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 On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]

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MessageSujet: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyMer 7 Juin - 0:32

La patience était une vertu, de l'aveu même des Mestres et autres fervents spécialistes de la religion et de ses préceptes. La patience était une vertu, car qui a qui sait attendre, le temps ouvre ses portes. La patience était une vertu, car pratiquer la patience était censé être la manière la plus efficace de préserver la paix de l'esprit. C'était la religion qui prêchait cette vertu, pas forcément plus celle-là qu'une autre, mais le résultat était le même : loin de l'idée de Megara de se dresser contre les enseignements que l'on avait pu lui inculquer, et particulièrement lorsque ceux-ci étaient vus comme émanant des Sept eux-même, en quelque sorte. Et loin d'elle, aussi, l'idée de faire des vagues ou de créer quelques remous. Dans la fratrie des enfants royaux Lannister, Megara avait toujours été vue comme la plus calme et la plus raisonnée et raisonnable. Elle ne créait pas le moindre conflit, ne cherchait pas alimenter quelque querelle que ce soit, et s'était déjà placée à maintes reprises entre son frère et sa sœur. Et cela lorsque Lyman jouait au grand prince sachant tout mieux que tout le monde et s'arrogeant le droit de vouloir contrôler ses cadettes, alors que de son côté, farouche et quelque peu sanguine qu'elle était, Nymeria n'était pas en reste pour se montrer revendicative et vindicative ! Oui, Megara avait toujours été la plus calme, celle auprès de laquelle on ne s'attendait pas réellement à la naissance du moindre problème, ou de la moindre manifestation d'agacement ou d'impatience.

Et pourtant, impatiente, elle l'était. Pour un certain nombre de choses. Et cela allait en grandissant. Pour l'instant, le changement d'humeur et de caractère était presque entièrement imperceptible, et seuls les regards avisés de ses plus proches, qu'il s'agisse de ses parents ou de la domesticité lui étant particulièrement affectée, pouvaient sans doute détecter quelque chose. Sans doute ces quelques privilégiés, si l'on pouvait réellement évoquer la moindre idée de privilège, avaient-ils tôt fait de mettre ces petits changements sur le compte de son état physique. Megara attendait un enfant, et les métamorphoses étaient, en des cas comme celui-ci, visiblement tout autant physiques que psychologiques. Mais si son ventre s'arrondissait seulement doucement, la Princesse commençait déjà à éprouver quelques maux. Certaines odeurs venaient s'ajouter à celle qui avait fini par affairer Mestre Aethon auprès d'elle, à savoir le jus de grenade. Certains aliments commençaient également à quelque peu la répugner, et la nuit, il lui arrivait de se réveiller en sursaut saisie d'une crampe. Mais elle ne passait pas trop de temps pencher au-dessus du moindre bassinet, même si, le matin, elle se sentait parfois un peu trop vaseuse pour avaler quoi que ce soit, solides comme liquides, avant un petit temps. Mais tout ceci ne concernait sans doute que des changements attendus et compréhensibles, à entièrement assimiler au fait qu'elle attendait un enfant. Seulement voilà, certaines autres pensées étaient présentes en elle, sans pour autant entièrement être le fruit de sa grossesse.

Son époux était au loin, en mission, accompagnant la Princesse Jeyne, leur belle-sœur. Et lorsque Megara avait pu exprimé ses questionnements quant au fait de le choisir, lui, alors qu'en tant que son épouse enceinte, elle aurait préféré pouvoir s'appuyer sur lui, sa mère, Jordane Lannister, avait balayé le propos de la main. Son père, lui, lui avait pincé les joues en tentant de la rassurer quant aux capacités de Gareth. Sans forcément comprendre que Megara n'éprouvait pas la moindre inquiétude à ce sujet. Non, en réalité, ce qui l'effrayait, c'était qu'il leur arrive quelque chose. A Jeyne et à lui, mais, égoïstement, peut-être qu'elle s'inquiétait plus pour son époux que pour sa belle-sœur. Ce satané Harren le Noir ne lui plaisait absolument pas, elle ne lui accordait aucune confiance, et en plus de cela, il semblait vouloir tant exiger du Roc qui, en retour, ne semblait pas forcément prompt à acquiescer. Alors Megara devait se changer les idées. Bouger. Ne pas forcément rester enfermée toute la journée dans ses appartements. Mais c'était si facile à dire, et bien plus difficile à faire, d'autant plus que ... D'autant plus que Gareth n'était pas là, et que le Roc résonnait aussi de l'absence de sa belle-sœur ...

Une absence qu'elle n'était pas la seule à ressentir, elle le savait. Il y avait Lyman, bien sûr, mais il y avait également la cousine de Jeyne, Lynara Karstark. Qui ne se nommait d'ailleurs plus Karstark ! Oui, bien des choses changeaient en si peu de temps au sein du Roc, alors qu'il lui semblait déjà que son époux était au loin depuis une éternité, comme quoi, la notion de temporalité, c'est si variable ! D'ailleurs, en parlant de la Nordienne ... Les pas de Megara l'avaient guidée jusqu'à la Cour de l'Aube, où, plus jeunes, les deux Princesses du Roc se distraient en bénéficiant de la lumière du soleil sans sa chaleur parfois harassante, tout en pouvant être à l'abri sous la galerie couverte en cas d'ondée. Et visiblement, ces lieux continuaient de charmer, car Megara reconnaissait la silhouette de Lynara. Peut-être qu'en passant quelques temps ensembles, toutes deux parviendraient à ... A sentir l'absence de leur proche respectif moins longue ?

    ❧ Lady Brax, me permettriez-vous de me joindre à vous ? ❧

Megara Lannister
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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyJeu 29 Juin - 18:00

Le temps était long. Trop long. Elle se sentait plus seule qu’elle ne l’aurait souhaité, alors que Jeyne était partie, que… Gareth était parti. Son époux tentait d’apprendre à la connaître, et elle appréciait les efforts qu’il faisait, mais il avait ses propres obligations, et elle peinait à s’habituer au fait d’être une femme mariée… surtout considérant la culpabilité qui l’assaillait, à chaque fois qu’elle repensait à ce qu’elle avait fait. Elle prétextait devoir écrire à ses proches et à leurs connaissances, à leurs alliés, pour justifier le fait qu’elle évitait bien des gens, mais le temps commençait à se faire long, même pour elle. Surtout pour elle, peut-être, qui avait eu Jeyne à ses côtés toute sa vie, et qui se retrouvait aujourd’hui bien seule. Elle avait échangé quelques courriers avec sa tante, avec sa mère, mais l’attente entre chacun d’entre eux était bien longue à son goût.

C’est ainsi désœuvrée qu’elle s’était rendue dans un premier temps auprès de ces dames de la Cour, pour jouer à ces jeux dont elles sont si friandes, et dont Lynara connaît très peu de choses. La vie dans le Nord est à l’opposée de celle dans l’Ouest, et il lui manque parfois de chasser avec son faucon, comme elle l’a appris en imitant Jeyne, pour tenter de l’amadouer, avant de réellement apprécier cet art là. Oh, elle le sort, mais ce n’est en rien comparable. Elle a beau être dame de compagnie de la princesse et future reine du Royaume, elles doivent l’une et l’autre se plier aux exigences que l’on a d’une noble, d’une très importante noble qui plus est, dans ce Royaume. Elle peinait donc à rester plus de quelques instants auprès de ces nobles femmes, non pas tant par désintérêt, que par incompréhension de ces jeux auxquels elles se livraient. Elle avait hésité plusieurs fois à solliciter la princesse Megara pour lui apprendre, pour instaurer cette amitié dont elles avaient déjà discuté, mais elle craignait les sujets qu’elles pourraient être amenées à évoquer. Et de l’importuner.

Elle sursauta, d’ailleurs, en reconnaissant sa voix, alors qu’elle se trouvait accoudée au balcon de cette Cour, abritée par une galerie qui la protégeait du soleil. Elle avait craint – à raison – les chaleurs excessives du Royaume, et elle avait déjà goûté quelques brûlures dues au soleil, bien qu’elle ne sorte jamais sans une ombrelle. « Lady Lannister. Je ne m’attendais pas à vous voir ici, j’espère que je n’envahis pas un lieu réservé à la famille royale. » Rien ne lui interdisait d’y être, à vrai dire, sans quoi on lui en aurait bloqué l’accès, mais peut-être s’agissait-il là d’une règle tacite, que seules leurs altesses, ainsi que leurs invités, pouvaient y pénétrer. Peut-être l’enfreignait-elle sans le vouloir.

« Vous allez sûrement me trouver trop directe, mais je pensais à vous. J’ai pu constater, lorsque je me rendais auprès des dames de la Cour pour apprendre vos moyens de vous distraire et passer quelque moment sympathique en leur compagnie, votre absence. Loin de moi l’idée de vous juger, je me suis simplement dit que, peut-être, je pourrais vous apporter la compagnie dont vous manquez, si tel est le cas. Et que vous pourriez m’apprendre les règles des nombreux jeux auxquels vous vous livrez, ici. »

Elle partit dans un rire quelque peu gêné. « Soyez assurée que je ne souhaite pas vous offenser, et que je n’oserai croire que vous manquez de compagnie. C’est peut-être une volonté égoïste, que de n’être pas seule et dévisagée de tous, pour mon statut de dame de compagnie de Jeyne, et toute jeune mariée… »

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyLun 17 Juil - 1:39

Le cours du temps et des évènements n'avait de cesse de s'accélérer, semblait-il, et ce depuis plusieurs mois. En vérité, depuis le piège dans lequel étaient tombés Aegon Targaryen et sa sœur Viserya, tout semblait partir a volo. Des alliances se créaient à la hâte, et les plus farouches ennemis continuaient de s'opposer les uns aux autres, quand ils ne se mettaient pas plutôt à plancher sur un rapprochement exigeant et parfois ratifié dans le sang. Megara n'était pas à la tête du Royaume du Roc, et sans doute est-ce fort aise pour tous. Pas qu'elle soit incapable de réfléchir, mais sans doute était-elle dotée d'un bien trop grand coeur ainsi que d'une grande sensibilité doublée d'une empathie certaine, ce qui, il fallait être honnête, n'étaient pas des qualités requises pour faire un grand monarque en temps de guerre. Cela pouvait même plutôt être assimilé à des défauts. Quoi qu'il en était, elle était pleinement consciente des enjeux, à défaut d'être sans cesse toujours parfois informée de tout ce qui pouvait se tramer sur le continent entre les différents royaumes ou différents blocs alliés. Tout comme elle avait sa part à remplir, son rôle à jouer. Si sa cadette avait épousé le Roi du Val, cela n'avait pas été pour rien, pas plus que cela n'avait été pour honorer l'amour mutuel que tous deux semblaient d'ores et déjà se porter. De son côté, cela avait été pour l'intérêt du Roc que Megara elle-même avait été mariée au plus proche ami de son frère, pour ne pas répandre le moindre de risque de scandale en place publique. Elle comprenait parfaitement que la concernant, le ver était dans la pomme, et que toute alliance qui aurait pu être conclue via sa main aurait pu aisément être dénoncée et se retourner contre ses royaux parents ...

Lyman avait quitté le royaume pour aller quérir sa promise, et il s'était même marié dans le Nord. Les deux jeunes époux avaient finalement regagné le Roc, et Megara avait alors été informée de son mariage à venir. Une union matrimoniale qui n'avait pas tardé à être célébrée et concrétisée. Et désormais ... Désormais, elle attendait déjà le fruit de cette union, alors que l'autre principal concerné avait été envoyé au loin, dans l'intérêt du Roc. S'il était vrai que, désormais, en tant que son époux, Gareth était encore plus officiellement entré dans le cercle restreint de la famille royale de l'Ouest, il n'en demeurait pas moins que Megara n'était guère rassurée. C'était comme si, pour l'instant, Garetj n'avait été que de passage dans son existence, lui laissant un goût de "reviens y" sur le palais, sans que cela ne puisse aboutir à quoi que ce soit, tant qu'il était en déplacement. Elle avait encore besoin de temps pour bien mieux connaître son époux, et surtout pour s'habituer à tout ceci. Au fait d'être mariée, de désormais vivre aux côtés d'un être non issu, biologiquement, de la Lignée Lannister. Au fait de partager ses appartements, de ne plus être seule lorsqu'elle allait se coucher, de se réveiller Au fait, désormais, de devoir tourner le dos à certains de ces mets ou à certaines de ses boissons préférés, non sans devoir en plus s'efforcer d'éviter de se regarder de profil dans le miroir en pieds toutes les 30 secondes. Depuis qu'elle se savait enceinte, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était forcément visible de tous, et que cela était limite marqué sur son front, que son arrière train et son ventre commençaient déjà à tirer sur le tissu de ses vêtements au maximum, alors qu'on était pourtant loin d'en être rendu là ! Tout ceci la poussait donc à parfois ne plus trop savoir comment aligner un pied devant l'autre en prétendant que rien n'avait changé, absolument rien, pour elle. Elle dirigeait parfois sa main vers une coupe de main avant de se restreindre : elle ne pouvait plus consommer d'alcool, désormais. Ce qui n'était là qu'un exemple parmi tant d'autres tendant à prouver qu'elle n'était pas encore exactement habituée à tout ceci, et qu'elle n'avait pas encore pris le pli.

Alors, elle devait développer de nouvelles techniques, et parmi elles, il y avait l'esquive. Elle se disait un peu trop patraque pour sortir de ses appartements, face au Mestre, et sa mère semblait la laisser en paix, sans doute en se remémorant ce qu'avaient pu être ses propres grossesses à elle. A côté de cela, sans doute le restant de la Cour, ignorant sa situation, se disait-il qu'elle ne pouvait se faire au départ de son époux ... Ce qui l'agaçait tout autant que cela la réconfortait : s'ils pensaient cela, au lieu de se douter de quoi que ce soit, sans doute n'était-ce pas une mauvaise chose ? En tout cas, prendre l'air lui devenait parfois nécessaire, et ce même si un très large balcon longeait ses appartements, et lui permettait d'avoir une vue imprenable sur les flots, en contrebas du Roc, tout en lui apportant de l'air et une relative paix, loin du tumulte. Mais de rester enfermée, aussi grands et confortables puissent être ses appartements princiers, à la fin, cela lui donnait la sensation de tourner folle, d'avoir maintes et maintes fois les mêmes craintes et les mêmes pensées qui revenaient l'assaillir mentalement et moralement. Faire un pas au dehors était donc recommandé, et elle savait bien que si Gareth était là, il la pousserait à agir ainsi. De ça, elle était sûre et certaine. Tout comme il l'enjoindrait de ne pas demeurer silencieuse, pour ne pas s'enfermer dans ses pensées. Et sans doute Lady Brax était-elle l'un de ces interlocuteurs auprès desquels elle pouvait plus aisément se poser et discuter. Lynara Brax venait du Nord, et était loin d'être rompue aux jeux de la Cour, et puis, elle n'avait pas la même mentalité que les gens de l'Ouest, sans parler du fait qu'elle était la cousine de Jeyne. Jeyne, que Gareth lui avait conseillée de chercher à mieux connaître. Faute de grives ...
    ❧ Rassurez-vous, la Cour de l'Aube n'appartient pas à l'aile réservée aux membres de la famille royale. Peux y venir qui le souhaite, même si, plus jeunes, lorsque Nymeria et moi y jouions, il est vrai que Mère veillait à ce que nul ne puisse venir nous y importuner et à ce que cet endroit devienne privé le temps que nous y étions. ❧ Megara était loin de lui révéler quelque secret d'alcôve. Ici, tous savaient où les jeux enfantins des princesses du Roc avaient pu se tenir, lorsqu'elles étaient plus jeunes. Et, plus largement, tous savaient que lorsque des gardes royaux étaient postés à l'entrée d'une pièce ou d'une cour intérieure, c'était qu'un membre de la Lignée Lannister n'était pas loin, et qu'il était donc fort possible que les hommes d'armes fassent barrage de leur corps si l'on tentait de pénétrer dans le dît lieu. D'ailleurs, c'était ce qui devait désormais bien se passer, maintenant que Megara était arrivée jusqu'ici. Les deux jeunes femmes ne seraient donc point déranger, et pas même épier. ❧ A moi ? Quelle charmante attention ... ❧ Elle lui sourit quelque peu, avant de reprendre. ❧ C'est que les récents évènements m'inquiètent quelque peu, me poussant à ne pas chercher à trop m'entourer des dames de la Cour, qui auraient sûrement bien des paroles un peu trop mielleuses à m'accorder. Sans parler de leur propension à toujours me laisser gagner lors des jeux auxquels je peux prendre part. Au passage, je n'ai nul besoin d'elles pour gagner, possédant bien des bottes secrètes, certes, mais le fait de me voir faciliter la tâche et de ne me voir opposer aucune réelle concurrence est bien peu divertissant, au final. Mais quelque chose me dit que vous n'êtes pas de ce genre là ... ❧
Elle en savait encore très peu sur les deux jeunes Nordiennes venues s'installer au Roc. Dans les faits, elle n'avait pas passer beaucoup de temps seule en leur présence, mais cela lui était tout de même arrivé. Nul ne pouvait donc l'accuser de faire bande à part, ou de mener quelque politique d'ostracisme. Et puis ... Jeyne était tout de même sa belle-sœur, et cela avait été de son devoir de faire un pas vers elle. Concernant Lynara, si celle-ci, initialement, avait été une porte d'accès vers la future Reine du Roc, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait fait une très bonne impression à Megara. Ce qui la poussait, aujourd'hui, à ne pas fuir sa présence, pas plus qu'à la redouter. En tout cas, si elle savait que bien des différences se dressaient entre elles, de par la distance séparant leurs deux royaumes natals, Megara était parfaitement conscientes qu'au delà d'être tous deux des jeunes femmes et d'avoir le même âge, certains autres éléments concrets et presque terre à terre faisaient qu'elles possédaient toutes deux plusieurs similarités. Et qu'il n'y avait pas besoin de chercher longtemps pour en débusquer.
    ❧ Je comprends tout à fait ce sentiment. Même s'il m'est habituel et familier, de part mon rang, le fait est que depuis mon mariage, la Cour bruisse toujours plus de questions et de curiosité à mon égard, et que ceux qui veulent que je leur prête l'oreille alors qu'ils viennent me parler semblent étrangement comme plus nombreux qu'avant. Certains semblent même continuer à me faire du charme, en pensant que j'y répondrais plus qu'avant même en était désormais mariée ... ❧ Elle marqua un temps d'arrêt, en repensant à tout ce qu'elle avait bien pu entendre, dernièrement. Oui, il y avait eu des attitudes et des questions quelque peu déplacées. Il y a peu, une jeune femme, bientôt mariée, était venue toute rougissante vers elle, pour lui demander quelques conseils, ou plutôt pour s'enquérir de ce que l'on ressentait lorsque l'on perdait son innocence, sa vertu, sa virginité. ❧ Les distractions de l'Ouest sont-elles si différentes de celles auxquelles vous étiez habituée, dans le Nord ? Je suppose que nombre de jeux ont des bases semblables, mais qu'avec le temps ... C'est un peu comme ces jeux d'enfant : vous dîtes un mot dans l'oreille de votre voisin, qui fait de même au creux de l'oreille de son voisin à lui, jusqu'à ce que cela vous revienne, bien déformer ! ❧

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyDim 13 Aoû - 1:11

Dire qu’elle fut surprise de l’arrivée subite de Megara Lannister était en deçà de la réalité – tout comme la qualifier de prompte était erronée. La vérité était que Lynara, toute à ses pensées, n’avait guère prêté d’attention à ce qu’il se passait autour d’elle. Elle aurait assurément du – surtout pour ne pas négliger celle qui lui faisait face, et donner l’impression d’y être indifférente. Au delà des manquements à l’étiquette qui régissait la Cour, elle lui était supérieure en rang, et, plus encore, Lynara ne voulait pas lui manquer de respect, ou s’en faire une ennemie. Pas plus qu’elle ne souhaitait compliquer une relation qui était déjà difficile à ses yeux.

Elle se fendit, un peu trop tardivement, d’une révérence à son attention. Après lui avoir adressé la parole. Après lui avoir demandé si elle ne s’était pas invitée dans un lieu où elle n’aurait pas du se trouver, où elle n’était pas la bienvenue.

« Je vous prie de m’excuser, perdue dans mes pensées comme je l’étais, j’ai manqué à tous mes devoirs. J’espère ne pas vous avoir offensée, je ne voulais pas faire preuve d’irrespect en ne m’inclinant pas devant vous. » La princesse ne semblait pas lui en tenir rigueur, toutefois, lui parlant doucement, et lui souriant, ce qui encouragea Lynara à poursuivre la discussion, souriant elle-même. « Vous devez grandement apprécier ce lieu, en ce cas. C’est un tendre souvenir pour moi, que celui des lieux qui ont accueillis nos jeux d’enfants, à Jeyne et moi. » Malgré leur différence de rangs, malgré leurs royaumes d’origine opposés en bien des choses, peut-être avaient-elles beaucoup plus en commun qu’il ne semblait, au premier abord. Lynara s’abstint toutefois de dire qu’il suffirait d’un mot de la princesse, pour qu’elle quitte les lieux. C’était la réalité, mais même si elle ne l’avait pas souhaité, elle y aurait été contrainte, si tel était le désir de la princesse – et évoquer des évidences de ce genre, pour montrer combien elle était affable et facile n’était pas dans ses habitudes.

« Évidemment. Je ne suis sûrement pas aussi au fait que vous de tout cela, mais, pardonnez-moi cette franchise ou ce terme, je ne sais lequel est le plus déplaisant ou condamnable, l’hypocrisie est bien plus déplaisante, lorsque l’on est déjà troublé. » Pas que Lynara l’ait appréciée en quelque circonstance que ce soit, mais encore moins lorsque les Nordiennes essayaient de charmer Jeyne, en l’absence de son Père, et des hommes du Nord, partit combattre. Encore moins, alors qu’elle s’inquiétait pour sa famille. Elle la tolérait, feignait ne pas la voir, en ce moment, par obligation. Elle était étrangère, et n’avait que bien peu de poids, en l’absence de Jeyne. Quoi que son union récente lui en donnait davantage – et elle était reconnaissante de cela, à bien des gens. Son époux, mais aussi Lyman Lannister. Gareth… à Gareth, aussi, mais la situation était bien trop complexe, pour qu’elle y pense.

« Je vous avais informée, je crois, que je ne chercherais pas à vous flatter ou à vous dissimuler la vérité, si c’était là ce que vous cherchiez. Que vous auriez toute franchise de ma part, si vous le désirez, et que je saurai me taire, si c’était là ce que vous vouliez. Cela vaut aussi, pour le jeu, comme vous l’évoquez. Je ne vais pas vous cacher ne pas savoir jouer, mais je sais me battre, et j’ai le goût du gain. Une jeune femme ne devrait pas dire cela, mais quand je saisirai les règles, quand je maitriserai réellement ces jeux, si vous consentez à me les faire connaître, alors vous aurez une adversaire qui ne reculera pas, parce que vous êtes princesse. Qui ne vous garantira pas une victoire facile. Je n’aurai pas la prétention de penser pouvoir gagner aisément, ou gagner tout court dans les premiers temps, mais sitôt que je serai en mesure de le faire, je peux vous faire le serment que vous aurez un adversaire digne de ce nom. » Elle était sûrement présomptueuse, mais elle avait toujours été assez sûre de ses compétences. Et elle apprendrait. Elle s’entrainerait, aussi, seule, pour se perfectionner. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir, pour lui offrir une réelle opposition, et glaner toutes les chances de gagner. Si elle n’était pas réellement mauvaise perdante, elle aimait malgré tout gagner. Qui n’aimait pas ?

Elle écarquilla les yeux, en l’entendant, trahissant sa confusion plus qu’elle ne l’aurait peut-être dû, à attendre que les hommes cherchaient à charmer la princesse, même après son mariage. Qu’il l’ait fait avant, espérant le droit de la courtiser, elle aurait pu le comprendre – et encore. Personne ne se serait risqué à réellement courtiser Jeyne, sans que son père ne l’eut autorisé, et elle bénéficiait de cela aussi, en tant que cousine de la princesse du Nord. Mais même alors que son union avait été prononcée, cela continuait ? Lynara en était, réellement, stupéfaite, et quelque peu choquée, bien qu’elle essaye de se ressaisir. « Je ne pensais pas qu’une fois mariée, ils osent envisager de poser les yeux, les mains, sur vous. Vous me voyez désolée de cela pour vous, j’espère que la pression n’est pas insupportable. » Elle était plus que sincère, plus qu’elle ne l’avait été dans tous ses échanges avec Megara Lannister, bien qu’elle n’ait jamais usé de mensonge ou fait preuve de malhonnêteté.

« Cela dépend… Mais plus austères, peut-être. Saviez-vous que la princesse Jeyne et moi, nous avions dressé notre propre faucon, et appris à chasser avec ? Je reconnais volontiers l’avoir initialement fait par mimétisme, de cette cousine méconnue avec qui je cherchais à m’entendre, mais j’ai réellement apprécié cela. Pas que ce soit une occupation commune – seule l’obstination de Jeyne, sa volonté et sa force à vrai dire, l’ont permis. Mais je gage que, comme nous, vous deviez broder et coudre. Vous risquer à quelques jeux de cartes. La nature de ces jeux diffère, cependant. » Elle leva les sourcils, quelque peu étonnée, de ce jeu dont elle lui parlait. Elle n’y avait jamais joué, mais cela ne voulait rien dire. « Figure-vous qu’il est nouveau pour moi. Mais de vous à moi, je ne suis arrivée à la Cour du Nord qu’à la mort de ma tante, la mère de Jeyne, aussi a-t-elle été chargée très tôt de maintes responsabilités, et peut-être n’avons-nous pas suffisamment profité de tout cela. Même si nous partagions bien des moments de détente. Mais son éducation, et la mienne par extension, importaient beaucoup. Elle devait prendre le rôle de sa mère. Mais je vous en dis peut-être trop. »

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyMer 30 Aoû - 2:45

Megara était née Princesse. Elle ne l'était point devenue, contrairement à certaines, comme sa grand-mère paternelle, par exemple. Sa propre mère, elle, avait fait le grand écart, si l'on pouvait parler ainsi. Car bien qu'issue de la Haute Noblesse et d'une des grandes Lignées du Royaume des Terres de l'Ouest, le fait était tout de même que Jordane Crakehall avait bel et bien changé de statut de par son mariage. De fille de grand seigneur, elle était devenue Reine, rien que ça. Et pas de n'importe quel royaume, en plus. Megara et elle n'avaient jamais pris le temps de parler de tout ceci, mais la jeune femme se demandait bien si sa mère avait rapidement su s'adapter à tous les changements provoqués par ce brusque gain de statut social. Sans doute Jordane n'avait-elle eu aucun mal à enfiler les atours qui avaient dès lors été les siens. Aux yeux de Megara, sa mère était taillée pour l'exercice du pouvoir, et elle avait bien du mal à s'imaginer celle qui lui avait donné la vie autrement que comme la Reine du Roc. Mais il y avait malgré tout eu des changements pour Jordane, c'était indéniable. Alors que Megara, elle, une fois encore, elle était née Princesse. Ce statut et ce rang étaient les siens, de par le droit du sang. Ce n'était nullement une récompense pour quelque union matrimoniale qu'elle aurait contracté, mais bel et bien un droit de naissance. Un droit qu'elle aurait pu perdre, si ses parents, et plus particulièrement sa mère, n'avaient pas veillé à bien verrouiller son contrat de mariage concernant ce point. Elle n'avait point adopté le patronyme de son époux, et n'avait point chuté dans la hiérarchie au sein du Royaume. Ce dont elle se satisfaisait parfaitement bien. Au moins cela lui évitait-il de se sentir mal à l'aise face à des courtisanes qui, brusquement, se seraient senties en droit de ne plus s'adresser à elle avec les formules de politesse et de déférence qui lui étaient habituelles. Mais que son interlocutrice, Lady Lynara Brax, ne se soit pas exactement plié au protocole et au processus normalement requis ne la dérangeait pas outre mesure. Oh, bien sûr, elle l'avait remarqué, parce que cela était tout sauf habituel pour elle. Mais dans le fond ... Dans le fond, peut-être son esprit n'était-il que partiellement présent ici. Peut-être en ces lieux s'était-elle suffisamment apprêtée à d'abord être Megara avant d'être l'aînée des Princesses nées Lannister qu'elle avait quelque peu mis en sourdine tout le reste. Ou peut-être cela était-il simplement dû au fait qu'elle n'avait jamais été hautaine, cassante et qu'elle ne prenait pas des airs supérieurs à chaque instant. Ou bien alors savait-elle parfaitement que Lynara n'avait pas agi ainsi volontairement, d'autant plus qu'en tant que cousine de la Princesse Jeyne, Megara la savait être quelque peu habituée à des codes différents.
    ❧ Je le sais parfaitement Lady Brax, c'est pourquoi je ne vous en tiendrais pas rigueur. Et puis, nous sommes ici dans un cadre quelque peu plus intime, et nous partageons désormais un lien familial avec une même autre Princesse. Ce qui, derechef, vous différencie fortement de toute autre à mes yeux. ❧ Observant un instant les lieux, face à la question de Lynara, Megara prenait quelque peu le temps de se remémorer certains des souvenirs qu'elle s'était créés en cet endroit précis. La forteresse du Roc était gigantesque et, en théorie, nul endroit n'en était interdit à Megara. Mais il y avait tout de même des lieux comme la Cour de l'Aube où elle se sentait encore plus chez elle. ❧ Vous avez tout à fait raison. Ces lieux me sont très chers, et j'y possède certains de mes souvenirs les plus exquis. Je crois que je ne saurais vivre au Roc sans me rendre ici au moins une fois par jour, ne serait-ce qu'en passant. D'autant plus que ma petite sœur me manque déjà, et qu'ici, comme dans mes appartements ou ceux qui étaient les siens jusqu'alors, je n'ai qu'à fermer les yeux pour la voir ou pour l'entendre. ❧
Devait-elle craindre quoi que ce soit après avoir livré une telle révélation à Lynara concernant le manque de Nymeria ? Sans doute pas, voire même absolument pas. Il n'y avait rien de secret ou de mystérieux concernant la complicité et la très bonne entente entre les deux Princesses du Roc. Tout le monde était au fait de tout ceci, c'était même de notoriété publique. Ce qui n'avait pas été sans créé quelques mythes, s'illustrant parfaitement bien dans le fait que nombre des courtisans s'était toujours gardé de flatter l'une des sœurs au détriment de l'autre, pour s'éviter tout retour de bâton. Megara savait se faire très froide et très princière, quand il le fallait et quand elle estimait qu'elle devait rappeler son rang. Si vous vous avisiez de critiquer sa sœur, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle vous manifeste autre chose que du désintérêt, cuisant et cinglant. Et à l'inverse, Nymeria n'avait pas la langue dans sa bouche quand il s'agissait d'utiliser les mots pour se faire piquante et elle aussi cinglante, si vous critiquiez son aînée. C'était en tout cas toujours ainsi que Megara avait ressenti les choses, et elle se savait être pile dans la réalité des faits. Car, oui, l'hypocrisie n'était jamais parvenue à altérer le jugement ou la perception des Lannister, pas même parmi les enfants princiers, qui avaient été à très bonne école pour déjouer les pièges et voir plus loin que le bout de leur nez, concernant ceci, en tout cas.
    ❧ Je n'ai, il me semble, jamais donné le moindre signe que l’hypocrisie était un levier qui fonctionnait bien me concernant, pourtant, les gens s'évertuent à continuer de s'y complaire en ma présence, semble-t-il. Mais je n'ose croire qu'ils agissent ainsi par simple incapacité à faire autrement, ou par méconnaissance de quelque autre attitude. Ce serait bien triste ... ❧ Megara n'était pas hypocrite. Et si elle ne disait pas toujours la vérité, en tout cas, elle ne mentait que très peu. Ne rien dire des choses dangereuses et déplaisantes ne relevait en rien du mensonge, après tout, mais bel et bien de la dissimulation. Ce qui était probablement nettement moins répréhensible. Mais de toute façon, la concernant, les seules autorités capables de la juger et de la rabrouer, ici bas sur cette terre, étaient celles de ses parents. Et ce même si Lyman semblait si souvent escompter être aussi de ceux là, aux côtés de leurs géniteurs ... En tout cas, face au relatif monologue que lui livrait son interlocutrice, Megara resta muette. Muette et immobile, si ce n'est qu'elle avait croisé ses mains par devant elle, et qu'à mesure des paroles de Lynara, un fin sourire semblait de plus en plus s'arquer sur ses lèvres. ❧ Et bien ... Une chose est sûre, on ne pourra jamais vous nier votre conviction et votre énergie ! ... Je me dois cependant de vous avertir en amont, avant toute première entreprise de votre part : comme je l'ai dis, je n'ai nul besoin qu'on me pave le chemin vers la victoire pour obtenir cette dernière ! ❧ Que Nymeria avait pu enrager face à cela ! ❧ Mais je suppose que vous venez de me mettre au défi, en quelque sorte. Alors soit, je veillerais à ce que vous puissiez connaître les règles, quitte à vous servir moi-même de guide. Après tout, il ne m'en coûte rien, et je suppose que vous comme moi ne sommes pas réellement satisfaites et rassurées de la situation actuelle qui tient respectivement loin de nous un ou plusieurs des membres de notre très proche parentelle. Nos esprits ont besoin d'être occupé. Et j'ai sans doute terriblement de compagnie ... ❧
Certes, dans les faits, Megara n'était pas seule. Elle n'était plus seule, et elle ne le serait jamais, sauf grand malheur, jusqu'à son accouchement. Mais c'était là une information qu'elle gardait pour elle. Bien que Lynara lui semblait de plus en plus être une jeune femme agréable et appréciable, elles n'en étaient pas encore rendues au point de tout se dire, et sans doute un tel moment ne surviendrait-il jamais, compte tenu du fait que, même à sa chère Nymeria, Megara avait été incapable de tout dire et de tout partager. Et puis ... Et puis, cette grossesse était de ces secrets d'Etat qu'il vaut mieux ne point éventer. Après tout, Megara portait en elle le potentiel futur Roi du Roc, ou en tout cas l'un des futurs héritiers de la Couronne, quoi qu'il advienne. Cet enfant passerait devant elle dans l'ordre de succession, elle en était parfaitement consciente. Dès lors ... Dès lors, l'information devait demeurée secrète jusqu'à nouvel ordre. Un nouvel ordre qui ne pourrait sûrement émaner que de Jordane Lannister elle-même, et non pas de la future mère, pourtant principale concernée ! Au fond d'elle même, malgré les circonstances dans lesquelles cela s'était produit, la jeune femme était bien contente que Gareth ait pu être au fait de sa future paternité avant même que Jordane ne soit informée du futur évènement. Il y avait comme une pointe de fierté en elle à chaque fois qu'elle y repensait. Et aussitôt, une pointe douloureuse, car Gareth n'était plus là ... D'ailleurs, en parlant de lui, comme on dit, quand le chat n'est pas là, les souris dansent ! Ou tout du moins tentent-elles de le faire.
    ❧ Ne vous fourvoyez pas Lady Brax. Nul ne pose la main sur moi sans mon consentement. ❧ Le problème étant qu'il lui arrivait de donner ce consentement à n'importe qui ... ❧ Père n'est pas le plus sanguinaire ou tortionnaire qui soit, mais s'il s'avérait qu'un opportun s'avise de toucher à sa précieuse fille, je ne donne pas cher des mains baladeuses. Peut-être même serait-il capable de les faire clouer à la porte du fief du coupable, une idée qui lui aura alors sans doute été insufflée par Mère ! ❧ Les gens avaient tendance à l'oublier, mais c'était du haut de ses 16 ans que Loren Lannister était parvenu à inverser une situation presque désespérée, sauvant ainsi le Royaume du Roc tout entier à un âge où certains achèvent toujours ou pas encore leurs années en tant qu'écuyer ! ❧ Quant à poser les yeux ... Les Sept m'ont dotée d'un physique avantageux, je le sais. Et l'on ne peut pas forcément le cours naturel de l'attraction, sans doute. Il faut juste que ces regards restent tolérables ... Tout comme les paroles. Et les insinuations. Ce sont d'ailleurs surtout les insinuations qui peuvent être pesantes, d'autant plus par la façon dont elles sont formulées. ... Vous viendrez sûrement à entendre vous aussi certaines choses déplaisantes, maintenant que vous êtes mariée. ❧
Il serait sans doute assez étrange pour Megara, a posteriori, de voir et de comprendre à quel point toutes deux, présentement, passaient un instant privilégié ensembles, en se livrant à quelques confidences sur lesquelles elles n'auraient probablement même pas parié si on le leur avait demandé, en amont ! Mais le cours des choses semblait aller naturellement entre elles, et au milieu de ce jeu de prétentions, de masques, de dissimulations et de pouvoir, il était vivifiant pour Megara de ne pas toujours avoir à emprunter les usages qui lui étaient habituels depuis si longtemps. Sans doute ne saurait-elle exactement s'expliquer tout ceci, peut-être parce qu'il arrivait que tout dans la vie ne doive pas forcément pouvoir être expliqué. Mais il était probablement que Megara se montre tout autant encline à écouter les propos de Lynara et à dialoguer avec elle de par la nature et le caractère de son interlocutrice que par les liens de cette dernière avec sa toute nouvelle belle-sœur Jeyne. Une belle-sœur dont elle n'avait sans doute pas autant fait la connaissance qu'elle aurait dû ... Et maintenant qu'elle était au loin, en compagnie de Gareth ... Alors la Princesse du Roc était attentive. Parce qu'elle l'était toujours, quoi qu'il arrive et quoi qu'elle en laisse paraître, et parce qu'elle était réellement intéressée par les propos de la jeune Lady Brax.
    ❧ Non, je vous en prie, continuez ... Cela me permet de mieux connaître la Princesse Jeyne. J'ai fais la promesse de faire en sorte qu'elle se sente ici chez elle, autant que faire ce peu, et en savoir plus sur elle, ses habitudes et son caractère, ce n'est que bénéfique, dans l'optique d'atteindre ce dessein, n'est-ce pas ? Et si cela me permet d'apprendre à vous connaître vous aussi, voilà qui fait d'une pierre deux coups. ❧ Elle lui adressa à nouveau un sourire franc, avant de faire quelques pas et de l'enjoindre, à sa suite, à prendre place sur l'un des bancs parsemant la Cour de l'Aube. Elles y seraient plus à l'aise. ❧ J'ignorais que la fauconnerie était l'un des passe-temps préférées de la Princesse Jeyne ... Pour ma part, je ne suis guère parvenue qu'à dompter et dresser que de magnifiques gros chats que certains disent descendre des Grands Lions eux-même ! Cela n'a pas été sans mal, car ma douceur et ma patience ont parfois tardé à être récompenser ! Mais l'essentiel est sans doute le résultat final : aujourd'hui, je suis l'heureuse propriétaire d'une très belle jeune mère, qui a mis bas quelques temps avant le départ de ma sœur pour le Val. Nymeria a d'ailleurs emmené l'un des petits avant elle : elle l'a baptisé Joyau, en mon honneur. Et moi ... Moi, j'ai Indomptable. En son honneur. Mais à côté de cela, effectivement, je coud, je brode, je peins, je dessine, je joue aux cartes, je lis ... ❧ Un instant, elle marqua une pause, avant de reprendre. ❧ Je n'ai pas eu à palier à l'absence de Mère, fort heureusement, mais ... Depuis toute petite, elle m'a apprise et enjointe à marcher dans ses traces. Ce qui était tout à la fois une question d'obligation, de responsabilités et d'honneur. De fierté pour elle aussi, sans doute. Les Lannister n'enfantent point des lionceaux apeurés et chétifs. C'est en tout cas ainsi que doivent aller les choses. De toute façon, comment aurions-nous pu être des enfants comme les autres, à partir du moment où nous sommes nés dotés d'un titre princier ? ❧

Megara Lannister
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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyMar 12 Sep - 17:40

Lynara n’avait aucune idée des pensées que son manquement à l’étiquette, ou sa réaction un peu tardive pour la respecter du moins, pouvait inspirer à Megara Lannister, et elle s’y serait un peu plus attardée, si le nom qu’elle lui donnait, ce nom qui était le sien, ne l’avait pas interpellée davantage. Elle devait s’habituer à l’entendre, mais cela était malgré tout encore bien étrange pour elle… Ce qui était, somme toute, normal, concernant l’aspect très récent de ce changement. Elle qui avait été une demoiselle Karstark toute sa vie, la voilà Lady Brax. Elle avait toujours su qu’elle prendrait le nom de son époux au détriment de celui qu’elle portait depuis sa naissance, à moins que ses frères ne subissent un sort funeste, ce qu’elle n’avait jamais souhaité et ne souhaitait pas davantage maintenant, mais elle ne pensait pas qu’il lui serait aussi difficile de s’habituer à cela. Elle s’était sentie, à plusieurs reprises, ridicule, de ne pas répondre instantanément, alors qu’elle se voyait interpellée. Secouant brièvement la tête, elle adressa un léger sourire à la princesse.

« Je vous en remercie, princesse. De ne pas m’en tenir rigueur, mais aussi de reconnaître ce lien qui m’unie à Jeyne. Vous savez que nous sommes proches, mais beaucoup diraient qu’elle est lionne maintenant, et que ce qui la liait à son ancienne famille n’est que du passé. Je vous sais gré de ne pas le nier, et par-là de me donner un statut spécial. » Elle disait cela en toute humilité, sans tirer de l’importance de ce fait, mais manifestant la réelle reconnaissance qu’elle ressentait. Malgré toutes les déconvenues qu’elle avait subies, malgré la difficulté de tout ce à quoi elle était confrontée, de son adaptation aussi, rien n’égalait ce lien qu’elle partageait avec Jeyne. Le perdre l’aurait anéantie, plus encore. La princesse ressentait-elle cela, vis-à-vis de sa propre sœur ? Si Lynara lui souhaitait d’avoir eu une relation aussi puissante que celle qui les unissait Jeyne et elle, elle espérait qu’elle ne souffrirait pas trop de leur séparation, si c’était le cas. « Il est agréable que vous ayez la possibilité de profiter de tels lieux… » Elle hésitait à lui souhaiter de continuer à parler avec sa sœur, c’était très intime, et elle n’était pas sûre qu’elle-même aurait apprécié une telle considération. Même si elle se sentait peu à l’aise, d’ignorer ce qu’elle avait dit. « J’espère que vous pourrez y ajouter d’autres souvenirs, tout aussi heureux… avec elle, ainsi qu’avec d’autres gens. » Elle pourrait penser que Lynara outrepassait sa position, mais la Nordienne était prête à en prendre le risque.

Elle sourit, à l’entendre s’insurger ainsi contre l’hypocrisie dont pouvait faire preuve les gens. Elle lui rappelait beaucoup Jeyne, qui laissait sa colère exploser dans ses propres appartements ou dans ceux de Lynara, concernant les actes fielleux de telle ou telle courtisane, désireuse de s’attirer ses bonnes grâces – sans réaliser qu’elle ne pouvait y parvenir ainsi. « Vous avez bien des points communs avec ma cousine, altesse. Combien de fois l’ai-je entendue tenir des propos similaires, quoi que peut-être plus enflammés et moins charitables envers les concernés… Mais peut-être ne font-ils que reproduire ce qu’ils ont vu, et peinent-ils à agir autrement. Je ne saurai réellement le dire. »

Un grand sourire orna les lèvres de Lynara, à la réplique de Megara. « Vous ne mesurez pas vos mots, princesse. Pas plus que vous ne cachez votre assurance. » L’appréciation s’entendait nettement dans la voix de la jeune femme, qui aurait une adversaire digne de ce nom et, peut-être, une amie. « Je serai honorée que vous m’appreniez, et que nous puissions, ensuite, nous affronter sans faire de cadeau l’une à l’autre. Et je n’ai aucun doute à penser que j’apprécierai votre compagnie. Ce ne serait mentir, que de dire que je me sens comme un lion en cage, anxieux à la moindre pensée qui concerne ces proches que vous évoquez, et sans avoir personne à qui en parler. » Même si elle ne pourrait pas être totalement franche, à ce sujet, cela resterait agréable, si elles parvenaient à se faire suffisamment confiance, pour évoquer le sujet sans trop de retenue.

Elle grimaça pourtant, malgré elle, quand elle évoqua les supplices qui attendaient ce qui pourraient poser la main sur elle. Evidemment, cela n’avait rien de surprenant ou de choquant, son père aurait été autrement plus sanguin si cela la concernait elle-même, mais l’idée qu’elle puisse subir elle-aussi une telle attitude, et le rappel de la beauté de la femme de Gareth, simultanément, la mettait mal à l’aise. C’est d’une petite voix, qu’elle répondit, d’ailleurs. « J’ose espérer que mon époux aura la même ardeur que vos parents, à me protéger de cela ou de plus, si cela devait arriver… » Elle le savait attentionné, mais le serait-il à ce point là ? Elle ne pouvait l’affirmer, et cela la mettait plus mal à l’aise qu’elle ne l’aurait jamais avoué. Elle en avait déjà trop dit, d’ailleurs, en évoquant ainsi Quentyn. « L’avez-vous connu, durant votre enfance, comme votre frère et votre époux, altesse ? » C’était un sujet délicat à aborder pour Lynara, mais si elle pouvait en entendre parler par quelqu’un de moins proche de lui… Peut-être pourrait-elle cerner son époux, ou d’autres facettes de lui. Même si elle jouait à un jeu dangereux.

La gêne d’évoquer son époux se dissipa malgré tout, pour une franche affection, dirigée vers Jeyne aussi bien que vers Megara, à sa grande surprise, alors qu’elle la priait de continuer à parler de Jeyne. Elle aurait pu tolérer sa présence, faire preuve de bonne volonté en compagnie des courtisans et courtisanes, et ne pas s’y intéresser davantage, mais elle la questionnait davantage encore, dans l’optique de l’intégrer à l’Ouest comme il se devait. Et sans l’exclure elle-même. Si elle craignait de se lier davantage à elle, elle était immanquablement touchée par sa sollicitude et sa gentillesse, sans remettre en cause un instant sa sincérité. C’est sans peine et avec entrain qu’elle s’assit à ses côtés, souriant doucement. « Vos paroles me rassurent, princesse, et confortent l’opinion que j’ai pu me faire de vous par le passé. Je ne prétendrais pas grandement vous connaître, mais vous êtes malgré tout quelqu’un de bien, de toute évidence. Et je serai ravie de vous en dire davantage, de même que de faire votre connaissance plus que nous n’avons pu le faire. »

Elle ne l’avait pas toujours pensé, et n’aurait pas cru le penser d’ailleurs, mais elle était entièrement sincère. « Ce sont de beaux compliments, que vous vous êtes faits là. Je n’ai jamais eu de chats, à vrai dire, mais ils paraient qu’ils sont joueurs et affectueux… Vous devez priser sa présence. » Elle soupira, malgré elle, à l’entendre. « Ne prenez pas cela pour du dédain, à l’encontre de vos paroles. Aussi bien votre vie que celle de Jeyne ont été marquées par ce titre que vous portez, et je n’ai aucun doute que vous soyez à la hauteur de votre famille, mais je suppose que votre vie n’a pas dû être plus simple que celle de ma cousine. Nous avons fait de notre mieux, mon cousin Bowen Glover, dont vous avez peut-être entendu parler, et moi, pour soutenir notre princesse, cousine et amie, mais elle avait sûrement besoin de plus, face à tout cela. Je suppose que vous aviez vos soutiens aussi, malgré tout. J’ai fait en sorte que le poids de tout ça n’écrase pas Jeyne, mais je doute souvent d’y avoir réussi, même si j’espérais lui apporter une certaine liberté, en dehors de son statut de princesse. »

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyVen 22 Sep - 23:54

Sans doute l'éducation qu'avait reçu Megara pouvait être perçue comme peuplée de paradoxes. Il y avait ces apprentissages qui semblaient l'enjoindre à aller dans une direction, et ces leçons de vie qui semblaient vouloir la mener dans la direction inverse. Les siens avaient voulu d'elle qu'elle sache ce qu'elle voulait, qu'elle n'hésite jamais à avoir sa propre opinion, quitte à être en désaccord. Tout à la fois, ils avaient également souhaité qu'elle ne soit pas de celles qui l'ouvrent stupidement sans réfléchir et sans savoir, tout en l'incitant à être suffisamment douce et posée, à ne pas faire preuve de trop d'impulsivité. Patience était mère de sûreté, parait-il, et la vengeance, elle, est un plat qui se mange froid, voire glacial. La vengeance était à proscrire, pourtant, mais pour autant, il ne fallait pas qu'elle se laisse marcher sur les pieds. Quand à sa faculté à pardonner, elle devait sans nul doute exister, mais oublier, elle ne le devait jamais. On avait voulu qu'elle sache être à son avantage, en tout instant, qu'elle se sache consciente de ses atouts physiques tout autant qu'on lui avait expressément demander de ne pas tout miser sur sa beauté, et d'également en avoir dans la tête. A certains instants, alors, la jeune femme avait pu se sentir quelque peu chancelante. Comme si on lui enjoignait d'aligner un pas devant l'autre avec grâce et prestance tout en lui bandant les yeux et en lui ajoutant sur le dessus du crâne de plus en plus de gros volumes de milliers de pages qui devaient rester en équilibre et ne point chuter. Mais dans le fond ... Dans les fonds, les choses ayant toujours été ainsi et Megara n'ayant connu nulle autre éducation, elle ne s'était pas sentie mal à l'aise, ou usurpatrice d'atours ne se devant pas d'être les siens. Et puis, elle était issue de l'union de deux êtres possédant certes de nombreuses différences, mais étant également dotés de leur propre caractère, de leurs propres penchants, de leur propre vision des choses et de leurs propres desseins. Son père et sa mère œuvraient à n'en point douter dans le même sens, mais sans doute les chemins qu'ils empruntaient chacun n'étaient pas exactement les mêmes. Disons donc qu'ils avaient des manières opposées et différentes d'obtenir ce qu'ils désiraient, sans que l'une ne prévale réellement sur l'autre, à moins qu'il n'y ait quelque alternance d'efficacité et de pertinence entre la méthode de l'un et celle de l'autre.
    ❧ La devise de ma Lignée ne mentionne point directement la Famille. Mais sans doute peut-on tout de même voir dans cette faculté qui est la nôtre que de rugir, ou d'être capable de le faire, en tout temps et en tout lieu, un avertissement quant au sort réservé à ceux qui tenteraient de toujours aux nôtres ou à ce qui est nôtre. A moins qu'il ne s'agisse d'un ultime avertissement face à celui qui se mettrait en travers de notre route ... Alors, dès lors ... ❧ Megara n'était point présomptueuse, narcissique ou stupide. Elle savait, et de loin, qu'elle n'était pas la plus féroce des Lannister, et que ses griffes à elle, bien qu'elle en possède, étaient sans doute moins aiguisées et formées à l'art de la lacération effectuée dans les règles de l'art. Mais elle demeurait tout de même une Lannister. ❧ Dès lors, je ne peux en rien être de ceux qui perçoivent les liens familiaux comme pouvant soudainement être oubliés et dissout en un éclair. Tout comme je suis bien incapable de vous dire, là, en face à face, et en toute honnêteté, que je considère votre cousine et ma belle-sœur comme étant une véritable lionne. Il faut du temps, pour ça. Moi même ne suis-je pas encore la plus redoutable d'entre elles. Et puis ... Encore une fois, les liens familiaux ne disparaissent pas comme par enchantement à mes yeux. Jeyne est une Stark avant d'être une Lannister, du moins est-elle née Stark, et il m'étonnerait fort que la louve puisse se coucher si promptement face à la lionne qui s'éveille. Les loups n'étant après tout pas des canidés de compagnie aisément domesticables, n'est-ce pas ? Jeyne est et restera toujours une louve, même si la lionne se mêle à la danse. Et vous resterez toujours sa cousine, son Soleil d'Hiver. Et ce bien que, désormais, vous ayez revêtu les armoiries toutes équines d'une licorne lie de vin. A moins que ce ne soit pourpre ? Comment appelleriez-vous cette nuance de violet Lady Brax ? ❧ Elle resta songeuse, un instant, avant de reprendre part à la conversation engagée entre Lynara et elle. ❧ J'aime à me dire que Castral Roc est mon foyer, ce qui est vrai, certes, mais les gens ne se doutent pas à quel point. Après tout, il n'y a en ces lieux nulle pièce dont l'entrée m'est désormais interdite, maintenant que je suis adulte. Mais ... Mais je me suis toujours évertuée à ne jamais faire de tous ces endroits des lieux anonymes et aseptisés. Je m'y forge des souvenirs, ou je m'en inspire pour mon art. ❧
Face à l'espoir formulé par son interlocutrice quant à son souhait de voir Megara continuer à se sentir comme nimbée d'une aura spéciale et entourée d'une ambiance propice dès lors qu'elle se trouvait dans cette fameuse Cour de l'Aube, la jeune femme ne put s'empêcher de sentir une bouffée de chaleur lui envahir tout le corps. Elle était certes toute nostalgique de ne plus pouvoir partager des instants privilégiés, comme avant, avec sa chère petite sœur Nymeria, mais dans le même temps ... Dans le même temps, la simple perspective, pourtant encore si présomptueuse et fantomatique, que de faire une sorte de transfert de Nymeria sur cet enfant qu'elle attendait, et bien ... Et bien cela la laissait toute chose. Sans doute son visage se para-t-il de quelques couleurs enluminant ses traits et lui redonnant de la vigueur et de la santé, et elle ne fit rien pour estomper quoi que ce soit de cette potentielle réaction instinctive. Après tout, il n'y avait rien de mal à se réjouir que de voir en ces lieux, prochainement, une nouvelle génération prendre leur relai, à sa cadette et à elle. Alors elle adressa sans nul doute à Lynara son plus franc et plus beau depuis qu'elles s'étaient rencontrées, tout en inclinant légèrement la tête vers le bas, signe de sa reconnaissance quant à ses bonnes pensées. Fort heureusement, elle n'avait jamais été le jeune femme à filer la tête dans les nuages pour un bon bout de temps dès qu'une pointe de sentimentalisme s'annonçait. Elle ne s'en gargarisait jamais à outrance et ne s'en emparait pas de façon exagérée et bien trop émotive. Dès lors, elle gardait les pieds sur terre, et ses pensées n'étaient point embrumées lorsqu'il s'agissait de donner son point de vue quant à l'hypocrisie.
    ❧ Il me semble en effet avoir eu l'occasion de constater que Jeyne n'était point de ces nobles gentes dames dont la langue est bien trop mielleuse par devant et fielleuse par derrière ... Néanmoins, si votre hypothèse est véridique, alors je ne saurais comprendre le raisonnement de tous ces courtisans, pourtant bien nés. Car il ne me semble pas compter dans ma généalogie proche quelque Lannister connu pour laisser son narcissisme prendre le pas sur sa pertinence et sa réflexion. ❧
Et pour cause ! Son grand-père, qu'elle n'avait jamais connu, n'était point connu pour sa douceur et sa propension à s'empaffer dans son trône, calé contre quelques coussins, et s'enorgueillissant des palabres douces amères et bien trop veloutées susurrées auprès de ses oreilles par tous ses vassaux ... Et sans nul doute cela avait-il été le cas de Lancel IV, l'un de ses propres aïeux, réputé pour avoir prétendument décollé deux têtes en un seul coup, grâce au tranchant de Rugissante. Ce qui ne faisait sans doute pas de lui le genre d'homme à réellement avoir besoin de se voir chanter ses louanges pour se sentir assuré de lui-même, de sa force, de son pouvoir et de sa magnificence ... Et si certains pouvaient bien penser que Loren, lui, était tout à fait enclin à de telles attitudes en sa présence, et bien Megara se disait suffisamment bien connaître son père pour savoir que, dans le fond, tous ces jeux de dupe ne le leurraient point, alors même qu'il savait mieux que personne venir quérir vérité et moments de réel privilège auprès des siens, et particulièrement auprès de ses filles ... Mais peut-être son jugement était-il biaisé par la profonde affection qu'elle éprouvait pour lui ? Mais, bon ...
    ❧ Il m'enchante donc de vous entendre confirmer votre volonté que de tenter de m'infliger l'une de mes premières défaites depuis longtemps ! Cela ne vous coûte rien d'essayer, après tout, pas plus qu'il ne coûtera que d'avoir une réelle adversaire bien décidée à ne point me laisser l'emporter facilement. ... Plus jeune, Mestre Aethon nous répliquait, face à certaines de nos protestations quant à être séparées pour quelques instant sseulement, ma sœur et moi, que nous ne devions point nous laisser leurrer par des dictions promettant qu'un seul être pouvait vous manquer, et que, alors, tout vous semblait soudainement et obligatoirement dépeuplé ... Mais aujourd'hui, je ne peux que me dire que j'étais dans le vrai. ❧
Tout comme elle avait été dans le vrai que de vouloir que nul autre n'apprenne avant Gareth qu'elle attendait désormais un enfant, pas même sa mère qui, pourtant, pouvait se targuer d'être aux faits de tant de choses en ces murs et même par delà l'enceinte de la forteresse. Gareth était l'autre principal concerné par cette naissance future, après tout, et puis ... Et puis, ils s'étaient tous deux engagés à certaines choses, et Megara se serait sentie tellement en faute si, alors qu'elle le pouvait, elle n'avait rien fait pour empêcher l'une de ces promesses d'être bafouée. Et il y avait également eu tant d'autres fois où elle savait qu'elle avait eu raison, bien qu'on lui avait opposé que c'était faux. Elle avait tout de même une certaine intelligence, et un esprit plutôt vif, à défaut d'être aussi réactive et impulsive et déterminée à directement réagir que sa cadette ... Cependant, elle fut tirer de ses pensées par les derniers propos de son interlocutrice, ce qui l'empêcha de se morfondre, de commencer à s'inquiéter pour son époux, et de s'enfoncer lentement mais sûrement dans un certain enfermement. Certes, elle n'avait pas abaissé toutes ses défenses face à Lynara, mais elle avait tout de même fait un pas, voire même deux, ou trois, en sa direction, non ? Elle prit cependant le temps de bien formuler sa réponse.
    ❧ Bien moins qu'eux, je le crains ... Mais Quentyn a toujours été doux et attentionné à mon égard, et je dois bien avouer l'avoir toujours senti réellement me percevoir comme la Princesse avant que comme la sœur de Lyman, ou comme une jeune fille noble. Je ne crois pas l'avoir déjà entendu m'appeler par mon prénom, d'ailleurs, ni même l'avoir entendu s'y référer lorsqu'il était en ma présence. Ce qui ne l'a pour autant jamais empêcher de se souvenir de mon anniversaire et de toujours avoir une délicate attention pour moi, loin des présents trop conventionnels ou trop expansifs. C'est un homme bon, et je ne doute pas qu'il veillera à ce qu'aucun mal ne vous arrive. ❧ Être perçu comme une bonne personne pouvait tout à la fois tout dire et ne rien dire, sans doute. Mais il n'en demeurait pas moins que c'était toujours plus agréable à l'oreille plutôt que de s'entendre affubler de quelque défaut que ce soit. Cependant, Megara ne frayait jamais plus que de raison au milieu des banalités inconsistantes et sans saveur. Quentyn était réellement quelqu'un de bon, qu'elle n'avait par exemple jamais entendu jurer en sa présence, alors que certains quolibets avaient pu échapper à Gareth comme à Lyman, dans le feu de l'action, par exemple. Il ne l'avait jamais scruter d'un oeil appréciateur, une fois qu'elle était entrée dans l'adolescence. Gareth non plus, même si cela tenait peut-être surtout au grand respect et à la profonde amitié qu'il éprouvait pour Lyman. A moi qu'elle n'ait rien vu. Quant à Lyman ... Bien évidemment, il était au-dessus de tout soupçon et de tout questionnement quand à ce sujet là en particulier ! ❧ Quelqu'un de bien ... Voilà un compliment qui me va droit au cœur, d'autant que j'en apprécie la sincérité. Cela me change des louanges bien trop dithyrambiques, ou des messes basses plus pernicieuses. ❧ Ce n'était certes pas la première fois qu'elle se l'entendait dire, mais c'était toujours plaisant ! Quant à son chaton ... ❧ Je crains fort ne jamais avoir aimer une boule de poils autant que lui, et ce même s'il m'en fait parfois voir de toutes les couleurs, bien que Gareth ait plus souffert de ses bêtises que moi. Je ne crois pas qu'il soit plus que cela adepte des massages du cuir chevelu au petit matin, à coups de coussinets griffus. ❧
La nostalgie était parfois de ces maux qui vous minaient l'esprit et la vie. Vous aviez comme un nuage gris au-dessus de votre tête, qui vous suivait à chaque pas, et dont la trajectoire se calquait sur la vôtre, sans qu'il n'oublie de descendre devant vos yeux, de temps à autre, comme par crainte que vous ayez soudainement oublier son existence et sa présence. Les regrets pouvaient également être légions dans une existence, et d'eux, on ne se débarrassait jamais réellement, quoi que l'on dise et quoi que l'on fasse. Du moins cela avait-il toujours été ce que lui avaient inculqué ses parents, pour des raisons et des motivations différentes. Sa mère se refusait à la voir se morfondre ou n'essayer qu'à moitié, sans savoir s'imposer et être elle-même, autant que possible. Et son père n'avait jamais souhaité la voir passer à côté de sa vie et de sa jeunesse par excès de prudence et de pondération. Deux faisceaux de craintes différents, pour un souhait commun.
    ❧ J'ai effectivement entendu parler de votre cousin, mais malheureusement pas dans les meilleures circonstances, ces derniers mois, après le regrettable incident de Motte-La-Forêt ... ❧ Une nouvelle fois, elle marqua un silence, avant de reprendre. ❧ Il est très probablement impossible d'éviter à un enfant princier de se sentir éternellement délier de toute crainte d'étouffement ou de pesanteur. La réalité rattrape toujours les espérances, et ... Et peut-être cela est-il nécessaire, malgré tout, aux vues des responsabilités qui vous incombent de par votre rang, dès que vous êtes né ceint du seul titre pouvant rivaliser avec la titulature royale. C'est si grand, si imposant, et à moins d'avoir perdu pied avec la réalité, lorsqu'on en prend conscience, on ne peut que, ne serait-ce que pour un instant, se sentir bien trop petit et bien trop démuni. Avant de reprendre confiance en soi, ou d'être poussé à le faire. ... Il faut malgré tout des charpentiers pour soutenir tout ça. Tout comme le Roc ne peut tenir s'il sait ne pas pouvoir compter sur une falaise et un pic rocheux qui tiennent le choc et savent traverser les âges sans se laisser aller à l'érosion et aux aléas climatiques. ❧ Un jour prochain, elle aussi devrait endosser ce rôle de pilier, de soutien, de protecteur. Elle devrait ériger le bouclier, déployer ses défenses et sortir crocs et griffes pour protéger son enfant contre toute potentielle attaque. ❧ Jeyne ne vous aurait sans doute jamais demandé de l'accompagner jusqu'ici si elle n'avait pas foi en vous, et ne vous savait pas lui vouloir le plus grand bien. ❧

Megara Lannister
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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyDim 8 Oct - 19:15

Si Lynara n’avait pas immédiatement compris où la princesse voulait en venir, alors qu’elle évoquait la devise de sa famille, elle avait eu un sourire pour elle, alors qu’elle précisait sa pensée. Si elle aurait pu prendre ses propos comme un rejet ou comme un refus de reconnaître la valeur ou la place de sa cousine, elle y voyait au contraire une reconnaissance de celle qu’elle était et de celle qu’elle était amenée à devenir, sans forcément que l’une ne supplante l’autre, ou que la première ne disparaisse tout à fait. Si elle ne l’avait évoqué à personne, elle craignait plus que tout cela : perdre cette cousine qu’elle aimait sincèrement, telle qu’elle était. Bien sûr, Jeyne était amenée à grandir, à changer, elle l’avait déjà fait depuis que Lynara la connaissait. Lynara elle-même avait changé, d’ailleurs, mais cela ne l’empêchait pas de souhaiter que toujours elles se connaissent et se comprennent, qu’elle ne change pas au point de devenir une étrangère, tout simplement. Si elle s’était contentée de sourire et de hocher la tête pour acquiescer à ses paroles, elle prit un air amusé, quand Megara la questionna sur ses nouvelles armoiries, malgré son… inconfort, à l’idée de penser à cette union, et à tout ce qui l’entourait.

« Je dirai que le terme pourpre est adapté, princesse, bien que je ne puisse affirmer que la nuance ait toujours été telle. Vous devez davantage connaître cette famille et ses armoiries que moi, auraient-elles varié, au fil des années ? » Il était bien plus difficile d’opérer de légers changements pour les armoiries Karstark que pour les armoiries Brax, les couleurs de ces premières étant plus neutres, alors qu’un peintre pouvait même involontairement, même presque imperceptiblement, le faire contre son gré pour des nuances de violet.

Un sourire plus triste remplaça l’amusement, sur son visage, un sourire plein de nostalgie. Que devait-elle définir comme son foyer, maintenant ? Karhold l’était, à sa manière, car tous les membres de sa famille directe s’y trouvaient. Pourtant, c’était à Winterfell, qu’elle avait connu celle qui était plus proche d’elle que quiconque, et comptait plus que tout. Là-bas, aussi, qu’elle avait rencontré ce… Son visage s’assombrit davantage. Elle ne pouvait pas, ne devait pas, penser à Gareth. Surtout pas alors que sa femme, la seule qui pouvait bénéficier de son affection, était face à elle. Encore moins alors qu’elle attendait un enfant de lui. Oh, combien cela lui était douloureux. Elle secoua légèrement la tête, fermant brièvement les yeux.

« Pardonnez cet instant d’égarement, altesse. Il m’est plus difficile que je ne le souhaiterai de ne pas être triste, par moments, quand je pense aux terres qui m’ont vu naître, et à celles qui m’ont vu grandir… Mais ne laissons pas cela teinter cette discussion d’une aura néfaste. Peut-être que je me fourvoie, mais vous ne me semblez guère à même de vous morfondre – pas plus que de raison, du moins, on ne peut exiger de chacun qu’il soit en permanence avenant et exempt de tristesse - , guère à même de condamner un lieu, sous prétexte que les souvenirs en soient trop pénibles. Le parer de nouvelles couleurs, prolonger son histoire en l’associant à de nouvelles réminiscences serait lui rendre un joli hommage, n’est-ce pas ? »

Elle l’espérait, du moins, et espérait surtout redonner foi à la femme qui lui faisait face que ce lieu pourrait être aussi joyeux qu’avant, aussi agréable à ses pensées, de manière malgré tout différente. « Êtes-vous une grande artiste ? Et quels arts ont votre préférence ? »

Peut-être pourraient-elles revenir à un sujet plus neutre, moins délicat à aborder pour Lynara. Moins chargé de choses qu’elle ne pouvait ou ne voulait évoquer. Parler de Jeyne pourrait cependant aller dans un sens ou dans l’autre, lui faciliter la tâche, comme la compliquer… Elle lui sourit cependant, hochant la tête pour acquiescer à ses propos, sans poursuivre. Elle ne pouvait réellement se mettre à la place des courtisans concernés, et n’arrivait pas à comprendre ce qui pouvait justifier une telle attitude.

« Parfait, en ce cas, nous n’aurons qu’à nous entraîner, jusqu’à ce que je suis en mesure d’être une adversaire digne de la joueuse que vous êtes. Quand vous serez bien évidemment disponible, pour cela. Je ne rechignerai pas à m’entraîner, seule, pour autant. Bien que l’un des intérêts du jeu soit de pouvoir partager cela avec quelqu’un d’autre, n’est-ce pas ? Quant à votre sœur… Je suis ici parce que je ne pouvais imaginer que ce dicton puisse être faux. Sans Jeyne, il serait vrai à mes yeux. » Mais elle allait bien vite remplacer sa sœur. Par Gareth. Par l’enfant qu’elle attendait de lui. Lynara ferma les yeux, pour dissimuler la douleur qu’elle ressentait à cette pensée. La jalousie, aussi, probablement. Surtout pour elle qui avait eu ses sangs, il y a peu…

Elle soupira, de dépit et de soulagement simultanément, en l’entendant lui dire peu fréquenter Quentyn. Si elle n’appréciait pas réellement cette facette d’elle-même, elle était plus que satisfaite, que la princesse Lannister, la belle, talentueuse et aimable princesse, ne puisse pas lui voler l’attention de son époux, comme elle volait celle de Gareth. Elle haïssait être si peu charitable, mais c’était plus fort qu’elle. Mais elle aurait toutefois voulu en savoir davantage, d’un œil autre que celui de Gareth, et elle ne pouvait décemment pas demander à Lyman Lannister – fusse-t-il l’époux de sa cousine, et elle l’épouse de l’un de ses plus proches amis. « Vous me confortez sur l’opinion qu’il sera un époux assez attentionné, et de cela, je vous remercie. J’ai pu le constater, mais on n’est jamais sûr de rien, surtout en ce qui concerne les liens du mariage… J’espère pouvoir lui rendre la pareille. » Malgré les circonstances particulières de leur union.

Elle grimaça à la mention de Gareth au petit matin, se fermant malgré elle. Elle se força pourtant à sourire, quoi que difficilement. « L’amour que vous lui portez s’entend dans vos propos, princesse. » Parlait-elle réellement du chat ? Elle-même n’en était pas certaine, mais elle tentait de se convaincre que oui. Pourvu qu’elles n’en reparlent pas… Même si elle ne pouvait décemment avouer à la jeune femme avec qui elle conversait ne pas vouloir que son époux surgissent dans la conversation.

Des émotions mitigées semblaient vouloir être siennes, durant cet échange. « [color=lightgrey]Triste infortune que mon cousin a subie… Mais votre famille a été d’une grande aide pour lui, dans ce malheur, et les Glover n’en seront jamais assez reconnaissants.

« Les fardeaux dont je suis accablée sont bien différents des vôtres, mais ils ne m’empêchent en effet pas de soutenir tant bien que mal ma cousine, et si elle en a aussi conscience que vous semblez le dire, alors cela me suffit. Je n’aurai jamais cessé, dans tous les cas, de vouloir la soulager autant que possible. »

|HJ| Désolée, c’est pas génial.:/

Sinon, sur mon écran, la licorne est fuchsia. xD Du coup, je me base sur la description sur les différentes sites, qui la dit violette/purpurine xD

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyDim 29 Oct - 19:02

Pour le couple des souverains du Royaume des Terres de l'Ouest, il avait semble-t-il toujours été très important, voire même primordial, qu'aucun de leurs enfants ne puisse jamais se mettre à douter de sa valeur, ou bien encore de son appartenance à la Lignée Lannister. Parfois, de par la volonté même de Jordane Lannister, cela avait presque été un leitmotiv : quoi qu'il advienne, et qui qu'ils viennent à épouser, ils étaient et resteraient toujours des Lannister. Pour Nymeria et Megara, peu importerait le patronyme qu'elles arboreraient de par leur union, elles étaient et resteraient des Lannister. Si ce n'était pas le nom, alors au moins par l'âme et le caractère. Et c'était sans doute ce qui était toujours plus ou moins recherché, non ? Après tout, si un nom, une éducation et des valeurs n'avaient aucune importance, alors pourquoi les grandes familles nobles, et parfois même royales, s'en allaient si souvent quérir des épouses hors de leurs frontières ? La valeur d'un homme ou d'une femme ne se mesure cependant pas uniquement à son patronyme. On pouvait porter un grand nom, de par droit du sang et de droit de naissance, si, à l'intérieur, il n'y avait rien, alors on ne serait jamais qu'une coquille vide avec un grand nom, rien de plus, rien de moins. Ou en tout cas était-ce parmi ces grandes choses que le couple Lannister avait voulu faire rentrer dans le crâne de leurs enfants. Et Megara étant de ceux-ci, en plus, sans doute, de toujours avoir été la plus assidue et portée sur les études, il n'y avait jamais eu à douter du fait qu'elle sache parfaitement ce qu'il en était. Mais parfois, tout ceci pouvait si rapidement devenir théorique, et la jeune femme avait pu tant de fois douter de tant de choses qui, pourtant, devraient lui sembler acquises pour toujours et à jamais, et ce depuis longtemps. Mais la réalité est parfois si féroce ... En tout cas, il y avait certaines choses dont ne doutait jamais Megara. Et sa connaissance de l'héraldique en était une. Cela avait été si facile, comme du par cœur, sauf que, elle, elle avait eu à cœur de toujours y voir autre chose qu'un simple blason. Après tout, un blason était toujours arboré par des êtres humains, qu'il fallait savoir reconnaître et différencier les uns des autres, quand on les voyait.
    ❧ Vous penchez donc également pour le pourpre ... ❧ Elle hocha doucement la tête, avant de répondre à la question posée par son interlocutrice. ❧ Oh, non, leurs armoiries sont toujours demeurées les mêmes, du moins, pour autant que j'en sache. Tout comme il est vrai que depuis bien des générations, leur fief ancestral a toujours été Cornval. Seulement, les peintres n'ont pas toujours la bonne vision des couleurs, surtout quand tout est fait à la hâte ! Je me souviens d'un tournoi, il y a quelques années. Gaudias Brax y participait, et son écuyer a malheureusement égaré son bouclier. Penaud, il a demandé à un valet qui passait par là de l'aider à en refaire un, à la va-vite. On aurait dit un gros percheron qui en aurait mangé un autre, avec une serpillère à la place de la crinière, une espèce de boursoufflure pointue fichée sur le front, et d'une couleur plus que douteuse ! ❧ Cela l'amusa encore beaucoup, rien que de s'en souvenir ! ❧ Soyez donc forte aise qu'une telle mésaventure ne soit pas arrivée au manteau déposé sur vos épaules par votre époux lors de votre union ! ❧ Cependant, sa vis à vis semblait un peu se perdre dans ses pensées, comme si, à présent, elle se trouvait au loin. Alors Megara marqua une pause, mais ne tomba pas elle-même dans l'introspection personnelle. Elle ne tira pas non plus de conclusion hâtive, préférant laisser Lady Brax s'expliquer elle-même. Sans être exigeante, Megara se disait qu'elle lui devait, un peu. Elle-même ne se privait jamais de présenter ses excuses lorsqu'elle était plus ou moins prise en flagrant délit de pensées la déviant de la conversation environnante. Mais Lady Brax connaissait fortement bien ses manières, alors il n'y eut point mort d'homme. ❧ Je vous en prie, je comprends tout à fait ... Et je ne vous en blâme point. Et vous avez raison, je ne laisserais point la Cour de l'Aube devenir un lieu que je fuis sous prétexte que s'y trouvent ici les souvenirs de moments privilégiés partagés avec ma chère petite sœur ... J'espère grandement que, d'ici peu, d'autres que moi viendront y passer de doux instants. ❧
Sa grossesse était encore affaire secrète. Il le fallait, sur ordre de nulle autre que sa mère. Son propre père en ignorait encore tout, et puis ... Et puis, d'une certaine façon, Megara se satisfaisait plus ou moins de la situation, même si elle préférerait grandement pouvoir partager la bonne nouvelle avec son père. Gareth était au loin, il s'agissait de sa première grossesse, et la foule des courtisans bruissait toujours tant et tant face à la moindre nouvelle venant bouleverser leurs petits jeux quotidiens. D'une certaine façon, ne rien en dire et cacher la chose, c'était une façon pour elle de demeurer la mère de ce futur enfant, de ne point d'ores et déjà le partager avec tout le monde, et particulièrement de sacrifier sa maternité sur l'autel de la Couronne, des exigences et des attentes de cette dernière. Même si Megara était parfaitement aux faits de ses responsabilités, et pas uniquement de celles qui lui incomberaient en tant que mère de ce bébé à naître. Elle était Princesse, et même s'il y avait Lyman, et Jeyne, elle savait qu'en cas de grand malheur, les espoirs et l'avenir du Roc pourraient mieux lui retomber sur les épaules. Une perspective dont elle était consciente, mais après laquelle elle était loin de courir ... Dès lors, parler des arts et de sa passion pour eux lui semblait une optique bien plus agréable !
    ❧ Une grande artiste, je ne dirais pas ça ... Mais je me débrouille, suffisamment bien pour que nul ne s'en soit pour l'instant plaint ! J'aime beaucoup la peinture, et la couture, aussi. Le châle que je portais, le jour de mon mariage, était l'une de mes créations. Et il doit bien y avoir un de mes tableaux dans l'antichambre de votre cousine. Je me sens toujours comme déconnectée du monde, lorsque je couds, que je dessine ou que je peins. Cela fait du bien, voire même même un bien fou, pourvu que je n'en oublie pas de manger ! ❧ De la même façon, elle aimait se détendre en jouant, et en développant sa réflexion, son intellect, mais aussi sa patience et sa capacité à innover, à s'adapter, à réfléchir sur la durée sans omettre le facteur hasardeux et surprenant. ❧ Ainsi donc, vous êtes vraiment prête à vous engager dans une telle perspective avec moi ... Vous ne manquez ni de conviction ni de détermination : deux qualités qui vous aideront sans doute beaucoup par ici. ... Je suis déterminée à ne pas laisser l'absence de Nymeria me miner, voyez-vous, mais parfois, parfois, c'est encore dur. Nous ne sommes pas nées le même jour, ni même la même année, et, dans les faits, Lyman et moi sommes bien plus proches en âge, mais ... Nymeria est un peu comme la sœur jumelle que je n'ai jamais eu. Alors, c'est dur ... ❧ Et ce même si elle n'était pas seule. D'une certaine façon, la situation était bien plus compliquée pour Nymeria, qui avait quitté tous ses proches pour épouser celui qu'elle aimait, certes, mais qui résidait si loin, et qui occupait déjà de puissantes fonctions royales ... Alors, si elle pouvait rassurer Lynara, elle aussi loin de chez elle et des siens, alors, elle le faisait. Et de bon cœur, sans s'y sentir contrainte ou forcée. ❧ Je suis heureuse de vous rassurer, alors. Même si je ne connais personnellement que bien peu votre époux, je le sais en tout cas à l'image de sa Maison. Et la Lignée Brax a toujours été apprécié de la Couronne. Mais, après tout, vous devez bien vous en douter, puisque votre beau-père est après tout le Grand Argentier, et que mes parents ne confient jamais des responsabilités à des êtres ne les méritant pas. ❧ Et, quand elles en venaient à parler d'Intrépide ... ❧ Il est ma principale source de réconfort, dernièrement ... Je lui laisse dès lors prendre de mauvaises habitudes, et je ne doute pas que mon époux aura fort à faire de ce côté là à son retour. Pour peu que nous finissions par ne plus pouvoir nous tourner ! ❧ Son ventre serait le principal responsable, mais encore pouvait-elle mettre cela sur le dos d'Intrépide, afin de ne point avoir à élaborer sur ce point tenu secret. Mais son sourire s'estompa un peu lorsque Lynara et elle en vinrent à évoquer Lord Glover. ❧ Il est important de toujours être là pour les nôtres. Que passent les années n'y change rien. C'est ... C'est sans doute le genre de principe qui transcende les frontières, qui n'a aucun rapport avec le royaume dont on est originaire. Il faut être là pour les siens plus que pour tout autre ... Même si ... Même si Jeyne est désormais de ma famille, elle sera également toujours de la vôtre. Alors ... Alors, encore une fois, en son absence, je suppose qu'elle se sentirait soulagée et reconnaissante de savoir que nous ne nous laissons respectivement pas seules ... ❧


Spoiler:

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyJeu 9 Nov - 18:56

Cette conversation était drôlement étrange, pour Lynara, tant elle semblait normale. Si elle avait ressenti quelque gêne lorsque Megara Lannister s’était approchée d’elle, elle était finalement passée, ou quasiment. Au point qu’elles en viennent à discuter de ses nouvelles armoiries et de la famille à laquelle elle appartenait maintenant, malgré l’incongruité de cela.

« C’est ainsi que je le vois, oui. Mais peut-être pourrions-nous vérifier dans des ouvrages sur les familles éminentes de votre royaume s’il s’y trouve décrit ? Nous pourrions alors savoir une vérité à ce sujet. » Une vérité. L’opinion de l’écrivain qui en aurait parlé, qu’elles considéreraient surement comme vérité absolue. Lynara écoutait avec plaisir Megara, surprise de ses confidences. « Je me garderai bien de l’évoquer à celui qui est maintenant mon frère comme il est celui de mon époux, mais je remercie mille fois les Dieux de ne pas m’avoir infligé cela. Je suis toutefois curieuse de savoir ce qu’en pense mon époux… Des balades sur cela existent-elles ? Je suppose que beaucoup en ont parlé. » Elle lui sourit, doucement, se demandant comment elle aurait accueilli un rire de Lynara, suite à cette histoire qu’elle venait de lui conter. Elle était parfois orgueilleuse, d’autres fois susceptible, mais elle avait le goût de rire, y compris d’elle-même. « Vous êtes-vous déjà rendue à Corval, princesse ? J’aimerai avoir cette chance, mais je ne sais quand cela se produira. Les territoires de l’Ouest sont d’une grande beauté, tout comme Castral Roc, de ce que l’on m’en a dit. » Quant à savoir ce qu’il en était réellement… Elle ne le saurait qu’en le voyant elle-même. Elle se contenta d’hocher la tête, en signe d’acquiescement, quand Megara confirma elle-même sa suggestion d’y forger de nouveaux souvenirs.

Elle retint très difficilement un rictus qui aurait été malvenu, quand son interlocutrice évoqua son mariage. Elle n’avait, elle devait bien l’admettre, aucune idée de ce à quoi ressemblait le châle qu’elle portait, ayant soigneusement évité de trop détailler le couple princier à l’honneur du jour, et s’il avait tenté de faire illusion pour donner l’impression de suivre attentivement la cérémonie, elle n’avait guère prêté attention à ce genre de détails. Toute cette journée était bien trop difficile à supporter pour elle, bien qu’elle n’ait pas eu d’autre choix que d’y assister. Sa fierté et son entêtement n’auraient pas pu souffrir une absence de sa part. Elle était forte, et elle avait tenu à le montrer. Mais elle aurait été bien incapable de parler plus en détail de quoi que ce soit. Fort heureusement, Megara ne s’appesantit pas sur ce jour détestable pour Lynara, continuant à évoquer son art. « Soyez assurée que je prêterais attention à ces tableaux, en ce cas, lorsque j’irai rendre visite à Jeyne dans les appartements qui sont les siens. Votre passion pour l’art semble sans égale, si vous en venez à oublier les victuailles que l’on vous fait sûrement parvenir. Vous devez vous plonger dans cela, lorsque vous vous y engagez. C’est louable. » Elle était sincère, malgré la légère déconvenue qu’elle avait subie alors que Megara évoquait son mariage, y compris quand elle lui proposait de jouer avec elle, jusqu’à être une adversaire digne de ce nom. Avec le temps, elle finirait peut-être par ne plus envier la jeune femme.

« J’espère que l’avenir donnera raison aux propos que vous tenez sur mon époux et sa famille. Je ne les remets pas en cause, mais c’est aussi difficile pour moi de me faire à ma nouvelle famille, que pour vous de vous faire à l’absence de Nymeria, je suppose. Aussi, seul le temps pourra me prouver que je me suis faite à cela – les Brax ne sont pas en cause, simplement ma capacité d’adaptation. Quant à vous, même s’il n’est pas son égal, votre chat sera un rappel quotidien de votre sœur, n’est-ce pas ? » Elle s’efforça de sourire doucement… sourire qui se fana bien vite, malgré elle, quand elle en vint à évoquer sa famille. « je ne peux vous contredire… Je suis une Brax maintenant, mais quel que soit mon nom, Mère sera toujours ma mère, et Père mon père. De même que mes frères ne cessent pas d’être mes frères. J’ai simplement davantage de parents, de frères. Je ne vous offenserai pas en prétendant être de votre famille au même titre que Jeyne, qui restera toujours cette sœur que je n’ai pas eue et que j’aime sincèrement, mais nous sommes malgré tout liées – plus encore, alors que je vis ici, à vos côtés. Aussi, je ne peux que vous approuver. Elle n’aimerait pas que je souffre de la solitude, pas plus que ce ne soit votre cas. »

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyMar 28 Nov - 20:45

A l'évocation d'effectuer des recherches ensembles, le visage de Megara se para d'un certain sourire. Quelques mots, seulement, qui lui rappelait le lieu et le moment où Lynara et elle étaient réellement entrées en contact, d'une certaine façon. Il y avait eu la jolie Nordienne, dans la bibliothèque, et Megara, non moins élégante, qui l'avait en quelque sorte rejointe. Déjà, à l'époque, c'était donc la Princesse qui s'était approchée de la jeune Karstark. De là à ce qu'elle parte du principe que, dès lors, cela signifiait que son interlocutrice présente la fuyait, et que c'était toujours à elle de venir vers elle, il y avait un grand fossé. Au moins aussi pernicieux et plongeant à pic que le faisait le point le plus élevé de la Forteresse de Castral Roc, perchée tout en haut de ce gigantesque rocher. Les choses étaient peut-être simplement différentes, dans le Nord. Peut-être que, par rapport aux Terres de l'Ouest, en ces contrées plus septentrionales, on avait moins l'habitude de chercher à plaire aux membres de la famille royale, tout comme on avait peut-être moins l'habitude de se complaire en paroles mielleuses et en quêtes d'attention et de reconnaissance. Parce que Megara écartait derechef l'idée que Lynara puisse être impressionnée. Après tout, son interlocutrice n'était-elle pas cousine d'une Princesse, et ce, depuis sa naissance ? Et puis, même si elle pouvait essayer de se donner de grands airs, Megara savait qu'elle était bien moins redoutée que sa mère, et que son caractère semblait bien plus complaisant aux yeux des gens par rapport à celui de Nymeria, sa chère sœur cadette ... En tout cas, les quelques paroles de la jolie brune la firent en effet sourire, car la discussion qu'elles avaient eu à l'époque, dans cette bibliothèque, lui avait laissé un très bon souvenir. Preuve en était, aujourd'hui, elle n'avait pas réellement hésité à s'approcher de la Nordienne et à engager la parole. Une certaine assurance était passée entre elles, celle de ne pas être face à une vile manipulatrice qui essayerait d'endormir quelque prudence pour ensuite profiter des quelques confessions qui auraient potentiellement pu être formulées, et ce pour nuire et déplaire.
    ❧ Cela sera tout à fait possible. Une sorte de retour aux sources, pour nous deux, n'est-ce pas ? Mais si vous préférez un cadre plus intimiste que la bibliothèque elle-même, je demanderais au Mestre de porter les ouvrages requis dans l'un des salons privés. Si vous le désirez. Même s'il est fort possible que les avis fluctuent là aussi. ❧ Les choses étaient ainsi. Le temps avait tendance à altérer un peu tout : la réalité, ses contours, le contexte, et tout ce qui pouvait s'y associer de près ou de loin. Les bonnes choses s'étiolaient ou étaient encore plus porter aux nues. Les erreurs, elles, en revanche, n'étaient jamais oubliées, et si souvent encore plus ternies, quand le trait était noirci. Et les rumeurs s'y mêlaient finalement, très souvent, un jour ou l'autre. Sans parler de ces fois où le peuple s'emparaient de certaines choses, comme pour en faire des balades, effectivement. On chantait encore aujourd'hui la ruse de Lann le Futé, après tout, mais même les ouvrages d'histoire les plus anciens et les plus fiables étaient bien incapables de dire comment, précisément, le sang du petit malin s'était mêlé à celui de la Lignée Castel. ❧ Et bien, si tel est le cas, je n'en ai jamais entendu la moindre note. Il faut dire que votre beau-frère a fait preuve d'une fine intelligence. Bien qu'il ne se soit pas imposé, il n'a pas manqué de me présenter ses hommages et de me signifier sa déception de m'avoir imposée un tel spectacle. Le tout en veillant bien à être vu, et entendu. Je crois qu'il recherchait mes paroles de réconfort, ce qu'il a eu. Peu nombreux sont dès lors ceux qui oseraient contredire ce que j'ai alors pu affirmer, que le vrai blason, celui du cœur, pouvait prendre mille et unes formes. Mais beaucoup en parlent encore, en effet ! ❧ Et cela continuerait sans doute car, après tout, la Lignée Brax n'était pas de petite envergure, et qu'il existait et existerait toujours des jaloux et des envieux qui ambitionneraient de les remplacer à la tête de leur fief, un jour. Et dans des cas comme celui-ci, la moindre petite faille était exploitée, et le moindre accro était élargi, en quelque sorte. ❧ Bien sûr. Je me suis déjà rendue dans tous les fiefs de mon Père. Bien que ma dernière visite à Corval doive bien dater de quelques temps, maintenant. Et Corval est en effet d'une grande beauté, et une très appréciable place forte du Royaume. Je ne doute pas que votre époux vous y emmènera, un jour car, après tout, il s'agit du futur fief sur lequel vous gouvernerez à ses côtés, n'est-ce pas ? ❧
Megara était d'une grande curiosité. Elle appréciait observer, contempler, le plus souvent en silence. Pour elle, nul besoin de parler, encore et encore, pendant des heures, pour signifier et exprimer ce qu'on pouvait bien ressentir une fois face à un magnifique paysage, ou à un panorama qui remuait et faisait poindre en nous bien des sensations, bien des sentiments. La jeune femme avait de plus une très bonne mémoire, surtout pour les détails visuels. Peut-être parce qu'il s'agissait là du type de mémoire qui lui correspondait et lui réussissait le plus. Et si Corval ne lui avait encore jamais inspiré d’œuvre picturale, elle se disait que, finalement, cela ferait sans nul doute un très beau sujet à représenter ! Mais si elle commençait ainsi, bientôt, tous les Seigneurs du Royaume viendraient sans doute réclamer la représentation de leur propre fief, et pas pour les bonnes raisons ! Il n'y avait pas à douter que l'orgueil et la vanité les guideraient, plutôt que leur réelle appréciation du travail de Megara. Et si la jeune femme se savait plutôt douée, et qu'une telle attitude ne la ferait ni douter ni reculer, elle se disait tout de même qu'elle n'était point là pour flatter l'ego de nombreux hommes qui avaient au moins l'âge d'être son père, si ce n'était son grand-père ! Elle laissait à d'autres les paroles de miel, bien qu'elle était loin d'être gourde en diplomatie. Alors elle refusait de servir de motivation et de créatrice de querelles entre grands pontes du royaume. Ses parents ne lui en porteraient pas blâme, mais elle, elle ... Elle, elle ne se considérait pas comme un jouet, ou quelque chose que l'on peut faire miroiter pour entretenir les vanités et les envies. Déjà qu'elle savait que, par derrière, et loin des yeux de ses protecteurs de parents, certains regards ne devaient pas toujours être respectueux de sa personne. Pas pour la mettre plus bas que terre ou la critiquer, mais pour l'observer comme certains gardes observent les atouts physiques des servantes qui passaient et repassaient devant eux à longueur de journée, les bras chargés de victuailles ou de linges propres.
    ❧ Dans l'Art, rien ne m'est acquis. Mon statut n'est en rien un avantage face à une toile vierge ou à des rouleaux de tissus, même si je dispose tout de même toujours du meilleur matériel nécessaire, rang princier oblige. Mais ... Mais Père a toujours dis que même avec les meilleurs outils, un piètre artisan n'arrivera à rien d'autre qu'à gâcher tout ! Là où un excellent artisan saura toujours faire des merveilles même des matériaux les plus rudimentaires et brinquebalants. ❧ Pas qu'elle se voit elle-même comme un artisan, mais, d'une certaine façon, un certain rapprochement parallèle pouvait sans doute tout de même être fait, n'est-ce pas ? ❧ Dans l'Art, rien ne m'est acquis, alors je m'y complais. Sans parler du fait que cela m'occupe, surtout quand je couds en présence de demoiselles de Cour qui pensent que j'ai besoin de les entendre me flatter. Dans des instants comme ceux-là, mon esprit est tout à mon art, et mon corps aussi, sans qu'elles ne le remarquent, toutes absorbées qu'elles sont par leur petit jeu. ❧ Mais avec Lynara, Megara le sentait, il n'était pas question de cela. C'est pourquoi elle n'avait pas fait demi-tour pour aller chercher de quoi s'occuper et revenir passer du temps en sa compagnie. Cela aurait été fort peu à propos, et surtout, très impoli et irrespectueux, surtout que la Nordienne ne lui avait jamais donné le moindre motif de devoir l'ignorer ou garder ses distances avec elle ! Pas plus maintenant que la dernière fois, et ce même s'il lui était tout de même douloureux de penser à Nymeria, seule, sans les siens, loin, si loin là bas, dans le Val. ❧ Je comprends tout à fait. Mais, rassurez-vous, ce doit plus ou moins être ce qui est attendu de vous, que vous ayez besoin d'un temps d'adaptation. Au moins votre belle-famille ne peut-elle pas douter des efforts que vous faîtes, ni même craindre une certaine prompte versatilité de votre part. En vous voyant apprendre à les connaître, ils vous apprécieront, si ce n'est pas déjà le cas. ❧ Donner des conseils matrimoniaux n'était point la spécialité de Megara, ni même son rôle, d'ailleurs, d'autant plus qu'elle-même était encore bien novice en ce domaine ! Seulement ... Seulement, depuis toute jeune, sa mère avait tout de même veiller à lui inculquer certains concepts, comme le fait d'être polie, courtoise et compréhensive jusqu'à un certain point, bien sûr, mais aussi le fait de ne pas apparaître comme pouvant aisément s'adapter et comme renonçant rapidement à celle qu'elle était ainsi qu'à ses liens familiaux. D'autant plus qu'à l'époque, il était encore attendu d'elle qu'elle épouse sans doute un prince étranger, et les Lannister n'auraient donc pas eu intérêt à ce que Megara se sépare si facilement de ses racines et de ses origines. ❧ Mon chaton ne s'appelle pas Intrépide par hasard vous savez ... Il est bien plus poilu et doux que ma chère petite sœur, mais tout autant remuant et empressé qu'elle ! ❧ Et finalement, le sujet versait de nouveau vers du plus sérieux, mais Megara ne reculait pas. Elle ne le voulait ni le devait, de toute façon, ce qui tombait plutôt bien et cadrait avec la politesse qu'elle servait sans se forcer à Lynara. ❧ J'entends donner à votre cousine toutes les raisons de ne pas me voir comme une étrangère ou, pire encore, comme une ennemie. Je demeure l'héritière de mon frère, pour le moment, et il est déjà fixé dans l'acte de mon mariage que je demeure également Princesse du Roc, avec toutes les prérogatives allant avec ce titre, y compris le fait d'être désignée Régente du Royaume si, une fois mon frère couronné et père, Jeyne et lui venaient à disparaître. Je me devrais, le temps venu, de seconder Jeyne, et j'entends bien le faire sans qu'aucune animosité ou rivalité ne s'instaure entre nous. Et puis ... Et puis, votre compagnie m'est plus qu'agréable. ❧


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyMar 19 Déc - 18:08

Megara Lannister était incroyablement belle, Lynara ne pouvait le nier, et la voir sourire accentuait ce fait. Elle s’efforça de ne pas accorder trop d’importance à cette pensée, la chassant vite, se concentrant plutôt sur les paroles de la princesse. Paroles agréables, à dire vrai. Elle avait depuis quelques temps déjà abandonné la pensée qu’elle n’était qu’une vipère ouestrienne manipulatrice, mais de là à approuver son idée et à proposer qu’elles le fassent dans un salon privé, où elles seraient très certainement confortablement installées sans manquer de rien, c’était autre chose. Elle faisait, somme toutes, preuve d’une gentillesse certaine, et d’une grande bonté. Lynara sourit d’ailleurs à son tour, à cette proposition. « Ce serait un plaisir certain, dans un cas ou dans l’autre. Peut-être pourrons-nous sélectionner nous-même les ouvrages les plus prometteurs dans la bibliothèque, et les faire acheminer dans un des salons, si cela vous convient davantage. » La Nordienne aimait cette bibliothèque, mais elle était curieuse de découvrir les salons dont venait de lui parler Megara. Quoi qu’elle décide, cela lui conviendrait, dans tous les cas.

Elle écouta avec un air appréciateur les confidences de la princesse sur les mésaventures de son beau-frère, et son trait d’esprit, surtout. Elle craignait d’appartenir maintenant à une famille déplaisante, mais ça ne semblait pas être le cas. Il lui faudrait les fréquenter plus que cela, pour réellement le savoir, mais de tels échos ne pouvaient qu’être les bienvenus. « C’est tout à son honneur, je suppose, en ce cas. De ne pas s’appesantir sur le ridicule, mais bel et bien de renverser la situation, en s’en montrant contrit. Et c’était fort généreux à vous, d’appuyer ce fait, par vos paroles, sans exagérer les choses. Vous êtes une jeune femme honorable, princesse. Je suis consciente que mon honnêteté peut être malvenue, mais bien des gens auraient pu abuser de leur position pour se rire du malheureux, bien qu’il ait fait preuve d’esprit. » Lynara était maladroite dans ses propos, mais elle espérait ne pas la froisser, ni même l’offenser – elle avait eu, à de multiples reprises, la preuve que Megara Lannister n’était pas une gourde ou une femme cruelle.

« En effet, oui, il est amené à régner sur Corval, dans le futur. Non que cela soit près d’arriver : son père semble de fort solide constitution, et les voyages qu’il a pu effectuer aux côtés de son fils ont dû le rendre plus résistant encore. J’espère toutefois avoir prochainement l’opportunité de découvrir ce fief, sur lequel mon époux a toutes ses racines, fortes et puissantes. » Surtout s’il était aussi beau qu’elle le lui affirmait. Sans nul doute pourrait-elle se gorger de ces merveilleuses étendues qui constituaient le domaine. « Avez-vous jamais peint Corval, Altesse ? » Elle n’était pas tenue de lui répondre, ou de lui montrer les œuvres qu’elle aurait ainsi créées, mais si elle y consentait… Lynara lui en serait reconnaissante.

« Ce n’est que sagesse de la part de votre père, que de dire ça. Moi-même suis une piètre musicienne, et cela ne changera probablement pas. Je pourrais probablement obtenir un résultat tolérable, loin d’être exceptionnel mais pas à même de rendre sourds mon auditoire, si je m’y attelais sérieusement, mais mes prouesses resteraient très limitées. Vous êtes vraisemblablement plus dévouée à l’art du dessin que moi à la musique. Je comprends ce que vous me dites, malgré tout. Je m’applique, à la broderie, et je me reconnais dans votre description alors que vous vous perdez face à vos toiles. Je donne probablement l’impression que je me recueille, lorsque je m’occupe à cela, tellement je suis concentrée. Et je ne pense pas que ces dames se soucient réellement de vos réactions, dans ces cas-là. Surement s’imaginent-elles que rien ne vous intéresse plus que ces flatteries. Mais je ne souhaite point être irrespectueuse ou déplaisante, à dire cela. J’espère que vous ne vous en offenserez pas. » Oui, elle l’espérait sincèrement.

Elle hocha la tête, alors que le sujet devenait quelque peu plus sérieux, tandis qu’elles évoquaient l’attitude que les Brax attendaient d’elles, et la façon dont seraient accueillis ses tentatives de montrer qu’elle était l’une des leurs, maintenant. Eux verraient cela d’un bon œil… mais qu’en serait-il des courtisans et courtisanes, qui gravitaient à Castral Roc ? Elle verrait bien, mais elle ne voulait pas nécessairement s’appesantir sur cette discussion. Et l’évocation plus légère – pour elle du moins – des chatons que Megara et Nymeria s’étaient offerts lui convenait très bien. Elle se laissa même aller à rire, en entendant que la future reine du Val et un chaton avaient beaucoup en commun. « Vous pouviez lui faire moins bon compliment – mais peut-être est-ce que parce que je chéris ma liberté, et que je peux comprendre ce besoin de mouvement qu’elle semble avoir. » Elle ne faisait là aucune confession honteuse – elle ne cachait pas son jeu, pas à ce sujet, du moins.

Elle sourit doucement, alors que leur conversation redevenait plus sérieuse, et que Jeyne en faisait partie. « Je ne rapporterai pas vos propos à Jeyne, mais ils vous honorent, et montrent sans le moindre doute votre grandeur d’âme, et à quel point elle peut vous faire confiance. Pas uniquement pour le fait que vous m’affirmiez vouloir la seconder, mais parce que vous reconnaissez sans ambages vos droits sur ce trône, quand d’autres auraient pu tenter de le faire oublier, tout en espérant secrètement qu’ils soient plus grands encore. Votre franchise et l’honneur qui se voit dans vos propos sont évidents. Et soyez assurée que j’aurai grand plaisir à seconder moi aussi Jeyne à vos côtés, même si je ne peux prétendre avoir le même poids que vous – et que je ne m’y risquerai pas. Et que votre compagnie me soit, elle aussi, très agréable, facilite les choses. » Tant que Lynara pouvait outrepasser sa jalousie.

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyLun 8 Jan - 23:37

Megara devait bien le confesser, mais lorsqu'il lui avait été annoncé que Lyman épouserait la fille du Roi du Nord, et que, dès lors, celle-ci en viendrait à venir vivre au Roc, au sein même de la forteresse royale de l'Ouest, en compagnie de ceux qui composeraient sa suite, la Princesse du Roc avait été méfiante. Enfin, méfiante ... Disons plutôt qu'elle avait été sur ses gardes. Voilà, c'était mieux dit comme cela, et surtout, plus proche de la réalité. Megara avait été sur ses gardes, et sans doute une telle attitude avait-elle été justifiée. Après tout, ce n'était pas comme si les Maisons Stark et Lannister vivaient côte à côte depuis toujours ! Des dizaines de milliers de lieues séparaient les deux royaumes, sans parler du fait que la capitale du Nord était tout de même assez septentrionale, là où celle de l'Ouest s'érigeait sur ce fameux promontoire rocheux, sur la côte. Ce qui amplifiait alors d'autant plus la distance entre les deux bastions. De plus ... De plus, il existait tout de même bien des différences culturelles et religieuses entre les deux royaumes. Megara n'était pas intolérante, ça, non. Elle avait certes bien des défauts, mais on ne pouvait guère inscrire celui-ci à son palmarès, si l'on pouvait dire ça comme ça. Elle était curieuse, passionnée de culture, et pouvait bien passer de très longues heures à parcourir les ouvrages de la bibliothèque royale, bibliothèque à laquelle elle avait accès à toute heure du jour et de la nuit, et où il n'existait plus aucun rayonnage interdit, pour elle, désormais. Cela avait pu être le cas, plus jeune, lorsque ses deux parents avaient voulu la tenir à l'écart de certains sujets, bien trop adultes pour elle, mais, désormais, elle n'avait plus rien d'une petite fille, n'en déplaise sans doute quelque peu à son père. Après tout ... Après tout, elle était mariée, et, même, elle attendait présentement un enfant. Elle s'apprêtait donc à devenir mère, ce qui lui ouvrait d'ores et déjà la porte vers de toutes nouvelles responsabilités. Elle prendrait la place de sa mère, ou plutôt, elle suivrait bientôt ses pas. Ce qui n'était pas sans la préoccuper et la rendre quelque peu hésitante et balbutiante. Quoi qu'il en était, elle avait été sur ses gardes, y compris lorsque Jeyne et sa suite étaient bel et bien arrivées au Roc, pour s'y installer. Mais cette attitude devait-elle lui être reprochée ? Il est si aisé d'accorder sa confiance et de s'en mordre les doigts, alors que les jeux de Cour et de dupe pouvaient être des plus redoutables. Sans parler du fait que, de façon figuré, la Princesse savait qu'elle n'avait pas les mains propres et que, donc, elle avait des choses à se reprocher, des choses à cacher, aussi. Cependant, elle avait quand même accordé le bénéfice du doute à ces nouveaux arrivants, ce qui avait sans nul doute été une sage décision. Un choix qu'elle ne regrettait d'ailleurs pas, même maintenant qu'elle apprenait à connaître ces fameuses jeunes Nordiennes. Ce qui était tout de même quelque peu paradoxal, c'est qu'elle se sentait plus à même de se dire connaître Lynara que de pouvoir faire la même chose concernant Jeyne ! Pourtant, c'était bel et bien cette dernière que son frère avait épousé ! Mais les circonstances faisaient que ... Les circonstances faisaient que Jeyne était pour le moment absente, ce qui, évidemment, empêchait les deux belles-sœurs de se fréquenter et de continuer d'apprendre à se connaître.
    ❧ Nous pourrons toujours aviser en temps voulu, je suppose. ❧ Elle lui adressa un doux sourire, avant de reprendre. ❧ Je ne doute pas que ce moment passé en votre présence me sera nettement plus appréciable que s'il se tenait avec un autre membre de la Cour. A l'exception de mes plus proches et de mes plus anciennes connaissances, bien évidemment, mais ... Je ne saurais trop comment l'exprimer autrement, mais votre présence m'amène à passer d'agréables moments. Loin du tumulte de tout ce qui peut passer derrière ces portes closes. ❧
Megara n'était pas suffisamment naïve pour penser que, parce qu'on ne la voyait plus, on choisissait de s'arrêter de vivre, en attendant de pouvoir se remettre en marche dès lors qu'elle serait à porter de votre regard. De la même façon, elle savait que la vie de chacun ne tournait pas en fonction de la sienne, qu'elle n'était en rien l'astre solaire autant duquel tout s'articulait. Si elle possédait une certaine fierté et un orgueil certain, ils n'étaient pas suffisamment mal placés pour qu'elle devienne exécrable et imbuvable. Oh, elle pouvait avoir ses mouvements d'humeur, certes, car elle demeurait une Lannister, après tout, mais, preuve en était, elle était adorée par le personnel de maison. Il ne viendrait donc à l'idée d'aucun cuisinier de lui servir des mets un peu trop cuits, ou alors pas assez, ou bien encore des mets qui manqueraient d'assaisonnement ou en auraient trop. Et, de la même façon, elle était sûre et certaine que jamais aucune servante n'avait encore craché dans sa nourriture, ni même coupé son vent avec de l'eau ! Elle savait que ce genre de choses arrivait, pour avoir déjà entendu des domestiques comploter entre eux, en se croyant loin de ses oreilles, mais jamais une telle action n'avait été orientée en direction de l'un des membres de la famille royale, à ce qu'elle en savait. Mais, après tout, elle vivait dans son monde et eux dans le leur, et si ces deux mondes se croisaient, ils n'étaient pas non plus complètement superposables. C'était comme avec les couloirs. Il y avait des passages secrets et des raccourcis, permettant à la domesticité de se déplacer sans être toujours vue, et de gagner du temps en s'évitant certains détours. Mais, oui, Lynara avait sans doute raison. L'aînée des Princesses du Roc devait bien être une personne honorable, par bien des aspects, cependant ... Cependant, le bât blessait quand même un peu, et ce bien que ce côté déshonorable qui était le sien était bien étouffé et caché, comme il se devait de l'être.
    ❧ Je sais que Mère n'accepterait jamais de compter quelque membre sans mérite autre que sa fortune, au sein du Conseil. Une place auprès d'elle, et auprès de Père, se mérite, et il y a beaucoup de potentiels appelés pour très peu d'élus. Cela ne m'a donc point étonné de voir, en cette fameuse occasion, que le gendre du Grand Argentier était pourvu d'un esprit vif et pertinent. Quant à avoir été honorable ... Je pense n'avoir pourtant fait que mon devoir, bien que cela m'a été naturel puisque réaction imposée et réflexe. Et puis ... Il m'avait tout de même apporter une belle fleur ! ❧
Non, on n'achetait pas Megara avec une simple fleur, mais, tout de même, elle n'était point jeune femme à refuser de reconnaître qu'une telle attitude lui était agréable. Et sans doute cela se percevait-il, ce qui expliquerait pourquoi, avant de quitter le Roc pour des contrées plus septentrionales, Gareth, lui aussi, lui avait offert des fleurs. Et, alors même qu'il était au loin, elle continuait de recevoir ce genre d'attention matinale, car, visiblement, son époux avait pris ses dispositions pour que ce soit le cas. Mais, il n'y avait pas à faire. Megara se disait qu'elle apprécierait encore plus ces bouquets matinaux si ceux-ci lui étaient directement donnés par Gareth. Car cela signifierait ni plus ni moins que le jeune homme était rentré et que, espérons le, il n'était pas prêt de repartir de si tôt. Megara se disait d'ailleurs que, s'il le fallait, elle irait plaider sa cause, et celle de son époux, auprès de son père, quitte à user de la corde sensible en faisant quelque chantage à son paternel, à moins que cela ne ressemble plus à de l'exploitation éhontée de son affection pour elle et de sa propension à avoir bien des difficultés à lui refuser quoi que ce soit ! Et si les relations entre Lord Brax et son fils héritier ne ressemblaient probablement pas exactement à celles qui existaient entre le Roi du Roc et sa fille aînée, il n'en demeurait pas moins qu'une certaine affection était tout de même existante entre eux. Mais peut-être Lynara elle-même en avait-elle déjà conscience, puisque, visiblement, elle avait été informée du choix de Lord Brax d'avoir son héritier auprès de lui il y a quelques temps de cela. Cependant, ce fut surtout face à la question de son interlocutrice, concernant Corval, que Megara réagit.
    ❧ Malheureusement, il ne me semble pas, non. Vous savez, la vanité et l'envie sont deux tares bien répandues parmi la Noblesse. Si je mettais à représenter un fief plutôt qu'un autre, demain, on chercherait à trouver une raison à ce choix, en laissant bien évidemment de côté l'aspect qui aura été primordial, c'est à dire la beauté et l'inspiration. Mais ... Mais j'ai tout de même déjà laissé mon esprit s'inspirer de Crakehall ou encore de Belcastel. Il s'agit là des fiefs respectifs de deux de mes arrières grands-pères, et donc, également, pour Crakehall, du fief de mon grand-père maternel. Les privilèges familiaux ... Et puis ... Vous verriez Belcastel, dans la tempête ... ❧ Dans la plupart des cas, Megara essayait au mieux de ne pas faire cas des racontars des courtisans, ni même de la nature de leurs velléités et de leurs ambitions personnelles. Ils semblaient toujours prompt à se pousser les uns les autres, du coude, ou à coups de pieds, de façon figuré, bien évidemment. Quoi que, parfois ... Il n'en demeurait pas moins que Megara ne cherchait pas pour autant à volontairement leur apporter du grain à moudre, ou d'approvisionner en eau les pales de leur moulin, comme le dit l'expression. Ce qui expliquait pourquoi elle n'était pas foncièrement partante pour se lancer dans la représentation de tous les grands fiefs du Royaume. Tout comme cela expliquait également pourquoi elle s'abstenait assez régulièrement de faire des réponses trop longues aux incitations à discuter, ou plutôt à cancaner, qui pouvaient avoir lieu auprès d'elle parmi les jeunes courtisanes de son âge. Sans se vouloir supérieure ou plus mature qu'elles, la Princesse éprouvait cependant quelques sentiments de fierté de désormais pouvoir savoir quel effet elle faisait sur certaines d'entre elles concernant le fait que tous savaient désormais qu'elle n'était plus vierge. Ou tout du moins devaient-ils bien s'en douter, et ce alors que certaines jeunes filles étaient encore pucelles, et donc encore toutes plongées dans leurs visions d'amour courtois et de péché de la chair tout romantique et édulcoré. ❧ Si je leur disais le fond de ma pensée, je crains fort que cela n'engendre quelque esclandre. Certains nobles pères n'hésiteraient sans doute pas à blâmer leur fille de m'avoir offensée, ou de s'être montrée trop puérile et ridicule devant moi ... Je ne leur veux pas de mal, vous savez, c'est juste que ... Si elles pouvaient toutes avoir votre franchise et votre spontanéité, ce serait bien plus agréable. Car vous ne m'offensez point, Lady Lynara, peu importe le nombre de fois où je vous le confirme. Au moins savez-vous aborder des sujets suffisamment intéressants pour ne pas me donner envie de tourner les talons ou de piquer du nez ! ❧
Un éclat de rire fusa d'entre ses lèvres, alors que ces mêmes lèvres adressaient un sourire on ne pouvait plus sincère à la jeune noble issue du Royaume du Nord. Megara ne l'avouerait sans doute point, ou en tout cas, pas si tôt dans sa grossesse, mais depuis qu'elle savait qu'elle attendait un enfant, il lui semblait parfois qu'elle était en mesure de se sentir bien fatiguée, tout à coup, et de sentir ses yeux lui piquer, ou ses paupières devenir lourdes, et ce alors qu'elle n'était pas à l'abri entre les murs de ses appartements privés, ou seulement entourée des siens ! Il ne manquerait plus qu'elle s'endorme en pleine séance de couture ! Outre le fait qu'elle prendrait alors le risque de se piquer le doigt, comme dans l'un de ces contes pour petites filles, cela provoquerait bien des rumeurs auprès des jeunes courtisanes qui l'entoureraient alors ! Et, une nouvelle fois, la Princesse du Roc ne souhaitait nullement raviver le feu de leurs discussions la concernant ! D'autant plus qu'elle souhaitait encore garder cette grossesse secrète. Cela lui appartenait, et ... Et elle voulait vraiment veiller farouchement sur tout ceci, comme parce qu'elle savait que, bientôt, déjà, cela ne pourrait plus demeurer une affaire privée. Elle ne voulait pas que cela lui échappe. Tout comme, égoïstement, elle ne voulait sans doute pas partager, elle qui, en tant que Princesse, devait se plier à un certain nombre de sacrifices concernant sa vie privée, parce qu'elle avait un rôle à jouer, un rôle de représentation. En tout cas ... En tout cas, Nymeria, elle, avait toujours été moins prodige dans l'art d'être la Princesse parfaite, attendue, irréprochable, et c'était peu dire !
    ❧ Et bien, ma sœur et vous vous seriez sans doute très bien entendues ! Si elle vivait encore entre ses murs, je ne doute pas que notre conversation aurait déjà été interrompue par l'une de ses entrées en trombe ou, en tout cas, qu'elle serait en passe de l'être à tout instant ! ❧ Nymeria lui manquait. Sa cadette lui manquait. Sa sœur lui manquait. Mais elle devait apprendre à vivre sans elle, et accepter que, désormais, leurs destins s'étaient quelque peu déliés, et que leurs existences avaient pris des chemins qui s'étaient séparés. Mais elles restaient en contact, et leur proximité tout comme leur affection mutuelle restaient, semble-t-il, intactes ! Mais le sujet redevenant un brin plus sérieux, l'attitude de Megara adopta ce ton et cette gravité, si l'on pouvait vraiment parler de gravité. Ne s'agissait-il pas, après tout, de la plus pure, franche et directe des vérités ? ❧ J'ai été élevée et éduquée en tant que jeune Princesse qui, un jour, aurait pu contracter un mariage avec quelque puissance étrangère. Il était donc de mon devoir de savoir tenir mon rang. Mais l'on ne m'a jamais entièrement cantonnée à cela. Vous savez ... Vous savez, il existe bien des fléaux, dont le Nord ne doit sans doute pas être épargné, qui sont en mesure de s'attaquer à tous, pauvre comme riche. S'il était advenu malheur à mon frère, lorsque nous n'étions encore que des enfants, je serais devenue héritière. Les lois de l'Ouest doivent, dans ce cas, bien s'apparenter à celles de votre royaume natal, non ? Une fille ne peut être déshéritée au profit de son oncle. Pas ici, en tout cas. Et ... Et maintenant que mon destin est de rester au Roc, je ne saurais me départir brusquement de ces certitudes qui sont les miennes. Je dois être en mesure de remplacer mon frère si malheur lui advenait alors qu'il serait sans enfant. Ou que, si enfant il y avait, celui-ci perde aussi la vie. Je ne reculerais dans l'ordre de succession que lors de la naissance d'un enfant, que ce soit au sein de mon couple qu'au sein du couple de mon frère et de votre cousine. ❧ Ce n'était pas la première fois, mais Megara marqua tout de même un nouveau temps d'arrêt. ❧ Nous ne serons donc jamais trop de deux pour seconder Jeyne. Vous avez la proximité de son oreille, j'ai la connaissance de ce royaume. Nous devons bien nous compléter, d'un point de vue extérieur ! ... Votre cousine est chanceuse, ne trouvez-vous pas ? ❧ Une certaine lueur malicieuse se mit alors à briller dans son regard. Oui, Megara restait encore jeune, après tout, et le sérieux de tout ceci ne devait pas entacher leur jeunesse à toutes deux, n'est-ce pas ? Ou plutôt, leur jeunesse à toutes les trois. Car si Jeyne n'était physiquement plus présente au Roc depuis déjà plusieurs semaines, sa présence demeurait encore là, semblait-il.


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Megara Lannister
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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyMar 6 Fév - 0:48

Lynara acquiesça d’un signe de la tête, quand Megara souligna qu’elles pourraient toujours se décider quand elles seraient effectivement confrontées à la décision. Elle avait raison, bien évidemment – tout comme elles pourraient convenir d‘un lieu, ou une façon de procéder, et en changer ensuite. Rien n’était figé, et Lynara doutait que qui que ce soit s’offusque des demandes de l’aînée des filles Lannister. Peut-être Lynara se fourvoyait-elle, mais le personnel du château semblait l’apprécier – même si ce n’était là que l’avis d’une personne qui ne les côtoyait pas. Ils pouvaient très bien donner cette impression, sans qu’il n’en soit rien. « En effet. Sachez qu’il en est de même pour moi, princesse. Hormis Jeyne, et les Sept seuls savent quand elle nous reviendra, je ne peux dire avoir de proches ou de connaissances ici, mais je peux dire sans mentir que votre présence me sera elle aussi plus agréable que celle d’un autre membre de la Cour. » Ses préjugés n’y étaient pas indifférents – elle avait peut-être tort, en cela.

Tout comme elle avait eu tort, de penser qu’elle ne pourrait pas apprécier Megara Lannister. Elle n’en avait pas réellement eu conscience, quand bien même elle l’enviait pour son mariage, mais elle avait réalisé après l’avoir rencontrée personnellement qu’elle n’envisageait pas de partager la moindre chose avec elle, étant donné la situation. Force était de constater que ce n’était pas le cas. Souriant, elle l’écouta évoquer les mérites des gens appartenant à l’entourage de ses parents, et ceux de celui qui était, par son mariage, devenu son frère, sans rien ajouter. Elle persistait à penser que d’autres auraient détourné le regard ou ne se seraient pas souciées de lui. Elle poussa malgré elle un soupir las, quand la princesse lui évoqua la vanité, la jalousie, des courtisans, au détriment de son art. Quelle tristesse, que leur attitude la restreignent à ce point. « Peut-être aurais-je l’opportunité de le voir, un jour futur. Votre frère emmènera peut-être Jeyne à la découverte de ces beautés de votre royaume, et peut-être aurais-je la chance d’être à ses côtés, à cette occasion. » Oui, peut-être. Rien ne l’en empêcherait, maintenant qu’elle était mariée, n’est-ce pas ?

Elle se laissa aller à rire, en l’entendant parler de piquer du nez. « je crois que quiconque endormirait la princesse se sentirait honteux, et n’oserait le répéter à qui que ce soit – ainsi, il n’y aurait pas de parent mécontent. Mais je comprends cela parfaitement, pour l’avoir souvent vécu à Winterfell. » Plus d’une fois, en tout cas. Tout comme elle avait vécu des interruptions par les frères de Jeyne, un peu comme Nymeria avec Megara. « J’espère que, lorsque les tensions se seront apaisées, elle pourrait revenir ici, et que je pourrais faire sa connaissance. Que vous pourrez, avant cela, profiter de vos retrouvailles. » Oui, ce serait sûrement merveilleux, pour elle. Lynara ne put s’empêcher de penser à sa mère, à ses frères, à son père… Les reverrait-elle seulement ? Elle se prenait à en douter, plus souvent qu’elle ne l’aurait voulu, et ne put contenir un petit sourire triste, tout en essayant de le chasser.

Elle soupira, comme pour chasser la tristesse plus efficacement, se concentrant sur les paroles de la jeune femme diserte. « Il est vrai qu’une fille n’est pas déshéritée au profit de ses oncles dans le Nord non plus, mais je n’ai eu une éducation telle que lorsque j’ai rejoint Jeyne à Winterfell – elle était bien plus simple, avant cela, même si elle était digne d’une jeune femme de haute noblesse, évidemment. C’est différent, maintenant que je suis mariée, mais mes enfants auraient pu être amenés à succéder à mes frères, s’ils n’avaient pas eu d’héritier. Bien que je ne sois plus une Karstark, et que je n’ai donc plus de prétention sur Karhold, évidemment. » Elle sourit, amusée, à la princesse. « Je pense qu’elle est l’une des plus chanceuses jeunes femmes de ce royaume, de pouvoir profiter de la compagnie, l’écoute et l’amitié de jeunes femmes telles que vous et moi, princesse. Sûrement devrions-nous le lui rappeler, à son retour. » Lynara laissa échapper un nouveau soupir. « Elle me manque. Vous m’en voudriez, si je retournais à mes appartements, pour lui adresser une missive ? C’est le seul moyen de communiquer avec elle, avant longtemps… »

|HJ| Je suis désolée pour l’attente On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] 7894706 Ça te va si on clôture ? On pourra en refaire un plus actuel un peu plus tard ! On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] 1248200772

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MessageSujet: Re: On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé]   On ne nait pas femme, on le devient [Tour V - Terminé] EmptyLun 26 Fév - 23:39

Peut-être que cela tenait à son éducation. Ou peut-être Megara était-elle simplement ouverte d'esprit par accointance personnelle, et que cela tenait plutôt à sa nature profonde, à son caractère inné. Quoi qu'il en était, elle avait toujours su voir suffisamment loin pour ne jamais être qualifiée de grande naïve vivant dans une tour dorée. Ce qui n'était point le cas de certaines jeunes femmes de son âge. Aussi bien nées puissent-elles être, il n'en demeurait pas moins que leurs ambitions lui avaient parfois semblé si terre à terre, si peu ambitieuses. Si communes, aussi. Épouser l'héritier du fief voisin. Ou bien encore, dans la majorité des cas, car il ne peut y avoir des centaines de Grandes familles, épouser l'héritier du seigneur lige de leur père. Megara avait été destinée à autre chose, à un mariage royal avec le Val, même, pendant un temps, rien que cela. Par égard à son rang, mais aussi pour créer quelque diplomatie matrimoniale. Il ne fallait point s'en cacher, mais il s'agissait ici de la motivation qui ressortait principalement lorsqu'une future union matrimoniale était planifiée. Lever la main contre son propre sang n'était-il point une offense ? Lier des liens diplomatiques via un mariage engendrait quasiment invariablement la naissance d'enfants au sang mêlé, et à partir de là ... A partir de là, toute attaque ou toute déclaration de guerre n'en était que plus compliquée. Aujourd'hui, c'était Nymeria qui tenait cette place. Megara ne se leurrait point, le fait que sa cadette ait senti son cœur battre pour le Roi du Val et de la Montagne n'était en rien la raison pour laquelle leurs parents avaient décidé qu'elle épouserait Ronnel. Ou tout du moins cela était-il valable pour Jordane. Leur mère leur avait toujours grandement dit de se méfier des raisons sentimentales, et de toujours savoir percevoir la raison d'Etat. Cela avait sans doute autant été une démarche pour les former, et les forger, que pour les préparer à ce qui pourrait apparaître comme inévitable. En effet, peut-être avait-elle voulu préparer ses filles à se sentir blessées ou peu ménagées si l'on en venait à prendre des décisions pour elles alors que cela irait potentiellement à l'encontre de l'un de leurs désirs profonds, ou de leur volonté de pouvoir choisir, ou en tout cas d'avoir leur mot à dire. Et cela avait plutôt bien marché. Megara ne s'était point sentie offensée de devoir épouser Gareth. Elle avait compris que cela était pour le mieux, le genre de mariage destiné à étouffer tout risque lié au mal qui la rongeait. Cependant, elle n'irait jamais prétendre que cette idée était facilement entrée dans son esprit. Elle avait eu besoin de temps. Besoin de temps pour s'y faire, car cela avait tout de même bouleversé bien des choses en elle, tout en mettant à terre bien des projections auxquelles elle s'était préparée. Quoi qu'il en était ... Quoi qu'il en était, tout ceci, cumulé à bien d'autres choses, avait sans doute toujours fait d'elle une jeune femme capable de se faire aux changements et aux nouveautés. Et le fait de nouer quelque amitié avec une Nordienne n'était point surprenant, donc, remis dans son contexte.
    ❧ Les Sept les guideront, mon époux et elle, jusqu'au retour en ces murs, je n'en doute point. Et il ne se pourrait en être autrement, je m'y refuse. Mais en attendant, vous pouvez compter sur ma présence pour apaiser vos tourments, si cela vous sied, et j'ose escompter pouvoir espérer de même en retour. ❧
Si l'on était honnête et franc, la majorité des choses se pensait, et ne se disait pas. Ou alors, à mots couverts, ou bien encore en secret, à la dérobée, loin des oreilles du ou des principaux concernés. C'était ainsi, une déterminante à part entière des rouages de la Cour, du fonctionnement des courtisans. Il ne fallait donc point s'étonner que tout ou presque finisse par se savoir. C'était comme un grand jeu, à celui qui parviendrait à ne point finir destitué ou entaché par quelque affaire que ce soit. Et il fallait souvent attaquer avant de l'être soi-même. Dès lors ... Dès lors, l'un des principaux défis était de parvenir à tenir à terre et dans le silence tout élément qui pourrait apparaître comme dégradant, ou apparaître comme étant du pain béni pour quiconque chercherait à vous nuire. Alors, au final, Lynara avait sans doute seulement partiellement raison. Nul ne viendrait se vanter d'avoir ennuyé de façon soporifique l'un des membres de la Famille Royale de l'Ouest. Mais cela n'empêcherait jamais certains des potentiels témoins de s'en gargariser et de s'en resservir plus tard, de façon directe ou indirecte. Le chantage était l'un des passes-temps favoris des courtisans, parait-il. Megara ne s'étant jamais investie dans ces petits jeux là, elle ne pouvait point donner son avis sur la chance. Mais elle savait que sa Mère avait quelques capacités dans ce domaine. Etait-ce bien surprenant, dans le fond, quand on savait que, avant de devenir Reine, elle était au nombre de toutes ces jeunes filles d'excellentes familles en quête d'un beau mariage ? Jordane était née Crakehall, ce qui revenait à dire qu'elle avait été courtisane avant d'être Reine, là où Megara, elle, avait toujours été Princesse. Tout comme cela avait toujours été le cas pour sa sœur cadette, sa chère et son adorée Nymeria. Combien de temps encore cette dernière continuerait-elle de lui manquer ? Arriverait-il un instant où cette sensation de manque mêlé à de la tristesse en viendrait-elle à s'estomper ? Une partie de Megara se refusait à pouvoir un jour vivre apaisée, voyant cela comme une sorte de trahison, mais d'un autre côté ... D'un autre côté, cela lui faisait mal, cela la peinait, et elle savait qu'il en allait de même pour Nymeria. Et en bonne sœur aînée, elle se refusait à la simple idée de savoir sa cadette être en souffrance.
    ❧ Je prie les Sept qu'il en aille ainsi. Mais je sais que, pour l'instant, les temps actuels ne s'y prêtent pas, et qu'il est de toute façon trop tôt pour cela. Ma chère petite sœur a des responsabilités, maintenant, et elle se doit d'être dévouée à son nouveau Royaume, désormais. ❧ Il en allait ainsi. C'était la priorité, les exigences de la Raison d'Etat, également. Megara pourrait bien dire et faire tout ce qu'elle voudrait et pourrait, cela n'y changerait rien. Un tel système était instauré depuis des générations et des générations, désormais. S'y opposer serait peine perdue, et surtout, très puéril et naïf. Et la jeune femme n'était en rien une enfant gâtée qui exigeait toujours l'impossible et qui ne se satisfaisait de rien. Même si, peut-être, elle n'était pas reconnue comme étant la plus combattive de sa fratrie. Son esprit s'en allait donc, dérivant bon grès mal grès, et, finalement, sans le reconnaître publiquement et à voix haute, la requête finale de son interlocutrice la satisfaisait quelque peu. Ce manque grandissant, celui de Nymeria combiné à celui de Gareth, sans parler de sa grossesse, et de tout le reste, faisait que, soudainement, elle se sentait bien fatiguée. Seulement voilà, le fait qu'elle attendait un enfant ne devait pas encore s'ébruiter, alors, elle ne pouvait point se reposer sur ce fait pour s’éclipser. Et ce malgré le fait qu'en tant que Princesse, elle pouvait bien aller et venir à sa guise, et sans avoir à se justifier. ❧ Je vous en prie, Lady Brax, faîtes donc. Je ne vous en voudrais point, et il s'agit là d'une requête à laquelle il serait très malvenu de ma part de m'opposer. ... Je vous souhaite une bonne journée, Lady Lynara. Puissent les Dieux veiller sur vous ... ❧


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