Sujet: Décider de l'avenir [Tour V - Terminé] Lun 25 Sep - 16:30
« Sa Majesté Jon Stark, Roi du Nord et Ami de la Garde de Nuit, Seigneur de Winterfell, accompagné de son second, Lord Bowen Glover, Seigneur de Motte-la-forêt.»
La voix forte du soldat les annonçant résonna dans la tente du Roi gordien qui venait d'arriver, au moment où se réunissaient à l’heure dite les chefs de l’armée impériale en campagne. Outre le souverain fédéré nordien et son second se trouvaient réuni les chefs de division ainsi que le Roi des Rivières et des Collines avec quelques-uns de ses nouveaux vassaux, dont Lord Frey, beau-frère du nouveau Lord de Salvemer et beau-fils de feu le précédent. A vrai dire, le Glover n’aurait pas aimé être à la place de cette réunion familiale en haut-lieu dont il se méfiait grandement : entre Mallister junior, connu pour son opposition à son paternel resté fidèle à Harren le Noir et Frey, frère de Myria Hoare, il y avait de quoi créer des étincelles. D’un autre côté, cette discussion serait l’occasion de les observer, de les voir se positionner … Et de les placer face à leurs responsabilités. Le jeune homme avait quelques idées les concernant, mais préférait ne rien dire immédiatement. En sa qualité de coordinateur des armées nordiennes et riveraines, il était de toute manière de son devoir de surveiller étroitement les ralliés et de veiller à la cohésion de l’ensemble … tout en évitant les trahisons. Or, force était de constater qu’à ce moment précis, la question était dans toutes les têtes, à défaut d’être sur toutes les lèvres.
La disparition de l’aînée Reed jetait un froid sur le camp impérial localisé à Salvemer. D’un point de vue purement nordien, perdre de vue dans des circonstances aussi troublantes une Lady du royaume était inqualifiable, surtout qu’au vu des dernières nouvelles provenant du sud, la maison des paludiers commençait à payer un très lourd tribut à la guerre. Son Lord avait été tué à Buron, mois d’un an seulement après la perte de l’héritier à la Mort-aux-loups, ce qui réduisait la maison au lézard-lion à portion congrue, avec à sa tête un seigneur d’une dizaine d’années à peine, déjà durement éprouvé. En plus, Willonna Reed était sous la protection personnelle de Jon Stark, sa disparition devenant donc un affront personnel fait à la parole du Roi. Certes, des rumeurs faisaient état d’une santé mentale … compliquée, mais Bowen ne croyait pas à une fugue, en raison de l’attachement manifeste que la damoiselle paraissait éprouver pour son suzerain. Du moins, il se refusait pour le moment à l’envisager.
En sus, le contexte à Salvemer n’était pas nécessairement brillant, en raison de l’épidémie qui y avait sévi. Si cette dernière avait indubitablement accéléré la prise de la ville, l’armée avait payé un lourd tribut à cette dernière, avec presque six cents morts. Clairement, la peur de la maladie, fléau des campagnes, se répandait parmi la valetaille, aussi il convenait de prendre des mesures pour éviter que cette malédiction mortifère ne reprenne et ne ravage davantage le fief Mallister ainsi que les forces coalisées. Là-dessus, Bowen attendait peu de débat : tout le monde avait à redouter les débuts d’une peste rouge, car en déchaînant leurs foudres, les dieux rendaient égaux face à la mort nobles et roturiers.
Restait évidemment à évoquer le plus important, à savoir la suite de la campagne. L’ouest et le nord du Conflans étaient désormais sécurisés, aux mains des Tully, mais la défaite de l’Empereur à Buron augurait d’un remaniement des cartes qu’il était nécessaire de prendre en compte. Bowen savait que ce dernier avait demandé à son fils, quelques temps auparavant, de redescendre sur Vivesaigues. Il faudrait sans doute discuter des modalités de la décision à prendre, si elle était prise. Peut-être que les ordres avaient changé depuis.
Une fois tout le monde installé, Bowen se tourna vers le Roi du Nord, qui lui adressa un bref signe de tête pour lui indiquer de prendre la parole. Le jeune homme posa son regard sur les cartes étalées sur la table de campagne face à eux, et déclara :
« Au nom du Roi du Nord, soyez la bienvenue sous cette tente, Votre Majesté, Mes Seigneurs … »
Il inclina son chef devant Lyham Tully et salua les Lords assemblés, avant de continuer :
« Le ralliement de Lord Mallister ici présent achève l’unification de l’ouest et du nord du Conflans sous la bannière de Sa Majesté des Collines et des Rivières. Pour autant, il est urgent de nous enquérir de la suite des opérations, que ce soit pour consolider nos positions que pour faire face aux périls qui nous menacent, qu’ils soient humains ou non.
A ce titre, et en premier lieu, en tant qu’aide de camp du Nord, je recommande vivement des mesures sanitaires pour éviter le retour de l’épidémie qui a décimé Salvemer comme l’isolement préventif de tout malade suspecté, l’incinération des cadavres ainsi que la fumigation des zones touchées.
Je tiens également à signaler la disparition de Lady Willonna Reed, dont nous sommes sans nouvelle depuis plusieurs jours. J’ai fait chercher la dame au sein des tentes nordiennes mais n’ait rien trouvé. Je ne sais si la partie riveraine aurait des informations à ce sujet, mais je doute que Lady Reed se soit évaporée toute seule … Une battue rapide pourrait s’avérer judicieuse également, si vous en convenez mes Seigneurs … »
Le reste n’était pas de son domaine, et il n’était pas sa place d’annoncer les décisions éventuelles des deux rois. Mais il espérait trancher rapidement les questions en attente pour en venir au principal de leur réflexion.
Invité
Invité
Sujet: Re: Décider de l'avenir [Tour V - Terminé] Jeu 5 Oct - 22:02
Je prends une profonde inspiration alors que je regarde la tente dans laquelle je dois me diriger dans quelques instants. Tant de choses se sont bousculées ces derniers jours que j'ai du mal à me réjouir que les Jumeaux puis Salvemer soient désormais entre nos mains. Il y a eu tant de morts, que ce soit à cause des batailles que nous avons menées ou de cette épidémie qui nous a pris par surprise que j'ai du mal à voir les choses de façon sereine. Pourtant, j'ai été étonné de voir le Frey se rendre sans combattre, surtout au vu de situation de cette famille auprès d'Hoare. J'ai une pensée pour Myria, me demandant comment elle peut vivre tout ce qui se passe et quel camp elle finira par choisir pour sa propre survie avant de me décider à me diriger vers la tente.
Je sens les regards peser sur moi mais, à la différence d'Haye-Pierre, ils ne sont plus aussi méfiants. Pour la plupart, ils sont curieux et maintenant, j'ai le sentiment de réussir à gagner peu à peu leur respect. Peut-être pour ce que j'ai vécu avec la mort de mon père, pour le fait de les avoir mener sans faillir, sans faire de différence entre les troupes nordiennes et riveraines ou que sais-je encore. Les murmures continuent d'aller bon train et certains s'étonnent encore du mariage à venir entre ma fille et le nouveau Roi du Nord mais, au final, je continue de me persuader que j'ai pris la bonne décision et ce, malgré la défaite de Buron et les conséquences que nous devrons gérer à terme. L'Empereur est toujours en vie, même s'il est blessé, et c'est le plus important dans l'immédiat. Hoare n'a pas réussi à le terrasser et je gage que le Noir doit être furieux malgré cette victoire.
C'est empli de pensées qui se bousculent dans mon esprit que j'entre dans la tente, mon regard allant du jeune Stark aux autres convives de cette réunion, s'attardant un instant sur celui de Bowen Glover, avec qui j'ai déjà eu à plusieurs reprises l'occasion de parler, notamment après la perte de mon père. J'incline la tête à l'intention de chacun et je souffle, d'un ton tranquille. "Merci d'avoir organisé tout cela Lord Glover, c'est un honneur d'être assis à cette table avec vous, surtout après tout ce qui s'est passé. Les décisions que nous allons prendre à l'avenir seront importantes et il y a nombre de sujets que nous devons aborder aujourd'hui." Je hoche la tête quand le jeune Glover expose la situation, observant chacune des personnes présentes ici. Et, après quelques instants de silence, je reprends, d'un ton tranquille. "Il va nous falloir aller à Vivesaigues rapidement maintenant que le nord du pays a été unifié. Reste à savoir combien d'hommes nous devons laisser en garnison. Salvemer est une place importante." Et je lève les yeux en direction du Frey. "Tout comme les Jumeaux. Il faut que nous soyons sûrs d'être capables de tenir ces places et de permettre à nos troupes d'y passer sans difficulté."
J'effleure le rebord de la table, la mine pensive. "Les mesures sanitaires sont en effet essentielles. Nous avons eu de la chance malgré tout, l'épidémie a été jugulée rapidement. Mais rien ne nous garantit qu'elle est totalement maitrisée. Vos suggestions semblent tout à fait appropriées. Quant à la disparition de lady Reed, savez-vous qui l'a vue pour la dernière fois ? Je ne pense pas qu'elle aurait quitté le camp de son plein gré. Pensez-vous que l'un de nos hommes pourrait… enfin avoir commis des violences sur elle ? Il y a peu de femmes par ici et nous n'allons pas nous mentir, difficile pour certains de se tenir." Et je laisse filer un silence, attendant de voir ce que pensent les autres, notamment le Roi du Nord. Mais, surtout, le comportement de lord Frey, qui vient, tout comme moi il y a quelques mois, de passer du statut d'ennemi à celui d'allié. A voir comment il va appréhender tout cela alors qu'il fait aussi face au fils Mallister qui lui, semble enfin pouvoir laisser libre court à son allégeance.
Invité
Invité
Sujet: Re: Décider de l'avenir [Tour V - Terminé] Lun 9 Oct - 18:14
Beaucoup de choses se jouaient ses derniers temps, et il était vrai qu'il n'était pas toujours aisé de tout assimiler d'un seul coup. Jon pouvait quand même être fier du chemin parcourus jusqu'ici, il se souvenait du jeune prince un peu encore gauche qui avait quitté Blancport pour Motte-la-Forêt avant de pénétrer dans le Nord du Conflans, ces territoires qui lui étaient si hostiles, de nombreux ennemis sur ses arrières. Il ne savait pas encore comment il avait pu avoir autant de chance, les Anciens Dieux devaient être à ses côtés à chaque instant car il avait souvent échappé à des situations qui auraient pu compliquer leurs plans. Maintenant, il était là à Salvemer, en roi conquérant si on pouvait l'observer sur certains aspects, il sentait qu'il avait gagné en assurance et sans doute que les victoires qui avaient été les leurs avait permis de lui donner une confiance relative qui lui manquait sans doute. Le fait qu'il soit soutenu par ses hommes, son peuple et son second qui n'avait pas failli à sa tâche auprès de lui depuis qu'il avait été mis à son service. D'ailleurs c'était avec son aide qu'il avait organisé cette réunion au sommet, il fallait prendre les décisions qui s'imposaient pour la suite de la guerre, de leurs mouvements de troupe et de choses bien plus personnelles à la fois.
Jon attendait, dans la tente préparée pour l'occasion, que se présente à son tour le roi du Conflans Libre ainsi que Lord Frey. S'il avait su trouver des points d'entente avec Lyham Tully, sa méfiance se tournait à présent vers le frère de Myria Hoare. Lyham et lui avaient combattu ensemble, ils avaient perdu des hommes ensemble et le mariage entre Eleanor Tully et le roi du Nord se précisait de plus en plus. Jon était parfaitement conscient que ce n'était qu'une question de jours voir de quelques semaines avant qu'il ne l'épouse, si bien évidement la guerre ou la maladie ne venait pas à prendre la vie d'un des deux futurs époux. Cependant, Anderan Frey était une source d'inquiétude dans le fait qu'il s'était tout naturellement rendu quand les armées du Nord et du Conflans Libre s'étaient présentés aux portes des Jumeaux. Il savait que cela n'était que stratégique et que Myria avait sans doute organisé avec l'Empereur les termes d'une quelconque alliance pour bénéficier d'un tel passe-droit. Hors Jon ne faisait aucunement confiance ni à Lord Frey et encore moins à sa sœur. Il refusait de lui accorder une quelconque confiance, il était certain que les choses pourraient facilement se retourner contre eux. Tout avait peut-être été vu par avance pour mieux les piéger.
Jon s'installa à la table de réunion et salua chacun des convives quand ils entrèrent dans l'espace. Le roi du Nord hocha la tête, la mine grave. En effet, il était plus que nécessaire de partir au plus vite pour Vivesaigues, il avait besoin de voir son père et de prendre des nouvelles directement, il avait fait une promesse à sa belle-mère, il se devait de veiller à présent sur lui après les terribles événements de Burron. « Il faut d'abord s'assurer que la peste ne finira pas de tuer les hommes qui seraient susceptibles de rester à Salvemer pour pouvoir maintenir l'unification du Nord du Conflans. Nous ne pouvons tout prévoir et même si je dois dire que la situation semble sous contrôle, il faut rester sous nos gardes. » Ce qu'il sous-entendait était véridique, et il accompagnait tout simplement les paroles de Lyham Tully, les troupes du Nord devaient pouvoir passer sans aucun soucis dans un sens comme dans l'autre sans avoir l'impression de se retrouver dans un coupe-gorge.
Au moment où Bowen se mit à parler de la disparition de Willona, Jon sentit son ventre se contracter et sa machoîre se serrer. Il ne supportait pas l'idée de sa disparition, et il se moquait bien de ce que pouvait penser et dire les soldats du camp. Il avait su préserver plus ou moins l'étendu des sentiments qu'il avait pu nourrir pour la noble dame, mais leur complicité était néanmoins visible de tous. « Je ne cherche à accuser personne, bien évidement, ce n'est pas pour cela que l'on vous a convié ici. La disparition de Lady Reed est une chose difficilement acceptable pour moi. Son père avait laissé sa fille sous ma protection … Le Lord est malheureusement mort à la bataille de Burron, je ne me vois pas annoncer une fois de retour chez eux qu'il faut aussi compter Willona Reed parmi les victimes. Une battue rapide me semble plus que nécessaire avant notre départ. Par respect pour cette noble femme, par respect pour sa famille, faisant depuis longtemps partis des alliés de la maison Stark, je me refuse de la laisser agonisante ou morte à pourir dans une des ruelles de Salvemer ou de brûler son corps dans une fausse commune pour enrayer toute supposition de maladie contagieuse. »
jon stark
le devoir est une série d'acceptations.
Jon Stark
∇ THE REIGN OF THE YOUNG WOLF BEGINS ∇
Messages : 10699 Membre du mois : 28 Maison : Stark Caractère : ♦ Impulsif ♦ Courageux ♦ Impatient ♦ Mature ♦ Imprudent ♦ Sociable ♦ Secret ♦ Protecteur ♦ Sarcastique ♦ Loyale ♦ Célébrité : Kit Harington
Sujet: Re: Décider de l'avenir [Tour V - Terminé] Lun 16 Oct - 22:42
Comme Bowen s’y était attendu, ses propositions vis-à-vis de la propagation de la peste ne posaient guère de difficultés. Le riverain avait immédiatement approuvé, son propre souverain soulignant l’importance de prendre des mesures. Peut-être sous-entendait-il qu’il fallait être encore plus offensif vis-à-vis de l’épidémie ? Les rouages du cerveau du Glover s’activèrent cherchant un moyen définitif pour rassurer Jon quant à l’efficacité des moyens proposés. Enfin, tous savaient que, pour contrer un tel fléau des dieux, les armes des hommes étaient bien limitées, même si le savoir des mestres progressait peu à peu. Néanmoins, hormis la désinfection, la fumigation et brûler les cadavres … Il cherchait mieux, avant qu’une idée ne l’illumine soudain. Il se souvenait quand, trois ans auparavant, lors d’un hiver terrible, son père avait établi une sorte d’éloignement de sécurité au sein du village sous le château pour éviter la propagation d’une abominable grippe qui terrassait les constitutions les plus robustes. Etait-ce reproductible ? Possible. Cela ne coûtait rien de proposer et d’essayer.
« En sus de ce que j’ai proposé avant, si jamais l’épidémie se déclarait à nouveau, peut-être pourrions-nous établir un cordon sanitaire ? Afin d’endiguer au mieux la propagation ?
Après … De ce que j’ai pu tirer du mestre de Salvemer, il n’y a guère plus à faire. Les meilleurs soins qu’il peut administrer consistent de toute manière à percer et cautériser les bubons … Et à prier. »
Constat lugubre s’il en était, mais il ne fallait de toute manière pas se faire d’illusions. Si le foyer de l’épidémie n’était pas complètement jugulé … Bowen ne voyait que la purgation par le feu du castel pour y remédier totalement, et il doutait fortement de l’applicabilité de la chose, sous peine de voir les Mallister quitter leur bord. Autant dire qu’il ne restait plus qu’à espérer que les Anciens dieux – ou bien leurs Sept – soient cléments à leur encontre. Ce qui, au vu des informations qu’ils obtenaient ça et là, n’était pas dit : Salvemer, Dorne, l’Orage … La peste paraissait frapper les ennemis du Noir, comme si les dieux avaient décidé de favoriser le vieux démon d’Harrenhal. Certes, la fuite de l’Empereur contrebalançait cela, encore que le Poing du Nord ne cachait pas son septicisme vis-à-vis de tout ce qui circulait là-dessus. Enfin … Là n’était point la question. Pour continuer dans les conversations morbides, restait à clore la question Willonna Reed. L’honneur du Nord, de son roi, était en jeu, sans parler des circonstances personnelles. Le jeune homme avait quelques soupçons sur la nature des sentiments que le Jeune Loup avait pu avoir à l’égard de la jeune femme. En tout cas, il n’en avait guère sur ceux de la vervoyante. Sous l’aspect rigide des paroles du Stark, le Glover devinait une réelle émotion. Par égard pour leur amitié, il était urgent de résoudre ce mystère, autant que pour des raisons pragmatiques.
« Une servante, au petit matin, soit des heures avant la disparition de Lady Reed. Personne ne l’a vu au cours de la funeste journée. Elle restait régulièrement alitée en raison de … »
Il hésita. Le jeune homme connaissait les particularités de la Reed, mais ignorait si les riverains étaient au courant. Prudemment, il continua : « … Légers problèmes de santé. En tout cas, sa tente était vide quand la servante est revenue. Et nous n’avons rien trouvé aux alentours. »
Quant aux hommes difficiles à se contenir :
« Je ne peux répondre que pour les troupes dont j’ai la supervision. En ce qui concerne l’armée du Nord, nous avons, vous le savez, un code des armées particulièrement strict sur ce point. Le viol est sévèrement puni sur les femmes des pays que nous traversons, je vous laisse donc imaginer la sanction sur une noble dame nordienne, qui plus est sous la protection du Roi. Certes, un soudard n’est pas exclu, mais disons que de façon générale, la discipline drastique que nous avons appliquée et le peu de laxisme de nos commandants a plutôt réduit ce type d’agissements a portion congrue. Cependant, dans l’hypothèse d’un fol ayant perdu la tête à sa vue, un tel homme, une fois dessaoulé, aurait sans nul doute déserté, et je n’ai reçu aucun signalement à ce propos.
Il est néanmoins possible qu’un capitaine ou un lieutenant n’ait pas jugé utile de faire remonter une disparition. C’est pourquoi un appel à témoins me semble judicieux, assorti d’une récompense offerte par la Couronne pour toute information valable … Voir la découverte du corps ou de Lady Reed vivante.
Pour la battue, nous pouvons mobiliser de petits groupes de cinq hommes pour inspecter les alentours par roulement … Dans un rayon d’environ dix kilomètres ? Histoire de ratisser le terrain aux alentours du château. »
Tous savaient que le roi en personne assurait la protection de Lady Reed. Porter la main sur elle équivalait à une sentence de mort immédiate, et pas forcément d’une manière rapide. Nul doute qu’un brin de torture serait appliqué avant … Autant dire que Bowen estimait que, même dans les vapeurs de l’alcool, un nordien aurait été bien idiot d’agir ainsi, surtout en bas d’un château qui pouvait fournir des prostituées aux plus affamés d’entre eux. Quoique, la peste avait réduit le commerce charnel, il est vrai. Enfin … Au fond, là encore, leurs moyens étaient limités. Sans témoins évidents, hormis la délation ou la découverte par hasard du corps … Ils n’avanceraient guère. Dans l’immédiat, il n’avait néanmoins pas d’autres idées.
Restait évidemment à résoudre la question de l’avancement de la guerre, et donc les questions de garnison et de mouvements de troupes. Lyham Tully ayant soulevé la question, Bowen s’attendait à ce que son roi réponde, cependant, l’emphase avait été davantage mise sur la question de la peste. Il estimait donc qu’il n’y aurait pas de problèmes de protocole à proposer une solution, et Leurs Majestés décideraient. Le Glover attendit néanmoins pour voir si d’autres Lords désiraient prendre la parole, surtout le Frey puis, voyant que ce dernier restait muet comme le Mallister, se décida à risquer une intervention.
« Si je puis me permettre une suggestion, Vos Majestés … »
Invité
Invité
Sujet: Re: Décider de l'avenir [Tour V - Terminé] Sam 4 Nov - 17:32
J'observe les interlocuteurs, la mine pensive, essayant de peser chacun des mots que j'entends, chacune des paroles que je pourrais prononcer. Parce que le moment est grave, important et que, surtout, nous ne savons définitivement pas sur quel pied danser avec le Frey. Je me défie de lui et, quand je vois la façon dont le Roi du Nord a de le regarder, je me rends compte que je ne suis pas le seul. Ce qui peut être une excellente chose comme une très mauvaise. Il pourrait mal prendre le fait que nous ne prenons pas son allégeance pour argent comptant ou chercher à tout faire pour nous prouver qu'il dit vrai. Dans tous les cas, les prochaines semaines, les prochains mois vont être déterminants sur la conduite à tenir envers nos anciens ennemis. Et je réalise que j'en faisais partie, il n' y pas si longtemps et que les évidences ne le sont peut-être pas tant que cela. Je soupire longuement, me redressant alors que chacun prend la parole, abondant globalement sur ce qu'a pu dire le jeune Glover. "Il faut effectivement rester sur nos gardes. Nous ne sommes en plus pas à l'abri d'une contre-attaque, d'où qu'elle vienne." Je me tourne vers Bowen, la mine pensive. "Ser, comment envisagez-vous votre cordon sanitaire ? Quant à ce qui est de prier…" Je me fige un instant, la mine plus sombre, repensant au sort des miens sous les attaques des croisés. "Je suppose que certains n'en auront pas le goût mais, ma foi, si cela peut être utile à certains, je ne les en empêcherais pas." Je me suis fait plus sec, sans même m'en rendre compte, avant de me focaliser sur le reste des problèmes.
La disparition de la jeune Reed donc. J'ai entendu certaines rumeurs la concernant, n'ayant pas vraiment envie de m'appesantir à ce propos. Je hoche la tête quand le Roi du Nord prend la parole, laissant filer un silence pensif. "Nous sommes d'accord, il n'y a pas d'accusation à porter. Pas pour le moment en tout cas. J'ai entendu des choses la concernant, sans savoir ce qui était vrai ou non et, au fond, cela n'avait pas grande importance. Qui qu'elle soit, quelles qu'aient pu être ses… problèmes de santé, personne n'avait à lui faire de mal. Mais pensez-vous qu'elle puisse être partie d'elle-même ? Aurait-elle été du genre à vouloir s'en aller ? Pour rejoindre quelqu'un peut-être ?" Je fronce les sourcils avant de reprendre, toujours sur le même ton. "Nous pouvons exclure une agression physique qui aurait dérapé car personne ne manque à l'appel ? A dire vrai, j'ai du mal à m'en persuader totalement. Que cela vienne de nos hommes… ou d'autres. Mais je suis d'accord pour la mobilisation. Plus tôt elle aura lieu, plus vite nous aurons une chance de la retrouver. Nous pouvons aussi envoyer plusieurs cavaliers sur les routes, pour voir si elle ne serait pas partie d'elle-même donc."
Je ne sais pas vraiment quoi penser de la situation en réalité et les proposition de Bowen étant des plus limpides, autant les suivre et les appuyer. Et voilà que le sujet change, alors que je regarde la carte que nous montre le nordien. Je me penche dessus, l'effleurant pensivement. Je la connais pourtant par cœur depuis le temps. Chaque route, chaque rivière, le moindre méandre et la moindre forêt. Mais les choses ont bien changé et ces terres sont maintenant gorgées du sang des hommes morts. Les miens et les autres riverains, prêts à défendre Hoare.
Invité
Invité
Sujet: Re: Décider de l'avenir [Tour V - Terminé] Sam 6 Jan - 18:30
« Il s’agit d’une fermeture et d’un contrôle militaire de la zone concernée, Votre Majesté. Les malades sont confinés dans un endroit précis, et chaque sortie est verrouillée, contrôlée par des soldats triés sur le volet, qui ont ordre de ne faire sortir ou entrer personne. Idéalement, une quantité non-négligeable de nourriture est laissée pour permettre aux malades de manger sans avoir à desceller les entrées. Si cela vient à manquer, une réintroduction est effectuée par les malades nouveaux à entrer.
C’est une mesure difficile, mais qui a fait ses preuves. Je préférerais cependant n’avoir à y recourir qu’en dernière extrémité, en cas de reprise de l’épidémie. »
Il s’agissait aussi d’une question d’humanité, même s’il n’osait le dire à voix haute, et ce, alors que le cordon sanitaire demeurait une mesure puissante si bien mise en place, car elle permettait de limiter les zones de contagion, d’empêcher la propagation d’une épidémie, mais aussi du chaos qui allait généralement avec grâce à la surveillance par la soldatesque. Bowen était absolument certain de l’intérêt de sa proposition pour circonscrire rapidement toute reprise de la peste, car Salvemer demeurait une place stratégique et l’ordre public pouvait être gravement atteint en cas d’une nouvelle flambée de cas. Inutile de préciser qu’une telle chose ne devait absolument pas arriver. Il était impératif de maintenir le nord du Conflans sous la coupe nordo-riveraine. Restait l’affaire Reed.
« Je connaissais Lady Reed depuis de nombreuses années. Elle était très attachée à la sûreté du Roi et à son service. Je ne peux évidemment pas présumer d’un potentiel coup de folie, ou même des ressorts de son âme … Mais cela ne lui ressemble pas. La Lady que je connais n’aurait point fugué de la sorte. »
Ses propositions ayant été acceptées, il conclut donc :
« Une battue avec des piétons et des cavaliers pour vérifier les routes proches, donc. Espérons que les Anciens Dieux soient avec eux et favorisent leurs recherches. »
Qu’allait-il dire à Lord Reed, dans le cas contraire, lui déjà si durement éprouvé ? Que, non content d’avoir perdu sa fille, ils n’avaient aucune idée de ce qu’elle était devenue ? C’était impensable. Il en allait de l’honneur du Roi … et du sien. La maison des Paludiers avait déjà suffisamment souffert comme cela. Il ferait son maximum pour les aider, il en faisait à cet instant le serment solennel.
Inspirant profondément, il conclut :
« Si cela vous convient, Majestés, je peux d’ores et déjà commencer à donner des ordres pour nous organiser au plus vite. »