Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé]
Sujet: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Lun 21 Aoû - 19:12
Comme après chaque bataille, je les entendais encore. Les cris, les fers s’entrechoquant, le gargouillis infâme des entrailles rendues au grand jour. Je me dirigeai sous une tente aux couleurs de Peyredragon et entrepris de défaire les protections de métal qui constituaient mon armure de chevalier. En cette fin d’après-midi, je préférais le silence de la solitude à l’aide d’un écuyer. La bataille de Wayfarer avait été assez ardue pour les chevaliers de Peyredragon. Je faisais partie des troupes envoyées en renfort pour prendre les croisés de flanc et leur mettre une bonne raclée. Contre toute attente, mon statut incertain m’avait tout de même conféré le droit d’être sous les ordres de Torrhen Braenaryon, parmi les autres chevaliers peyredragonien qui devaient rejoindre les hommes de Lord Chelsted pour leur prêter main forte. Alors que la cavalerie légère avait pourchassé l’ennemi et que nous tâchions de les rejoindre, j’avais maintes fois imaginé la scène dans mon esprit et je l’avais tant tournée et retournée à l’approche du combat que, lorsque notre ligne percuta l’ennemi, j’étais prêt. Les chevaux lancés à plein galop, le choc était toujours d’une force terrifiante. Il fallait anticiper le moment de la rencontre, l’instant où le cheval perce la ligne ennemie en bondissant ou bien la percute dans un hennissement terrifié.
Puis s’ensuivait le plus intense de la bataille. Les cris, les fers s’entrechoquant, le gargouillis des entrailles. Je m’étais bien battu ce jour. Du moins, c’était l’impression que j’avais voulu donner devant tous mes camarades d’armes : il fallait impressionner Torrhen Braenaryon pour m’approcher de lui. J’avais pour cela placé mon âme dans ma lame. Comme un furibond, je menais mon cheval au galop afin qu’il percute l’ennemi, le renverse ou m’apporte la vitesse nécessaire à une décapitation bien nette. Je ne saurais dire combien de têtes étaient tombées par ma main. Un grand nombre, c’était certain car, lorsque mon cheval avait commencé à montrer des signes de fatigue, je l’avais abandonné, me laissant glisser de ma selle, pour poursuivre à pied. J’avais alors vaillamment défendu ma vie et les couleurs de la maison Braenaryon. La chance m’avait guidé, évitant les flèches et carreaux d’arbalètes qui, plus d’une fois, sifflèrent près de mon oreille. Plus à l’est encore, j’avais vu les chevaliers de Claquepince battre en retraite pour se réorganiser sous les tirs à bout portant des Croisés. Cette vision me fit redoubler d’effort. Et puis les ennemis s’étaient raréfiés. J’avais alors entrepris de faire des prisonniers que nous avons chassés comme du gibier.
Je défis mon armure pour ne conserver que mon pourpoint de cuir, délaissant les plaques de métal sur une couverture en peaux étendue sur le sol. Je soupirai. Beaucoup d’hommes de Peyredragon avait péri dans cette lutte contre les Croisés. J’étais encore grisé par la bataille et l’instinct de survie, mais je savais que nous devions notre victoire à un sacrifice. J’étais jeune et ambitieux. Mais prudent. Si j’avais pris des risques aujourd’hui, il fallait qu’ils soient remarqués par Torrhen Braenaryon. Si j’accomplissais des hauts-faits, il me prendrait certainement à ses côtés et je pourrais peut-être rejoindre sa garde personnelle. Et pour cela, je devais renoncer à ma solitude et faire parler de moi. Je rejoignis les autres chevaliers de Peyredragon qui buvaient et mangeaient auprès d’un feu crépitant. Les saluant, j’échangeai quelques mots avec ces rustres. Certains ne valaient pas bien mieux à mes yeux que des roturiers la panse pleine d’alcool, tandis que d’autres avaient cette lueur d’intelligence dans le regard qui témoigne d’une certaine culture. C’était les premiers que je comptais impressionner. Choisissant avec soin un groupe de chevaliers déjà bien saisis par le vin, et dont j’avais reconnu l’un d’entre-eux à mes côtés pendant la bataille de Wayfarer, j’engageai la conversation et la fis rapidement tourner à mon avantage. L’autre chevalier appuyait mes propos. Et je contais ainsi plusieurs fois le récit de cette double décapitation que j’avais effectuée, mimant avant force gestes.
« … et lors, mon destrier lancé plein galop vers la ligne ennemie, il a bondit au-dessus des hommes. Aussitôt, je le stoppai dans sa course et lui fis faire demi-tour si serré qu’il cabra ! Alors, lame au clair, j’éperonnai si bien qu’il bondit en avant et moi, faisant scintiller mon épée, d’un coup j’en décapitai un, et sitôt, dans le mouvement, j’en décapitai un second ! Mon camarade peut vous le raconter lui-même, nous avons engagé nos lames côte à côte. »
Ce camarade ne fut pas d’une grande utilité, soudainement réduit au silence, le regard brillant plongé derrière moi. Je me retournai et découvris l’objet de son émerveillement. Torrhen Braenaryon. Ainsi donc, nul besoin de faire courir les rumeurs, puisqu’il venait directement écouter ma parole. Fanfaronner aux oreilles de Rhaenys m’avait déjà valu bien des peines, qu’en serait-il auprès de son époux ? Afin de rattraper le coup, je m’inclinai respectueusement et, me redressant, j’ajoutai d’une voix que j’aurais voulue plus sincère et moins mielleuse, avant que l’Empereur lui-même ne puisse prendre la parole : « Mais cela n’est rien en comparaison des exploits de notre Empereur. Majesté, nous honoreriez-vous de votre présence parmi les Chevaliers de Peyredragon ? Je sais que le temps est une valeur que nous ne pouvons nous permettre de vous prendre en ces temps de guerre... »
Je regardais avec méfiance le loup du nord. Le feu crépitant dans le jour déclinant lui donnait des airs encore plus sauvages. Son visage semblait encore sali par le sang des ennemis, ou bien était-ce dû aux ombres créées par les flammes ? Sa barbe noire et fournie lui donnait un air sévère. J'étais certain de distinguer une certaine lassitude sur ses traits. Peut-être que je me trompais. Mais j'étais convaincu de voir se dresser devant moi un roi fatigué. Fier, déterminé, engagé dans cette lutte. Et fatigué. Ce qu'il lui faudrait, c'était un ami, un être sur lequel se reposer. L'Empereur en avait déjà, toutefois, je voulais en être. Me rapprocher de lui et lui faire sentir qu'aucun être n'est apte à se dresser entre Rhaenys et moi. Je me tournai pour prendre une outre remplie de vin et un verre que je lui tendis avec un sourire compatissant.
« Majesté, faites-nous l'honneur de boire à notre victoire.»
Spoiler:
Coucou o/ N'hésite pas à me dire si cela te convient ou si je dois changer certains aspects pour m'adapter à ton personnage, cela ne me pose pas de problème !
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Lun 21 Aoû - 22:13
Je me sentais las, fatigué sous mes mailles. J’avais combattu pour la première fois en armure de plates. Je n’affectionnais pas ces protections sudiennes. Trop lourdes, trop rigides. Efficaces, cela allait sans dire. Mais je n’avais pas l’habitude. D’ordinaire, je porte un grand gambison de mailles sur plusieurs épaisseurs, cuirs en dessous et tunique de cuir par-dessus. Les lames ne passaient jamais au travers. Les flèches acérées étaient plus dures à arrêter, lances et carreaux étaient impossibles à stopper. Mais j’avais une plus grande liberté de mouvement, et avec Glace, je pouvais estourbir n’importe qui. Ils m’avaient toujours fait rire, ces grands seigneurs sudiens qui se prenaient pour des « danseurs d’eau » d’Essos, vantant leur technique, leur rapidité, leur fluidité. J’avais appris sur le champ de bataille qu’il n’existait pas de duel en parfaite condition où ces champions de l’exhibition pouvaient briller. Le champ de bataille était chaque fois jonché d’individus stupides et idéalistes, qui avaient une superbe technique mais aucune endurance, aucune cruauté, aucune brutalité. Battez-vous épaule contre épaule cinq heures durant, et vous réviserez tous vos récits classiques sur les grands combats de notre temps. Etre un bon guerrier se résumait à savoir taper fort, vite, et longtemps surtout. Je n’étais jamais qu’un boucher. Comme tous ceux qui survivaient à leur première bataille. Frapper fort, vite et longtemps. Glace me le permettait, mais je l’avais laissée à Jon. Je ne me battais plus qu’avec Hurlements, désormais, une belle épée bâtarde, que je pouvais utiliser à cheval sans perdre en dextérité et à pieds à deux mains. Ses dégâts n’étaient pas comparables à celles de l’épée familiale, mais qu’importe. Une lame reste efficace tant qu’elle accomplit son œuvre.
Je marchais au milieu des monceaux de cadavres. Déjà, la roture du Nord s’empressait d’aiguiller les survivants de l’armée ennemie sur la route de la Dent d’Or. On entendait encore les coups de marteau sur les planches de bois et les hurlements des suppliciés. Qu’importait au final ; rien ne serait jamais plus terrible que les lendemains de La-Mort-Aux-Loups, lorsqu’il avait fallu trois jours à une armée immense pour clouer les milliers de survivants sauvageons. Les plaintes des croisés n’étaient rien pour moi. Rien de plus que les vagissements ineptes des vaincus, qui avaient brûlé vif un grand seigneur et ses honorables guerriers, une semaine plus tôt. Et qui avaient peut être abattu aujourd’hui mon dernier ami et second, le Sénéchal du Nord Conrad Omble. Je crachais par terre, un glaviot pâteux, presque sec, alors que se mêlaient des reflets cuivrés au crachat. J’avais pris quelques coups, mais j’avais tué Lord Serrett, le commandant de l’armée ennemie. Peu importait, suele la victoire comptait.
Après avoir donné mes ordres pour la nuit, je me rapprochais des tentes dressées par les mestres et leurs aides. Je savais que Conrad y avait été porté ; je l’avais veillé durant le trajet avant de me laisser accaparer par l’urgence d’autres sujets qui, bien commodes, m’évitaient de penser à lui. Je marchais alors que le jour déclinait de plus en plus, et je ne relevais la tête au milieu des conversations de tous ces nobles qui composaient l’essentiel de la cavalerie, sauf lorsque je me sentis pris à parti. Relevant la tête, tiré de force de mes sombres pensées, je relevais la tête, encadré presque naturellement maintenant par deux Gardes Demalion. Je mets quelques secondes à me refaire une contenance, à comprendre ce que le jeune freluquet à la langue bien pendue semblait attendre de moi. Je le toise un instant, alors que son regard semblait plus sévère que le ton de ses paroles. Que me voulait-il, celui-là ? D’ordinaire, je prenais plaisir à vaquer parmi la troupe ; ils étaient mes frères d’armes et je les connaissais, je savais leur parler, entretenir leur force, leur morale, leur endurance aux épreuves et à la souffrance. Il me tend un godet, visiblement du vin. Certains souverains craignaient l’empoisonnement, même parmi leurs propres troupes. Après une bataille aussi aisée que meurtrière que celle-ci, je me sentais prêt à boire n’importe quoi. Je tendais la main pour me saisir du godet, et le regardais.
| Merci, Ser. A notre glorieuse victoire du jour, et à celles à venir. Aux frères blessés, et aux frères disparus. |
Simplement merci, puis je porte le petit récipient à mes lèvres, et j’engloutis une longue gorgée. Une seconde. Une troisième. Je le termine, m’essuie les lèvres et la barbe d’un revers du poignet encore ganté de mailles.
| [b]La guerre, ça donne soif. Ravi de voir que les chevaliers de Peyredragon savent aussi bien fêter les victoires que les remporter. Vous me semblez bien gaillards, messers. Je plains doublement les pleutres d’aujourd’hui ; ils se sont fait piétiner et en sus, ils se sont fait piquer leur vinasse. A moins que vous ayez apporté vos propres réserves ? Je vous remercie, mais je ne vous connais même pas, ser… ? Un homme ne devrait pas ignorer le nom de celui qui lui offre un godet. |
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Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Mer 23 Aoû - 17:42
Alors que l’Empereur s’emparait du verre que je lui avais offert, sans crainte ni recul, je me détendis. Il but de bon cœur, comme le bon roi du nord buvant avec ses frères d’arme, comme un valeureux guerrier qu’il était, et je bus avec lui. Il ne savait pas qui j’étais, mais je le connaissais. Qui ne connaissait pas l’Empereur après tout ? Chacun savait qui était le loup du nord, l’héritier de Jojen Stark, le Seigneur de Winterfell. Ce soir-là, il ne se dressait pas en grand souverain au milieu de nous, mais en homme d’armes. Il n’avait même pas pris le temps de retirer toute son armure, portant encore sa cotte de mailles malgré l’heure tardive. Il avait préféré arpenter les tentes et les groupes de ses soldats plutôt que de se préoccuper de sa propre hygiène. Son visage était encore sale, ses cheveux ébouriffés et la lassitude de ses traits témoignaient de l’ardeur qu’il mettait à la tâche. Combattre, administrer, défendre, motiver. Certes, Torrhen avait toutes les qualités d’un souverain efficace et passionné. J’aurais pu être admiratif devant sa hargne et son pouvoir. Toutefois, j’étais davantage satisfait : son engouement pour la guerre l’éloignerait peut-être plus rapidement de Rhaenys que je ne pourrais le faire en élaborant un stratagème. Je vidai ainsi mon verre tout en chassant ces sombres pensées. Je devais me montrer sous mon plus beau jour pour Torrhen : paraître un soldat passionné à sa manière. Je laissai échapper un rire satisfait suite à sa remarque concernant ces couards de croisés. Oui, nous les avions piétinés. Et nous avions effectivement récupéré une grande quantité de leurs provisions, tout du moins ce qui n’avait pas été détruit ou brûlé pendant la bataille.
Je n’avais pas quitté des yeux l’imposante stature de l’Empereur si bien que, lorsqu’il s’adressa à moi pour me demander mon nom, je dus feindre un certain étonnement. Je baissai le verre désormais vide qui me couvrait la bouche et essuyai mes lèvres d’un geste rapide. Je m’avançai d’un pas vers Torrhen et, arborant un air fier et déterminé, je lui répondis :
« Ser Aylan Redwyne, Majesté. Epoux de Daena Redwyne, née Velaryon, et cousine de votre épouse la grande Impératrice. »
C’était bien la première fois que le nom de mon épouse pouvait servir mes intérêts. Notre récent mariage allait probablement m’aider à m’introduire dans le cercle fermé des Braenaryon. Je pris sciemment la décision de lui cacher l’amitié qui m’unissait à Rhaenys. De cette manière, Torrhen ne pourrait jamais avoir de doutes concernant mes ambitions. Il devait penser que j’étais ici pour le servir et devenir son bras armé. Difficile à croire, mais après ce qui m’était arrivé avec Rhaenys, alors que j’avais voulu précipiter les choses et lui demander une récompense en échange de ma bravoure, je me forçais à prendre mon mal en patience. J’allais gravir les échelons comme n’importe qui. Que cette idée m’insupportait ! Je valais mieux que de ramper devant l’Empereur ! J’offris un sourire amical à Torrhen et lui tendis l’outre de vin.
« Maintenant que vous n’ignorez plus mon nom, si le cœur vous en dit, Majesté, reprenez donc un peu de ce vin pris à ces couards de croisés ! Nous avons perdu de nombreux camarades aujourd’hui, buvons en leur honneur. »
Alors que mes camarades chevaliers de Peyredragon s’affairaient à boire et à discuter dans de forts éclats de voix, je me tins à côté de l’Empereur, cherchant à créer une proximité propice à la confidence. Je gardai le silence quelques secondes, avant de prendre les devants, d’une voix un peu plus basse que la moyenne, mais que je savais que Torrhen entendrait parfaitement.
« Nous reprenons progressivement le Conflans, Majesté. Mettre en croix les croisés est une solide preuve de la force de l’Empire. Je ne doute pas, cependant, qu’il nous faudra redoubler d’efforts lors de la prochaine bataille. Sachez que je suis prêt à mourir pour Peyredragon et l'Empire, comme chacun de nous ici. »
Mon regard brillait. J’étais presque en train de me convaincre moi-même de mes propos. D’une certaine manière, oui, j’étais prêt à tout pour concrétiser mes ambitions. Toutefois, j’étais bien plus prêt à tuer qu’à donner ma vie. Ca, l’Empereur n’avait pas besoin de le savoir.
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Sam 26 Aoû - 14:49
J’avais l’habitude de parcourir les rangs des hommes entre deux batailles, avant et après. C’était ma place depuis toujours ; mon père n’aimait me voir exposé mais j’avais compris dès l’île aux Ours, lorsque j’avais quatorze ans, que cette proximité était un puissant moteur de motivation pour mes troupes. Il était alors possible de compter sur une loyauté sans faille et un moral à toute épreuve. Un piéton du fin fonds du Bois-Aux-Loups pouvait mourir pour vous si une fois, rien qu’une, vous l’aviez encouragé personnellement et partagé un godet d’eau-de-vie avec lui. C’était chronophage, comme pratique. Et cela le rendait plus que jamais dépendants de moi. C’était le revers de la médaille de ce genre de décision ; si on s’impliquait, on incarnait un idéal, une fierté, on incarnait personnellement l’armée. Si je tombais, si je m’écroulais, ça pouvait mettre le doute dans le cœur de mes hommes et les pousser à une déroute autrement imméritée. Bref. J’avais pris cette habitude, me sentant depuis toujours plus proche de mes troupes que d’une cour royale, qui même au Nord, ressemblait bien vite à un nid de serpents. J’y étais sans cesse approché par des femmes qui voulaient profiter de mon veuvage, et qui voulaient mettre en avant leur maison. J’y étais assailli de demandes de mes bannerets, et je devais régler quantité de problèmes en permanence. Tout était plus simple dans le cadre d’une armée, quand le seul enjeu était sa propre existence.
L’homme qui m’a abordé vient se présenter en personne. Aylan Redwyne. Inutile de fouiller dans mes souvenirs de qui il s’agit ; nous n’avions jamais qu’un seul déserteur du Bief dans notre propre troupe. Le vétéran de la bataille de la Baie d’Ambre et des combats contre l’Orage avait changé de camp et avait épousé une des cousines de Rhaenys. Je ne savais trop quoi penser de cet homme, je n’étais pas homme à tourner casaque même si j’étais en désaccord avec le reste de mon pays.
| Je suis honoré de vous rencontrer, Ser. Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un bieffois dans ces contrées. Et je connais dame votre épouse ; elle s’occupe actuellement de mon Sénéchal et j’allais justement les voir tous deux. |
Remettre ce sujet sur le tapis ne me faisait aucun bien. Mais j’affrontais la vérité lorsqu’elle était assez cruelle pour me blesser. Je connaissais aussi les liens entre Rhaenys et l’homme que j’avais sous les yeux ; elle ne m’en avait rien caché avant notre mariage, ni quand l’homme fut envoyé parmi mes troupes. L’homme me sourit, je réponds poliment mais sans beaucoup de joie ni d’entrain ; nous avions aisément vaincu mais Conrad risquait encore de ne pas passer la nuit.
| Soit, mais seulement une seconde. Après j’irais visiter nos blessés. |
Et voilà qu’on me ressert donc, tandis que les chevaliers autour de nous conversent ensemble. L’ambiance est à la fête dans cette partie du camp, et j’avais vu les nordiens escorter un cortège de gueuses dans leur partie du camp. Karstark savait soigner ses hommes, et le butin pris aujourd’hui sur nos ennemis ne pourrait qu’être utilement et rapidement dépensé dans des contrées sudiennes avec de si nombreux bourgs et villages à proximité. La taille de l’armée impériale faisait en sorte d’en mettre plein les poches à tous les brasseurs et vendeurs de vins et de putes de la région. Redwyne reprend la parole sur le ton de la confidence alors qu’il me fait part de la force de sa volonté à se battre.
| Le Conflans sera en effet bientôt à nous, en tout cas à l’Ouest du fleuve. Quant aux fanatiques de vos dieux sudiens ; ils sont dorénavant prévenus. Je n’ai rien contre celui qui meurt en se battant pour l’idée qu’il se fait de son pays. Je crache sur ceux qui utilisent leur Foi pour commettre des atrocités. C’est moi le barbare, sous ces latitudes. Et pourtant je n’ai tué personne pour sa religion. Quant à vous, je ne doute pas de votre honneur, Ser. Mais j’ai appris que la Reine de l’Orage était accompagné dorénavant de Kevan Gardener, héritier du trône du Bief quoiqu’en disent les bieffois au pouvoir. Cela vous intéresserait-il d’en rejoindre l’armée ? Dame mon épouse va libérer l’Orage de toute menace et le Bief sera sans doute le suivant. Un homme qui connaît ce pays pourrait leur être utile. |
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Mer 13 Sep - 8:47
Torrhen accepta de boire une deuxième fois avec moi. La première rasade désaltérait et la seconde déliait les langues. J’espérais en apprendre davantage sur la situation actuelle et pouvoir me rendre utile d’une manière ou d’une autre, afin de me rapprocher du couple impérial. Lorsque Torrhen avait mentionné Daena, j’avais simplement hoché la tête, prêtant davantage attention à la situation préoccupante du Sénéchal qu’à mon épouse. Si le Sénéchal, véritable ami de Torrhen comme le laissaient entendre les rumeurs, venait à mourir, une place serait vacante auprès de l’Empereur. Je décidai de prendre mon mal en patience et de ne pas précipiter mes propos. Après tout, il ne faut pas vendre la peau du loup avant de s’être assuré qu’il était vraiment mort.
Le loup, justement, avait accepté d’être resservi avec un certain retrait. Mais devant mon enthousiasme et mon regard brillant, j’espérais plus que tout l’assurer de ma bonne foi et lui transmettre ma gaieté. Mes paroles atteignirent leur cible en plein centre, ce que je ne pouvais plus qu’espérer. Torrhen Braenaryon me proposait de rejoindre Rhaenys afin de prendre l’Orage et le Bief. Sa dernière phrase manqua de me faire rosir les joues de plaisir, mais la crasse, subtil mélange de sueur et de sang, qui les recouvrait ne laissa rien paraître. Je pouvais être utile à Rhae. Je jubilais intérieurement et j’eus extrêmement de mal à contenir toute cette joie. Je portai l’outre à mes lèvres un peu trop rapidement et un peu de ce vin trop âpre de la région s’écoula le long de mon menton. Je me sentis ridicule et cette idée me vexa au plus haut point, si bien que ma jubilation redescendit aussi net. Après avoir bu, je m’essuyai la bouche du revers du bras, comme le faisaient les soldats et les chevaliers autour de nous. Je me redressai, mon regard brillant me donnant un air de jeune adulte un peu trop gaillard, et je lui répondis d’un ton sérieux.
« Ce serait pour moi un immense honneur, majesté. Je désire plus que tout mettre mes compétences au service de l’Empire. Si je peux jouer un rôle particulier dans cette libération de l’Orage et du Bief, je le ferai. »
Je mourrais d’envie d’ajouter des phrases pour encenser sa grandeur et sa magnificence, toutefois je savais que cet homme préférait le pragmatisme et l’action aux belles paroles. Il avait pu sentir tout l’honneur que me faisait sa requête. Désormais, je devais lui prouver que j’étais capable d’agir. Il m’en donnait l’occasion, sans avoir besoin de fanfaronner pour que les rumeurs gagnent les oreilles du couple impérial. La situation ne pouvait mieux évoluer ! Je me reculai et observai les autres chevaliers autour de nous qui devisaient joyeusement sous les effets de l’alcool et de l’adrénaline.
« Majesté, je peux me faire votre messager pendant ce voyage, si vous vouliez transmettre quoi que ce soit à l’Impératrice de manière plus discrète qu’un corbeau. Dès que vos ordres seront donnés, j’obéirai. »
Jouer la carte du bon soldat ne me coûtait rien au vu de l’état dans lequel je me trouvais. J’allais revoir Rhaenys et j’étais envoyé par Torrhen lui-même ! Je tentai de réprimer cette idée pour la faire disparaître et me concentrer sur la réponse qu’allait m’apporter l’Empereur. Ma proposition de messager était osée, mais je voulais tout de même pousser la chance un peu plus loin et voir jusqu’où la confiance de Torrhen pouvait aller. Même le plus simple des messages pouvait m’être utile. J’entrerai ainsi dans le cœur de la relation qui unissait Rhae à cet homme du Nord.
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Dim 24 Sep - 21:48
Je ne savais pas encore très bien comment les choses allaient finir par se goupiller, il fallait quand même bien dire que ça ne me plaisait que moyennement de renvoyer cet homme vers l’est et vers Rhaenys ; elle m’avait déjà brièvement parlé de lui et si je ne savais pas très clairement quel lien ils partageaient il était évident qu’ils se connaissaient d’avant le couronnement de mon épouse à la tête de Peyredragon. La connaissant, cela pouvait vouloir tout dire et son contraire. Je connaissais, grâce à sa franchise, ses lubies de jeunesse et son goût prononcé pour les plaisirs hédonistes. Bah, qu’importe. Des hommes elle en avait connu, et elle en connaîtrait d’autres. Je connaissais aussi très bien ses propres accointances vis-à-vis d’un certain Prince… Alors je ne pouvais en aucun cas laisser une jalousie mal construite et peu féconde ; c’était objectif qu’un chevalier du Bief risquait fort d’être bien plus utile dans une autre armée que la mienne, qui s’apprêtait à marcher contre les riverains et non contre les bieffois. De plus, j’avais déjà ici un très large soutien, ce n’était quand même pas pareil que de pouvoir apporter un peu de support à Kevan Gardener, toujours dans nos rangs mais qui avait déserté sans fonds et sans armée. Il était temps de mettre un Roi Fédéré à la tête du Bief, il me faudrait correspondre avec Dame mon épouse à ce sujet, avant qu’il ne soit trop tard. L’homme bien sûr, saisit l’opportunité que je lui donnais, même s’il en renversa son vin sur son menton par trop de précipitation. Je me frottais la barbe, alors que je sentais sous mes doigts sang et terre de la chevauchée fatale contre les troupes croisées.
| Rôle particulier je ne sais pas, mais je pense que vous avez beaucoup en commun avec Lord Gardener, n’est-ce pas ? Vous avez tous deux été forcés de quitter vos Maisons et vos foyers pour l’Empire. Dans les deux cas, par conviction personnelle. Kevan Gardener ne peut de toute façon pas marcher à la guerre sans aucun bieffois pour se battre à ses côtés, c’est quelque chose qu’il va bien devoir faire accompagné. Et si elle est loin d’être inutile ici, votre présence là-bas ajoutera un peu de caution supplémentaire au noyau de troupes bieffoises que l’on pourrait y constituer. |
En vue d’une reconquête éventuelle, mais autant Harren avait montré qu’il n’était pas invincible et donc, que la victoire contre lui était possible, autant je ne voyais pas du tout cela arriver contre le Bief, tant leurs effectifs restaient gigantesques, capables de soutenir une guerre monstrueuse contre plusieurs royaumes à la fois. Le Bief était un monstre humain et financier que nous aurons toutes les peines du monde à abattre le moment venu. Alors l’héritier, enfin en tout cas un des fils de La Treille de son côté… Et bien, ce ne serait pas négligeable.
Savourez l’ironie de l’Histoire, qui prend plaisir à vous emmancher à chaque occasion. Je venais à peine de remporter une victoire qui avait le goût d’une défaite, que je devais déjà prévoir les prochains bains de sang. En tout cas, le bieffois avait l’air pressé… Et me demandait si je voulais transmettre quelque chose à l’Impératrice au passage. Je réfléchis un instant, mais je ne pouvais rien donner ; les seules choses de ce genre que j’avais c’étaient les jouets que je taillais grossièrement dans du bois le soir, à chaque halte, pour cet enfant qui venait à naître. Mais il n’était pas encore temps de l’annoncer, et donner des jouets à un chevalier que je ne connaissais pas était la porte ouverte à éventer ce secret provisoire. Je secouais donc la tête.
| Présentez mes amitiés à la Reine Argella Durrandon et à Kevan Gardener. Je fais déjà parvenir des plis à Dame mon épouse, il n’y a pas d’autre message que vous pouvez lui faire passer pour moi. Vous pourrez rejoindre deux cent Gardes Impériaux que je lui ai envoyés et qui doivent être en route, déjà. Vous pourrez les rattraper en quelques jours. Ah, j’ai croisé dame votre épouse tout à l’heure ; vous pouvez l’emmener avec vous si vous le souhaitez, ou elle peut rester à Vivesaigues pour soigner les blessés et les malades du Conflans, c’est une terre fort touchée par la guerre…. |
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Mer 27 Sep - 18:41
Une fois passé le temps de la surprise et de l’excitation, je sentis l’euphorie redescendre, me laissant un air grave et profondément sérieux sur le visage. Je reposai l’outre de vin cousue dans des peaux animales sur l’une des charrettes qui permettaient à notre armée de transporter vivres et blessés. Lorsque l’Empereur évoqua Kevan Gardener, je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils. Un peu vexé, il faut l’avouer, d’être comparé à ce lâche ayant fui pour une femme. Bien sûr, un œil extérieur nous mettrait sur le même pied d’égalité : deux déserteurs ayant fui par amour ou conviction. Cependant, je n’avais rien en commun avec ce Gardener. Lui avait fui sa Maison pour une femme de l’Orage. J’avais fait le choix d’honorer la Reine dragonne, devenue Impératrice, et de changer la face du monde. Mes ambitions étaient bien plus honorables que celles de ce déserteur Bieffois. D’ailleurs, sa désertion ne rendrait aucune gloire à la maison Gardener et au Bief, tandis que mes actes porteraient sans doute plus haut encore l’honneur bieffois. Lorsque Rhaenys succomberait à mes charmes comme l’avait fait la Velaryon, le Bief et Peyredragon seraient alors les deux plus grands royaumes de Westeros et Kevan Gardener ne serait qu’un suppôt à peine digne de régner sur le peuple bieffois. Mais nous en étions encore loin, il faut l’avouer.
J’écoutai attentivement l’Empereur expliciter son choix, un léger goût amer dans la bouche. Difficile de dire s’il s’agissait du vin de mauvaise facture ou de la manière dont Torrhen semblait porter en haute estime Kevan Gardener. Serait-ce une pointe de jalousie ? Non, cela ne m’effleura même pas. Mes ambitions me portaient bien au-delà de toute jalousie. J’aspirais à un destin bien plus glorieux. C’est pourquoi j’acquiesçai aux dires de l’Empereur. Kevan Gardener dirigerait le Bief pour Rhaenys et il fallait avouer que cette alliance avec la Reine de l’Orage profitait à l’Empire, et donc à Rhae. De manière systématique, reprenant ses habitudes de chef des armées du Nord, Torrhen me donna ses ordres. En partant à l’aube, je pourrais rejoindre les gardes impériaux envoyés à Rhaenys en quelques jours de chevauchée.
Pour toute réponse, je hochai la tête respectueusement et m’inclinai en avant. Puis il évoqua mon épouse, la Velaryon. Relevant la tête, on pouvait percevoir dans mon regard le cheminement de ma pensée. Emmener Daena avec moi ou la laisser ici, ces deux opportunités présentaient des risques. La prendre avec moi pourrait engendrer des désagréments. La chevauchée serait plus longue, plus pénible, et une fois arrivés auprès de Rhaenys, elle risquait de me mettre en porte-à-faux vis-à-vis de l’Impératrice. Ces derniers jours, je n’avais pas eu la patience de jouer les époux modèles et attentionnés. Cela m’épuisait de devoir minauder devant une femme ordinaire ! Toutefois, laisser Daena à Vivesaigues comportait également des risques : infidélité, décès, viol… Ha ! Le choix fut rapidement fait en mon esprit. Daena resterait à Vivesaigues. Je feignis une réelle perplexité avant de répondre à l’Empereur :
« J’en parlerai à mon épouse le plus tôt possible, Majesté, et lui offrirai le droit de choisir. Toutefois, connaissant son âme charitable, je doute fort qu’elle daigne m’accompagner et laisser ici les blessés de Vivesaigues. Cela me fend l’âme de l’abandonner à un univers si cruel, mais elle n’acceptera sans doute pas cette proposition. »
Evidemment, je ne laisserai pas le choix à Daena. Plus courte sera notre conversation et mieux elle sera. J’irai certainement lui rendre visite à l’aube naissante, sur ma monture déjà sellée, la laissant devant le fait accompli. Elle ne pourra que me regarder partir vers le sud et une gloire certaine. Je m’inclinai devant l’Empereur, une main posée sur le cœur en guise de serment.
« Je jure de vous servir autant que faire se peut, Majesté. Veuillez m’excuser, j’ai quelques préparatifs à faire avant de prendre le départ. »
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Sujet: Re: Combattre fièrement pour l'Empereur [Tour IV - Terminé] Sam 30 Sep - 16:42
La décision était prise, elle n’allait plus changer. De toute manière le jeune homme semblait si ravi de la nouvelle qu’il comptait exécuter l’ordre sur le champ et se préparait déjà à partir. Quel entrain ! Devais-je y voir le signe d’une certaine appétence pour le fait de rejoindre Rhaenys ? Je n’en savais rien, mais comme je l’avais déjà précédemment pensé, je n’avais aucune envie de me retrouver sur ce terrain-là, bien au contraire. Rhaenys et moi avions déjà décidé clairement ce que nous voulions faire ensemble et comment définir nos propres rapports. Je n’allais pas laisser de l’allant d’un jeune chevalier bieffois remettre le tout en question. Le fait était que je ne pourrais retrouver un peu de quiétude qu’en ramenant la paix en Westeros, et cette paix passait par l’unité des royaumes, qui elle-même passerait forcément à un moment ou à un autre par la reconquête du trône du Bief.
Et pour la reconquérir, cette couronne-là, il fallait des atouts. Je ne savais pas grand-chose d’Aylan Redwyne comme individu, mais il avait déjà à mes yeux la qualité d’avoir un nom célèbre et quelques prétentions à une certaine légitimité en son pays. Ce n’était pas si mal pour commencer, et le fait qu’il soit traître et parjure ne voulait pas dire que ce serait plus préjudiciable pour nous une fois que sa venue serait connue de tous ; Kevan Gardener était lui-même considéré par beaucoup comme le dernier des félons. Dans ces conditions, ce qui comptait le plus finalement, c’était que le Gardener ne revienne pas tout seul en son pays, uniquement placé par des serviteurs de l’Empire ; il lui fallait des soutiens purement bieffois. Et si mon intuition était bonne et que je savais lire de l’ambition dans l’attitude du Redwyne, alors il gagnerait plus en étant le premier grand nom à suivre son nouveau Roi qu’en restant dans l’armée impériale pour y taillader du riverain.
L’homme écoute mes directives, mais semble circonspect, devant réfléchir plus avant alors que j’évoquais maintenant son épouse et ce qu’elle devait faire ; le choix leur revenant tout entier à tous deux. Je n’avais pas à m’immiscer dans ce genre de décision de couple. Le fait que je sois empereur n’y changeait absolument rien. L’homme me confirme qu’il laissera dame son épouse choisir elle-même si elle voulait rester utile ici ou suivre ses traces. Il disait que cela lui « fendait l’âme » mais je suspectais, une fois encore, qu’il n’était que trop heureux de retrouver Rhaenys. Qu’importe. L’essentiel était que des blessés, qu’ils soient de mon armée ou de celle de l’Orage, soient soignés.
| Bien. La laisser décider vous honore, Ser. Vous êtes un galant homme selon toute évidence. |
Je buvais encore un peu de vin, et l’alcool m’aidait à sentir une autre odeur sur moi que celle du sang, de la terre et de la sueur. Je devais encore aller voir Conrad et à cette pensée, je me sentais soudain privé de toute énergie. Mon plus vieil ami était-il en train de mourir ? L’homme s’incline et prend congés.
| Je l’escompte bien, Ser. Je vous souhaite bonne route. |
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
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