sujet au lieu d’alimenter sa colère. Quoi que le nouveau sujet abordé ne soit pas davantage serein. Artus fait preuve d’encouragement, il est de ces combattants qui n’abandonnent jamais, tandis que d’autres baissent les bras. Elle, ne peut jamais se permettre de flancher, elle doit toujours faire preuve d’une force et d’une autorité incontestable, mais elle aussi, est fatiguée. “On peut se fier au Roi légitime Gardener, lorsque cette guerre sera terminée nous devrons nouer des liens forts avec ce royaume malgré nos différents. Je suppose que de cela aussi, Selmy t’en a parlé ? Kevan est fédéré à l’Empire, nous ne combattons pas seulement pour mettre le Bief hors de nos frontières, mais aussi pour qu’un Roi monte sur le trône qui lui revient.” Un trône perdu par la bêtise d’Argella. Elle doit bien ça à Kevan, combattre avec lui, faire tout son possible pour l’aider.
“Que je te juge critique ? Quelle idée vas-tu te faire là. J’ai confiance en toi, je te confierai ma vie sans hésiter.” Elle ne ment pas, elle porte le mensonge en horreur et préfère se taire que de dire ce qu’elle ne pense pas. Pour cela, elle est plus que semblable à Rhaenys. Il appuie l’initiative de ce banquet, persuadé que cela ne peut que renforcer leurs liens, comme toujours, il fait preuve d’un optimisme à toute épreuve. Elle l’apprécie pour cela, ses encouragements sans faille à l’égard de son règne, il ne la juge pas parce qu’elle est une femme, au contraire, il la juge tout aussi digne qu’un homme. Un sourire vient illuminer le visage de la souveraine, touchée par son dévouement. Il ne s’en doute peut-être pas, mais il est une source d’encouragement pour la souveraine, c’est à travers des personnes comme lui qu’elle trouve la force de poursuivre.
Ils sont interrompus par l’arrivée des servants qui viennent poser sur la table déjà mise en place, des mets délicieux si elle en juge par l’odeur. Ca lui ouvre l’appétit, tandis qu’Artus tire sa chaise pour qu’elle y prenne place et qu’il s’assoit face à elle. “Ta compagnie me plait, comme toujours Artus, n’en doute pas.” Les plats se dévoilent, ils attaquent le repas du soir avec la chaleur d’un feu bienvenue. C’est le quotidien d’un souverain de pouvoir jouir du confort, alors que les soldats ne profitent que de la pluie et du froid. On s’habitue à ne pas ressentir de culpabilité, d’autant qu’il n’est pas rare de trouver Argella en compagnie des hommes à l’extérieur, plus souvent qu’à l’abri. Habituée à l’inconfort autant que le confort. Sauf depuis sa fausse couche, les mestres, ainsi que Yesaminda, veulent plus que tout la garder à l’abri.
“Tu es bienvenue, toi et tes hommes. Je ne me suis pas arrêté sur une date précise, je souhaite attendre la réaction des troupes suite à l’annonce que je compte faire. Cela pourrait en offusquer plus d’un, il est certain que des lords souhaiteront parlementer avec moi, je me dois donc d’être présente pour répondre à leurs inquiétudes. J’aviserai selon, mais il est certain que notre départ devra se faire avant le mois prochain. D’ici là, peut-être aurons nous des nouvelles de l’Empereur, d’après ce que je sais, une nouvelle bataille se prépare de son côté.”
Ils guerroient tous dans le Conflans, tandis qu’ils sont coincés ici par un climat hivernal. Si ça ne tenait qu’à elle, ils feraient déjà route vers l’ouest pour combattre l’ennemi. Seulement, la menace venue d’Essos n’est pas à prendre à la légère, si Dorne noue une alliance avec eux, l’Orage devra contenir la menace. Jusqu’où sera prête à aller Deria pour sa pseudo-insoumission ? Argella ne la connait pas suffisamment pour avoir ne serait-ce qu’une idée. “Parle moi un peu de toi Artus, comment vas-tu ? Quelle noble dame ont-ils essayé de t’attacher cette fois ?” S’enquit-elle un sourire amusé aux lèvres.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Ven 27 Avr - 19:58
Si sa reine était compatissante envers le nouveau Roi fédéré du Bief, les sentiments de l’ancien garde d’Argelle vis-à-vis ce dernier n’étaient pas tout aussi simples. Le bief les avait trahis, redonner sa confiance en ce peuple ne serait pas aisé, mais pour elle, pour sa reine, il tenterait de mettre un peu d’eau dans son vin. Si Argella trouvait Artus de bonne compagnie, le sentiment était réciproque. Sa suzeraine se voulait réconfortant, et appuyait ses propos, un point qui n’était pas pour lui déplaire.
Sa présence et celle de ces hommes allaient donc être mises à contribution dès que le moment serait jugé opportun. L’Estremontois accompagnerait sa reine lorsqu’elle irait à la rencontre de l’Empereur et de l’Impératrice. La familiarité qu’elle exhibait en sa compagnie n’était pas pour lui déplaire. Argella avait déjà demandé au chevalier d’être moins conforme avec le protocole lorsqu’il se retrouvait seul à seul, mais Artus peinait avec cette requête qui lui permettait de garder une certaine distance avec cette femme qu’il admirait tant.
Vint ensuite la question qui tue. Une question anodine pour plusieurs personnes, une petite blague, vu le regard amuser de sa suzeraine, mais une question qui créait un certain malaise pour le chevalier. Il aurait été en mesure de raconter une histoire à sa reine, conter quelque chose d’irréel, d’aucuns en auraient profité pour vanter leurs mérites en la présence d’Argella, mais Artus n’était pas de ces hommes. Il était franc et honnête.
-Ma reine… Il hésita un moment puis reprit de façon moins formelle. Je me porte à merveille, n’eût été le ressentiment vis-à-vis ma famille. Quant aux dames ayant essayé de m’attacher… Il n’y a qu’une femme qui importe dans ma vie en ce moment et je partage un repas en sa compagnie.
Son regard se posa sur la reine de l’Orage, jugeant de sa réaction. Il avait finalement dit ce qu’il avait en tête depuis un bon moment. Tout ça avait quelque chose d’enivrant et de libérateur tout en étant assez gênant.
-J’avoue Argella être tombé sous le charme de la plus belle femme de l’Orage, battre la campagne pendant de long mois en votre… en ta compagnie, y aura certainement été pour beaucoup. J’espère que vous… que tu n’y verras pas quelque chose de mal, j’ai moi-même de la difficulté à comprendre mes sentiments vis-à-vis tout cela, d’où le fait que je gardais une certaine distance protocolaire envers toi.
Il venait peut-être de gâcher un merveilleux repas en avouant ainsi son attirance pour sa suzeraine, ne sachant pas comment celle-ci réagirait aux pulsions du chevalier, mais au moins, maintenant, il n’aurait plus à douter. Artus offrit un petit sourire gêner à sa reine avant de poursuivre.
-Je comprendrais si vous vouliez mettre fin à ce repas, maintenant que je vous ai avoué mon attirance pour votre personne. Il avait repris les règles d’étiquette. -Sachez toutefois que rien ne changera dans mon dévouement à votre égard. Personne ne saurait mieux diriger l’Orage que vous. Considérez cela comme des pulsions entièrement masculines si cela peut atténuer l’impact de cette annonce. Si toutefois cet aveu ne vous a pas entièrement déstabilisé, il me ferait plaisir de poursuivre ce repas en votre compagnie. Je vous promets de faire fie de mes propos et d’être aussi agréable que possible, peu importe le sujet de conversation que nous auront.
Au plus profond de lui, il espérait que la situation ne tourne pas au ridicule, s’humilier ainsi face à une femme pour qui l’on a d’aussi puissants sentiments n’était pas aisé, mais la vérité avait toujours primé pour l’Estremontois. À Argella de juger de la suite.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Mar 8 Mai - 13:50
Elle n’est pas sans savoir que les hommes sont autant sujets aux négociations maritales que les femmes, à la différence qu’ils ont plus de choix. Elle ne l’a pas eu et son mariage s’est révélé être un fiasco, parce qu’elle n’y a pas mis toute sa bonne volonté dans la réussite de son union, sa fierté n’a pas supporté d’être qu’une jument à monter. Mais surtout, elle n’a jamais vu Dorne comme des alliés fiables dans la durée. Pas quand la guerre avait repris entre les deux pays après le mariage de sa mère et son père. Argella n’aurait pas eu besoin du soutien militaire de Dorne au moment des faits, elle n’aurait eu aucune difficulté à annuler les accords passés. Père et mère auraient été furieux, mais il se seraient fait une raison.
Avant de remporter le tournoi qui lui avait permis d’acquérir ce qu’elle considérait comme un choix, elle savait que de nombreux pères avaient tentés de présenter leurs fils comme prétendants à la Princesse, comme futur Roi. Et encore après, certains pères n’avaient jamais perdus espoir, mais il devenait certain qu’elle épouserait un Prince, voir un Roi. Ca ne l’avait pas davantage intéressée. Elle ne comprenait pas alors, l’importance d’avoir un mari. Non pas d’un mari, mais d’un égal. Aujourd’hui, elle donnerait beaucoup pour avoir un Roi à son côté, son égal pour gouverner des milliers d’hommes et femmes.
D’une certaine façon, elle sait ce que traverse son ami. Savoir qu’un jour ou l’autre, un mariage le liera jusqu’à la mort à une femme. Elle réalise avoir commis un impair lorsque l’expression de son compagnon se fait déconfite. Le ton formel qu’il emprunte ensuite en prononçant son titre lui fait penser qu’il a enfin accepté d’épouser une noble jeune fille. Et il semble bien parti pour lui annoncer cette nouvelle, il a des sentiments envers une femme. Mais elle était loin d’imaginer, ni même se douter, de l’aveu qu’il lui fait alors. Il partage un repas avec celle qu’il aime. Cela la laisse rougissante et pantoise.
Plus d’hommes que sa main ne peut en compter lui ont avoué des sentiments, d’autres, ont voulu l’épouser, ce n’est pas nouveau pour Argella qui a éconduit ces derniers. Il n’y en a que deux qu’elle a véritablement aimé, Karnal est mort, Kevan est… C’est une histoire bien plus compliquée malgré ses sentiments. Ce n’est pas le moment de penser à eux. Elle a une haute estime d’Artus, pour ne pas prendre son aveu à la légère. “Tu me surprends. Tu n’as jamais laissé entendre ne serait-ce qu’une infime partie de ces derniers. J’ai mis ton comportement formaliste sur le compte du respect dû à mon titre. Tu sais que je t’apprécie beaucoup, sinon je ne t’aurais pas gardé dans ma garde rapprochée, j’ai beaucoup de respect pour toi, je suis navrée de ne partager ces mêmes sentiments.”
Artus fait partie de ceux qu’elle apprécie énormément, il est honnête, loyal, mais aussi téméraire et aventurier, des traits de caractère qu’ils partagent et qui les a forcément rapproché lorsqu’ils traversaient les terres de l’orage. Depuis qu’elle le connait, elle ne l’a jamais entendu s’épancher au sujet d’une femme en sa présence, pas même pour conter la beauté d’une telle ou une autre. Elle pensait simplement qu’il se faisait discret à ce sujet, jamais elle n’avait songé qu’elle pouvait être celle qui lui faisait secrètement battre son coeur.
“Je ne peux oublier, pas plus que je ne minimiserai ton aveu Artus. Je suis flattée, plus que ce que je laisse paraître, crois-moi t’éconduire m’en coûte, je ne souhaite nullement te blesser, tu es un homme formidable et courageux et je t’aurais sans doute aimé si… je n’étais pas amoureuse d’un autre.” Elle devrait être heureuse de dire que son coeur bat pour un homme, pourtant sa voix et son expression n’exprime que tristesse. Les rumeurs au sujet de Kevan disent vrais, ils sont une minorité à le savoir, Artus fait partie des hommes mis dans la confidence. A vrai dire, tous les hommes de sa garde rapprochée le savent, ils ne sont ni aveugles, ni sourds, tandis qu’elle batifolait avec son amant lorsqu’ils se retrouvaient. Elle peut se réjouir qu’aucun ne l’ait trahi, mais depuis l’arrivé du bieffois avant Tinivel, leur relation ne fait que se compliquer. Le regard triste, elle fait tourner son verre sur la table, avant de se ressaisir.
“Je suis certaine que tu trouveras la femme idéale, qui te rendra tes sentiments et te soutiendra sur tous les sujets, tu le mérites. En attendant, je te prie de cesser de garder cette distance protocolaire entre nous en privé. N’aie pas peur ni honte de ce que tu ressens, on ne contrôle pas les sentiments, sois toi-même, autant que je le suis avec toi. Ta compagnie me sera toujours agréable, aucun malaise entre nous.” C’est plutôt à elle de se sentir gênée face à cette révélation aussi soudaine que inattendue. Mais elle ne l’est pas, au contraire, elle est extrêmement flattée à défaut de pouvoir ressentir la même chose.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Ven 11 Mai - 16:32
Elle rougit et est surprise. Artus ne s’attendait pas à moins. La réponse qu’Argella lui offre aurait certainement blessé plus d’un homme dans leur orgueil, ces derniers auraient certainement quitté sur-le-champ le repas devant eux, mais l’Estremontois n’était pas le genre à s’apitoyer sur son sort ni même à se laisser décourager aussi aisément. De toute façon, il s’avait pour le bieffois, pour les sentiments d’Argella Durrandon à son égard et cela ne l’avait pas arrêté dans sa déclaration, toujours aussi franche. Le fait que sa reine n’éprouve pas la même chose pour lui n’était pas une défaite en soi. L’amour pouvait toujours germer et Artus était tenace. Le fait qu’elle soit flattée, qu’elle aurait peut-être pu l’aimer n’eut été d’autres sentiments, venait renforcir cette détermination chez l’Estremontois.
Sa suzeraine lui parle ensuite d’une autre femme potentielle qui pourra le rendre heureux. Il sourit, sachant intérieurement qu’il ne souhaite pas une autre femme que celle devant lui. On lui demande à nouveau d’être moins formel en privé, de ne pas avoir honte de ses sentiments vis-à-vis elle. Artus sourit une fois de plus à sa reine, prenant une bouchée du repas.
-J’accepte d’être moins formel lorsque nous serons ensemble Argella. Tu me connais, tu sais que lorsque j’ai quelque chose en tête j’abandonne rarement. Tu connais aussi ma franchise. Sache que je ne regrette en rien ce que je t’ai avoué. Ma dévotion à ton égard n’en sera en rien affectée.
La gêne du moment s’estompait peu à peu, Artus ne regrettant en rien ses propos, ne pouvais en fait s’empêcher de sourire de la situation. Il venait d’abandonner un poids qu’il supportait depuis un moment. À partir d’aujourd’hui il n’y aurait plus d’émotions retenues.
-Tu sais que ta cause est la mienne. Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir afin de protéger notre peuple, afin de sauvegarder l’Orage qu’importe ce que ma famille, aussi puissante et riche soit-elle fait, c’est toi que je choisit. Je ne souhaite pas que l’on retourne sur ce sujet, car je risque de m’emporter, mais c’est important pour moi que tu le saches.
Une autre bouchée de ce repas, une gorgée du verre de vin, un autre sourire. Rien ne semblait miner le moral de l’Estremontois, faisant fie de ses propos quant à ses sentiments face à Argella. Il lui avait dit qu’il serait d’agréable compagnie et il comptait bien l’être. Son regard posé dans les yeux d’Argella, admirant la beauté de sa reine, Artus reprit à nouveau la parole.
-J’aurai donc la chance de rencontrer l’Empereur et l’Impératrice prochainement. Tu peux me dire quoi à leur sujet? Si je dois rencontrer les dirigeants de l’Empire, autant ne pas arriver dans le néant total même si je ne doute pas de leur grandeur si tu as accepté de te joindre à cet Empire.
Artus tenait à en savoir plus sur l’Empire et surtout sur ses dirigeants. Il avait déjà croisé Torrhen Stark à Goeville en compagnie du père d’Argella, mais l’opinion de sa reine à leur sujet lui importait.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Lun 14 Mai - 20:48
Argella est encore une fois surprise par les propos d’Artus. Alors qu’elle éconduit le jeune homme, il semble tout de même bien sûr de lui qu’ils finiront ensemble. De ses aveux, il se décide donc à la conquérir ? Malgré le fait qu’elle avoue avoir des sentiments pour un autre. Loin de se laisser abattre, il fait preuve d’un appétit vorace et laisse la jeune femme bien perplexe et peu désireuse d’entamer son propre repas. Que lui arrive-t-il ? La discorde avec sa famille révélerait-il en lui un conquérant amoureux ? A cet instant, elle ne le reconnaît plus. Son regard reste résolument fixe sur son ami, ou doit-elle désormais dire, son soupirant?
Elle trempe ses lèvres dans son vin, songeuse. Des pensées qu’elle ne contrôle absolument pas tandis qu’il évoque un dévouement à toute épreuve envers elle et par conséquent, les orageois. Il choisit de lui donner son dévouement, à elle, plus qu’à sa famille. Finalement, il n’a peut-être pas l’étoffe pour être qu’un Lord, peut-être aurait-il l’étoffe d’un Roi ? Un homme soucieux d’autrui, valeureux, loin de se planquer derrière des remparts, il agit promptement. Sachant ce qu’elle a à annoncer d’ici quelques jours, elle sait pertinemment que certains hommes viendront la trouver, pour eux ou pour leur fils, pour devenir son époux et accéder au trône dès lors que son mariage sera annulé, elle imagine bien la gloire qu’en retirera leur maison par un couronnement. Si tant est qu’ils se moquent du fait qu’elle soit divorcée.
Artus aurait fait sa déclaration plus tard, elle n’y aurait cru, n’y aurait vu qu’une occasion de se rapprocher d’elle et du trône. Elle se serait méfiée, mais il ignore tout cela, elle ne peut donc douter de sa sincérité. Il ne lui a d’ailleurs jamais menti, pour autant qu’elle sache. Son regard est assez parlant également, Argella ne serait pas une femme de sa trempe, elle serait intimidée par ce regard admiratif. L’a-t-il toujours regardé ainsi ? Elle n’y a jamais fait attention, d’autant moins entre son couronnement, son mariage, la fuite de Kevan, beaucoup de choses se sont passées et ses responsabilités lui accaparent tout son temps.
Aujourd’hui, elle sait qu’un Roi doit être couronné. Kevan est exclu, non de sa volonté, mais de leur propre chemin à mener et de la menace qu’ils représenteraient à l’Empire. Elle comprend, contre toute attente, elle ne ressent pas vraiment de ressentiment à ce sujet. Rhaenys lui a bien proposé son frère, Argella n’est pas décidée. L’échec de son premier mariage en sus de sa fausse-couche lui sont particulièrement difficile à surmonter, donc prendre une décision rapidement ne lui rendra pas service. Ni à elle, ni au royaume. Argella s’octroie le temps qu’il faudra, si elle n’épouse pas le Prince de Peyredragon, il est indéniable qu’il s’agira d’un homme de son royaume et elle compte bien les mettre à l’épreuve.
“Je te laisse seul juge de ton comportement à l’avenir Artus, en connaissance de cause. Tâche de ne pas outrepasser tes prérogatives en public.” Puisque Artus semble certain qu’ils seront ensemble, elle ne le contredit pas, elle n’approuve pas non plus. Elle peut aussi se targuer de le connaître, quand il a une idée en tête, il ne s’en détourne jamais, elle perdrait son temps à tenter de l’en dissuader. C’est aussi un jeu dangereux qu’elle accepte.
“Je connais très peu l’Empereur, je l’ai rencontré une unique fois à Goeville, nous avons un peu sympathisé, mais surtout sur ses exploits de guerre. Je l’ai surtout écouté tu te doutes bien.” Un sourire flotte sur ses lèvres en y repensant. Sans nul doute avait-il autre chose à faire, pourtant, il avait pris le temps de bavarder avec elle qui avait osé l’aborder. Torrhen est un grand Roi guerrier, semblable à feu son père, mais tout aussi opposer. “On le décrit comme un rustre, un sauvage, personnellement, il mérite davantage mon respect que quiconque. Nous avons de nombreuses fois échangé par correspondance, il est juste, mais son pragmatisme lui a sans doute valu cette réputation de loup féroce et indomptable, et je ne doute pas qu’il l’est lorsque les circonstances l’y oblige. Quant à l’Impératrice, il vaut mieux être son ami que son ennemi, elle n’a de cesse de le prouver et ils n’ont de cesse de la combattre, pourtant, elle a le sens du compromis. Beaucoup la sous-estiment. A mes yeux, elle a eu le courage de lancer un mouvement que personne n’a jamais entrepris.”
L’orgueil n’a pas sa place dans cette vision, dans cette paix, c’est un sacrifice qu’Argella n’a pas eu trop de mal à faire. Sa mère voulait unifier le Sud, de ses propres mots en vendant sa fille à Dorne, mais Argella a eu l’occasion d’unifier tout Westeros, c’est une ambition bien plus grande, un combat qu’elle souhaite mener. “Je ne veux pas t’en dire davantage, je veux que tu te fasses ton propre avis à leur sujet quand nous serons en leur présence. Je te mets simplement en garde, ne leur manque pas de respect, même si je ne doute pas que ça ne te vienne pas à l’esprit.” Artus n’a jamais fait un pas de travers lorsqu’il était au service de sa garde, la souveraine a confiance en lui pour en faire de même face aux Empereurs. D’ailleurs, elle n’aurait nullement besoin de le mettre en garde.
“Dis moi ce que tu penses de mon engagement ? Ne me parle pas avec ton coeur, parle moi avec ta tête.” Elle ne veut pas entendre l’avis d’un homme dévoué, mais bien d’un homme doué de ses propres pensées.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Dim 20 Mai - 20:51
Argella aurait une fois de plus été en mesure de le repousser, le remettre à sa place, lui rappeler son rang, mais elle n’en fit rien. Acceptait-elle qu’il s’ouvre ainsi à elle tout en affirmant ne pas renoncer et poursuivre sur ses visées. Il semblait bien qu’il en était ainsi. Une mise à l’épreuve qu’il comptait bien remporter, tout en démontrant à la reine de l’Orage, cette femme pour qui son cœur battait ardemment, qu’elle avait devant elle un homme à sa hauteur. Toutefois, sa suzeraine le mit en garde quant à ses aspirations en public, ce qui ne put l’empêcher de sourire une énième fois.
-N’ai crainte Argella, je ne dérogerai aucunement du protocole, peu importe mes sentiments vis-à-vis toi, en présence d’autrui. Je ne t’ai jamais manqué de respect et je ne compte pas le faire non plus. Mes sentiments sont vrais, tout autant que mes propos à ton encontre le seront. Le ton de sa voix se fit plus doux, son regard posé sur Argella. -Tu auras toujours l’heure juste avec moi, je ne pourrais te mentir sans m’en vouloir.
L’Estremontois était tout aussi dévoué qu’à ses débuts au service d’Argella alors qu’elle n’était que princesse, la situation avait tout simplement évolué quant à sa connaissance de celle-ci et en l’intérêt qu’il lui portait. Il avait appris à connaître celle-ci par ses interactions auprès d’elle et peu à peu il s’était épris de sa suzeraine. Il espérait seulement que maintenant qu’Argella savait pour ses sentiments, elle pourrait aussi voir ses sentiments évolués.
La reine de l’Orage lui parle ensuite de l’Empereur et de l’Impératrice, comme il lui avait demandé. L’image qu’elle trace de Torrhen Stark ressemble un peu à sa propre impression. Ayant que peu discourut avec celui-ci à Goeville. Quant à l’Impératrice, les mots d’Argella son positif, bien qu’elles ne semblent pas être une femme à sous-estimer. On l’avertit ensuite de ne pas leur manquer de respect.
-J’avais moi-même rencontré Torrhen Stark, à Goeville, une soirée en compagnie de votre père et d’autres gardes. Nous avons échangé brièvement et bien que distant, il m’a semblé un homme fort de caractère. Pour ce qui est de l’Impératrice, je me fierai à ton jugement et je ferai moi-même ma propre appréciation de sa personne. Ne t’en fais pas pour le respect, ils auront tout le respect de leurs rangs, je ne voudrais pas t’attirer d’ennui par mon comportement ni même m’en attirer personnellement.
La reine lui demande ensuite son opinion sur ses engagements. Elle veut son impression et non ce que lui dicte son cœur. L’Estremontois n’est pas le genre à cacher la vérité, encore moins à Argella Durrandon.
-L’Orage était dans une impasse, Argella. Après la mort de ton père, nous étions affaiblis militairement suite aux assauts du Bief et du Noir. Je crois que l’alliance avec le Nord et Peyredragon à été ce qu’il y avait de mieux pour notre peuple. Maintenant, ce que je pense de l’Empire qui est sur le point de se créer… Je ne sais pas réellement où me positionner en fait. Je connais très peu leurs dirigeants, mais je crois que leur ambition est juste. Unifier Westeros dans une paix durable ne peut être que bénéfique pour tous, pas seulement les Orageois. Dans tous les cas, je crois que tu as pris la bonne décision en te joignant à eux. Si je peux me permettre, j’aurais fait de même à ta place.
Artus sourit doucement à Argella, elle voulait une réponse honnête, il lui avait offert.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé] Lun 28 Mai - 20:45
Depuis qu’il est entré dans la garde rapprochée d’Argella, Artus n’a jamais eu un geste, ni un propos de déplacer. On peut dire que son éducation est parfaite, si ce n’est qu’il a déçu sa famille en empruntant un chemin plus chevaleresque que pilleur de navires, pourtant, les Estremont peuvent être fiers de ce qu’accomplit Artus. Elle peut être certaine qu’il ne manquera jamais de respect envers quiconque, jamais volontairement en tout cas. C’est ce qui lui fait penser qu’il peut être plus diplomate que quiconque, il a à coeur les intérêts des orageois. Ce voyage prévu pour rejoindre Torrhen et Rhaenys ne peut être qu’une bonne occasion de le voir se mettre à l’oeuvre. Elle devra également discuter avec Orys Baratheon de la proposition de sa soeur, si elle le croise.
Artus lui donne son avis éclairé au sujet de son engagement auprès de l’Empire. A sa place, il aurait fait le même choix, elle ne peut retenir un sourire de ravissement. “Depuis des siècles, nous nous battons pour laver les offenses, ou encore agrandir nos territoires. Père voulait m’offrir des terres plus grandes, il visait à récupérer la grandeur que nous avions auparavant, Mère veut que j’unifie le Sud avec cette alliance avec Dorne.” Elle avait même été jusqu’à commettre l’impardonnable, le double assassinat de la princesse et son fils. A seul fin de pouvoir unir sa fille au Prince, un geste que sa fille a bien des difficultés à concevoir, pourtant, elle garde toujours le secret. Cela n’a visiblement pas empêché Dorne d’accuser Rowenna, quelqu’un l’a vendu, mais ce n’est pas fille.
“Personnellement, je préfère mener un combat pour une bonne cause. C’est à Dorne, bien avant la naissance officielle de l’Empire, que je me suis engagée et je connaissais très peu Rhaenys. Du jour au lendemain, un Prince que tu connais peu peut devenir un Roi, il ne faut pas connaître les dirigeants, il faut avoir Foi en eux, c’est ce que j’ai fais et ils ne m’ont pas déçu.” Bien moins que Dorne, ces imbéciles d’insoumis. Bien moins que son mari, qui a préféré courir rejoindre les jupes de sa soeur, qu’assumer un titre en devenir dans le royaume de l’Orage, qui aurait pu finir par l’accepter. Elle avait accepté le départ des troupes dornienne, comprenant la nécessité, mais pas de son mari.
“Je préfère plier le genou face à une autorité suprême qui partage mes idéaux, qu’envoyer des hommes mourir à cause de l’affront de mon père envers les Targaryens, par cette maudite histoire d’épousailles entre moi et le frère bâtard. La dragonne aurait fini par tourner son regard sur nous quand elle aurait obtenu sa vengeance. Sachant que nous devions faire face au Bief, elle au Conflans, nous aurions été toutes deux affaiblies, à quoi bon faire durer cette méfiance dû à cette histoire ? Chacune de mes décisions impact des milliers d’hommes et de femmes, je préfère que l’on m’insulte, plutôt que d’en voir un de plus mourir.”
Elle n’aura pas l’occasion de faire valoir son point de vue puisque l’on frappe à la porte, la jeune femme retient un soupir et invite l’importun à entrer, sachant d’avance que si l’on vient la déranger, c’est que quelque chose requiert sa présence dans l’immédiat. Égoïstement, elle préférerait mille fois poursuivre ce repas en compagnie de son ami, l’aveu des sentiments de ce dernier ne change rien à l’affection qu’elle lui porte. Elle ne s’autorise pas d’être gênée par ces derniers, parce qu’elle tient beaucoup trop à leur amitié.
Un garde entre dans la pièce, salue Artus d’un signe de tête et s’approche de la Souveraine pour lui parler à l’oreille. Elle ferme les yeux un bref instant avant de mettre un sourire sur son visage. “Puisses-tu me pardonner Artus, ma présence est requise ailleurs. Je t’en prie, poursuis le repas avant de rejoindre tes hommes.” Dit-elle en se relevant de table pour aller rejoindre le garde qui s’est déjà déplacé jusqu’à la porte. “Je suis heureuse de te savoir de nouveau parmi nous. On se retrouve bientôt.” Ajoute-t-elle en le pensant avant de quitter la pièce.
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Sujet: Re: On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé]
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On ne choisit pas sa famille, mais l'on peut choisir sa Reine [Tour V - Terminé]