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 Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]

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MessageSujet: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyDim 28 Mai - 17:27

Seul face à un imposant arbre à quelques encablures du camp principal où l’armée achevait de sommeiller en ce matin pluvieux, Bowen se tenait agenouillé, les mains jointes devant son visage, ses lèvres bougeant doucement au milieu de son visage aussi blême qu’immobile, dévoré par une barbe qui serpentait plaisamment sur sa face hâve. Il n’avait pas trouvé le temps de se raser depuis les réjouissances pour le mariage des anciens souverains du Nord et de Peyredragon, et le rugueux duvet brun commençait à se faire sentir. Lui qui avait toujours veillé à être aussi propre que possible avait retrouvé avec peu de goût les contraintes des camps de soldat, à la différence près qu’à l’époque de sa première campagne, il n’était qu’un gamin qui n’avait guère à se soucier de pareils ennuis d’homme fait.

« O ancêtres bienveillants, dieux aimés, préservez de votre manteau protecteur les âmes des miens, guidez-les vers le repos qu’ils ont mérité pour leur vie à vous servir, pardonnez-leur les fautes qu’ils ont commises dans leur existence mortelle, et veillez sur les vies à naître et celles qui leur donneront naissance. »

Inlassablement, animé par sa piété sans faille, le Glover répétait sa longue litanie mystique, priant ardemment pour le salut de sa famille décimée, de son père tout juste parti et de sa parentèle à naître. Depuis quelques semaines, son humeur s’était faite changeante, comme si son cœur malmené ne pouvait réussir à savoir s’il était heureux ou fou de chagrin, excité ou complètement désespéré par les charges qui l’écrasaient. La colère succédait à l’ivresse, la peur à l’espoir, et, toujours sournois, les doutes l’accablaient plus que de raison tandis que ses pensées voguaient d’un sujet à l’autre, comme si nulle part il ne pouvait trouver le repos qu’il aurait tant voulu. Les seuls moments où sa conscience dévastée le laissait en paix demeuraient quand il effectuait ses devoirs militaires. Alors, comme par enchantement, ses soucis disparaissaient dans sa minutie, et son esprit implacable de logisticien ne paraissait pas vouloir offrir une once d’espace à n’importe quelle argutie mentale parasite. Autant dire qu’il passait donc un temps considérable à pied d’œuvre, trouvant dans le travail un apaisement certain à ses troubles intérieurs.

Etait-il prêt à faire face à ce qui l’attendait ? Certes, il avait été élevé toute sa vie pour être lord de sa maison, et l’état de son père avait fait que, depuis plusieurs mois, il assumait plus ou moins la charge sans le titre. Mais maintenant qu’il pouvait se parer légitimement de cette charge nobiliaire, il prenait brutalement conscience de l’ampleur de la tâche écrasante qui l’attendait. Il n’était seulement le fils héritier qui pouvait aider sans prendre réellement sa part du fardeau : désormais, le destin de son fief était entre ses mains, ce qui signifiait que de lui-même dépendrait la survie des Glover et de leurs gens. Or, il était à des lieux de Motte-la-forêt, incapable de fournir le support matériel et psychologique nécessaire après un tel traumatisme, ne pouvant se reposer que sur sa certitude que ceux qu’il avait laissé derrière lui exécuteraient fidèlement ses ordres. Il n’avait guère d’autres choix, maintenant que la dernière dépositaire de son autorité était partie poursuivre sa grossesse entre les murs protecteurs de Winterfell.

Evidemment, difficile pour lui de ne pas s’inquiéter pour cette épouse qu’il ne connaissait que trop peu, et pour l’enfant qu’elle portait en son sein. Hormis dans ses lettres à ses cousines et auprès de son frère, il n’avait guère ébruité la nouvelle, en partie pour la savourer seul, en partie car il ne savait comment annoncer cela, tout simplement. Le chagrin n’oblitérait pas totalement cette impression étrange de sa future paternité, comme s’il partageait, malgré la distance et son sexe, un peu des tracas de sa femme. Rien que pour cela, il regrettait souvent de ne pas être aux côtés de Maedalyn, conscient qu’elle lui en voudrait sans doute, même sans le dire, pour ne pas avoir partagé avec elle ces moments aussi intenses que difficiles. Il se souvenait de la grossesse de sa sœur aînée, des douleurs, de l’alitement, des frayeurs et des espoirs. En son for intérieur, il ne souhaitait rien d’autre que de prendre son cheval et de galoper à perdre haleine jusqu’au Nord pour veiller sur cette famille qui renaissait. Mais son devoir, et ce titre même de Lord empêchaient une telle folie, pour le meilleur sans doute. Ce n’était là que des rêveries de gamin, et non de guerrier.

Néanmoins, à cette joie indicible succédait bien souvent la douleur secrète de ne pouvoir assister aux funérailles de son père, de ne pouvoir lui rendre hommage comme il aurait convenu. Il savait que son cadet éprouvait la même gêne, et le géant qui lui servait de frère avait laissé une brève larme quand il avait appris le décès avant de murmurer que leur père serait seul pour son dernier voyage. Bowen avait pensé à lui dire que son épouse serait tout de même là, avant de se taire : il était évident que pour Edwyle, Maedalyn n’était pas exactement ce qu’il aurait considéré comme la famille apte à rendre les honneurs à leur géniteur. Le sentiment, quoique dommageable, était compréhensible : il ne connaissait pas sa belle-sœur, n’avait pas partagé plus que quelques conversations. Comme dans toutes les unions, il faudrait quelques temps pour que la nouvelle venue soit pleinement acceptée, quand bien même porter aussi vite une descendance pouvait y contribuer. Du moins, le Glover l’espérait, conscient néanmoins de la jalousie sourde qui tenaillait l’autre survivant au Poing, qui voyait par cette naissance le titre lui échapper, alors qu’il était encore pour quelques mois l’héritier de Motte-la-forêt. Le jeune homme ne savait que faire à ce propos, tant il n’avait jamais su comment composer avec ce frère si différent de lui. Il savait en outre que la perte de Galbart Glover avait été ressentie encore plus durement par celui qui avait toujours bénéficié de l’attention chaleureuse et préférentielle du patriarche, là où l’aîné avait davantage été le fils de sa mère.

Lentement, sa prière s’achevait, alors qu’il confiait doucement tous ses hommes aux bons soins des dieux. Là était sa vraie fierté : depuis des mois qu’il chevauchait à leurs côtés, il avait créé avec ces survivants un lien indéfectible, et il lui paraissait évident que ces derniers le suivraient partout, malgré les difficultés. Il lui était arrivé de donner quelques nouvelles aux uns et aux autres de leurs femmes et de leurs filles et même si certains avaient accueilli cela avec distance, d’autres en avaient été réellement reconnaissant. Là encore, la guerre avait prélevé un lourd tribut : beaucoup de ces farouches nordiens éprouvaient une réelle répugnance à parler de ce qu’avaient vécu les femmes lors de la prise de la ville, et Bowen ne pouvait les empêcher de se noyer dans les putains pour soigner ce que certains voyaient comme une blessure à leur virilité, quand lui-même était persuadé que seul le temps et la compréhension pouvaient refermer les cicatrices encore à vif. Mais comment faire entendre raison ? Impossible. Alors le plus souvent, il s’était contenté discrètement de demander à ses régisseurs d’appliquer les ordres du roi, et d’assurer les malheureuses enceintes du soutien royal pour abandonner l’enfant honni aux Louvarts. Même s’il était à peu près certain que bon nombre de ces pauvres n’avaient pas tarder à trouver une rebouteuse quelconque pour faire passer la grossesse, comme on disait avec un doux euphémisme.

Finalement, les ultimes mots sacrés prononcés, Bowen se releva … pour se raidir tandis qu’il entendait l’écho de pas sur le sol détrempé. Instinctivement, il porta la main au pommeau de son épée, qui ne quittait plus guère son côté avant de se détendre imperceptiblement alors qu’il reconnaissait le propriétaire des bottes qui venaient d’arriver à son côté. A force de les côtoyer pendant des semaines, des moi-même, il aurait reconnu la démarche de Jon Stark les yeux fermés. Après tout, il avait toujours été attentif aux détails, et ses années derrière le père du Jeune Loup lui avait appris à observer plus que de raison. Au fond, sans doute aurait-il fait, de ce point de vue en tout cas, un espion des plus corrects, même si son impitoyable franchise n’aurait guère facilité cet emploi. Sans se retourner, il souffla :

« Votre Majesté … J’ignorais que vous veniez prier ici aussi. Ce n’est pas comme un arbre-cœur mais … La pluie offre un parfum nordien à cet endroit. »

Subtil changement : alors que Bowen s’en était toujours tenu à appeler le Prince « Votre Altesse », comme il convenait à un héritier royal non couronné, depuis la renonciation de Torrhen Braenaryon, né Stark, le Glover avait adapté son parler à la nouvelle situation, explicitant sans avoir besoin de le faire son allégeance renouvelée et son acceptation de la passation de pouvoir. Ceux qui accablaient l’étiquette comme des ronds de jambe sans intérêt perdaient en cela tout ce qui en faisait pourtant la richesse trop souvent ignorée : par un simple titre, on pouvait dire beaucoup, et ce n’était pas pour rien qu’en connaître toutes les subtilités n’était pas une perte de temps. En cela, les années auprès de son mentor continuaient de se révéler précieuses. Désormais face au nouveau souverain, il s'inclina longuement, comme il en avait eu l'habitude devant l'ancien souverain, avant de déclarer:

« Si vous avez besoin de calme, je puis vous laisser. J’en avais terminé avec les mânes de mon père. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyJeu 13 Juil - 11:21

Jon grimaçait légèrement, son corps ne semblait pas s'être totalement remis des dernières festivités. Le mariage, le plus important qui avait pu être célébré depuis des décennies au moins, venait tout juste de se conclure. L'événement était bien plus qu'une simple union entre un homme et une femme, c'était aussi l'union d'un idéal qui était porté depuis des mois par les deux membres du couple, un idéal qui avait été longtemps un secret entre eux deux avant que la chose ne devienne publique, quelques jours auparavant pour Jon, mais pendant la cérémonie pour l'ensemble des invités, des membres de la noblesse et des militaires présents ce jour-là. L'Empire venait de voir le jour, Torrhen Stark avait abandonné son nom et son titre de Roi du Nord au profit de la création d'une nouvelle famille, une famille impériale qu'il allait construire avec son épouse, Rhaenys. Alors, les choses étaient devenues plus tangibles pour l'héritier du trône du royaume du Nord, de prince, il était devenu devant tous ou presque le Roi du Nord, même si le couronnement risquait d'attendre encore un peu, la guerre était l'élément principal dont il fallait s'occuper pour le moment. Cependant, il allait embrasser une nouvelle fonction et même s'il avait sa vie à se préparer à cet instant précis, c'était un poids important qui reposait maintenant sur ces épaules et pour lequel il ne devait surtout pas faillir. Sa jeunesse lui était souvent reprochée, mais à présent qu'il était roi, on ne lui pardonnerait plus aussi facilement la fougue qui pouvait caractériser son âge. Il avait largement profiter du banquet, pour fêter l'événement et sans aucun doute également pour pouvoir libérer un peu son esprit de toutes les idées bonnes ou mauvaises qui affluaient jusqu'à son cerveau. En ce lendemain de fête, il pouvait bien avouer qu'il avait sans doute abusé de l'alcool qui avait été longuement distillé et qui avait fait surchauffé le corps du jeune homme. Son appendice semblait prêt à exploser, signe qu'en plus d'avoir bu, il avait également bien mangé. Au moins, personne ne pouvait cette fois lui reprocher d'avoir célébré tout cela de son côté, il avait partagé le banquet avec bien du monde et notamment avec Lyham Tully.

Le mariage marquait la promesse d'un avenir fait de renouveau, une chance non négligeable pour le Nord qui avait souvent à souffrir de sa position complexe. Les terres n'étaient pas facilement cultivables, le froid et le peu de soleil ne manquaient pas de rendre les choses plus difficiles à supporter. De plus, le Sud, comme le Mur mettaient la pression sur ce royaume qui était à présent le sien. Cela permettait de resserrer les liens entre la population, entre la noblesse mais également avec la famille royale qui régnait. Jon ne pouvait pas réellement l'expliquer, mais le bien de son peuple était pour lui le plus important. Il se doutait que la suite des événements ne seraient pas des plus agréables pour lui. Les Nordiens exprimaient une méfiance non dissimulée à l'égard des Tully et de ceux qui les accompagnaient sauf que tout le monde devait composer avec eux maintenant qu'il avait accepté la proposition du couple impérial de prendre la tête du Conflans libre et de rentrer dans l'Empire. Jon connaissait les plans de son père à son égard, il savait que tôt ou tard, il viendra à épouser une des filles de la noblesse de ce nouveau Conflans et le choix n'était pas très difficile à connaître puisque Tully avait une fille en âge de se marier. Jon craignait la réaction de son peuple concernant cette union, certes il devait voir plus loin, préparer l'avenir mais le regard de ses hommes à l'attention de leur ancien ennemi était équivoque. Pour autant, il avait fait l'effort de passer une partie de la soirée avec lui, pouvoir engager la discussion, encourager la nouvelle alliance qu'ils connaissaient sans doute tous les deux sans avoir osé en parler directement ce soir-là. Ce n'était sans doute pas le meilleur moment pour avoir une discussion aussi sérieuse.

Jon avait besoin de se recueillir, et il n'y avait pas beaucoup d'endroits dans le Conflans libre, ou autour du campement militaire qui offrait un lieu de prières comme le Nord en connaissait pour célébrer la religion des Anciens Dieux. Il s'était levé tôt, pendant que le reste de l'armée était encore en train de dormir, en tout cas pour la plupart des personnes présentes dans le camp. Il marcha jusqu'à cet espace un peu intime, qui n'était pas digne d'un arbre-cœur mais qui ferait sans aucun doute l'affaire. Cependant, alors que ces pas l'avaient guidé jusqu'à son but, il se rendit compte qu'il n'était pas le premier sur place, et que la personne n'était pas n'importe qui. Il était heureux de le retrouver ici, il se rendait compte à cet instant que cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés seul à seul pour pouvoir parler l'un et l'autre. Le lieu était propice aux discussions plus intimes, et mieux encore que les Dieux, même s'il ne remettait en aucun cas sa croyance en question, son ami était sans doute celui qu'il lui fallait. « Il faut croire que le Nord, en effet, nous manque à tous les deux. Ce n'est pas un arbre-cœur, mais il y a un petit esprit de chez nous ... » Bowen avait adapté son attitude au nouveau titre et donc à la nouvelle position que tenait maintenant Jon dans la hierarchie. Il savait combien celui-ci était respectueux à son égard, même si Jon trouvait presque cela déplacer après tous ce qu'ils avaient vécu ensemble. Il fit une légère inclinaison de la tête pour pouvoir répondre à son salut avant de lui indiquer qu'il pouvait se redresser. « Non je préfèrerais que tu restes avec moi … Mes prières pourront attendre encore un peu … Il y a des choses dont nous devons parler, il faut que nous parlions de l'avenir, de l'intendance du Nord. Je te veux à mes côtés dans cette nouvelle aventure. »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyMer 19 Juil - 22:28

« Le froid et la brume me font me sentir presque comme chez nous, en effet. »

Bowen avait adopté un ton légèrement pince-sans-rire, celui qu’il laissait échapper dans ses piètres tentatives d’humour, qui avaient toujours eu une tendance au cynisme plus qu’à la galéjade pure, à moins que cette dernière ne fût purement galante. Là était bien le seul moment où le Glover était capable de trousser une plaisanterie joliment tournée, quand bien même cela était plus par respect d’une éducation très poussée que par esprit de conquêtes des jupons passant sous son nez. De fait, ses mots d’esprit n’allaient jamais au-delà de la stricte bienséance, et ce en tout circonstances quasiment, ce qui faisait de lui un abominable rabat-joie aux dires de beaucoup de nordiens, sans parler des sudiers qu’il côtoyait depuis quelques semaines et pour qui il paraissait incarner tout le caractère glacial des rudes habitants du Nord. Ce n’était pas que le jeune homme manquât d’à propos ou était hautain, bien au contraire. Il demeurait simplement réservé, fidèle à ce trait de caractère si constitutif de sa personnalité et qui pouvait le faire passer pour plus terne qu’il ne l’était en réalité. Néanmoins, ce défaut se paraît parfois des atours de la qualité quand il lui permettait d’être calme en toutes circonstances, et de ne jamais prononcer un mot plus haut que l’autre, ainsi que de parvenir à instiller le silence par sa seule présence à une table d’officiers. On ne riait pas avec le Poing du Nord, ou alors, dans l’intimité des alcôves. Raide, le garçon l’était, ne supportant pas les pertes de temps alors que la guerre faisait rage. Nul doute que cet aspect roide de sa personne ne s’était pas arrangé avec les derniers mois : les deuils avaient fait leur œuvre, de même que les responsabilités trop vite acquises. Autant dire que le voir esquisser ainsi un sourire démontrait aisément l’importance qu’il accordait à sa relation avec le Prince- non, le roi du Nord !

« Je sais que certains de nos hommes s’émerveillent des beautés d’au-delà du Neck, et je ne parle pas seulement des femmes, mais … Je n’y parviens pas. Je peux apprécier les ressources des terres du Conflans, tenter de ne pas me fermer à telle ou telle culture nouvelle … Mais je crois que rien n’aura jamais les charmes du Bois-aux-loups ou des embruns de la Baie des Glaces à mes yeux. J’aime nos terres pour leur beauté sauvage, presque intouchée parfois par la main des hommes, où les dieux peuvent encore murmurer jusqu’à nos cœurs … »

Bowen était un patriote, un amoureux de sa terre natale, et un en cela un nordien fier qui ne supportait guère que l’on rabaisse les contrées de son enfance. Certains les disaient sauvages, pauvres, presque impies … Eux ne comprendraient pas l’émerveillement du chasseur face à l’élan traqué sur les terres Corbois, la crainte respectueuse du guerrier devant la fureur d’un ours abrité par l’île des Mormont … Ils ne pourraient jamais apprécier à sa juste valeur la douceur piquante de la bise glacée sur les visages, les bois profonds et peuplés de créatures qui cohabitaient avec les humains et communiaient en même temps vers les dieux. Oui, au fond, malgré son apparente ouverture d’esprit, il était intimement convaincu de la supériorité de ses terres sur celles des autres royaumes, parce qu’elles étaient tout simplement le reflet d’un Westeros qui lui convenait mieux que celui de ces royaumes sudiers qui s’étripaient pour trois arpents agricoles, avec leur Foi viciée en étendard et pourtant aveugles aux murmures de la nature. Quant à Peyredragon … Depuis ce qu’il considérait comme une offense absolue à tous les rites des hommes pour la naissance de ce dragon, et malgré le mariage des Braenaryon, il éprouvait une forme de répugnance envers les mœurs valyriennes, du moins ce qu’il en avait vu sous cette forme, quand bien même il la taisait, ayant à cœur de ne pas faire naître la dissension au cœur de leurs rangs. Quelque part, il avait du mal à comprendre comment un peuple pouvait donner naissance à une si belle musique et pratiquer des actes aussi barbares sans broncher …

« … Et où demeurent ceux que nous avons laissé derrière nous. »

Un instant, Bowen hésita à parler de la grossesse de Maedalyn, avant de se raviser en entendant les paroles suivantes de Jon. Manifestement, l’heure était aux affaires du royaume, pas aux confidences privées. Il aurait pourtant aimé lui en toucher un mot, ne serait-ce que pour être certain que, s’il devait lui arriver malheur, l’enfant que son épouse mettrait bientôt au monde ne verrait pas son héritage spolié. Il lui importait énormément que sa femme soit à l’abri du besoin, demeure la lady de la maison Glover comme leur mariage le lui en donnait le droit. Rien ne serait pire à ses yeux que de déshonorer dans la mort une dame obligée de regagner le château paternel car écartée de la succession au motif qu’elle était du sexe faible. Il lui avait promis un titre et la vie qui allait avec. Il lui avait engagé sa foi. Pas question de revenir en arrière. De faillir à sa parole, même dans l’au-delà.

Pour autant, les dires du jeune roi eurent le mérite de le tirer momentanément de ses considérations familiales, l’intriguant considérablement. Parler de l’avenir, du Nord … Voilà qui était fort cryptique. Un instant, Bowen crut même discerner là un subtil reproche par rapport au fait qu’il n’avait pas encore prêté allégeance en bonne et due forme depuis la mort de son père. Cependant, son inquiétude se tempéra bien vite au vu de la dernière phrase prononcée par le jeune homme à ses côtés, tout en augmentant le feu de ses interrogations, qu’il finit par énoncer prudemment :

« Ne suis-je pas déjà à vos côtés, Votre Majesté ? J’irais là où vous me direz d’aller, à la place que vous jugerez nécessaire pour le bien du royaume. Comme tous les Glover, je suis juré aux Stark, et à personne d’autres, et vous vouerais fidélité et juste service, comme il est de mon devoir, comme le fit mon père envers le vôtre, et comme il l’aurait fait s’il n’avait point trépassé. »

Mettant un genou à terre, lui tendant son épée, Bowen inclina la tête et déclara doucement :

« Dites-moi ce que vous attendez de moi, mon roi … Et je m’exécuterai. Pour l’avenir du Nord … pour l’avenir des autres. Je mettrais tout ce que je sais, tout ce que je peux, à votre service, pourvu que vous m’ordonniez de le faire. »

C’était un serment de fidélité renouvelé, la nouvelle allégeance des Glover aux Stark, le signe d’un futur différent, d’une nouvelle place. Par ces mots, Bowen n’était plus l’obligé de Torrhen Braenaryon, mais le féal de Jon Stark. Et le garçon se sentit envahi d’une chaleur étrange, d’une forme de fierté alors qu’il prononçait ces mots qui, pour lui, allaient de soi. Une fois qu’il eut obtenu la permission de se relever, le Poing du Nord conclut :

« Je vous écoute, mon roi. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyDim 30 Juil - 19:19

Le froid, la brume, une certaine ambiance qui donnait l'impression de se trouver dans le Nord. Après tout, l'automne s'était installée dans le Conflans et il fallait bien avouer qu'ainsi la rudesse du temps qu'il connaissait dans son propre royaume avait pris ses quartiers également ici. Cela ne faisait que quelques mois que Jon avait quitté Winterfell, puis après un passage à Blancport, il avait dû continuer sa route sur les terres des Hoare. Il n'était pas physiquement si éloigné que ça de ses terres mais il se doutait qu'il n'allait pas retourner chez lui aussi rapidement qu'il aurait bien pu le souhaiter. Après tout, la guerre était loin d'être terminée, il ne pouvait connaître l'issu définitive des événements, ils leur étaient possible de gagner mais encore aujourd'hui ils pouvaient perdre. Tout dépendait des forces qui se coaliseraient contre eux ou avec eux. Harren Hoare n'avait pas dit son dernier mot, il ferait tout pour s'opposer à l'Empire qui s'était construit contre sa volonté mettant à mal sa position de roi auto-proclamé des Sept couronnes et qui remettaient en cause également les limites de son territoire. Après tout, Jon espérait bien qu'à la fin de cette guerre longue de plusieurs années, il aurait l'occasion d'agrandir le Nord sur les terres qui étaient avant rattachés au Conflans. Si l'Empire venait à gagner la guerre, alors il y aurait tant de choses à s'occuper, bâtir la capitale, mettre en place les différentes composantes de l'alliance autant avec les royaumes fédérés qu'avec les royaumes extérieurs à l'Empire. Son père et sa belle-mère avaient bien évidement prévu la plupart des éléments qui viendraient à composer cette nouvelle union politique, mais tout ne pouvait être planifié, certaines choses nous échappaient toujours quoi que l'on puisse y faire et alors il fallait y répondre sur le moment. Il y aurait également son couronnement, puis son mariage … Tant de choses encore avant qu'il ne puisse regagner Winterfell, en espérant que la paix serait réelle et pourrait ainsi le laisser tranquille quelques années. Il n'avait pas envie de connaître la même vie que son père, voilà déjà plus de quinze années qu'il combattait sans relâche, il avait manqué tellement de choses.

Jon se baissa doucement, s'agenouillant, touchant la terre humide, il en prit une poignée entre ses mains, l'effritant doucement avant de porter sa main jusqu'à son nez. Il ferma les yeux quelques instants, s'accordant un bref moment pour se recueillir. Il y avait tant de choses à dire, tant de choses à penser, tant de choses à réaliser. Il se redressa doucement, fixant Bowen avec une certaine intensité. Il laissa un sourire s'afficher sur son visage pensant quelques secondes. Il avait choisi de faire du nouveau Lord Glover son second après bien des difficultés qu'ils avaient rencontré l'un avec l'autre. Jon avait cru pendant longtemps que Bowen désirait le remplacer aux côtés de son père et d'une certaine façon, il lui en avait terriblement voulu, plus qu'il ne pouvait le reprocher à son propre père. Il était enfermé à Winterfell pendant que lui pouvait aller sur les champs de bataille avec le Vieux Loup apprenant directement au côté de ce vaillant et puissant roi invaincu. Jon avait eu la chance d'avoir son oncle pour lui à ses côtés, participant à sa formation mais rien ne pouvait remplacer l'envie qu'il avait de l'avoir à ses côtés. Puis, il y avait eu l'épisode funeste de la Mort-aux-Loups. Bowen avait été mis à son service et malgré la réticence qu'il avait eu, ils avaient du composer ensemble. Le jeune prince avait alors reconnu la loyauté dont faisait preuve l'homme pour le Nord et pour n'importe lequel des membres de la famille Stark qu'il accompagnait. Il savait que sans lui, il ne serait sans doute plus en vie aujourd'hui, mourant par l'action d'un sauvageon. Alors il était devenu plus qu'un simple soldat à ses yeux, un véritable frère d'arme qui l'accompagnait toujours. « Un jour nous y retournerons en vie. Nous reverrons les terres de Winterfell, de Motte-la-Forêt. Nous retrouverons ceux que nous avons laissé, Walton, Maedelyn … Malgré tout, nous aurons changé, le Nord aura changé … Les Dieux pourront-ils toujours murmurer jusqu'à nos cœurs ? »

Jon n'avait jamais été très cérémonial, il savait que c'était nécessaire mais il attribuait ça à la sphère publique, quand il se devait d'être en représentation, chose qui serait sans doute de plus en plus souvent le cas maintenant qu'il était devenu roi. Cependant, dans la sphère privée, il estimait que les choses n'avaient pas besoin d'être obligatoirement aussi cérémonieuses. Il rendit l'épée à Bowen, et lui fit signe de se relever, inclinant la tête quelques instants devant lui. « Nous allons reprendre nos habitudes déjà … Gardons les Votre Majesté, mon roi et le vouvoiement pour les moments où nous serons en comité. Seul à seul, j'estime que nous pouvons nous parler simplement. Je sais le respect qui est le tien à mon égard, et l'attachement qui est le tien par rapport au Nord mais aussi à la maison des Stark de Winterfell. » Il s'approcha et posa sa main sur l'épaule de Bowen. « Tu  es avec moi et je sais que tu le resteras le temps que la vie nous laissera la chance de vivre. Je connais ton engagement et je ne pourrais jamais assez te remercier, pour ce que tu as fait pour moi et ce que tu fais encore aujourd'hui. C'est pourquoi je te nomme pour être mon second. J'ai confiance en toi et dans les conseils que tu me dispenses. »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyDim 13 Aoû - 22:23

Lentement, Bowen rengaine son épée, cette amie fidèle qui l’accompagnait depuis plusieurs années déjà. A l’époque où il l’avait reçue, c’était un cadeau de son souverain pour fêter son avancée dans l’âge d’homme, alors qu’ils se reposaient quelques jours à Winterfell avant de repartir pour inspecter les terres plus septentrionales encore, où vivaient la plupart des clans du Nord, au-dessus du fief Glover, même si certaines tribus mineures s’étaient établies dans les montagnes bordant ce dernier ou dans le Bois-aux-loups et étaient depuis des siècles jurées à sa famille. Au moment où il l’avait brandie pour la première fois après que le forgeron avait passé plusieurs jours dessus à la fignoler, car on ne négligeait pas une commande personnelle du roi lui-même, le jeune homme avait ressenti une profonde chaleur l’envahir, comme s’il était désormais lié à cette lame de métal, qu’il avait appelée Fidèle. Depuis, elle avait rarement quitté sa ceinture et le service des Stark, et le garçon en prenait un soin jaloux. Elle avait combattu au Gué de Marnach, à la Mort-aux-loups, avait assisté à son mariage comme arme cérémonielle … En un sens, en la tendant à celui qu’il servait désormais, le Glover organisait une forme de passage de témoin dans son cœur, coupant les derniers fils de sa loyauté sans pareille à celui qui n’était plus un Stark pour la reporter sur son héritier. Non pas qu’il ne conserve pas une foi réelle et tenace envers le désormais Braenayrion, cependant, quand bien même il s’acquitterait de la tâche qu’il lui avait confié, le jeune homme avait conscience que ses soins devaient aller désormais au seigneur de Winterfell en exercice. Peu à peu, le transfert s’était fait dans sa tête, dès Blancport, et à présent qu’il était certain de demeurer auprès du chef des nordiens, sa dévotion n’avait qu’une destination.

Pourtant, son nouveau maître n’avait pas les mêmes goûts que l’ancien, ou du moins, ne le plaçait pas au même niveau. Torrhen aimait le compagnonnage, mais pas nécessairement la familiarité, ou alors seulement avec quelques vieux comparses. En tout cas, il avait inculqué dès ses premiers pas à ses côtés à son écuyer à toujours faire preuve de respect, suivant là les enseignements des Glover, poussant Bowen à une politesse particulièrement marquée qui ne connaissait guère de failles. Rares étaient les fois où il se laissait aller, et ses manquements à l’étiquette venaient souvent d’une méconnaissance de coutumes étrangères plutôt que d’une faute réelle. De toute manière, cette gravité correspondait à son caractère discret et cérémonieux, aussi il avait fini par faire siennes des habitudes de jeunesse. Fondamentalement, n’eut-il pas été Lord qu’il aurait pu devenir un excellent héraut. Etait-il surpris par la demande du Jeune Loup ? Oui, il fallait l’avouer. Il ne se permettait même pas ce genre de privauté avec Jeyne, dont il était nettement plus proche, conservant un vouvoiement de rigueur avec la Princesse, même si leur ton avait toujours été relâché. Quant à l’imaginer avec le Vieux Loup … Hors de question. Bowen n’aurait jamais osé, et le père de Jon ne l’aurait pas toléré. Autant dire qu’un temps d’adaptation s’avérerait nécessaire, comme en témoignait sa réponse gauche et surprise :

« Comme vous … tu … voudrez, non voudras … »

Pardi, le Poing du Nord avait déjà été plus éloquent !

« Il va me falloir … un petit temps d’adaptation. Mais je vais y arriver. »

Ce n’était même pas un problème de respect à ce stade, mais de tout un système de pensée à changer pour l’adapter aux désirs du nouveau souverain. Néanmoins, s’il était parfaitement honnête, le Glover aurait pu affirmer que son trouble tenait autant à sa difficulté à abandonner sa diction ordinaire qu’à l’étonnement qui le saisissait de plus en plus en entendant l’homme en face de lui parler. Il avait toujours craint que le ressentiment de leur jeunesse à son endroit ne se manifeste plus vivement une fois le garçon monté sur le trône … ou du moins, que Jon choisisse un de ses cousins pour ce type de camaraderie. Il avait constaté pourtant durant toute leur descente au-delà du Neck que le Stark cherchait plus fréquemment sa compagnie que celle des neveux de Torrhen, et avait apprécié ce retournement de situation qui se tissait peu à peu depuis la Mort-aux-loups. Mais de là à s’imaginer être ainsi dans le cercle le plus restreint de ses fréquentations … Cela avait quelque chose d’irréel. Et que dire de la suite, qui manqua le clouer sur place, lui coupant définitivement le souffle, ses jambes s’enfonçant fermement dans la glaise du Conflans pour s’empêcher de flageoler.

« Je … »

L’émotion le submergeait, et Bowen regretta d’avoir tenté de parler, puisque seuls des borborygmes incohérents sortirent de sa bouche par la suite. Il la ferma donc bien vite, inspirant profondément pour se calmer un peu, pour ralentir son cœur qui menaçait de quitter sa cage thoracique tellement il cognait fort contre cette dernière, tel un tambour de guerre sauvageon. La ruine de sa famille et la mort de ses parents le heurtèrent de plein fouet à mesure que les souvenirs des visages emplis de pitié qu’ils n’avaient pas supporté après le massacre lui revenaient en mémoire, en même temps qu’un intense sentiment de revanche l’envahissait. Il tenait sa victoire sur ceux qui avaient pu croire la maison au Poing finie, anéantie, brisée. Il avait attendu la reconnaissance de la part de Torrhen, et c’était son fils qui la lui offrait, envers et contre toutes les prédictions. Pour une fois dans sa vie, l’éternel homme de l’ombre autorisa son âme à se gonfler d’orgueil, et un sourire à peindre son visage illuminé, transfiguré même. Son épouse n’aurait pas à rougir du nom qu’il lui avait donné, elle qui avait été élevée dans un luxe relatif, du moins, selon les standards du Nord. Il lui avait promis d’élever leur maison plus haut que jamais. Manifestement, il y parvenait plus tôt que prévu. Oui, Maedalyn serait fière de l’avoir pour mari, heureuse peut-être d’avoir une place que beaucoup lui envieraient à la cour, si tout cela se confirmait. Son enfant ne serait pas le rejeton d’une branche presque morte, mais au contraire le fier héritier d’une noble lignée du Nord, haut-placée ! Cet avenir qu’il n’avait jamais osé espérer lui tendait les bras … Et pourtant, implacables, les doutes l’assaillirent immédiatement. Il n’était pas digne d’une telle charge, si tant est que le roi ait bien la même chose que lui en tête.

« C’est … bien trop d’honneur que vous … tu me fais. »

Rarement mots d’un vassal envers son suzerain furent prononcées avec tant de ferveur et de sincérité que ceux-là. Il y avait dans le ton de Bowen une déférence extrême, de même qu’une joie douce, contenue, mais bien réelle, qui succéda néanmoins à une certaine gravité.

« Je saurais m’en montrer digne … Jon. »

Jamais Bowen n’avait appelé son vis-à-vis par son prénom, et il y avait une solennité étrange dans cet emploi pourtant réservé au domaine familier, comme si un pacte se scellait entre eux, un fil se tissait, invisible, entre leurs êtres, devant les dieux, devant cet arbre qui semblait si proche d’un arbre-cœur.

« Quelles seront exactement mes attributions ? Je veux dire, jusque-là, Conrad Omble officiait comme second du Roi, en tant que Sénéchal … Reste-t-il avec l’Empereur ? Est-ce sa place que tu m’offres ? Etre ta main sur le champ de bataille, ta voix auprès de la troupe, ton épée contre nos ennemis ?

Ou bien est-ce … autre chose ? Comme cette Main dont usent les Peyredragoniens ?

Comme je l’ai dit … J’irais où tu as besoin de moi. Où tu jugeras ma présence nécessaire pour le royaume, et rien d’autre ne doit entrer en ligne de compte. »


Ses yeux bleus se plongèrent dans ceux du jeune souverain, et il ajouta doucement :

« Le Nord changera … Mais il peut le faire parce que nous le voulons, sous notre impulsion … A nous, et à tous les jeunes Lords que la guerre a faits et fera.

Et tant que nous les honorerons, les dieux nous béniront. Que nous soyons ici ou ailleurs. Nos prières sauront les atteindre, car nous nous battons pour eux, et pour nos familles qui les révèrent en pensant à nous, et à tous ceux qui suivront. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyMer 30 Aoû - 10:37

Beaucoup de choses se préciser pour Jon ses derniers temps. Il ne pouvait pas dire le contraire, cela lui apportait une certaine reconnaissance qu'il avait longtemps cherché auprès de son père, auprès d'ailleurs de n'importe laquelle des personnes qui faisaient parti de son entourage. Il n'avait jamais manqué d'amour de la part de sa famille, il ne parlait pas de Walton bien évidement, ce cas là était compliqué mais les derniers mois avaient prouvé que l'un et l'autre pouvaient être capables de faire des efforts pour que les choses s'arrangent et pour qu'ils commencent peut-être à former une véritable famille, ils ne pouvaient compter que sur eux deux maintenant. Leur mère était morte il y a bien des années déjà, et ils avaient tous dû s'accoutumer à son absence, gardant une place pour elle dans leur cœur, et les souvenirs qu'ils avaient dans leur esprit. Jeyne était partie loin de Winterfell, de sa vie passée dans le Nord, et elle vivait son grand amour avec son prince des Terres de l'Ouest, ne répondant plus aux différentes missives que Jon pouvait lui adresser, comme si d'une certaine façon, elle avait fait une croix sur eux. Ce qui ne manquait pas de faire souffrir le jeune homme, lui qui avait toujours été proche d'elle, fonctionnant comme s'ils avaient été des jumeaux alors que deux années les séparaient. Ils se comprenaient sans un mot, juste un regard, mais à présent, il se demandait si en la voyant, il reconnaîtrait celle qui était sa sœur, l'amour ne pouvait disparaître totalement, bien heureusement, mais ce n'était pas pour autant qu'on ne pouvait pas prendre des chemins différents et ne pas se retrouver une fois au bout de la route. Quant à leur père, c'était tout une histoire. Sans doute que son acte de la placer si tôt à la tête du Royaume du Nord avait été poussé par son idéal de créer un Empire qui fasse front contre la menace d'Harren le Noir, qui dépasse tout et donne la chance à quelque chose de plus grand, pouvant favoriser le respect de tous les royaumes et une cohérence nouvelle entre eux. Peut-être qu'une petite voix intérieur lui avait néanmoins dit qu'il pouvait faire confiance à son fils, qu'il était capable de prendre son rôle de roi à cœur et qu'il pouvait gérer le Royaume et la situation malgré son jeune âge et le fait qu'il soit parfois si fougueux ou si renfermé au contraire.

S'il ne pouvait alors totalement compter sur sa famille, en tout cas dans tous les domaines où il avait l'impression qu'il pouvait être lésé, ou il avait l'impression de ne pas avoir assez de connaissances et donc de ne pas avoir assez de confiance en lui, le plus important pour lui était alors de s'entourer de personnes qui sauraient le conseiller au mieux, même si à la fin, il serait le seul à décider. Il était devenu évident petit à petit pour Jon qu'il avait besoin de la présence de Bowen à ses côtés. Ce qui sans doute étonnait plus d'une personne et lui en premier. Les deux hommes se côtoyaient depuis des années déjà, Bowen était venu à Winterfell alors qu'il avait treize ans, alors que Jon n'en avait que neuf. Il avait eu le droit d'être aux côtés de Torrhen Stark pouvant apprendre du maître lui-même, là où le prince était gardé à Winterfell, loin de son père, loin de la guerre, étant mis à l'épreuve par l'entourage du roi, et non le roi en lui-même alors que seul le regard de celui-ci comptait pour construire sa personnalité. Il ne pouvait le dire à haute voix, cela ne montrerait pas les choses sous leur plus bel angle, mais il l'avait détesté des années durant, dans une jalousie qui dépassait tout comme si le fils était moins apprécié que le fils d'un des nobles du royaume. Il en avait voulu autant à son père que Bowen mais finalement les choses s'étaient acccentuées progressivement, quand il avait également appris que sa sœur avait nourris des sentiments à son égard. Son père, sa sœur, cela avait été trop pour lui et il n'avait que difficilement accepter que le roi vienne à le mettre à son service. Il n'était pas question d'abuser de sa position supérieure vis-à-vis de lui, il ne voulait tout simplement pas qu'il soit à ses côtés. Il y avait alors eu la bataille de la Mort-aux-Loups, Jon lui devait la vie et sa vision avait commencé à changer progressivement par rapport à lui. Voilà plusieurs mois quue Bowen était à ses côtés, d'une loyauté sans faille, supportant le caractère difficile de Jon, le conseillant quand il en avait besoin. Et c'était pour cela qu'aujourd'hui, il désirait le récompenser de son implication à ses côtés. Conrad Omble avait été dans l'ombre de Torrhen Stark mais le soutenant sans faille depuis toutes ses années, Jon avait de la chance d'avoir Bowen Glover et même s'il ne se verrait pas à destituer Conrad de son statut de Sénéchal, il voulait offrir une place de choix à son ami auprès de lui dans cette nouvelle aventure.

« Je vais être honnête avec toi, il y a encore plein de choses auxquelles je dois penser avant de te donner un titre officiel. Je ne sais ce qu'il adviendra de Conrad Omble, c'est l'un des plus anciens amis et compagnons de route de mon père, je ne sais s'il voudra le suivre dans l'Empire ou s'il décidera de rester parmi nous dans le Nord. Je ne suis pas dans une démarche d'opposition entre Conrad et toi. Je l'estime tout autant que toi, mais si mon père a eu Conrad à ses côtés, le choix s'est naturellement imposé que tu sois à mes côtés. Nous avons su lier un lien fort toi et moi, malgré tout ce qu'il s'est passé, malgré toute la rancoeur qui fut la mienne à ton égard pendant bien longtemps. J'étais leurré par mon ignorance, par le besoin d'avoir un père présent pour moi. Son absence a joué beaucoup dans l'homme que je suis devenu et cela a créé de nombreuses difficultés d'attendre toujours plus de lui, alors qu'il ne pouvait me le donner et n'était pas en capacité de le montrer. La notion de sentiment est une chose compliquée dans la Maison Stark. Peu de personnes peuvent se prévaloir de savoir réellement ce qui se passe dans notre esprit et encore moins dans notre cœur. Cependant, aujourd'hui, même si la cérémonie du couronnement n'a pas encore eu lieu, je suis Roi et je ne peux laisser une colère d'enfant aveuglé mon jugement d'homme. » Il sourit doucement. « Pour ma part, et malgré le mariage récent de mon père avec la Reine de Peyredragon, je ne prendrais pas le nom de Main pour désigner ton rôle à mes côtés, une certaine fierté mal placée que je me permets de conserver pour une fois. Si Conrad reste parmi nous, il gardera son rôle auprès de mes troupes, c'est quelqu'un que j'estime et qui est estimé également parmi nos hommes, il a l'expérience qui nous manque encore à tous les deux, il les connait mieux que je ne peux encore le prétendre. Il est une chance pour nous. Mais tu as raison l'avenir doit aussi se faire avec la nouvelle génération que nous représentons ainsi que les jeunes Lords des différentes maisons rattachés au Nord. Je ne veux pas que tu sois simplement mon épée face à nos ennemis, ma voix auprès des troupes. Je veux que ton rôle soit autant guerrier que diplomatique, que le jour où tu t'adresses au peuple, celui-ci sache que tu parles en mon nom. C'est une lourde tâche, et tu me connais assez à présent pour savoir que je n'accorde pas ma confiance à tout le monde, bien loin de là et que celle-ci n'est offert qu'une seule fois. »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyDim 24 Sep - 17:27

Calme, son poing ganté ramassé contre son poitrail dans une posture de service, Bowen écoutait ce que le Roi du Nord avait à dire. Si on lui avait dit qu’un jour Jon Stark admettrait plus ou moins ouvertement l’avoir détesté une bonne partie de sa jeunesse puis déclarer que son aversion avait fanée pour faire naître autre chose, au point de le nommer à de hautes fonctions, le jeune homme aurait eu du mal à y croire. Les Stark n’étaient pas connus pour s’épancher, du moins, pas aussi directement. Le Glover avait appris à décrypter, au fil des temps, les silences et non-dits de son ancien mentor, mais le Vieux Loup ne révélait vraiment ses secrets qu’une fois fin saoul la plupart du temps, c’est-à-dire pas de son plein gré. A cet instant précis, il mesurait tout ce qui pesait sur ses épaules, en raison de ce qu’il avait appris, de ce qu’il supputait. Malgré lui, il était l’un des récipiendaires de secrets que seuls quelques très rares élus connaissaient actuellement dans le Nord. Si Conrad Omble partait pour l’Empire, pis, il serait le dernier à vivre avec cette question lancinante qui venait parfois le titiller sur la réelle hérédité de cette nouvelle génération. Jamais il ne pourrait expliquer à son vis-à-vis que son rôle de protecteur allait bien plus loin que de défendre les intérêts du royaume en tant que Lord ou conseiller. Peut-être était-ce mieux, par certains aspects, que les Stark aient du mal à s’entendre. Le contraire aurait pu mener à des découvertes douloureuses. Finalement, les enfants Stark ressemblaient bien plus Torrhen qu’ils ne voulaient l’admettre. Walton avait les silences des Loups, qui avaient parfois gêné certains adultes ou jeunes gens lorsqu’il était plus jeune. Etrangement, le Poing du Nord avait toujours apprécié le petit dernier pour ce trait précisément : il le trouvait reposant, et appréciait de ne pas avoir à faire la conversation avec ce dernier, ou plutôt, à la faire via des signes discrets ou des petits cadeaux qui n’appelaient rien d’autres qu’un sourire ou un hochement de tête. Jeyne avait leur dignité, avec cette manière d’être la Dame de Winterfell déjà très jeune, d’offrir cette apparence de douceur et de sérénité factice pour masquer ses faiblesses, qui n’étaient entrevue que par un petit nombre de confidents, au premier rang desquels se trouvait Lynara. Plus rarement, cela avait été lui, même s’il éprouvait une certaine fierté d’avoir été celui vers qui la jeune femme s’était tournée pour apaiser ses angoisses vis-à-vis de son mariage. Quant à Jon, il avait cette fièvre passionnée et secrète au fond de lui, si typique des Loups, qui pouvait en faire autant un ennemi acharné qu’un ami sincère.

Oui, vraiment, Bowen connaissait les Loups pour les avoir par trop côtoyé, pour avoir grandi avec eux, autant leurs défauts que leurs qualités. C’était ce qu’il avait affirmé à l’Empereur lors de leur entrevue, et il n’en démordait pas. Aujourd’hui, dans le Nord, rares étaient ceux pouvant affirmer avec autant d’aplomb que lui savoir ce qui se cachait dans le cœur des Stark … Et parfois, il avait encore du mal à naviguer entre leurs états d’âmes, leurs rancunes secrètes et leurs passions si vivaces, même s’il estimait avoir une certaine expérience en la matière. Jon avait éprouvé des sentiments passablement négatifs à son égard : soit, ce n’était ni un secret, ni une surprise. L’entendre ravivait certes l’espace de quelques instants cette secrète blessure d’adolescence, d’avoir été si seul, quand Jeyne avait nourri les mêmes sentiments à son endroit pour les mêmes craintes : celles de voir son frère éclipsé. Lynara n’avait, heureusement, jamais vu les choses ainsi, ce qui expliquait la reconnaissance et l’attachement qu’il éprouvait pour elle. Walton non plus, mais il était bien trop jeune pour se soucier de pareilles choses. De toute manière, il avait fait son deuil depuis longtemps de cette période, même si cela n’avait pas forcément été simple. L’éducation de Torrhen avait fait son œuvre, effaçant les déceptions de jeunesse pour que la loyauté inébranlable et aveugle prenne le dessus. Surtout, il avait subi la préférence marquée de son père pour son cadet lors de son retour à Motte-la-forêt, et ne pouvait que comprendre cette impression de voir un autre prendre une place que chaque héritier juge lui appartenir. Galbart Glover aimait tous ses enfants, son aîné en avait conscience, cependant, s’il avait pu choisir, nul doute qu’il aurait aimé qu’Edwyle prenne sa succession, tant l’imposant garçon correspondait en tout point à son idéal nordien, lui ressemblant bien davantage que Bowen, portrait craché de sa mère tant sur le plan physique que mental. Il avait son visage, ses boucles brunes légèrement auburn de riveraine, son goût pour les soirées en famille au coin du feu, son attrait pour la danse et la politesse … Il pouvait comprendre ce ressentiment premier. Il l’avait compris, même si l’enterrer définitivement avait pris du temps.

« Peut-être est-ce mieux ainsi. Personne ne pourra dire que tu me choisis pas inclination d’enfance, par amitié ancienne plus que sur mon mérite à servir les Stark. Nous ne pouvons pas défaire le passé, et je n’éprouve aucun sentiment négatif à cet endroit. Je sais ce que c’est d’avoir un autre que soit à une place convoitée auprès d’un père : le mien a toujours plus aimé mon cadet que moi. C’est ainsi. »

Il le regarda de ses yeux bleus profonds, avant d’ajouter doucement :

« J’ai essayé d’envoyer des corbeaux pour vous donner des nouvelles de votre père quand nous étions loin de Winterfell. Je les adressais à Jeyne, ou Lynara pour qu’elle les transmette … Je n’ai jamais osé le faire pour toi directement, car je craignais justement que tu considères cela comme une offense. Peut-être aurais-je dû. Peut-être aurait-il été de mon devoir de mieux faire comprendre mes intentions … Mais la lâcheté a joué, je le confesse. Je ne voulais pas créer d’ennuis, ou en avoir, loin des miens et au sein de la maison suzeraine, alors je me disais … Avec le temps, tout sera différent. En un sens, c’est le cas. Et j’en suis heureux. Sincèrement. Cette confiance, je la chérirais, parce qu’elle m’est précieuse.»

Un mince sourire éclaira son visage, témoignage de ce qu’il disait, tant sa posture sévère était rarement bousculée de la sorte par une telle démonstration d’amitié. Bowen n’avait jamais été un homme des plus démonstratifs, sauf envers ses très proches. Qu’il se laisse à de telles confidences sur son enfance montrait à quel point son entente avec Jon Stark était devenue profonde. La réciproque semblait vraie, au demeurant, en raison de la proposition faite. Ainsi, malgré son passage au statut d’Empereur et leurs différents, le Vieux Loup connaissait encore bien les pensées de son héritier, puisque ses prédictions correspondaient en tout point à ce dont il lui avait fait part, quelques jours auparavant.

« Lors de notre entrevue où je lui ai annoncé la mort de mon père, l’Empereur m’a fait part de sa volonté de demander à Conrad Omble de le rejoindre comme généralissime de l’armée impériale. J’ignore quelle sera sa réponse … Mais je crois qu’il aimerait l’avoir à ses côtés. Et du fait qu’il pensait que tu me proposerais sa place, vu que j’ai préféré me mettre à ton service plutôt que de devenir Comte d’Empire directement. Je dois avouer que je ne l’ai qu’à moitié cru, parce que je suis jeune, et pas forcément le plus expérimenté.

Quoiqu’il se passe … Je serais honoré d’être ce que tu voudras. Sénéchal … Ou autre. Et puis … Le Nord n’a pas besoin d’une Main, quand il a un Poing, non ? »


Un rire malicieux lui échappa, avant qu’il ne souffle :

« Le Poing du Loup, qui s’abat sur ceux qui menace son maître ou s’ouvre pour serrer la main de ceux qui veulent aider la meute … Il y a une certaine beauté à cette image.
L’Empereur désire que je coordonne nos forces avec celles des Tully. Que j’arrive à les rendre plus coopératives, pour aplanir les vieilles tensions. Je puis me servir de cette expérience pour devenir ton hérault. Ta Voix.

Mais pour cela … Je dois savoir ce que le Roi du Nord désire réellement. De cette guerre. De ces nouvelles alliances. Pour orienter notre peuple, afin qu’il marche sur sa voie. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyLun 9 Oct - 19:07

Non le passé ne pouvait pas être effacé, sinon Jon aurait voulu faire disparaître de sa mémoire divers moments qui certes l'avaient forgé mais lui avaient beaucoup coûté, pour certains mêmes qui l'avaient réellement fait souffrir. Il n'avait jamais été simple depuis sa tendre enfance d'être le fils héritier de la maison Stark, celui sur qui tout ou presque reposait pour faire la gloire future autant de leur famille que du royaume du Nord. Son père avait une réputation de grand guerrier, de fin stratège, qui menait à bien les actions qu'il entreprenait et qui n'abandonnait jamais. Il avait su se faire respecter de ses compagnons d'armes et de ses pairs, et Jon avait clairement voué une réelle admiration pour ce paternel qui était pourtant si éloigné de lui. Il n'avait pas aimé être mis à l'écart de toutes les activités que son père pouvait faire, de tout ce qu'il entreprenait. Bien évidement, d'autres personnes avaient cherché à compenser cette absence et on avait entouré le jeune prince des gens les plus compétentes, sa mère la première, ses oncles ou encore Conrad Omble qui avait imposé une éducation ferme mais précieuse à Jon. Cependant, il n'était pas rare que l'enfant, l'être humain même en général devienne petit à petit jaloux de ce qu'il ne pouvait avoir, ou de ce qu'on accordait à l'un et refusait ouvertement à l'autre. Non, à l'époque Jon n'avait pas pu accepté la décision de son père de prendre un jeune homme de la noblesse nordienne pour pouvoir l'accompagner partout où il allait, le formant, le conseillant personnellement, le faisant apprendre de sa propre expérience alors qu'à côté de ça, il était pratiquement silencieux quand il se trouvait face à son propre héritier. Jon en avait ressentis beaucoup de rancœur et de rancune à l'époque, et sans doute était-il allé jusqu'à ressentir le plus grand des mépris à l'égard de Bowen. Ce n'était pas réellement contre lui, mais encore une fois les nons-dits qui semblaient être la règle d'or au sein de la famille Stark causait bien plus de tord aux différents membres qui la composaient qu'une quelconque source de réconfort. Jon avait appris à vivre avec, à grandir avec mais malgré tout il savait qu'une part bien cachée au fond de lui serait toujours marqué par cette phase-là. Il n'était même pas question de parler de Jeyne qui avait pu ressentir quelques sentiments à l'égard du jeune Lord.

Jon voulait être franc avec Bowen, ils avaient beaucoup partagé au cours de la dernière année qu'ils avaient passé l'un à côté de l'autre, et il était clair qu'ils auraient encore de nombreuses épreuves à devoir supporter ensemble. Il était essentiel pour le jeune roi d'être honnête avec lui, de ne rien lui cacher ou presque de ses sentiments, de ses forces mais aussi de ses faiblesses. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance, si ce n'était pas le cas ou s'il venait à le trahir, Jon ne manquerait pas de faire tout simplement exécuter le jeune homme, la trahison était une chose qu'il ne pouvait réellement pas accepter et il n'y avait qu'une seule possibilité de régler le problème si celui-ci venait à se présenter. Il voulait également lui faire comprendre qu'il avait grandis, qu'il avait mûri et qu'il apprenait de ses erreurs du passé, tout comme il le ferait pour les erreurs dans son avenir. Il fallait que Bowen comprenne ce qui s'était joué dans son esprit pour que petit à petit, il en vienne à l'idée de le nommer lui et personne d'autre à la place qu'il venait de lui proposer c'est-à-dire celui de second, celui qui deviendrait son ombre et qui aurait la légitimité de répondre en son nom si Jon connaissait certaines difficultés. « Je me rends surtout compte que je ne connais pas mon père, il est stupide de t'en avoir voulu à sa place. Cependant, maintenant les relations avec mon père sont également en train de changer, nous verrons bien ce que l'avenir nous réservera ! Ce qui compte à présent, c'est ce que nous sommes en train de créer aujourd'hui, la franchise que je te demande d'avoir à mon égard, même si elle ne sera pas toujours bonne à entendre et encore moins facile à accepter. Je sais que j'ai un esprit encore bien trop fougueux, et que je suis parfois excessif dans mes décisions, il faudra affronter ce caractère, tout comme tu as pu sans doute le faire avec mon père avant moi ! »

Jon se laissa à un faible sourire en entendant Bowen. « Il serait sans doute plus logique que Conrad Omble vienne à accompagner mon père dans cette nouvelle aventure qu'est l'Empire. Il le suit depuis tellement longtemps, il est son plus vieil ami, son plus vieux soutien, il aura besoin d'un véritable ami à ses côtés sur lequel il pourra se reposer un peu. Je suis d'avis que bien des personnes peuvent remettre en cause l'idée de l'Empire même au sein de nos proches. J'accepterais cependant sa décision quelle qu'elle puisse être. Et c'est avec une réelle sincérité que je t'avoue que cela me touche que tu ais pu choisir de te mettre à mon service plutôt que d'accepter la proposition de mon père. » Il hocha la tête. « Je dois dire que le Poing du Nord est un nom parfait pour pouvoir en imposer dans le Nord et nous laisserons les noms plus doux pour Peyredragon. » Pour autant, il se remit debout quand il fut alors choisis d'aborder le sujet du Conflans Libre et des nouvelles alliances que cela entraînaient alors. « Cette guerre je ne l'ai pas voulu, pas plus que je n'ai un jour désiré cet empire. Il faut bien prendre cela en compte, j'ai suivis mon père dans ce combat, son combat qu'il a commencé il y a plus d'une quinzaine d'années maintenant. J'ai obtenu la couronne, j'ai accepté en même temps d'épouser la fille de Lyham Tully. Ce que j'espère en retirer ? Pouvoir rentrer dans le Nord, pouvoir retrouver mon peuple et Winterfell, pouvoir leur assurer que nous ne sommes plus seuls, que nous ne serons plus seuls face à la menace qui existe derrière le Mur, et qu'il n'y a plus de menace venant du Sud, par Harren ou les Fer-Nés. Pour le moment, il me paraît essentiel de prouver à tout le monde que le Nord et le Conflans Libre marche de concert ensemble dans ce combat, de faire baisser la méfiance que nos hommes peuvent avoir contre Lyham Tully et ses propres hommes. Il faut que nous repartions sur des bases plus saines même si je ne nie pas le passé et que je ne peux oublier ce que cela a pu nous coûter. »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyJeu 12 Oct - 19:00

« Qui connaît vraiment son père, dans le Nord, au sein de notre génération ? Pour tous ceux ayant entre quinze et vingt ans, même pas homme, nous avons dû voir nos pères et oncles partir pour la guerre contre le Noir pendant de longues années, pour ne revenir qu’au gré des blessures. Et quand ils sont revenus, pour beaucoup, est venu le temps de partir comme pupille pour affermir ou nouer des alliances … »

Bowen soupira doucement, avant d’ajouter, presque à contrecœur …

« Moi y compris. »

Là était peut-être la blessure secrète d’une enfance passée à regarder les autres grandir en famille, même diminuée, sans pouvoir jamais se plaindre, en raison de l’honneur fait à sa maison, et à lui-même. Et pourtant … Une part de lui se souvenait des soirées passées dans la solitude des routes du Nord, loin des siens, au milieu d’hommes souvent nettement plus âgés que lui, alors qu’il se trouvait loin des siens. Il s’était réfugié dans la lecture et l’écriture de longues lettres à sa mère et à ses sœurs. Peut-être était-ce là, la différence fondamentale : ses parents lui répondaient. Mais ils n’étaient pas présents physiquement. Ce n’était pas Bowen que Galbart Glover avait élevé comme son héritier, mais Edwyle, le cadet. Cela avait forcé aussi le jeune homme à grandir plus vite, à ne jamais se réfugier dans l’ombre de son paternel. Le Glover ne se plaignait pas de cette période de sa vie : par bien des aspects, elle lui avait énormément apporté. Il avait accepté sa situation pour avancer et ne l’avait jamais regretté. Il fallait que Jon fasse de même. Qu’il voit ce qu’il était grâce à cela, et cesse de se tourmenter à ce propos.

« Ce que je veux dire, c’est que nous savons tous, la jeune génération, le prix de la guerre et du devoir … Et sommes peut-être plus à même de comprendre ce qui est en train de se jouer. Et cela nous a rendu forts, aussi. Grandir sans l’ombre d’un père, c’est l’occasion d’être plus soi-même, d’apprendre d’autres personnalités … Et in fine, c’est peut-être un mal pour un bien ?

J’aurais aimé, bien sûr, apprendre toute mon adolescence aux côtés de mon propre père … Mais en partant de Motte-la-forêt, j’ai connu d’autres personnes, et pas uniquement Sa Majesté. Peut-être que si tu l’avais suivi, tu aurais trouvé son ombre au quotidien … pesante. Que tu aurais été différent, et pas forcément en bien. Ou que tu aurais découvert des facettes d’une personnalité qui vous auraient déplu, étant enfant, on ne peut jamais savoir comment réagir.

Tu es toi. Avec tes qualités et tes défauts. Et je suis sûr que le Nord aura un grand Roi, parce qu’il s’est en partie forgé seul … Et qu’il sait ce que la guerre peut nous coûter. »


Gêné d’avoir presque conseillé son roi sur sa jeunesse, Bowen conclut, baissant son regard :

« J’espère ne pas avoir outrepassé ma position en parlant ainsi. C’est simplement … ce que je pense. »

Il laissa filer quelques minutes, avant de reprendre :

« On dit que je suis ennuyeux. Terne. Jamais, au grand jamais, fougueux. Nous nous complèterons donc parfaitement. Tu compenseras ma pondération excessive, et nous trouverons un juste milieu.

Mais ce sera totalement différent de ce que j’ai connu comme écuyer … Parce que ce n’était pas ma place de dire quoi que ce soit. »


Bowen avait été une ombre, fidèle et fiable, mais rien de plus. Il n’aurait jamais rien osé dire au roi, ni le contredire à vrai dire, ou alors, en privé, sous la forme d’une question polie, et avec moult précautions. Il n’était qu’un gamin, après tout, rien de plus. Là, ce qui lui était demandé était d’un tout autre ordre : c’était conseiller un autre adulte, pas tout à fait d’égal à égal, mais au moins, sur une forme de pied à pied qui n’avait en rien la même teneur. C’était ne pas approuver et apprendre, mais dire et faire. Il y avait un gouffre, à vrai dire, et, l’espace d’un instant, le Poing du Nord se prit à penser qu’il n’aurait jamais connu pareille intimité ou position sous l’égide de l’Empereur. Torrhen était proche de ses hommes, mais seul peut-être Conrad Omble pouvait se targuer d’être vraiment intime avec lui. Le dirigeant savait mettre une certaine distance entre lui et ses fidèles, et avait expliqué à plusieurs reprises à son écuyer que le pouvoir venait aussi de l’autorité et du respect. Son fils avait une autre approche, à tout le moins, à son endroit. En fait … plus il y pensait …

« Je serais ton Conrad Omble, Jon. Différemment, bien sûr … Je ne voyais pas d’autre destin. Le Nord est ma terre, ma vie, ma religion … J’y ai ma femme … »

Il inspira doucement. Il n’en avait pas encore parlé à son roi, faute d’un moment pour le faire, mais il estimait curieusement que c’était le bon moment :

« Bientôt, avec la grâce des dieux, j’y aurais un fils … »

Il le regarda droit dans les yeux, avant de déclarer, soudain ferme :

« Et puis … Je suis ton second. Au Nord. Je ne partirais pas parce qu’on m’offre autre chose. J’ai juré ma loyauté et je ne reviendrais pas sur ça. »


L’écoutant parler de l’Empire, Bowen enregistrait toutes les informations, conscient que tout était précieux, car cela allait déterminer l’avenir de son royaume, pas moins. Ce qu’il entendit le conforta dans son choix. Restait à révéler ce que l’Empereur lui avait confié comme tâche.

« N’est-ce pas naturel néanmoins d’avoir quelques appréhensions vis-à-vis d’un objet nouveau, qui remet en cause des millénaires d’indépendance absolue du Nord et des Premiers Hommes ? Je veux dire, il est logique que la plupart des nordiens conservent une certaine retenue, qui ne s’effacera que face aux succès … Et à l’assurance, finalement, que nos traditions et nos mœurs demeureront les mêmes. Je ne crois pas vraiment que l’Empire en lui-même soit en butte à une opposition. Nos gens s’interrogent davantage sur nos buts, nos alliés … les termes de notre souveraineté.

Seras-tu leur roi, ou bien un légat du couple impérial ? Devrons-nous mélanger nos cultures avec celles de peuples aussi différents de nous que les peyredragoniens, par exemple, ou simplement les respecter comme celles d’alliés ? Et cette guerre, jusqu’où nous mènera-t-elle ? Jusqu’où ira le désir d’union porté par l’Empire ?

Je pense que c’est à ces questions qu’il faudra répondre, pour étouffer les craintes nées de cette entreprise. »


Bowen avait toujours eu l’esprit pratique. Par conséquent, il avait tendance à penser que les problèmes venaient plus des perceptions que de réelles oppositions de fond, la plupart du temps. Cela ne signifiait pas qu’elles ne pouvaient pas être réelles et réalistes. Et cette philosophie s’appliquait à tout, y compris à ses propres tâches.

« En parlant de l’alliance nouvelle entre le Conflans Libre et le Nord … Je présume que cela ne surprendra personne de savoir que j’y suis très favorable. Ne pas avoir à combattre mes cousins Nerbosc représente une assurance agréable. L’Empereur a, je pense, désiré en tirer parti en voulant me confier la mission de coordonner, précisément, les troupes du Nord et du Conflans qui feront route ensemble et de travailler à leur cohésion. Je comptais en parler, mais comme le sujet arrive rapidement … Voilà qui est fait. A moins que tu ne t’y opposes, je m’en chargerais volontiers. J’ai déjà quelques idées et projets à ce sujet. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyMer 18 Oct - 12:06

« Nous avons tous eu à souffrir de cette guerre interminable, voilà quinze années que le conflit a commencé, et regarde où nous en sommes encore aujourd'hui. Comme si rien n'avait changé, comme si nous n'avions pas avancé. Certes les choses semblent se bousculer un peu plus actuellement, et même, nous pourrions penser que nous sommes pour le moment à la tête des mouvements, que Harren a perdu de son potentiel à nous combattre. Cependant, l'ennemi est toujours là, il nous attend et un camp comme l'autre, nous avons aujourd'hui décidé qu'il était le temps de mettre un terme définitif à cette opposition qui a bien trop longtemps durée et qui a bien trop gâché de vie. Il est une chose certaine, je n'ai point envie de nous voir passer quinze autres nouvelles années à combattre le Noir, ses descendants et chaque homme qui choisit de le suivre. Le peuple, les soldats, et nous également, avons le droit de mener une vie qui ne dépend pas éternellement des actions et des conséquences que la guerre peut avoir sur notre vie. » Jon avait toujours connu la guerre, il n'avait que deux ans quand son père était parti au front, il ne se souvenait pas de cette époque-là, il était bien trop jeune pour garder des souvenirs du début de la guerre entre Harren le Noir et Torrhen Stark. Cependant, il avait grandis dans cet état d'esprit, on ne l'avait pas préparé à gouverner, on l'avait préparé à faire la guerre. Il avait vu les familles du Nord payer le prix de la guerre que ce soit les nobles comme les simples paysans. Les familles qui se retrouvaient alors totalement démunis et qui devaient à chaque fois se reconstruire, avant d'envoyer à nouveau un fils, un frère au combat. Il avait partagé pendant plusieurs mois la même vie que les soldats, certes il était privilégié dans cette histoire mais il ne manquait pas d'aller à leurs côtés et d'en apprendre plus sur leur vie. Il n'avait clairement pas envie de leur imposer encore plus longtemps des sacrifices. Les choses devaient se finir au plus vite, pour le bien de tous.

« L'ombre de mon père est toujours restée auprès de moi. On me le renvoyait au visage à chaque instant, en tout cas dans la sphère publique. Conrad Omble s'est longtemps occupé de moi, et chacun ou presque des Lords du Nord a participé un jour à forger mon art de l'épée. Ma mère ne parlait pas forcément de lui, en tout cas, elle ne prenait pas acte de me comparer à lui, et j'avais le soutien de mon oncle aussi. Cependant, je me suis toujours mis une grande pression pour un jour pouvoir marcher dans les pas de mon père. Oui, je serais roi, et c'est sans doute aujourd'hui, en étant moi-même impliqué dans la guerre, je commence à prendre mes distances avec l'image que renvoie mon père et je décide par moi-même. J'écouterais toujours les conseils de mon père, il fait parti de moi et même s'il s'est déclaré empereur. Je suis le Roi du Nord. J'ai sans doute des choses à apprendre, mais je ne le laisserais pas dicter ma conduite vis-à-vis de mon peuple. Si j'ai adhéré à l'idée de l'Empire, c'est dans l'esprit que les choses se construisent en entendant la parole de chacun, que les décisions soient prises de façon collégiale et parce que je sais également, qu'après quinze années de guerre, le Nord ne pourra jamais se remettre de cela sans l'aide de l'extérieur. Certains royaumes qui étaient nos alliés autrefois, sont nos ennemis à présent. Je ne pardonnerais jamais au Val l'affront qui a pu être fait au Nord, l'affront qui m'a été personnellement fait. Je ne suis pas rompu à tout dialogue avec eux, j'avais eu dans l'espoir que le Roi Ronnel et moi-même puissions créer une alliance solide. Les choses ont été remises en question depuis et nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve. » Oui, Jon était en train de prendre petit à petit son indépendance, ce qui sans doute pouvait être contradictoire avec le fait qu'il avait signé la charte de l'Empire et avait rendu le Nord, royaume fédéré d'un plus grand ensemble. Cependant, il était bien mal le connaître de penser qu'il se plierait à tout ce qu'on lui dirait, sans réagir, tel une marionnette avec laquelle on amusait les enfants. Il avait de la volonté et il prenait progressivement en assurance.

« Je suis sincèrement heureux que tu ais pris la décision de rester à mes ... » Il haussa les sourcils à l'entente des paroles de Bowen, alors il prit son ami dans ses bras, dans une étreinte fraternelle avant de lui taper l'épaule et de reculer un grand sourire sur le visage. « Toutes mes félicitations. Un fils, c'est une très bonne chose et je suis véritablement heureux que ton mariage puisse être aussi bénéfique. Tu n'es pas sans ignoré que Maedelyn est une personne que j'estime profondément, une amie de longue date, et je crois véritablement que votre union a su dépasser la simple convention pour quelque chose de plus fort. Comme je t'envie. » Il continua à sourire. « Je ferais tout ce qui me sera possible de faire pour que tu puisses rentrer au plus vite auprès de ta famille, mais également qu'ils soient mis en sécurité auprès de Walton. Il sera prend soin d'eux ! » Maedelyn et Bowen formaient véritablement un beau couple, il n'avait pas eu beaucoup de temps pour les voir ensemble, et d'ailleurs très rapidement son ami avait du quitter sa toute jeune épouse pour partir à la guerre mais il était néanmoins visible qu'il y avait un lien assez tendre qui les unissaient. Il ne s'étendit pas sur le sujet pour pouvoir  revenir assez vite sur la question de celui que Jon voulait être en tant que roi. « Je tiens à ce qui fait du Nord ce qu'il est, avec ses défauts et ses qualités, malgré la rudesse de notre temps et celle de notre caractère. Je serais le Roi, je suis le Roi. Je refuse de penser et de jouer le rôle d'un simple légat de mon père et de son épouse. Ce sont des alliés, c'est comme cela que je considère les choses et c'est ainsi que je les défendrais. Je n'inviterais pas aux Peyredragonniens de s'installer sur les terres des nordiens, mais nous pouvons toujours commercer ensemble. Ce n'est que le début de l'Empire, je ne sais jusqu'où cela nous mènera, pour le moment nous devons détruire Harren Hoare. Le jour où cela sera fait, il faudra reconstruire les liens avec les autres royaumes. Ne pas rentrer dans l'Empire pour moi, ne correspond pas à un affront, chacun prend ses décisions et doit assumer celles-ci mais je refuse qu'on aille détruire un peuple parce que ses dirigeants nous auront dis non. Cependant il faudra répondre si une menace de leur part est réelle. » Il voulait afficher qu'il ne dérogerait pas à ce qu'il venait de dire. « Si tu as des choses à proposer je suis prêt à t'écouter. »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyLun 23 Oct - 16:25

« Puisse, alors, les dieux nous être favorables. »

Il n’y avait rien d’autre à ajouter. Vaincre ou mourir, tel était le choix laissé aux impériaux ou séides d’Harren le Noir. Il y avait entre les deux peuples trop de haine, trop de hargne, pour y songer en d’autres termes. Bowen était convaincu cependant que s’ils y parvenaient, alors le Nord pourrait renaître, se défaire de ses oripeaux de royaume uniquement tourné vers sa survie pour devenir une puissance commerciale et économique comme d’autres nations de Westeros aux abords plus favorables pouvaient l’être. Certes, une part de lui aurait aimé que ce soit possible sans devoir abandonner leur souveraineté si chèrement conservée, que pas même l’invasion andale n’avait su bousculer. Il essayait sincèrement de voir au-delà de son cher Nord, mais une partie de lui aurait toujours la nostalgie d’un monde où le sang des Premiers Hommes n’avait pas eu à se mêler à celui de l’Ancienne Valyria pour survivre, où les héritiers des plus anciens colons du continent continuaient d’affirmer pleinement et entièrement leur indépendance. Voilà pourquoi il fallait à tout prix triompher : sans cela, leur sacrifice ne servirait à rien.

Dans l’hypothèse où la victoire leur sourirait, alors il faudrait construire et reconstruire en effet. Se prémunir des attaques extérieures ou des rébellions, qu’il savait inévitable. Le Tigre, s’il parvenait à conquérir Essos, ne se satisferait sans doute pas uniquement de ce territoire. Tôt ou tard, ses yeux avides se tourneraient vers le reste du monde connu … vers eux, car le Glover doutait fortement qu’un empire se prévalant de l’Antique Valyria reste insensible à l’affront que représentait une femme se prévalant de son héritage, a fortiori si l’Empire réussissait son entreprise de pacification d’une grande partie de Westeros. Autant dire qu’ils ne rentreraient peut-être pas avant un bon moment. C’était un fait douloureux, mais vrai : la chance qu’il ne connaisse pas son enfant avant longtemps était réelle … pourvu que sa progéniture survive à la grossesse, puis aux rigueurs de l’hiver et de la petite enfance. Il savait que sa famille ne portait pas l’héritage le plus aisé en la matière. Pour cinq enfants nés, sa mère avait connu un certain nombre de grossesses … comme sa sœur. Certes, les Glover étaient robustes une fois nés … Mais il craignait pour son épouse, surtout alors que la guerre faisait rage, que leurs côtes étaient exposées. Quelque part, l’idée d’une autre guerre, après celle-là, contre le Val ou l’Ouest, les derniers royaumes neutres, lui était horrible. Offense ou pas.

« Peut-être qu’il ne s’agit pas de pardonner … Mais de se souvenir. Et d’être capable … de ne pas laisser le ressentiment nous submerger. Je crains que votre père ait beaucoup promis aux valois pour obtenir leur appui, puis, qu’au moment de partager les fruits avec les peyredragoniens nouvellement venus dans l’équation … Des frictions soient apparues.

En tout cas, bientôt, le roi Ronnel sera débarrassé de la régence de sa mère, même s’il est possible qu’il reste sous la coupe des conseillers de cette dernière. Il y a néanmoins un espoir pour qu’il finisse par décider seul, et non sous la contrainte de la Régente comme c’est le cas actuellement. Là réside, je pense, notre chance éventuelle. »


Il pensa à la reconstruction de Motte-la-forêt.

« J’essayerais, dès que les fonds me le permettront, de rembourser le Val pour l’obligeance que la Reine-mère a eu en acceptant d’envoyer ses gens pour façonner les sépultures de ma famille. Je sais que c’était une partie de mon cadeau de mariage … Mais je crains de me sentir lié par l’honneur aux Arryn si cette dette subsistait, même confusément et que cela n’obscurcisse mon jugement.

Quand bien même je persiste à croire que s’ils voulaient réellement notre destruction, ils auraient lâché leurs croisés sur nous … Et nous auraient détruit à coup sûr, sachant à peu de choses prêts nos positions. »

Ils avaient à peine fini de deviser sur le sujet valois que l’annonce de la grossesse de son épouse le projetait dans les bras de Jon. Bowen avait cru comprendre que son épouse avait des liens anciens avec le nouveau roi du Nord. A vrai dire, la jalousie avait pu l’étreindre quand l’idée de sentiments de jeunesse entre sa femme et son roi l’avaient traversé brièvement. Non pas qu’aucun n’ait jamais dit quoi que ce soit en ce sens … Pour autant, il devait admettre que cette pensée le blessait sans qu’il ne sache trop pourquoi, comme si la possessivité qu’il ressentait à l’égard de sa dame obscurcissait son jugement. Peut-être était-il tout simplement jaloux de voir que l’ancien Prince avait apprivoisé si aisément Maedalyn, alors que lui peinait, même si leur entente s’était améliorée une fois l’épreuve du mariage proprement dit passé.

« Je ne sais pas si c’est vraiment le cas … Mais peut-être que cet enfant, s’il vient au monde sans complication, saura faire en sorte que notre union soit véritablement empreinte de cette force … »

Ou bien, il mourrait avant. L’évidence le frappa douloureusement. Il y avait de fortes chances qu’il ne connaisse jamais sa descendance, qu’il meurt avant que cette dernière ne pousse ses premiers cris en ce monde. Cette pensée l’horrifiait. Alors il sut qu’il devait, pour une fois, profiter de sa position, de celle de son épouse, pour assurer la survie de sa maison.

« Si je meurs et que mon enfant survit … Même si les dieux m’accordent une fille et non un fils … Est-ce que tu peux m’assurer que son héritage soit protégé ? Qu’il ou elle sera mon héritier, et non mon frère ? Que la régence de mon domaine reviendra à ma femme, et non à mon frère ? Que ... Tu les protégeras, si je ne suis plus là pour le faire?»

La pensée que son épouse parte de la Motte-la-forêt sans rien, emmenant dans ses bagages leur enfant le mettait dans une rage folle. Il voulait que son nom lui survive, mais aussi que sa famille, celle qu’il voulait fonder, ne souffre pas de sa perte s’il venait à périr sur le champ de bataille. Quant à ses propositions vis-à-vis du Conflans …

« L’essentiel sera de créer rapidement un sentiment d’avenir commun. Le passé est ce qu’il est. Il me semble que le plus urgent est de pallier à la sédition en forgeant des liens entre les nordiens et les riverains suivant les Tully. A cet effet, il serait déjà de bon ton que, durant notre marche, Lyham Tully et toi mangiez à tour de rôle auprès des troupes de l’autre, avec une partie de vos nobles respectifs, pour renforcer la cohésion. Quant à leur bleusaille, autant la faire s’entraîner par les vétérans du Nord. Les liens se forgent vite après une bonne rossée. Ainsi que devant les félicitations : autant organiser régulièrement des revues de troupes. Une fois au lever, une fois au coucher : cela a la vertu de la discipline autant que de la connaissance des hommes.

Parler la langue du pays, le patois local serait profitable. J’en connais quelques rudiments. Peu, j’en conviens. Mère avait le langage un peu trop châtié. Mais je gage qu’un juron riverain bien placé saura montrer aux troupes Tully que nos hommes partagent beaucoup avec eux. Et que savoir quelques mots sera bénéfique à nos propres commandants.

Enfin, nous pourrions organiser des cérémonies communes, pour fêter victoire et défaite. Quitte à parfois laisser les Nerbosc guider celles pour les Anciens dieux afin de souligner notre proximité.

Je pense sincèrement que tout tient dans le fait d’inspirer une destinée commune à ceux qui hier encore pensaient n’avoir rien en commun, ou si peu. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyVen 3 Nov - 15:14

« Le Nord se souvient très bien. Non je n'accorderais pas mon pardon, mais comme je l'ai dit je ne reste pas pour autant fermer aux discussions avec le Roi Ronnel. Je pense que des choses seront sans doute envisageable avec lui une fois que le mariage avec Nymeria Lannister sera célébrer et alors qu'il sera libérer de la tutelle de sa mère, il pourra agir par lui-même. Sharra Arryn est une femme incontournable, tout comme Torrhen Stark le fut et qu'il l'est encore tout en portant aujourd'hui un autre nom. Il est parfois difficile de prendre de la distance, de prendre des décisions sans éternellement attendre la validation ou non de son prédécesseur. Ce que je veux dire, c'est que tant que Sharra Arryn aura la main mise sur la politique menée par le Val vis-à-vis des autres royaumes, je ne négocierais rien. Nous avons eu une chance extraordinaire en pénétrant dans le nord du Conflans sans nous faire massacrer par l'ennemi, et je ne cesse de remercier les Anciens Dieux pour cela mais l'histoire aurait pu être tout autre et alors ne nous serions peut-être même pas là pour parler de cela à l'heure qu'il est. C'est une chose qu'il est difficile d'oublier, nos ennemis étaient deux fois plus nombreux que nous, si nous avions dû les combattre les pertes auraient pu être énorme voir total surtout en terre ennemie. » Il ne comptait pas se fermer à l'extérieur, l'Empire prouvait bien déjà qu'il y avait une volonté d'agrandir les liens, d'approfondir les alliances qui existaient déjà avec certains autres royaumes de Westeros. De ce fait, il accepterait de discuter avec le Val si l'occasion se présentait mais il refusait de faire le premier et les garanties demandées risquaient d'être très importantes. Après tout, même l'idée de marier la jeune cousine du roi avec l'héritier du Nord n'avait pas suffis à les décider à les suivre dans la politique que mettait en place son père, il se demandait réellement ce qui serait capable de les faire changer d'avis la fois prochaine. Surtout que les choses s'étaient depuis aggravées, la prétention de Rhaenys sur les Sept Couronnes, la déclaration de l'Empire. Jon était persuadé que même si le Val venait faire un pas dans la direction de l'Empire, cette fois c'est l'Empire qui jouerait sa mauvaise tête, ce qui pouvait s'expliquer mais ne pouvait en rien clarifier et pacifier la situation déjà compliquée et ce n'était sans doute pas le seul royaume dans ce cas.

Jon secoua néanmoins la tête, Bowen n'avait rien à devoir au Val, c'était une idée totalement stupide de penser ainsi. C'était la moindre des choses que Sharra Arryn pouvait faire, elle avait été invité à ce mariage, c'était un cadeau qu'elle lui avait fait. De plus, plus Jon y pensait et plus il se doutait de la raison de la colère de la Reine Mère, elle avait toujours eu un lien particulier avec Torrhen Stark et visiblement, le fait qu'il choisisse Rhaenys et Peyredragon plutôt que Sharra et le Val. « Je te fais parfaitement confiance Bowen pour savoir que cette dette que tu penses avoir à leur égard ne viendra pas obscurcir ton jugement. Je sais qu'ils te sont venu en aide pour que tu puisses enterrer dignement les membres de ta famille. Cependant, on ne leur doit rien pour autant. Ils nous ont trahis, ils n'ont pas remplis leur part du contrat qu'ils avaient conclus avec mon père, je pense qu'il serait réellement indescent qu'ils ne viennent à te réclamer quoi que ce soit. Toute cette situation n'a pas été géré  correctement et j'en suis le premier à en être désolé mais nous n'allons pas non plus nous mettre à leurs pieds pour obtenir quoique ce soit à présent. Cependant, je suis d'accord avec toi, si le Val avait véritablement voulu nous détruire ils en ont parfaitement la possibilité. Je ne peux pas leur retirer ça. De toute manière, maintenant nous devons décider ensemble avec le reste des royaumes fédérés de la politique qui sera à mener avec les royaumes extérieurs. Je donnerai mon avis sur la question et nous verrons bien ce que cela produira à la fin. »

Le nouveau roi du Nord sentit imperceptiblement le changement de ton de la discussion entre lui et son second à l'instant même où il vint à lui annoncer la grossesse de Maedelyn. Le prince qu'il avait été, était proche de la jeune femme, elle avait été une amie fidèle et ils avaient un lien unique. Pour autant, il n'y avait jamais rien eu entre elle et lui, ils étaient amis mais cela en restait là. Aucune attirance, aucun jeu de séduction et il ne voulait surtout pas que Bowen pense que Jon pouvait en vouloir à son couple, à son mariage, à la famille qu'il était en train de construire avec Maedelyn. « Je vous souhaite tout le bonheur que le monde peut vous offrir aujourd'hui et dans le futur. » L'annonce qui devait être une chose heureuse, se transforma bien vite en quelque chose de grave et de profond. Jon se ferma petit à petit, prenant une position plus rigide pour fixer son compagnon de route. « Je ferais tout pour que cet enfant soit à la place qui lui revient de droit par la naissance, qu'il ne soit en aucun cas privé de son héritage. Je le jure devant les Anciens Dieux. Mais nous allons rentrer, nous allons obtenir cette paix pour laquelle nous nous battons depuis si longtemps. Tu retrouveras ta femme et cet enfant à naître, et je vous souhaite réellement que cette union soit prospère. »  Visiblement, la question de la succession était close puisqu'il vient à lui parler des idées qu'il avait pour la suite de leur campagne militaire aux côtés des soldats et des habitants du nouveau Conflans Libre. Jon avait beau être ouvert d'esprit, c'est vrai qu'il était du genre à pouvoir s'enfermer très rapidement, avec ses troupes ou même tout seul. « Tout à fait raison et je te suivrais dans cette démarche. Il est essentiel que je m'y mette ainsi que Lyham Tully, si nous voulons obtenir une certaine cohésion dans nos troupes, il faut qu'on passe du temps ensemble et qu'on essaie les uns comme les autres de se comprendre sans avoir à se jeter à la gorge de celui qui fut longtemps notre adversaire. »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyMer 8 Nov - 21:10

Bowen avait toujours eu horreur du conflit, qu’il soit physique ou diplomatique. Bien sûr, sur un plan personnel, sa timidité jouait énormément dans cette détestation. Pour autant, il y avait également son désir profond de pouvoir vivre, au moins quelques temps, en paix, ainsi que sa certitude que l’arrogance et le manque de compréhension avaient parfois déclenché des conflits plutôt que de réels griefs. Certes, certains étaient parfaitement légitimes, et une fois les hostilités déclenchées, il n’était pas le dernier à réclamer une fermeté sans égale, néanmoins, avant d’en arriver là … Il préférait tout tenter pour l’éviter. Il n’oubliait pas ce qu’il avait pu subir, simplement, il espérait qu’une fois le Noir tué, tous puissent revenir dans leurs foyers. Il avait envie d’offrir un brin de paix à son futur enfant, à son épouse aussi. Il désirait que son neveu puisse apprendre de son père, que sa sœur ne soit pas sans cesse appelée à régenter seule Blancport. Il voulait que son cadet parvienne à reprendre une existence qui ne soit pas dominée par de bas penchants et selon lui, le calme de Motte-la-forêt l’y aiderait. L’Empire pouvait offrir cela, à conditions de ne pas succomber à des envies de conquêtes irrésistibles. Quelque part, les revendications venant de Peyredragon l’effrayaient toujours un peu : faudrait-il en arriver à vaincre par la force tous les royaumes encore indépendants de Westeros ? Parfois, avec amertume, il se le demandait. Et qu’est-ce que cela ferait de lui ? Devrait-il tuer l’époux de Jeyne, son beau-père, ses nouveaux amis ? Serait-il contraint d’étrangler ceux qui, un jour, avaient été ses bienfaiteurs ? Y penser froissait profondément son sens de l’honneur, quand bien même il avait en effet conscience de l’inanité de ce sentiment. Bien sûr qu’il ne devait rien aux Arryn. La reine avait accepté de l’aider gratuitement, offre réaffirmée au cours de ses noces. Il ne lui devait rien. Rien du tout. Mais une part de lui se sentait malgré tout redevable de cela, au moins pécuniairement, aussi il avait parfaitement conscience de ne pouvoir être réellement apaisé à ce sujet qu’au moment où il pourrait rembourser ce qui n’aurait pas dû être, justement, un dû.

« Je sais que c’était un cadeau … C’est simplement désagréable de voir que les miens ne sont en paix que grâce à ceux qui n’ont pas respecté leurs engagements envers le Nord. Quand Motte-la-forêt aura retrouvé son lustre d’antan … je me délivrerais de cette dette, même gratuite. Ou bien je pourrais piocher dans la dot de mon épouse.

Cela me semble plus transparent. Plus juste aussi. Il ne faut pas que l’on soupçonne un de tes hommes de devoir quelque chose à un autre royaume. Qui plus est, si je deviens effectivement ton Sénéchal. »


Beaucoup trouveraient cela stupide. Pas Bowen, qui résonnait tel un vieil homme perclus de rhumatisme et de vieilles valeurs un brin désuètes. Il était ainsi : rationnel, et pourtant ancré dans un passé révolu, tel un témoignage de ce qu’avait été le Nord, de ce qu’il ne serait sans doute plus avec toutes ces transformations, ces métissages. Etrangement, pour la raison d’Etat, il lui arrivait de penser différemment, mais pour son nom et sa maison, rarement, comme s’il tranchait une ligne de démarcation entre ce qui était nécessaire pour le royaume et ce qui était désirable en tant que Lord Glover. Sans doute était-ce là la différence entre un vassal et un suzerain. Entre un simple féal et un conseiller.

Cependant, il arrivait aussi que l’homme, tout simplement, reprenne le dessus sur le loyal sujet quand il se sentait menacé, précisément, dans son statut viril. Féal ou non, il avait parfaitement conscience qu’il aurait du mal à supporter d’être cocufié par son roi, serment ou pas. A moins bien sûr de se trouver face à un amour véritablement sincère et pur, et encore. Il y verrait probablement une atteinte insupportable à son honneur, il y revenait. A vrai dire, il s’était toujours demandé comment le précédent lord Mormont avait pu supporter les rumeurs sur la promiscuité de sa fille vis-à-vis de la génération précédente des Stark … Sans doute qu’il avait fait contre mauvaise fortune bon cœur. Apparemment, les choses étaient différentes dans d’autres royaumes. On racontait que les dorniens toléraient l’adultère. Que les valyriens accumulaient les épouses. Que le Roi de l’Ouest multipliait les maîtresses jusque parmi les dames de son épouse … Toutes ces mœurs dévolues à ses yeux le laissaient fortement perplexe. Certes, on n’était pas obligé d’aimer une épouse souvent imposée par un père tout puissant ou la force des choses. Mais tout de même ! Et que dire de ceux qui poussaient leurs filles dans le lit royal pour tenter d’obtenir des faveurs … Voilà qui le révulsait proprement. Alors imaginer un seul instant que … Non. C’était au-dessus de ses forces, tout simplement.

« Merci … J’espère que nous serons heureux, oui, avec le temps. »

Oui, il était gêné plus que de raison. Et se dit qu’il était impératif de balayer le malentendu avant qu’il n’enfle dans son esprit :

« Je … Je ne sais pas comment le dire, car je crains d’avoir une parole maladroite ou malheureuse. Mais … Entre mon épouse et toi … Mon mariage n’a rien … mis à mal ? J’en serais … désolé. Sincèrement.

Ce … Ce n’est aucunement une accusation ou quoi que ce soit ! Mais je ne suis pas idiot au point de songer que ma femme n’a pu avoir aucune une inclination envers un homme avant nos noces. Et que notre union a pu réduire cette perspective à néant.

Je sais que, dans tous les cas, tu respecterais nos vœux. C’est juste que … Je préférerais savoir si je vous ai rendu malheureux sans le vouloir. »


La difficulté à éructer ces quelques mots avait mis Bowen proprement au supplice. Au moins la suite l’apaisa-t-elle un peu, ou du moins, lui permis de regagner un peu de solennité, par rapport à ce manque criant de confiance en lui-même qu’il venait de dévoiler. Mais peu importait. Son enfant serait en sécurité. Son avenir serait assuré. Et si Jon aimait Maedalyn … Alors Bowen savait qu’il prendrait soin d’elle après son trépas. Peu importait le reste, au fond. En plus … Entre lui et Jon … Quel femme ne préférerait pas le Roi du Nord ?

« Je l’espère aussi … Mais … Le sort m’a prévu qu’on ne sait jamais vraiment comment l’histoire s’écrira. Et j’ai déjà conscience de demander énormément à mon épouse. Gérer la reconstruction de Motte-la-forêt, assister mon père dans ses derniers moments … Certains ne s’en rendent peut-être pas compte, mais elle a déjà beaucoup donné à ma maison. M’assurer de son avenir est … plus qu’important. C’est un devoir que j’ai envers elle, envers notre enfant. »

Conscient de la gravité de cette conversation, le visage de Bowen s’adoucit un peu, avant qu’il ne dise doucement :

« Peut-être qu’un jour, mon enfant verra Winterfell … Mais à ma demande, comme pupille. Ou comme damoiselle de compagnie de tes futures filles. Il faudra des louveteaux pour que les Stark continuent de prospérer, et les petits Poings se feront une joie de jouer avec eux. »

Il y croyait, à ce futur heureux, se raccrochait à cet image d’une petite fille ressemblant à Maedalyn en train de se promener dans la cour de Winterfell aux côtés d’une jolie gamine aux cheveux noirs corbeau portant le manteau des Stark, d’un garçonnet aux yeux bleus en train de jouer avec une épée en bois face à une réplique miniature de Jon. Il imaginait Benjen, déjà grand, prendre les enfants en main et leur montrer quelques bottes. Il pouvait presque toucher du doigt le visage d’un Walton vieilli, la main sur le ventre rond d’une femme aux traits inconnus. Il avait même envie de se perdre dans le songe fiévreux d’une Jeyne revenue au pays, Lynara à ses côtés, toutes deux en train de veiller sur de petits lions aux cheveux d’or et sur un poupon dans les bras de la Karstark encore un peu braillard … Oui. C’était cela, qu’il voulait voir advenir. Ce futur, pour lequel il se battrait.

En tout cas, il était bien parti pour lier Conflans Libre et Nord. Si Jon approuvait … Restait à convaincre Lyham Tully. Il espérait que ce ne serait pas trop compliqué. En tout cas, il était prêt à s’engager pleinement dans cette mission.

« Bien sûr, je sais que changer les mentalités va prendre du temps … Mais par petites touches … Nous pouvons arriver à un semblant de camaraderie, au moins au nom d’un objectif commun. Les différences restantes sont importantes et je ne suis pas favorable à l’idée de brusquer nos gens. Simplement … Agir avec subtilité. Les unir contre l’ennemi commun, mettre en lumière ce que nous avons de semblables, et ne pas s’attarder sur le reste. »

Bowen souffla :

« Même si c’est parfois difficile. Quand j’ai vu cet … espèce de bûcher crématoire où se sont jetés les blessés de Peyredragon pour faire naître la … nouvelle bête de l’Impératrice … Je n’ai pu m’empêcher d’avoir des frissons. Ce sera peut-être la plus grande difficulté de l’Empire : continuer à unir des peuples si différents une fois la paix advenue. Comment faire, sans imposer des coutumes communes au risque de blesser les croyances des uns et des autres ? Je me vois mal, par exemple construire un septuaire sur mes terres ou un autel aux dieux valyriens. Et pourtant … Arriver à une culture commune serait le meilleur moyen pour l’Empire de se sédimenter. J’en ai conscience. Ou alors, nous devrons défendre une vision très souple, au risque de ne jamais vraiment développer une union entre les peuples … Qu’en penses-tu ? Quelle sera ... notre vision de l'Empire en paix? »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyDim 19 Nov - 12:07

Jon ne pouvait clairement pas dire le contraire, Bowen se présentait comme quelqu'un étant de fidèle à la cause des Stark tout autant qu'à la cause du Nord. Il avait sans doute toujours été attaché à la maison, il était un pupille du roi, et Torrhen avait pris à cœur à s'impliquer auprès de lui et à l'emmener partout où lui-même se trouvait le formant bien plus particulièrement que beaucoup d'autres jeunes garçons d'autres familles nordiennes ou même du prince héritier qu'il avait été et qui avait éprouvé une grande jalousie à l'égard de cet homme qu'il pouvait aujourd'hui considéré comme étant son plus proche ami. Il était heureux de voir que celui-ci ne l'avait pas laissé tomber pour pouvoir rejoindre l'Empire, c'était une chose qui commençait petit à petit à travailler le tout jeune roi. Il savait la puissance que représentait son père et le respect surtout qu'il pouvait imposer à chaque soldat, à chaque seigneur du Nord. Il avait si longtemps combattu avec eux, sur différents fronts contre différents ennemis qu'un lien indéfectible ne pouvait que se créer entre le roi et ses hommes. Cependant, Torrhen Stark n'était plus, aujourd'hui il était devenu Torrhen Braenaryon, imposant quelque chose de nouveau, et même si chaque royaume gardait son armée, beaucoup des gens de Jon Stark restaient fidèles à son prédécesseur et il n'avait pas envie de voir tous les généraux de son armée passer aux mains de son père et se retrouver avec une nouvelle génération de Lord qui devaient encore acquérir une certaine expérience. La jeunesse apporterait quelque chose de novateur pour le Nord mais l'expérience et le regard de personnes plus aguéris ne pouvait venir à disparaître pour autant. Jon était donc touché par la loyauté de Bowen à son égard alors qu'il avait bien plus longtemps servis son père que lui. Il était également appréciable de voir qu'il tenait tant à ce que l'honneur du Nord reste intact. « Et bien soit, si tu veux les rembourser je ne t'empêcherais pas de le faire. »

Pour autant la suite de la discussion, le laissa complètement sans voix. Il ouvrit la bouche, puis la referma. Il fronça les sourcils, croisa les bras et pencha quelque peu la tête sur le côté fixant Bowen d'un regard étrange. Comment pouvait-il même imaginer une telle chose ? Certes Maedelyn et lui avaient toujours été proche, mais lorsqu'ils étaient bien plus jeunes, Jon ne l'avait pas vu pendant des années alors qu'il était en train de continuer sa formation pour pouvoir servir au mieux les intérêts de son royaume, il n'y avait eu que des jeux d'enfant et une sincère amitié ensemble. Oui la jeune femme était venue le consulter, se rappeler les souvenirs qu'ils avaient partagé dans leur enfance mais il n'avait rien eu entre eux. Jon n'avait eu de cesse d'ailleurs de louer les qualités de celui qui était devenu à présent son époux, alors cette question lui apparaissait totalement folle. « Je dois dire que cette question me plonge dans une certaine perplexité … Si tu viens à te la poser, c'est qu'elle ou moi avons pu te donner l'impression qu'il y avait plus qu'une simple amitié datant de l'enfance qui perdure aujourd'hui encore. Il n'y a jamais rien eu entre elle et moi si ce n'est une amitié sincère sur laquelle j'ai pu me reposer parfois pour trouver un soutien là où je ne voyais chez les autres qu'un intérêt pour répondre aux exigences de mon père. Il ne s'est jamais rien passé avec elle et il ne se passera jamais rien avec elle. Je ne ferais rien contre vous et vous êtes même à mes yeux un modèle de ce que je voudrais vivre par la suite même si je crains que les choses soient bien plus compliquées de mon côté. C'est son amitié que je recherche tout comme avec toi. Pardonne moi si j'ai pu faire quoique ce soit qui puisse remettre en cause ton mariage. »

Jon était encore mal à l'aise par la conversation plus qu'intime qu'il venait d'avoir avec Bowen, il se sentait d'ailleurs tout aussi mal du fait que son second ait pu penser que sa femme ait une quelconque inclinaison envers lui et que cela pourrait être réciproque, il ne voulait réellement pas remettre en cause quoi ce soit au sein du couple. Alors Bowen aborda l'idée que les héritiers Glover pourraient un jour jouer avec les héritiers Stark, ce qui ne manqua pas de décocher une légère grimace chez le jeune roi. « Oui en effet … Il va falloir pour cela que je me mette à faire des héritiers sinon ils n'auront pas la joie de connaître les vôtres. » Jon savait déjà ce qu'il l'attendait et il ne pouvait pas dire que cela le ravissait réellement pour le moment, il espérait fortement que l'avenir pourrait lui donner tord et qu'il se trouvera bien avec celle qu'il allait épouser. Quant à l'Empire tout semblait encore à construire. « C'est une question que nous allons garder et à laquelle nous ne manquerons pas de répondre mais voyons déjà ce que la guerre va donner, car là dépendra la réponse à cette question, suivant si nous sommes gagnants ou perdants, et quelles seront nos pertes dans tous les cas ... »


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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyLun 4 Déc - 22:01

Bowen n’avait jamais eu à s’enquérir des vues d’un autre homme sur une femme, et pour cause : soit la dame en question ne l’intéressait pas, soit il s’inclinait et laissait la place, souvent parce qu’il apercevait un début d’inclination qu’il n’aurait point voulu gâcher. De façon générale, le jeune homme avait toujours, en la matière, d’un profond complexe d’infériorité qui n’avait jamais aidé à son badinage, précisément parce que nombre de damoiselle, appréciant sa faconde, le désignait rapidement comme un ami ou un confident … et c’était tout. Il ne savait pas attiser le désir, ni forcément le créer chez celles qu’il aurait pu convoiter. Il avait un don pour être un frère, mais pas un amant. Il n’était pas de ceux qu’on aimait de loin, mais bel et bien de ces hommes que les membres du beau sexe adoraient avoir à leurs côtés pour le plaisir de la conversation. Souvent, cela lui suffisait. Il s’enorgueillissait parfois de ne pas avoir besoin de convoiter un con pour être agréable. Seulement … Tout était différent aujourd’hui. Il ne s’agissait pas d’une coureuse de remparts en mal de marivaudage que deux jeunes seigneurs auraient aimé trousser, mais de son épouse, sans doute la seule lady à propos de laquelle il ne sentait pas la force de passer en seconde position. Pour autant, paradoxe suprême, il ne désirait pas son malheur. Hélas, il avait bien compris que Maedalyn n’avait guère été heureuse de leurs épousailles, du moins à leur annonce, alors, il ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur les raisons de cette distance. Etait-ce de la simple méfiance … ou autre chose ? Il lui faisait confiance, là n’était pas la question. Il désirait simplement … connaître ce que sa dame n’aurait pu lui confier au lendemain de leurs noces. Jon plaisait aux femmes. C’était un fait : il était fils de Roi, désormais Roi, bel homme, avec ce côté distant qui, pour une raison que le Glover ne s’expliquait pas, avait l’heur de plaire aux dames. A côté, il se sentait … petit. Jalousie ? Peut-être oui. Le comble était qu’en plus, désormais, il se sentait idiot. Ah, qu’il était grand, le Lord de Motte-la-forêt, à fixer le bout de ses chausses avec un air très ennuyé et totalement emprunté. Il espérait vraiment n’avoir pas vexé son Roi, sachant pertinemment qu’il aurait pu prendre largement plus mal cette question. Ce n’était apparemment pas le cas, heureusement pour ses abattis.

« Je suis désolé, je ne voulais vraiment pas … Je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est juste que … Mon épouse n’a pas été nécessairement enchantée de nos noces, au contraire même, contrairement à ce que tu sembles croire. A vrai dire, elle m’a même battu froid un bon moment pendant nos brèves fiançailles. A raison, d’ailleurs : c’est moi qui lui ait annoncé nos épousailles à venir car son père ne l’avait pas fait en personne alors que je le croyais, mon choix, en se portant sur sa personne, lui a imposé une union précipitée, avec un homme désargenté, à la famille massacrée, au fief ravagé …

Ce que j’essaye péniblement de dire … C’est que je sais qu’elle n’a pas voulu notre mariage. Alors … Oui, peut-être que je suis sot, mais je ne saurais me bercer d’illusions en m’imaginant qu’elle ne pourrait aimer que moi … Enfin … Apprécier serait déjà agréable.
Je sais que c’est une femme d’honneur qui respectera nos vœux. Je n’aurais pas aimé, cependant, être la cause d’un malheur prolongé.

Mais tu n’as rien à te reprocher. Enfin si. Tu peux te reprocher d’avoir un second qui ne sait pas vraiment quoi faire, à être marié à une femme trop belle pour lui, au point de débiter des insanités. »


Il lui adressa un sourire penaud, expression un peu garçonne qui lui était tellement étrangère.

« Penser à la femme qui porte mon enfant me rend fou … Je suis un cas désespéré. La preuve : je connaissais pertinemment la réponse à ma question, et suis malgré tout soulagé de l'entendre.

Et je suis ... honoré de savoir que mon épouse est une amie du Roi, et que notre couple, ainsi, témoigne chaque jour de sa loyauté à la couronne. »


Avant d’ajouter, un brin plus sérieux :

« Ne nous idéalise pas trop, tu sais. Je crois que … nous sommes parvenus à un début de respect mutuel, mais cela m’a coûté beaucoup d’efforts et de patience pour venir à bout de certaines de ses réticences, compréhensibles au demeurant … Parce que je ne voulais point épouser une femme qui aurait une trop mauvaise impression de moi, avec tout ce que j’allais lui imposer. Et si les dieux nous sont favorables, nous seront parents avant de réellement nous connaître. »


Fixant l’arbre devant lequel il avait prié, il soupira :

« Je ne sais pas si un seul mariage a jamais été simple. C’est juste … à nous de le rendre plus facile. »

Tournant son regard vers Jon, il conclut avec une douceur peu commune :

« Y a-t-il une raison particulière qui te fait à ce point appréhender ton propre futur ? »

Peut-être que le nouveau Roi du Nord désirerait se confier, après que Bowen lui ait à ce point ouvert son cœur, du moins autant qu’il était capable de le faire face à un autre homme. Parler productions d’héritiers le ragaillardit néanmoins un peu, et il s’exclama, bravache :

« Ne commencez point la production trop tôt Majesté, où l’Hiver va venir bien vite à force de semer des petits Snow ! »


Son sourire espiègle montrait bien qu’il n’en pensait pas un mot, évidemment.

« N’est-ce pas un avenir idéal … Winterfell en paix, à voir s’ébattre jeunes Glover et Stark, sous l’œil jaloux de petits Karstark invités pour l’occasion, et d’un jeune Manderly occupé à veiller sur toute cette marmaille pendant que les vieux parents, un peu perclus de rhumatismes et de quelques cicatrices, deviseraient gaiement du temps où, un peu jeunes et fous, ils avaient décidé de faire du Nord le fer de lance de la plus grande coalition de Westeros ? »

Perdu dans ses pensées, il acheva presque pour lui-même :

« Quelque part, nous avons déjà gagné. »

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MessageSujet: Re: Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]    Au service de Sa Majesté [Tour V - Terminé]  EmptyMer 27 Déc - 1:09

Jon n'était pas vraiment vexé des mots que Bowen avait pu prononcer, pour autant cela avait jeté un froid non négligeable sur la conversation que les deux hommes menaient jusque là. Il pouvait tout à fait comprendre qu'une certaine ambiguïté aurait pu exister dans les rapports qu'entretenaient Jon et l'épouse de son ami, Maedelyn mais c'était surtout dans la joie de se revoir. Après tout, ils avaient été amis durant leur petite enfance, la jeune femme étant plus vieille que lui, elle l'avait souvent couvée comme une sœur l'aurait fait vis-à-vis d'un petite frère, mais ils avaient été séparé pendant bien des années et finalement ils ne s'étaient recroisés que dans de rares occasions depuis, à Winterfell à leur retour de la bataille de la Mort-aux-Loups et à leur mariage à Blancport juste avant de partir pour le Conflans. Il fallait croire que cela avait été suffisant pour pouvoir créer une inquiétude chez le jeune marié et tout cela mettait profondément le jeune roi mal à l'aise. Il n'avait jamais été doué dans le relationnel, dans la façon de jauger les sentiments des uns et des autres, il n'était affectueux et démonstratif avec si peu de personnes qu'au final cela prenait visiblement des allures tendancieuses qui n'avaient tout simplement pas lieu d'être. Il n'avait à présent plus très envie de s'étendre plus en longueur sur le sujet et il essayait tant bien que mal de rassurer son second avec un sourire qui ressemblait plus à une grimace si on observait véritablement les choses. Il n'osait même pas répondre que c'était effectivement une jolie femme de peur de lui donner à nouveau des raisons de croire qu'en réalité il en était tout autrement avec la jeune femme qu'il avait épousé juste avant de quitter le Nord. « Il n'est pas facile d'appréhender les choses quand on les apprend sur le vif, que tout se retrouve précipiter et que le départ est aussi rapide que la rencontre. Vous n'avez pas eu le temps d'apprendre à vous connaître et vous avez été immédiatement séparés. Ce n'est pas juste, je ne sais si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais tout cela est déroutant. J'espère que vous trouverez à vous accorder une fois que tu seras de retour dans le Nord, chez toi, à Motte-la-forêt, dans un château bien solide et réel où vos enfants pourront grandir. » Il inclina légèrement la tête à son attention.

« Je ne sais si j'aurais la patience, la force comme toi … Tu as pu choisir ton épouse et même si vous ne vous connaissiez pas réellement, vous vous étiez croisés par le passé, vous étiez nés sur la même terre partageant ainsi des valeurs communes qui sont, je crois, nécessaire au début d'une bonne cohésion dans un couple, qui permettent au moins d'avoir une idée de là où vous désirez vous rendre ensemble. » Il soupira légèrement alors qu'il détournait son regard pour le porter sur les lieux environnant l'arbre cœur. « On m'imposera la chose, je n'aurais aucun moyen de décider, je devrais faire avec … Je crois que tout cela est le grand problème de mon existence. Je recherche la reconnaissance des miens, pour cela il s'agit alors de faire mon devoir, pour devenir un jour un roi à la hauteur du peuple qui est sous ma protection. Et à la fois … Je déteste que l'on puisse m'imposer quelque chose, qu'on me force à mener telle ou telle action … Cela prend en compte le mariage et la femme que j'épouserais. Tu as pu le voir avec toi … Je n'accorde pas ma confiance facilement, quand à faire preuve d'affection ou du moins d'un certain attachement, il faut pour cela attendre un long moment, pas en quelques semaines mais plutôt en mois ou en années. Je sais pertinemment que cela n'est pas à mon honneur, où ne correspond pas à ce qu'on attend d'un époux, mais je suis quelqu'un de franc, autant qu'il est possible de l'être, dans ce que je fais et dans ce que je dis également. Je ne jouerais pas de faux semblants pour pouvoir plaire à celle qui deviendra ma femme. J'espère que les choses se passeront bien, c'est tout ce que je peux nous souhaiter, mais je ne suis pas un diplomate, je suis un guerrier. » Il sourit tristement en entendant les dernières paroles de Bowen. « J'espère que tu dis vrai et que nous avons déjà gagné d'une certaine façon … Mais la route est encore longue et elle sera pleine d'embûches … Espérons que la bonne fortune sera avec nous et que les Anciens Dieux continueront à nous accorder leur protection. » Il adressa une ultime prière à l'arbre cœur avant d'incliner légèrement la tête face à Bowen. « Nous nous reverrons plus tard. D'autres personnes m'attendent à présent. » Il s'éloigna alors pour regagner le campement.


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