Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné? J'imagine que tout le monde se sent un peu concerné. Après tout, c'est de notre continent et de nos vies dont il s'agit. Pourtant, d'être née sur l'Île aux Ours, loin de tout et du monde, j'ai mon petit univers, rythmé par la routine. J'étais centrée sur la survie sur l'Île et mes petits problèmes personnels. La récente bataille de la Mort-aux-Loups m'a ouvert les yeux. Les temps changent et je dois changer avec eux.

Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre? Les Targaryens ont beaux être les Rois, les Reines, les Princes et les Princesses de Westeros, ils sont bien loin du Nord, retranchés dans leurs citadelles... Je ne me sens pas proche d'eux. Ma fidélité va avant tout envers les Starks, envers ma famille et ceux que je considère dignes de confiance.  

Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction? Mon île a toujours été baignée de conflits. Les sauvageons, les fer-nés... Les attaques sont multiples et meurtrières. J'ai grandi avec ce sentiment d'appréhension constante. Je ne souhaitais cela à personne. Malheureusement, le Nord tout entier est désormais gagné par les batailles. Mon père a trouvé la mort, récemment dans une attaque meurtrière alors qu'il tentait de défendre la région. Que devons-nous faire ? Après l'incompréhension et la peur, je veux avant tout me rendre utile.

Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte? L'honnêteté est une valeur importante à mes yeux. J'exècre le mensonge et les manipulations. Pourtant, dans la guerre des trônes, j'imagine que l'honnêteté est plus une tare qu'un avantage. Cela me désole, mais les choses sont faites ainsi. Mais je n'ai guère le temps de me soucier du Sud et de leurs problèmes quand ma propre région est ravagée par des sauvageons et que nous devons avant tout protéger les nôtres.

Salut moi c'est Tsarina J'ai découvert BC en voguant sur Topsite  :cochon:  J'aime beaucoup les stylos bille et les kiwis    Sur Bc, j'aime bien le graphisme qui est topissime, le contexte hyper intéressant à exploiter  :coeur:  mais j'aime pas trop par contre indiquez ici ce que vous aimez bien sur le forum. J'ai bien pris connaissance du règlement intérieur. La devise du forum est

La petite fille entendait bien les chuchotements et les regards gênés que lui lançaient souvent les pêcheurs et les femmes de l’Île aux Ours, lorsqu’elle se promenait en compagnie de son père sur la plage. Si ses jeunes années ne lui permettaient pas encore de comprendre la teneur et le sens de leurs propos et la lourdeur de leurs insinuations, elle saisissait pourtant qu’elle n’était pas considérée de la même manière que Lyam, Nelya ou encore Arrun qui avait pourtant le même âge qu’elle. Mila ne comprenait pas pourquoi elle était différente. Elle avait beau se comparer avec ses frères et sa sœur, elle ne voyait pourtant pas pourquoi. Ils avaient tous une tête, deux jambes et deux bras. Son visage n’était pas particulièrement hideux et elle n’était pas vêtue de façon étrange. Non, pour elle, rien ne clochait.

Et pourtant, cette atmosphère pesante qui l’accompagnait partout s’invitait également dans l’imposante forteresse de rondins de sa famille. Les inconnus qui la regardaient sur le marché et parlait son coupe se transformaient en une figure maternelle, Sevane, qui ne faisait que la toiser durement, lorsque seulement elle la regardait. Or, une nouvelle fois, elle couvait les autres enfants des yeux avec bienveillance alors que Mila n’était jamais vue qu’avec froideur et parfois, d’une mélancolie teintée de tristesse.

Du haut de ses six ans, elle en avait pourtant posé des questions. Pas farouche ou timide pour deux sous, lorsqu’elle sentait qu’elle avait quelque chose à dire, elle ne perdait pas du temps à réfléchir ou à méditer sur ses futures paroles. Les mots sortaient et elle attendait patiemment de voir ce qu’il en retournerait.

C’est ainsi que, un soir, alors qu’elle était malade et clouée au lit, veillée par une vieille suivante et les pensées ravagées par la fièvre qu’elle posa la question fatidique.

« Dis, Dana… Pourquoi est-ce que Sevane ne m’aime pas ? Pourquoi ne me laisse-t-elle pas l’appeler Mère ? »

En effet, la pauvre enfant avait désespérément attendue que la femme de son père vienne lui rendre visite et s’assoit à côté d’elle pour la rassurer, lui conter des histoires ou simplement pour la bercer vers un sommeil sans rêve. Mila l’avait vu faire, plusieurs fois, lorsque Arrun ou encore Nelya étaient malades. Elle restait près d’eux, des nuits durant, les surveillant et guettant le moindre signe d’amélioration. Et pourtant, Mila était malade et seule la jeune suivante Dana était venue la voir pour lui poser des linges fraîches sur le front. D’ailleurs, la domestique eut un pauvre sourire alors qu’elle épongea méticuleusement les perles de sueurs qui dégoulinaient du visage de l’enfant.

« Ce n’est pas qu’elle ne vous aime pas, Mila… C’est simplement que… »

Elle se mordit la lèvre inférieure, cherchant un moment ses mots.

« C’est juste que ce n’est pas vraiment votre mère, voyez-vous ? Votre maman est une autre femme, une femme très bien j’en suis sûre, mais… »

Dana s’interrompit cependant devant l’expression de surprise de Mila qui avait ouvert de grands yeux. Elle semblait de pas encore comprendre les mots qui sortaient de la bouche de la domestique. Pourtant, malgré son jeune âge et sa fièvre, elle acquiesça gravement, avec tout le sérieux dont elle était possible.






« Je n’y arriverai jamais, Arrun ! » se plaignit la jeune femme en tenant l’épée à deux mains.

L’arme était trop lourde pour ses petits bras encore frêles de jeunesse. La lame semblait peser une tonne. Rien à voir avec les caisses qu’elle aidait à transporter, tous les matins, pour organiser le marché aux poissons. Son frère la toisait avec humour, l’œil brillant de malice. Il avait pris à cœur l’entrainement de sa demi-sœur et souhaitait la rendre capable de se défendre. Ne serait-ce qu’un minimum. Après tout, ils vivaient sur une île dangereuse en des temps troublés. Savoir tenir une épée était la moindre des choses.

« C’est juste que tu es fainéante, » lâcha-t-il d’une voix trainante.

Mila prit la mouche et leva l’épée courte de ses deux mains en grimaçant tant ses muscles la faisaient souffrir. Et elle fut si piquée dans sa fierté qu’elle parvint à la tenir au-dessus de sa tête, un instant victorieuse… avant de se laisser entrainer par son poids en arrière et de tomber sur les fesses, sous les éclats de rire agaçant de son frère ainé. Arrun n’avait que quelques mois de plus qu’elle, mais il la dépassait déjà d’une bonne tête et ses entraînements précoces avaient développé une forte musculature et une endurance à faire pâlir un ours de jalousie.

Le dernier né de Sevane était celui dont Mila était le plus proche. Ils avaient après tout grandi ensemble et se trouvaient être les plus jeunes puisque leur frère et leur sœur avaient plus de dix ans de plus qu’eux. Lyam, l’héritier, avait vu toutes les attentions et tous les espoirs portés sur lui très jeune et Nelya en tant qu’unique fille et promise à un mariage glorieux avait tout l’amour maternel dont elle nécessitait. Si Arrun était pourtant aimé et considéré comme un membre à part entière de la famille Mormont, à la différence de sa demi-sœur, il était cependant plus proche de Mila que de ses ainés.

« Regardes toi ! » se moqua-t-il. « Tu as l’air ridicule ! »

Mila se renfrogna et bougonna des mots qu’il ne pouvait pas entendre.

« C’est toi qui est ridicule… » marmotta-t-elle.

La jeune fille se releva et s’épousseta. Elle avait envie d’apprendre. De se rendre utile. Elle n’était qu’une Snow, aucun destin ne l’attendait. Aucun mariage conséquent, aucun héritage. Elle ne pouvait rien faire pour sa famille et cela la minait. Alors, elle s’était dit qu’à défaut d’être une fille utile, elle pourrait se montrer débrouillarde…

Elle ramassa l’épée et se remit en position.






Les mots qui s’étalaient sous ses yeux la firent souffler d’horreur. Mila resta coite, les yeux rivés sur le parchemin, tandis que le corbeau à côté d’elle croassait comme une grenouille. Elle ne voulait pas en croire ses yeux. Une boule se forma dans sa gorge et elle dut s’asseoir, respirant avec difficulté.

« Que se passe-t-il, Mila ? Allez-vous bien ? »

La voix alarmée de Dana ne suffit pas à la tirer de sa transe. Elle s’approcha alors d’elle et posa une main délicate sur son épaule. La bâtarde sursauta et fixa sur elle des yeux embués. Elle lui tendit la missive que la suivante saisit, interloquée.

« Les sauvageons… Ils ont massacré les Glover. Ils ont tué les femmes, les enfants… »

Le front se trouvait à Winterfell. La bataille principale se déroulait là-bas. Alors pourquoi ?

« Et vous qui aviez prévu de vous rendre à Motte-la-Forêt… » commença la suivante d’une voix tremblante. « Je n’ose imaginer… »

Mais Mila s’était redressée, chancelante. Après cela, de quoi étaient capable les sauvageons ? Les choses pouvaient-elles réellement empirer ?

Mais la jeune bâtarde aurait dû se méfier de telles pensées. Car, quelques jours après le massacre de Motte-la-Forêt, la bataille tristement célèbre sous le nom de la Mort-aux-Loups venaient de faire de nouvelle victime, dont Alwyn Mormont, chef de famille et père de Mila. Probablement une des seules personnes sur lesquelles la jeune fille pouvait se reposer. Qu’allait-elle devenir, désormais ? Le vide qui la rongeait déjà depuis l’enfance ne faisait que s’accentuer depuis les dernières lunes et trouvait son point culminant aujourd’hui, alors que son demi-frère devenait la tête de la maison Mormont. Qu’allait-elle devenir, dans tout cela ? Que pouvait donc faire une bâtarde dans de telles situations ? N’était-elle pas impuissante ?

Pourtant, elle s’en fit la promesse. Les choses allaient changer. Et elle aussi.