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 Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]

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MessageSujet: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyMar 29 Déc - 23:18


    « Et bien, on dirait que cette blessure est en bonne voie de guérison. Heureusement, elle était superficielle. »Le jeune dornien ne regardait même pas le Mestre qui s'occupait de changer le bandage de son flanc. Il avait reçu un mauvais coup lors de cette stupide et dangereuse émeute bieffoise. Quoiqu'en réalité, c'étaient les gardes qui avaient fait le plus de dégâts. La foule était dangereuse, mais ils s'en étaient éloignés assez rapidement, supportant vaillamment les divers objets lancés sur eux. Et Anders avait brûlé de haine et d'envie de leur faire face, de les affronter. Roward aussi. Les deux frères avaient le même désir dans le cœur. Mais Deria les en avait empêché. Deria les avait sermonné et les avait littéralement humilié. Dans le sens où Anders s'était senti comme un petit garçon pris en faute. Il s'en était brutalement voulu de causer ainsi du tort à sa sœur. De contribuer à son mal être alors qu'elle n'avait pas su sauvegarder les siens et les avait conduit vers la mort dans ce piège qui s'était refermé sur eux. Oui, il s'en était voulu. Mais Anders avait des difficultés à accepter ses erreurs et ses torts et à demander pardon et surtout, il était énervé. Parce qu'il était certain d'avoir raison de vouloir la guerre avec le Bief, de reprocher à Deria de les avoir traîné là dedans, mais il se sentait coupable de l'avoir dit à Deria et d'ajouter ainsi à son malaise.C'était complexe. Et malheureusement, maintenant, il avait tout le temps d'y penser, bloqué à Hautjardin, dans la demeure de Mern, invité, bien sûr, pas prisonnier. La différence était sans doute un peu trop subtile pour lui. Il voulait partir d'ici, retourner à Dorne et enfin venger la mort de Nymor et Meria. Comme cela aurait du être fait depuis longtemps. Et au lieu de cela, il était coincé dans cette verdure, à supporter les soins d'un vieux Mestre Bieffois. Il portait les stigmates des échauffourées.  Il avait la pommette tuméfiée, de nombreuses écorchures et égratignures, l'épaule droite démise, et une belle estafilade sur le flanc gauche, qui si elle n'était pas profonde, lui avait fait perdre une belle quantité de sang. C'était cette plaie là que soignait l'homme.« Vous vous en sortez bien mon garçon. »Anders braque un regard noir sur l'homme. Sa rage avait besoin d'être déversée et il faisait un très bon exutoire en lui donnant du mon garçon de cette façon familière.« Lord Martell. »Le Mestre plissa les yeux, n'appréciant pas de se faire reprendre par un bâtard légitimé trop arrogant.« Et je n'aurais même pas du être blessé ! Nous étions des invités, nous venions en gage de bonne foi et pour préserver la paix entre nos royaumes malgré les forts soupçons pesant sur les vôtres dans l'assassinat de nos dirigeants ! Et voilà ce qu'il en a résulté ! Nous avons été fustigé, malmené, blessé et surtout, vous avez osé toucher à la princesse et au prince de Dorne ! Alors que nous étions sous la protection de votre roi ? Que vaut donc sa parole, hum ? »« Il suffit ! Pour qui vous prenez vous ? Vous demeurez un bâtard, un bâtard issu d'un peuple traître qui profite de notre hospitalité pour nous attaquer par fourberie ! »« C'est ridicule ! Jamais les dorniens n'auraient fait cela alors que la famille princière était entre les mains du Gardener, enfin, un peu de jugeote, les Bieffois sont donc si stupides ? »Pourtant, la dispute s'interrompit ici, alors que la porte de la chambre du jeune homme s'ouvrait sur... Deria. Qui avait du entendre les éclats de voix. Et ne laisserait pas son jeune frère insulter ainsi un mestre. Il soupira, un peu trop pâle. C'était étrange chez lui qui avait la peau si hâlée. Il s'était levée dans sa colère et se rassit lourdement sur le bord du lit, la main sur la plaie sous le bandage, douloureuse. Il détourna la tête, vaguement boudeur et définitivement de mauvaise humeur.

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyMer 30 Déc - 0:02

Je m’arrête une fois de plus dans le couloir, avant de revenir sur mes pas. Et à nouveau, je stoppe. Par les Sept Deria, cesse de te comporter comme une enfant immature ! Je soupire. Pourquoi cela m’apparaissait-il plus difficile que de devoir affronter le roi Gardener ou n’importe quel autre suzerain ? Pourquoi n’arrivais-je pas simplement à sourire et à prendre les devants ?
C’est tout de même stupide de craindre autant cette visite. Quoique non, je ne la crains pas, pas réellement. Mais je ne lui ai pas accordé assez de temps depuis… depuis l’émeute. Soit, ce n’était pas réellement voulu, j’ai eu tellement à faire, à prévoir, à écrire, à … Mais j’aurais pu. J’aurais dû. Même sachant qu’il allait bien. Les gardes évitent de croiser mon regard, mais je sais que mon manège doit follement égayer leur journée, même sans me tourner vers eux, je sens leur amusement à voir ainsi la princesse hésiter pour une visite familiale. Certes, cela à l’air stupide. Et ça l’est sans doute. Mais mes rapports avec Anders ont toujours été… compliqués. Conflictuels. Et cette nuit-là, au banquet… il m’a blessé. Tout comme Roward. Je sais que c’était involontaire… en partie du moins. Et moi ? Ai-je été trop loin dans mes paroles ? Je ne sais pas, je ne sais plus. J’étais tellement inquiète et effrayée… et en colère soit.
Je secoue la tête et relève le menton. Ruminer ne m’aidera en rien. Je reprends, encore une fois, le chemin qui mène à la chambre d’Anders, ma main serrant mon panier léger.

Les gardes devant sa porte s’écartent et me saluent alors que j’arrive. Mais j’entends des voix. Serait-il déjà occupé ? Ce serait bien ma veine. Je lève la main, m’apprêtant à toquer, mais j’interromps mon geste et tends l’oreille. Ma main retombe lentement. Et ma mâchoire se crispe. Mais de quel droit ? Et le doute, l’appréhension, je ne sais exactement s’efface devant une colère sourde. Je pousse la porte et entre. Mon regard passant sur Anders sans réellement s’y attarder, avant de se poser sur le Mestre présent.

« Dois-je vous rappeler à qui vous vous adressez Mestre ? » Je fais quelques pas dans sa direction. Je désigne Anders. « Mon frère » J’insiste sur le terme.   « est Anders Martell. Lord Martell comme il vous en a aimablement fait la remarque. » Mon regard se fait plus froid. « Que cela ne vous plaise point m’importe peu.
Vous pouvez disposer. Je demanderais à ce que quelqu’un de plus… avisé prenne le relai. »


Je m’écarte d’un pas afin de le laisser passer. Il hésite, tout comme il hésite une seconde à me fusiller du regard, ou même verbalement.

« Laissez les baumes, je m’en occuperais. J’aimerais être seule avec mon frère maintenant. »

Enfin, il se décide à partir. Il faudra que je touche un mot aux gardes afin qu’il ne puisse plus entrer, sait-on jamais.
Je soupire et ferme les yeux une seconde, alors que les gardes sortent à leur tour en fermant la porte. Je relève le visage vers Anders. Et l’examine enfin. Je fronce les sourcils en le voyant. Oh, des bleus et des hématomes, j’en ai également, tout comme l’estafilade à la joue. Mais lui… Son épaule est encore violacée, et je sais que le bandage qui vient d’être refait cache une jolie entaille à gauche.

Je m’approche et pose le panier à terre près de lui. Je me penche et l’embrasse sur le haut du crâne, avant de m’assoir à ses côtés, prenant garde de ne pas trop le faire bouger.
Je me force à sourire en désignant le panier.

« J’ai ramené du vin. Du vrai, de chez nous. Et des pâtisseries, qui resteront collées à tes doigts… »

Je me lève pour aller chercher un baume, avant de me rassoir à la même place.

« Je vais m’en occuper pour aujourd’hui. » Je le regarde, avant de détourner les yeux. « Si tu le veux bien. Et je t’enverrais quelqu’un pour le faire à compter de demain. »

Je le regarde enfin.

« Je suis désolée… » Je murmure alors que ma main vole jusqu’à sa joue, sans réellement la toucher. « Tellement désolée Anders… »

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyMer 30 Déc - 11:48

Il s'était attendu à ce que Deria intervienne sèchement et leur ordonne à tous les deux de cesser leur querelle, avant de congédier le Mestre pour mieux le tancer de son attitude. Ils étaient plus ou moins retenus ici par le Gardener et lui, il se permettait encore de balancer ce qu'il pensait à cet abruti de Mestre, au lieu de faire profil bas. Mais Anders n'avait jamais été du genre à courber l'échine, même quand cela risquait de lui retomber dessus. Il savait que ce n'était pas là une attitude très maligne, mais il parlait plus vite qu'il ne réfléchissait. Il n'était pas stupide, loin de là. Quand il réagissait à froid, il était capable de raisonnements poussés. Il avait reçu presque la même éducation que son prince de frère après tout. Sauf en ce qui concernait le commandement d'une armée. Il n'aurait quand même pas fallu que le bâtard apprenne ce genre de choses ! C'était au prince légitime de commander. Cela ne le gênait pas. Il s'en moquait. Il savait que jamais Roward ne le reléguerait à un rôle ingrat. Il était même prêt à parier que son frère lui confierait des hommes, à une échelle plus importante qu'une patrouille sur une frontière. Cela dit, il avait aussi montré que son sang chaud et sa témérité l'avaient poussé trop loin dans l'orage et aurait pu lui coûter la vie. Comme celle de Roward les avaient confronté à un adversaire qu'ils n'avaient pas pu battre loyalement.

Il releva la tête donc, surpris, quand Deria prit sa défense, reprenant le Mestre sur sa façon de s'adresser à lui. Cela le toucha. Qu'elle le reconnaisse ainsi comme son frère, au même titre que Roward, alors même que leurs rapports étaient loin d'être au beau fixe, surtout après cette satanée émeute. Et en même temps, il se sentit humilié que ce soit elle qui prenne sa défense, qu'il faille son autorité pour que l'autre courbe l'échine. Encore une fois, ses sentiments étaient contradictoires, comme souvent lorsqu'il s'agissait de Deria. Mais elle avait à peu près les mêmes le concernant. Comment s'étonner que leur relation soit explosive et à couteaux tirés et pourtant mâtinée d'une loyauté sans faille ? Et d'un amour sincère bien que maladroitement inexprimé. Deria le congédia alors et un instant, Anders crut que le Mestre allait répondre. Mais il tint sa langue. SI Mern pouvait ignorer son insolence face à un bâtard, ce n'était pas le cas face à la princesse de Dorne. Et qu'importe la haine des bieffois pour les dorniens. Mern était un souverain et se devait une certaine courtoisie envers les autres têtes couronnées. C'était sûrement ce qui l'avait empêché de massacrer toute la famille princière de Dorne. Cela eut été tellement facile pourtant... Les laisser se faire lyncher par la foule. Sa responsabilité n'aurait même pas été engagée. Mais Mern n'était pas aussi fourbe que le Noir à priori, même si Anders s'en méfiait comme de la peste. Il ignorait les desseins du souverain. Seulement œuvrer pour la paix ? Était-ce seulement si simple ?

Ils se retrouvèrent finalement seuls. Que venait faire Deria ? Prendre de ses nouvelles ? Parler de cette émeute et des paroles échangées ? Il l'ignorait. Et sans qu'il ne puisse y faire quoique ce soit, une boule naquit au creux de son ventre. D'appréhension. C'était stupide. C'était sa sœur, qu'avait-il à craindre d'elle ? Pourtant, la perspective de l'avoir déçue, de la décevoir encore le dérangeait profondément. Il avait déjà déçu tant de gens. Il avait tout à prouver. Et Deria, malgré leurs différents, n'avait jamais douté de lui. Elle était plus objective qu'Arianne, mais loyale envers son frère. Elle posa son regard sur lui, passant sans doute en revue ses blessures. Nombreuses, mais superficielles. Il avait été plus gravement touché que cela. Mais sa fierté en avait prit un coup. Encore. Pourtant, la princesse de Dorne n'avait pas été épargnée et la colère flamba brutalement dans son regard quand il avisa la coupure sur sa joue. C'était la même chose pour Arianne. On avait osé les toucher. Les blesser. C'était intolérable. Et Roward et lui n'avaient pas su les préserver. Il en avait pourtant fait le serment à Arianne. Ils avaient tous failli à leurs promesses.

Il avait des choses à reprocher à sa sœur. Beaucoup. Elle manquait de confiance en elle et avançait à tâtons dans sa fonction si difficile. Et pourtant, il était encore prêt à enfoncer le clou et à lui balancer ses quatre vérités. Mais c'était cela aussi que l'aimer, non ? Pouvoir lui dire ce qu'il pensait, même si ça la blessait, pour lui permettre d'avancer. S'il ne pouvait pas être honnête avec elle, alors qui le pouvait ? Ce n'était pas l'aider que d'approuver toutes ses décisions, même contestables. Voire mauvaises. Mais s'il était prêt à croiser le fer avec elle, son attitude douce et bienveillante désamorça totalement sa rancœur. Elle lui embrassa le front, en un geste fraternel qui dégonfla sa colère d'un coup. Ne restait que la lassitude. Il demeura silencieux alors qu'elle lui apprenait avoir ramené du vin et quelques douceurs. Puis, elle s'occupa de ses blessures, non sans lui annoncer qu'elle trouverait quelqu'un d'autre que le mestre pour s'en charger à partir du lendemain. Il se permit un petit sourire en coin, avant d'enfin répondre :

« Si tu pouvais la choisir plus avenante que ce vieil idiot, je suis certain que je guérirais plus vite. »

Anders demeurait Anders. Mais c'était surtout parce qu'il ne savait quoi dire devant la douceur confondante de Deria qu'il se cachait derrière l'humour et sa réputation de coureur de jupons. Et enfin, elle s'excusa. Terriblement vulnérable. Tellement qu'il avait envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter. Elle devait se sentir bien seule avec le poids des événements sur ses frêles épaules. Beaucoup de choses à gérer... Trop. Comment s'en serait sortie Meria Martell dans une telle situation ? Finalement, c'était injuste. Deria devait faire ses preuves dans un climat troublé. La guerre avait éclaté. Et elle toucherait tout le monde comme une onde de choc incontrôlable. Il appartenait à Dorne de ne pas subir cela. Anders était prêt à se battre auprès des Targaryen.

« Oh ça... Ce n'est rien. Je n'en garderais même pas de cicatrices ou de séquelles. Dommage pour Roward, je demeure le plus séduisant. »

Mais ce n'était pas de ça dont elle parlait.

« Personne ne pouvait deviner ce qui allait arriver. Que nous serions piégés ainsi. C'était du grand art. Je suis presque admiratif de cette odieuse manœuvre. C'était intelligent. Surtout de compter sur la bêtise des bieffois qui pensent que les nôtres peuvent être assez stupides pour faire ça alors que nous sommes aux mains de Mern, mais passons. »

Il soupira. Sa sœur avait besoin de réconfort, mais il n'avait jamais été hypocrite. C'était l'occasion de parler. A peu près calmement.

« Roward et moi avons toujours été pour venger les nôtres et attaquer le Bief. Nous avons soif de vengeance. Le peuple a soif de vengeance. Et pour le moment, nous ne faisons rien. Rien d'éclatant. Je sais que tu œuvres d'arrache-pied pour maintenir la paix, pour protéger Dorne, pour obtenir des preuves de la perfidie de Mern. Nous dirons que son attitude actuelle rééquilibre un peu la balance. J'ignore quel jeu il joue, quelles sont ses ambitions. Tu as fait ce que tu pensais juste. Tous les souverains ne peuvent pas en dire autant... Tu évolues dans un panier de crabes Deria et tu es sans doute trop sincère pour t'en sortir sans dommages. Je n'ai pas le poids d'une couronne sur la tête, ni la charge d'un peuple. Mes décisions ne seront jamais aussi influentes que les tiennes. Et je suis sans doute le plus mal placé pour analyser les tiennes et les critiquer. Même si cela me vient facilement quand je suis énervé... Nous... Nous n'aurions pas du agir ainsi. Tu n'avais pas besoin que des impétueux petits frères fassent preuve de dissidence à un moment aussi critique. Si nous avions agi autrement, peut-être que ni Arianne, ni toi n'auriez été blessées... Notre devoir est de vous protéger toutes les deux. »

Si Deria avait hésité à le toucher, lui, il souligne la coupure du pouce, avec un mélange de regrets et de colère dans le regard. Oh il pensait toujours que cela avait été un énorme gâchis, qu'ils n'auraient pas du venir et qu'ils auraient du fuir plutôt que se laisser enfermer ici. Mais il avait promis de suivre sa sœur quelles que soient ses décisions...

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyJeu 31 Déc - 11:40

Cela allait-il remonter jusqu’au roi ? Cela allait-il agrémenter les rumeurs et les plus folles suppositions sur les dorniens ? Après tout, on ne congédiait point les Mestres, aussi déplaisants et impolis puissent-ils être. Ils étaient le savoir et la guérison et… Stupidités. Les gens pensaient bien ce qu’ils voulaient, et leur opinion était si sombre actuellement à notre sujet, que ce n’était rien.
Et pour l’instant, cela n’avait aucune importance qui plus est. Je n’aimais pas me sentir incertaine, pas concernant ma famille, car pour le reste, incertaine, je l’étais beaucoup. Mais ne pas savoir quoi faire et comment le faire avec eux me rendait nerveuse et la colère était dès lors préférable à cela. Si je ne sais comment me conduire ou réagir avec les personnes que j’aimais, comment le puis-je avec les autres ?
Et si cela n’avait était le Mestre, ça aurait été Anders. Hors, il avait déjà assez subi comme cela, pour ne pas que je m’en prenne injustement à lui.

Mais passons, le Mestre sortit, et je pus enfin observer mon frère. J’aperçois un éclair de colère dans ses yeux alors qu’il m’observe. Contre moi ? Je n’ai pourtant encore rien dit. Et je sais déjà tout ce qu’il peut avoir envie de me dire. Tout ce qu’il m’a déjà dit. Et répété.
Je décide de faire comme si je n’avais rien vu et m’approche de lui. Je suis de toute manière bien trop inquiète et bien trop désolée pour pouvoir dire quelque chose. Le voir ainsi, pâle et blessé, est une torture. Plus que tous les autres nobles, plus même que mon peuple, je devais protéger ma famille. C’était bien égoïste et bien peu royal d’avoir de telles pensées, mais s’il y avait bien une chose passant avant mon royaume, c’était ma famille. Et j’avais échoué.
Peut-être ma visite était-elle uniquement faite pour me faire pardonner. Pour me pardonner moi-même.

Je le regarde et esquisse un sourire, léger, quand il plaisante. Ce qu’il pouvait m’agacer souvent à toujours tout sembler à la légère. Mais je savais que ce n’était pas que cela.

« Oui, j’en suis certaine aussi. Que penses-tu d’Iliyana ? » Mon sourire s’agrandit un peu. « Ou Célène peut-être… Oui, je pense que Célène pourrait venir. Elle est plus avenante que ce Mestre non ? »

Je souris avant de secouer la tête. Je ne savais réellement ce qu’il en était avec elle, mais j’avais entendu des murmures entre elle et Iliyana. J’avais une chance sur deux, soit elles avaient parlé d’Anders, soit c’était Roward. Non pas que cela m’importe tant que cela ne dégénérait point.  
Du baume sur les doigts, je souligne sa blessure à la joue sans y toucher. Mon regard croise le sien alors qu’il plaisante encore. Je secoue doucement la tête, sans trop parvenir à sourire ce coup-ci. Je m’en veux tellement. Et avant que je ne puisse râler sur le fait qu’il ne soit jamais sérieux, il enchaine. Il a raison. Là, je souris.

« Les bieffois ne sont pas stupides. Les nôtres auraient réagis exactement de la même manière si des familles dorniennes avaient été si brutalement torturées et tuées. Et tu le sais.
La peur et la colère sont toujours les premières à prendre le dessus. Bien loin avant la réflexion. Et avec la rancœur existante… »
Je soupire et secoue la tête.  « Mais tu as raison. C’est admirablement, et horriblement, bien préparé. »

Je relève la tête vers lui, ma mâchoire se crispant légèrement malgré moi alors qu’il reprend. Pourtant, ce qui s’annonçait comme une énième diatribe sur mon stupide désir de paix, se transforme en analyse, plutôt neutre. Puis en… repentir ? En excuses ?
J’inspire profondément alors qu’il parle de moi. Un sourire surpris et chagriné apparait sur mon visage. Le penses-t-il ? Que je sois trop sincère pour mon propre bien ? Et certes ses décisions n’auront jamais le poids des miennes, mais elles comptent. Tout comme ses conseils… quand il arrive à en donner sans effectivement se mettre en colère.
Je m’empare lentement de la main qu’il a posée sur ma joue.

« Tu es stupide. »

Oui. Après un tel discours, on pourrait s’attendre à mieux. Surtout venant de la princesse de Dorne. Mais c’est simple et concis, cela résume bien ma pensée actuelle.

« Anders… Je ne te ferais pas l’affront de te mentir. Oui, tes gestes et paroles m’ont blessé. Comme ceux de Roward. Il n’y a que vous qui êtes capables de le faire ainsi… C’est là tout le privilège des frères et sœurs non ? Savoir où et comment frapper… Même involontairement. »

Je secoue la tête.

« Mais je sais comment vous êtes, vous êtes impulsifs et emportés, vous dites ce qui vous passe par la tête avant de réfléchir lorsque vous êtes en colère. L’un comme l’autre.
Et ce qui s'est produit n’est nullement votre faute ! En aucun cas ! Cela n’aurait rien changé, absolument rien crois-moi ! »


Je baisse les yeux sur son bandage.

« Et je n’aurais pas dû dire tout cela. C’était cruel et injuste. Et je suis désolée pour cela aussi.
… Je m’en veux juste tellement… Peut-être aurais-je dû… »


Savoir. Prévoir. Anticiper. Protéger.
Une larme coule malgré moi sur ma joue. Je l’essuie, inspire et le regarde.

« C’est à moi de vous protéger, pas le contraire Anders. C’est mon rôle tu comprends ? De prendre soin de mon peuple, de mes terres. Et encore bien davantage de prendre soin et de protéger ma famille, et mes impétueux petits frères. Vous n’avez pas… Tu n’as pas à t’en vouloir Anders. »

Je regarde sa main que je n’ai toujours pas lâché et la serre en souriant.

« Pour le reste… Je ne pense pas être trop sincère, ou trop fragile… Je suis juste… moi.
Et je m’en sortirais. Parce que vous êtes là. Tous les trois. Vos présences, vos avis, vos conseils comptent pour moi. … Si tant est qu’on ne les hurle pas dessus…
Et vous connaissez tout aussi bien que moi le royaume et le peuple, ce qui est bon ou non pour lui. Et même si nous ne sommes pas toujours d’accord… je suis toujours prête à écouter. »


Je m’empare d’un chiffon sur lequel je m’essuie les mains, je reste les yeux fixés dessus.

« Concernant le roi Gardener… et la vengeance tant désirée… Je ne sais que trop bien que vous désirez tous davantage. Et crois-le ou non, mais c’est aussi mon souhait le plus cher. J’ai l’impression de laisser ces meurtres impunis et cela… me révulse. »

Je hausse les épaules.

« Pour autant, je ne peux… juste décider d’attaquer sans certitudes. Envoyer des soldats…
Peut-être est-ce Mern Gardener. Peut-être pas. Et cette incertitude me ronge. J’ai discuté avec lui, nous avons longuement parlé, avant et après l’émeute. Je ne sais que penser. Il a réellement l’air de vouloir la paix. De vouloir tout comme moi protéger son peuple et ses terres. Mais peut-être cela était-il impossible avec Mima au pouvoir, et que c’était plus facile ainsi. Je ne sais pas. »


Je secoue la tête et cligne des yeux en revenant à la réalité. Mes yeux se posent à nouveau sur Anders.
Est-ce idiot de lui parler ainsi à lui ? Les Sept savent que nos relations n'ont jamais été simples. Et il est tellement souvent le premier à contester mes décisions et à tempêter contre moi…
C’est plutôt agréable que de pouvoir lui parler sans me sentir incessamment jugée et mortifiée face à lui.
J’esquisse une moue désolée, un léger sourire, avant de m'emparer à nouveau de sa main. Davantage pour me rassurer moi que lui.

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyDim 3 Jan - 19:05

Pour briser la gêne qui pouvait s'installer entre le frère et la sœur, il décida d'user d'humour, comme toujours. C'était une sorte de carapace, d'armure, qui lui permettait de ne pas perdre contenance et de passer pour assuré la plupart du temps. Cela lui permettait également de ne pas laisser voir combien quelque chose pouvait le toucher. Son arrogance découlait également de ce besoin de se protéger et de paraître. En partie du moins. Alors oui, il ne serait pas contre des mains plus douces et des bras plus accueillants pour prendre soin de lui. Cela fit sourire Deria qui entra dans son jeu en lui proposant des jeunes femmes pour se faire.

« N'importe quelle femme est plus avenante que lui. Mais Célène a des mains en or. »

Et il ne précisa pas dans quel sens il disait cela. Célène était une femme douce et prévenante, attentionnée. Nul doute qu'elle serait bien plus agréable que ce Bieffois. Et puis, c'était amusant de laisser sa sœur imaginer ce qu'il pouvait se cacher derrière cette affirmation anodine. La pauvre, si elle devait dresser la liste de toutes les conquêtes de ses frères, il ne lui resterait plus une minute pour gouverner. Il continua sur sa lancée et le regard de sa sœur lui fit comprendre qu'elle n'avait pas vraiment à cœur de plaisanter ou de subir l'humeur trop légère de son petit frère trop emporté. Et Anders avait des choses à dire à Deria malgré tout. Même si cela pouvait encore les conduire à une dispute. Il grimaça quand Deria lui fit remarquer que la réaction des Bieffois n'était pas aussi stupide qu'il le pensait en soulignant que le peuple dornien aurait agi de même dans la même situation, se soulevant, fou de colère, alimenté par la rancœur.

« Je pensais que les dorniens avaient l'apanage du sang chaud, ce qu'ils font par excès de fougue n'est que stupidité chez les autres. Chut, laisse moi y croire. »

Il lui avait rendu son sourire. Malgré tout, ils avaient été piégés et bien malin qui saurait trouver qui avait orchestré tout cela. Il y avait bien trop de suspects. Jamais ils ne trouveraient. L'enquête du Gardener n'arriverait à rien. A moins qu'ils tombent sur des espions bien informés. Mais sinon... Et c'était rageant. Quand Mern se déciderait-il à relâcher la famille princière de Dorne, hum ? Si jamais leur culpabilité ne pouvait être démontrée, qu'adviendrait-il ? Cela le rongeait. Et Deria devait forcément y songer elle aussi, malgré ses discours rassurants concernant l'hospitalité de Mern, son désir de paix et bla bla bla. Mais Anders tenta une approche moins virulente de leur situation. Il n'était pas en colère actuellement, c'était donc plus facile de discuter posément et de ne pas rejeter toute la faute sur elle. Elle était sans doute trop tendre, face à des souverains plus âgés, plus rusés, voire sans scrupules. Sa sincérité était louable. Et elle avait besoin du soutien de sa famille. Soutien que Roward et Anders lui avaient refusé lors de leur retrait vers le château, prêts à prendre les armes et à châtier cette foule en colère, quittes à y laisser la vie.

Il pensait s'être montré relativement... doux. Quelle ne fut pas sa surprise quand Deria lui répliqua simplement qu'il était stupide. D'abord surpris, il se renfrogna alors que la colère se lisait de nouveau dans son regard. Et cette fois, c'était bien Deria la cible et pas ceux qui lui avaient fait du mal. Ah c'était bien la peine qu'il se donne du mal pour être posé et gentil avec elle pour en arriver finalement, au même dénouement qu'en s'emportant tiens. Mais elle l'empêcha de se rebeller, en reprenant la parole. Oui, ils l'avaient blessé, justement parce qu'ils comptaient pour elle et que leur avis importait. Il intervint, un brin sarcastique :

« Impulsifs, emportés et stupides. Enfin ce n'est peut-être que moi. »

Cependant, elle n'était pas en train d'amorcer une dispute, juste de le... déculpabiliser ?

« Si nous avions fui plus vite, peut-être auriez-vous été moins touchées, au lieu d'essayer de nous convaincre, de nous attendre. »

Voilà tout. C'était son raisonnement, peut-être ne l'avait-elle pas compris.

« Ah Deria, tu es dornienne, je te rappelle. Ce que tu pardonnez chez nous, on peut le pardonner chez toi. Mais tu es tout sauf stupide, en revanche. »

Et comment être en colère quand sa sœur pleurait devant lui ? Quand il pouvait ressentir tout le poids de sa culpabilité ?

« Hum, et je sers à quoi moi, si c'est toi qui me protège ? Tu sais, je ne brûle pas de faire mes preuves que pour gagner en prestige et cesser de simplement être le bâtard des Martell. C'est aussi pour assurer la protection de ce qui me tient à cœur. De ceux que j'aime. De ma famille. Toi. Arianne. Et même Roward. Mais ne lui dis pas, il s'en offusquerait je pense. »

Il essayait d'alléger un peu l'atmosphère, d'amener un sourire sur les lèvres de sa sœur, plutôt qu'une larme. Mais ce n'était pas gagné d'avance. Surtout alors qu'elle continuait, en ne s'estimant pas trop sincère pour affronter les autres monarques, surtout en étant entourée de sa fratrie qu'elle écoutait, même si elle ne suivait pas tous leurs conseils. Et heureusement, parce qu'ils ne connaissaient pas la vérité absolue. Et ils n'étaient même pas d'accord entre eux.

« Je sais que tu as à cœur de les venger toi aussi... »

Il ne doutait pas de la peine de sa sœur face au meurtre de son père et de sa grand-mère. Ils avaient tous été terrassés par le chagrin. Et la colère. Mais Deria ne pouvait se lancer dans une guerre vengeresse juste parce qu'elle en avait envie, n'est-ce pas ? Malgré les très nombreux appels de ses frères à ce sujet.

« Cela n'excusera pas son geste, tu sais. Et pourquoi assassiner Père si tel est le cas ? »

Cela n'avait pas de sens. Ou bien si, mais alors, c'était simplement dans l'optique de manipuler la jeune souveraine et d'en faire sa petite marionnette et c'était une idée qui le révulsait.

« Pense-t-il que tu seras une petite poupée malléable dont il pourra se servir pour accomplir ses ambitions ? »

C'était sans doute dit un peu cruellement et offensant pour Deria, mais tant pis, c'était bien ce qui venait de traverser l'esprit du dornien, qui avait au moins la qualité d'être franc. Voire brutal à cet instant, même si cela ne reflétait pas ce qu'il pensait de sa sœur.

« Dis-moi, si jamais nous ne pouvons prouver notre innocence dans ce complot, que se passera-t-il ? »

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyMer 6 Jan - 21:43

Le voir ainsi me blessait. Je sais que ce n’est pas la première fois, ni même la dernière malheureusement, que cela se produit. Mais il n’empêche que je m’en voulais et que je n’aimais pas le voir ainsi. Assise à ses côtés, je parviens néanmoins à sourire. Ou plutôt parvient-il à me faire sourire. Dédramatiser et prendre les choses à la légère faisaient parties de ses spécialités après tout. C’était une des choses que je pouvais bien souvent lui reprocher, mais à l’instant, je lui en suis reconnaissante.

« Va pour Célène et ses mains en or alors. Je lui demanderais en rentrant. »

Non, je ne demanderais point davantage de détails. Je n’en ai nul besoin et je ne veux point savoir qui plus est.
Mais nous quittons les sujets légers pour aborder ceux un peu plus sérieux. Sans doute davantage sujet à disputes. Surtout avec lui. Enfin, avec lui et moi. Nous n’étions pas vraiment souvent capables de discuter sans heurts. Et non pas uniquement par ma faute. Même si pour le moment, il semble capable de m’écouter sans tout remettre en question et sans huer mes décisions. Autant en profiter.
Mon sourire s’agrandit et je hoche la tête. L’apanage du sang chaud… c’est un fait. Bien qu’il n’y ait guère de différence entre les deux la plupart du temps, et qu’il le sait fort bien au demeurant, je peux le laisser s’imaginer que nous sommes bien meilleurs que les autres.

Et il se montre particulièrement… patient et perspicace. Oh, j’ai toujours su qu’il était intelligent, mais il passe tellement de temps à sembler vouloir démontrer le contraire en agissant toujours comme un enfant impatient et capricieux qu’il est aisé de l’oublier. Et avec son caractère emporté, il est d’autant plus rare d’avoir de réelles conversations avec lui. Ou peut-être est-ce juste moi qui ai du mal, c’est tout aussi possible. Quoiqu’il en soit son comportement habituel n’aide pas.
Mais… il est rassurant et plaisant au final, de savoir que je peux compter sur lui pour, parfois, analyser correctement les choses. Et pour pouvoir en discuter. Et cela me conforte dans ma décision. Mais j’y reviendrais plus tard.
Je vois son regard, qui à nouveau se remplit de colère. Et qui me vise bel et bien cette fois. Mais je poursuis, pour essayer de lui expliquer, ce que moi, je pense… et ressens. J’essaie.
Je hausse les épaules, avant de secouer la tête.

« Vous l’êtes tous les deux. Impulsifs et emportés. Vous n’êtes pas aussi stupides que ce que vous vous amusez à montrer. Fort heureusement au demeurant… » Je souris.
« Nous n’avons quasiment pas été touchées, ni Arianne, ni moi. Et si j’avais dû réellement vous attendre, en nous mettant tous en danger, j’aurais dit aux gardes de vous assommer et de vous traîner. Alors cesse de dire des sottises. »

Et je l’aurais fait. Ou pas soit. La situation ne s’y prêtait guère, mais j’y avais pensé. Et si on poursuivait son raisonnement, en perdant du temps à leur parler ainsi… à les invectiver ainsi plutôt, j’étais tout autant responsable… Même davantage en réalité. J’étais censée les protéger non ?
Ma main va se poser pour de bon sur sa joue.

« Merci. » J’esquisse un sourire. « Mais ça m’arrive quand même. D’être stupide. Ou irréfléchie…
Ça doit être de famille. »


Mais moi, je ne pouvais, je ne devais pas l’être. Je ne pouvais me permettre d’être impulsive ou véhémente, même avec eux. Une princesse ne peut se permettre de l’être.
Je souris et le regarde.

« Je le sais. Et il ne le reconnaîtra jamais, mais Roward doit le savoir aussi. Tout comme lui tient à te protéger. » Mon sourire se fait taquin. « Tu as toujours veillé sur lui, tu n’as nul besoin de le prouver, j’ai toujours été rassurée parce que tu… étais à ses côtés. » Je soupire.  « Et mon cher frère, que tu le veuilles ou non, le fait est que je suis princesse de Dorne. C’est mon rôle et mon devoir que de protéger les miens. Et de protéger les gens que j’aime, tout comme toi. »

Je l’observe.

« Toi. Tu m’aides à me remettre en question. Parfois brutalement soit. Toi… outre gagner en prestige, tu démontres à tous que Dorne est toujours Invaincue.
Et tu protégeras notre royaume. Ainsi que les hommes sous ton commandement plus tard quand tu seras capitaine. »


Même si cela n’allait pas se faire du jour au lendemain, avec du temps et encore et toujours de l’entrainement, cela n’avait rien d’irréaliste, loin de là.
Je poursuis, parlant de l’assassinat des nôtres, de notre famille. Du roi Gardener. Des liens possibles. Je finis par relever la tête et par poser les yeux sur lui. Je fronce les sourcils.

« Bien sûr que non, cela ne sera en rien une excuse. Loin de là ! Je cherche simplement une explication. Et je ne sais pas pour Père…. Peut-être… était-ce un dommage collatéral ou peut-être… je ne sais pas. »

Mes yeux s’écarquille légèrement. Autant pour son ton offensé que de l’entendre exprimer si clairement cette pensée. Non que ce soit surprenant venant de lui. Et je me mords la lèvre, avant d’aussitôt cesser, entendant encore Mima me réprimander à ce sujet. Je secoue la tête.

« Peut-être. Cela m’a traversé l’esprit. Rapidement. Comparé à Meria Martell n’importe qui aurait l’air d’une poupée malléable après tout. Vouloir quelque chose sur lequel je pourrais céder moi. Contrairement à elle… Pour qu’elle autre raison les tuer eux et non moi ou nous tous ?
Pourtant… je doute qu’il soit aussi stupide. Ou crédule.
Elle m’a élevé, et même si je suis toute jeune sur le trône, j’ai été éduqué pour gouverner depuis que je suis en âge de parler, je vais négocier des contrats pour elle en Essos depuis plus de 7 ans. Je suis loin d’être docile et complaisante, même en dehors de tout cela…
Les dorniens n’ont jamais été de bons sujets pour l’obéissance. Il serait sot de croire que leur princesse pourrait l’être. Même jeune couronnée. »


Pourtant… pourtant oui quelle autre raison ?
Je grimace à sa dernière question. Je sais déjà ce que réclame le roi. Ce que j’ai refusé. Les problèmes que tout cela engendre. Et engendrera.

« Le peuple bieffois va se soulever. Et réclamer nos têtes. Et le roi Gardener devra agir. Quoiqu’il fasse, il finira avec soit une révolte, soit une guerre, je le crains. » J’esquisse un sourire amusée. « Si j’ai réussi à calmer un début de révolte, jeune marionnette que je suis, il devrait y parvenir sans mal. Ce serait préférable à une véritable guerre… »

Je le regarde.

« Mais il vaudrait tout de même mieux nous éloigner rapidement. J’organise déjà le retour de la plupart des dorniens. Nobles comme roturiers. Le roi s’assurera qu’ils arrivent jusqu’aux frontières sains et saufs. »

J’inspire. Je sais qu’il n’appréciera pas.

« Et je compte sur vous pour les mener jusqu’à chez nous. Pour diriger les soldats et protéger le peuple. »

Voilà, c’est dit… Ne reste plus qu’à attendre l’emportement.  

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptySam 9 Jan - 17:19

« Je t'en serais reconnaissant. »

Elle n'avait pas insisté pour en apprendre davantage et il ne continua pas sur cette voie. Ce n'était sûrement pas l'objet de sa visite. Il y avait des temps pour être léger et des temps pour être sérieux. Et aujourd'hui, alors qu'ils se retrouvaient tous les deux, il était temps de cesser de faire le pitre et de laisser penser qu'il se moquait de tout et de tous. Ce n'était pas le cas. Il était inquiet concernant leur avenir naturellement. Des répercussions de tout cela... De ce que tout Westeros allait penser de Dorne si on en arrivait à penser qu'ils aient pu organiser ces massacres en étant invités... Par les Sept, c'était une manœuvre aussi vile que celle du Noir en recevant les Targaryen... Ils y avaient laissé la vie. Jamais Dorne ne se serait abaissé à cela, pas avec Deria au pouvoir... Peut-être que Meria en aurait été capable, la vieille souveraine était redoutable. Mais elle n'était plus. Et si Deria avait été élevée pour régner, elle avait son propre caractère, des convictions. Ses limites. Sa morale. Et si Anders était emporté, bagarreur, il n'était pas assez vicieux pour approuver une telle manœuvre. Pas encore... Qui savait avec le temps et les épreuves après tout ? La fratrie allait devoir s'endurcir, se lancer dans le jeu des trônes et cela nécessiterait sans doute de piétiner certaines valeurs morales... De se perdre un peu à chaque fois.

Anders fit un effort pour parler posément, non sans masquer ses pensées. Pour une fois que les choses se passaient à peu près sans heurts entre eux. Et il avait tendance à tellement parler à chaud qu'il était aisé d'oublier qu'il avait été éduqué avec Arianne, Roward et Deria, qu'il pouvait avoir un esprit d'analyse, qu'il savait réfléchir et pouvait même se montrer pertinent. Son tempérament emporté gâchait souvent ces qualités. Mais depuis l'émeute, il avait eu le temps de réfléchir à tout cela, puisqu'il était coincé, condamné à une oisiveté forcée qui ne lui seyait pas vraiment. Pourtant, il devait avouer qu'il se demandait si cela valait vraiment le coup de faire des efforts quand Deria n'en faisait aucun et lui rétorquait simplement qu'il était stupide. De quoi le faire tomber de haut. Cela le blessait. Forcément. Surtout venait d'une personne aussi proche. Pourtant, elle étaya cette simple insulte, sans doute affectueuse d'ailleurs, mais cela il le comprendrait plus tard. A froid.

Il s'était excusé pourtant, à sa façon. De sa façon d'agir, d'aller contre le désir de Deria de se retrancher au château. Enfin, il ne s'était pas ouvertement opposé à elle en fait. Simplement, Roward et lui avaient trouvé que c'était une mauvaise idée. Ils n'avaient pas été longs à convaincre de rentrer dans le rang, par un petit discours de Deria qui les avait fait se sentir... minables. Oui, c'était le mot. Il haussa un sourcil quand elle lui assura que si elle avait voulu les rapatrier, elle aurait demandé aux gardes de les assommer.

« Et tu ne t'en serais pas voulu de nous infliger ça en plus du reste ? »

Sans doute que si, après coup, elle s'en serait voulu de les avoir blessé, même pour les sauver. C'était du Deria tout craché.

« Et puis, si cela était arrivé, vous auriez sans doute été plus gravement touchées... »

Parce que Roward et Anders n'avaient pas ménagé leurs efforts pour les protéger de la vindicte populaire, ni des la confusion des gardes bieffois. Et s'ils avaient été hors d'état de se battre, en plus, portés ou traînés par des gardes, cela aurait fait autant de bras en moins pour défendre les deux femmes. Il esquissa pourtant un sourire quand elle posa sa main sur sa joue, avant de lui répliquer que ce devait être de famille d'être stupide et irréfléchi.

« Si on se base là dessus, je devrais l'être moitié moins que Roward et toi, non ? »

Après tout, il n'était pas tout à fait du même sang que Deria. Pas tout à fait dornien. Sa mère ne l'était pas. Pourtant, il était bien plus typé que Deria et Roward, comme pour faire un pied de nez à tous ceux qui ne le considéraient que comme un bâtard. Si son sang n'était pas totalement dornien, il en avait toutes les caractéristiques, aussi bien physiques que comportementales. C'était ironique. Il expliqua alors à sa sœur ce qu'il entendait par son devoir de la protéger, comme de protéger Arianne ou Roward. En tant que bâtard, c'était quelque chose qu'on lui avait apprit très tôt... Finalement, son existence n'était dévouée qu'à cela et si quelqu'un devait mourir, c'était lui, pas les héritiers légitimes. Il aurait pu en concevoir de l'amertume. Cela aurait été le cas si Roward s'était comporté autrement avec lui, s'il l'avait regardé de haut. Mais non, ils étaient des égaux. Même Deria ne l'avait jamais snobé ou traiter comme un être inférieur et indigne de son intérêt. Cela leur avait assuré la fidélité d'Anders. Deria se devait de protéger tout un peuple. Par ses décisions. Anders se devait de protéger sa fratrie, par ses actes... C'était à bien plus petite échelle, mais tout aussi important. Deria savait cela, comme elle savait que Roward protégeait son grand frère également. Il répondit à mi-voix.

« Pourtant, il est bien plus important que moi. »

Encore une fois, pas d'amertume. Juste une constatation. Et à ce niveau, Deria devait bien comprendre quelle était la place d'Anders et celle de Roward. L'un se sacrifierait pour l'autre. La réciproque ne devait pas être vraie. Mais cela lui fit plaisir qu'elle lui confie avoir été rassurée qu'il ai été aux côtés du prince tout ce temps, pour veiller sur lui. Même si ce n'était pas le genre à dissuader Roward d'aller aux devants des ennuis. Au contraire en fait. Mais il était près de lui, dans toutes les situations, il surveillait ses arrières, toujours. Elle ajouta que son rôle était de lui permettre de se remettre en questions, en parlant parfois brutalement. Il ne prenait pas de gants. Pourtant, elle semblait avoir confiance en ses capacités de pouvoir commander des hommes un jour... Autant de paroles qui se gravaient dans son esprit et dont il était reconnaissant. Même s'il savait que cela ne se ferait pas sans heurts. Et qu'il allait devoir prendre du plomb dans la tête... Et apprendre la pondération... Beaucoup de travail en somme. Sans compter qu'il devait gagner le respect des hommes... des nobles même. Il savait qu'il ne ferait jamais l'unanimité. Mais il s'était battu toute sa vie, il le ferait encore.

Ils en étaient arrivés à parler de Mern, de ses intentions, de sa culpabilité dans l'assassinat des Martell...

« Et c'est cette incertitude qui nous rend fou... »

Ne pas savoir qui avait assassiné Meria et Nymor, quel était le but en réalité, qui était visé, si Deria et Roward y avaient échappé par miracle ou pour servir quelques plans obscurs... Comme être des interlocuteurs plus malléables. Deria était jeune, encore inexpérimentée comparée à certains. Et Anders ne tut pas cette pensée aussi déplaisante soit-elle.

« Mais tu n'es pas elle, tu n'es pas si inflexible. Qui sait de quoi elle était capable ? Jusqu'où elle a pu se salir les mains pour le bien du peuple ? Et toi Deria, jusqu'à quel point es-tu prête à piétiner tes valeurs ? A souiller ta conscience ? Aurais-tu été capable d'ordonner à nos hommes de se déguiser, de massacrer des innocents, afin de faire porter le chapeau à d'autres, provoquant ainsi de nouveaux massacres ? »

C'étaient de réelles questions. A laquelle elle n'avait peut-être pas envie de répondre. Mais ils jouaient dans une toute autre catégorie. Et ils étaient désormais piégés, alors que Deria devait se démener pour négocier avec Mern leur libération... Et cela l'inquiétait naturellement. Et si... Si jamais on ne prouvait leur innocence ? Deria se montra sincère, non sans faire remarquer que si elle pouvait calmer un début de révolte, Mern, plus expérimenté, devait aussi y parvenir. Anders hocha la tête quand elle assura déjà négocié le retour des nobles dorniens. Et puis... Il la regarda une poignée de secondes, comprenant ce que ses paroles sous entendaient. Il s'écarta d'elle, de nouveau plein de fougue.

« Tu plaisantes ? Il est hors de question que tu restes ici, Deria ! En... en otage ! C'est toi la princesse, c'est à toi de rentrer dans tous les cas ! A toi de diriger les soldats et de protéger le peuple ! Ce salopard ne peut pas exiger de toi que tu restes entre ses griffes. »

Il s'était levé, tout aussi brutalement, avant de se rappeler que c'était une mauvaise idée quand la douleur se rappela à son bon souvenir. Il serra les dents, regardant Deria durement. Elle était folle ! Il était impensable qu'elle accepte ce marché.

« Si quelqu'un doit être sauvé, c'est toi. Pas les nobles, pas nous. Toi. C'est cela ton devoir ! Rentrer pour assurer la protection du plus grand nombre et non pas d'une minorité ! »

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyJeu 14 Jan - 2:04

Je souris. Et peu à peu la tension se dissipe. Non, je ne devrais pas redouter autant une visite à ma famille, mais c’était Anders… et c’était tellement compliqué avec lui. Je sais que ça vient de moi. En partie. Totalement ? Non, je ne pense point. Il est tellement… épuisant parfois. Tout comme Roward oui. Mais Roward… c’est Roward. Je n’y peux rien. Mais quoique je pense parfois, il reste mon petit frère. Petit frère agaçant, mais n’est-ce pas là le rôle d’un frère justement ? Même si il faudrait qu’ils se décident tous deux à grandir un peu. Mais c’est là un autre sujet que j’aborderais avec eux plus tard.
Pour le moment, outre les premiers sujets légers abordés, qui nous font sourire, il en est d’autres, plus sensibles et délicats.
Nous avons tous eu le temps d’y réfléchir. Aux meurtres, aux conséquences, aux réponses que nous devrons apporter. Mima se faisait aider par ses conseillers, et par Père. Ces dernières années, elle me demandait parfois mon avis, et je ne suis point certaine d’avoir réellement réussi une seule fois en lui répondant. Réussi quoi ? Je ne sais. À la satisfaire, à l’impressionner, à la rassurer. J’ai également des conseillers, certains qui étaient déjà présents avec Mima, d’autres, plus jeunes, plus proches de moi. Et Arianne. Et mes frères. Et même si Arianne prenait beaucoup plus officiellement cette place qu’eux, je les écoutais toujours. Même si Arianne était plus pondérée et réfléchie et qu’elle avait de ce fait plus de poids à mes yeux à ce niveau-là. Ceci aussi il me faudrait l’officialiser pour de bon. Mais plus tard.

Je souris. Un léger sourire, mais un sourire on ne peut plus amusé.

« Non. Votre sécurité passe avant votre confort et votre agrément mon cher ami. Enfin, peut-être plus tard, mais sur le moment, certainement pas. »

J’acquiesce faiblement.

« Oui, c’est vrai. Vous avez pris de nombreux coups pour nous protéger. Et je déteste toujours autant cela tu le sais. »

J’esquisse un sourire, alors que ma main vole jusqu’à sa joue. Mon sourire s’agrandit et je grimace.

« Ah, je crains que non. Cela doit provenir de la famille Martell. Donc c’est pour tous le même résultat. Mise à part Mima… quoique quand elle était jeune, peut-être était-elle également aussi… » Je me tais et fronce les sourcils. J’avais déjà bien du mal à l’imaginer jeune, alors de là à pouvoir la voir jeune et insouciante et impulsive… Je fais un geste de la main et reprend, retrouvant mon sourire.  « Bon, non, disons mise à part elle.
Et tu devrais avoir honte de tenter de te moquer ainsi de nous. »


Je sais qu’Arianne prouve en quelque sorte sa valeur, son intérêt aux yeux de tous par l’aide et le soutien qu’elle m’apporte quotidiennement. Et je sais qu’Anders lui le fait en veillant sur Roward, et sur nous tous, en étant toujours en première ligne. Et je comprends même l’envie, le besoin qu’il a de démontrer à tout le monde ce qu’il vaut. Je suis dans le même cas que lui, même s’il ne s’en rend pas compte. Sans doute pense-t-il que ma place de princesse me place au-delà de tout ceci. J’ai pourtant l’impression de ne pas pouvoir passer une journée sans devoir confirmer que je suis capable de diriger, sans devoir prouver à tous que je suis la digne héritière de Meria Martell.
Je fronce pourtant les sourcils.

« Peut-être pour le royaume oui c’est vrai, parce qu’il est l’héritier. » Et oui, j’avais toujours eu une préférence, tout comme Arianne en avait une. Toutefois…
« Mais pas pour nous Anders. Ni pour Arianne, ni pour moi, et certainement pas pour lui. »

Je lui souris. Et j’espère qu’il se rend compte que je pense ce que je dis le concernant. S’il en était incapable, je… bon, non, je ne lui dirais pas, ma franchise ne va pas jusqu’à la cruauté. Mais je n’oserais toutefois affirmer ainsi le contraire. Et qu’importe ce que les autres pensent. Il est tellement têtu que de ce point de vue-là, je ne doute guère de lui.

Je soupire à nouveau, glissant sur le terrain encore plus délicat des assassinats. Je sais bien que c’est l’incertitude qui… C’est elle qui me taraude jour et nuit. Si je savais, si je pouvais… Nous serions déjà en guerre, les coupables seraient pourchassés jour et nuit. Je me contente de hocher la tête.
J’esquisse un sourire sans joie.

« Elle était capable de bien pire encore que ce que tu peux imaginer Anders. Elle aurait applaudit le roi Hoare tout en le narguant de tant de brutalité et grossièreté. Si d’autres avaient été assassinés à leur place, je l’aurais soupçonné sans une hésitation. D’autant que nous sommes connus pour nos connaissances dans le domaine des poisons, c’est une arme de chez nous… »

Je secoue la tête.

« Quand à moi… Je ne suis pas elle. Même si je me suis efforcée de lui ressembler toute ma vie. Même maintenant encore. Je sais pourtant que ce n’est pas moi… » Je baisse les yeux sur mes mains, tout en réfléchissant. Je reprends lentement.   « Pour vous… Pour mon peuple… Je… Je serais également capable de bien pire que tu ne le crois. Que je ne le pense moi-même en vérité… Mes valeurs n’ont d’importance que celle que je leur donne. Mon royaume… Les miens… pour vous protéger je pourrais… »

Je me mords la lèvre, sans aller au bout de ma phrase. Je ne sais en réalité. Jusqu’où je pourrais aller. Mais je savais que c’était bien plus loin que je ne pouvais l’envisager à l’instant présent.

« Mais il ne s’agit aucunement de sauver ou préserver son peuple ou son royaume dans le cas présent. Ces massacres n’ont sauvé personne. Ces dizaines d’innocents tués n’en ont pas sauvé des milliers d’autres. C’étaient juste… un carnage. Gratuit. Une boucherie injustifiée.
Et de cela, non je n’en serais jamais capable. Je l’espère. »


Mais peut-être y songerais-je plus tard… Mais je ne l’espérais point. Ce n’était plus être inflexible ou dur, ça relevait de l’inhumain. Je ne pouvais.
J’avais déjà bien du mal à laisser certains des miens ici. Surtout Arianne certes. Et au final, c’est la partie la plus délicate. Il se lève et m’incendie. J’esquisse un sourire malgré moi sous ses remontrances. Déjà parce que je m’y attendais. Et surtout parce que sur le moment à le voir ainsi, on pourrait douter de ma position.

« Assieds-toi Anders. »

Et si, parfois, j’arrive à reprendre le ton inflexible de notre grand-mère.
Je relève le visage vers lui. Et j’essaie de rester calme, parce que je savais qu’il réagirait de la sorte. Pourtant, ma voix se fait plus sèche.

« Ne crois-tu pas que je ne sache déjà tout cela ? Que je n’y ai point déjà songé ? »

Je me lève à mon tour et lui désigne le lit pour qu’il s’y rasseye.

« Ne va pas aggraver ton état bêtement. »

Mais ma voix déjà s’est radoucie. Je ferme les yeux et inspire lentement. Et le fixe à nouveau.

« Je ne compte pas rester. Pas vraiment. Pas longtemps. Il me faut rentrer, je le sais. Les raids ne s’arrêteront qu’à mon retour sur nos terres. Ils n’ont absolument pas tenu compte de mon courrier. Et je ne peux même pas leur en vouloir ou les punir… ils font cela pour moi… »

J’ai commencé à faire les cents pas.

« Il n’a pas exigé que je reste. Pas moi. Nous avons convenus de diverses choses…
Je laisserais néanmoins des… invités.
Mais la quasi-totalité des nobles et des gardes repartiront sous peu, accompagnés de gardes bieffois pour assurer la sécurité jusqu’à la frontière. »


Je le regarde.

« Je le sais que je dois assurer la sécurité de mon peuple et de mon royaume. Mais… Et si jamais la minorité m’importait Anders ? N’ai-je pas le droit de m’en inquiéter ? Dois-je simplement me dire que le reste de mon peuple est plus important ? Si je suis incapable de protéger quelques personnes, comment le puis-je avec des dizaines de milliers ? » Je lève la main pour empêcher une réponse. Je sais. Je sais. « Les quelques nobles et gardes restant ne partiront que lorsque je serais rentrée et aurais fait cesser les incursions. Ils seront à leur tour escortés jusqu’à la frontière. »

Je m’adosse à un meuble face à lui.

« Je vous demande à toi et Roward de mener les troupes quoiqu’il en soit. Je comptais rester juste un peu plus longtemps, parce que… parce qu’avec tout ça, je n’ai pas davantage confiance en Mern Gardener. Et que… je voulais m’assurer… »

Je soupire.

« Arianne restera. Avec 7 autres nobles, et des gardes. »

Peut-être comprendrait-il mieux mon envie de rester plus longtemps aux côtés de notre soeur. Et sans doute va-t-il hurler encore davantage.
Et je reprends avant que justement il ne se mette à tempêter, d’une voix à nouveau plus intraitable.

« Et vous, vous rentrerez. Je ne laisserais personne en plus. Et ce n’est pas une question ou une proposition Anders. »

Je m’approche de lui.

« Je t’assure qu’elle sera en sécurité, je ne la laisse pas seule Anders. Elle sera bien entourée.
Notre armée cessera, et elle rentrera aussitôt.

Mais j’ai besoin de vous. J’ai besoin de vous savoir en sécurité. J’ai besoin que vous soyez là. Parce que seule je n’y arriverais pas. »


Je m’assois à nouveau à ses côtés.

« Et après tu auras le choix.
Soit de rentrer avec moi et de m’accompagner jusqu’à Dorne.
Soit d’accompagner Roward, qui ira voir Rhaenys Targaryen, dans la Baie de la Nera. Son frère, Orys Barathéon, y sera également. Je sais que tu l’apprécie.
Et je ne sais quelle solution je préfère. Te savoir en sécurité, ou te savoir près de lui, en m’inquiétant que vous n’alliez tous deux trop près des flammes… »


Je le connais… J’esquisse un sourire.

« Ne prenez pas de risques inutiles.»

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyDim 24 Jan - 17:32

« Ah que de cruauté. »

Il avait prit un air mélodramatique quelque peu exagéré. Mais finalement il ne doutait pas que Deria serait prête à tout pour qu'il reste en vie. Même à les blesser pour se faire. Qu'était une commotion cérébrale en regard de la vie sauve après tout ? Mais ils étaient plus utiles sur leurs deux jambes et conscients même si plus difficiles à gérer. Ils s'étaient bien battus pour protéger leurs sœurs, prenant de nombreux coups pour les épargner. Anders ne s'en plaignait pas, c'était son rôle après tout. Même si Deria semblait avoir des difficultés à accepter ce fait. Il haussa les épaules, comme si cela l'indifférait. Il fit naître un brin de malice dans les yeux de sa sœur en plaisantant sur son sang trop chaud et les caractéristiques inhérentes aux Martell. En suivant sa logique, il aurait du être moitié moins stupide et irréfléchi que le prince et la princesse. Sauf qu'il l'était deux fois plus qu'Arianne et Deria et autant que Roward. Cela devait être renforcé chez les mâles.

« Allons, tu sais bien que j'ignore ce qu'est la honte. Surtout quand il s'agit de vous. »

Bon, c'était un peu exagéré, parce que si, la honte, il la connaissait. Pas dans ses paroles ou ses actes en général, mais en tant que bâtard, il avait été frappé du sceau de l’infamie et enfant, on le lui avait bien fait comprendre. Désormais, la seule honte qu'il pouvait ressentir, c'était quand il manquait à son devoir, quand il décevait les siens. Comme lors de l'émeute, quand Deria les avait durement rudoyé Roward et lui. Là, il s'était senti honteux de lui compliquer la tâche. Son tempérament emporté apportait son lot de regrets. Mais il avait besoin de faire ses preuves, de se battre, ne réfléchissant pas toujours, voire jamais, aux conséquences. Deria le devait aussi. Ainsi que Roward et Arianne. Tous, à différents niveaux, devaient montrer ce qu'ils avaient dans le ventre et de quoi ils étaient capables. Deria protégeait le royaume et tous les Dorniens. Anders protégeait ses sœurs et son frère. Particulièrement son frère avec qui il était tout le temps. Parce que Roward devait vivre. Parce qu'il était l'héritier de Dorne, comme le souligna Deria.

« Je sais. Mais que sont nos sentiments comparés aux exigences d'un royaume ? »

Rien. Et c'était sans doute étonnant de l'entendre parler ainsi. Surtout alors qu'il n'aurait pas tenu le même discours s'il s'était s'agit d'Arianne. Jamais il ne pourrait se résoudre à la sacrifier au nom du royaume ! Et en parlant de royaume... Le sujet dériva sur les empoisonnements et la culpabilité du Gardener dans cette histoire. Aucune preuve. Juste des présomptions. Cela les rendait fou. Et amenait des questions assez dérangeantes sur ce qu'un souverain était prêt à faire pour protéger son peuple. Deria en serait-elle capable ? Il ne doutait guère de ce qu'avait pu faire Meria Martell ? C'était une souveraine intransigeante. Une dame de fer. Il hocha la tête à la confession de Deria sur ce qu'elle-même serait capable de faire. Par amour pour les siens, on pouvait sacrifier beaucoup. Même sa conscience.

« Et nous serions avec toi. »

A la soutenir. Même dans l'innommable. A jamais soudés, malgré leurs différents. Anders n'était pas vraiment du genre scrupuleux, même si certaines manières d'agir pouvait lui répugner.

« Ces massacres nous tiennent occupés, le Bief et nous. Détournent notre regard d'autres royaumes qui peuvent ainsi agir à leur guise pendant que nous restons là à chercher la vérité, impuissants. »

Il rageait. Mais ce n'était rien comparé à la colère qui le prit quand Deria lui annonça ce qu'elle envisageait de faire. Et il ne mâcha pas ses mots. Deria le laissa parler, avant de lui intimer l'ordre de s'asseoir. Et là, c'était la princesse de Dorne qui parlait. Il fulmina quelques secondes, avant d'obtempérer de mauvaise grâce.

« Il me semblait avoir bien compris que j'étais stupide. »

Oui, il était de mauvaise humeur. Mais il se tint tranquille malgré tout, laissant sa sœur lui expliquer la situation et ce qu'elle envisageait. Il fronça les sourcils quand elle parla de la plupart des nobles et gardes qui pouvaient repartir, parce qu'il sentait que c'était pour mieux enrober une mauvaise nouvelle. Elle l'interrogea, mais sans vouloir de réponses de sa part alors qu'elle levait la main pour l'empêcher de parler. De quoi lui donner envie de mordre d'ailleurs. Ce qu'elle lui décrivait, c'était un immonde chantage. Il resterait des otages pour faire pression sur elle et calmer les Insoumis. Mais surtout... Surtout... Arianne, elle, ne rentrerait pas. Anders et Roward seraient libres, puis Deria. Et Arianne serait l'otage.

« Non ! Deria, Tu n... »

Il ne termina pas sa phrase, alors qu'elle imposait sa décision. La décision de la princesse de Dorne et qui ne se laisserait pas amadouer. Il se leva peu de temps après qu'elle se soit assise pour tenter de calmer la tempête que ses paroles avaient immanquablement déclenchée chez Anders.

« Tu ne peux pas me demander ça ! Tu ne peux pas me demander d'accepter docilement que tu laisses notre sœur aux mains de ce salopard, afin qu'il soumette les Insoumis par ton biais. Elle ne sera jamais aussi bien entourée que si je restais avec elle ! »

Les paroles lui avaient échappé. Il parlait bien de lui personnellement. Mais Deria ne pouvait pas se douter de ce que cela sous entendait concernant ses sentiments pour sa demie sœur n'est-ce pas ?

« Elle a déjà été enlevée et séquestrée, par les Sept, et voilà que cela recommence ? Qu'importe que Hautjardin soit plus raffiné que le navire d'un bâtard de Fer Né, que les barreaux de sa cage soient dorés ! On ne peut pas la laisser en arrière... Cela me rendra fou. J'ai failli le devenir pendant ces longs mois d'incertitude et tu vas encore nous imposer ça ? »

Ce n'était pas juste envers Deria, il le savait. Elle faisait au mieux et limitait les dégâts, mais il parlait avec son cœur et pas avec sa tête en cet instant. Plus tard, il comprendrait que c'était la moins mauvaise des solutions. Il était blanc comme un linge sous l'effet de la colère, de l'inquiétude et de ses blessures pas du tout guéries. Il se passa une main sur le visage avec lassitude. Il avait à peine noté qu'elle lui proposait de se rapprocher des combats, de pouvoir lever son épée aux côtés du Baratheon. Perspective séduisante, il était de fait. Il se laissa tomber sur le sol et ferma les yeux. Il haïssait ce qui était en train de se passer. Il ne pouvait rien faire pour s'opposer à tout cela...

« Au vu de nos échanges avec Peyredragon, il semblerait opportun de leur montrer que nous sommes alliés dans les faits et plus seulement dans nos paroles, malgré notre situation précaire... »

Il ne rouvrit pas les yeux, il ne voulait pas croiser son regard.

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyVen 29 Jan - 11:44

Je souris et acquiesce d’un signe de tête. Cruelle oui, sans aucun doute, cela me correspond tellement bien. Quoique, our les protéger, je pourrais l’être, même envers eux. Si on peut appeler cela ainsi. Mais j’étais heureuse de ne pas avoir eu à les assommer, même si pour cela, j’avais dû être autrement cassante. Ce qui n’avait point été plus évident.
Et une nouvelle fois, je ne peux faire autrement que d’acquiescer à ses paroles, avec un sourire amusé.

« Certes. Depuis le temps, je l’ai remarqué.
Et je tiens à signaler que ce n’est pas parce que nous ne t’en tenons point rigueur que c’est une raison pour en rajouter. »


Même si en vérité, il n’avait jamais porté préjudice à quiconque. Et il devait davantage connaître ce sentiment que moi, ou tout du moins tout autant, ou autrement. Ne pas réussir à protéger les gens que l’on doit, ne pas se sentir à la hauteur des attentes, il connaissait je le sais, et même si les répercussions n’étaient pas les mêmes pour lui que pour moi, le sentiment qui en résultait était identique. D’où son inapaisable besoin de faire ses preuves, de vouloir à tout prix nous protéger nous. A vouloir protéger Roward, parce que lui est prince de Dorne, qu’il est important…
Je soupire. Il a raison, qu’importent les sentiments quand le royaume entre en ligne de compte. Je souris pourtant.

« Effectivement. Dorne passera toujours avant nos sentiments. L’avenir et le bien de mon… Notre peuple et nos terres nécessiteront toujours que nous les fassions passer en premier, quoique cela nous coute.
Mais cela n’empêche nullement que l’on veuille te protéger, tu ne crois pas ?
Et tu es un Martell. Quand bien même tu n’es pas héritier, quoique tu en dises, cela fait de toi quelqu’un d’important pour le royaume, quelqu’un censé protéger le peuple… et qui doit par conséquent être lui-même protégé. »


Oui, certes, je n’étais pas forcément très claire dans mes explications. Mais l’idée était là.
J’aimais ma famille, bien plus encore que ce qu’ils ne pourraient jamais imaginer, bien plus sans doute encore que le royaume pour qui je donnerais pourtant ma vie sans hésiter. Mais on m’avait élevé dans le but de protéger un royaume entier, des dizaines de milliers de vie. Seul Dorne et mon peuple importait. Et comme je tentais de l’expliquer, je serais capable du pire pour eux. Même si cela risquait de détruire une partie de ce que j’étais.
J’esquisse un sourire à sa réponse. Oui, ils seraient avec moi… La question étant si jamais je devais arriver à devoir faire quelque chose d’horrible, leur en parlerais-je ? Sachant qu’ils me soutiendraient autant qu’ils détesteraient cela ? Sachant que cela leur pèserai autant qu’à moi ? Je n’en étais pas sûre.

« Oui, un écran de fumée. Pour masquer d’autres agissements et nous focaliser l’un sur l’autre. Ou simplement pour tuer dans l’œuf la possibilité d’une telle alliance. Si Dorne et le Bief avaient conclu un accord, si nous étions parvenus à un compromis et à un projet d’entraide… Avec l’alliance de Peyredragon et de l’Orage… Nous aurions sans doute été trop… dangereux. » Je hausse les épaules. « Nous pouvons spéculer, cela ne nous amènera rien. J’espère que les hommes du roi Gardener trouvent quelque chose. Mais j’espère bien davantage que ce soit les nôtres qui me ramènent des informations. »

Des renseignements, j’en avais eu. Mais aucun concernant cette affaire pour le moment. Et l’attente et l’incertitude étaient insupportables.
Je laisse Anders tempêter quelques instants, hésitant entre amusement et énervement pendant quelques secondes. Pourtant, je me place plus facilement dans le rôle de la princesse, rigide et sèche. Durant quelques instants du moins. Il finit par m’obéir et je ne peux m’empêcher de faire claquer ma langue à sa remarque.

« As-tu tant besoin que je réfléchisse à chacune de mes paroles quand je te parle Anders ?
Cesses donc de tout prendre au mot. Une dernière fois : tu agis bêtement. Ce n’est aucunement la même chose.  Je ne suis pas là pour ménager ta susceptibilité ou ton égo. »


Je soupire, avant de reprendre, plus doucement. Et au fur et à mesure, l’hésitation revient, sachant pertinemment qu’il ne va pas du tout apprécier, pas plus que je n’apprécie moi. Et je vois son regard s’assombrir et émerger les prémisses d’une colère. Je reprends, laissant mes incertitudes de côtés, me retranchant derrière mon rôle et ce qu’il m’impose. Dorne avant tout, n’est-ce pas ?
Je m’assois et tente de… de quoi ? Me justifier ? Endiguer ce qu’il ressent ?

Mais quoiqu’il en soit, c’est en vain. Il se lève et l’orage annoncé s’abat. Ma mâchoire se crispe alors qu’il commence à parler. Et chaque parole, comme à son habitude, me touche et me blesse. Parce qu’il a raison. Je le sais. Pourtant… c’est la princesse de Dorne qui a pris cette décision, et je ne reviendrais point dessus.

« Je ne te le demande pas. C’est ainsi. Tu n’as aucunement ton mot à dire Anders. »

Mon visage se ferme alors qu’il enchaine sur l’enlèvement d’Arianne. De quel droit ? Que croit-il ?
La princesse s’efface à nouveau, laissant place à la sœur. Je me lève et le fusille du regard.

« Et moi ? Ne crois-tu pas que cela me rende folle ?? Crois-tu sérieusement que je fasse cela de gaieté de cœur ? Que je le veuille ?! Que cela ne me touche pas ?! Je ne veux pas la laisser ! Je ne veux laisser aucun d’entre eux ! »

J’inspire profondément et le dévisage. Et je me sens coupable à le voir ainsi. Encore. Blessé et fragile, ébranlé et inquiet. Je ne m’approche pourtant pas, alors qu’il semble sur le point de tourner de l’œil. Je ne sais comment il le prendrait. Il se laisse tomber à terre. Mes lèvres frémissent, mais je me reprends, et ma voix se fait plus distante, plus ferme à nouveau.

« Tu as dit que les sentiments n’étaient rien comparés aux exigences du royaume. Et tu avais raison.
Tu peux me haïr pour cette décision. Mais je ne reviendrais pas dessus. Je ne te laisserais pas. Je ne laisserais pas un deuxième membre de la famille royale. Arianne est au courant et a approuvé. Je n’ai nul besoin de ton accord. »


Je me détourne.

« Et le roi Gardener ne soumettra personne ainsi. Je n’accepterais nulle autre négociation ou chantage. Pas même pour Arianne. »

Ma voix reste assurée, alors que j’ai envie de hurler ou de pleurer, je ne sais trop. Mais le fait est que mes sentiments, mon amour ne viendront pas interférer avec les intérêts du royaume.
Je hoche la tête alors qu’il reprend, plus calmement, au sujet de Peyredragon. Je le fixe, mais il a l’air décidé à ne plus me regarder. Bien. J’enferme à nouveau mon ressentiment et ma peine.

« Dans les faits, des milliers d’hommes les rejoindront sous peu à Peyredragon. J’espère que cela sera assez pour leur montrer notre bonne foi…
Et tu iras donc. Vous représenterez Dorne auprès d’eux. »  


Et au vu de mes échanges avec l’un comme avec l’autre, ils ne pourront faire pire…
Je reste quelques secondes à l’observer. Tiraillée entre l’envie de le rassurer et de le consoler, et celle de le laisser seul, vu que c’est ce qu’il souhaite visiblement. Je me dirige vers le lit, prend le panier et le pose sur une table.

« Le vin était frais, même si je doute qu’il le soit encore longtemps au côté des pâtisseries… » J’inspire, le dos tourné. « Ne bois pas tout tout seul, dans ton état, ce ne serait point raisonnable… »
Je me dirige vers la porte. « Je t’enverrai Célène au plus tôt. Reposes-toi maintenant. »

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MessageSujet: Re: Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé]   Pourquoi sommes-nous si maladroits ? [Tour II - Terminé] EmptyVen 12 Fév - 12:12

Il se fendit d'un sourire, répondant avec malice :

« Oh ? Moi qui pensais pouvoir continuer ainsi en toute impunité... »

Mais le sujet qu'ils abordaient n'était point propice à la légèreté et aux plaisanteries finalement. Chaque Martell, légitime ou bâtard avait des responsabilités et des choses à prouver. Chacun avait un rôle. Celui d'Anders était de protéger son frère et ses sœurs. Surtout son frère, puisqu'ils se retrouvaient ensemble à combattre finalement. Raison et sentiments ne faisaient pas bon ménage, surtout pour les dorniens issus de la famille royale. Roward devait vivre, Anders pouvait mourir, qu'importe l'affection que lui portaient les autres. C'était presque étrange de l'entendre dire que la raison devait passer avant les sentiments, lui qui était un être passionné qui se laissait guider par ses pulsions. Mais pas dans ce cas très précis. Malheureusement, les autres étaient un peu fait du même bois, ce qui compliquait les choses. Il haussa les épaules aux paroles de sa sœur, pas tout à fait convaincu, mais ne désirant pas se lancer dans un autre débat à ce sujet.

Si bien qu'ils parlèrent également de la raison de leur « invitation » à Hautjardin. Ni Deria, ni Anders, ni aucun Dornien présent ne savait qui avait été à l'origine de ces massacres les incriminant. C'était intelligent, efficace... Extrême. Mais un souverain ne devait reculer devant rien pour obtenir ce qu'il désirait, pour son peuple. Si tant est que la raison soit là, évidemment. Deria serait elle seulement capable d'une telle rouerie ? Il en doutait. Mais après tout, le pouvoir forgeait le caractère. Il hocha la tête aux hypothèses de la jeune princesse. Et à ses conclusions. Voilà, ils ne pouvaient que ressasser, se triturer le cerveau. Sans informations, ils ne pouvaient rien faire et il espérait également que les dorniens seraient ceux qui apporteraient les précieuses informations. Anders n'avait aucune confiance en Mern. Il pouvait tout aussi bien manipuler les données qu'il fournirait aux Dorniens.

Mais comme toujours quand Deria et Anders conversaient, la discussion dégénéra. Il tempêté, de mauvaise humeur et elle le rappela à l'ordre en se drapant dans son attitude de princesse. Il ne pouvait pas la défier quand elle agissait ainsi et se devait de la respecter, quand bien me^me cela le faisait enrager.

« J'espère que tu réfléchis à tes paroles quand tu parles aux autres en tous les cas. »

Il avait répliqué avec humeur encore une fois, mais n'ajouta rien à ce sujet. Le pire était à venir. Apprendre qu'Arianne resterait là, avec une poignée de nobles, tandis que les autres pouvaient s'en aller le fit sortir de ses gonds. Il ne réfléchit pas à ses parole,s déversant ses pensées comme elles venaient et tant pis s'il blessait Deria, s'il enfonçait des protes ouvertes, s'il lui rappelait la difficulté de gouverner et de faire au mieux. Elle ne pouvait contenter tout le monde et la raison de la principauté passait avant les liens fraternels. Il en avait lui même convenu plus tôt. Mais cela s'appliquait pour lui, pas pour Arianne... Surtout pas Arianne ! Deria répliqua avec raideur qu'il n'avait pas son mot à dire de toutes façons, mais il continua, forçant Deria à lui avouer qu'elle ne voulait laisser aucun d'entre eux, mais qu'elle n'avait pas le choix. Il n'était pas d'un grand soutien là. Pas du tout même. Comme lors de l'émeute. Plus tard, il regretterait. Ce serait sans doute trop tard. Il ne regretterait pas ses pensées, mais de ne pas s'être montré plus prudent dans ses paroles. Et finalement, le calme retomba brutalement après la tempête et il s'avoua vaincu. Il ne pouvait rien contre le pouvoir de sa sœur. Qui lui rappela ses propres paroles, lui faisant pincer les lèvres.

« Évidemment qu'elle a approuvé. »

Le contraire aurait été étonnant. Et il la détestait pour ça. Il n'avait aucun mal à imaginer ce qu'elle avait pu dire ou faire, s'offrant en sacrifice pour que les autres partent. Elle jouait si bien la martyre. Son cœur cogna dans sa poitrine alors que Deria avouait que même avec Arianne en otage, Mern ne ferait pas pression sur Dorne. Ce que cela sous entendait le rendait malade. Il avait encore envie de tempêter. Mais l'expression de sa sœur l'en dissuada. Cela ne changerait rien. Il ne livra pas son ressentiment ou sa pensée. Qu'elle était prête à sacrifier leur sœur pour Dorne... C'était inutilement cruel. Cela devait déjà la tuer suffisamment sans qu'il en rajoute. Inutile de botter en touche. Il choisit donc de ne pas retourner à Dorne. De se rendre à la baie de la Néra, auprès de leurs alliés. Il avait sans doute besoin de s'éloigner un peu. De se rendre utile. Il hocha la tête, las. Il représenterait Dorne auprès des dragons donc. Il ne connaissait pas Rhaenys, mais il s'entendait bien avec Orys, ils semblaient se comprendre. Anders n'était pas diplomate, mais il n'en avait pas besoin avec la main de la reine. Avec elle, ce serait sans doute plus délicat, mais il pouvait au moins tenter d'assurer de bonnes relations entre Dorne et Peyredragon. Au moins réussir cela.

Deria prit alors congé, regrettant sans doute, autant que lui, que les choses aient dégénéré de cette manière. Il émit un rire bref, semblable à un aboiement quand elle lui conseilla de ne pas vider la bouteille seul. C'était une excellente idée ça... S'enivrer et cesser de penser à ce cauchemar. Il ne regarda pas sa sœur qui s'en allait, demeurant dans un mutisme buté. Il aurait pu lui dire qu'il était désolé que cela se termine ainsi, mais il n'était pas prêt à faire amende honorable. Et comme souvent, leur tête à tête finit mal, avec un sentiment de rancœur qui les rongeait tous les deux. Quand elle referma la porte, il s'empara de la bouteille de vin, bien décidé à faire le contraire de ce que Deria lui conseillait et de s'offrir l'oubli...

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