Sujet: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Dim 20 Aoû - 3:22
J’avais la voix un peu rauque de l’homme qui a chanté –voire beuglé- toute la nuit. J’avais des courbatures plein les jambes, et le dos me semblait raide et gonflé sous les omoplates. Je ne sortais d’aucune bataille, si ce n’était qu’une offensive symbolique et diplomatique à la face du monde. Ma fille était mariée. Elle n’était plus Stark, mais Lannister. Nos alliés de l’Ouest avaient été honorés, tout comme ceux du Val. J’avais dansé comme si j’étais jeune, comme si je n’étais pas encore touché des stigmates terribles de l’affreuse bataille survenue quelques semaines plus tôt à l’est du Bois-Aux-Loups. J’avais ressenti fortement la douleur de ma jambe, et j’avais parfois eu l’impression d’avoir un peu mal au côté. J’avais trop subi, trop tiré sur mes forces. Je n’étais plus le jouvenceau de jadis, qui combattait avec ses frères de meute pour quantité de seigneurs, forgeant la légitimité du règne des années avant de devenir effectivement le Loup de Winterfell. Qui couchait avec la fille de ces Lords de renom, qui jouissait d’une vie facile, bien que déjà marquée par la guerre. Je n’avais pas quinze ans. Plus de vingt années avaient passé, et rien n’avait changé. Il y avait toujours un ennemi à combattre. Et souriant, j’allais toujours coucher avec quelque beauté, cette fois en mon palais.
J’avais vu son regard, lorsqu’elle s’était éclipsée. Mon cœur avait cogné ma poitrine, ses yeux de braise m’avaient fouetté les sangs. J’avais continué à ripailler, toutefois. Je ne craignais pas les racontars en temps normal, mais là il en allait de l’honneur d’une reine. Le Vieux Loup a ses appétits. Certains savaient, ici, que jusqu’à récemment je couchais avec une jeune nymphe venue de contrées lointaines. Mais même cela, mon ennemi me l’avait pris. C’était son espionne. La-Mort-Aux-Loups m’avait presque tout pris. Des milliers de nordiens, de vieux camarades. La révélation d’un amour trompé. De cruelles meurtrissures pour mes deux fils. Jusqu’à mon propre frère. Le dernier, Brandon. J’avais pensé, un peu cruellement, que sa disparition marquerait la fin de mes vieux démons, qu’ils s’estomperaient avec lui. L’amant de feue l’amour de ma vie, ma Reine, était disparu. Mais cela n’avait pas arrêté les cauchemars.
Et maintenant, la nuit, j’entendais les cris et les gémissements des hommes, des femmes et des enfants que j’avais fait crucifier vifs au crépuscule de l’été, sur la route de Winterfell.
Ces sombres pensées me firent froncer les sourcils. Eh bien, vieux loup, qu’as-tu à te meurtrir encore ? La nuit est vieille. Tout le monde est couché, ou cherche la couche de quelqu’un d’autre. Mes bottes ne produisent aucun son sur le sol de pierre. Il fait plus chaud, dans cette aile du château. Déserte à cette heure… Hormis Ser Flint que je surprends en train de fouailler sous les jupons d’une Forrester, à moins que ça ne soit une Omble ? Tous deux s’éclipsent, rouge pivoine à la lueur des torches. Je souris. Ce soir, pour tout le monde, c’est une nuit de paix. Une nuit d’amour.
Profitez-en, tous. Demain, la guerre reprend.
J’arrive près de ses appartements. Deux gardes drapés d’une cape aux couleurs du Val me toisent. Je ne souffle un mot. Je ne les regarde même pas. Je me redresse, même si la bière brune des Karstark me fatigue et me donne envie de me coucher. Les deux soldats se regardent à leur tour, puis l’un d’eux entrouvre la porte et me fait signe de passer, inclinant la tête. Hochement de tête. Et je la retrouve. Réveillée. Ses cheveux sont relâchés, sa longue crinière brune retombant sur ses épaules, sur sa poitrine masquée d’une robe de nuit. Elle est déjà déshabillée ? Dommage. J’avais toujours aimé retirer les vêtements d’une maîtresse ; c’était comme un combat d’avant-garde, imprévu et passionné. Je lui offre un large sourire, comme j’en produis peu. Je suis tenté de me jeter vers elle, contre elle, en elle… Mais la satisfaction de ce genre d’incartade royale vient aussi du temps qu’on passe à en profiter. Je reste là, comme figé sous ma tunique de cuir épais, noire, frappée d’un relief de Loup Stark, la cape grise toujours retenue par les lourdes broches à tête de loup, Hurlements au côté, même à un mariage. Je me sens lourd. Je me sens fatigué, tiré, tendu. Blessé, meurtri ; je n’ai pas récupéré. Mais à la voir, je me sens plus jeune, comme ragaillardi par l’attrait –sans doute pas totalement innocent- de la plus belle femme de Westeros.
| Je n’ai pu résister à l’impulsion de venir troubler quelque peu votre sommeil, Majesté. Loin de moi l’idée de me prévaloir de quelques droits du « toit » sur mes invités, mais vous êtes partie fort tôt des festivités, au plus grand dam je crois de mon Sénéchal, Conrad Omble. Il aurait volontiers continué à danser avec vous jusqu’au bout de la nuit. |
Je parlais d’un ton espiègle que ne connaissait que mes maîtresses, dans un des rares moments de calme et de détente de mon existence, de mon tempérament. Le ton était espiègle pour trancher avec ces mots, presque empruntés, distanciant outrageusement la souveraine de moi alors que quelques jours plus tôt, elle se donnait à moi et je la tutoyais. Mais seulement au lit. Et pas encore tout de suite ; j’étais d’humeur joyeuse. Je me confiais, je me dévoilais ; je n’étais jamais faible qu’en compagnie d’une femme.
| Mais je crois qu’il faisait surtout cela pour exciter ma jalousie. Vous n’avez sans doute jamais autant mérité votre surnom que ce soir, Votre Grâce. Et je comprends un peu mieux l’empressement de ces voisins belliqueux à venir chercher querelle au Val, quand on a la chance de contempler son Joyau. |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Lun 21 Aoû - 11:26
I Can Hardly Wait
La fête battait son plein. Tandis que les musiciens entonnaient une nouvelle mélodie, entre les tables du banquet, le vin et la bière coulaient à flot, les plateaux de nourritures semblant continuellement aller et venir des cuisines. On riait, on parlait fort pour s'entendre à travers le brouhaha ambiant et de temps à autre, un tonitruant « Longue Vie aux Mariés ! » retentissait dans la salle, auquel, à l'unisson, les convives trinquaient. Puis, tout recommençait de plus belle, avec une nouvelle chanson ou une bousculade, dans un tourbillon sonore et humant fort les viande grillée. Si la seule tablée qui contrastait un peu avec la joyeuse ripaille était celle réservée aux invités d'honneur, et donc, étranger, on distinguait nettement deux femmes, aussi souriantes que leurs homologues de fête, mais dont les têtes inclinées l'une envers l'autre indiquait la discussion privée. Elle formaient un rare tableau de beauté et d'élégance : aussi blonde que l'autre était brune, aussi imposante que l'autre était délicate, elles n'entrecoupaient leur conversation que d'une gorgée de vin ou d'un applaudissement, voir d'un rire franc et joyeux qui ne trahissait que trop leur entente pour ne pas dire amitié. C'était si agréable à regarder que plus d'un s'enhardissait à se présenter à elle, invitant l'une et l'autre à danser, le torse gorgé d’orgueil lorsque, par chance, elles acceptaient. Et l'on faisait alors volontiers place pour admirer, tout à loisir, les robes de soie bleu et argent ou de satins rouge et or briller sous la lumière des centaines de bougies au rythme des figures rythmées de leurs déhanchés.
Sharra avait toujours aimé danser. Petite, déjà, elle ne ratait jamais une occasion, ce qui n'avait fait qu'accentuer le ravissement paternel, à défaut de pouvoir être présenter à une mère forcée de garder le lit. Les absences de Lady Oshana aux banquets et fêtes, données dans les premières années de la victoire sur Harren Hoare, avaient rythmé la vie à Cordial qui reprenait enfin ses couleurs et faisait honneur à son nom de baptême. Aussi, Sharra avait toujours associé les fêtes à un sentiment joyeux, symbole de Paix et d'Abondance, et le comptait jamais les dépenses quand il s'agissait pour elle d'en organiser. En l'occurence, elle était aux anges : malgré l'échec cuisant du Conclave de Goëville, on célébrait aujourd'hui à Winterfell le mariage de la Princesse Jeyne, ainée des enfants du Roi Torrhen, avec le Prince Lyman Lannister, futur Roi du Roc. Une alliance conclue dans le Val, en marge du Grand Tournoi, et qui voyait se pérenniser dans le sang une promesse de paix entre deux grands royaumes. Comment ne pas être aux anges quand on était celle que beaucoup considéraient comme la Reine Pacificatrice ? Du reste, ce mariage lui permettait de retrouver Jordane, son alliée mais surtout, son amie. Les années passées avaient distancées les deux souveraines, pourtant si proches lors de sa visite aux Eyrié six ans auparavant. Malgré leurs différences, elles étaient taillées du même bois : celui de celles prêtent à tout sacrifier pour leur Royaume, et pour leurs enfants. D'ailleurs, n'était-il pas question pour elles d'unir dans le sang leurs deux maisons, en faisant épouser à Ronnel Arryn l'ainée des filles du Roc, la Princesse Megara ? Mais pour l'heure, la politique pouvait attendre. Toute à la danse, elle glissait entre les bras puissants de Conrad Omble qui, malgré quelques maladresses, se démontrait plus habile qu'elle ne l'aurait cru. Aussi, aux dernières notes, elle eu volontiers accepté une seconde demande mais au même moment, on réclama : « Et maintenant, le temps est venu de la Cérémonie du Coucher ! »
Une vieille tradition. Et un point culminant des festivités de mariage, qui marquait du même la seconde moitié de nuit. Moitié durant laquelle chacun s'accordait de boire un peu plus encore, voir d'imiter les jeunes mariés et d'aller chercher le plaisir de la chair. Sharra, de son temps, n'y avait pas échappé, comptait dans son escorte la plus large cohue d'homme à ce jour. Mariée comme il était de tradition dans la Haute Salle des Eyrié, en présence du vieux Roi Arryn sur le Trône de Barral, on avait ensuite escorté la jeune mariée depuis la Chambre du Croissant où s'était tenue le banquet jusqu'à la Tour du Faucon où dormait son époux, alors Prince héritier. Le long des escaliers, on lui avait d'abord retiré le long voile piqué de perles blanches, les délicats souliers vernis, le manteau aux couleurs Arryn posé sur ses épaules par Jehan lors des sept bénédictions. Puis, on avait dégrafé son corsage, on l'avait délestée de sa robe de lourdes soieries blanches et argentées et porté en chemise jusqu'à la chambre nuptiale, le tout sous des sifflements admiratifs ventant sa beauté qui, ravissant ses traits, sublimait son corps. On lui avait épargné de la présenter nue à Jehan ; après tout, on portait au lit la future Reine de la Montagne ! Et puis il y avait sans doute cette élégance naturelle des chevaliers valois à ne pas vouloir se déshonorer en plaisanteries grossières, souvent de mise lors du délestant trajet. D'après ce qu'elle savait, Torrhen Stark s'en était inspiré, et la recommandant aux hommes qui escorteraient la Princesse Jeyne. Cependant, elle pouvait aisément se douter que la jeune fille n'était pas à l'aise aussi, prenant congé du Seigneur Omble, elle alla vers elle et lui prit les mains d'un geste maternel. « Vous verrez, Votre Altesse, tout se passera bien. Je souhaite que les Nouveaux et Anciens Dieux bénissent cette nuit, que je vous souhaite belle et douce ! » Elle embrassa alors Jeyne sur la joue, comme elle l'eut fait avec sa propre fille. L'instant d'après, on l'enlevait du sol pour la porter « Vers des contrées plus élevées encore que celles du Val ! »
Sharra suivit un instant des yeux le curieux cortège, avant que son regard ne glisse sur son hôte. Elle réprima un sourire. Il avait bu, sans doute beaucoup pour oublier ce qui se préparait. Il lui avait fait la courtoisie de danser sobre avec elle, mais à présent qu'on emportait sa fille vers les bras d'un homme qui n'était pas son père, d'un homme qui ne la considèrerait pas avec tendresse mais avec désir, elle pouvait sentir que l'alcool avait été le moyen d'oublier. Ou bien était-ce pour ne pas se remémorer les horreurs de peu, vécues lors de la campagne du Bois-Aux-Loups contre les sauvageons qui menaçaient encore et toujours ses frontières ? Il avait voulu faire bonne figure pour ses invités, mais elle qui le connaissait peut-être mieux que d'autres des présents sentait bien qu'il réalisait lui-même que le temps passait. Elle le lu dans ses yeux qui croisèrent les siens. Sans un mot, sans un sourire, elle le soutint jusqu'à disparaitre dans un couloir. Pour elle, pour eux, la soirée ne continuerait pas au milieu de la foule, au milieu des chansons et des rires. Après avoir pris congé de Jordane et faisant un signe à son frère Smaug, elle quitta le banquet pour remonter à ses appartements. Une chambre spacieuse et agréable, une autre attention. Avant de refermer la porte, elle glissa quelque mots à son frère. Après quoi, elle se délesta de sa coiffe compliquée, et quitta sa robe pour une tenue plus confortable. Malgré l'heure avancée, elle s'installa à une table, se servit un peu d'eau mentholée qui attendait, fraiche et vivifiante, auprès d'un rouleau de parchemin. Même une soir de noces, une Reine a toujours à faire. Elle s'installa alors, s'empara d'une plume et commença à griffonner quelques mots.
Attendu, elle ne fut pas surprise de le voir entrer. Elle ne leva d'ailleurs pas la tête, terminant son travail à son rythme tandis qu'il se redressait et remarquait son départ précipité. « Simple solidarité féminine, Sire. La Reine Jordane avait quitté la table, et on allait porter votre fille à son époux... » Elle posa sa plume avec un sourire. La remarque sur Conrad Omble dont elle aurait touché l’œil l'amusa. « Il est vrai qu'il est agréable danseur, et que j’eus volontiers accepté une seconde demande. » Elle se leva alors d'un geste gracieux, et glissa jusqu'à lui avant de poser une main sur sa joue hirsute. Elle pouvait sentir son sang pulser contre sa peau, son regard se gorger de désir. Elle même frémissait. Il avait tout d'un loup et elle d'une colombe. Une envie irrésistible de crocheter ses mains autour de son cou et de e pâmer contre ses bras forts la prit, mais à la place, elle demande avec douceur : « Et bien ? Comment se sent-on en père qui vient de marier son enfant ? »
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Lun 21 Aoû - 13:30
J’avais toujours aimé les femmes. Grisé dans ma jeunesse par mon statut de jeune prince prodigue de Winterfell, j’en avais profité éhontément des années durant, dans ma prime jeunesse. Je me souvenais encore de l’accueil des seigneurs du septentrion, les Mormont notamment. J’avais combattu et saigné face aux sauvageons sur leurs plages de galets, mais je m’étais largement payé sur le dos de la maison hôte. Nelya Mormont avait subi nos récits, avant d’accepter, de très bon gré, de nous ouvrir son lit, à moi et aux autres frères Stark. J’avais honte parfois, en y repensant. Nous avions profité de notre renom, de notre gloire naissante, de notre statut. Jamais nous n’avions forcé aucune de ces donzelles. Mais nous avions su toutefois être très persuasifs. Comment dire non à de jeunes et beaux princes, pleins de verve et de talent pour la chose militaire, déjà célèbres avant même d’avoir connu les caresses d’une femme ? A d’autres moments, je me disais que nous avions bien fait de profiter de la vie, de ces instants de plaisir, de bonheurs partagés. Les années m’avaient dépouillé de tout ce que j’étais lorsque j’étais encore jeune. J’avais perdu le peu d’innocence que mon entraînement m’avait laissé, j’avais perdu mes illusions et mes rêves. Ma femme. Mes frères, les quatre, les uns après les autres. J’y repensais souvent. Après La-Mort-Aux-Loups, j’étais presque sûr de les rejoindre. Je divaguais entre la vie et la mort, pensant qu’il était enfin l’heure de rejoindre mes fantômes. La souveraine que je rejoins m’aide à évacuer ces vieux démons, au moins pour quelques heures. Autrement, j’aurais ruminé. Seul, dans un lit trop grand, une chambre trop vaste, à me demander qui sera le prochain à partir. Je ne peux m’empêcher de grogner dans ma barbe, même si c’est surtout ironique.
| La peste soit des femmes et de leur fichue solidarité. Je préférais t’avoir avec moi, en bas. Sans toi, cette fête n’est jamais qu’un marché de dupes ; ma fille contre du temps. Ma fille contre les mains libres contre Harren le Noir. |
L’alcool me rendait loquace, et je m’ouvrais à Sharra. Malgré les nécessités politiques, je me devais d’assumer le fait que je me sentais proche d’elle. Je m’étais amusé, ce soir. Bien sûr. Mais cela voulait dire aussi que je ne trouvais plus tout à fait mon compte dans les événements qui se voulaient heureux, bénéfiques pour mes proches, pour moi-même. Avant, cela suffisait. De la bière brune, des camarades avec qui partager des souvenirs et légendes d’exploits, des mets que j’affectionnais et si le cœur m’en disait, une putain pour chauffer ma couche. Cela me suffisait… Car ce qui me rendait vraiment heureux, c’était d’œuvrer à la destruction du père de tous mes maux. La belle arrête sa missive et se retourne vers moi. Sa silhouette flatte mon désir ; j’ai envie d’elle. J’ai envie de compagnie. J’ai envie de la plus belle femme de Westeros. Je souris à ses paroles à propos de Conrad Omble.
| Tu as bien fait de ne pas y succomber ; dans le Nord une danse c’est de la politesse. Deux danses, c’est de l’intérêt. Je crains que mon Sénéchal n’aurait pu facilement nourrir le même genre d’intérêt que celui que je te porte… |
Je laissais ma phrase en suspend. Inutile de donner trop de détails à Sharra, elle n’avait pas besoin de savoir que mon second avait des goûts bien particuliers en matière de sexe. Je me rappelais de certaines de ses maîtresses qui avaient adoré cela. D’autres qui s’étaient épouvantées. J’avais déjà dû réparer les pots cassés. Juguler mon ami. Il n’avait jamais franchi la limite que je lui avais fixée, mais il avait parfois éprouvé du ressentiment. Et voilà que Sharra la Belle vient poser sa main sur ma joue, passant sur ma barbe fournit. Ses prunelles me faisaient chavirer ; me donnaient envie de la prendre, de la posséder. Je sens son désir, dans le fond de son regard. Sa question me fait soupirer et je détourne le regard.
| Je me sens vieux, je crois. Je suis maintenant en position d’avoir des petits-enfants. Par les dieux, je ne me serais jamais vu vieillir autant ! |
J’étais aujourd’hui plus vieux que mon père, que chacun de mes frères. J’avais vécu plus longtemps… Plus profité, plus subi, aussi. Cela m’avait donné la force de vouloir faire du Nord autre chose que l’état tampon misérable entre Westeros et le Nord Véritable. Je passais une main, doucement, dans le dos de la Reine du val. Je l’attirais à moi, penchant la tête pour emplir mes poumons de l’odeur de son cou.
| Mais je suis heureux que Jeyne parte pour le Roc. On m’a signalé avant la cérémonie qu’une armée fer-née remontait le Neck et qu’une flotille avait passé le Cap Kraken. La guerre est de nouveau sur moi, ma douce, sitôt que j’en ai terminé avec la précédente. |
Je l’embrassais à la base du cou, sur sa clavicule en partie dénudée, en partie recouverte de sa longue chevelure.
| Quel effet cela fait-il, Majesté, de partager la couche d’un loup sanguinaire ? |
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Lun 21 Aoû - 15:59
I Can Hardly Wait
Elle eut un petit rire. L'instant et l'alcool aidant, il avait abandonné le vouvoiement du même coup qu'il laissait derrière lui le cadre de leurs relations diplomatiques et entrer dans leur sphère privée. Pourtant, il lui était difficile de ne pas parler d'affaires d'Etat. Ils avaient cela en commun. Depuis son couronnement et surtout, depuis les deux dernières années passées à gouverner seule en lieu et place de son fils, Sharra avait l'impression d'être d'abord un pouvoir avant d'être une femme. Un pouvoir duquel trop dépendaient, que ce soit ses vassaux ou ses homologues étrangers, et chacun de ses gestes étaient souvent emprunts d'une double signification. Et en l'occurence : la présence de la Reine Régente du Val à un mariage entre une princesse nordienne et un prince ouestrien aurait de quoi faire fulminer le Maître de Harrenhal, le Roi des Iles de Fer et du Conflans et l'autoproclamé Seigneur des Sept Couronnes.
« Me reprocheras-tu donc d'avoir écourté ma présence en bas ? C'est autant de temps qu'il nous aurait manqué ici, et à choisir... »
Ses mots se perdaient dans un autre sourire. Ils étaient différents et pourtant, si semblables. Ils s'étaient trouvés un même terrain d'entente, et si leur relation avait pris un tournant supplémentaire, aucun n'en oubliait pour autant leur grand dessein : faire face. Face à celui qui, par une fois déjà, s'en était pris à ses montagnes et dont elle craignait que le souvenir de l'échec, doublé de l'affaiblissement d'un Val privé de son Roi et laissant derrière un héritier trop jeune pour prendre sa suite, exciterait son désir de conquête. Elle en était persuadée, il ne s'arrêterait pas à la seule satisfaction d'avoir fait du Dragon tricéphale une jeune dragonne enragée. "Brûle de t'élever" était sa devise, et il n'hésiterait pas à brûler chaque Royaume de Westeros si cela l'élevait au rang de Roi des Cendres.
Elle choisi de ne pas relever la remarque sur Omble. Elle ne pouvait que trop imaginer une nuit avec un homme aussi robuste, habitué au dur climat de la Baie des Phoques. Sans doute se serait-il jeté sur sa peau douce et ses lèvres délicates comme un assoiffé sur une source claire ! Elle devinait aussi qu'il lui en parlait en connaisseur : les deux hommes cheminaient ensemble depuis de longues dates, et Conrad Omble était souvent murmuré comme le seul ami que connaisse encore le Roi du Nord, les autres ayant tous péri dans la série de campagnes militaires qui avaient fait sa légende. L'Invaincu. Tel était ce que l'on chuchotait sur le passage du Loup de Winterfell chaque fois qu'il rentrait de bataille, plus sombre et scarifié que la dernière fois, mais toujours sain et sauf. Quelle force de la nature il était ! Sans doute était-ce ce qui l'avait séduite en lui. Cela, et l'étincelle encore humaine qui se dégageait de lui lorsqu'il parlait de ses enfants. D’ailleurs, à la mention de Jeyne et de son destin, il détourna la tête, remarquant que le temps passait. De sa main toujours portée à sa joue, elle la caressa doucement.
« L'âge et la vieillesse ne sont pas toujours liés. Et dix de mes plus jeunes chevaliers ne sauraient égaler ta vigueur ! »
Comme pour faire écho à ses mots, il l'attira soudainement à lui d'un geste doux mais ferme. Elle se retrouva alors contre son torse puissant, fermant les yeux à son contact qui basculait sa tête et venait respirer ses cheveux. Malgré la menace de fer-nés au large de Cap Kraken qui l’obligeraient à reprendre sous peu les armes, Sharra laissait glisser sur elle le voile du souci pour se laisser envelopper de langueur. Au toucher de ses lèvres contre sa peau, elle frissonna et laissa échapper un soupir. Torrhen était un amant d'expérience, qui savait savourer à part égale autant les étreintes brûlantes que leurs doux prémices. Sa remarque la fit sourire.
« Un loup sanguinaire ? »
Les yeux toujours fermés, elle fit remonter une main contre son échine, passant ses doigts fin dans ses cheveux de jet, l'attirant d'avantage encore dans le creux de son cou cependant qu'elle cambrait son corps un peu plus contre le sien.
« Sire, je ne sens ici qu'un homme contre moi... A moins qu'il ne s'agisse d'une mise en garde pour plus tard ? »
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Lun 21 Aoû - 21:32
Sharra s’amusa de la situation. Je ne m’offusquais pas de son rire. C’était un fait que Winterfell en manquait depuis bien des années. On n’entendait le plus souvent que les bruits de pas des gardes et des passants, dans les couloirs de la forteresse. Le temps des rires et des immenses banquets était passé depuis des années, en tout cas en mes murs. L’occasion actuelle était donc doublement atypique ; c’était le premier mariage d’un Stark avec quelqu’un de l’étranger depuis de très nombreuses années, et c’était aussi les premières réjouissances sans lourdeur, sans que je ne me sente réellement forcé. Durant la campagne, la Lannister avait accompli un grand travail de préparation. Noyant sans doute ses peurs pour son fils dans le travail acharné de toute cette organisation. Je savais que personne n’avait chômé durant cette campagne. Ni les hommes sur le front, qui suaient sang et eau pour que les gens plus au sud survivent, ni les femmes à l’arrière qui se battaient pour qu’un lendemain ait vraiment lieu. La Reine du Val me leurre sur ses intentions, mais je souris malgré tout, amusé par la pointe.
| A choisir, tu n’as fait toute cette route que pour retrouver les attentions du Roi du Nord, je n’en doute pas. |
Elle était surtout venue pour protéger son pays, comme moi à sa place quelques mois plus tôt, lorsque j’avais fait l’effort de venir si loin au sud, à Goeville, alors que mon royaume était déjà attaqué par le plus formidable ost à avoir attaqué le Nord depuis des décennies, voire plus encore. J’avais voulu nouer des alliances, et nous y étions. J’étais proche de conclure avec l’Orage, mais la Durrandon m’avait dupé et m’avait retiré sa fille pour Jon, elle épouserait un dornien. L’Ouest serait neutralisé par le mariage de Jeyne, mais guère acquis. Ce sujet formait un poids, entre Sharra et moi, parce qu’il eut été simple que nous nous remarions ensemble. Simple, mais infécond. Rhaenys Targaryen proposait sa main pour nous unir contre la toute puissance d’Harrenhal. Mais elle refusait Jon, car il n’était Roi. La situation était complexe. Plus à chaque instant, avec ces forces qui déjà remontaient vers moi alors que mon armée ressortait déjà d’une terrible campagne. Si glorieuse, si horrible. Je savais déjà que la suivante serait bien pire. Les enfers allaient se déchaîner, je n’avais aucun doute là-dessus. Je travaillais depuis dix ans à la chute de mon ennemi, car j’avais toujours su qu’il travaillait sans relâche à notre propre anéantissement.
Sa main douce, si frêle en comparaison des miennes, vient me caresser la joue. Sharra me flatte, mais je sais que ses compliments sonnent creux ; jamais encore je ne m’étais senti si las, si vieux. Ma barbe se décolorait. Mes cheveux aussi. Mon corps tout entier se raidissait. Je ne peux m’empêcher de sourire.
| Ca, votre hauteur, c’est parce qu’un nordien vaut dix sudiens. Fussent-ils plus jeunes et plus vigoureux. |
Je savais bien que c’était faux. En vérité, un nordien mourrait comme n’importe qui d’autre quand on lui plongeait une lame dans les entrailles. Je sens la souveraine du Val frémir entre mes paluches, et elle soupire comme d’impatience contenue, de contentement. Cela éveille plus encore mon désir, mais je ne suis pas pressé. Sharra fait mine de ne pas comprendre, tout en se collant plus encore contre moi. Si douce. Si svelte, son corps aux formes très féminines tout entier accroché au mien, en apparence solide comme un roc. Je murmure à son oreille, claquant des dents d’un air faussement prédateur.
| Prends donc garde à ta vertu, jolie biche sudienne. Le Loup s’en est encore tiré en vie du carnage et il a toujours un terrible appétit. |
Par surprise, mes mains sont tombées sous son postérieur et d’une traction, je les attire contre moi, la soulevant contre moi, la poussant, si serrés comme nous l’étions, à s’agripper à moi. Je ris doucement de ma propre bêtise, de cette impétuosité qui déjà me tire atrocement sur le côté du torse ; la blessure y est encore d’une douleur vive, lancinante. Je l’approche du lit en la portant doucement, à pas lents, alors que je lui dévore le cou de baisers ardents, pleins de promesses.
| Je pensais, ma Dame, que ce que vous sentiriez contre vous vous donnerait l’impression qu’il s’agissait de plus qu’un « homme ». Mais qu’importe cette première impression ; j’aime leurrer le parti adverse. |
Je ris doucement de ma propre bêtise alors que je la pose contre le lit, me penchant sur elle, ne rentrant pas sur le lit mais déposant quelques baisers supplémentaires sur son cou, la naissance de sa poitrine, sur son ventre, par-dessus la robe de chambre. Je redresse lentement un regard vers elle, avant de trop me perdre dans mes attentions pour elle. Je la regarde un instant, la dévisage, le souffle déjà court de fatigue, d’ivresse et d’excitation. Ma blessure me lance, sur le côté, mais je n’en fais nulle mention.
| Tu sais, n’est-ce pas, que je vais accepter la proposition de la Reine de Peyredragon ? |
Elle l’aura déjà compris. Mais je ne voulais pas qu’elle se sente trompée, flouée, lorsque viendra le moment fatidique de me voir poser son manteau d’épouse sur les épaules de la jeune Valyrienne. Sharra n’est pas dupe ; elle sait que nous unissons autrement Nord et Val, que si elle eut une fille, elle serait déjà promise à Jon, que si elle-même l’avait voulu elle épouserait le prochain Roi du Nord. Mais elle protégeait l’héritage de ses fils. Et j’avais besoin de Peyredragon autant que du Val, dans ma prochaine guerre. Etrangement, moi qui m’était juré de ne plus me laisser jamais dicter ma conduite par une femme, j’attendais l’assentiment de Sharra avant de continuer. Je ne voulais pas qu’une femme ayant fait preuve d’autant de franchise et d’ouverture pour le vieux soldat éreinté que j’étais ne se sente leurrée, violée. Je ne la forcerai jamais à rien, même ivre comme une queue de charrue. Et je soignais mes alliances comme je le pouvais.
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51789 Membre du mois : 340 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mar 22 Aoû - 1:42
I Can Hardly Wait
Grisant. Tel était le mot qui convenait et qu'il lui inspirait, car il y avait quelque chose de grisant à attirer l’œil, à attiser le désir, enfin, à séduire et partager le lit du Roi du Nord. Elle ne l'avait pas prévu. Leur rencontre à Goëville s'était fait sur le ton de la plus pure et stricte diplomatie, et leurs discussions avaient posé les jalons puis scellé l'alliance contractée avec le Nord en marge du Conclave les avaient. Son seul regret d'alors avait été qu'ils n'eussent pu le pérenniser dans le mariage : Jeyne Stark était promise en épousailles à l'Ouest ; quant à Sharra, les Sept ne lui avaient pas donné la joie d'enfanter une fille, et il n'était pas question pour elle d'épouser Jon. Et pourtant, Torrhen l'avait invitée avec les honneurs aux noces de son enfant, au même titre que la mère du marié, plaçant ainsi sur un même pied d'égalité un échange de contreseings et une union de sangs. Un geste qui l'avait touchée, et rassurée sur les intentions du Loup. Aussi, lorsqu'elle s'était donnée à lui, ce n'était pas tant pour encrer leurs paroles dans leurs chaires, que parce qu'elle avait eu follement envie, et ce depuis le jour où la haute silhouette de Torrhen avait foulé les plages de Grafton. Cette nuit-là faisait écho à une autre, alors que les neiges tombaient sur Winterfell de Winterfell comme pour mieux annoncer le retour de campagne de son Seigneur. A quelques jours des festivités, le désir mutuel avait uni leurs bouches dans un échange fiévreux et affamé, avant que la vague de plaisir ne roule leurs deux corps parfaitement accordés en une danse effrénée.
« A choisir, j'aurais tout aussi bien pu me présenter à toi avant le début de la cérémonie : nue, offerte et indécemment consentante. Mais je ne l'ai pas fait, car je ne voulais pas te priver des délices de l'attente. Je sais combien tu as en horreur les conquêtes par trop faciles ! »
Elle sourit contre sa peau. Dans le fond, elle ne livrait pas vraiment la plus farouche des résistances. Mais elle n'en avait pas besoin. Tandis que sa bouche parcourait son cou, lui arrachant frissons et plaintes douces d'une langueur sans pareille, Sharra pouvait remercier le Destin de se jouer parfois si bien des hommes et des femmes. En plus d'un allié, elle avait trouvé un amant habile, aimant l'amour et le pratiquant en maître. Entre ses bras, elles avaient connu des étreintes dignes du temps de ses premières nuits avec Jehan. Lui aussi avait su éveiller son corps, d'apparence si figé dans la générosité de ses formes, au feu d'une passion grandissante, et sous laquelle il se arquait, coulant comme un ruisseau frais contre les roches chaudes des muscles masculins. Elle rit à sa fatuité, les relans d’orgueil glacé figeant dans le marbre la supériorité de ses talents à ceux qu'il imputait, moindres et sans saveurs, aux chevaliers valois cités plus tôt. Sans pour autant y acquiescer, elle pouvait volontiers croire que l'amour des montagnes était autrement différent que celui pratiqué à l'ombre d'un feu ronflant tandis qu'au dehors, une tempête de neige faisait rage. Au Val, la vie était élégante et courtoise, et si un homme venait à chuchoter d'amour, il drapait ses brûlantes passions par quelque poésie suggestive. Avec Torrhen, c'était autre chose.
Son geste prédateur lui arracha un gémissement moqueur, en proie volontaire. Par ses silences, elle appelait la part animale qui se réveillait en lui, faignant l'ingénue pour mieux exciter ses sens.
« C'est à ma vertu, ou bien ma gorge que je dois prendre garde ? A en juger par ces crocs menaçants, c'est bien d'elle que je soupçonne en vous l'envie de le croquer... ! »
Mais déjà, sans crier gare, ses deux mains empoignaient sans plus de douceur ses fesses, lui arrachant du même coup un léger cri de surprise et de satisfaction mêlée. Ses pieds nus venaient de quitter le sol, fermement pressée contre ce corps qui portait le sien comme s'il était composé de plumes. Son rire un rien enfantin fit écho au sien, cependant qu'il la portait vers le grand lit tendu de draps frais qui n'attendaient que d'être défaits. Ses lèvres avaient retrouvé son cou, et tandis qu'elle le sentait se faire plus pressent, plus impérieux, elle cambra sa poitrine pour en effleurer la sienne avant de retomber entre les coussins. Immédiatement, la soie vivante de ses cheveux s'étalait autour d'elle comme un parterre de fleur, les reflets fauves créé par les lumières des bougies contrastant avec la peau de nacre de sa peau d'où ressortaient ses iris, d'un bleu d'acier éclatant. Ses lèvres, gonflées d'envie, se teintaient doucement du même rose que le fond de ses joues, cependant qu'il contournait sont corps allongé ; le port de bras de chaque extrémité de son visage, prêt sans doute à agripper la tête du lit, elle remonta une jambe vers elle.
« Me pensez vous donc à ce point cruelle pour imaginer que je puisse vous faire l'affront de réduire vos atouts à celui qui vous fait mâle ? »
Elle secoua alors la tête, faussement déçue. Il y avait tant de chose pouvait réveiller les ardeurs chez un homme ! Tant de chemins à découvrir sur un corps, et tant de caresses à prodiguer. Elle aimait en découvrir les recoins les plus reculés, à l'aide d'images incantées de sa voix qui se faisait souffle, presque doucereuse. Elle l'observa alors un instant ; il se tenait à son côté, la surplombant de toute sa taille. C'est alors que dans un souffle court, il laissa échapper son aveux : il allait prendre Rhaenys Targaryen pour femme. De toute évidence, la perspective d'unir son nom et son destin à celui du dragon ne le rebutait pas, c'était même tout du contraire. Pour toute réponse, Sharra lui sourit. D'un sourire tendre et entendu, qui en disait bien d'avantage que n'importe quelle suite de mots. Dans le fond, sa décision était prévisible et légitime. Il faisait le choix d'un remariage qui lui permettrait certainement d'écraser le Noir une bonne fois pour toute. Et si de son côté, si c'était le prix à payer pour l’extinction de la menace Hoare, elle l'acceptait.
« Que crains-tu donc ? Que je me refuse à toi ? Parce que tu la prendras pour femme ? »
Son sourire se fit plus large, laissant pour la première fois apparaitre la rangée de ses dents d'un blanc de neige. Leur reflet brillait contre les flemmes des bougies, cependant que sous les paupières bordées de cils noir, les pupilles d'acier scintillaient. Elle eut un petit rire. Pragmatique.
« Le Conclave a été un échec. J'ai pensé que la guerre était évitable, mais je me suis trompée : la nature humaine est trop forte face à la faiblesse des idéaux. Dans le fond, je le savais. Mais au moins, j'aurais fait ce qui me paraissait être le plus sage, et on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir essayé. »
Songeuse, elle se mit alors à jouer du fin cordon qui retenait noué son corsage, la naissance de ses seins luisant dans le clair de lune jeté sur le lit depuis la fenêtre.
« Nous aurons tous des choix à faire sous peu, tout comme toi. Je respecte ton choix, et le comprends : elle est ta meilleure chance. Sa haine pour Harren forgera de nouveaux relans les fers de tes hommes déjà bien éreintés. A ta place, je n'aurais pas non plus hésité. »
Elle tourna la tête vers la fenêtre. La neige tombait doucement sur le château, le recouvrant d'un épais manteau immaculé. Elle se demandait si l'on s'enfoncerait dans la masse givré, sans un bruit alors que les brumes froides étoufferait le moindre son.
« Sois tranquille, mon Loup. Marié ou non, avec la dragonne ou une autre, je reste à tes côtés. Mes combats sont les tiens, et si je n'ai pas ta bravoure pour contrer le Noir, tu peux me croire sur parole : Westeros ne sera réellement apaisé que lorsque sa tête pourrira lentement sur les pics de sa forteresse maudite ! »
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mar 22 Aoû - 13:09
La Reine du Val m’accueille sans distance, sans retenue et sans réserve. Cette conquête-là fut si aisée que je ne l’avais nullement préméditée. Les propositions n’avaient pas manqué, pourtant. Jordane Lannister avait aussi quelques attentions portées dans ma direction, tout comme Deria Martell, infiniment plus franche dans sa façon de faire. Je me rappelais aussi de Lady Clegane, de Lady Corbois, et des discussions que nous avions eu récemment. Je n’avais jamais fait du sexe un outil de diplomatie ; je n’avais jamais anticipé que cela puisse intéresser quiconque de négocier, de transiger, de cette manière. Je n’avais pas confiance, dans les choses du corps. Plus depuis des années. Pourtant, les choses s’étaient finalement établies en ces termes en compagnie de la souveraine des Eyrié. Je me demandais pourquoi. Il y avait cette proximité bien sûr, que j’appréciais plus que celle de beaucoup. Mais je l’utilisais. Pas pour la manipuler, non, mais pour mieux la connaître. Pour mieux anticiper la valeur de sa parole, pour mieux saisir ses rêves et ses attentes. Je me perdais volontiers dans cette liaison. Comme la considérait-elle de son côté ? Si la beauté semblait tout à fait avenante, je la savais malgré tout intelligente, et calculatrice ; elle ne faisait rien pour rien. Elle aussi suivait ses desseins, que j’avais déjà identifiés à Goeville. La protection du trône de ses fils. Je coule un regard amusé en direction de ses prunelles, quand elle me dit qu’elle m’avait fait attendre volontairement.
| Comment peut-on être « indécemment consentante » ? | vraie question, mais l’alcool me soufflait la taquinerie. | C’est dommage, malgré tout. J’aime les apéritifs. |
D’ordinaire, lorsque je pensais à ce terme il s’agissait plutôt de discussions animées avec mes nobles autour de godets de liqueurs tourbeuses, mais qu’importe ; il s’appliquait aussi à la chose féminine. Quoiqu’il en soit, je suis déjà en train de la savourer, cette petite entrevue de fin de soirée. Et elle aussi ; ses soupirs réveillaient ma virilité, flattaient mon égo d’homme. Cela ne fit qu’accroître mes appétits. Et elle jouait de cela, la vile, mais qu’importe ; les choses étaient maintenant trop engagées, les deux camps se trouvaient dans la zone de contrôle de l’autre et il y aurait forcément bataille, désormais. Je redresse son visage vers le mien en passant deux doigts sous son menton et lui offre un sourire de défi qui me fend la barbe.
| Ce n’est pas cela que je vais « croquer », et de vertu je pense bien que nous pourrons nous en passer pour ce soir. |
Sharra est prise par surprise par ma manœuvre. Elle rit d’un air presque innocent, d’un air jeune. Elle paraît moitié moins que son âge lors de ce genre de petits jeux espiègles. Bien sûr, elle était experte dans l’art de la séduction ; je l’avais déjà vécu et je le vivais encore alors qu’elle venait déjà presser sa poitrine contre mon poitrail, excitant plus encore les sensations de mon épiderme, sous la tunique, des promesses que recelait sa propre robe de nuit. Elle se pâme, mais surtout, elle se prépare à l’assaut inévitable. La langueur malgré tout précise de ses gestes évoque un aspect presque félin de son appétence pour les choses de plaisir. Je pars d’un léger rire amusé lorsqu’elle parle de mes « atouts ». J’embrasse lentement, langoureusement, l’intérieur du poignet que je venais de saisir, avant de rétorquer.
| Mes atouts me viennent tous de ma naissance, et je n’ai eu de cesse de les gaspiller et de les voir s’effilocher au fil des années. La vraie cruauté, ma Dame, c’est de voir que ni le temps ni la vie ne laissent de marques sur vous. Si j’étais du genre à vouer une passion de mon corps comme on l’observe parfois chez certains nobles, je serais terriblement jaloux de vous. |
Compliments honnêtes. Sharra était magnifique alors que les femmes, à Westeros, restaient souvent marquées par les multiples naissances, parfois compliquées, et c’était pire encore les années passant. Il fallait être honnête ; les stigmates récoltées sur le champ de bataille étaient parfois impressionnants, mais ceux que l’on récoltait dans l’enfantement étaient plus insidieux. Mais pas Sharra. C’était un atout énorme, pour elle. Et sans doute une malédiction, condamnée à éveiller la concupiscence des hommes à tout jamais. Le fait était que de mon propre corps, je n’en avais jamais pris soin. Il était taillé, formé et entraîné pour la guerre, pour l’endurance. Mes muscles restaient forts, puissants, même s’ils manquaient de leur maîtrise et mes gestes aujourd’hui n’avaient plus la précision de jadis. Sharra ne se laisse pas démonter par la tournure que prennent les choses ; elle savait sans doute qu’un mariage était le seul moyen de nous gagner Peyredragon. Sa question faisait sens ; que craignais-je vraiment ? Elle sourit, nullement démontée par la nouvelle. J’avais vu juste, sur sa perception de notre relation ; elle ne s’attendait ni ne visait plus. Je remonte lentement, délicatement, sa robe de chambre sur ses cuisses, puis légèrement plus haut, alors qu’elle me confie son sentiment.
| Non ; je n’attendais ni ton consentement, et ce n’était pas plus une manière de m’excuser. Comme tu le dis, je le dois. Val et Nord ne suffiront pas à endiguer le Noir, et il faut s’assurer que Peyredragon n’échappe à notre contrôle une fois la paix rétablie par la mort de mon vieil ennemi. Je lui ai proposé Jon sans conviction ; je ne l’estime pas prêt à ce genre d’union. Elle n’en voulait pas, de toute manière. Jeune et sans couronne, elle cherche un partenaire. Je pense qu’elle se sent à raison isolée. Mais si je t’en informais, si je te l’ai annoncé ainsi, c’était pour que tu ne regrettes pas ce qui va suivre, si tu ne le désirais plus. J’aurais été bien cruel de te prendre et de profiter de toi si je te leurrais ; je pense que ce que nous partageons ce soir et les autres nuits n’a de valeur que la franchise que l’on met dans nos échanges. Qu’il s’agisse de paroles…. |
Je glissais ma main droit de son genou jusqu’à sa cuisse, remontant lentement vers son intimité que je venais doucement effleuré. Doucement, je me laisse glisser vers le bout du lit, ne la quittant plus des yeux.
| ou de caresses. |
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mar 22 Aoû - 19:52
I Can Hardly Wait
Les Dieux aimaient se jouer des Mortels. Plus d'une fois, ils avaient tiré leur sort comme des marionnettistes ennuyés, recherchant dans l'imparfait de la vie terrestre les distractions qui pouvaient manquer à leur olympe. Pour Sharra, la farce avait tourné au cauchemar. La conscience de ses attraits s'était révélée à elle de la pire des façons, et longtemps encore après, il n'y avait pas un instant où elle repensait à ces instants volés et salissants qui lui avaient ravagé son innocence. Jusqu'alors, elle avait été une enfant rieuse, aimant les beautés de la vie comme toutes les autres de son sexe. Bien sûr, plus les années passaient, et plus l'on vantait la délicatesse de ses traits, la pureté de ses yeux, la grâce de ses gestes. Alors, elle répondait par un sourire poli, ne sachant guère comment rendre le compliment.
Et puis il y avait eu les attentions de trop, celles qui n'avaient pas sa place sur le corps d'une enfant de douze ans, et surtout pas des mains d'un homme de confiance qui était entré dans sa vie comme le seul espoir de garder en vie une mère chérie par bien plus que des mots. A l'heure où chacun priait pour que l'homme de sciences trouve la réponse à une question restée en suspens, lui préférait aller trouver la « petite Demoiselle ». Exquise. Fraiche comme la rosée du matin, un bouton de rose qu'il ouvrirait. Trop innocente, trop délicate, trop désirable. Était-ce ce qu'il s'était répété chaque fois qu'il se forçait en elle avec un soupir désespéré, presque soulagé lorsque, ses besoins assouvies, il se rajustait en fuyant son regard ? Ô comme il l'avait hanté ce regard, tantôt brûlant de désir, tantôt noyé de craintes. Crainte qu'elle ne le livre à la colère de son père qui depuis un certain temps, trouvait sa petite fille bien plus silencieuse qu'elle ne l'avait été autrefois. Si Smaug ne les avaient pas découvert, où serait-elle aujourd'hui ? Toujours dans cette petite chambre au baldaquin bleu ? Ou bien les Dieux avaient-il prémédité ses malheurs pour la parer contre les vents violents qu'elle serait amenée à connaître ?
« "Comment" ? Serait-ce possible que j'eusse des choses à apprendre au Grand Roi du Nord ? Lui qui a tant vu et tant enduré ? Il me semblait, au contraire, que sur le chapitre de la chaire, vous soyez fort bien renseigné ! D'autant que la description faite ne laissait pas de place à l'équivoque... ! »
Elle n'avait pas eu le temps de lui en expliquer d'avantage, mais le sourire mutin qui redessinait ses lèvres charnues promettait sans aucun doute qu'un jour, elle se rattraperait. Les Dieux aimaient se jouer des Mortels. Plutôt que de la rebuter à jamais des joies des corps, ils en avaient fait une véritable ambassadrice. Avec le temps, et la douceur et à la protection d'un frère et d'un père aimants, Sharra avait apprivoisé sa condition de femme. Elle avait vu combien, son adolescence florissant, nobliaux et chevaliers se pressaient de lui faire une cour ardente. D'abord décontenancée, elle avait pris un plaisir tout féminin à leur répondre, empruntant à son tour le langage châtié et élégant de l'amour courtois. Elle n'avait eu qu'à choisir. Et naturellement, Jehan Arryn l'emporta.
Sa remarque lui arracha une plainte douce, tandis qu'il esquissait les contours de ce qu'il lui réservait pour la nuit. Elle ferma les yeux. Elle aimait la vie, elle aimait ses plaisirs et ses ardeurs et pour les goûter, elle était prête à sacrifier beaucoup. Endurer les plus viles rumeurs, les regards meurtris de femmes qu'on l'accusait d'avoir cornées, et ce plus d'une fois. A quoi bon démentir ? Sa jeunesse l'y avait bien poussée, une ou deux fois ; mais heurté au mur des certitudes moulé au rythme des plus terribles jalousies, elle s'était vite rendue à l'évidence. Sulfureuse serait sa réputation. Mais tandis que les bras de Torrhen l'enveloppaient de caresses plus délicieuses les unes que les autres, elle se révélait plus assumée que jamais. Ses mots étaient aussi habiles que ses mains, et sous la pluie de compliments, elle secoua la tête comme une jeune fille confuse.
« Par les Dieux, qui vous aurait cru si galant ? Suis-je dans les bras d'un Roi régnant sur des contrées d'éternel Hiver, ou bien dans ceux d'un barde venu chanter mes louanges par une belle soirée d’Été ? »
Lascivement allongée par ses soins, elle guettait son point de non retour. Il n'était jamais aussi beau que tout adonné à son désir, lorsque l'homme prenait définitivement le contrôle sur le Roi. Sous ses paupières mi closes, elle détaillait son corps de guerrier, et cet habit de fête sous lequel, d'un instant à l'autre, elle retrouverait ses droits de maîtresse. Pour ce soir, ils laisseraient de côté les bruits du dehors, le grondement des tambours de guerre battant à leurs frontières. Le jour les séparerait bien assez tôt pour que, la lune les baignant de sa douceur, ils abandonnent le monde des Mortels pour celui des Dieux, ne fusse que pour un instant seulement. Aussi, lorsque sa main remonta doucement contre sa jambe, son corps s'ouvrit doucement, un soupir libérateur accueillant enfin le touché tant attendu.
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mar 22 Aoû - 20:49
Cela me changeait avec Sharra. Cette intimité totalement désinvolte et perdue depuis bien des années était rafraîchissante. J’avais l’impression, réellement l’impression je veux dire, d’être un Roi au sens premier du terme. Qu’importe les conséquences ; je profitais de ce que je désirais et ne me souciais pas tant des conséquences que je le devrais. Depuis que j’avais rencontré la Reine du Val, je me comportais en Roi sudien des histoires, celles d’amour, celles de pouvoir. De toute ma vie avant cela, je n’avais jamais été qu’un général, un planificateur, un logisticien. Une région manquait de vivres ? Très bien. La cavalerie elle-même irait tirer les attelages depuis Blancport pour gagner en vitesse et en portance. Une rivière poissonneuse était sur un chemin idéal pour envoyer rapidement des troupes à Atrès-Les-Confins ? Bien, dévastons son lit pour y établir un pont. Les sauvageons ? Qu’importe. L’armée, l’approvisionnement, avaient toujours été des nécessités premières pour le Nord, et sous mon règne plus que jamais essentiels ; j’avais préparé en dix ans les ressorts que j’espérais victorieux dans le prochaine tentative du Noir de nous envahir. Je ne disais pas que je n’avais pas profité, toutes ces années durant. Mais j’avais pris ce dont j’avais besoin plus que j’en avais profité au sens strict du terme. Même avec Sigyn, ce genre d’intimité décontractée n’avait jamais vraiment existé. J’eus un vague sourire aux paroles de la souveraine, mais la question était sincère. Sigyn avait couché avec moi par devoir, parfois par plaisir, mais je n’avais jamais eu l’impression qu’elle avait « indécemment » envie de moi. Pareil pour Mathie, qui m’avait menti et manipulé deux années durant. Quant aux autres… J’étais le Roi, et ça leur suffisait. Je ne lui emboitais plus le pas sur ce sujet ; je ne voulais pas me faire bêtement plaindre, j’avais eu mon lot de conquêtes sensuelles dans l’existence.
| Oh, j’ai été à bonne école, c’est certain. Lâchez une bande de jeunes loups au milieu d’une flopée de donzelles en fleurs et c’est pire que de faire entrer le loup dans la bergerie. |
Quelles parties de marre avions-nous eu avec mes frères ! La Mormont et ses cousines, puis celles qui avaient suivies… Sigyn avait été un gros morceau. Elle détestait l’idée d’être enfermée dans une forteresse, à régner depuis Winterfell. Elle détestait l’idée de m’avoir moi sans avoir eu son mot à dire. J’étais certain qu’en d’autres circonstances, j’aurais réussi à la conquérir, mais elle était partie braquée par son absence de liberté sur le sujet. Il avait fallu du temps pour la toucher de l’intérieur. Et ce ne fut pas plus facile après. J’avais froncé les sourcils quand la belle entre mes bras me comparait à quelque poète sudien. C’était bien la première fois que l’on me qualifiait comme tel et sincèrement, je n’étais absolument pas certain que cela me convienne. Mais qu’importe ; je ne briserais pas ce moment, et l’ivresse me donnait les ressorts pour rebondir, même si j’avais été décontenancé.
| Etre Roi ne suffit pas ; il faut savoir parler, raconter aussi. Quant à chanter… J’en suis-je pense aussi éloigné que toi de charger dans la mêlée avec une masse d’armes en hurlant. Chanter. Ah ! Une fois je m’y suis risqué, je crois que j’avais trop bu, plus que ce soir. Et la réussite ne fut pas fameuse ; j’attirais les loups autour du camp plus que les gueuses ! |
Je parlais vertement, mais pouvait-elle me le reprocher ? J’étais sincère, avec elle. Je ne prenais pas de masques. Ou plutôt si, le Roi du Nord enfilait celui du jeune Torrhen, ce fieffé imbécile qui se laissait toujours tourner la tête par une jolie fille bien gironde. Le Roi lui, savait ce qu’il faisait. En tant que souverain j’avais été souvent trompé, je m’étais tout aussi régulièrement fourvoyé sans l’aide de personne. Mais j’étais toujours en vie, aujourd’hui, et j’avais bien appris. La Reine était à moi, ce soir. Pour moi.
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mer 23 Aoû - 13:15
I Can Hardly Wait
Leur première nuit avait été une découverte. Ou plutôt, une redécouverte. Elle qui avait rencontré un souverain guerrier et inflexible, était entrée dans l'intimité d'un homme complexe, que les pertes successive de ses frères et de son épouse avaient meurtri et sans doute, renfermé. Et s'il était un amant habile, certaines de ses caresses l'avaient déconcerté. Peut-être les considérait-il pratiques du "Sud" ou étrangères, mais il avait fallu apprivoiser le loup sous bien des formes. Elle ne s'en était pas offusquée, au contraire, cela l'avait attendrie : il n'y avait rien de plus flatteur pour une femme d'ouvrir un corps masculin à de nouvelles sensations. Et s'il revenait vers elle en cette froide nuit de fête, c'était sans aussi parce que la précédente lui avait plu.
Aussi, sa remarqua la fit rire : fallait-il toujours qu'il se drape sous des images animalières ? Lui permettaient-elles de cacher son trouble ? Elle était trop fine pour le lui demander, et après tout, elle aussi avait son jardin secret. Un jardin bordé de ronces et d'épines, et dont le temps écoulé n'avait pas réussi à adoucir les pointes aiguisées.
« Et ce soir, qui êtes-vous ? Un de ces jeunes loups lâché, et moi une de ces donzelles en fleurs ? Qu'arrivera-t-il, ce soir, à cette bergerie ? »
Elle aimait le pousser sur des chemins nouveaux, observer du coin de l’œil l'image évoquée prendre forme dans ses prunelles noircies, les plis de réflexion donnant du relief à ce visage ténébreux. Elle aimait dévoiler, lentement et sans hâte, chaque parcelle de son être dont elle savait qu'elle n'en connaissait pas encore toutes les facettes. Leur liaison était neuve de quelques jours seulement, et en l'espace d'un si court laps de temps, Sharra savait d'expérience qu'il était impossible de se targuer de la connaissance parfaite sur quelqu'un. Elle s'avouait volontiers qu'à présent que leur relation avait pris un tournant charnel, elle était rassurée : bien que leur alliance s'était faite naturellement, sans qu'il ne soit besoin de peser le pour et le contre, et grâce à ce liant fort qui leur faisaient tous deux exécrer le Noir, elle comptait bien sur ces heures d'intimité pour se faire une idée plus précise du Roi du Nord. Sonder son âme, sonder son esprit et ses véritables desseins, pour mieux y répondre ou, dans le cas où ils lui seraient menaçants, mieux les contrer.
Était-ce pour autant qu'elle n'y prenait pas un plaisir personnel, et qu'elle la besogne désagréable ? Nullement. Elle y trouvait doublement son compte, et tandis qu'il se laissait aller à la bienheureuse langueur qui précède l'accomplissement de désirs trop longtemps contenu, elle lui offrit son plus beau sourire. Elle ne pouvait nier qu'il exerçait sur elle une forme de fascination étrange, entre le besoin d'être toujours contre lui chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce, et la peur qu'à chaque instant, il ne la dévore pour mieux l’éliminer.
Mais il avait raison : l'image esquissée de lui, en ménestrel transi d'amour courtois, ne lui seyait guère. Elle continuerait donc à chercher, et finirait par trouver ce qui le caractérisait réellement.
« Disons que j'ai d'autres armes... Plus douces, sans doute, mais tout aussi redoutables. Ne te fie pas aux premières impressions ! Quand tu me dis que si les Dieux t'avait fait femme, tu me jalouserais, le compliment me fait frémir... Pourquoi, dès lors, mes essais de propres "charges" seraient-ils moins efficaces...? »
Invité
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mer 23 Aoû - 14:44
La vie réservait bien des surprises. Je pensais autrefois que je vivrais heureux, en paix, au milieu d’une famille aimante, avec le but appliqué sans relâche de faire prospérer le Nord. La guerre en avait décidé autrement. Les sauvageons d’abord, puis Harren le Noir, qui profitait de la jeunesse du nouveau Roi du Nord. Le battre avait été la pire épreuve de mon existence. C’était pire encore que La-Mort-Aux-Loups. Cinq années de combats incessants. La prise des Jumeaux m’avait coûté un frère, abattu sous mes yeux. J’avais perdu la flotte du Nord, et un autre Stark avait disparu à jamais dans les eaux sombres du Cap Kraken. Il avait fallu retraiter au travers du Neck, se retrancher à Moat Cailin. Subir des mois durant les attaques directes et frontales sur la forteresse, à chaque fois rebâtie et renforcée. Subir les marais et les fièvres. La disette lorsque l’ennemi repoussait les Reed et s’en prenait à nos voies de communication. Ses tentatives d’encerclement avaient été terribles, brutales et sans concession ; le dernier de la portée Stark y était tombé, combattant un raid que je venais repousser en personne. Et du reste, Brandon, le demi-frère, le bâtard prodigue, avait entretenu avec ma femme une liaison plus qu’étroite, puisqu’elle avait mené à la mort de la Reine et au doute sur mon héritage. Cacher tout cela des années durant nous avaient minés, mon frère et moi. Jusqu’à ce qu’il tombe à son tour face aux sauvageons. Que je manque d’y passer. Ces plaies-là restaient toujours lancinantes malgré le poids des années, malgré les pardons. Ca ne m’avait pas empêché, durant mon veuvage, de m’acoquiner avec des gueuses, avec des ribaudes, et de subir de nouvelles déconvenues, pour lesquelles cette fois-ci je ne pouvais m’en prendre qu’à moi.
Contre Sharra, mes yeux se noyant dans ses prunelles, dans leur océan de nuances de bleu, sentant ses lèvres et son souffle contre moi, je ne pouvais nier ressentir les mêmes travers, la même faiblesse, que jadis.
| Je ne peux nier que j’ai parfois l’impression d’être vingt ans plus jeune, en ta compagnie. Et que sous bien des aspects, tu serais une proie… Mais pas une donzelle. Définitivement pas. Les donzelles s’effarouchaient en présence des loups. Tu es une Reine. Et tu n’es pas du genre à succomber si aisément. A ne pas succomber vraiment. Je me trompe ? |
Sharra était bien plus mon égale que n’importe quelle autre maîtresse depuis bien des années. Il lui fallait plus qu’un sourire et un rien de gloriole pour s’insinuer dans sa coucher. Elle avait cette intelligence, cette clairvoyance, en plus de son statut, qui la rendaient aussi redoutable qu’appétissante. Et elle était Reine certes d’un royaume ami, mais frontalier. Jamais je ne pourrais, sans doute, lui accorder une pleine et entière confiance. Même si cela ne m’empêchait pas de regretter, déjà, qu’elle ne fut pas ma promise vingt ans plus tôt. Nous aurions pu accomplir de grandes choses ensemble… Mais sa réputation à elle aussi, avait été entachée du sceau infamant de l’infidélité. Alors je devais aussi me modérer sur cette proximité que je sentais naturellement entre nous ; une vie commune n’aurait peut-être pas été plus heureuse. Je pars d’un léger rire, tout contre elle, quand elle défend ses atouts féminins.
| C’est ma foi vrai. Le Nord a déjà pu frôler la ruine dans le passé à cause de la langue et des cuisses d’expertes. J’imagine qu’il en va de même pour tous les royaumes. Ne dira-t-on pas que tu m’as séduit pour m’obtenir comme défenseur du Val et de ta couronne ? Les hommes accusent souvent les femmes de leurs propres insuffisances. |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Ven 25 Aoû - 11:03
I Can Hardly Wait
Sharra connaissait les hommes et pourtant, elle n'en avait connu qu'un seul, vraiment. Le premier et le dernier auquel elle avait ouvert son cœur, le premier et le dernier auquel elle avait accordé une promesse de bonheur. A y repenser, quel monumental gâchis que ce mariage... Tout avait si bien commencé ! Il fallait être aveugle pour ne pas avoir remarqué combien Jehan aimait sa femme, combien il la portait au firmament de sa famille, combien il était prêt à tout pour elle. Peu de temps après leurs noces, il lui avait offert une magnifique pouliche blanche, jeune et vigoureuse, à la crinière tressée de fins fils d'argent. Il lui avait donné le nom d'Astrée, car à ses yeux, seule une étoile pouvait sied à une autre.
Astrée avait grandit avec eux, donné naissance à deux poulains - l'un au pelage gris, l'autre au pelage noir. Mais avec le temps, au même titre que sa maîtresse, son éclat intérieur avait diminué. Reflet animal, la lueur joyeuse qui brillait au fond de ses yeux s'était éteinte lorsqu'elle s'était vue sortir des écuries pour chevaucher seule, et non avec le bel étalon d'autant, à mesure que Jehan se détachait de son épouse. Par la rancœur d'abord, par la guerre ensuite.
Depuis, si Sharra avait su s'entourer de mâles fringuant, briguant ses faveurs autant que ceux de sa couronne, jamais plus elle ne s'était laissée prendre au piège de l'amour. Et lorsqu'elle se sentait flancher - entre les bras de Garth, notamment - elle se détachait aussitôt, se cachant derrière ses devoirs de souveraine, se drapant derrière ce masque de Régente que la mort de Jehan avait faite d'elle. Dans le fond, Sharra ne lui avait toujours pas pardonné. Elle ne lui avait pas pardonné ses accusations infondées, le poids qu'il avait donné à des rumeurs vicieuses, nées de ce que trop de femmes n'étaient pas capable de risquer autant qu'elle pour le bien de son époux et de son royaume. Jehan était un bon Roi, mais le père de son fils. Nombre de nobles de la Montagne avaient vécu comme une trahison du vieux Roi la trop facile attaque du Noir sur leurs frontières, et si la tentative de conquête avait échoué, c'était grâce au dévouement et au talent guerrier d'hommes d'honneurs prêts à risquer leurs vies pour leurs racines.
Elle avait lu, dans les yeux des fils des tombés, la défiance quant à un nouveau Roi Arryn, alors que d'autres familles andales pouvaient prétendre à ce titre. Le Faucon n'était souverain que par leur ralliement ; le jour où ils décideraient qu'il n'en était plus digne, sa couronne et sa tête seraient sans doute en danger... Alors, elle avait usé de ses charmes, de ses sourires et de ses attentions, pour contrecarrer les menaces. Et tout ce que l'on en avait retenu, c'était une aura sulfureuse et une réputation peu convenable. Quel gâchis !
« Ô, tu sais ce que l'on dit du cœur des femmes ? "Touché trop tôt sans le connaitre, et connu trop tard"... »
Faisait-elle référence à leur alliance ? Sans doute eut-il été plus aisé pour eux de lier leurs pays par le mariage ; leur entente eut sans doute accouché d'un couple uni, rompu à l'exercice du pouvoir. Les Dieux en avaient décidé autrement. Elle ne savait si elle devait en éprouver regret ou soulagement. Comme tous ses homologues, Torrhen se battrait avant tout pour les siens. Et si elle n'avait aucune raison de douter de la sincérité de ses démarches, il lui fallait rester prudente. Sans doute pensait-il la même chose, ce qui prouvait si nécessaire qu'ils partageaient la même intelligence des choses de la vie.
Sa remarque lui fit hausser un sourcil, faussement courroucé. Elle posa une main contre son torse, comme pour l'éloigner d'elle, la bouche mue un sourire de son secret.
« Comment ? Le Roi du Nord serait-il si facilement subversible ? Si enclin à tomber dans mes filets de vile pécheresse ? Si j'avais su, je n'aurais pas attendu notre revoir en vos murs, Sire, et vous aurais capturé entre mes bras dès notre première rencontre ! »
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Sam 26 Aoû - 15:22
Sharra n’avait plus rien de l’innocence d’une donzelle. Je doutais réellement qu’une souveraine puisse encore faire l’illusion longtemps une fois couronnée. J’avais jadis disserté, ivre, avec Lord Reed. Sur le pouvoir, sur sa nature, sur son exercice. Nous avions enchaîné les cornes de brune dans la grande salle de Winterfell pendant toute la nuit, et avions convenu que le pouvoir, s’il ne se passait de principes, restait une lutte constante et épuisante entre ces principes que l’on voulait défendre et les nécessités impérieuses pour le bien de nos administrés. C’était épuisant, et parfois foncièrement désagréable et déplacé. Sharra savait forcément de quoi il en retournait. En sus d’avoir régné dans un pays en guerre, elle avait régné seule elle aussi. Deux ans contre huit, mais cela ne changeait rien. Dès les premières semaines, je me retrouvais submergé de travail, de pression et d’un certain désespoir personnel, d’ailleurs, alors que le royaume étant pourtant officiellement revenu en paix. Je la plaignais, et je la comprenais. Cela ne faisait que renforcer la proximité que je ressentais pour elle, la compréhension et la compassion.
| C’est sans doute vrai. Encore que j’imagine qu’il s’applique aussi à bien des hommes. |
Je pensais à Sigyn et à Brandon, et cela ne fit que me gâter mon désir. Euh aussi, je ne les avais pas si bien connus. Pas si bien compris. J’avais chargé de Brandon de veiller à Winterfell sur ma femme et mes enfants… Il avait pris la tâche trop à cœur et mon épouse, trop heureuse sans doute d’avoir l’attention pleine et entière d’un authentique héros et plus son époux bien ombrageux, s’était laissée totalement séduire. Cela avait failli détruire notre famille, et même maintenant, des années plus tard, le poids des secrets qui n’avaient jamais été révélés était terrible à supporter. Sharra continue de se faire joueuse, espiègle. Cela me vrille les tripes et flatte ma virilité, cela me donne envie d’elle. Pour la première fois depuis des mois et quantité de carnages, je me sens un peu en paix, ici, avec elle. La perspective de la tempête à venir affleure toutefois sous ce calme apparent, factice.
| Le péché au Nord n’est pas purement charnel… Mais c’est ce que l’on dira, sans doute de nous. Si tu avais été plus entreprenante alors, j’imagine que cela aurait eu un effet bien différent sur nos relations. Deria Martell, en pleines négociations commerciales, m’a expliqué sans détour son désir de conclure dans sa couche. J’imagine que j’ai sans doute besoin d’un rien de temps pour suspecter l’attrait un minimum sincère. Je n’ai pas besoin autrement du réconfort d’une femme de manière si irrépressible que j’en oublierai les nécessités politiques de mon royaume. |
Sans doute qu’expliquer ceci ne servait à rien, et je lui confiais le secret de mes tractations avec la Martell en le lui susurrant à l’oreille. J’imaginais que la Princesse de Dorne assumait ; elle n’avait pas apprécié mes rebuffades. La Durrandon mère s’y était risquée aussi, créant des liens pour marier nos enfants, mais elle m’avait ensuite débouté. Jusqu’à une dame de l’entourage des Lannister. Mais je n’étais pas dupe ; aucune ne venait pour Torrhen. Elles venaient toutes pour le Roi du Nord. Cela ne m’avait pas toujours arrêté, mais en vieillissant et après l’épisode Sigyn, j’avais compris que le succinct contentement purement physique ne valait pas les risques personnels et politiques. J’avais d’abord voulu connaître un peu Sharra avant de lui succomber ; c’était sans doute facile pour elle malgré tout, peut-être n’avait-elle jamais douté de son charme sur moi. Qu’importe.
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mer 15 Nov - 0:13
I can hardly wait« Ô, tu sais ce que l'on dit du cœur des femmes ? "Touché trop tôt sans le connaître, et connu trop tard"... »
| C’est sans doute vrai. Encore que j’imagine qu’il s’applique aussi à bien des hommes. |
Une ombre voilà son regard, fine rapide effaçant la vivacité obséquieuse brune de ceux-ci et durant quelques infimes instants, un frisson me conduisit vers l’envie de le tenir un peu plus proche de moi et faire fuir celle-ci. Plus je le découvrais et plus je m’étonnais à trouver en lui bien plus, bien plus que ce qu’il présentait aux yeux de monde. Pourquoi je m’en étonnais encore cependant, ne faisais-je pas pareil dans le fond ? Ne le faisions nous pas tous ? Offrir aux regards une image lisse, propre, parfaitement cousue ou forgée, comme une armure pour nous protéger ou simplement nous vendre ? Certains sous les hommes brillants ou sombres, cachent la laideur, l'horreur et la pire des décadence morale, d’autres plus dangereux encore enfermaient l'honneur, la fougue et la marque… Il était dangereusement attirant par ses faiblesses d’homme et irréversiblement conquérant tel un roi de sang, cruel mélange de danger dont on doit se tenir loin comme le froid ou les flammes et qui pourtant vous attire. Alors qu’il luttait silencieux contre ses pensées je me surpris à en faire tout autant. Un brin fataliste en réalisant que si durant quelques instants j’avais noyé mes yeux dans un regard d’homme, il n’en resterait pas moins un roi capable de changer son épée de main au lendemain si le monde s’imposait ainsi à lui. Et je ne devais retenir rien de moins que cela. D’autre enferme une grandeur plus belle que l’envergure, plus passionnante et c’est d’eux qu’on devrait s’éloigner, car il serait fort douloureux de rester aussi proche, car il serait fou de s’en attacher.
« Il ne pourrait en être autrement. » Mon regard se glissait sur les marques laissées à son corps, et mes pensées effleuraient le souvenir de ses mots sur son courroux. A mon tour une ombre se glisse dans mes songes, me rappelant que le dernier roi que j’ai effleuré de la sorte expira dans la violence. Aussi cruel fut sa réponse, la mienne ce jour là si j’avais eu son envergure aurait sûrement été identique. Pourtant ce n’est pas à Jehan que je songeais sur l’instant mais au risque d’un rapprochement trop romantique de mon être à ce que je pourrais ressentir durant ces noces ou encore à l’annonce de sa perte, irréversiblement ce petit jeu de départ me brûlait les ailes. Et m’entraînait dans des gestes par instant trop parlant ou trop distant. Je revenais alors à la facilité d’une approche passée qui n’avait pas eu lieu, tachant de cacher le trouble que causaient ces mots et mon aveu sur le cœur.
« Comment ? Le Roi du Nord serait-il si facilement subversible ? Si enclin à tomber dans mes filets de vile pécheresse ? Si j'avais su, je n'aurais pas attendu notre revoir en vos murs, Sire, et vous aurais capturé entre mes bras dès notre première rencontre ! »
A peine eus-je dis cela que j’entravai mes dires par un geste un peu plus enfantin, cherchant à rendre moins profond l’instant, moins fort aussi.
| Le péché au Nord n’est pas purement charnel… Mais c’est ce que l’on dira sans doute de nous. Si tu avais été plus entreprenante alors, j’imagine que cela aurait eu un effet bien différent sur nos relations. Deria Martell, en pleines négociations commerciales, m’a expliqué sans détour son désir de conclure dans sa couche. J’imagine que j’ai sans doute besoin d’un rien de temps pour suspecter l’attrait un minimum sincère. Je n’ai pas besoin autrement du réconfort d’une femme de manière si irrépressible que j’en oublierai les nécessités politiques de mon royaume. |
Mes yeux se glissaient doucement dans les siens alors que mes gestes s’amusaient encore un peu plus à découvrir les subtilités de sa candide prestance. J’y trouvais quelques nuances notables quant au premier sujet, un défis certain. Ma bouche se fit mutine et un relent de désir me tordit le ventre.
« Il est vrai que mon geste aurait été mené par de mince manœuvre tactique plus qu’un sentiment plus inavouable que les mois, les mots ou les gestes ont fait sillonner. Parfois je me demande simplement ce qu’il en serait ce soir, si j’avais agis ainsi… » Je marquai un temps, repoussant le besoin que faisait naître la proximité. Il moissonnait en moi une émotion fourbe ce soir et mêlait un sentiment de sécurité par ses gestes et de craintes par mes réactions. Je n’étais plus femme à croire aux bons verbes, mais ma faiblesse est les bons gestes, les regards qui parlent réellement. Et cette nuit, il en asservissait mes pensées. Fort heureusement il me rappela une autre, après la reine des dragons, il évoqua la reine fougueuse Martell et ses jeunes années ou ce qu’en l’état j’aurais été aussi prête à faire et qui aurait aussi rendu cette nuit sûrement moins compliquée entre la guerre royale et féminine qu’il déclarait en moi. « Cependant, sache qu’à mes yeux, la rudesse du nord a tout de suite eux plus attrait à mon regard quand j’ai connu les pensées et les mots de l’homme qui en porte la couronne et pas juste ses traits. Seulement je sais plus que de raison combien, les affirmer est encore fou et bien dangereux, il aurait été sûrement dès lors vu ainsi plus prudent finalement d’agir comme elle te l'a proposé. ».
Je me mordis la lèvre bien moins joueuse que franche sur l’instant. Et me raviva d’un sourire fin, la mise à nue n’était pas que physique et pourtant bien trop dangereuse. « Je suis de celles qui pensent qu’une forteresse trop vite conquise n’a aucun attrait, quand bien même la rutilante insolence nous y attire. » Mes mots sonnaient comme ceux d’une enfant que je n’étais plus. Comme une provocation cherchant à cacher les précédents d’un nouveau tour.
Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mer 15 Nov - 8:44
[HJ je vais faire un peu plus court, mais chose promise chose due ]
La souveraine du Val me fait des confidences pleines de sous-entendus, de paroles déliées par la sincérité et je sens aussi le poids du regret sous ses mots. Sharra Arryn était une femme peu commune. J’avais plus en commun avec Jordane Lannister, rencontrée quelques semaines plus tôt elle aussi et avec qui nous avions échangé à cœur ouvert, du moins le croyais-je, toute une nuit durant. Sa manière de conduire la politique ne saurait être plus différente de la mienne et pourtant, je sentais avec la Lionne de Castral Roc une compréhension presque instinctive de ses buts, de ses moyens d’y parvenir, mais le plus drôle dans cette sensation –et aussi le plus dangereux- était qu’elle était parfaitement factice et qu’on ne pouvait guère que présager des intentions que la Lionne avait mis derrière. Cela dit, ce moment avait été assez unique en son genre, non sans une certaine tension mais qui contrairement, à Sharra Arryn, n’avait pas aboutie. Sharra était spéciale, à mes yeux. Une souveraine comme on en faisait peu ; forte pour savoir tenir un royaume à bout de bras en étant seule et en étant femme. Ce n’était pas une mince affaire. Surtout qu’avec les attributs et dons de la nature dont elle était si bien pourvue, les hommes ne manqueraient guère –comme moi- de voir en elle tout ce qu’ils pouvaient désirer chez une femme. Elle avait ce feu en elle, mais un feu moins dangereux, moins brûlant que celui d’une Targaryen ou d’une Lannister ; on courrait moins de danger à ses côtés et elle était plus diplomate, et aussi plus simple dans ses attentes. Sharra Arryn ne rechignait pas à envisager la guerre si les choses devaient en arriver là pour qu’elle protège ses fils, mais elle n’envisageait pas pour autant la conquête d’un pouvoir plus grand comme les deux premières, peu importe les raisons qu’elles mettaient derrière ces ambitions.
Je me demandais, encore, à quel point la venue de Sharra à Winterfell et son invitation tacite dans les appartements que je lui avais donnés était sincère et purement volontaire. Je ne me leurrais bien évidemment pas sur les savants calculs qu’il y avait derrière ; un Roi n’a d’après la rumeur que peu de parole et de sens de l’honneur, on le tient bien mieux par sa solitude, celle qu’il acquiert sitôt avoir été porté au pouvoir. La souveraine des Eyrié n’ignorait pas cela. Et je la savais en manque d’hommes et de courage pour lutter elle-même contre les ambitions de ses voisins sudiens. Comme d’habitude sans nul doute, autour de cette table du cyvosse, la Reine jouait-elle le double-jeu de l’amour et de la nécessité. Elle m’explique alors qu’en effet, terrain de jeu politique et charnel peuvent se confondre, mais elle soutient malgré tout que c’est aussi sa pure appétence qui l’a menée ici et maintenant, alors que je sens son corps enfiévré nu se presser contre le mien. Elle m’achète, c’est évident, mais j’ai rarement connu transaction si douce et si chaleureuse. Et ce fond de vérité qu’elle instille dans l’échange me plaît, reconnaissant aussi la nécessité du moment.
| Si tu avais succombé à des pulsions plus qu’aux besoins de ton peuple, tu ne serais qu’une piètre reine. J’ai moi-même déjà fait preuve de suffisamment de faiblesse au fil des années vis-à-vis de la chair, me convainquant qu’une fois veuf et le tout sous contrôle, cela ne prêterait plus à conséquences. Il n’en est rien, malheureusement. | disant cela, je pensais bien évidemment à Mathie. | Tu me flattes, et je jurerais que tu le fais à dessein. Ne t’a-t-on pas dit que le Loup de Winterfell était imperméable à la flatterie, en plus de toutes ses autres rudesses ? Viens par ici, et rattrapons ces vieilles propositions que l’on m’a faites. |
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Jeu 16 Nov - 16:33
I can hardly waitLe cœur a ses raisons et la couronne a ses besoins, parfois, de rares fois mêmes les deux s’allient pour composer un vaste champ verdoyant… mais souvent et malheureusement, il ne faut pas grand-chose pour qu’ils devienne champs bataille ou champs de ruine et dès lors le cœur se doit de mourir ou s’effacer pour ne laisser place qu’à la couronne et le bien de tous ceux et celles qui vivent sous sa protection. Je ne pouvais affirmer ne pas l’aimer, ni l’aimer... Mais simplement qu’il aurait été aisé de s’attacher à lui. Aussi rude et puissant qu’un orage de montagne, dangereux que les glissements de terrain…
Non il serait fou de placer tous ses œufs dans un même panier surtout quand à votre bras les turbulences sont conduites pas un homme tel que lui.
| Si tu avais succombé à des pulsions plus qu’aux besoins de ton peuple, tu ne serais qu’une piètre reine. J’ai moi-même déjà fait preuve de suffisamment de faiblesse au fil des années vis-à-vis de la chair, me convainquant qu’une fois veuf et le tout sous contrôle, cela ne prêterait plus à conséquences. Il n’en est rien, malheureusement. | il marquait un silence rapide. Et j’étais totalement d’accord avec ses dires c’est bien pour cela que je n’avais même pas songé en ce temps à succomber à l’appel du loup dans ma chair. | Tu me flattes, et je jurerais que tu le fais à dessein. Ne t’a-t-on pas dit que le Loup de Winterfell était imperméable à la flatterie, en plus de toutes ses autres rudesses ? Viens par ici et rattrapons ces vieilles propositions que l’on m’a faite. |
Je laissai passer une petite moue enfantine à ses mots, piquer au vif par l’idée qu’il ne voit qu’une fine manipulatrice dans ce simple instant, alors que j’avais tout fait pour qu’il passe à côté. J’aurai dû dès lors être fière de mon jeu. Mais finalement pas autant que cela à croire qu’alors que mes mains entretaillaient en nobles étendards, mes que cela à mesures de ses morsures ne suffisait pas à mon infernal corps ou cœur. Je soupirai entre deux tourment délicieux, m’attachai un peu plus à lui dans mes mouvements tachant de me détacher intérieurement dans un même temps. Le lit n’était pas qu’une affaire charnelle ou diplomatique, mais une bataille pour une femme. Une cruelle et vile bataille alors que je savais le combat couru d’avance, perdu en grande partie. Pourquoi avait il fallut qu’il en soit joué ainsi ? Soupirant d’une caresse, je peux cacher un soupire plus lascif contre ces lois du monde qui nous contraignent bien avidement à des fins qu’on déteste.
Ma bouche se lova au creux de sa, peau caressa son corps un instant pour garder de lui que le moment n'ait en rien les suites. Chaque mouvement répondait un moment en automatisme au siens, belligérant un esprit bien trop revêche à s’assoupir dans la luxure totale par crainte d’aimer un peu trop le sentiment qu’il éveillait.
« La rudesse du loup ne semble pourtant pas si rebutante vue d’ici et bien flatteuse, je vous l’assure. »
Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Mar 28 Nov - 21:09
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Sujet: Re: I can hardly wait [Tour V - Terminé] Jeu 14 Déc - 21:42
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