Westeros voilà une contrée qui me rappelle que je suis bien loin de chez moi désormais. Je n'ai aucun intérêt à tourner mon regard vers les intrigues et conflits qui rongent un monde qui n'est pas le mien. Nos cultures, nos modes de vies et de fonctionnements peuvent parfois se ressembler ou paraître similaire mais, il n'en est rien. Tout ce que je souhaites désormais c'est retrouver ma femme et mon fils et assouvir ma vengeance.

Ma famille aussi simple qu'elle puisse paraître apporta prospérité, richesse et prestige à la citée libre de Braavos. Mon père avait l'habitude de me dire qu'on mesure la valeur d'un vrai braavien non pas par la taille et la lourdeur de sa bourse mais par sa loyauté et sa dévotion envers les siens. Braavos est mon foyer, son peuple le souffle qui insuffle en mon corps l'essence même de la vie. Fidèle à sa citée il pensait pouvoir vivre et respecter les principes qu'il reçu par l'éducation de son père et de sa mère jadis. Mais il se trompait...

Tôt ou tard la guerre finit toujours par arrivée. Je défendrais ce qu'il me semble juste de protéger. Ma patrie, mes semblables, ma famille ceux qui mon vu grandir et m'élever auprès d'eux à leurs côtés. Braavos est une citée libre, l'abolition de l'esclavage est ce qui façonne et caractérise nos cœurs et nos esprits. Je suis braavien avant tout et je suis prêt à prendre les armes pour elle comme l'inébranlable Titan de Braavos face à nos ennemis.

Les hommes disent et parlent beaucoup à Braavos. Cette histoire a été maintes fois énumérées entre marins et commerçants itinérants entre la citée et le grand continent. Certains contemplatifs d'autres indignés par de telles agissements. J'ose tout ce qu'il convient à un homme. Qui ose plus n'en est plus un. Harren le Noir est ce genre de monstre auquel on ne veut pas entendre parler. Il incarne l'instabilité dans un monde ou l'ordre et la cohésion doit être renforcé.
     

▪▪ Winggë ▪▪ 24 ans ▪▪ (11/20) ▪▪ En regardant les forum's rpg je vous avais déjà croisé. ▪▪ Ma femme qui ma débauché. ▪▪ La lourdeur du contenu à lire pour comprendre les enjeux du forum. ▪▪ Le forum et son contexte est super bien pensé.▪▪

   

       À genoux et tapis dans l'ombre mon corps se lève dans la pénombre. Terne est mon regard se posant sur le sol jonché de cadavres fumant et ruisselant du liquide putride rougissant la terre fraîche et boueuse. Nombreuses sont les entailles, os, côtes fêlées, chaires suintantes et déchiquetées. Je ne compte plus désormais le nombre de corps, monceaux de cadavres brisés sous les coups affligés par une frénésie excédée de n'obtenir rien d'autres que des brides d'informations sauvagement arrachés et extirpés d'entre leurs gorges lacérées. Cela n'avait que trop durée, le temps était un luxe que je ne pouvais pas me payer. Quelque part au loin fixant l'horizon j'imagine son visage et ses yeux à la pigmentation céruléenne sentir la chaleur d'un soleil crépusculaire annoncer une fois de plus que je ne serais pas auprès d'elle cette nuit. J'entretiens le souvenir d'un fils humble et gentil attendant patiemment le retour de son père sans qu'il ne sache ce que ce bas monde avait fait de lui. Ces images, ces quelques fragments que j'entretenais du mieux que possible dans mon esprit était la dernière chose qui me maintenait en vie.

C'est un monde fait de noir et de blanc, ou le cruor et les immondices s'accumulant pourrissent et ternissent le souvenir de ma vie d'antan. J'avais été élevé et éduqué comme le fils d'un riche et respectable marchand. Faire fortune et rendre le peuple de Braavos un peu plus fier, un peu plus grand qu'avant était une tâche dont je m’acquittais volontairement. Pourtant aujourd'hui je ne peux que dépeindre un monde dont la seule pigmentation jaillissant de mes mains est couleur rouge sang.
Qui suis-je maintenant ? L'on me nomme « Vif-argent » aussi rapide que le vent, aussi tranchant qu'une lame en argent. J'arborais cette identité inspirant la crainte et la défiance des uns, et sonner le glas de l’inespérance et de la délivrance des autres. J'arpentais dans les ténèbres une longue et languissante descente pieds et mains liés par mon propre destin. Oh Leya comme j'ai honte si tu voyais dans quel état je suis. Le visage meurtri et le regard cerné par des jours, des semaines, des années durant à te chercher sans jamais te revoir et finir par te retrouver.

Le temps passe et les jours ne se ressemblent pas. Alors que les indices et les traces se font de plus en plus rare j'avance lentement dans des eaux saumâtres et stagnantes. Je sent mon corps peu à peu s'enfoncer et ma gorge s'étirer cherchant un soupçon d'air à respirer. Je revois ton père venir implorer le jeune homme d'une vingtaine d'années. Je repense à la chance d'avoir pu obtenir ta main et t'épouser. Je chéris le souvenir de ton corps et la chaleur de ton étreinte autour de mon cou lentement se former. J’idolâtre chaque instants de cette vie passé auquel je m’acharne à ne jamais oublier. Je suis proche de la noyade et prêt à sombrer. La lumière du jour semble peu à peu déformer. De mes lèvres et mes yeux coulent du sang et des larmes effaçant peu à peu ce qu'il me reste d'humanité. J'observe lentement ma proie s'en aller. Le trou transperçant sa gorge déglutissant un mélange pourpre violacé et d'une muqueuse salivaire ne me fait désormais plus sourciller. Quelques mots se détachent entre les cries agonisants et suppliants ma pitié. Un nom auquel l'aversion la plus totale hante et nourrit la haine que j'affectionne et façonne maladivement au sein de mon esprit étriqué.

L'air est suffocante, irascible et viciée. Mes veines hypertrophiées se dilatent et mes yeux sont injectées de sang. Nous devions nous retrouver à Lys quand de toutes parts les assaillants et ennemis de ton père lui transpercèrent le corps coutelet en main. J'ai attendu sur le bord d'un rocher, des ruelles marchandes jusqu'au ponton des navires, mais rien.  Aucune trace, aucune marque, aucun indice me prouvant que tu te portais bien Jaren et toi.  À travers la bruine matinale le navire marchand s'avance, et se dessine devant moi les quais fumants de cette contrée lointaine dont on me parlait tant. Les maigres informations que j'avais réussis à soustraire de ces mécréants me menèrent à Accalmie. Se serait là le point de départ de mes recherches en direction de la grande et majestueuse citée qu'incarnait Port-Réal. J’espérais seulement y trouver une réponse sans savoir pour autant qui de l'homme ou de la bête allait faire face à une douce ou cruelle réalité.